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2016

La Newsletter 16/34 de l'AALEME

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La Newsletter 16/34 de l'AALEME

Bessèges : William Talagrand décoré de la Légion d'honneur

MIDI LIBRE

Le 5 juillet 2016

Bessèges : William Talagrand décoré de la Légion d'honneur

Une cérémonie...

Bessèges : William Talagrand décoré de la Légion d'honneur

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Bessèges : William Talagrand décoré de la Légion d'honneur

...honorifique...

Bessèges : William Talagrand décoré de la Légion d'honneur

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Bessèges : William Talagrand décoré de la Légion d'honneur

...conviviale...

Bessèges : William Talagrand décoré de la Légion d'honneur

...chaleureuse...

Bessèges : William Talagrand décoré de la Légion d'honneur

...et amicale.

Un parcours militaire remarquable lui vaut cette distinction.

Dans la salle des mariages de l'hôtel de ville, en présence de Jacky Valy, conseiller départemental du Gard, de Bernard Portalès, maire de Bessèges, de Josiane Roure, maire de Bordezac, du capitaine Thierry Giornal, commandant de la communauté de brigades de gendarmerie de Saint-Ambroix, de l'adjudant Ferré Élisabeth, commandant la brigade Bessèges, de Gérard Scelers président de la section gagnièroise des anciens combattants, de Guy Poulet, porte-drapeau de la Légion d'honneur, de Joël Goasmat, porte-drapeau de la Fraternelle, et de Rabah Baazia, porte drapeau de la FNACA, a eu lieu samedi 25 juillet, la cérémonie officielle de remise des insignes de chevalier de la Légion d'Honneur à William Talagrand.

Une cérémonie ouverte par le colonel Callamand Martin, qui a présenté un exposé sur l'institution honorifique qu'est la Légion d'Honneur, Bernard Portalès et Jacky Vally s'attachant tout à tour à énoncer la valeur et les mérites du récipiendaire et à souligner que l'éclat de cette distinction rejaillit sur les communautés. Germain Pialet, officier dans l'Ordre, délégué de la Chancellerie, a retracé la carrière de ce combattant engagé à 18 ans, en 1956, dans la Légion étrangère en Algérie.

Devenu maître-chien, il se distingue à plusieurs reprises et obtient une citation élogieuse avec la Croix de la Valeur militaire avec étoile d'argent, et, plus tard, la Médaille militaire et la Croix de combattant volontaire d'AFN. Après cinq ans, il est muté à Djibouti et revenu en France, change d'orientation et dirige une équipe de 175 personnes chargée de l'entretien et de la surveillance de Mirage IV. Puis, il entre en mission spéciale chez Peugeot, dans le service de fabrication des voitures blindées de chefs d'état. Il termine sa carrière aux Renseignements généraux en assurant, dans la discrétion, la protection de personnalité.

En épinglant, conformément au protocole réglementaire, les insignes de Chevalier de la Légion d'Honneur, Germain a souligné "combien sa bonté, son dévouement, son altruisme font de lui un homme remarquable et estimable". Après une accolade fraternelle, William Talagrand, non sans émotion, a remercié les personnalités, sa famille et tous les amis présents, à qui il a offert un vin d'honneur convivial.

Bitche : la légion d’Honneur, bonheur de Norbert Kloss

LE RÉPUBLICAIN LORRAIN

13/07/2016

Honneur et fidélité. La devise de la Légion étrangère, Norbert Kloss la porte dans son cœur et dans sa vie de tous les jours. Aujourd’hui, il sera fait chevalier de la Légion d’honneur à Bitche. Portrait.

En 1975, Norbert Kloss a été décoré de la médaille militaire. Il recevra aujourd’hui la légion d’Honneur, la plus haute décoration honorifique française, lors d’une cérémonie organisée pour célébrer la Fête nationale à Bitche.  Photo C. D. G.

À bientôt 82 ans, Norbert Kloss est toujours bon pied bon œil ! Ce 13 juillet, il recevra la légion d’Honneur lors d’une cérémonie organisée à Bitche pour la Fête nationale. L’octogénaire ne boude pas son plaisir, même s’il note avec le sourire que quand même, « ils auraient pu penser à moi un peu plus tôt. Mais comme dit le proverbe, il n’est jamais trop tard pour bien faire ! » Norbert Kloss est né à Berlin en 1934.

De Berlin au djebel

Il a onze ans quand les Russes entrent dans sa ville, mais l’ancien combattant garde intact dans sa mémoire le souvenir de « ces terribles années de guerre ». Plus d’un tiers de Berlin est détruit à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Alors que les vainqueurs se partagent le territoire, Norbert doit faire face au quotidien avec ses parents, dont le papa tient une petite épicerie. En 1957, face à un avenir qui lui semple incertain, il décide de s’engager dans l’armée. Ce sera la Légion étrangère et sa devise "honneur et fidélité". « J’en avais entendu parler autour de moi par des connaissances. Je suis allé m’inscrire au bureau de recrutement de Strasbourg. » Il fait ses classes sous le soleil brûlant de Saïda, en Algérie, avant de rejoindre le 2e régiment étranger d’infanterie. Il reste en Algérie durant la période de ce que le gouvernement d’alors appelle les "événements".

Sur le sujet, Norbert n’est pas très prolixe. Tout juste évoque-t-il un accrochage avec les rebelles sur les crêtes du djebel, à Djilali, au cours duquel tombent deux de ses camarades.

En 1975, Norbert Kloss a été décoré de la médaille militaire.

En 1962, en raison de soucis de santé, ce grand gaillard d’1,90 m décide de ne pas renouveler son contrat. Direction l’Alsace où des membres de sa famille tiennent un hôtel. Il y travaillera deux années. C’est là aussi qu’il rencontre celle qui deviendra son épouse Marcellina, née Burgun, une jeune femme originaire de Saint-Louis-lès-Bitche. « Ma cousine était gérante d’un hôtel à Morsbronn-les-Bains. Je faisais un peu l’homme à tout faire jusqu’à ce qu’on nous propose un travail à la cristallerie de Saint-Louis-lès-Bitche. »

Une belle carrière aux cristalleries

Simple ouvrier, il termine sa carrière comme cadre responsable des expéditions avant de prendre une retraite bien méritée selon la formule consacrée ! Aujourd’hui, le couple passe des jours paisibles dans son pavillon situé sur les hauteurs de cette ville et fêtera le 23 juillet prochain ses cinquante années de mariage.

Le sergent Norbert Kloss, président des anciens du 2e REI, attend désormais avec impatience le moment où cours duquel le général Daniel Jozan lui épinglera la légion d’honneur ce soir à Bitche devant la mairie. Un moment d’autant plus privilégié que « j’ai connu le général quand il était capitaine en Algérie ! » Et sans doute auront-ils l’occasion de trinquer au bon vieux temps lors du vin d’honneur en savourant un Puyloubier, ce vin produit par la Légion étrangère toujours très apprécié par Norbert qui en a réservé quelques bouteilles pour ses noces d’ors.

Le 14-Juillet met en valeur des hommes exemplaires

78actu

Publié le : 13/07/2016

 

Mercredi 13 juillet, la municipalité de Rambouillet a rendu hommage à ceux qui ont accompli une action solidaire lors des inondations, ainsi qu' à un ancien combattant remarquable.

François Espagnet fait commandeur

Lors des inondations, le 31 mai 2016, Pierre-Olivier Mayoral n’a pas hésité à prendre son canoë pour venir en aide à plus d’une cinquantaine de personnes. Durant deux jours, il n’a cessé de ramer pour secourir des hommes et des femmes. Marc Robert lui a remis la médaille de la ville au nom de toutes les chaînes de solidarité qui ont été créées à Rambouillet : des forces de l’ordre au groupe facebook Tu sais que tu viens de Rambouillet.

Les trois bonheurs de Gérard Larcher

Mercredi 13 juillet à 18h, François Espagnet, 91 ans a été fait commandeur au rang de la légion d’honneur des mains du président du Sénat, Gérard Larcher, “au nom du Président de la République”, a déclaré Gérard Larcher. Il a rendu hommage à ce Rambolitain qui est l’un des sous-officiers de la légion étrangère les plus médaillés de France.  Il fut de tous les combats, en 1944 dans les forces françaises de l’intérieur, en 1946 à la légion étrangère ou encore en Indochine en 1951. “Il fut le premier analyste programmeur de l’armée de terre à l’époque où les ordinateurs étaient de très grandes dimensions”, a rappelé aussi Gérard Larcher.

Le président du Sénat a dit ses “trois bonheurs de la journée du 13 juillet : j’ai accueilli la prise d’armes de la 13e demi-brigade de la légion étrangère au Palais du Luxembourg.  J’ai remis le fameux drapeau retrouvé à Londres au musée de la légion étrangère. Et mon troisième bonheur est d’être ce soir dans ma ville, Rambouillet !”

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Pierre, un artiste russe à la Légion

Actualités

Publié le 07/07/2016

Le sergent-chef au régiment, en concert ou lors de la venue de François Hollande à Mayotte./Photo DDM.

Le sergent-chef au régiment, en concert ou lors de la venue de François Hollande à Mayotte./Photo DDM.

Il est pianiste, violoniste, chef d'orchestre symphonique et ténor… Pierre est également sergent-chef au 4e régiment étranger. Rencontre avec un bel artiste.Qui aurait pu prédire au petit Piotr qu'il serait un jour légionnaire en France… Ce fils d'ouvrier est né en 1972 à Kiev. Nicolas, son père, est mécanicien grutier au port, quant à Ludmilla, sa maman, elle, est professeur de piano à l'école de musique n° 1 de la capitale de l'Ukraine. Quand il passait par là, il était sous le charme «d'un son merveilleux». Il ne savait alors pas qu'il s'agissait du violon mais savait que c'était de cela...

Éclatante cérémonie légionnaire au Sénat

Le mamouth

mercredi 13 juillet 2016


Chaque 14 juillet, l'Etat honore son armée, mais la veille, le Sénat dit son admiration pour la Légion.
Traditionnellement, c'est là que la Légion met à l'honneur une ou plusieurs unités (cette année la 13e DBLE, avec son drapeau multidécoré), décore ses officiers et ses légionnaires, délivre des bourses d'études aux enfants des légionnaires, grâce à la fidélité d'un mécène. Enfin, c'est là que le président du Sénat attribue des titres de nationalité française par le sang versé -deux légionnaires encore cette année-.
L'ancien soldat de la Libération et policier Raymond Sasia -bien connu des policiers qui ont été formés à sa méthode tir) a été fait première classe honoraire, comme un avocat parisien.
L'édition 2016 restera dans les mémoires, aussi parce que la Légion a reçu de la part de la banque Rotschild et d'un de ses anciens caporaux-chef (du 1er REP algérois) un drapeau apparemment historique, qui dormait dans un immeuble londonien depuis plu de 70 ans !
Ce drapeau à l'effigie de la France Libre, qui aurait orné le bureau du général de Gaulle, sera conservé par le musée de la Légion, avant, d'être, peut-être, visible, avec tout son histoire.

