AALEME

Légionnaire toujours...

  • Plein écran
  • Ecran large
  • Ecran étroit
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size

La Newsletter 14/08 de l'AALEME

Envoyer

La Newsletter 14/08 de l'AALEME

Calvi : Jean-Yves Le Drian a présidé l'hommage funèbre au sergent-chef Marcel Kalafut

Mardi, 13 Mai 2014 22:03

Rédigé par (Jean-Paul-Lottier) le Mardi 13 Mai 2014


Après l’hommage de la Nation, lundi, aux invalides, la dépouille mortelle du sergent-chef Marcel Kalafut, 27 ans, originaire de Slovaquie, tué le 8 mai lors d'une mission d'infiltration dans le nord-est du Mali, après que le véhicule léger dans lequel il se trouvait a sauté sur un engin explosif à une vingtaine de kilomètres à l'est de Tessalit a été rapatriée dans son unité d’élite du 2e REP. La messe de requiem était célébrée en la chapelle Saint-Michel du Camp Raffalli.
Puis, à 10h30, alors que le régiment aux ordres du colonel Desmeulles était rassemblé autour de la voie sacrée et que les parents du sergent-chef Kalafut, sa sœur et sa compagne rejoignaient les officiels, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, accompagné du maire de Calvi Ange Santini, du préfet de Haute-Corse Alain Rousseau, du président de l’Exécutif de Corse Paul Giacobbi, député de la 2ème circonscription de Haute-Corse, de Christian Guyard, sous-préfet de Calvi,ldu général Bertrand Ract Madoux, chef d’Etat-Major de l’armée de terre, du général Christophe de Saint-Chamas, commandant la Légion Etrangère, du général Alain Bouquin, inspecteur de l’armée de terre, du général Barrera et du colonel Didier Rahmani, commandant le Groupement de gendarmerie de Haute-Corse, saluait le drapeau et sa garde, avant de passer les troupes en revue avec le général Ract Madoux et le colonel Desmeulles, chef de corps du 2e REP. Le ministre de la Défense se dirigeait vers la famille pour présenter ses condoléances, alors que le cercueil du Marcel Kalafut, recouvert du drapeau tricolore, était porté par huit sous-officiers jusqu’au centre de la voie sacrée où de nombreux maires et élus de Balagne avaient pris place.
Dans son allocution, le ministre rendait hommage aux sergent-chef Kalafut et à tous les militaires engagés au Mali : « Depuis plus de deux ans (11 janvier 2013 !), nos soldats engagés au Mali font preuve de bravoure, d’un dévouement et d’une détermination hors du commun dans l’accomplissement des missions que le président de la République leur a confié au lancement de l’opération Serval. De cette bravoure, de ce dévouement, de cette détermination, le sergent-chef Marcel Kalafut était il y a une semaine encore un exemple magnifique. Au nom du président de la République et de la Nation toute entière, je rends hommage à son engagement, je m’incline avec respect devant la souffrance de sa famille et de ses proches.
Dans la solennité de cet hommage nous percevons aussi la fierté que son exemple inspire, ici dans toute la Légion Etrangère et au sein de l’armée de terre »

La Légion d'Honneur à titre posthume
Le ministre détaillait ensuite le parcours du S/C Kalafut né le 19 novembre 1987 en Tchécoslovaquie depuis son arrivée à l’âge de 20 ans à Castelnaudary et ensuite au 2e REP de Calvi où ses grandes qualités de soldat lui permettront de rejoindre le groupe d’élite des commandos.
« Ces 7 années au service de la France ont suffi malgré sa jeunesse à distinguer le S/C Kalafut au sein de la Légion Etrangère. Ses qualités militaires et humaines en sont la raison première et la longue liste de ses distinctions en apporte une glorieuse confirmation »
Et de poursuivre : « Il est le 8e soldat français à faire le sacrifice de sa vie pour la France au Mali, depuis le début le lancement de l’opération Serval. Il est aussi le 2e membre de la prestigieuse section de commando parachutiste du 2e REP. Il rejoint aussi tous ceux qui ont donné leur vie en Afghanistan ou auparavant sur d’autres théâtres d’opérations dont les noms sont inscrits ici sur le Mémorial du camp Raffalli ».
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian s’avançait vers la dépouille du sous-officier tué au Mali et poursuivait :
« S/C Marcel Kalafut, au nom du président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés nous vous faisons chevalier de la Légion d’Honneur ».

Présence d'un représentant du Mali
A l’issue de la cérémonie, le ministre de la Défense a souhaité sans la présence de la presse s’adresser à l’ensemble des militaires du 2e REP.
Avant de quitter Calvi pour la capitale, Jean-Yves Le Drian a répondu aux questions des médias, saluant le grand professionnalisme du régiment.
Il annonçait ensuite qu’il se rendrait dans quelques jours au Mali et affichait sa détermination de lutter contre le terrorisme.
« Il y a eu un premier épisode qu’on a appelé la guerre du Mali qui s’achève. Nous rentrons dans une autre phase qui est celle de l’organisation du contre- terrorisme par les forces françaises qui nécessite une régionalisation de l’appréhension du théâtre que nous mettons en œuvre. Il y aura 3 000 hommes qui seront basés dans différentes zones et qui poursuivront de manière indéterminée la lutte contre le terrorisme sans qu’il y ai de date précise fixée ».
Sans vouloir s’étendre sur le sujet sur les difficultés à mobiliser les crédits pour maintenir le niveau de formation des troupes Jean-Yves Le Drian a simplement ajouté non sans ironie « Les crédits sont mobilisés et il ne faut pas toujours croire ce que disent les journaux ».
Jean-Yves Le Drian saluait ensuite le colonel Moussa Coulibaly, chargé de la Défense auprès de l’Ambassadeur du Mali à Paris.
« Par ma présence, nous avons voulu témoigner les liens d’amitié et de sympathie qui nous unissent avec la France. Nous sommes très reconnaissant de ce que la France fait pour notre pays.
En cette triste journée, nous présentons nos condoléances à la famille du S/C Kalafut, à la France et au peuple français.
En cet instant de recueillement en la mémoire du sergent-chef Kalafut, c’est tout le peuple du Mali qui prie pour le repos de son âme » ajoutait non sans émotion le colonel Coulibaly.













