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La Newsletter 14/14 de l'AALEME

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La Newsletter 14/14 de l'AALEME

Pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle et... Solidarité.‏

Chers amis(es)

Notre camarade Jean-Louis COMBAT, matricule 165 391, 59 ans, ancien de la CEA du 2e REI, 1982 - 1987, aujourd'hui pensionnaire de l’IILE, a entrepris le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle. Cette démarche a pour but de récupérer des fonds auprès des généreux donateurs (amicales Légion étrangère) afin de financer l’achat d’un fauteuil roulant électrique (3800€) pour son ami Lucien BROUILLET handicapé (mutilé des jambes) également pensionnaire de l’institution, qui n'a plus assez de force dans les bras pour pousser son fauteuil manuel.

Jean - Louis Combat

Si vous souhaitez l’aider dans son projet vous pouvez adresser un chèque à l’ordre de L’IILE avec mention au dos : projet Compostelle.

Envoi à :

Institution des Invalides de la Légion étrangère

BP 20

Domaine Capitaine Danjou

13114 PUYLOUBIER

AALE. Le Bureau

La légionnaire

Le destin de Susan Travers, une aristocrate britannique qui s'est illustrée dans de nombreux combats après avoir rejoint les volontaires de la France libre, à Dakar, en Syrie, en Tunisie, en Italie, etc. Très tôt affranchie des contraintes de son milieu, elle eut également de nombreuses aventures amoureuses, notamment avec le général Koenig, héros de Bir Hakeim. ©Electre 2014

Castelnaudary: Le 37e semi-marathon de la Légion organisé "au carré"

Lundi 6 Octobre 2014

C'est dans une excellente ambiance que se sont courues samedi les deux épreuves d'athlétisme mêlant militaires et civils. PHOTO/© D.R

La qualité de l'organisation de cette épreuve sportive a manifestement plu aux civils qui s'y étaient inscrits. L'accueil chaleureux et respectueux a également été très apprécié.Ils sont accueillants ces légionnaires !", s'exclamait hier David en compagnie de Manuelle, qui découvraient tous les deux l'épreuve des 10 kilomètres à l'occasion du "37e semi-marathon de la Légion Étrangère". Manuelle : "L'année prochaine, c'est...certain, on reviendra courir en invitant nos amis. Nous habitons Carcassonne et sommes agréablement surpris par l'organisation et la convivialité qu'il y a ici. Je me suis inscrite par internet, tout c'est passé impeccablement, c'est parfait !". Le 4e Régiment Étranger, organisateur de l'épreuve, annonce "environ 900 militaires" inscrits pour cette manifestation, et "environ 250 civils" soit, au cours de ces dernières années, des "chiffres constants" pour cette dernière catégorie. On souligne que "l'inscription est gratuite pour les participants", tout comme la restauration durant l'épreuve, avec un tee-shirt à l'effigie de la Légion, distribué à tous les sportifs.

Une "organisation au carré"

Si l'année dernière, les dossards classiques avaient à nouveau été employés en raison de chronométrages peu fiables, liés à des puces électroniques capricieuses utilisées dans la précédente édition, samedi de nouvelles puces irréprochables se sont à nouveau fixées sur les baskets des athlètes. À cet effet, l'école militaire de Draguignan avait envoyé "deux sous officiers en renfort". Les "civils" qui s'étaient mis en short hier semblaient donc aussi unanimes qu'admiratifs face "à l'organisation au carré" de l'épreuve avec, soulignait Jean s'étant déplacé de Carcassonne, un "beau parcours au bord du canal, pas trop difficile" en raison de la planéité du terrain. "C'est la quinzième fois que je viens courir à Castelnaudary, et je me souviens qu'au début nous étions entre 50 et 100 civils. Nous sommes de plus en plus nombreux et en plus, aujourd'hui avec cette météo, c'est des conditions idéales".

Rock

Les derniers mots prononcés par Jean sont soudain scandés par des notes déroulant une musique rock largement amplifiée. Des hommes en treillis installés sous une tente militaire, armés de guitares électriques et de leur batterie, s'activent pour plonger la place de la République dans un air de fête. Il s'agit "du groupe de musique du régiment" et c'est une première sur ce type de manifestation.

Cornemuse

À propos de musique "militaire", Manuelle adresse un message à l'attention des organisateurs : "Au bout de 5 kilomètres, ils nous ont mis de la cornemuse pour nous accueillir. Alors ça, c'est fabuleux ! Moi je dis qu'ils n'oublient surtout pas la cornemuse l'année prochaine !". Bref, encore mieux que le baladeur sur les oreilles.

Légion : "La boule" du Quartier Viénot se refait une beauté

Publié le Mardi 07/10/2014

Avant les travaux, de nombreux détails n'étaient plus visibles sur le monument. Ici, le 17 juillet. Photo M.S.
Alexandre Rondi et Carole Sanchez de l'entreprise Tollis travaillent notamment à la réfection du globe terrestre. Photo M.S.

Les spécialistes de la boule. C'est ainsi qu'Alexandre Rondi, Carole Sanchez et leurs collègues restaurateurs ont été surnommés par les légionnaires, dès leur arrivée au Quartier Viénot, à la fin du mois de juillet. Bien que le surnom ne soit pas très conventionnel, il n'en reste pas moins particulièrement adapté à cet énorme globe terrestre reposant sur une couronne de palmes supportée par un cénotaphe orné de guirlandes et dont les quatre coins sont gardés par une statue d'un légionnaire géant, en armes.

Inauguré à Sidi-bel-Abbès en 1931 pour le centenaire de la Légion, le monument a été démonté puis reconstruit à Aubagne en 1962 quand, l'Algérie ayant accédé à son indépendance, le premier régiment dû s'établir en France, au Quartier Viénot. Un déménagement qui ne fut pas sans effets sur le monument dont certaines pièces ont été découpées avant d'être recollées Aubagne.

"Nous avons eu deux phases de travail principales, explique Alexandre Rondi. La première sur les bronzes qui composent la mappemonde, la frise et les soldats. La seconde sur le socle en pierre recouvert de marbre". Car si les légionnaires ont bien entretenu la boule, le monument, jamais restauré depuis 1962 avait bien besoin d'un petit coup de neuf. "Nous avons enlevé entre un demi-centimètre et un centimètre et demi de vernis et d'huile de lin avant de recouvrir le bronze de cire, poursuit le restaurateur. Nous avons également récupéré toutes les pierres pour les réparer, les consolider et reconstituer les morceaux brisés". Un gros travail a également été effectué sur les détails de la mappemonde dont la différence entre la terre et la mer n'était plus visible. Carole Sanchez y a apposé de nouvelles feuilles d'or, représentant les pays qui sont ou ont été des théâtres d'opérations.

La semaine prochaine, les échafaudages seront démontés et le monument aux morts, gardien des traditions de la Légion couronnant la voie sacrée de la place d'armes, sera complètement rénové à la fin du mois. Une livraison que les légionnaires attendent impatiemment d'après les témoignages des restaurateurs. "Ils sont nombreux à passer voir l'avancée des travaux. Nous avons fait monter un caporal-chef sur l'échafaudage pour lui montrer la boule. Il n'osait pas la toucher et quand enfin il a osé la frôler, c'était du bout des doigts et avec beaucoup d'émotion."


À la fin des années 1920, le ministre de la Guerre refuse de financer le monument aux morts et ce sont les légionnaires qui paieront sa construction en y sacrifiant un mois de solde par an durant quatre années. Aujourd'hui, les budgets de la Défense ne permettant pas d'effectuer de travaux d'une telle ampleur, la Légion bénéficie du mécénat d'Axa qui finance la réfection du monument aux morts. Henri de Catries, le président directeur général du groupe, est par ailleurs colonel réserviste citoyen du deuxième Régiment de parachutistes de la Légion étrangère, un engagement réservé aux personnes bien intégrées dans la société civile, ayant des affinités avec la Légion étrangère et désireuses d'aider à son rayonnement.