Grâce aux Rotschild et à un ancien caporal-chef du 1er REP, ce drapeau revient en France, où il sera bien conservé par la Légion. Photos JMT

Raymond Sasia, l'ancien "gorille" du général de Gaulle, également proche de la Légion qui l'a honoré cette année.

Grâce à la bourse du mécène, cette fille de légionnaire pourra préparer son concours à l'école de l'air.

Grandes écoles, université, plusieurs types de cursus étaient représentés ce midi au sénat, lors de l'attribution des bourses d'études.

La bourse viendra soutenir cette jeune fille en bac pro.


Pour la première fois, attentats oblige, des légionnaires en armes ont sécurisé la prise d'armes.

Légionnaire un jour, légionnaire toujours. Cet ancien caporal-chef britannique qui connaît les Rotschild a permis de faire ramener ce drapeau de la France Libre en France, et la Légion en sera dépositaire. Il n'a rien perdu en coup de main en matière de cérémonial de drapeau, comme il l'a rappelé, en direct, aux "jeunes".

Jean-Claude Mallet, conseiller spécial de Jean-Yves Le Drian, était présent ce martin. Il salue Hubert Germain, ancien lieutenant de la 13e DBLE, compagnon de la Libération et ancien ministre de Pierre Mesmer.

Mais la vraie vedette de cette journée au sénat, c'était lui, le drapeau de la 13e DBLE, multidécoré. Les volontaires sont venus de toute la Légion, pour, en 2016, se battre sous cette bannière, la première a refuser la défaite en 1940, et a redonner foi à la France Libre

La Légion Etrangère, une situation pour les athlètes différente de la Turquie

Spe15

11 juillet 2016

L’omniprésence des athlètes turcs au Championnat d’Europe d’Amsterdam a suscité moult réactions négatives, en raison des naturalisations ultra-rapides obtenues par la Turquie pour les coureurs recrutés au Kenya. Cette situation n’est pas sans rappeler celle qu’a connue la Légion Etrangère en France, avec ses membres étrangers autorisés à évoluer sous les couleurs de la France. Les deux situations sont-elles comparables ? Non, répond avec force l’adjudant chef Pascal Jeannot qui a géré l’équipe de la Légion pendant plusieurs années.

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Installé en Provence depuis qu’il a pris sa retraite de l’armée, l’adjudant chef Pascal Jeannot n’a pas complètement perdu le fil de l’athlétisme. La semaine dernière, entre deux matchs de l’Euro, l’ancien militaire a pris le temps de regarder quelques épreuves du Championnat d’Europe d’Amsterdam. Il le reconnaît, il a été surpris par la présence sur 10.000 mètres des deux coureurs du Kenya évoluant sous le maillot de la Turquie. Et il l’avoue tout de go : « Je me suis dit que ce n’était pas la même chose que la Légion ».

Autant dire qu’il n’est nullement surpris par mon appel, le sollicitant pour évoquer cette époque, et comparer les deux situations. D’entrée, il situe le débat : « Nous, on ne pouvait pas faire les choses d’une manière hors la loi ». Cela signifie qu’il était obligatoire de respecter le délai légal pour la naturalisation d’un légionnaire, avec 3 années de feuille d’impôts minimum. Comprenez que le légionnaire souhaitant devenir Français doit produire la preuve qu’il déclare bien ses impôts en France depuis au moins 3 ans.

Les lois françaises respectées

Et il l’affirme avec vigueur, il n’y a pas eu d’exceptions à cette règle. Seulement quelques dérogations pour accélérer le processus, mais pour quelques petits mois. Des cas particuliers qui se réglaient directement avec la FFA : « L’Armée de terre avait de très bonnes relations avec la FFA. Ils nous aidaient si besoin d’une naturalisation rapide ». Pascal Jannot le reconnaît, il s’est souvent battu pour « ses » légionnaires pour que les procédures soient le plus rapide possible, mais selon lui, aucun coureur n’a jamais été naturalisé après quelques mois dans la Légion, ou seulement deux ans.

Pascal Jannot insiste même en expliquant : « Par exemple, pour James Theuri, Patrick Tamwge, Abraham Kiprotich, ils n’ont pas été naturalisés dès qu’on a su qu’ils seraient intéressants pour l’Equipe de France civile. » A noter que côté militaire, les règles ne sont pas les mêmes, et que tous les légionnaires pouvaient intégrer l’Equipe de France militaire sans avoir la nationalité française.

Pourquoi une telle prudence dans ces naturalisations ? Pour éviter de créer trop d’écarts avec les autres légionnaires. Tout légionnaire peut devenir français, à la condition qu’il ait été un bon soldat, avec le respect des vraies valeurs militaires, le courage, l’engagement… Pour les coureurs à pied, il fallait donc également que leur comportement soit correct, à tous les niveaux, et pas seulement sur les performances. Tout simplement parce que les athlètes de l’Equipe de la Légion étaient très jalousés par les autres légionnaires, m’avoue Pascal Jannot, qui a retrouvé une certaine liberté de parole depuis sa retraite de l’Armée.

Sur ce point de la vitesse de naturalisation, la Turquie se situe effectivement en contrepoint avec des changements de nationalité souvent effectués en quelques mois.

Le légionnaire, un coureur sans maillot officiel

Mais l’intégration dans la Légion Etrangère comportait tout de même un aspect très négatif. Celui de la « perte » de la nationalité du coureur pendant toute sa période d’engagement, avec comme conséquence que l’athlète ne peut alors plus représenter son pays d’origine tant qu’il est Légionnaire. Et dans le même temps, il ne peut pas non plus prétendre au port du maillot français… C’est ainsi que les pourparlers avec Dieudonné Disi, un temps intéressé pour intégrer l’équipe des légionnaires, se sont arrêtés : « Il m’a expliqué qu’il voulait devenir le premier Rwandais à représenter son pays aux JO ».

Un point important que Pascal Jannot n’oubliait jamais de mentionner dans ses prises de contacts avec les athlètes.  Comme il insiste aussi sur trois autres éléments importants : « Ils devaient faire leurs classes comme tous les autres. Ils devaient aussi tirer à arme réelle une fois par mois. Et porter l’uniforme de temps en temps. »

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Quelles sont les contraintes imposées aux athlètes du Kenya recrutés par la Turquie ? Assurément très peu, vu le temps qu’ils passent à longueur d’année dans leur pays natal. Et avec l’autre énorme avantage que leur carrière ne soit jamais stoppée au niveau international.

Quels avantages financiers ?

Quels avantages financiers recevaient les légionnaires de l’Equipe de l’Athleg ? La solde de légionnaire. Soit 1200 euros en débutant, avec l’avantage d’être nourri, logé, blanchi. Il s’y ajoutait les primes reçues en course, qui leur étaient reversées en totalité. Même s’il avait fallu à Pascal Jannot mener un petit combat pour que cette règle soit respectée : « Il y avait beaucoup de jalousies. Pas des moins gradés d’ailleurs… Ils n’étaient pas d’accord pour les coureurs touchent leurs primes de courses. Ils auraient voulu les conserver sur un compte. »

Des remarques s’amplifiant à la faveur des performances des coureurs, comme la 4ème place au Marathon de New York de Patrick Tamgwe, ou le doublé de John Kuya sur les 20 km de Paris et Marseille Cassis, ou avec la remise de primes à la performance par Asics.

> Quelles sommes reçoivent les athlètes naturalisés turcs ? Comment leurs primes leur reviennent-elles ? Ces éléments ne nous sont pas connus.

Une démarche étatique ?

Pour la Turquie, la démarche d’intégration des athlètes du Kenya dans les rangs de leur équipe nationale obéit à une décision d’Etat. Et pour la Légion ? L’idée d’une équipe d’athlètes au sein de ce corps d’armée avait germé dans l’esprit du Général Piquemal (revenu sur le devant de la scène au printemps pour ses débordements à Calais pour protester sur la présence des immigrés dans les camps de la ville).

Une idée lancée à partir d’un constat simple : il y avait dans les rangs de l’Armée de nombreux coureurs à pied. Le premier, le Britannique, Steven Tunstall, est recruté par le Général Piquemal, il représentera même la France au Mondial de cross. Suivent aussi quelques athlètes portugais, que le Général sort du REP, pour les amener à Aubagne, comme également Driss El Himer, Mohamed Ouaadi, Luis Soarès.

La démarche n’est pas impulsée par la FFA ou un Ministère, mais la FFA la soutient. Au point même qu’à l’annonce de la dissolution, de l’équipe de l’ATHLEG, il y a quatre ans, la FFA monte au créneau pour protester sur la disparition de ce club affilié.

Car après cette période de lancement décidé par le Général Piquemal, l’opération s’est encore étoffée sous la houlette du Lieutenant Colonel Lantaires, qui décide de la création du club, et recrute Pascal Jannot comme entraîneur. Avec une consigne simple : augmenter le nombre de coureurs sous les couleurs de la Légion.

Pascal Jannot s’oriente alors vers le Kenya, puis l’Ouganda pour y découvrir de nouveaux talents qu’il rencontre souvent sur des compétitions en France. L’équipe compte environ une vingtaine d’athlètes. Mais le nombre aurait pu monter jusqu’à 50 s’il avait pu disposer de suffisamment de moyens…

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La Turquie veut briller au plan européen, décision d’Etat mise en œuvre avec des moyens officiels, comme le recrutement de l’entraîneur roumain, Carol Santa.

Et le dopage ?

Avec la domination des athlètes turcs constatés lors du Championnat d’Europe, et leur propension à enchaîner les doublés, comme pour Yasemin Can, en or sur le 5000 m et le 10000 mètres, la question de dopage se pose en filigrane. Comme elle s’est posée pour la Légion, à sa belle époque…

Mais Pascal Jannot réfute totalement l’idée d’un dopage « organisé ». Au contraire. Et d’expliquer : « Imaginer ça, c’est faire une insulte à ma pomme et à d’autres, en disant qu’on a cautionné ça. Moi, j’ai été finaliste sur 800 m au Championnat de France avec Dupont et Milhau, j’ai été 3 fois dans l’Equipe de France militaire. Et je peux me regarder dans la glace. J’ai été le premier à faire en sorte qu’ils soient propres ».

Pour lui, la Légion n’a eu qu’un seul credo à l’égard des athlètes, la tolérance zéro : « Il leur a souvent été répété qu’il y aurait des sanctions s’ils ne courent pas bio. Soit l’envoi dans les compagnies de combats. Soit le remerciement définitif. » Une conception qu’il affirme avoir véhiculée de manière vigoureuse, ainsi que toute sa hiérarchie : le général Pichot de Champfleury, le colonel Lanteirès, le directeur Lebbos. Et il sort aussi comme preuve de cet engagement l’augmentation du nombre de contrôles effectués au Championnat de France de cross Inter armées, qui a ainsi permis de détecter le cas positif de Khalid Zoubaa, militaire à l’époque.