Auch. Camerone, la force d'un serment

Publié le 12/05/2014

Le lieutenant-colonel Lemmet, délégué régional et Ivan Baus, président de l'Amicale du Gers ont déposé une gerbe au monument aux morts de la place Salinis./Photo DDM, N. Debbiche

«Camerone, c'est l'idée de la mission qui doit être accomplie à tout prix, même au péril de sa vie», souligne le médecin général Christian Thomas. Ce dimanche, avec ses amis de l'Amicale du Gers, cet ancien médecin chef de la Légion étrangère a célébré le 151e anniversaire de la bataille du 30 avril 1863, véritable marqueur de l'histoire des bérets verts. 62 légionnaires assiégés dans l'auberge de Camerone par toute une armée mexicaine (2 000 hommes) feront le «sacrifice ultime» pour protéger un convoi. «Ce fait d'histoire garde toujours une actualité aujourd'hui. Il est même une des composantes de la Légion. Le légionnaire vient pour une raison qui lui est propre mais en retour, on lui demande de respecter le serment de Camerone», souligne le général. L'Amicale du Gers, relancée depuis 4 ans autour de son dynamique président Ivan Baus, n'est pas peu fière d'avoir ramené de la terre de Camerone jusqu'à Auch : elle a été dispersée l'an dernier au mémorial de la Légion étrangère, chemin du Seilhan. C'est là que onze hommes du 4e régiment étranger de Castelnaudary ont constitué un piquet d'honneur hier matin, avant l'office religieux à la cathédrale puis, vers midi, la cérémonie officielle devant le monument aux morts de la place Salinis.

P.-J. P.

Cérémonie. La Légion n'oublie pas Camerone

10 mai 2014

Les célébrations de Camerone sont l'occasion, pour la Légion, d'un hommage à ceux qui sont tombés, depuis l'origine, sous l'uniforme de ce corps d'armée.
Chaque année, les anciens de la Légion étrangère et leurs camarades de l'armée d'active commémorent le combat de Camerone, où le 1er régiment étranger s'est illustré pendant la campagne du Mexique en 1863.

112 membres de l'Amicale présents

Une cérémonie qui est un moment fort pour tous les légionnaires, puisque « Camerone est le combat fondateur des valeurs de la Légion étrangère » et est particulièrement marqué à Aubagne, où la Légion est désormais installée depuis 50 ans, mais aussi dans les différentes régions. 112 membres des Amicales des anciens de la Légion étrangère de Bretagne (Côtes-d'Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique et Morbihan) ont ainsi commémoré l'événement, mercredi 30 avril, à Plouay, en présence du général Dominique Mariotti, président de l'Amicale du Morbihan, et du général Colcomb, président des Amicales des anciens légionnaires de France.

Pont-du-Casse. 151e anniversaire de la bataille de Camerone

Publié le 12/05/2014

Pont-du-Casse. 151e anniversaire de la bataille de Camerone

Le dimanche 4 mai à 10h30, place du monument aux morts, après une messe célébrée par l'abbé Philippe d'Halluin en l'église de Mérens, l'Association départementale de l'Amicale de la légion étrangère a invité les hommes qui ont servi dans cette arme et leurs sympathisants à commémorer le 151e anniversaire de la bataille de Camerone de la bataille de Camerone, sous l'autorité du général Jean-Claude Cardinal, président régional de l'Amicale de la légion étrangère du Grand Sud-Ouest. Montée des couleurs, «Marseillaise», «Chant de la légion» et dépôt de gerbes par le maire Christian Delbrel et par le général Cardinal ont ponctué cette cérémonie fort émouvante.

Le colonel Léonard a donné lecture de la bataille de Camerone «qui opposa une compagnie de la légion étrangère aux troupes mexicaines, le 30 avril 1863, lors de l'expédition française au Mexique. La soixantaine de soldats de la légion, assiégée dans un bâtiment d'une hacienda du petit village de Camerone de Tejeda, résista plus d'une journée à l'assaut de 2 000 soldats mexicains. À la fin de la journée, les six légionnaires encore en état de combattre, à court de munitions, chargèrent les troupes mexicaines à la baïonnette».

Les amicalistes se sont retrouvés autour d'un déjeuner convivial où la solidarité et la fraternité, valeur de cette institution et la deuxième chance donnée aux légionnaires qui s'y engagent, ont été soulignées par le général Cardinal. Ils n'ont pas dérogé à la tradition de la dégustation du boudin.

L'amicale vient en aide auprès de tous ses frères d'armes qui sont en difficulté.