Marine Stromboni

Les Bérets verts fêtent la Saint-Michel

Publié le 01/10/2014

Une centaine d'anciens parachutistes . /Photo DDM, Gladys.

Algérie, Indochine, théâtres d'opération extérieure… Ils ont été de tous les fronts. Ce lundi, les légionnaires parachutistes d'active ou non étaient mis à l'honneur pour la Saint-Michel, leur saint patron. «Fêter la Saint-Michel au quartier Danjou, au sein du creuset de la Formation de la Légion étrangère, c'est assumer le lien évident entre jeunes et anciens», a salué le général Maurin, commandant la Légion étrangère. Et s'adressant aux plus jeunes, de leur rappeler que «le succès n'arrive que s'il est précédé du dépassement de soi». L'occasion de leur dire et redire ces valeurs qui font la Légion : culte de la mission, parole donnée, courage… «Elles doivent être notre marque de fabrique quel que soit le prix à payer». Et de conclure :

«On n'abandonne jamais un légionnaire ni au combat, ni dans la vie».

La musique de la Légion était présente à cette prise d'armes au cours de laquelle une section d'engagés volontaires a coiffé le képi blanc.

La Dépêche du Midi

Benoît Puga, le général qui a conquis l'Elysée

Par , publié le 02/10/2014

Benoît Puga, chef d'état-major particulier du président, est devenu un personnage clef. Cet ex-légionnaire rassure un chef de l'Etat de plus en plus replié sur lui-même.

Benoît Puga informe en temps réel François Hollande de la situation au Moyen-Orient. REUTERS/Jacky Naegelen

Dans la solitude du pouvoir, François Hollande peut s'appuyer sur un légionnaire qui ne le quitte plus d'une semelle : son chef d'état-major particulier. Au moment où la politique étrangère permet au chef de l’État de se concentrer sur des problèmes éloignés des tracas intérieurs, Benoît Puga est devenu un personnage essentiel. Avec sa gouaille d'ancien parachutiste, ses cigarillos et ses traits taillés à la serpe, voilà un homme qui rassure.

Dans l'Airbus présidentiel, le 22 septembre, "le général", comme on l'appelle à l’Élysée, interrompt François Hollande en plein dîner. Les Américains viennent de le prévenir qu'ils vont bombarder en Syrie. Le haut gradé, muni de deux cartes plastifiées indiquant les cibles, explique le plan des Alliés. Le lendemain, alors que la délégation française, arrivée à New York, se repose à l'hôtel, il se présente à 7 heures du matin devant la chambre du chef de l'Etat, avec Jacques Audibert, responsable de la cellule diplomatique de l’Élysée, pour un rapport sur les frappes en cours. La-situation-est-sous-contrôle.

Des opérations spéciales au renseignement militaire

"Benoît Puga n'est pas un officier de salon se perdant en théories, mais un homme de terrain, un fonceur", souligne un parlementaire spécialiste des sujets de défense. Il possède l'un des plus beaux CV de l'armée : il a occupé tous les postes clefs, des opérations spéciales au renseignement militaire. C'est à l'occasion de la guerre au Mali, le baptême du feu du quinquennat, que Benoît Puga obtient la confiance du président, même s'il est, au début, réticent face à une intervention - l'ancien soldat du 2e régiment étranger de parachutistes (REP), qui a sauté sur Kolwezi (Zaïre, aujourd'hui République démocratique du Congo) en 1978, puis a baroudé au Tchad ou à Djibouti avant de mener des troupes en Centrafrique, notamment, connaît parfaitement l'Afrique.

Au quotidien, son rôle consiste à transmettre les ordres du président au chef d'état-major des armées, à préparer les Conseils de défense, qui entérinent l'engagement des troupes françaises, et à mobiliser les canaux d'information militaires et du renseignement. Le 24 septembre au matin, dans son hôtel new-yorkais, Benoît Puga est ainsi le premier conseiller à recevoir la note tragique qui évoque l'assassinat d'Hervé Gourdel. Le document passe bientôt de main en main, dans la salle où le cabinet s'est réuni, jusqu'à François Hollande.

Tranchant et onctueux à la fois

Sa proximité avec le chef de l’État est jalousée. "Le général a un côté abbé de cour, tranchant et onctueux à la fois, grince un habitué de Élysée. Il sait se glisser dans les interstices du pouvoir et jouer sur sa dégaine de légionnaire pour séduire les civils." Sa nomination par Nicolas Sarkozy en 2010 ainsi que ses liens avec les milieux catholiques traditionalistes (il est père de 11 enfants, frère d'un prêtre de l'église parisienne Saint-Nicolas-du-Chardonnet et fils d'un colonel proche des putschistes d'Alger en 1961) font jaser. Mais, en interne, il ne laisse jamais transparaître ses convictions religieuses.

François Hollande, qui est convaincu de la loyauté absolue du militaire, l'a reconduit dans ses fonctions en janvier 2014, malgré les réserves du ministre de la Défense (et ami de toujours du chef de l'Etat) Jean-Yves Le Drian et alors que Puga avait dépassé l'âge de la retraite pour les militaires. Il restera donc dans le sillage du président jusqu'en août 2015. Avoir l'oreille du chef de l'Etat est une décoration qui se fait rare.

Bernard Werlé est le nouveau président des AFN

Cléder - 02 Octobre

Bernard Werlé est président et secrétaire de la section locale des anciens combattants AFN. |

À la suite du décès de Jean Jaouen le 7 juin dernier, président des anciens combattants d'AFN, Bernard Werlé a été élu président et secrétaire de la section locale le 30 juillet.

Bernard Werlé est né à Strasbourg le 24 décembre 1941. Le 6 janvier 1960, il s'engage à la Légion étrangère et suit une formation militaire intense et accélérée en passant par Sidi-Bel-Abbès, Saïda et Tébéssa en Algérie. Il part ensuite à Négrine et Touggourt avec le 4e REI jusqu'en fin 1962.

À la fin de la guerre d'Algérie, Bernard Werlé gagne les côtes françaises de Somalie en 1963 pour deux ans. Il est libéré des obligations militaires le 1er novembre 1964. Devenu Clédérois en 1998, il adhère à la section AFN en 2000. En 2008, il est nommé secrétaire et occupe aujourd'hui le poste de président et secrétaire des anciens combattants.

Sous sa présidence, le bureau est composé de deux vice-présidents, François Appéré et François Quéré. Yves Milin est trésorier. Marie Bellec et Jeanne Marc sont coresponsables des veuves. Pierre Combot est porte-drapeau. Membres : Jo Bloch, Joseph Cadiou, François Creff, Louis Dantec, François Edern, François Guillerm, Louis Quéguiner et Norbert Robillard.

Le groupe s'emploie actuellement à préparer un après-midi récréatif fixé au dimanche 12 octobre, à 14 h 30, à la salle Kan ar Mor. Contes, chants, théâtre en breton. Entrée : 5 €.

UNC. Un nouvel élan à travers le président

11 octobre 2014
De gauche à droite : Marcel Rinfray et Pierre Lenouvel, secrétaire et... De gauche à droite : Marcel Rinfray et Pierre Lenouvel, secrétaire et trésorier, qui ont reçu un diplôme d'honneur, puis Christophe Dubois, correspondant défense ; José Arias, président de l'UNC ; André Simon, vice-président, jeudi soir, à l'hôtel de ville.
L'assemblée générale du comité de l'Union nationale des combattants (UNC) s'est déroulée jeudi, salle de la mairie, en présence de Christophe Dubois, correspondant défense, représentant Mireille Airault, et de Claude Morin, maire honoraire et président d'honneur. José Arias a présenté son premier compte rendu moral. L'arrivée de cet ancien légionnaire âgé de 66 ans, aux états de services impressionnants, a donné un nouvel élan à l'association, qui enregistre de nombreuses adhésions : Philippe Bilger, Jean-François Bothorel, Laurent Boulaire, Christophe Dubois, André Gaspel, Christophe Le Thuilier, Gilbert Ponnelais, Roger Quémar, Alain Toullic, Erwan Trévisson... Un renouveau qui se ressent également dans l'intervention d'André Simon, vice-président, notamment sur la présence de l'UNC dans les commémorations, congrès et autres manifestations officielles. La rénovation du drapeau est également un signe fort. Il sera désormais porté par Jean-Yves Guillou qui remplace Jean-Pierre Cardani, tout en acceptant le poste de trésorier. Deux départs du bureau Pierre Lenouvel, qui tenait les comptes depuis 19 ans, a en effet souhaité passer le relais. Il a présenté un bilan équilibré, soulignant la subvention municipale de 225 €. Secrétaire depuis 24 ans, Marcel Rinfray quitte également le bureau tout en restant membre. Il sera remplacé prochainement. Les deux sortants ont reçu chacun un diplôme d'honneur. José Arias a donné rendez-vous au vendredi 31 octobre (fleurissement du carré militaire) et bien sûr au 11-Novembre.