Malgré tout, il admet « Des pratiques se font sans qu’on arrive à trouver les tricheurs. » Pour preuve, les cas de contrôles positifs n’ont pas manqué : « Je suis allé 3 ou 4 fois avec eux à la FFA en commission disciplinaire ». Par exemple aux côtés de Hassane Ben Lkhainouch, qui sera envoyé en Guyane en rétorsion, avant d’être réintégré… Et le dopage a aussi touché d’anciens légionnaires après leur sortie, comme Abraham Kiprotitch, Patrick Tambwe, James Theuri.

Autant d’éléments que Pascal Jannot interprète comme une preuve que le dopage n’était pas une « arme » à disposition pour les Légionnaires…

La Turquie a compté de nombreux cas de dopage dans les trois dernières années. Mais force est d’admettre qu’à ce jour, tous les athlètes concernés étaient des Turcs d’origine, excepté pour Elvan Abeygelesse, et Alemitu Bekele, toutes les deux recrutées en Ethiopie. Depuis, les athlètes sont d’ailleurs tous recherchés au Kenya.

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LES MÉMOIRES D'UN DÉSERTEUR DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE

Le Petit Parisien. 06/02/1928.

L'Américain Doty a gardé du corps où il a servi une forte et plutôt favorable impression, nettement opposée à celle que reflètent les récits de son compagnon d'évasion, l'Anglais Harvey

 

Londres, 5 février (d. Pet. Parisien.')

Depuis qu'ils ont été graciés par le gouvernement français, les déserteurs de la légion Harvey et Doty, le premier Anglais, le second Américain, ont été promus au rang des vedettes dans quelques journaux d'Europe et d'outre-Atlantique.

Harvey, qu'un tribunal de Londres vient de condamner à trois mois de prison pour avoir abandonné sa femme et ses enfants, tombés sans ressources à la charge de l'Assistance publique, s'est prêté ici, dans la presse et sur l'écran, à une vilaine campagne de propagande contre la légion.

Son ex-camarade américain, Bennett Doty, me semble d'une autre classe. Il a, lui aussi, certes, failli à sa parole librement donnée, et de cette faute contre l'honneur, son nom demeure marqué. Mais on lui doit de reconnaître, en toute justice, que le récit qu'il a fait de son passage à la légion, et qui s'étend sur vingt articles, témoigne d'un effort d'impartialité qu'on chercherait en vain dans celui d'Harvey.

Ce récit, dont la N. A. N. A. s'est assuré le copyright, est en quelque sorte dominé par le conseil que le colonel Rollet, commandant du 1er régiment étranger, donna à Doty au moment de son départ, le 1er décembre dernier.

Je sais que vous allez écrire au sujet de la légion, me dit-il. Fort bien.

Ecrivez. Mais dites la vérité. Nous sommes durs ici, nous le sommes terriblement. Il le faut. Mais nous essayons d'être justes. N'oubliez jamais cela. Appliquez-vous à être impartial. Bon voyage et bonne chance

Les paroles du colonel étaient vraies. La vie A la légion, je l'ai trouvée très dure, mais on s'y montre juste.

Doty a vingt-sept. ans. Il est né au milieu des plantations d'Alabama.

Quand l'Amérique entra en guerre, il s'enrôla dans le premier régiment d'infanterie de l'Etat de Tenessee, lequel devint plus tard le 115e d'artillerie de campagne, 30e division.

C'est en juin qu'il s'engagea dans la légion. Pourquoi ? Il avoue qu'il a surtout cédé à son goût de l’aventure.

Le voici à Bordeaux, où il débarque le l1 juin. L'officier qui dirige le bureau le reçoit courtoisement et lui demande son nom et sa nationalité.

Je répondis que j'étais Américain et que je m’appelais Gilbert Clare. J'avais appris que les Clare, originaires de Normandie, étaient allés s'établir en Irlande au temps de Guillaume le Conquérant et que leur famille avait compté de hardis soldats. C'est probablement ce détail qui, charmant ma fantaisie, me fit adopter ce pseudonyme.

Le lendemain, visite médicale. Acceptation. Doty est légionnaire et quitte Bordeaux pour Port-Vendres, où il s'embarque quelques jours plus tard avec deux autres recrues, deux Espagnols, à bord du Mustapha-II, pour Oran. Au débarquement, un jeune caporal légionnaire, un Russe, qui à une extrême propreté joignait un grand air de commandement, les conduit au petit dépôt de la légion, où ils sont reçus par « un petit sergent français aux moustaches férocement retroussées ».

Mais Oran n'est qu'un lieu de passage. Le quartier général est à Sidi-bel-Abbès. En compagnie d'une soixantaine de recrues. Doty arrive quelques jours plus tard. Installation dans la chambrée des «bleus», façon de faire le lit, confection du paquetage, soins de propreté individuelle, tout cela est conté avec bonne humeur. Mais voici la visite médicale à l'arrivée.

C'est un examen très sévère. Nous ne portions que nos habits de dessous et nous étions un peu nerveux. Si l'un de nous élevait la voix, un caporal nous rappelait à l'ordre et nous menaçait de la botte Nous apprîmes ainsi qu'un « cabo » est un personnage à redouter.

Dès que j'entendis le nom de Gilbert Clare, je me précipitai en avant. Le médecin m'examina de la façon la plus minutieuse. J'étais en proie aux plus vives appréhensions.

Vous êtes Américain

Oui, mon capitaine.

J'ai servi dans un secteur occupé par les Américains, pendant la guerre, et je connais plusieurs officiers de votre jeune et splendide armée. Vous êtes en excellente condition. Efforcez-vous de vous y maintenir. Méfiez vous du pinard.. Bonne chance !

Si dans le « cabo » Doty vit un être redoutable, le sergent lui apparut comme la cheville ouvrière du régiment.

A la légion, écrit-il, les sergents ont une autorité et un prestige qu'ils ne connaissent pas ailleurs. Mais cette puissance, ils la méritent par leurs services.

C'est sur eux que retombe toute la responsabilité de l'instruction et de l'ordre et ils s'en acquittent avec un zèle digne de tous éloges et une grande fierté.

Voici le texte de l'allocution que fit, aux jeunes recrues du groupe Doty, le sergent commis à leur instruction

Votre carrière à la légion commence aujourd'hui. Avant d'être admis au service actif, vous devrez subir une instruction de quatre mois. Peut-être faudra-t-il la prolonger. Cela dépendra de vos progrès. Vous allez connaitre une dure période. Les rudesses de langage des instructeurs vous blesseront il faudra les supporter. Quand vous sentirez le sang vous monter au visage, rappelez vous ceci moi, votre chef instructeur, les caporaux, les sergents, les adjudants, les adjudants chefs, nous avons tous passé par là. Vous aurez votre part de gloire et votre part d'épreuves. De notre devise « Valeur et Discipline », je vous engage à vous bien pénétrer. Rompez !

Après ce discours les nouveaux légionnaires reçurent chacun un uniforme complet, absolument neuf, et furent passés en revue par le colonel Rollet que Dotv appelle le « great old man » de ta légion et dont il trace un portrait empreint d’une profonde admiration.

(A suivre)

Jean Massip

LES MÉMOIRES D'UN DÉSERTEUR AMERICAIN DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE

Le Petit Parisien. 12/02/1928

 

Doty raconte sa période d'instruction sa désignation pour le service actif, sa campagne en Syrie et, en passant, il fait le plus vif éloge de ses chefs

 

II

 

Doty et ses camarades viennent de se préparer à la revue du colonel Rollet, commandant du premier régiment étranger. Bien que ce soit en juin, ils portent leurs capotes, pans relevés, la ceinture bleue autour des reins, le bidon à droite et ta musette à gauche. Le sergent passe une première inspection, très sévère, puis il range ses hommes sur une seule ligne, devant le corps principal de la caserne.

Un cri de « Garde à vous ! » et voici le colonel Rollet.

C'est, dit Doty, un homme petit, droit, carré, avec uue barbe en pointe et des moustaches grisonnantes, violemment retroussées. Sa mise est simple on dirait, à première vue, qu'il porte l'uniforme de simple soldat, mais lorsque vous voyez de près son visage, vous comprenez tout de suite pourquoi il commande une des plus admirables machines de guerre du monde. Cela se lit dans ses yeux, deux terribles yeux bleus dont personne ne peut soutenir le regard. Il entra à la légion comme sous-lieutenant, il y a vingt-huit ans, et il ne l'a jamais quittée. Et que de services et de hauts faits à son crédit. Pendant la guerre, il se battit comme un lion à la tête d'un bataillon d'infanterie. Couvert de blessures et de cicatrices, comme aussi de décorations, il est commandeur de la Légion d'honneur et porte invariablement la double fourragère de sa bien aimée légion. Tel est le colonel Rollet.

Il m'a certainement maudit, mais je lui garde ma plus vive admiration. S’il avait servi sous Napoléon, je suis sûr qu'à cette heure il serait maréchal de France.

Dès qu'il parut, chacun fit encore un effort pour rectifier sa position. Il s'arrêta devant chaque homme, s informant de sa nationalité et de son nom. De ses yeux perçants, on eût dit qu'il sondait les cœurs. Quand il rencontrait devant lui un regard droit assuré, il se bornait à dire Bien et passait. Arrivé au bout de la file, il nous annonça que nous partions le jour même pour Saïda, rejoindre la compagnie d'instruction n° 3.

Le récit de ce voyage, de ses péripéties, de l'installation au centre d'instruction et des exercices d'entraînement auxquels les légionnaires sont soumis fournit à Doty l’occasion de souligner tout à la fois la sévérité et l'équité de la discipline.

La moindre faute, écrit-il, est punie avec rigueur. Un fusil mal astiqué vaut huit jours de prison, et on n'accepte pas d'excuse. Il est vrai, d'ailleurs, qu'on a tout le temps nécessaire pour nettoyer son fusil et que ceux qui y manquent sont coupables. De la poussière sous tes lits ou sur les étagères, des gamelles malpropres ou des vêtements sales dans le paquetage suffisent à vous faire infliger huit jours de « pelote ». Ce genre de punition, qui consiste à marcher en rond, en file régulière, dans la cour de la caserne, pendant neuf heures consécutives avec une halte de dix minutes au terme de chaque heure, un sac de sable de 30 kilos attaché aux épaules, a pour but de calmer les têtes brûlées et il me faut convenir, pour l'avoir éprouvé, qu'il est très efficace.

Mais je dois à la vérité de déclarer que je n'ai jamais vu ni entendu dire que des hommes avaient été battus ou chasses dans le désert, ainsi qu'on le voit dans un film récent de cinéma.