Adhésion et renseignements au 06 31 63 41 49.
La Dépêche du Midi

La Légion étrangère salue son héros de Camerone

Publié le 10/05/2014

Recueillement sur la tombe du caporal Louis-Philippe Maine, qui avait participé à la bataille de 1863, au Mexique. © Photo : Photo N. C.

Quel point commun existe-t-il entre Douzillac et Camerone au Mexique ? C'est dans le cimetière de la commune que l'on trouvera la réponse, plus précisément sur la tombe du caporal Louis-Philippe Maine, un des cinq survivants de cette bataille légendaire du 30 avril 1863 autour de l'auberge de Camerone, entre une poignée de légionnaires et plus de 3 000 soldats mexicains. Et si ce combat s'est soldé par une défaite française, c'est l'héroïsme des soldats français qui a fait rentrer cette date dans l'histoire de la Légion étrangère. Ainsi, tous les ans, une délégation importante vient se recueillir à Douzillac. Dimanche, de nombreux soldats et officiers, le député Pascal Deguilhem, le maire Dominique Mazière et une partie de la population douzillacoise ont participé à cette cérémonie.

Nicolas Caminel

Visite au caveau de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère

10/05/2014

La délégation de l'Amicale devant le caveau (Picasa)

Depuis la création de ce caveau militaire au cimetière communal, l'Amicale des Anciens de la légion a l'habitude de s'y recueillir notamment tous les 8 mai.

A l’occasion des cérémonies du 8 mai, une délégation de l’Amicale des Anciens de la légion Etrangère s’est rassemblée avec son président Manfred Holzhauser devant le tombeau de l’Amicale.

Cette année, ce moment de recueillement s’est déroulé en présence du lieutenant-colonel Vidal, commandant en second du 1er REG, ainsi qu’une d’une délégation de légionnaires de l’Amicale accompagnée de civils.

Ce tombeau de l’Amicale a été financé par les dons des membres de l’AALE, de la fédération de Paris et la concession à perpétuité a été remise gracieusement par la municipalité de Laudun-l’Ardoise.

Ce caveau a été béni le 26 septembre 2012 par le Père Lallemant, aumônier de la Légion Etrangère assisté du Père Philippe Jullien, curé du district paroissial de Laudun. M. Gérard Jullien, adjoint chargé de la solidarité représentait le député maire Patrice Prat.

Rappelons que c’est le sergent chef Michael Rossow qui a été le premier légionnaire à y reposer. Ce caveau est ouvert à tous les légionnaires sans famille, même s’ils ne font pas partis de l’Amicale.

Actuellement seules les cendres de deux légionnaires ont été déposées. Les quatre autres noms qui figurent sont affichés pour mémoire leurs cendres ayant été dispersées au jardin du souvenir de Coudule à Orange.

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

Wattrelos: le légionnaire Roger D’Hulst a laissé sa vie en Indochine, il y 60 ans

Publié le 13/05/2014

Il y a quelques jours, le 29 avril, on célébrait les morts en Indochine. L’historien local Francis Bohée nous apprend que le légionnaire wattrelosien Roger D’Hulst faisait partie des victimes.

Le légionnaire Roger D’Hulst avec un camarade de régiment.

La guerre d’Indochine (1946-1954) est sans doute le conflit dont on parle le moins. Elle a pourtant fait des milliers de victimes, dont 22 000 rien que pour la bataille de Diên Biên Phu, le 7 mai 1954. On fêtera le 21 juillet prochain le 60e anniversaire de la fin de cette guerre sanglante et c’est à cette occasion que Francis Bohée, historien local, nous ouvre ses archives et nous raconte l’histoire du légionnaire wattrelosien, Roger D’Hulst, connu civilement à Wattrelos comme Roger Six.

« Il trouve la mort le 13 mai 1954 à Phu-Ly dans le Nord du Vietnam, au cours d’une opération militaire. Trois mois plus tôt, il avait écrit à son oncle et sa tante pour leur donner de ses nouvelles. Ce sont eux qui m’ont contacté pour me parler de lui et me confier la lettre qu’ils avaient reçue. Ils souhaitaient que j’évoque son souvenir au moment opportun. Je pense que ce moment est venu », confie Francis Bohée.

Dans ce courrier devenu une archive historique, Roger D’Hulst commence par s’inquiéter, en bon Wattrelosien, de la santé des pigeons de son oncle Georges. Il décrit ensuite la vie au Tonkin, les difficultés des opérations militaires, dans l’eau et la boue toute la journée, auxquelles il ajoute la température ambiante : « Il fait une chaleur du diable », écrit le Wattrelosien. Le froid, la nuit, la fatigue si forte qu’il ne trouve pas le sommeil semblent aussi être le quotidien des légionnaires, qui dorment même à même le sol dans l’humidité. « Le Tonkin est un drôle de pays, fait de montagnes, d’eau et de boue et surtout rempli de Viêts-Minhs », décrit encore Roger D’Hulst dans sa lettre.

À la fin de son engagement qui devait durer cinq ans, le wattrelosien a prévu de revenir à Wattrelos : « Il n’en aura malheureusement pas l’occasion, précise Francis Bohée. Il trouve la mort dans une opération militaire, 6 jours après la perte de la cuvette de Diên Biên Phu et quelques semaines avant la fin du conflit. »

C’est en 1966, le samedi 17 septembre, que ses funérailles ont été célébrées à l’église Saint-Maclou. Son corps repose au cimetière du centre, dans le carré militaire.