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

« Mandataire immobilier indépendant »

La FSALE a décidé d’appuyer l’initiative lancée par le cabinet immobilier « GARNIER* CONSEILS AVIGNON » qui consiste à recruter – former – tutorer – accompagner quelques anciens légionnaires (5/7) pour leur permettre d’accéder à ce métier qui peut sous réserve d’une forte implication être très rémunérateur.

Le métier : Prospecter – Trouver – Accompagner le client - Vendre

*Le Capitaine GARNIER est un ancien officier de Légion ayant servi principalement au sein des 6e REG, 5e RE et 2e REG. Il est secondé par le Capitaine KESSLER, lui aussi ancien du 1er REG. Tous deux ont brillamment réussi leurs conversions professionnelles dans l’immobilier.

Profil recherché :

Grade totalement indifférent, débutant motivé, rigoureux dans sa vie personnelle et dans ses façons de travailler, méthodique et organisé, ayant le goût du contact, la fibre commerciale, l’envie de s’intégrer dans un réseau professionnel pré existant en cours de développement tout en étant épaulé, accompagné par un cabinet spécialisé. Il est impératif que le personnel sélectionné puisse accéder rapidement (sous 6 mois) à l’autonomie.

Conditions particulières :

  • Etre titulaire du certificat de bonne conduite
  • Etre en capacité de ne percevoir une rémunération qu’à la conclusion de la 1ère affaire (en règle générale, plusieurs mois)
  • Etre titulaire du permis B – Posséder une voiture – Habiter la région : 84/30/34/26/13
  • Avoir une autonomie en communication : ordinateur/téléphone portables
  • Accéder ou être en capacité d’accéder au statut d’auto entrepreneur
  • Acheter le logiciel immobilier commun : coût 240€ remboursés à la conclusion de la 1ère affaire.

Rôle du Cabinet GARNIER :

  • Informer/ sélectionner/former les candidats retenus
  • Mettre en place la formation continue ad hoc - valoriser le parcours d’intégration par l’accès aux diplômes de la filière : capacité, le cas échéant : certificat

Statut :

  • Auto entrepreneur (travailleur indépendant) oeuvrant au sein d’un réseau fédéré.

Rémunération :

  • Sur commission après vente bien immobilier ou sur conclusion de prêt.
  • Commission incrémentée sur le chiffre d’affaire
  • Rémunération substantielle à compter de 4 ventes conclues par an.

Pour candidater :

Adresser par mel dossier comprenant : CV + Lettre de présentation avant le 10 octobre 2014 à : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
copie à : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
Pour tout renseignement : Philippe GARNIER : 06 76 38 60 53/09 73 19 59 50

Le Képi Blanc

 

La pluie d’octobre tambourinait sur les carreaux. Devant une photographie, une bougie dansait sur le bureau. La rengaine qui pleurait depuis minuit empêchait, avec tout son bruit, l’insomnie de se retirer. Laissait Malory s’embourber dans les méandres de ses souvenirs avec le fantôme de cet amour qui la torturait depuis bien des jours.

— Le képi… grenier… la malle en osier… tu… tu comprendras... avait réussi à balbutier sa mère avant de fermer les yeux à tout jamais.

Demain, en suivant son cercueil couvert de fleurs, elle l’accompagnerait en sa dernière demeure. Après, elle irait dans le grenier, comme sa mère le lui avait demandé.

Son cœur en deuil, troublé d’étranges émotions, se balançait entre tristesse et appréhension avec en leitmotiv cette lancinante question : quel lien entre le grenier et le képi ?

Dans l’attente de comprendre ce que la mort lui avait interdit de lui révéler en abrégeant son dernier souffle de vie, Malory déversait son chagrin en longs sanglots comme la pluie qui frappait sur ses carreaux.

Avec mélancolie, du grenier des souvenirs enfouis, elle poussa la lourde porte en chêne d’une main incertaine. Avec les odeurs et les objets du passé dans la pénombre, se trouvait une masse sombre : la malle en osier sur laquelle attendait, pour être bercée, une poupée au regard figé. Comme sa solitude lui faisait peine, Malory la déposa sur une commode ancienne afin qu’elle tienne compagnie à l’ourson gris qui y était déjà assis.

Puis devant cette malle qui, probablement devait renfermer un secret, elle hésita un instant....

© M. De Rodrigue

 

Détails du livre

Auteur : M. De Rodrigue

Rubrique : Littérature

Style : Romans amour

Format : 14,8x21cm (Exlibris)

Impression : Noir & Blanc

Pages : 190

Référence : 115894

Acheter ce livre : http://www.thebookedition.com/le-kepi-blanc-m-de-rodrigue-p-115894.html

Appel à témoins

Publié le 9 octobre 2014 par légionnaires-officiers

CbA Faulques. Huile sur toile d'Isabelle Maury

Appel à témoins

Très peu de témoignages nous parviennent malgré les nombreuses sollicitations et « appels à témoins » faits auprès de ces mémoires vivantes que sont nos anciens légionnaires. Le constat est sans équivoque : timorés, craignant le qu’en dira-t-on d’une sorte de mise en avant de soi, ou ce que l’on pourrait penser du style de leur écriture, les anciens se défaussent et rarissimes sont les témoignages qui nous parviennent, alors que ces vieux soldats peuvent être si prolixes lors de retrouvailles traditionnelles comme à Camerone, aux fêtes « légionnairement » carillonnées : saint Georges, saint Michel, sainte Barbe, etc. C’est pourquoi, histoire “d’amorcer la pompe”, ce témoignage pourrait, devrait servir d’exemple, d’incitateur et inspirer nos anciens à se lancer dans l’aventure pacifiste de l’écriture. Ils ont beaucoup de choses passionnantes à nous faire partager de leur vécu légionnaire.