La période d'instruction est terminée. A sa grande joie, Doty est désigné pour passer en service actif'. Il ignore si c'est pour le Maroc ou pour la Syrie. Le voilà de nouveau à Sidi-Bel-Abbès, à la « compagnie de passage ». Echange complet de tout l'équipement et constitution de la fameuse compagnie de marche du 1er étranger, qui reçut enfin l'ordre de se rendre à Bizerte, en route pour la Syrie.

Cette compagnie, dit-il, comprenait une vingtaine de bleus dans un effectif de cent vingt hommes, qui détenaient la record de l'inconduite ivrognerie, insubordination, sorties sans permission, etc., mais qui jamais n'avaient tremblé devant le péril. Des gens rudes et dissolus, mais capables de se battre comme des démons et qui, au surplus, devaient se montrer dignes d'un régiment pourtant célèbre par ses magnifiques exploits.

A la tête de la compagnie, un jeune officier, le lieutenant Vernon, que Doty dépeint en ces termes : Vernon était le plus franc, le plus brave et le plus populaire des officiers que j'aie connus à la légion. Bien qu'il fût jeune, mon lieutenant a avait servi pendant la Grande Guerre et il portait la croix de guerre, ainsi que le ruban de la Légion d'honneur. Il devait mourir glorieusement à Soueida, et il n'y avait pas un homme dans la compagnie qui n'eût affronté joyeusement l'enfer si, ce faisant, il avait pu lui conserver la vie.

Doty relate ensuite les péripéties de son voyage à Bizerte, son séjour d'une semaine dans le port tunisien, l'arrivée à Beyrouth. Il est enfin en route pour le front de Syrie. Nous laisserons de côté ses descriptions du paysage syrien, comme aussi le récit de la lutte contre les Druses, où le rôle des légionnaires se confond avec celui des autres troupes. Les souvenirs de l'Américain s'accordent d'ailleurs généralement avec ce qui a été déjà publié sur la campagne, et sa relation du combat de Mousseifre, très vivante, met seulement en lumière le mordant dont fit preuve la compagnie des « mauvaises têtes » sous le commandement de l'héroïque lieutenant Vernon.

Nous dormions par un beau clair de lune devant Mousseifre. Vers 3 h. 30 du matin, une sentinelle perçut le roulement sourd d'un galop de chevaux sur les pentes rocheuses de la colline qui se dressait devant nous.

« Aux armes »  En une minute nous étions debout. Du sommet de la colline qu'ils avaient atteint, les Druses dévalaient en coulée de lave. Ils étaient bien cinq mille, poussant leur cri de guerre, qui se mêlait au grognement des chameaux. La bataille fut âpre de part et d'autre, meurtrière aussi, mais c'est à nous que devait, en fin de compte, revenir la victoire.

Au plus fort de l'action, alors que les canonniers avaient été tués à leurs postes et que la cavalerie ennemie menaçait de rompre nos lignes, le lieutenant Vernon, aidé de deux volontaires, se mit lui-même à une pièce. Aucun des deux hommes n'avait jamais manié un canon. Ils réussirent cependant à le faire fonctionner et à briser l'attaque. Les Druses se retirèrent avec de lourdes pertes.

Le dernier chapitre du récit de Doty, que nous publierons prochainement, concerne la dramatique odyssée de la tentative de désertion, la capture, le procès, la condamnation, l'envoi en France, la grâce, le retour à la légion et la libération définitive.

(A suivre.)

Jean MASSIP.

LES MÉMOIRES D'UN DÉSERTEUR AMERICAIN DE LA LÉGION ÉTRANGERE

Le Petit Parisien. 14/02/1928

 

Doty raconte son évasion manquée, sa comparution devant le conseil de guerre, sa condamnation, sa grâce, puis sa libération complète, qui contrariait son vif désir de reprendre du service dans la légion.

 

III

 

Après maints combats victorieux, au cours desquels Doty reçoit la croix de guerre, les légionnaires ont participé à la délivrance de Soueida, et, contrairement à ce qu'ils espéraient, on les emploie à la reconstruction de la citadelle. Ce sont, déclare avec dédain le légionnaire, des « travaux de civils » qu'on ne devrait pas infliger à des gens qui s'enrôlent pour se battre. Et c'est ainsi qu'il explique le « cafard » qui s'empare de lui.

A Bzra, il a fait connaissance. quelques mois plus tôt, avec trois autres légionnaires l'Anglais Harvey et les deux Allemands Lass et Wesser. Lorsqu'ils apprennent qu'on va les occuper quelques mois encore à Soueida, ils n'y tiennent plus. Dans les conversations qu'il a avec ses trois camarades, nous dit Doty, il n'est guère question que de la « promenade », ce qui, en argot de légionnaire, signifie la désertion.

Nous avions réussi, conte-t-il, à nous procurer une carte que nous étudions avec passion et qui nous révéla que la frontière britannique était à peine à une quarantaine de kilomètres à vol d'oiseau. Cette découverte triompha de nos hésitations. L'évasion fut vite décidée.

Nous mîmes en commun nos ressources pour acheter des vivres de conserve, des cigarettes et autres petits objets.

C'est le 12 mai 1926 que nous entreprîmes la « promenade ». Après la sieste de midi, nous fîmes semblant d'aller laver nos vêtements et, au crépuscule, Harvey et moi, entraînant les deux Allemands qui paraissaient Indécis, nous descendîmes la colline.

La première et la deuxième nuits se passent sans accident, mais le lendemain, les quatre déserteurs Harvey ayant pris avec lui son mousqueton ont à lutter contre les Bédouins. Ils réussissent à s'échapper après en avoir tué deux et arrivent à El Umtalyo, où, un instant captifs du caïd, ils parviennent encore à triompher de leurs adversaires et à prendre le large, mais c'est pour tomber sur une patrouille de gendarmes syriens embusqués derrière des murailles. La lutte serait trop inégale. Harvey jette son ferme/ Le dernier chapitre dé la fuite est révolu.

Les gendarmes nous traitèrent fort bien, écrit-il. Ils nous conduisirent à leur poste, nous donnèrent ù manger, nous offrirent des cigarettes et nous permirent de dormir dans un endroit confortable.

Le jour suivant, sous la garde d'un caporal et d'un gendarme, nous fûmes conduits à Doora, où se trouve un camp d'aviation gardé par des troupes indigènes.

Le capitaine français qui commandait le camp nous accueillit sévèrement et nous fit mettre en cellule.

Après onze jours à Doora, en route pour Damas.

Nos déserteurs vont faire connaissance avec la prison de la citadelle, qui n'est évidemment pas un palace, et où on ne sert pas des mets de choix. Encore Doty, qui a conservé quelque argent, a-t-il la faculté de se faire préparer du chocolat par le cuisinier.

Si, au surplus, la vie à la prison est dure. et si la présence de puces l'aggrave, tous les hôtes subissent le même sort, qu'ils soient légionnaires ou non et, dans son récit, Doty ne témoigne pas qu'il y ait eu dans la façon dont ils furent traités quoi que ce soit d'inhumain ou de personnellement vexatoire.

Une semaine après mon arrivée dans la citadelle, poursuit^ le reçus la visite du consul américain, M. Keely. Il venait me voir parce qu'un correspondant de journal que j'avais rencontré à Soueida l'avait informé que j'avais été condamné par une cour martiale et que j'allais être fusillé.

Je tiens à déclarer tout de suite que jamais nous n'eûmes pareille crainte.

Personne ne me croirait, et é bon droit, si je disais que les Français fusillent les déserteurs de la légion ou tous autres déserteurs, à moins qu'il ne s'agisse d'une désertion sur le champ de bataille.

Ce n'était pas le cas. Nous savions parfaitement que nous serions punis si nous étions pris, mais nous ne redoutions guère plus de deux ans de prison.

Le procès des quatre légionnaires s'ouvrit devant le conseil de guerre de Damas le 16 juillet 1926.

Le colonel président interroge Doty.

Je répondis que j'aimais la légion en tant qu'unité militaire, mais que, sinon la transformait en corps d'ouvriers manuels, elle m'inspirait de l'antipathie. J'ajoutais que, à mon avis, le gouvernement n'avait pas agi équitablement en nous promettant un poste de repos après une campagne aussi dure et en ne tenant, pas sa promesse.

Mon défenseur, un lieutenant d'artillerie, cita comme témoin un sergent turc, Rechad bey, mon ancien chef de section. Celui-ci déclara que j'avais été un excellent soldat, que mes officiers me tenaient en grande estime et que je n'avais jamais manqué à mon devoir. Il produisit mes états de service sur le champ de bataille et mon défenseur lut une appréciation du lieutenant Venion corroborant le témoignage du sergent.

Doty espérait à ce moment-là s'en tirer avec un an de prison. A sa grande surprise il fut. condamné à huit ans, ainsi qu'Harvey, tandis que les deux Allemands s'en tiraient avec cinq ans.

Nous étions ahuris, dit-il, par cette inégalité de traitement. Mais nous avions cependant une consolation on ne nous avait pas inculpés pour la mort des Bédouins. Le colonel déclara qu'ils s'étaient mis dans leur tort en attaquant des soldats français en uniforme.

A notre retour à la prison, nos codétenus nous entourèrent vivement. La plupart avaient commis la même faute que nous et Ils furent atterrés par la sévérité du verdict. C'était la peine la plus forte qui eût été infligée par le conseil de guerre pour une désertion dans les conditions de la nôtre.

De Damas, les condamnés sont transférés à Beyrouth où ils trouvent là une prison propre, avec une bonne nourriture et de bons gendarmes ». Après Beyrouth, c'est Marseille, puis Albertville, et enfin Clairvaux mais à vrai dire la légion n'est plus en cause ici et les impressions de Doty sur sa captivité ressemblent à celles de la plupart des détenus purgeant une peine.

C'est le 23 septembre dernier que Doty reçut, à la prison de Clairvaux, la nouvelle qu'il était gracié et qu'il retournait à la légion. Cette perspective l'enchante, et la façon dont il narre ses impressions est une nouvelle preuve que s'il a trouvé la vie dure à la légion, il n'est pas de ceux qui nient la justice des chefs.

Quand j'arrivai au quartier général de la légion, à Sidi-Bel-Abbès, la première personne que je rencontrai, ce fut mon vieil ami, Rechad bey, mon témoin à décharge au conseil de guerre. Je retrouvai aussi le sergent Etienne de mon ancienne compagnie, d'autres encore qui avaient été en Syrie avec moi.

A ce moment, on envoyait des renforts au Maroc. Je brûlais du désir d'y aller et de réaffirmer Gilbert Clare comme un combattant de premier ordre.