Lettre de l’ASAF 14/05

Association de soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY
75008 PARIS
Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

www.asafrance.fr

« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 14/05

« Communiquer…oui mais sur l’essentiel »

 

Peu après la parution de témoignages dénonçant des violences faites aux femmes dans les armées, le ministère de la Défense a répondu par une communication tous azimuts. Pendant ce temps, l’opération Sangaris en République centrafricaine, qui concerne pourtant 2 000 soldats français, est l’objet d’une communication des plus discrètes.

Une féminisation qui fait la fierté du ministre

Dans son audition du 15 avril 2014 devant la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, présentant la situation des femmes dans les armées, monsieur Le Drian se félicitait que la France ait une des armées les plus féminisées du monde. Les femmes sont 60 000 au ministère de la Défense, représentant 40% du personnel civil et 15% du personnel militaire. Il déclarait que c’était là un grand motif de fierté !

Notons tout de même que derrière cette déclaration de façade, le ministre a rejeté toute trace d’omerta institutionnelle autour des cas de harcèlement sexuel constatés ces dernières années, heureusement rares et toujours sévèrement sanctionnés. Encore faut-il que les victimes, femmes ou hommes, portent plainte ; mais comment pourrait-il en être autrement de la part de militaires dont le courage permet d’affronter les situations les plus difficiles ? Dans sa communication, le ministre a annoncé la présence prochaine de femmes à bord des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Chaque sous-marin ayant deux équipages, doit-on envisager de constituer à terme un équipage féminin au complet qui alternerait avec un équipage masculin évitant ainsi les inévitables problèmes posés par la mixité vécue plus de 60 jours en espace clos ?

Un engagement opérationnel qui rend muet le ministère

Cinq mois après le déclenchement de l’opération Sangaris et au vu des résultats obtenus, les Français ne comprennent toujours pas pourquoi notre pays s’est engagé si tard et avec si peu de moyens dans ce pays plus grand que la France, d’autant que les autorités politiques avaient connaissance, depuis le début, des exactions commises par les rebelles majoritairement tchadiens et soudanais de la Séléka. Nos concitoyens ignorent encore aujourd’hui le but exact que notre pays poursuit et la mission précise qui est confiée à ses soldats. Le flou domine. Dans ces conditions comment la Nation peut-elle soutenir son armée si le ministère n’explique pas, ne communique pas ou si peu ?

Nombre de militaires connaissant bien ce pays ont alerté puis dénoncé l’insuffisance des forces engagées au regard de la situation initiale et de son évolution.
Mais la suffisance de certains politiques et de leurs conseillers, se prévalant d’avoir passé quelques jours à Bangui, les a conduits à dénigrer ces experts militaires qui ont pourtant une solide connaissance de l’histoire tourmentée de ce pays et de la mentalité complexe de sa population.

Les forces françaises engagées en nombre insuffisant n’ont pas permis de désarmer les milices et de garantir simultanément la sécurité dans l’ensemble du pays. Les affrontements se durcissent rendant la sécurisation impossible sans le déploiement de nouvelles forces. En n’engageant que 2 000 hommes et des moyens aériens trop limités, la France n’est pas en mesure de contrôler efficacement ce pays et de stabiliser de façon durable la situation.

L’armée est l’instrument d’une politique qui se doit d’être cohérente

Or ce qui se joue en RCA et qui devrait être expliqué clairement aux Français, c’est la stabilité du pays et de la zone, la mise en place d’un Etat de droit et son développement économique. Il s’agit d’un engagement de long terme pour lequel la France a un rôle majeur à jouer. Les Français doivent comprendre qu’il est de leur intérêt d’accompagner ce pays si longtemps pillé et malmené ; c’est aussi le souhait des Centrafricains. Faiblement peuplée, dotée de ressources minières et agricoles importantes, la RCA possède les moyens financiers de son développement sous réserve de bénéficier initialement de l’appui de cadres civils et militaires.

Si la France n’assumait pas ses responsabilités vis-à-vis de ce pays dont la position centrale en Afrique est hautement stratégique, elle laisserait ses six voisins le dépecer, exacerbant ensuite des conflits entre ces prédateurs. Qu’adviendrait-il alors des pays d’Afrique centrale ?
Inversement une politique claire et déterminée de la France aux côtés de la RCA pourrait stabiliser cette région. Elle devrait inciter les membres les plus dynamiques de la communauté centrafricaine de France à investir et s’investir dans leur pays d’origine.Le ministre doit donc parler de Sangaris, du cadre politique et des dispositions qu’il envisage de prendre pour faire face aux difficultés que nos armées rencontrent par manque d’effectifs, insuffisance de moyens et défaillance du soutien.
Il faut d’autant plus en parler que la loi de programmation militaire prévoit de supprimer de nouveaux régiments en parfaite incohérence avec les carences constatées sur le terrain.
Si nos soldats font encore preuve d’un sens de la mission remarquable forçant l’admiration de tous, qui peut nier que l’armée déjà exsangue, en voie de paupérisation, se dissout chaque jour un peu plus dans des structures toujours plus complexes et démilitarisées ?

Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)

LETTRE OUVERTE

Cercle National des Combattants

38, rue des Entrepreneurs 75015 Paris

Tél. 01 40 59 07 66 –

Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

http://www.cncombattants.org

Le 29 avril 2014

LETTRE OUVERTE

— aux antimilitaristes traitres à leur pays

— aux pleureuses professionnelles

— et aux défaitistes… jamais lassés de raconter des inepties

 

Le centenaire de la déclaration de la guerre de 14-18 a permis à toute cette chienlit de déverser aussitôt, par médias interposés, des tombereaux de mensonges et de lamentations sur le sort des poilus de la Grande guerre… qui soi-disant… devait être la dernière.

Bien sûr, notre président de la République, entre deux rendez-vous galants, y a été aussi des sa pleurnicherie. Mais, comme pour les premiers cités, pas un mot de bravoure… de patriotisme… d’élan national.

Il n’y avait donc en 1914 que des “veaux” menés à l’abattoir !

Il est quand même scandaleux que tous ces gens, adeptes du dénigrement permanent, qui ont fait perdre à notre pays les notions de fierté et d’honneur… qui ont falsifié notre histoire, et pour qui la France a toujours tort, soient ceux qui donnent le tempo de la décadence à notre jeunesse. Celle-ci d’ailleurs ne sait plus d’où elle vient… et surtout… où elle va !

Si la vérité doit être dite sur cette guerre qui vit des tueries sans nom, et où nos soldats paysans montrèrent leur courage et leur abnégation… il est bien certain que de nombreuses erreurs commises les premiers mois de la guerre furent imputables au fait que le pouvoir civil avait promu un certain nombre d’incapables choisis pour leur seul “républicanisme”… au détriment de soldats de grande valeur, mais fichés par les francs-maçons comme catholiques pratiquants.

Il est aussi très significatif que, dans chacune de ces émissions, le nom du maréchal Pétain ne fut jamais prononcé, alors qu’il fut incontestablement un des principaux acteurs de la victoire et l’un des plus humains de nos généraux.

Il se trouve que cette année du centenaire de ce gigantesque conflit est aussi le soixantième anniversaire de la fin de la guerre d’Indochine, et donc de la chute de Dien Bien Phu.

Au nom de mes amis, anciens du Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient… qui devait devenir l’Armée d’Indochine, je tiens à préciser à ces raconteurs d’histoire, que nous, “les anciens d’Indo”, nous n’avons besoin ni de leurs pleurs, ni de leurs regrets.

Le seul commentaire que j’ai entendu à ce sujet à la télévision était celui d’un olibrius qui, faisant parler des soldats de cette longue et lointaine guerre… les amenait à déclarer… « Ils nous ont volé notre jeunesse ! »

J’ai fait trois séjours complets en Indochine en unité opérationnelle, donc pendant plus de dix ans. Je n’ai jamais entendu un seul soldat déclarer ce genre d’élucubration. Nous étions tous volontaires… sachant pour la plupart d’entre-nous… exactement… pourquoi nous nous battions.

Dès la première année du conflit, nous avions compris qu’il ne s’agissait plus d’une guerre de reconquête coloniale… mais d’une lutte à mort contre les communistes asiatiques… des fous furieux ! Officiellement certes, Ils proclamaient, leur désir d’indépendance et de liberté… mais en fait ne voulaient qu’une chose… instaurer une dictature communiste au Viêt Nam… au Cambodge... et au Laos.

Il est quand même un fait irréfutable… Jamais… nulle part… sur la grande terre… le communisme n’est arrivé au pouvoir démocratiquement !

Il est aussi incontestable, que jamais les peuples des trois pays de la fédération indochinoise n’ont désiré être “libérés” par les hommes d’Ho Chi Minh, de Giap et de Pham Van Dong.

Alors, messieurs, racontez ce que vous voulez sur la guerre de 14-18… mais “lâchez-nous les baskets” au sujet de la guerre d’Indochine !

Nous avons fait cette guerre… terrible par moments… pour empêcher la mainmise marxiste sur des populations laborieuses dont des centaines de milliers se battaient à nos côtés, et n’ont jamais trahi.

Si vous voulez vraiment vous inquiéter des horreurs de cette guerre… de ses tueries… de ses goulags… de nos milliers de copains de toutes races et de toutes religions morts de désespoir dans les camps vietminh… penchez-vous donc sur la trahison généralisée qui, pendant huit longues années a été le fait de vos copains d’hier. Nous, nous n’oublions pas… qu’à plusieurs reprises le général Giap… désespéré par la résistance et l’allant de nos troupes, a déclaré… Si nous désespérions… la lecture des journaux français nous rendait le moral…

Oui, nous… personne ne nous a volé notre jeunesse ! C’est avec enthousiasme que nous sommes partis… délivrer l’Indochine de l’occupation japonaise… ensuite, pour la ramener dans l’Empire français… puis dans l’Union française… aidés par les gens de ces pays, pour empêcher la mainmise des fanatiques sur ces terres meurtries, mais qui furent paradisiaques.

Nous, la seule chose qui nous intéresse, c’est de savoir que ce n’est pas à Dien Bien Phu, mais à Paris que cette guerre a été perdue.

Je le répète… nous, nous savions pourquoi nous nous battions. Le gouvernement français qui nous avait envoyés là-bas, ne l’a jamais su ! Mais il n’y eut jamais en Indochine de “quillards” ni d’adeptes de la FNACA.

Ce que nous reprochons encore aujourd’hui à nos gouvernants, soixante-dix ans après le début de la guerre, c’est de ne pas nous avoir défendu face à la trahison des communistes prétendument “français”. Ceux-là même qui ont travaillé avec nos ennemis asiatiques, comme ils avaient “collaboré” avec les nazis, tant que leur patron, Joseph Staline, s’était acoquiné avec Adolf Hitler.