Vocation enfantine

“Jeune garçon, chaque année le 14 juillet, je me trouvais avec mon père devant le petit écran pour voir défiler notre armée. De ce rendez-vous annuel, j’ai gardé, caché au fond de ma mémoire, l’image vivace de cette splendide avenue où la musique de la garde républicaine entrainait, de tous ses cuivres et batteries, les écoles militaires, les fantassins, les chasseurs, l’infanterie coloniale et, une fois leur passage effectué, un grand vide impressionnant s’installait, un silence auguste envahissait l’atmosphère… Alors, dans les années avec, car il y avait des années sans, se faisaient entendre au loin les notes bien scandées du fameux refrain de la Légion: “Le boudin”. A ce moment tout le monde relevait la tête et regardait vers « l’Arche immense ». C’était la Légion qui arrivait. Elle était là, majestueuse dans sa cadence, impeccable dans son port, imperturbable dans son allure. D’abord les sapeurs-pionniers, barbus habillés de fauve, portant à l’épaule une hache de bûcheron, précédaient le prestigieux tambour-major qui lançait vers les hauteurs la canne symbole de sa fonction et donnait la cadence devant la musique rugissante ; les tambours battaient d’une façon vive, juste et si dextre que les baguettes semblaient disparaître dans la rapidité des mouvements, les clairons faisaient virevolter leurs instruments renvoyant, avec les hélicons, des reflets de soleil cuivrés, le cri aigu des fifres semblait vouloir percer jusqu’au ciel. Un légionnaire portait un instrument à clochettes, orné de queues de cheval qui, étrangement, semblait ne produire aucun son, mais comme c’était beau. La musique de la Légion, forte d’une centaine d’exécutants avançait tranquille et sereine derrière ses chefs, la grosse caisse et les soubassophones donnant la cadence, assurant le rythme. Venait ensuite, chamarré d’or et aux plis couverts de gloire, le drapeau. Emblème chargé d’inscriptions, de rubans de décorations, de fourragères, il devançait avec sa garde austère les compagnies qui défilaient dans un alignement parfait. Les légionnaires coiffés du képi blanc avançaient au pas Légion, ce pas lent qui donne le sentiment que rien ne peut arrêter la masse qui s’avance. Ils avaient fière allure ces hommes aux visages impénétrables portant des épaulettes vertes à franges rouges, la taille prise dans leurs ceintures de flanelle bleue. Dans les tribunes personne ne bougeait. Je ne perdais pas une miette de l’événement, je voulais moi aussi “faire légionnaire” ; alors, immuablement, une grande émotion me submergeait quand, brusquement, fusait de toutes parts une énorme acclamation. Une grande clameur s’élevait de la foule, les gens criaient: “Vive la Légion”. Plus tard, j’apprenais que cette troupe magnifique avait laissé partout, sur tous les continents, des tombes où reposaient les siens. Je découvrais aussi, enchanté, qu’il y avait des poètes, Alan Seeger, Pascal Bonetti, Arthur Nicolet et bien d’autres dont le capitaine de Borelli qui, au Tonkin en 1855, composa un magnifique poème à la mémoire des hommes de sa compagnie. Une véritable institution qui avait son magazine Képi Blanc, ses « Invalides » où elle héberge les siens qu’elle n’abandonne jamais, ses œuvres, ses chants, son folklore intime, son musée, ses peintures, ses musiciens, ses artistes. Son œuvre est immense. Mais avant tout cela, elle a ses héros, qui furent de tous les coups durs, toujours présents sur les champs de bataille lorsque se livrait un combat sans merci et qui sont morts pour les causes les plus nobles et les plus belles. Pour la France ils ont versé leur sang, sacrifié leurs vies. Enfin, j’ai découvert le monument aux morts de cette troupe à nulle autre pareille. Dans le culte du souvenir, au cœur de la maison-mère, quatre légionnaires de bronze montent la garde autour d’un globe terrestre: “La Légion à ses morts”. Je ne peux que m’incliner devant ces généreux étrangers qui sont morts pour un pays qui n’était pas le leur, mais qui représentait à leurs yeux, une terre de liberté. Comment donc aurai-je pu ne pas être des leurs, ne pas être ce légionnaire que je suis fier d’avoir été et d’être encore à travers mon amicale ? Je suis devenu, moi aussi, de ceux [trop bien dressés par la désillusion et la souffrance pour ne pas avoir fait de leur vie un accessoire qu’on donne pour rien, si cher qu’on la vende…] ».

Légionnaire anonyme

Le général d’armée Jean Olié de 1924 à 1962

Le colonel Fesneau, qui a été aide de camp du général Olié, a fait éditer en 1996 une plaquette dans laquelle est soulignée la forte personnalité et les services rendus par « Jean Olié, général d’armée ». Pensionnaire aux Invalides, il avait totalement perdu ses brillantes facultés intellectuelles et mentales. « Homme de foi, écrit son aide de camp, oblat de Saint-Benoît, le général Olié souffre sans se plaindre, et attend en soldat l’appel qui lui viendra un jour du Seigneur. » Cet appel est venu le 30 mars 2003 et ses obsèques ont été célébrées à la chapelle de l’École militaire le 1er avril, selon un cérémonial simple que le général lui-même avait fixé en 1970. Le général Gobillard, gouverneur des Invalides, a prononcé son éloge funèbre, avant que Jean Olié ne soit inhumé au carré de la Légion à Puyloubier, aux côtés du colonel Jeanpierre. Les lettres et documents conservés dans ses archives personnelles présentent un intérêt historique, dont fait état le présent article. Les écrits du général Olié, qui ne sont pas abondants, nous décrivent de l’intérieur ce que fut l’armée des années 1920 à 1960, sur laquelle il nous donne un remarquable et vivant témoignage.

Fidèle à la tradition patriotique de sa famille (son père et ses oncles ont été tués à la guerre de 1914), Jean Olié fait partie de la promotion du Rif de Saint-Cyr (1924-1926). Dans un article de 1977, il évoquera ses souvenirs de l’École spéciale militaire : « Idéalisée par le sacrifice des anciens. Un engagement mystique nous liait à nos morts. Il nous faisait légataires de l’esprit Saint-Cyrien [...]. L’honneur intransigeant, le refus de toute médiocrité et de tout calcul, l’élégance morale et chevaleresque avec un brin de panache l’inspiraient. Notre style de vie ressemblait à celui d’un noviciat, son régime était rude [...]. En fait nous sommes tous fondus dans le même moule. Notre collectivité concilie l’esprit aristocratique – car nous devons tous appartenir à une élite – et l’égalité démocratique – car chacun a le même devoir. » Cependant, ajoute-t-il, « nous étions de nombreux camarades que consternait le manque absolu d’ouverture sur l’extérieur [...]. Cette parenthèse fermée, ce qui m’intéressait le plus c’était l’instruction militaire. Les qualités humaines du lieutenant Carolet, chef de section, lui valaient un légitime prestige [...]. Son exemple nous fit comprendre que l’autorité n’exclut pas l’amitié et nous fit sentir la portée du rayonnement [...]. Ainsi l’École – en dépit de certaines imperfections comme en comporte toute institution – nous a donnés à l’Armée aptes et déterminés à entreprendre ce pourquoi nous sommes faits [...]. Si Saint-Cyr venait à disparaître ou à être transformé de façon que son esprit s’efface alors il manquerait à la France quelque chose d’irremplaçable ».

Ce magnifique hommage au « Vieux Bahut » n’exclut pas la critique ayant trait à l’enseignement général. Son affectation à l’École comme sous-lieutenant instructeur lui donne l’occasion de recueillir l’opinion des instructeurs plus anciens sur « la politique générale, la dégradation de nos forces, la réduction des effectifs, la perte de prestige de l’uniforme, la lenteur de l’avancement, la modicité de la solde [...]. Pour moi, c’est la première rencontre avec le malaise des cadres, lointain écho aux plaintes de Vauvenargues et de Vigny ».

Lui-même prend la liberté de confier à ses camarades sa perplexité au sujet de la manœuvre tant offensive que défensive prévue par le RM II (Règlement). « À l’époque, le dogme de la toute-puissance du feu régnait sans partage ; son instrument était le couple infanterie-artillerie. En cherchant bien, je ne repère aucune recherche de la décision par d’autres moyens, encore moins aucun recours à l’audace stratégique [...]. Mes interlocuteurs, à l’exception de Carolet, se montrent étonnés et réprobateurs : cette doctrine était le Règlement, c’était l’enseignement fondamental de la Guerre qu’ils avaient faite ; c’était enfin la pensée du maréchal Pétain qu’ils vénéraient. »

La carrière d’officier d’Olié est ensuite partagée entre la Légion et les Affaires indigènes (AI). Il combat au Maroc dans les rangs du 4e RE en 1928 ; titulaire de deux citations, il est blessé en septembre 1933, et est affecté alors à la direction des Affaires politiques. Dans son texte de 1977, il rappelle l’enthousiasme qui fut le sien lors de son service au Maroc « joie d’appartenir à l’Armée d’Afrique, frivole d’apparence mais glorieuse à juste titre ; grandeur de participer humblement à l’entreprise lyautéenne qui avait rappelé à la nation le sentiment de sa mission civilisatrice ; prime expérience des réalités de l’initiative et de la responsabilité ; séduction du bled et de ses gens ; conquête de soi enfin [...].