Après avoir attendu vainement pendant plusieurs jours, je crus un instant que mon espoir allait se réaliser. On m'administra les vaccins réglementaires et je me préparai pour la revue, à 9 heures du matin, lorsqu'on m'invita à me présenter au bureau du colonel, où je fus informé qu'un télégramme du ministère de la Guerre ordonnait ma libération immédiate. Je fus aussi surpris de cette décision que de celle qui m'avait été communiquée à la prison de Clairvaux.

Je m'attendais Il terminer mon engagement à la légion et je l'eusse fait avec joie.

C'est à ce moment que le colonel Rollet fit à Doty la recommandation de dire la vérité. Il en fit la promesse.

Doty affirme en terminant qu'il a tenu parole.

La légion étrangère, écrit-il, est une unité de combat soumise à une discipline de fer. Je le savais en m'enrôlant et j'ai connu le régime que j'avais prévu. Notez, d'ailleurs, que lorsqu'un étranger s'engage à la légion il ne prête pas serment d'allégeance à la France et on ne lui demande pas d'abdiquer sa nationalité. On s'explique, dans ces conditions, le contrôle rigide que les officiers doivent exercer sur les hommes.

Doty n'est pas passé en vain par la légion. Il a saisi l'esprit de sa discipline et ce n'est pas sans quelque fierté qu'il observe dans son dernier mot que Gilbert Mare a vécu d'une intensité de vie qui ne se peut dépasser.

Jean Massip.

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147 Madagascar et les moyens de la conquérir, étude militaire et politique... 1895 74
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150 Madagascar, la dernière expédition de Majunga à Tananarive. 1895 45
151 Madagascar.... 1895. 47
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157 Madagascar. Que sera l'expédition ?. 1894. 102
158 L'Expédition française de Formose - 1894 71
159 Impressions d'un marsouin. Madagascar, une journée à Madagascar. 1893 1
160 Le sud Oranais, journal d'un légionnaire. 1893 591
161 Histoire de la guerre au Dahomey - 1893 82
162 La vérité sur la retraite de Lang-Son - 1892 81
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175 France à Madagascar. 1887. 1
176 En colonne. 1888 482
177 Expéditions autour de ma tente - 1887 600
178 Souvenirs d'un soldat - 1887 565
179 France à Madagascar. 1887. 56
180 La France à Madagascar, par un capitaine d'infanterie de marine en retraite. 1886. -
181 Exploits et aventures des Français au Tonkin, en Chine, en Annam. Histoire illustrée de l'expédition du Tonkin.... 1886. 653
182 Le siège de Tuyen Quan - 1886 595
183 Journal du siège de Tuyen-Quan, 23 novembre 1884 - 3 mars 1885. 1885 646
184 Vingt ans à Madagascar - 1885 96
185 Au Tonkin 1883-1885 508
186 Six mois à Madagascar - 1884 92
187 Histoire de Madagascar, ses habitants et ses missionnaires. 1884 44
188 Madagascar. 1884 42
189 Souvenirs de Madagascar - 1881 94
190 CAMARONE 1878 733
191 Campagne du Mexique et régiments étrangers. Notes, lettres et aquarelles par C. Brecht 528
192 Madagascar et ses habitants - 1873. 111
193 La guerre du Mexique de 1862 à 1866: journal de marche du 3e chasseurs dA̕frique - 1867 262
194 La guerre du Mexique de 1862 à 1866: journal de marche du 3e chasseurs dA̕frique 99
195 Bibliothèque universelle et revue suisse, Volume 22 - 1865 312
196 Les Bivouacs de Vera-Cruz à Mexico, par un zouave - 1865 601
197 Les refrains du soldat : recueil de chansons, chansonnettes et scènes comiques. 1865 461
198 Souvenirs pour servir à l'histoire du premier régiment de la Légion étrangère - 1864 395
199 La Légion étrangère - Antoine Camus - 1864 728
200 Insurrection survenue dans le sud de la province de Constantine en 1849 : relation du siège de Zaatcha - 1863 76
201 Trois mois de séjour à Madagascar - 1863 70
202 Insurrection survenue dans le sud de la province de Constantine en 1849 - 1863 252
203 Histoire de la guerre du Mexique - 1863 83
204 Histoire de la guerre du Mexique: rédigée d'après les documents officiels - 1863 346
205 Cinq ans en Afrique 1863 994
206 Almanach impérial - 1862 61
207 La campagne d'Italie de 1859: chroniques de la guerre, Volume 1 - 1862 270
208 Un souvenir de Solférino - 1862 108
209 Lettres sur la campagne d'Italie en 1859 - 1860 295
210 La campagne d'Italie de 1859: chroniques de la guerre, Volume 1 - 1860 310
211 La campagne de l'Italie de 1859: chroniques de la guerre, Volume 2 - 1860 289
212 Récits de Kabylie - 1858 345
213 Histoire de la dernière guerre de Russie (1853-1856) Tome premier - 1858 148
214 Histoire de la dernière guerre de Russie (1853-1856) Tome second - 1858 354
215 Guerre d'Orient: les victoires et conquêtes des armées alliées. - 1857 357
216 Précis historique des opérations militaires en Orient de mars 1854 à septembre 1855 - 1856 309
217 L'expédition de Crimée jusqu'à la prise de Sébastopol - première partie - 1856 142
218 L'expédition de Crimée jusqu'à la prise de Sébastopol - deuxième partie - 1856 416
219 Cinq mois au camp devant Sébastopol - 1855 360
220 ANNALES ALGÉRIENNES NOUVELLE ÉDITION T1 - 1854 111
221 ANNALES ALGÉRIENNES NOUVELLE ÉDITION T2 - 1854 78
222 ANNALES ALGÉRIENNES NOUVELLE ÉDITION T3 - 1854 79
223 Histoire des troupes étrangères au service de France - Volume 1 - 1854 781
224 Histoire des troupes étrangères au service de France - Volume 2 - 1854 296
225 Campagnes et travaux de la Légion étrangère. 1853 549
226 Voyage d'Alger aux Ziban, l'ancienne Zebe, en 1847 - 1852 504
227 Histoire de l'ancienne légion étrangère, créée en 1831, licenciée en 1838 - 1850 342
228 Expédition du Général Cavaignac dans le Sahara Algérien - 1849 378
229 Revue britannique - 1846 282
230 Colonisation de Madagascar - 1844 81
231 ANNALES ALGÉRIENNES T3 - 1839 101
232 Recueil de documents sur l'expédition et la prise de Constantine - 1838 369
233 ANNALES ALGÉRIENNES T1 - 1836 95
234 ANNALES ALGÉRIENNES T2 - 1836 75

La Newsletter 16/32 de l'AALEME

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Décès de Madame Gisèle Jean-Richard.


La Newsletter 16/31 de l'AALEME

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RE: La Newsletter 16/30 de l'AALEME‏

Bonjour,

Je ne sais si mon intervention sera publiée ou non ! Je l’espère. Car je souhaiterais exposer mon avis, si humble soit-il (ou du moins, je le considère comme tel).

J’ai, comme certains anciens légionnaires, réagi au terme « légionnaire », concernant nos Officiers « du régime général »,  (et cela concerne notre Président, le général GAUSSERES, élu par notre fédération !) ne les considérant, comme continuent à le penser certains, comme des « Légionnaires ». Quelle erreur !

Certes, ils n’ont pas coiffé le « képi blanc ». Mais !

Ayant acquis, grâce à notre chère «Légion », (avec difficultés, car, j’ai été longuement considéré comme un élément digne d’intérêt mais frondeur ! je n’en disconvient pas) un tant soit peu de sagesse, il m’est indispensable de rectifier, et cela uniquement pour ma conscience personnelle (excusez-moi, mais je parle peut-être en mon nom mais certainement au nom d’autres camarades qui n’osent s’exprimer, mais…  ils n’osent pas).

NOUS « Légionnaires », nous avons fait le choix de servir la France et notre Légion.

Mais nos Officiers ! Eux-aussi ont fait le choix ! Ils ont CHOISIS !

Ils NOUS ont choisis, nous, les Légionnaires aux termes réels, ENCORE actuels du Général ROLLET !  Ils ont été VOLONTAIRES ! Comme nous, à leur image, à leur cœur, à leur honneur, à leur fidélité !

Anciens, ceux qui ne se sont pas reconnus dans l’ « âme légionnaire », sont passés, ils n’y sont pas restés.

Nous GARDONS EN MEMOIRE NOS AINES ! NOS CHEFS…

Vous, anciens légionnaires qui pensent qu’un VRAI légionnaire doit « impérativement » s’être engagé sous le fanion, je suis tout disposé à vous rencontrer pour en débattre.

Nous sommes LA LEGION avec le Capitaine DANJOU, le Général ROLLET, tant et tant d’officiers comme … AMILAKVARI, KOENIG, DE CHABRIERES, RAVALI …  La liste est longue ! Ils nous ont tous conduit au combat ! ils sont morts au combat POUR LA LEGION !

Et sans oublier le général COULLON qui a tant fait pour la reconnaissance de la nationalité française  par le sang versé !

Légionnaire, mon camarade, mon frère d’armes, s’ils n’y avait pas eu ces HOMMES, où serions nous ? quelle reconnaissance aurions nous ? Ils ont pendant et après œuvré pour notre « Légion » ! ils sont NOTRE FAMILLE « à part entière » !

Alors, chers anciens légionnaires, ILS ONT ETE VOLONTAIRES pour être nos chefs ! Et ce sont, EUX AUSSI DES LEGIONNAIRES !

Merci à vous J.L. D. matricule 152 828

Éloge funèbre au Capitaine Dominique Bonelli.

Éloge funèbre prononcé par le général d’armée (2S) Bruno Dary Lors des honneurs militaires rendus dans la cour d’honneur des Invalides au Capitaine Dominique Bonelli grand officier de la Légion d’honneur - 10 citations Le 16 juin 2016

Mon capitaine, mon ancien, ou plutôt, mon cher Dominique,

Voici une petite quinzaine de jours, quand nous nous sommes vus pour la dernière fois, alors que la maladie vous empêchait de quitter votre foyer, vous m’avez demandé de prononcer votre éloge funèbre ! Le moment de surprise passé, et connaissant votre sens de l’humour inaltérable, je me suis permis de vous répondre, cette phrase devenue célèbre depuis le combat de Camerone :

« On ne refuse rien à des hommes comme vous ! »

Je ne peux vous cacher qu’initialement, je fus surpris que vous m’adressiez si simplement une telle requête, car voici presque 70 ans, lorsque vous décidiez de choisir la carrière militaire, je n’étais pas né et quand vous sautiez à Dien-Bien-Phu, je marchais à peine. Mais vous connaissant bien depuis presque 30 ans, je savais que n’étiez pas à un paradoxe près ! Oserais-je dire dans les circonstances d’aujourd’hui, que vous avez aimé manier le paradoxe, pour ne pas dire que vous fûtes l’homme des paradoxes !

