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La Newsletter 16/24 de l'AALEME

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La Newsletter 16/24 de l'AALEME

Pour ceux qui dorment là bas.

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 250196

Nous croyons devoir l'hospitalité de nos colonnes aux lignes suivantes d'où surgit, à travers le lyrisme patriotique qui les colore; une idée d'un sentiment, essentiellement recommandable :

La roule est faite, long serpent endormi parmi les hautes herbes, les forêts, le désert aride et caillouteux. Elle gravit les rampes, côtoyant les noirs gouffres où poussent les palmes, en ses lacets audacieux et savants ; a elle franchit des rivières larges comme des fleuves, et ne s'égare pas dans les sables Brûlants des aroyos. Elle a l'ait proche et notre Tananarive. Mais elle est rouge, cette route ; rouges les palmiers nains qui la bordent ; rouges les pieds du fantassin qui la suit. On dirait une traînée de sang qui se pourrit sous le soleil ! Tels les Pyramides et le Pont du Gard : elle a coulé des milliers de vies d'hommes. .Aussi, ce chemin.

Comme une voie antique est bordé de tombeaux

Les tombes, tertres surmontés d'une croix blanche, s'alignent sur le promontoire rocailleux et brûlé. — Je n'en sais pas le nombre. — Ils donnent là ceux qui sont morts les premiers et les derniers parmi les épouvantements des fièvres et les angoisses des délires, en l'hôpital n° 1, dont on aperçoit les marabouts blancs là-haut, sous les manguiers. En leur cercueil léger de latanier, couchés sur une mince couche d'herbes, quatre noirs, chaque jour, les descendaient par vingtaine.  Le chemin est abrupt, à travers les profondes ravines que creusent les eaux en la saison des pluies. Les pauvres morts faisaient leur dernière étape douloureuse. Puis le prêtre bénissait la terre et quelques camarades leur jetaient l'eau bénite. La mer, en bas, berce leur éternel sommeil, et la brise du large semble apporter quelque lointain souvenir.

Ceux-là, ce sont ceux de Majunga. Mais il y en a d'autres encore, à Mahorogo, là bas, sur la hauteur d'où la vue bien loin s'étend sur la plaine ; à Mévarane, où des vols de perruches passent incessamment : à Marowoay, à Ankahoka, à Trahongy. A Marololo, c'est dans un vert enclos — coin de brousse — qu'ils dorment dans les hautes herbes, à l'écart de la route, dans le calme d'une pénombre. Plus loin, à Suberbieville, à Tsarasoalra, amers plateaux où rien ne croil, ils sont rangés parmi les quartz et les granits. Les chiens hurleurs les troublent dans leur somme. -- Et, le long chapelet des cimetières du corps expéditionnaire s'égrène ainsi d'étape .en étape. Ils sont, aussi nombreux que nos jours de marche.

Et ceux qui dorment seuls, à l'écart ! Les convois d'évacuation des malades passaient la nuit, dans quelque gite d'étape, et, au malin, quand les autres partaient vers l'hôpital, vers le salut peut être, quelques-uns restaient, dévotement roulés dans leur couverture par
des mains amies, couchés en une fosse à la hâte creusée. —Puis ce fut le rapatriement ! Et combien sont roulés maintenant, par les flots des mers, combien reposent sur des terres étrangères,au seuil même de la patrie !

Les pauvres croix que nous leur avons faites sont tombées ; les troupeaux de zébus piétinent leurs tertres ; les eaux, peut-être, éventreronl leurs fosses. Nous ne pouvons, hélas ! songer à leur édifier de tombes durables. Qu'au moins, un monument s'élève, en l'une de nos vastes nécropoles, à leur mémoire commune. Ouvrons une souscription pour l'accomplissement de ce devoir, afin que leurs mères, pour prier, sachent où « poser leurs genoux ! »

Les héroïques femmes de notre France n'ont pas oublié les rapatriés ; nous, ayons le culte de nos morts !

PAUL SILVÈRE.