Matériel saboté… Renseignements militaires fournis à l’ennemi… Notes signalétiques récupérées par les cellules communistes en France… sur tous nos prisonniers… et fournies à leurs geôliers. Collectes de sang sabotées… Blessés jetés des trains dans des gares françaises !

Pour nous, ce n’est que cela qui compte, car nous avions fait don de notre jeunesse, de notre allant et de notre patriotisme à la France.

Nous, anciens d’Indochine, pour la plupart à l’orée de notre vie… là, et là seulement, est notre regret le plus sincère… N’avoir pas été aimés par notre patrie que nous servions avec honneur et fidélité !

Comme le disait fort justement le commandant Guillaume, le célèbre “Crabe-Tambour”, qui comme nous tous a aimé ce pays et ses peuples travailleurs… de tout son cœur… de toute son âme… et qui en avait fait sa devise de soldat de France, que beaucoup d’entre nous ont repris à leur compte…

Mon âme à Dieu…

Mon corps à la patrie…

Mon honneur à moi !

Oui, messieurs les “anti tout”, lâchez-nous les baskets, et laissez nous avec nos souvenirs… dans lesquels vous n’avez rien à voir !

 

Roger HOLEINDRE

Président du Cercle national des Combattants

« Tout n’est pas possible »

L’armée de la Nation

Il y a des phrases que l’on n’oublie pas. Car elles offrent, avec des mots simples et bien ordonnés, une réponse claire à une question dont l’issue semblait confuse. C’est ainsi que j’ai gardé en mémoire une formule du Général De Favitski, énoncée en1974 devant les officiers stagiaires de l’Ecole de Guerre. Sachant leur esprit parfois aventureux, il les mettait en garde contre l’idée de « vouloir bâtir l’Armée, en général, et l’Armée de Terre en particulier, à l’image de la Nation, alors qu’elle doit être seulement l’Armée DE la Nation, et qu’elle ne répondra aujourd’hui à cette finalité que si, précisément, elle n’est PAS à l’image de la Nation ».

Cette phrase m’est revenue à l’esprit à la lecture du texte de l’allocution prononcée par M. Le Drian, Ministre de la Défense, en Mars 2014, lors d’une cérémonie en hommage aux « Femmes de la Défense ». Parlant de « l’Armée de demain », que la loi de programmation actuelle s’attache à refonder, il déclarait : « Elle devra être exemplaire dans ses valeurs, dans ses pratiques, et notamment par sa capacité à intégrer les avancées de la société,- dont elle est le reflet-, et même à les favoriser ».

J’ai alors réalisé combien la spécificité du soldat pouvait être imaginée de façon parfaitement discordante. « Pas à l’image de la Nation » pour l’un, « reflet de la société » pour l’autre. Sans doute le soldat se voit-il et se veut-il comme il sait qu’il doit être. Le politique, lui, rêve le soldat au travers de sa philosophie, de son éthique, tel qu’il voudrait qu’il soit. Ceux-là seraient-ils faits pour ne pas se comprendre ?

L’armée ne peut pas être le reflet de la société


Pour le soldat, c’est apparemment l’évidence. L’Armée ne doit pas, surtout pas, être à l’image de la Nation, un « reflet » de la société. Vous imaginez une Armée structurée par des syndicats, défendant ses droits acquis en faisant grève ? Vous imaginez la cacophonie d’une libération sans frein de la parole militaire, la paisible revue « Armées d’aujourd’hui » remplacée par un hebdomadaire au titre insolent « Soldat lève toi ! ». Vous imaginez que le soldat, à l’image des citoyens dits normaux, soit désormais avant tout soucieux de niveau et de qualité de vie, n’hésitant pas, si besoin est, à pratiquer la désobéissance civique ? Que des bérets rouges se mêlent aux bonnets rouges ? Qu’il ne soit plus, au fond, qu’un civil en uniforme…

A lui seul ce mot, « uniforme », devrait d’ailleurs vous détromper. L’uniforme, c’est la marque d’appartenance à un « ordre » particulier qui a ses codes, ses valeurs, ses pratiques, et fait fi de l’individualisme civil. C’est un « ordre » où l’on parle de « vocation », où l’on a soif de règle, de discipline, que le civil, lui, tient en général pour des servitudes.

Les soldats vous diront souvent que leur passion est de « Servir », dévoilant ainsi cette sorte de feu sacré qui les anime. Servir leur Pays, la France. Servir la Nation. À notre pays, « mère des arts, des armes, et des lois », chaque régime a apporté sa pierre, et l’édifice est suffisamment beau, et grand, et majestueux, pour susciter le désir et l’ardente obligation de le défendre qui habitent le cœur du soldat. Et donc l’acceptation du combat, l’éventualité de tuer, le risque d’être tué. Certains, orgueilleusement, parleront de l’acceptation du « sacrifice suprême ». D’autres, pragmatiques, évoqueront la « prise de risque » bien calculée, mais aussi le hasard malheureux ou l’erreur tragique, que l’intelligence des situations, un équipement adapté, et un sévère entraînement permettent de réduire.