« La Légion me prit entièrement comme le premier amour auquel un être demeure à jamais fidèle. Je devais y servir à plusieurs reprises [...].

« Maints métropolitains de stricte obédience considèrent les “Africains” avec la condescendance indulgente de l’aîné envers le cadet qui se laisse aller à des fredaines. En toute impartialité l’armée d’Afrique, solide et joyeuse, est une belle et noble école où l’énergie se forge durablement au feu de l’expérience. Ses souvenirs affluent à ma mémoire. Je m’y abandonne délibérément.

« Son exceptionnel recrutement de Nord-africains et d’étrangers lui confère originalité, combativité et valeur opérationnelle. Il va de soi que les liens unissant officiers, sous-officiers et soldats sont très forts. Dans une telle existence, les relations se fondent sur la confiance et l’estime réciproque. Les rapports hiérarchiques sont empreints d’un humour qui refuse de dramatiser ainsi que du sens du relatif qui remet choses et gens à leur vraie place. »

Suit un hommage à l’adversaire marocain et à l’œuvre de Lyautey.

« Ce métier dont j’avais rêvé est exaltant. C’est aussi la belle aventure que j’avais souhaitée. Il s’en élève un parfum à la fois âpre et grisant. Nous avons affaire à un adversaire valeureux, intrépide et fier qui veut défendre sa liberté. Il se bat avec acharnement. Vaincu après un ultime baroud – baroud d’honneur – sa soumission au Maghzen est scellée, dans un rite antique, par le sacrifice d’un taureau ou d’un chameau. C’est le couronnement de l’action militaire proprement dite conjuguée avec l’action politique des Affaires indigènes que je devais bien connaître : le dissident d’hier est devenu notre protégé et notre allié.

« Impériale réussite d’un maréchal de France de la IIIe République, l’application qui découle du principe du protectorat est conforme au généreux humanisme de notre pays. L’objectif final, plus ou moins éloigné, sera atteint lorsque l’évolution de l’État protégé lui permettra de se libérer de la tutelle de la Nation protectrice en accord avec celle-ci. Cette haute conception que Lyautey tenait de Galliéni, son chef au Tonkin et à Madagascar, donne son plein sens et sa véritable justification à notre action militaire au Maroc.

« Chacun s’enorgueillira d’appartenir à la grande équipe des pacificateurs, bâtisseurs et organisateurs de l’empire chérifien restauré et modernisé. »

Reçu major au concours d’entrée à l’École supérieure de Guerre, il est affecté à l’état-major de la 4e DI et cité en novembre 1939 pour des actions de reconnaissance en territoire allemand ; blessé et fait prisonnier en mai 1940, il s’évade immédiatement. Le général Huntziger le considère comme un « officier d’état-major de tout premier ordre. Actif, passionné de son métier, allant toujours au-devant des intentions de ses chefs, aimé de la troupe, s’imposant à elle par sa haute compréhension du devoir, par son sens tactique avisé et par sa magnifique attitude sous le feu ».

Après un nouveau séjour au Maroc, il devient chef du 3e Bureau de la Première Armée, puis chef de cabinet du général de Lattre. Il participe au débarquement de l’île d’Elbe avec l’échelon de tête qui est cloué au sol par le feu ennemi, puis à celui de Provence, avant d’avoir « l’insigne honneur d’être le chef du légendaire régiment de marche de la Légion, mon plus beau commandement [...] » Il suit les bataillons au plus près, payant sans cesse de sa campagne, le RMLE est « partout au premier rang des combats livrés par la 5e Division blindée, admiré de tous, recevant et assénant les coups les plus rudes, triomphant des résistances les plus acharnées au prix de sévères sacrifices ».

En 1946, Olié commande les territoires d’Agadir et les Confins algéro-marocains, puis dirige le cours des AI à Rabat en 1948. À la tête du Groupement autonome de la Légion étrangère à Sidi Bel Abbès en 1950, il est chargé par de Lattre de former les renforts pour l’Indochine.

Il est, en 1951-1952, adjoint du général Guillaume, résident de France au Maroc, puis dirige l’ESMIA de Coëtquidan en 1954-1955. De janvier à septembre 1956, il est commandant civil et militaire de Kabylie. Après un séjour au CHEM comme directeur des études, il revient en Algérie à la tête du corps d’armée de Constantine en août 1958. Il est chef d’état-major particulier du général de Gaulle en avril 1960. Chef d’état-major général de la Défense nationale en mars 1961, il est promu Grand Croix de la Légion d’honneur et nommé commandant en chef pendant le putsch d’Alger ; il donne sa démission en août et quitte le service le 1er novembre 1961.

Parmi les aspects peu connus d’une carrière très active, on retiendra les difficultés rencontrées lors de son commandement en Kabylie :

—  il renonce à visiter les communes mixtes, après avoir constaté que les anciens combattants convoqués à cette occasion sont égorgés à leur retour dans les villages ;

— les groupes messalistes auxquels les Services secrets avaient confié des armes (Action K, dite Oiseau bleu), désertent le 1er octobre ;

— il doit ménager les commandants de division qui se trouvent sous sa juridiction (27e DIA et 7e DMR aux ordres des généraux Gouraud et Beaufre).

À son départ de Kabylie, la déclaration du ministre résident Robert Lacoste, selon laquelle il a su redresser la situation en quelques mois et obtenir d’importantes manifestations de loyalisme, apparaît prématurée. La sécurité en Kabylie ne sera rétablie qu’avec les opérations du plan Challe. La volonté du gouvernement de rétablir des préfets civils est sans doute à l’origine de cette relève précipitée.

Le commandement du corps d’armée de Constantine permet en revanche au général Olié de donner toute sa mesure. Alors qu’il avait été réservé sur le 13 mai 1958, il adhère totalement au plan de Constantine qui doit selon lui conduire à la défaite du FLN, et travaille de confiance avec l’équipe Challe-Delouvrier. Lorsque le ministre des Armées Guillaumat lui propose en avril 1959 de devenir chef d’état-major de l’Armée (Terre), il décline cette offre dans une lettre du 16 avril :

« L’affaire algérienne est l’affaire nationale essentielle. Dans cette perspective la mission du corps d’armée de Constantine est la plus difficile [...] c’est une lourde responsabilité civile, militaire et politique [...].

« Je suis remplaçable, mais pas avant un certain temps. Je suis sûr de la confiance du général Challe et de M. Delouvrier. Après une nécessaire adaptation, je commence à avoir le contact, je puis faire sentir mon action sur les officiers, les fonctionnaires, la troupe et les populations [...]. Il est difficile de constituer une équipe [...] il faut y regarder à deux fois avant de la détruire.

« Il est certain que l’Est algérien se pacifiera, il faudra encore du temps. La période des grandes difficultés s’étendra jusqu’à l’été 1960. »

La nécessaire continuité du commandement est ainsi la première raison de son refus ; la seconde est qu’il n’est pas qualifié pour ce poste, n’ayant jamais servi à l’administration centrale.

Après avoir été chef de l’état-major particulier du chef de l’État, il succède en mars 1961 au général Ély [1] Cette nomination est marquée par de nombreux commentaires... [1] à l’état-major de la Défense nationale, et se rend immédiatement en Algérie. Il adresse au Premier ministre, le 26 mars un compte rendu pessimiste. Il constate une « perte de la confiance de l’armée dans le gouvernement et dans le commandement en général. [Certes], l’armée n’est pas hostile à la politique du général de Gaulle, [qu’elle interprète comme visant] une Algérie gouvernée par les habitants de toutes les communautés dans une étroite liaison. [Mais] le désaccord subsiste sur les moyens employés, l’absence d’une action dynamique de la part des autorités civiles ». L’inquiétude des militaires, qui seuls ont le contact avec la population du bled, concerne en particulier l’état d’esprit des milieux musulmans, qu’une « habile propagande », soutenue par « une presse néfaste et une information officieuse », persuade de la « victoire politique » du FLN et de « l’abandon » de la France. Dans cette ambiance défaitiste, « les musulmans engagés à nos côtés sont soumis à une intense propagande, non sans résultats. Il paraît nécessaire de réaffirmer avec force qu’ils auront une place de choix dans l’Algérie nouvelle ». En conclusion, le général Olié « demande que le général de Gaulle traite lui-même ce point délicat ». Pour nous qui connaissons la fin de l’histoire, il n’est pas besoin de souligner combien ce jugement est prémonitoire, tout en se faisant des illusions sur la politique qui sera suivie.