La Sérénade des Malgaches

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 110196

Air de : La Sérénade du Pavé


Chantée par Eugénie Buffet dans les cours de Paris au profit des rapatriés de Madagascar.

I

Ils étaient bien neuf cent cinquante
Qui partirent le cœur joyeux
Défendre dans l'Ile brûlante
Nos droits, leur drapeau glorieux !
Combien restent de ces stoïques,
Qui luttèrent dans ce pays !
Légionnaires héroïque,
Combien restez-vous mes amis ?

REFRAIN

Si je chante en votre présence,
Et si je quête des gros sous,
C'est pour adoucir la souffrance,
Donnez, ah ! donnez tous !
Si je chante en votre présence
Et si je quête de gros sous
Croyez-moi car c'est pour les soldats de la France

II

Nous étions partis près d'un mille
Et si nous revenons trois cents
C'est que là bas dans la grand'Ile.
Six cents y dorment pour longtemps
Mais nous savons bien que la France
Leur garde un profond souvenir
Et nôtre suprême espérance
Est comme eux, de vaincre ou mourir !

(Au refrain,)

III

Vous les aviez couver! de palmes
El de nombreux bouquets de fleurs
Quand pour vous ils prirent les armes
Légionnaires braves cœurs,
Aujourd'hui que les fusillades
Ne troublent plus des bois les houx.
N'oubliez pas chers camarades
Ceux qui reviennent parmi nous !

(Au refrain)

Pour le Drapeau !

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 040196

 

DÉDIÉ AUX RAPATRIÉS DE MADAGASCAR DES RÉGIMENTS ÉTRANGERS

En avant tant pis pour qui tombe !
La mort n'est rien, vive la tombe !
Quand le pays on sort vivant.
Paul DÉROULÈDES

Où vont-ils ces soldats à l'allure martiale,
En habit bleus et casques blancs,
Qu'accompagne au départ la marche triomphale
Des cuivres aux sons éclatants,
Légionnaires chevronnés, troupiers imberbes.
Mais à coup sûr cœurs de héros,
Le courage se lit sur ces mines superbes
Qu’enorgueillissent vos bravos ?
Ils s'en vont loin d'ici, soutenir par les armes,
L'honneur sacré du nom français !
Ils partent fiers joyeux, sans crainte, sans alarmes,
Assurés qu'ils ont du succès !
Ne sont-ils pas enfants chéris de la victoire !
Et dans les plis de leur drapeau
On lit en lettres d'or plus d'un litre de gloire,
Dont la mort leur lait un manteau
Quand le sort des combats les couche dans la tombe
Pour le long et dernier sommeil !
Chacun de ces vaillants sait que lorsqu'il succombe,
Arrosant de son sang vermeil
La terre à conquérir, où le sol à défendre
Tranquillement pourra dormir !
Car la Patrie en deuil en bonne et tendre mère,
Sait en garder le souvenir !
Ta vieille Légion, ô ma Fiance chérie,
Stoïquement, sans peur,
Pendant des mois entiers à prodigué sa vie
Son sang le plus pur, le meilleur !
De Majunga, départ au but : Tananarive !
La pioche ou le fusil en mains
Spartiates nouveaux que l'espérance avive
Ils construisent tous les chemins !
Puis, lorsque les Hovas, qu'étonne tant d'audace
Essaient d'arrêter leur élan
Ils quittent leurs outils, croyant tenir en face
Un ennemi toujours fuyant,
Oubliant la fait que aux accents de la charge
Ils balayent en un clin d’œil.
Les Hovas altérés qui reprennent le large,
La rage au cœur et l'âme en deuil !
Le bruit de leurs exploits s'en va jusqu'en Emyrne
Troubler la Reine et son conseil !
Que voit tous ses guerriers que la terreur domine
Chercher l'ombre et fuir le soleil !
Tananarive est prise, et le jour qui la dompte
Apporte à nos pauvres soldais
La gloire et le repos ! Mais il faut qu'on se compte
0 mes amis comptons tout bas !
Là-bas dans la graud'lle où ton Drapeau frissonne
Où chante clair le coq Gaulois !
Combien restent couchés hélas! sans que personne
Ait planté sur eux une croix !
Combien de l'Océan, les sombres étendues
Recèlent-elles de soldats ?
Qui vous rassemblera chères têtes perdues
Pour vous qui sonnera le glas !
Au jour où le Très-Haut à votre mort propice
Ouvrant les portes de l'éternité,
Dira : « Venez martyrs, car votre sacrifice
A cette heure vous est compté !
Aussi c'est pourquoi, France, à l'heure solennelle
Où les vivants sont de retour
Tresse-leur de tes mains la couronne immortelle,
Que tu leur dois dans ton amour !
Mais pleure ! pleure aussi ! ô bonne et tendre mère !
Sur ceux qui sont morts vaillamment
Pour empêcher un jour qu'une main téméraire
Arrête ta marche en avant !