Et lorsqu’il songe à la devise de la République, - liberté, égalité, fraternité -, le soldat sait bien que la fraternité reste son énergie première. Sa liberté, il l’aliène en effet, sans marchander, au service du Pays. Quant à l’égalité, elle n’a que peu de sens dans sa famille rigoureusement hiérarchisée où certes tout individu mérite respect, Aldo vaut Hans, Ali vaut Charles-Albert. Mais, dit-on, « à chacun selon son travail », et la promotion interne, dans la société militaire, est à cet égard exemplaire : 70% des officiers, par exemple, sont issus du corps des sous-officiers.

Ainsi le soldat pourrait avancer en souriant que, ardent et fidèle défenseur de la République, il sert une maîtresse exigeante qui se plait pourtant à le priver de ces droits particuliers - expression, association… - qu ‘elle accorde généreusement à d’autres qui, eux, souvent, la trompent, et parfois même la vomissent. Mais il ne faut pas s’y tromper, c’est la soumission apparente et volontaire du soldat qui fait sa grandeur, qui est son honneur. Il n’envie pas le civil.

Une communauté exemplaire aux yeux du politique

Le politique, en charge de l’Etat, est-il conscient de ce « mauvais sort » fait au soldat ? Sans doute, mais ce sort ne lui apparaît pas « mauvais » ; il est celui qu’il faut que le soldat subisse pour servir avec discipline, loyauté, fidélité, « sans hésitation ni murmure ». C’est là d’ailleurs tout le sens que le Ministre de la Défense veut sans doute donner à ses propos en évoquant une Armée « exemplaire dans ses valeurs, ses pratiques ». Le politique, en fait, voit le soldat comme une sorte de sujet modèle, obéissant, disponible, fidèle et loyal, et pressent alors, - sans peut-être oser l’avouer -, que cette sorte d’homme ne sera « exemplaire » que parce que, justement, il ne sera pas citoyen à part entière. Dès lors, s’il est un « reflet » de la société, c’est un reflet trompeur. La société est diverse, éclatée, l’Armée est monolithique, uniforme.

Comment d’ailleurs imaginer que l’Armée puisse « intégrer », et même « favoriser » ces « avancées de la société » qu’évoque le Ministre ? Celles-ci, parfois déroutantes, ne sont le plus souvent que droits nouveaux arrachés, libertés conquises, souvent par des minorités ou des groupes de pression, quand les soldats, eux, se contentent, humbles et disciplinés, d’accomplir le devoir assigné. De plus, avec la suspension « haut et court » du service militaire, n’a t’on pas déchargé le citoyen normal, celui de la société civile, de toute obligation en matière de défense ? Et n’est-il pas piquant de constater que notre Armée n’a jamais été plus populaire auprès des citoyens que depuis qu’elle ne leur demande plus rien ? L’Armée est devenue pour eux, - cœurs traditionalistes, mais esprits libertaires -, une sorte de communauté exemplaire, pétrie de nobles idéaux, pavée de toutes ces valeurs antiques qu’ils admirent, sans les pratiquer.

Défendre et protéger la Nation, c’est désormais une affaire de professionnels. Pour permettre aux citoyens de la société civile de vaquer à ces choses essentielles que sont l’économie, la politique, la culture, il faut donc des soldats non pas dans la Cité, non pas dans la société, mais autour, sur les remparts. Voilà sans doute pourquoi les dirigeants de tout bord qui se succèdent aux commandes de l’Etat s’ingénient à cantonner strictement le soldat dans ce qu’ils appellent le « cœur du métier », qui bat dans les guérites des remparts.

C’est là en effet le meilleur, et même le seul moyen de garder le soldat à l’abri de toute contamination sociétale, de préserver sa « pureté » en quelque sorte. Et cela, le politique peut le faire sans état d’âme puisque le soldat est désormais un « volontaire », qui ne réclame rien, et semble même se satisfaire du sort qui lui est fait. « Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste », chantent même les parachutistes ! Les voilà donc servis.

Le soldat, aimé des Français ne comprend plus le politique

Et pourtant… Et pourtant le politique ne devrait-il pas craindre qu’un soldat concentré sur le cœur de son métier, - le maniement du glaive et du bouclier-, n’en vienne, peu à peu, à se comporter en automate ? Et dans les circonstances présentes, un automate qui garde sa capacité de penser ne risque t’il pas de « s’encolérer » ? Pourquoi ?

Parce que le soldat ne comprend plus le langage politique. M. Valls, premier Ministre, ne l’a t’il pas d’ailleurs qualifié de « langue morte » ?

Alors le soldat ne comprend pas que le politique puisse décider de réduire drastiquement les effectifs militaires alors même qu’il déclare que « les menaces se sont amplifiées ».

Le soldat ne comprend pas non plus qu’on puisse, pour réduire les déficits et alléger la dette, supprimer 70 000 postes à la Défense…et en créer 70 000 à l’Education nationale.

Comment un président de la République qui prétendait, en matière de Défense, « redonner à la France sa place et son rang » compte t’il y parvenir avec de telles amputations ? On pourrait, au risque de lasser, continuer la litanie des incompréhensions, et notamment rappeler le soixantième et dernier engagement du Président.