Dans le livre qui vous est consacré, écrit par celle qui vous accompagna au soir de votre vie, votre compagnon d’armes, Roger Faulques, qui était du même métal que vous, n’hésita pas à écrire en tête de la préface : « A un élève de la promotion « Hamacek » qui me demandait lors d’un amphi à Coëtquidan, quelles devaient être les qualités premières d’un officier, je répondis sans hésitation l’orgueil et l’indiscipline ! Et Roger de poursuivre : « l’orgueil d’appartenir à une communauté particulière, qui exige de ses membres un dévouement total et une recherche continuelle de l’excellence, l’orgueil qui permet de rester digne et droit dans les épreuves ; et l’indiscipline, non comme un mode de comportement normal et habituel, mais comme l’expression d’une révolte contre les compromissions et la lâcheté » , puis de conclure : « Dominique Bonelli a pleinement mis en pratique ce précepte que d’aucuns qualifieront de subversif. »

Sans doute, avez-vous reçu ce goût du paradoxe de votre sang corse ? D’une grand-mère, Jeanne, qui n’hésita pas à mettre votre maman au monde, seule, dans la chaleur caniculaire d’un mois d’août, sur le bord d’un mauvais chemin, alors qu’elle revenait du marché pour rejoindre son village de Piétrosella ? Sans doute, l’avez-vous reçu aussi de votre père, Jean-Pierre, qui devança l’appel des armes en 1915, connut l’horreur des tranchées, l’humiliation de l’internement, la fierté de l’évasion, puis l’ivresse de la victoire ; lui, qui connut aussi les grandeurs et servitudes d’une carrière militaire, l’engagement dans la 2e Guerre Mondiale, les contraintes de la vie militaire, la satisfaction de devenir officier par son travail personnel et le bonheur de voir ses deux fils, Toussaint et vous-même, suivre ses pas.

Car vous avez tout juste 20 ans, quand, contrairement au chemin qui s’ouvrait naturellement devant vous, vous refusez de préparer Saint-Cyr, pour vous engager au 1er Bataillon de Choc et rejoindre au plus tôt l’Indochine. Durant deux années, à la tête de votre section de parachutistes, vous serez de tous les combats, avec le 8e Groupement de Commandos Parachutistes, qui deviendra quelques mois plus tard le 8e Bataillon de Parachutistes Coloniaux,sous les ordres du capitaine Tourret ! Ces combats trouveront leur apothéose, ou leur paroxysme, dans la cuvette de Dien-Bien-Phu, où vous êtes parachuté lors de l’opération Castor en novembre 1953 et où vous vous battrez jusqu’à la dernière cartouche. Comme vos compagnons d’infortune, vous connaitrez alors durant plusieurs mois l’humiliation des prisons vietminh, la souffrance de la faim et l’exténuement des marches interminables. La fin de ce calvaire et la joie de retrouver la liberté et le monde civilisé seront ternis par l’annonce de la mort au combat de votre frère aîné, Toussaint, quelques mois plus tôt à la tête de sa section, dans les combats de Dong-Trieu.

Et puis, à peine sorti de l’enfer de la jungle, avec vos cinq citations et la Légion d’Honneur, vous restez fidèle à votre goût pour le paradoxe et vous demandez à rejoindre le 1er Régiment étranger de Parachutistes, le 1er REP, que vous avez côtoyé à plusieurs reprises dans les durs combats indochinois et surtout dans la cuvette de Dien-Bien-Phu.

C’est dans les rangs de ce bataillon, devenu régiment, que vous connaitrez les heures les plus fulgurantes de votre carrière militaire. Vous, le guerrier dans l’âme, vous serez à la fois commandé et obéi par des hommes de votre trempe : comme l’écrira plus tard votre premier commandant de compagnie, Hélie Denoix de Saint-Marc : « Nous n’avions connu que la guerre depuis notre adolescence ; elle était devenue, sinon une habitude, du moins un ennemi familier ; le REP était une communauté fermée, avec ses coutumes et ses références, où les émotions étaient bannies !»

Heureusement, pour votre équilibre humain, le commandement vous accordera le temps de rencontrer et d’épouser Annie, qui vous donnera deux filles, Monique et Chantal et qui vous permettra de sortir, rarement sans doute, de ce monde austère, fermé et exigeant des troupes d’assaut. Votre état de digne enfant de la Corse vous fera sans doute regretter de n’avoir pas eu un fils, ne serait-ce que pour garder le nom ! Mais par fierté et par amour, ce regret restera un secret profondément caché !

Comme chef de section, puis comme capitaine commandant de compagnie, vous participerez pendant plus de 6 années, à la plupart des combats que le régiment conduira, d’abord sous les ordres du colonel Brothier, puis sous celui d’un chef légendaire, à l’image du régiment, le lieutenant-colonel Jeanpierre : vous serez engagé dans la bataille d’Alger, puis à Guelma, dans les Aurès, puis aux frontières ! Vous n’arrêterez pas, sauf lorsque vous serez grièvement blessé à l’épaule, au cours du même accrochage où le Lcl Jeanpierre perdra la vie ! Les succès tactiques succèdent aux succès tactiques, si bien que le combat devient presque une compétition, pour le régiment, pour ses cadres comme pour ses légionnaires. Mais cette aventure captivante, et même enivrante, qui vous accapare corps et bien, vous perdra corps et âme et se terminera dans les larmes. L’Algérie qui vous a vu naître, grandir et vous battre, cette terre que vous avez passionnément aimée, sera aussi votre terre de perdition ! Aux ordres de votre chef, le commandant Denoix de Saint-Marc et à la tête de la 4e Compagnie, vous participez au putsch. Après l’échec de cette « rébellion pour l’honneur », vous suivrez la même destinée que vos camarades : prison, condamnation, déchéance et perte de vos droits civiques. Votre goût habituel de cultiver le paradoxe se transforme en drame : vous, l’officier discipliné, vous êtes condamné pour votre rébellion ! Vous, qui avez fait du métier des armes un sacerdoce, vous êtes exclu des armées ! Vous, l’officier de la Légion d’Honneur aux dix citations, vous êtes dégradé ! Vous, qui étiez un capitaine reconnu, vous n’êtes plus rien !

Mais votre courage et votre optimisme l’emportent et vous vous lancez généreusement dans un monde nouveau pour vous, celui de l’entreprise et celui des affaires. Et, à l’instar de vos compagnons d’armes, même si vous gardez une blessure profonde au fond de l’âme, vous allez réussir dans cette nouvelle aventure ! Après quelques expériences plus ou moins heureuses, c’est à la CSF que vous ferez vos premières armes, notamment dans une fonction où tous les vôtres vont exceller, la direction du personnel ! Vous rejoindrez ensuite la CII, la compagnie Internationale pour l’Informatique comme chef de cabinet du président. Votre réussite au sein du Club des entreprises de l’informatique vous vaudront, en 1988, d’être promu Commandeur de la Légion d’Honneur.

Parallèlement à vos réussites dans le monde de l’entreprise, vous n’oubliez pas vos anciens compagnons d’armes et vous servirez pendant 20 ans comme secrétaire général de l’Amicale des Anciens Légionnaires ¨Parachutistes dont les membres sont venus nombreux aujourd’hui pour ce dernier hommage ! Cet attachement aux légionnaires parachutistes est votre manière à vous de vous rappeler les années passées au 1er REP. Malgré vos activités professionnelles, malgré la pratique de l’équitation ou du golf, malgré votre participation à de nombreux clubs, « des Meilleurs » aux moins connus, malgré le caractère souvent superficiel de la vie parisienne, vous ne regrettez rien, mais vous y pensez toujours ! Vous pensez toujours à vos combats, à vos légionnaires, à la vie simple et dure menée sur le terrain, à la fraternité d’armes forgée devant le risque, au fil des combats, à la mort, qui rode sans cesse et qui vous fait croire que vous êtes devenu invulnérable, tellement vous la côtoyée !

Dans cette vie civile, vous garderez toujours votre goût prononcé pour le paradoxe : vous étiez d’un naturel discret sur votre passé, mais vous aimiez bien être reconnu ! Vous étiez un homme d’honneur, mais vous n’étiez pas insensible aux honneurs ! Vous aimiez les relations vraies et profondes, mais la forme comme la manière de vous vêtir vous importaient aussi ! Vous vous méfiez du discours des hommes, mais vous aimiez bien parler et être écouté ! Pour vous, la fidélité avait un sens profond, mais vous appréciez aussi la présence et le charme des jolies femmes ! Vous possédiez une empathie naturelle, mais certains ne vous laissaient pas indifférent ! Mais, Dominique, c’est ainsi que tous ceux qui sont réunis aujourd’hui dans cette Cour d’Honneur, vous ont aimé et regrettaient votre absence quand vous ne pouviez pas être des leurs !

Et puis, en quelques mois, tout s’est accéléré : voici quelques temps, nous fêtions encore ensemble à la Saint-Michel. Et puis, nous vous avons vu arriver fatigué aux obsèques d’un camarade ! Puis, vous vous êtes excusé de ne pouvoir participer, pour la première fois, à l’Assemblée générale de l’Amicale ! Et puis, vous n’êtes plus sorti et vous receviez chez vous ! Et puis, vous vous êtes alité et, samedi dernier, vous avez sauté une dernière fois pour rejoindre Saint-Michel ! Votre départ nous rappelle ces paysages sublimes de la Corse, lorsque l’on voit le soir monter du fond de la vallée et chasser lentement les derniers rayons du soleil, accrochés aux sommets des montagnes ; votre étoile s’est éloignée, s’est élevée et nous a quittés !

Dominique, sachez surtout que nous garderons de vous l’amour qui vous animait : l’amour de la vie, de ce qui bouge et de ce qui vit, l’amour de l’insolite et de l’aventure, l’amour de vos camarades et de votre famille, l’amour de la Corse et de la France, l’amour du courage et de l’audace ! Et peut-être plus que tout cela, l’amour du métier des armes, de vos légionnaires et de vos combats ! Et au moment, où nous vous disons « A Dieu », nous reviennent dans le cœur, ces vers de Péguy :

« Mère, voici vos fils, qui se sont tant battus !
Qu’ils ne soient pas jugés sur leur seule misère !
Que Dieu mette avec eux un peu de cette terre
Qui les a tant perdus et qu’ils ont tant aimée !

LAUDUN-L’ARDOISE Deux légionnaires du 1er REG empêchent un vol au centre commercial

Objectif Gard

28 juin 2016

Les deux légionnaires autour du chef de corps du 1er REG de Laudun-l'Ardoise le colonel Phelut (Photo : 1er REG)

Les deux légionnaires autour du chef de corps du 1er REG de Laudun-l'Ardoise le colonel Phelut (Photo : 1er REG)

Certains voleurs sont plus chanceux que d’autres. Celui qui a tenté de s’enfuir en courant avec des sacs à la main ce week-end au centre commercial Auchan le Pontet n’en a eu aucune, de chance.