A. BOURDON.

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DIEGO-SUAREZ. — ASPECT MARITIME

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Le Monde illustré du 15/08/1896



A Diego-Suarez, comme dans la plupart de nos colonies, comme au Tonkin, comme à Haïphong notamment. les services militaires qui ont pris possession de la colonie, ont déclaré leurs les meilleures situations C'est ainsi que la plus large partie du territoire de Diego-Suarez, que les rivages du cap Diego et les deux tiers du plateau d'Antsirane sont terrains militaires; une bonne route a été faite du quai d'Antsirane au Plateau; elle est militaire et interdite aux communications civiles.



Le développement des casernes de la colonie est considérable; sur le plateau d'Antsirane ont été construits les quartiers de l'artillerie et les quartiers de l'infanterie, avec, en avant, plus au sud, les casernes de tirailleurs; au cap Diego sont les disciplinaires, les bâtiments de l'hôpital militaire et te cimetière militaire.

L'ensemble de ces constructions a coûté plus de 3 millions de francs, et il s'y trouve réuni plus d'un million de matériel.

Au point de vue sanitaire, le choix fait de Diego, et en particulier du plateau d'Antsirane, est excellent ; le climat est très salubre; bien que nous ne soyons ici qu'au 12e degré au sud de l'équateur, la température est fort douce, et pendant toute la durée de la saison actuelle une forte bise du sud-est, qui souffle continuellement, rafraîchit la température au point de rappeler le mois d'octobre en France; c'est la meilleure zone de Madagascar, la seule où nos
soldats peuvent séjourner sans crainte d'aucune nature.

On a souvent proposé, avec raison, à notre sens, de concentrer à Diego-Suarez le gros de notre corps d'occupation de Madagascar, qui de ce point central pourrait être transporté, avec le concours des cinq bâtiments de la division navale, partout où besoin serait.

Cette concentration éviterait à nos soldats le séjour, parfois dangereux, de Tamatave et de Majunga ; ce serait une mesure d'humanité et de prudence.

Ces idées ne semblent cependant pas prévaloir en ce moment, et loin de vouloir augmenter notre garnison, on parle à Tananarive de la réduire et de la disperser.
- Les millions dépensés pour la construction des immenses casernes de Diego seraient perdus et il faudrait construire de nouveaux bâtiments là où notre garnison serait envoyée.

En attendant, et tout en parlant de l'évacuation des troupes, les services militaires ne songent pas à abandonner le terrain; ils ont même découvert récemment que certains bâtiments occupés par les services civils devaient revenir aux services militaires, qui avaient coopéré à leur construction; le palais du gouverneur est au nombre des édifices revendiqués par la direction de l'artillerie et le chef de la colonie a dû aller loger ailleurs: on ne lui a même pas laissé la jouissance de la salle des fêtes, annexe du palais, salle récemment construite avec les fonds de la colonie.