In fine, ce que le soldat ne comprend plus, c’est que l’on réduise ses moyens, alors que l’examen de faits particulièrement têtus en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe centrale, et tout simplement en France, indique qu’il serait sage, et avisé, de les accroître. Les termes d ‘« Armée bonsaï », d’ « Armée d’échantillons » agacent les responsables, dit-on, mais jamais leur emploi n’aura été aussi justifié. Au terme de la loi de programmation militaire (LPM), en 2019, ils traduiront la réalité de notre Défense, sa « vérité vraie ». Et ceci alors que le discours sur la défense, lui, reste invariable, hardi, conquérant, suffisant même, disent certains, dénonçant ainsi l’illusion de la puissance qui embrume encore certains esprits. Les prétentions utopistes ne changent pas, quand les moyens s’étiolent et disparaissent. Et chacun, selon son regard, de parler de mensonge, d’aveuglement, d’incompétence, d’irresponsabilité…

L’armée peut-elle se résoudre à obéir passivement jusqu’à disparaître ?

Et alors ? Et alors le soldat risque de réaliser que se suffire de sa condition d’automate, ne s’attacher qu’à « faire au mieux » comme le lui enjoint le CEMA, obéir perinde ac cadaver , c’est se résigner, inéluctablement, à l’impuissance.

D’ailleurs, tous les hauts responsables militaires qui se sont succédé depuis 2008 ont, devant les hautes instances du pays, dit leurs craintes, souligné les risques, montré les dangers, mis en garde. Les politiques sont restés de marbre, comme fascinés par les courbes du chômage, de la dette, du déficit public, qui constituent l’alpha et l’oméga de leur réflexion.
Et puis, forcés se plier à de drastiques économies après avoir, pendant près de trente ans, dilapidé les ressources de l’Etat, ils ont, à tour de bras, taillé dans les Armées, sachant que, ce faisant, ils ne risquaient ni grèves, ni révoltes, ni défaites électorales. Ils ont pris ce « risque de la faiblesse » que le Livre blanc stigmatise durement et justement chez les autres, sans réaliser que nous en sommes tout autant affligés.

On garde en mémoire la question angoissée aux parlementaires d’un ancien CEMAT, après qu’il ait décrit l’effarante réduction de nos Armées : « Est-ce bien cela que vous voulez ? », restée sans réponse. On a à l’esprit une phrase toute récente du CEMA, qui cette fois n’est plus une mise en garde, mais l’illustration de la résignation des chefs : si le budget prévu par la LPM devait être rogné, dit-il, « ce serait un autre projet. Tout est possible, simplement il faudra le dire ». Qui donc va croire qu’ « ILS » vont se gêner pour le faire! Seul contre Bercy et les autres, dit-on, le Ministre mène aujourd’hui un combat d’arrière-garde, « arc-bouté » sur son budget gelé, résolu à sauver les « Rex » (ressources exceptionnelles), mais estimant désormais que l’action de nos services de renseignement permettrait « de dimensionner au plus juste notre force de frappe nucléaire ». Et qui donc va croire que cette très éventuelle « économie » restera dans l’escarcelle des Armées ?

Une clarification des rôles s’impose pour assurer à la France une défense pérenne

La réflexion s’achève. Au bout du chemin s’ouvrent d’autres pistes…

Celle de l’obéissance passive est connue. Elle mène inéluctablement au déclin, et surtout, ici ou là, à des défaites insupportables, suivies de sursauts, hélas trop tardifs. Est-ce cela que nous voulons ?

Celle de la fronde apparaît de plus en plus possible, voire souhaitable pour certains. Ceux-là disent par exemple qu’en 2012, une grève générale et dure des personnels civils et militaires chargés de la solde aurait vraisemblablement évité l’effarant scandale de Louvois. Mais la fronde peut aussi mener au chaos. Est-ce cela que nous voulons ?

Si l’on veut éviter ces deux pistes fatales, sans doute conviendrait-il d’en ouvrir une autre, en réalisant tout d’abord qu’une armée désormais professionnelle ne peut continuer à être conduite comme une armée de conscription. Le « pro » est un « engagé » à qui l’Etat doit des engagements, et notamment celui, en tous domaines, de ne pas le traiter au rabais, en valet muet et docile, car « tout n’est pas possible ».

Au politique de dire la mission, au soldat d’en réclamer les moyens nécessaires, et non de « faire au mieux » avec un existant insuffisant. Le métier militaire garantit la défense de la Nation, service public prioritaire. C’est donc le devoir du soldat de le défendre, avec l’âpreté et l’intransigeance qui conviennent, sauf à manquer à sa charge.

Aux chefs et responsables militaires, par conséquent, de créer au plus tôt les cellules structurant un « corps » de défense dédié, et d’en activer les mécanismes, pour la défense du service public de défense.

Sinon ? Sinon, la « base » s’en chargera. Et nous n’aurons plus à craindre la colère des légions, car il n’y aura plus de légions.

Bernard MESSANA

Journal du siège de Tuyen-Quan, 23 novembre 1884 - 3 mars 1885. 1885

PAU : les 60 ans de Ðiện Biên Phủ


Traduction

aa
 

Visiteurs

mod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_counter
mod_vvisit_counterAujourd'hui5647
mod_vvisit_counterHier2652
mod_vvisit_counterCette semaine12316
mod_vvisit_counterSemaine dernière24288
mod_vvisit_counterCe mois98866
mod_vvisit_counterMois dernier347580
mod_vvisit_counterDepuis le 11/11/0919838295

Qui est en ligne ?

Nous avons 1844 invités en ligne

Statistiques

Membres : 17
Contenu : 14344
Affiche le nombre de clics des articles : 42457839
You are here AALEME LES NEWSLETTERS DE L'AALEME 2014 La Newsletter 14/08 de l'AALEME