Moins d’un mois plus tard, le général Olié désapprouve l’aventure du putsch des généraux ; il estime qu’en cas de désaccord politique avec le gouvernement, un officier doit obéir ou partir. Nommé commandant en chef pour quelques jours, il accompagne M. Joxe dans un tour clandestin de l’Algérie. M. Peyreffitte a écrit dans C’était le Général qu’Olié dans l’avion était « vert de peur ». Cette information sur un officier qui, davantage que les civils qui l’accompagnaient, a fait ses preuves au combat, fait sourire. Il est sans doute plus exact de dire que confronté à la révolte d’une partie de l’armée dont il est le chef le plus élevé en grade, il était fortement inquiet, n’ayant rencontré que trois généraux pour soutenir le gouvernement : Fourquet, de Pouilly par discipline et Ailleret après avoir longtemps hésité (témoignage des officiers de son état-major de Bône).

Ayant repris ses fonctions de chef d’état-major général de la Défense nationale, Olié souligne « les illusions des putschistes », en même temps que « les défaillances des chefs » et estime qu’il faut « renouveler l’encadrement ». Mais il ne retrouve pas la sérénité, car il constate que des décisions graves sont prises sans que lui-même et les autres chefs d’état-major ne soient consultés. Il estime que les capitaines et les lieutenants ne doivent pas être sanctionnés. Il écrit à M. Debré, de qui il dépend, à plusieurs reprises.

Sa lettre du 22 mai 1961 confirme ses réserves. Des mesures délicates et essentielles : « l’élimination des officiers coupables, incapables ou irrécupérables, l’adaptation de l’armée à ses tâches prochaines, la valorisation de la condition militaire », sont prises sans consultation du haut commandement. Il n’a pas reçu le rapport du général Noiret sur les responsabilités des putschistes.

« Cette armée de 1961 risque de perdre confiance dans la nation et l’État, en elle-même et dans ses chefs. Elle comprend mal sa mission actuelle et ne connaît pas sa mission future... L’élimination de certains cadres pourrait être suivie de la démission des meilleurs éléments... Nos armées doivent être informées par leurs chefs. Il demande instamment que toute sa responsabilité soit redonnée au Haut Commandement. »

Dans une note personnelle du 8 juin 1961 à l’attention du Premier ministre, il revient sur le problème des sanctions. Il approuve la position prise par son adjoint le général Puget, qui s’oppose à la procédure accélérée et sans formalité prévue pour l’application des sanctions. Le cas de quelques dizaines d’exclusions ne justifie pas le recours à une procédure exceptionnelle, d’autant plus que la loi du 19 mai 1834 donne au ministre la possibilité d’éliminer tout cadre, sans convoquer un conseil d’enquête. Il donne donc un avis formellement défavorable et suggère que le général Noiret soit consulté.

Sa lettre du 14 juillet au Premier ministre constitue une remarquable synthèse sur l’évolution du conflit algérien. Elle souligne en particulier le déphasage entre les missions de l’armée et les données actuelles du problème algérien, ainsi que les responsabilités des gouvernements successifs. Elle mérite d’être largement citée.

Dans un rapide survol, le général Olié évoque la première période de 1954 à 1958 : « phase d’expériences et de tâtonnements. À côté des bandes de hors-la-loi, on découvre peu à peu l’organisation politico-militaire rebelle, ses structures, son emprise sur la population. On met au point les méthodes de lutte contre la rébellion... La conquête des populations est admise par tous – suivant les directives du gouvernement (je le souligne) – comme l’objectif fondamental.

« Cette phase est marquée en 1956 par la participation du contingent... ; dès lors la guerre d’Algérie devient une affaire nationale... Je dénonce personnellement alors l’engagement (voulu par le gouvernement) de l’armée dans le domaine politique et demande formellement qu’une sorte de “mobilisation civile” permette de remplir les tâches non militaires, non seulement de pacification, mais hélas de police, vers lesquelles le gouvernement engage l’armée, de plus en plus. Vainement.

« La seconde période va durer jusqu’en juin 1960. C’est celle de l’expansion, marquée par les espoirs d’option des populations en notre faveur après le 13 mai. Priorité fut donnée aux tâches de pacification. Pour reconquérir la population, on cherche à l’isoler et à la détacher de la rébellion. C’est l’époque des regroupements... des écoles et des dispensaires militaires, des crédits largement dispensés, de la création des autodéfenses, de la formation des responsables de villages, des centres de jeunes, etc. Simultanément l’étanchéité des barrages est assurée...

« L’unité d’action politico-militaire s’affirme par le duumvirat Delouvrier-Challe, nous atteignons le point haut de la courbe... On se rend compte, à Paris et Alger, que les fruits attendus ne sont pas mûrs, parce que la rébellion est encore trop forte et fait encore planer la peur sur les populations que nous voulons rallier. Priorité est alors donnée aux opérations tandis, que, toujours suivant les instructions du gouvernement, l’effort de pacification par l’armée est accentué. C’est une époque de dynamisme militaire : celle du plan Challe où de puissantes opérations sont montées en cascade par d’importantes réserves générales... cependant que l’OPA est traquée sans merci... et que sont développées les activités pacificatrices confiées à l’armée... en l’absence, ou du moins devant la faiblesse de l’effort civil que j’avais demandé trois ans avant.

« Nous entrons dans une troisième phase. Je l’appellerai sans détours, avec brutalité, phase de désengagement de l’armée face aux missions non militaires, caractérisée par l’interruption unilatérale des opérations offensives et la libération de nombreux prisonniers, l’ouverture d’un front urbain, la déflation des effectifs, et sur le plan politique pur, l’acheminement vers un État algérien indépendant. »

Cette situation est pleine de contradictions pour l’Armée, qui, attachée à l’Algérie, court sur sa lancée. Nous devrons compter avec la « sensibilisation » de l’armée depuis les événements d’avril. Elle s’ajoute en surimpression à l’attachement de nos cadres (et aussi de nos soldats) pour des coins de terre où l’armée a tant peiné, à ses écoles et à ses infirmeries qu’elle a créés, aux nouveaux villages qu’elle a construits, à toutes ses réussites dans le bled qui sont sa fierté. Depuis mai 1958, elle a pris des engagements, en suivant d’ailleurs les instructions du pouvoir.

Il faut donc changer les missions de l’armée, faire effort sur la sécurité et réduire les tâches de pacification. L’armée et la nation doivent être informées sans tricherie de notre politique militaire en Algérie. Une campagne d’information psychologique devrait précéder une déclaration gouvernementale. Par discipline, l’armée se résoudra alors à « se désengluer » des problèmes non militaires. La nouvelle directive sur les missions doit suivre la définition nette, précise et ferme par le gouvernement de sa politique militaire en Algérie.

Le problème qui se pose est celui de la dépolitisation de l’armée. Les conflits d’Indochine et d’Algérie ont été politisés. Les gouvernements ont engagé l’armée dans des tâches non militaires. L’action psycho-politique a été acceptée par le commandement et le gouvernement. On ne peut reprocher aux exécutants d’avoir fait cette guerre politique, et... d’avoir voulu la gagner.