 


La question de l'eau est toujours l'une des difficultés à résoudre pour les militaires, comme pour les civils. Les services militaires sont obligés de monter du quai au plateau toute l'eau nécessaire à leur consommation. Ils utilisant pour le transport la voie ferrée militaire qui monte aux casernes; les réservoirs d'eau sont traînés à la montée par des mulets et redescendent sans traction animale sur le plan incliné. Le forage d'un puits artésien a été tenté, sur le plateau, près du poste télégraphique, mais jusqu'ici la nappe d'eau n'a pu être atteinte.

 


Trois postes télégraphiques ont été élevés: l'un à Orangea, près de la passe, signale les navires qu'il aperçoit en mer; le second, celui du pipeau, a pour mission de recueillir ces signaux et d'informer- dès qu'un navire est signalé la direction du port, l'administrateur et le colonel il a aussi pour mission de signaler, au troisième poste, celui du cap Diego, l'envoi d'un malade de l'infirmerie militaire du Plateau à l'hôpital du Cap.

J'ai eu l'occasion d'assister, il y a quelques jours, à l'enterrement au cimetière du Cap d'un tirailleur mort à l'hôpital de cette maladie, dite le béribéri, qui est assez fréquente chez les indigènes. C'est sur voie ferrée, presque en chemin de fer, que les morts sont conduits au cimetière par le piquet d'honneur: la plate-forme est traînée par un mulet; le sourd glissement des roues de fer sur les rails, l'immobilité de la plate-forme, la marche lente du convoi, presque à l'aube, donne à cet enterrement, quelque original qu'il soit, le caractère impressionnant qui convient à ces choses tristes.

 


Je ne veux pas finir cette lettre hâtive sans constater la parfaite entente qui lie à Diego-Suarez l'élément civil et l'élément militaire; entre eux, aucun dissentiment.

 


La population aime les soldats, et les soldats recherchent la société civile.

 


Lorsque le lieutenant-colonel Brun a pris récemment, par intérim la direction de la colonie, il a su se faire aimer de tous et la population civile eût souhaité pour l'avenir de la colonisation de cette partie de Madagascar, que ses propositions aient reçu un meilleur accueil à Tananarive.


HENRI MAGER.

Le commandant Faurax.

Le Monde illustré du 08/10/1892

La victoire remportée par nos troupes sur l'armée dahoméenne a coûté là vie au commandant Faurax.


Frère de MM. Faurax, industriels bien connus à Lyon et à Marseille, il s'engagea à dix-huit ans; il avait trois ans de service lorsque éclata la guerre.

Nommé immédiatement sous-lieutenant, il fut le premier officier français blessé par les balles allemandes dans l’engagement de Saarbruck.

A peine guéri, il repartait avec le 62e de marche, et faisait toutes les campagnes de l'Est dans l'armée du général Bourbaki, à laquelle appartenaient également ses deux frères, officiers de mobiles. Blessé pendant la bataille de Nuits et fait prisonnier, il s'échappe de l'ambulance, et vient se mettre à la disposition du gouvernement. Il fut nommé capitaine et Chevalier de la Légion d'honneur, en récompense de sa brillante conduite. Le. Capitaine Faurax n'avait pas encore vingt et un ans.

Lors de la révision des grades, il fut nommé lieutenant; en 1875, il était promu capitaine au choix.

Le capitaine Faurax fit plus tard toute la campagne de Tunisie, où sa bravoure lui valut deux citations à l'ordre du jour de l'armée. La campagne terminée, il alla combattre au Tonkin, où pendant trois ans, sa brillante conduite fut récompensée par deux citations. Il fut promu alors commandant à la légion étrangère.

A son retour, le gouvernement l'envoya en mission au Japon, en Chine et en Sibérie.

En juillet 1890, il passa au 98e de ligne, en garnison au camp de Sathonay, et le 14 juillet il était promu officier de la Légion d'honneur.

Au moment où se produisirent les derniers événements du Dahomey, il demanda à entrer dans la Légion étrangère, et il partit pour le Dahomey. Il devait être une des premières victimes de l'expédition.

Médecin en hélico


Traduction

aa
 

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