Déjà pourchassé par les agents de sécurité dans la galerie commerciale, il a vu deux légionnaires du 1er Régiment étranger de génie de la Légion étrangère de Laudun-l’Ardoise partir eux aussi à sa poursuite.

Le caporal Igor et le 1ère classe Alibek, de la troisième compagnie de combat du génie sont parvenus à l’interpeller, et l’ont remis aux agents de sécurité en attendant l’arrivée des forces de l’ordre.

Un acte qui leur a valu les félicitations du Colonel Emmanuel Phelut, chef de corps du 1er REG, qui devant le régiment réuni a salué « des légionnaires exemplaires qui ont réagi en parfaits citoyens, je suis fier d’eux. »

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La légion étrangère officiellement installée sur le Larzac

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  • Par Laurence Boffet
  • Publié le 29 juin 2016

Les légionnaires étaient déjà arrivés sur le Larzac il y a quelques semaines mais c'est ce mercredi que la Légion étrangère a été officiellement installée à La Cavalerie dans l'Aveyron, marquant le retour des militaires sur le plateau du Larzac, enjeu d'une bataille homérique dans les années 70.

 

La 13ème demi-brigade de la légion étrangère a été officiellement installée ce mercredi sur le camp du Larzac(12). © Amélie Poisson / France 3 Midi-Pyrénées

© Amélie Poisson / France 3 Midi-Pyrénées La 13ème demi-brigade de la légion étrangère a été officiellement installée ce mercredi sur le camp du Larzac (12).

Cette fois, ça y est, l'armée est de retour sur le plateau du Larzac. En tout cas, elle y est désormais officiellement installée. La passation de commandement de la 13ème demi-brigade de la légion étrangère a eu lieu ce mercredi après-midi sur le camp militaire de La Cavalerie, dans l'Aveyron en présence du général d'armée Jean-Pierre Bosser et des autorités civiles et militaires. Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, annoncé il y a plusieurs semaines, n'a finalement pas fait le déplacement pour la remise du drapeau.

450 légionnaires sont déjà installés sur ces terres, synonymes de lutte contre l'extension du camp militaire du Larzac, dans les années 70. Ils seront rejoints par plusieurs centaines d'autres pour atteindre un effectif de 1 200 personnes d'ici fin 2018. L'Etat a annoncé un investissement de 116 millions d'euros entre 2016 et 2020 pour l'installation de cette demi-brigade de la Légion étrangère (DBLE), stationnée aux Emirats Arabes Unis depuis 2011 après 49 ans passés à Djibouti. Son arrivée sur le Larzac s'est faite avec beaucoup moins de heurts que par le passé même si plusieurs manifestations d'opposants ont déjà eu lieu. Car si pour certains, c'est tout le territoire qui va bénéficier de cette installation, pour d'autres, comme le collectif Gardem lo Larzac, il s'agit-là d'un chantage à l'emploi.

Dossier de Presse Passation de Commandement le mercredi 29 juin 2016.

La 13ème DBLE au Larzac Partie N°1

La 13ème DBLE Au Larzac Partie N°3

Il y a cent ans : la bataille de la Somme

 

Un million de morts et de blessés pour à peine 10 km de gagnés.

Le 1er juillet 1916, sur ordre du général Joseph Joffre (1852-1931), s’engage la bataille de la Somme, une des batailles les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale. Aux côtés des 26 divisions britanniques en ligne s’alignent 14 divisions d’infanterie françaises, bientôt rejointes par d’autres divisions de cavalerie et d’infanterie de réserve. L’objectif de l’ouverture de ce nouveau front est d’affaiblir les armées allemandes en les transférant et en les fixant plus au nord. Il est aussi, et par voie de conséquence, de soulager les forces alliées qui combattent à Verdun depuis le mois de février 1916.

Mais avant d’engager la bataille qui va durer cinq mois et demi, les artilleries anglaises et françaises pilonnent les lignes allemandes entre le 24 et le 30 juin. Jour et nuit, ce sont des centaines de milliers d’obus conventionnels et toxiques qui s’abattent sur les soldats ennemis : plus d’un million et demi en tout, soit environ 2,5 obus en moyenne par seconde ! C’est la tactique de l’époque : « L’artillerie conquiert, l’infanterie occupe. »

Le 1er juillet 1916 à 7 h 30, 500.000 soldats français et britanniques sont lancés, sur un front de 40 km, dans l’offensive. Interdiction est faite aux hommes, qui ont parfois 35 kilos sur le dos, de courir et de plonger à terre. Soldat au 2e bataillon Tyneside Scottish (34e division), Thomas Easton raconte :

Puis, ce fut l’assaut en plein jour […] Les obus éclataient autour de nous, mais la vue de notre officier, calme, gardant son sang-froid, nous rassurait. […] Les cornemuses jouaient au milieu de la bataille et nous avancions en rangs serrés […] comme on nous avait appris à le faire à l’exercice. Cela alla bien jusqu’au moment où […] l’ennemi intensifia son tir et les hommes tombaient fauchés à côté de nous […] Les pertes étaient énormes […] : il restait un officier et deux cents hommes sur mille. »

De nombreuses unités d’infanterie françaises participent aux assauts sur ces 40 km de front : Le 1er corps d’armée colonial du général Pierre Berdoulat (1861-1930), appuyé par une division du 35e corps d’armée, monte à l’assaut en chantant « La Marseillaise » : en quelques heures, il s’empare de Fay, Dompierre, Becquincourt, et prend pied sur le plateau de Flaucourt. Il y a aussi le 110e régiment d’infanterie (RI), dont une autre partie de ses troupes continue de se battre sur le front de Verdun ; le 37e RI dont les hommes se battent à Curlu, dans les tranchées Gallieni, du Vilebrequin, du Marais, mais aussi dans le secteur de Maurepas, à Hem, etc. Le régiment de marche de la Légion étrangère (RMLE) participe à la bataille de Fontaine-lès-Cappy. En dix jours de combats, le RMLE, commandé par le lieutenant-colonel Cot, perd 25 officiers et 884 sous-officiers et légionnaires.

Au soir du 1er juillet, les armées britanniques ont payé le plus lourd tribut : près de 60.000 soldats sont hors de combat, tués (20.000), disparus (2.000), blessés (36.000) ou prisonniers (500). C’est le jour le plus meurtrier de toute l’histoire militaire britannique.

La bataille s’achève le 18 novembre. La victoire est très coûteuse : un million de morts et de blessés pour à peine 10 km de gagnés. On dénombre 400.000 pertes britanniques (dont 200.000 morts) et 200.000 pertes françaises (dont 66.000 morts). Les Allemands ont perdu environ 450.000 soldats, dont 170.000 tués.

Il est d’inutiles discours et bien évidemment d’inutiles querelles…

Voir même dans des propos acides d’anciens légionnaires… la négation de leur carrière en occultant l’Amour du chef et l’obéissance

Il est sûr, que le Légionnaire est celui qui a porté le Képi Blanc…

« Or, écoutez ceci : "Déserteurs ! Mercenaires ! 
Ramassis d’Étrangers sans honneur et sans foi !
C'est de vous qu'il s'agit, de vous, Légionnaires !
Ayez-en le cœur net, et demandez pourquoi ? »

« N'ayant à vous ni nom, ni foyer, ni Patrie
Rien où mettre l'orgueil de votre sang versé,
Humble renoncement, pure chevalerie,
C'était dans votre chef que vous l'aviez placé. »

Il est tout aussi sûr qu’à l’exception de nos camarades T.E., les officiers sont issus du régime général…

Le décret de création de notre Légion étrangère, précisait bien, des Étrangers commandés par des Officiers Français.

Ils n'ont pas besoin d'être tant défendus…

Ils sont Officiers de Légion, avec ce que cela comporte, de choix, d’engagement, d’abnégation, de sacrifice…

Ils ne sont pas Légionnaires… ils sont officiers de Légion.

« On fait des songes fous, parfois, quand on chemine,
Et je me surprenais en moi-même à penser,
Devant ce style à part et cette grand mine
Par où nous pourrions bien ne pas pouvoir passer ? »

« Compagnons, j'ai voulu vous parler de ces choses,
Et dire en quatre mots pourquoi je vous aimais :
Lorsque l'oubli se creuse au long des tombes closes,
Je veillerai du moins et n'oublierai jamais. »

Le premier Légionnaire de France, le général Rollet, n’a jamais porté le Képi Blanc…

Mais alors… il était officier de Légion.

Le lieutenant-colonel Amilakvari n’a jamais porté le Képi Blanc…

Il était officier de Légion.

Pour nos concitoyens, la Légion est un tout, « les hommes qui la servent » sont des Légionnaires. Les subtilités leurs sont confuses voir opaques et, leur expliquer la différence est souvent un exercice de style peu convaincant car ils ne font pas ou peu de différence entre « le Légionnaire et l’Officier. »

Ce qui est affligent, c’est que ces discours et querelles sporadiques viennent de nos anciens pourtant membres d’Amicales, qui se sentent peut être spoliés de cet héritage qu’ils ont reçu, mais à l’heure où nous sommes Tous « des Anciens ayant servi notre Légion étrangère, » que d’inutiles discours et bien évidemment d’inutiles querelles….


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D'un légionnaire, l'autre...

La Plume et le Képi

Dessin au point à l'encre de chine par Daniel Lordey

Dessin au point à l'encre de chine par Daniel Lordey

Nous regardions le début filmé de l’Assemblée Générale lors du 31e congrès de la Fsale sur “Facebook”. Le présentateur amorçait l’intervention du Président fédéral, le général Gausserès, en ces termes: “… Et voici le premier d’entre vous, ce légionnaire qui marche en tête, mesdames et messieurs c’est votre …”

Après le court-métrage viennent   les commentaires écrits et l’un d’eux, en particulier,  attira vivement notre attention: “Ce légionnaire qui marche en tête ! C’est quoi ça ? Il n’a jamais été légionnaire !”

Et cet autre: “Mais ce n’est pas un légionnaire, il n’a jamais été et ne le sera jamais…”

Ainsi donc, les officiers du “régime général” ayant servi à la Légion ne peuvent pretendre, dans l’esprit de certains “vrais légionnaires” être légionnaires !

Pour illustrer notre propos et être mieux compris  nous croyons utile  d’expliquer succinctement ce que Rollet pensait être  un légionnaire: “On sait le légionnaire, à l’origine,  être le produit  d’une incompatibilité d’humeur avec son milieu. Poussé par le sentiment plus que par la raison, il est désespérément en quête de quelque chose ou de quelqu’un qui suscite son admiration; c’est tout naturellement qu’il admire et respecte celui qui sait le commander; il vénère avec passion celui qui exalte la seule qualité qu’on ne lui ait jamais refusée: la bravoure physique et morale”.