Cette analyse est suivie de propositions d’études à confier au Comité de défense :

—  dans l’hypothèse de l’association, les besoins de la défense en Algérie et au Sahara (bases de souveraineté, stationnement des forces, clauses de stationnement) ;

—  dans l’éventualité d’un regroupement sans association réelle, les besoins minimes de la défense en Algérie, et la définition de la politique française au Sahara.

Le général Olié note enfin l’acuité des problèmes maghrébins. Il estime que nos diplomates, et l’amiral Amman, ne tiennent pas assez compte de la « duplicité musulmane ». Les ambitions de Hassan et de Bourguiba sont démesurées. Alors que le Maroc fait pression face à Béchar, et revendique le Touat, Gourara et la Mauritanie, la position de Bourguiba sur Bizerte est inadmissible. Il ne faut pas lui céder.

Le général Olié avait-il été convaincu par de Gaulle de la nécessité de donner l’indépendance à l’Algérie ? On peut en douter, car sa lettre du 14 juillet 1961 n’envisage que l’association et le regroupement sans association, et non l’abandon total qui sera finalement retenu.

La rupture avec le général de Gaulle intervient en juillet 1961, à la suite d’une intervention d’Olié en faveur du colonel Coustaux, éminent officier polytechnicien, et du fils du général Jacquot. Le chef de l’État le reçoit le 28 juillet, puis lui adresse un message verbal, dans lequel, après avoir pris connaissance d’une lettre de M. Messmer, ainsi que du dossier Coustaux, il écrit que :

« 1 / Le colonel Coustaux a été un participant actif et considérable à l’insurrection militaire d’avril ; 2 / cet officier doit de toute façon passer devant la justice ; 3 / ce n’est pas la lettre d’un officier général, si éminent soit-il (Olié), qui change quoi que ce soit à la culpabilité de Coustaux. Un témoignage de moralité n’est pas une disculpation ; 4 / il est déplorable à tous égards que le général CEMGDN ait pu à ce point confondre ses sentiments à l’égard d’un homme et son jugement au sujet d’une faute aussi grave.

« Je l’ai dit formellement au général Olié. S’il devait être fait état de sa lettre au cours de l’audience du tribunal, sa position dans son poste actuel, voire en activité, deviendrait sans doute impossible. »

Le tribunal ne confirmera pas ce jugement comminatoire. Il reconnaîtra le non-lieu de Coustaux, que le ministre des Armées mettra à la retraite d’office.

Le même jour (28 juillet), le général Olié écrit à M. Debré. Il lui fait part de son entretien douloureux avec le chef de l’État, et des reproches qui lui ont été infligés. « Au-delà de cet incident, écrit-il, le problème s’élargit pour moi. Aux soucis précis de santé dont je vous ai fait confidence s’ajoute la conviction que les choses, l’organisation, les hommes étant ce qu’ils sont, je ne suis pas, je ne suis plus à ma place. »

Le 16 août, après avoir reçu la lettre de démission d’Olié, le général de Gaulle lui adresse une lettre manuscrite dans laquelle il se déclare navré et très ému. « C’est l’état de votre santé, écrit-il, qui vous détermine à m’adresser cette demande... J’apprécie votre hauteur d’âme... Venez me voir à votre retour à Paris. Si votre décision est irrévocable (je voudrais) voir avec vous comment les choses devront se passer dans l’intérêt de l’armée. »

Alors que M. Debré et M. Messmer essaient de le faire revenir sur sa décision, de nombreuses personnalités expriment leurs regrets au général Olié : général Ély le 30 août, de Rougement le 21 août, de Vernejoul le 22 août, Partiot le 29 août, Martin et amiral Cabanier le 27 octobre, de Boissieu le 30 octobre (très personnelle) ; Michel Debré exprime son « souci de la manière dont l’armée apprendra votre retraite ». Le général Dodelier souhaite que son « départ ne puisse être interprété tendancieusement par l’opinion ». Il faut éviter de faire des vagues !

Dans une lettre du 29 novembre 1961, le chef de l’État fera l’éloge de la personnalité éminente d’Olié ; de « sa capacité militaire exemplaire », et exprimera le regret qu’il a de le voir partir « pour de graves raisons de santé ».

Ce n’est évidemment que le prétexte officiel, que le général Olié se gardera de démentir. Mais à côté de son désaccord sur les sanctions infligées aux officiers qui n’ont fait qu’obéir à leurs chefs, le colonel Fesneau estime que le général Olié ne voulait pas prendre la responsabilité de désengager la France de l’OTAN, mission que lui avait annoncée le général de Gaulle. Il dira qu’en cas de conflit entre sa conscience et les ordres reçus, il faut toujours choisir la voix de sa conscience.

Après son départ, il constatera que son courrier et son téléphone sont surveillés, et que Mme Olié n’est plus invitée. En 1962, il conseillera au général Partiot, commandant la subdivision de Versailles de refuser de désigner un peloton d’exécution pour le général Jouhaud. Il adressera également au Tribunal militaire un témoignage de moralité en faveur du lieutenant légionnaire Godot (ce dernier lui adresse une lettre de remerciement). Mais il refuse les sollicitations des médias :

« Sollicité d’écrire mes mémoires et souvenirs, de donner mon témoignage sur les événements, les hommes, les situations, d’accorder des interviews, ma ligne de conduite inébranlable a toujours été de décliner ces offres, du fait de mon éthique personnelle : discrétion vis-à-vis d’autrui, pudeur réservée vis-à-vis de moi-même en raison des responsabilités que j’ai exercées et aussi de mon éducation militaire. Pour certains d’entre nous, seul le silence est grand pour ce qui nous tient à cœur. »

« L’information, poursuit-il, est un mal de notre époque (un mal dans certains domaines à tout le moins, car elle est utile dans d’autres, mais c’est comme la langue du vieil Ésope : le meilleur et le pire), mal nécessaire et inévitable estime-t-on généralement. L’armée actuelle s’y donne à cœur joie sans réussir que je sache à effacer les critiques ou à secouer l’indifférence dont elle est l’objet.

« Pour défendre tel ou tel point de notre appareil militaire, un officier est bien souvent mal armé pour ne pas tomber dans le piège perfide qu’un journaliste, plus ou moins bien intentionné, peut dresser sous ses questions : nous en avons des exemples pénibles.

« Enfin, à la rigueur, on peut en appeler au témoignage d’un ancien soldat pour un fait passé et clos. On ne saurait, à mon sens, recourir à quelqu’un qui a quitté l’uniforme pour traiter un phénomène militaire toujours vivant, en constante évolution, car ce témoignage risque d’être déphasé par rapport à la politique militaire du moment, sinon même en opposition avec elle.

« L’armée d’aujourd’hui, dans son esprit, son éthique, son organisation, ses hommes et ses matériels tout autant que dans son emploi, s’éloigne de plus en plus de l’armée d’hier que j’ai servie, et elle en train d’atteindre le “point de non-retour”. »

Il fera quelques travaux de géopolitique, et n’acceptera pas les hautes fonctions qui lui seront proposées : ambassade en Amérique du Sud ou en URSS, poste de grand chancelier de la Légion d’honneur. Il rédigera quelques articles : sur le maréchal de Lattre, sur ses camarades Lemarchand et Andolenko, sur « le vieux chef » (le général Dunoyer de Segonzac), et sur « les années d’apprentissage d’un Saint-Cyrien » (cité plus haut).

Parmi les hommages qui lui ont été rendus au cours de sa carrière, on retiendra ceux du général Bridoux en avril 1941, celui du général de Lattre en juin et août 1945, celui du commandant supérieur américain en Méditerranée, qui le 23 mars 1945 cite le chef du 3e Bureau de l’Armée B, dont le rôle a été inestimable grâce à son jugement infaillible et à son appréciation sur les possibilités des unités françaises. Les services qu’il a rendus ont été un facteur décisif du succès des débarquements, et par suite, de la Libération de la France.

Le général de Gaulle, en janvier 1970, rappelle sa personnalité éminente, sa capacité militaire exceptionnelle dans son commandement du corps d’armée de Constantine, au moment le plus important des opérations et de la pacification en Algérie, puis comme chef de son état-major particulier, enfin celui de la Défense nationale. Il loue son caractère irréprochable et, par-dessus tout, une valeur morale exemplaire.

Par son expérience de soldat, et par ses écrits, sommairement rapportés ici, Jean Olié a particulièrement mis en lumière la qualité de la formation à Saint-Cyr, et le rayonnement de l’armée d’Afrique et de la Légion. Son intelligence des situations tactiques dans les campagnes du Sud-Maroc, de France et du débarquement est remarquable, ainsi que son appréciation des rapports du politique et du militaire dans la guerre d’Algérie, et sa prudente méfiance envers les médias. Sa foi religieuse, qui le conduisit au mysticisme des oblats, n’a pas besoin d’être rappelée. Mais il faut sans doute souligner, pour les jeunes générations, ce que fut sa conception de la discipline, de la fidélité et de l’honneur, qu’il a lui-même exprimée en traçant le portrait de son camarade de promotion et ami Dunoyer de Segonzac [2] Témoignage du général Jean Olié, dans Le vieux chef,... [2] :

« Par expérience, il avait compris que seule l’adhésion peut conférer à l’obéissance son efficacité et que cet assentiment vient avant tout du prestige personnel du chef. Il réussit toujours à rester fidèle à l’esprit de discipline sans renoncer pour autant à faire connaître ses convictions. Il sut aussi ne pas subir, confirmant par son exemple la valeur de son éthique. Cela ne signifie pas qu’il ne connût jamais ce combat intérieur – honneur et douleur du soldat – où l’affirmation du caractère s’affronte à l’humilité de l’obéissance. Convaincu de la nécessaire neutralité de l’armée, il fut un archétype du soldat dans la nation. C’est à l’épanouissement de la condition humaine qu’il se voua. Dans le combat qu’il mena, c’est l’homme qu’il s’agissait de sauver. »

Notes

[1]

Cette nomination est marquée par de nombreux commentaires dans la presse, parmi lesquels on notera le Times du 3 février : « Un intellectuel à la tête de l’Armée ». M. Delouvrier le félicite le même jour, en souhaitant qu’il puisse « guider l’armée dans la crise qu’elle traverse ».

[2]

Témoignage du général Jean Olié, dans Le vieux chef, mémoires de Pierre Dunoyer de Segonzac, Le Seuil, p. 221. Il faut rappeler que cet officier de cavalerie blindée, héroïque combattant en 1940, créa l’École de cadres d’Uriage qui forma de jeunes responsables destinés à l’élite de la nation, avant de les entraîner dans la Résistance. Pendant la guerre d’Algérie, il donna une remarquable impulsion au Service de formation de la jeunesse algérienne. À la fin du conflit, il s’intéressa aux harkis rapatriés. Très lié à son camarade Olié, il lui demande de rédiger l’Avertissement à ses Mémoires.

Pour citer cet article

Faivre Maurice, « Le général d'armée Jean Olié de 1924 à 1962 », Guerres mondiales et conflits contemporains 3/ 2004 (n° 215), p. 107-117
URL : www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2004-3-page-107.htm.
DOI : 10.3917/gmcc.215.0107

Patria obscura

le film

Un photographe part sur les traces de ses grands-pères militaires morts depuis longtemps, Pierre le légionnaire et Paul le parachutiste. Il explore avec eux l’histoire de sa famille, une histoire bornée par les guerres, rongée par les silences et les non-dits. Il dévoile dans un film impudique le roman d’un pays, la France, en guerre avec elle-même.

Patria obscura est un long-métrage documentaire d’1h23 produit par Les Films du Jeudi (DCP-HD 16/9). Il est distribué par DHR et sort en salles en France le 22 octobre 2014. Le film est soutenu par le CNC (fonds d’aide à l’innovation audiovisuelle, fonds Images de la diversité, avance sur recettes après réalisation), par la région Limousin (aide à la production), par la SCAM (bourse Brouillon d’un rêve audiovisuel), et par l’institut Faire Faces (programme Interreg IV de l’Union Européenne).

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Je suis Français. Je veux regarder en face l’histoire dont je suis l’héritier. Je veux interroger un récit familial et national qui ne va pas de soi. Je suis Français de souche comme on dit, de cette souche vantée par les nationalistes et méprisée par les humanistes. Je refuse l’orgueil que me promettent les uns et je refuse la honte que me prescrivent les autres. Le pacte est rompu. Je suis Français et je refuse de me résigner au repli, à la défense, même passive, surtout passive, d’une permanence figée et imaginaire de l’identité française. Je suis photographe et je veux faire un film qui porte mon refus. Je veux donner à voir mon histoire, affirmer ma place. Tenir debout face à la violence symbolique d’une identité nationale asservie.

le livre

Patria lucida est un livre de photos et de textes de 180 pages, format 20×28, à paraître en octobre 2014 aux éditions Le Bord de l’eau.

Patria lucida et Patria obscura sont les deux faces d’un même examen du passé, entre désir d’identité et refus d’injonction identitaire.

 

 

Le manuscrit est lauréat de la bourse Brouillon d’un rêve d’écriture de la SCAM et a reçu le soutien à l’édition de la région Limousin.

« Les temps étaient accomplis, l’heure venue, pour le rejeton d’une lignée de militaires de carrière, de faire retour sur les trois générations qui sont l’éternité ici-bas. Ce sont les innocents de 1968, devenus grands, qui s’enfoncent, les yeux ouverts, dans un passé dont l’étreinte s’est desserrée en cette année fameuse, après la fin des guerres coloniales et de la petite paysannerie, avec la déchristianisation, la disparition de la vieille société patriarcale et des antiques interdits. La loi de l’histoire que nous écrivons, vaille que vaille, nous oblige à prendre acte des chapitres précédents pour ne pas les répéter. C’est à cette condition que nous inventerons celui qu’il nous incombe de rédiger. »

Pierre Bergounioux

J’ai découvert tardivement l’œuvre de Pierre Bergounioux. C’était à l’automne 2007, je pressentais que mon travail de collecte photographique, mené des années durant, touchait à sa fin. La lecture des Carnets de notes ne m’a pas seulement ouvert la porte d’une œuvre titanesque, elle m’a convaincu de la nécessité d’actualiser mon regard sur les centaines de planches contact, les milliers de photographies récoltées avec mon vieux 6×6. « Le fait de voir une chose pour ce qu’elle est change la chose, change le monde, et nous change. Ce qui nous accablait, nous aliénait, perd de son pouvoir. Le monde n’est ce qu’il est que parce qu’il inclut l’idée qu’on se fait de lui. » J’étais sidéré par l’ampleur du projet littéraire d’un écrivain habité par la question des origines : déchiffrer l’énigme du monde, interroger l’existence soumise au travail du temps. Bergounioux me persuadait de tenir. Alors j’ai vu, incrédule, les images du passé comme épinglées au mur, mises à distance du tréfonds, couchées dans les deux dimensions des photos. C’en était fini du ramassis de douleurs et de hontes qui m’accablaient. Le temps était venu de regarder en face l’histoire dont j’étais l’héritier. Mon double désir était inavouable. Non, je ne me trompais pas d’objet, non je ne confondais pas les formes. Je ferai un film et je ferai un livre.

 

J’ai fait part à Pierre Bergounioux de cette double forme dont j’avais rêvé, Nous avons imaginé un livre ensemble, Patria lucida, un travail complice autour des photos carrées, une sorte de face-à-face. Il y a le récit de celui qui voit. C’est le récit à la première personne d’un photographe qui tourne l’objectif vers lui, qui rassemble les traces d’un passé mal assumé. Il y a le regard posé sur celui qui voit. Bergounioux éclaire l’intime d’une lumière universelle, il relie nos petites vies aux mouvements de l’histoire.

Rendez-vous le 22 octobre 2014 pour la sortie conjointe du livre et du film.

ST MICHEL 2014

La FSALE dossier KB N° 769

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