Ainsi, l’imagerie populaire fait du légionnaire un réprouvé, asocial, rude, violent, sans cesse sur le fil du rasoir  entre le mal qui le tente et le bien où le pousse la Légion étrangère qui lui offre un cadre rigoureux, une famille structurée et agissante, j’ose dire une religion avec ses vertus – Honneur et Fidélité – ses rites hérités des traditions et qui possède, à l’image du général Rollet, ses “saints” sortis de ses rangs.

Comment serait-il possible d’isoler un chef aussi symbolique que Rollet et dire qu’il ne fut pas légionnaire ? Et Danjou? Vilain, Maudet? Et que dire du capitaine vicomte de Borelli qui composa le plus bel hommage jamais écrit à la gloire des légionnaires: “À mes hommes qui sont morts”?... Ou encore d’Amilakvari, de Gaucher, de Jeanpierre qui pourtant n’épargna pas ses hommes, et tant, tant d’autres. Les murs de la crypte du musée à Aubagne témoignent de leur bravoure, un millier de noms d’officiers morts pour la France à la tête de leurs légionnaires y sont inscrits! Que faut-il de plus? Pourrait-on leur dénier le droit d’être dits “légionnaires”? Qui l’oserait?  Et que les esprits étriqués se disent bien qu’il ne faut pas être un officier mort pour mériter l’appellation de légionnaire. L’officier est étroitement imbriqué dans la chose légionnaire. La vie de ses hommes peut dépendre de lui, qui en est comptable, comme sa vie peut dépendre d’eux.

Il en est de même pour tous ceux qui ont servi à la Légion dont nombreux comptent bien plus d’années de service dans l’institution légionnaire que beaucoup de “vrais légionnaires”…

En réalité si l’officier dont on parle était bien aimé par les sous-officiers et la troupe, tout le monde s’accordera pour le considérer comme légionnaire; si d’aventure il était mal aimé,   on le traite alors des noms les plus pittoresques, voire exotiques!  Si les officiers du régime général n’encadraient pas les légionnaires, qui le ferait ?

Yves Galvez, adjudant-chef en retraite à Madagascar donne avec lucidité sa version: “Le képi blanc ou le béret vert ne font pas le légionnaire; c’est surtout un état d’esprit acquis parfois avec difficulté qui permet un jour d’être considéré comme légionnaire.”

Nous pourrions ne pas nous limiter à ces quelques considérations et entrer dans de vastes polémiques  absolutistes…  Être plus royaliste que le roi et laver plus blanc que blanc… après tout pourquoi s’arrêter en si bon chemin? On pourrait prétendre, après avoir affirmé que seuls sont légionnaires ceux qui ont porté ce glorieux couvre-chef, que ceux qui le quittent pour embrasser une carrière de sous-officier ou accéder à l’épaulette pour devenir officier ont cessé d’être des légionnaires, des purs, les gardiens du temple telles des vestales antiques! Et que dire de ceux, nombreux   qui, s’ils l’avaient souhaité et eu la volonté, compte tenu du niveau de leur intelligence, auraient été bien plus gradés qu’ils ne l’ont été au moment de quitter le service actif?

Comme chez les légionnaires “de souche”, les officiers qui ne s’adaptent pas au monde légionnaire sont naturellement écartés, souvent  par leur volonté propre. Alors le genre de querelle qui a suscité ce billet est stérile, donc inutile.  Le vrai légionnaire est celui qui a servi la Légion et la France du  “soldat au colon” comme le dit la chanson, et avec abnégation dans l’honneur et la fidélité.

Après ? Après, il y a ces civils qui ont servi à la Légion et dont certains peuvent  se croire plus légionnaires que d’autres. Nous comprenons alors qu’un certain nombre de nos camarades anciens légionnaires-officiers ne veuillent plus de contacts avec ces derniers…   c’est pour eux aussi et  surtout “un état d’esprit”.

Arrêtez donc messieurs les anciens, qui croyez détenir l'exclusivité légionnaire de conspuer nos camarades officiers ou sous-officiers venus d'autres Armes qui servent dans nos rangs.

Leur cœur, comme le nôtre, bat aussi à 88 pas à la minute !

Christian Morisot  Antoine Marquet

La Solidaire poursuit sa route‏

 

Mon général, mesdames, chers amis et sponsors,

Cette année se courait la septième édition de la Solidaire qui permettait également de marquer les 40 ans de présence du 4e Régiment étranger dans sa ville de Castelnaudary !

Parrainée par Charles Villeneuve et Bernard Thévenet, cette nouvelle édition a une fois de plus fait preuve que la solidarité fait partie de l’identité légionnaire.

Départ du quartier DANJOU, LEUCATE, MAZAMET et retour au cœur de la ville, capitale mondiale du cassoulet ont permis au 74 coureurs de parcourir environ 330 kilomètres avec plus de 5000 mètres de dénivelé positif. Les coureurs venus de tous les horizons (de la 13°DBLE EAU également) comportaient 30% de personnalités civiles dont une féminine et plusieurs étrangers venus eux aussi abonder à la Solidarité légionnaire.

Ambiance solidaire, prise en compte intégrale des coureurs par l’équipe de soutien de la course, a permis à chacun, quel que soit son niveau d’aller au bout de l’aventure en pensant à nos anciens.

La récolte de fonds, le sponsoring et la communication ont pour leur part débuté dès la fin de l’année 2015 afin de soumettre à nos partenaires et amis, au-delà de la récolte de dons, un véritable projet humain.

L’équipe s’est fixée comme but de récolter suffisamment de dons pour permettre la réfection de la boucle d’eau chaude des pensionnaires( 54000 €)  et la réhabilitation du hangar de stockage (66000 €).

Ce travail de fourmis et de longue haleine aura permis de remettre au directeur de l’IILE un chèque de 82116,56 €uros.

La somme récoltée va donc permettre de lancer les travaux prévus pour la plus grande joie de nos anciens.

La remise du chèque par le chef de corps  a eu lieu lors du repas de gala de la Solidaire au château des Cheminières en présence des coureurs, des sponsors et invités. Précédée d’une remise de képi blancs qui a marqué le lien entre nos plus jeunes et nos plus anciens, la soirée, particulièrement conviviale a clos cette nouvelle édition ou tous ont promis de venir à nouveau en 2017 pour marquer à nouveau un soutien sans faille à l’institution des invalides de la Légion étrangère.

Les fortes têtes et leur chef de corps, le lieutenant-colonel (TA) Nicolas DUFOUR, tenaient à remercier chacun d’entre vous pour le soutien apporté à cette nouvelle édition.

Cette randonnée cycliste caritative ne pourrait se faire sans votre appui et votre aide.

Votre présence à nos côtés dans cette belle aventure humaine au profit de nos anciens valorise pleinement les valeurs de la Légion étrangère et permet à chacun de nous d’apporter ce petit supplément d’âme indispensable.

Le 4e Régiment étranger vous remercie  encore très sincèrement au nom de ces étrangers qui ont servi la France avec honneur et fidélité, et vous prie de recevoir les salutations les plus fidèles et solidaires des fortes têtes.

Rendez-vous l’année prochaine !

Concert au Musée de la Légion étrangère le 30 juin 2016.

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Les premières années de Diego Suarez - 1904 - 1905 : Diego Suarez, province civile…

17 juin 2016

L'Hôtel du Piémont, rue Flacourt à Diego Suarez

L'Hôtel du Piémont, rue Flacourt à Diego Suarez

Après le départ de Joffre, il semble que les années « héroïques » de Diégo soient terminées. L’essentiel des travaux de fortification est accompli et les priorités de défense ont totalement changé. Et une partie des pouvoirs militaires passe aux civils

La fin du territoire militaire

Le 10 avril 1904, sous la signature de Gallieni, paraît un arrêté « supprimant le territoire militaire et constituant la province civile de Diego-Suarez ». Les raisons de cette transformation sont données dans l’arrêté :
« Considérant que le territoire militaire de Diego-Suarez a été constitué dans le but d’utiliser, le mieux possible, les ressources de la région en vue de la mise à exécution du programme des grands travaux de défense et pour faire l’emploi le meilleur des moyens d’action mis à la disposition de l’autorité militaire, dans l’intérêt de la ville et du port, afin de donner à ce point un développement correspondant à sa situation militaire ;
— Considérant que cet objectif est maintenant atteint ;
— Considérant que l’organisation actuelle, faite pour des circonstances passagères, est, logiquement, appelée à disparaître avec les nécessités qui l’ont provoquée ;
— Considérant qu’il convient, dès lors, d’appliquer à la région envisagée la forme définitive de l’administration provinciale
— Arrête : Art.1er : Le territoire militaire de Diego-Suarez est supprimé.
L’administration provinciale »

L’arrêté du 10 avril, qui n’entre pas dans les détails de l’administration de la province, en prévoit cependant la structure générale :
« Art.II — Le secteur des Antankara est rattaché à la province de Nosi-Be
Art.III — L’autre partie du Territoire militaire est constituée en province civile, dite province de Diego-Suarez, ayant son chef-lieu à Antsirane.»
. L’article IV donne la direction de la nouvelle province à l’autorité civile : « L’administrateur-maire de Diego-Suarez remplira également les fonctions de chef de la province. » Enfin, l’article V prévoit d’organiser la province en deux districts : le district d’Antsirane et le district d’Ambre. La province de Diego Suarez, amputée du secteur Antankara, est donc réduite à deux subdivisions. Le district d’Antsirane comprend la partie nord de la province jusqu’à une ligne passant approximativement par l’embranchement de l’actuelle route de Joffreville. Il comprend 2 cantons : Ambararatra (11 villages et 645 habitants) et Babaomby (8 villages et 564 habitants). La ville d’Antsirane compte 5936 habitants dont 3881 à Tanambao. Le district d’Ambre a pour chef-lieu le Camp d’Ambre (qui deviendra plus tard Joffreville). Le camp d’Ambre étant alors occupé essentiellement par des militaires, il est dirigé par un lieutenant d’infanterie coloniale. Il comprend 3 cantons : le Rodo (20 villages, 1160 habitants) a pour chef-lieu Ambodivahibe (87 habitants) ; le canton de Besokatra (87 habitants) qui comprend 18 villages et 1260 habitants ; le canton d’Andranofanjava (26 habitants) qui englobe 12 villages et 415 habitants. Il est évident que la commune d’Antsirane représente le « gros morceau » de la nouvelle province. Son maire, M. Cardenau, qui est aussi chef de province est assisté d’une commission municipale de 7 membres choisis parmi les notables. L’administration civile commence à être assez développée : en dehors des collaborateurs du maire, il existe à Antsirane :
— un service judiciaire avec un président et un juge suppléant. Un commissaire des troupes coloniales fait fonction de procureur,
— une trésorerie,
— un service des douanes,
— un très important service des postes et télégraphes en dehors de la poste d’Antsirane, on trouve une poste à Sakaramy et au Camp d’Ambre (où se trouvent les camps militaires),
— un service des domaines,
— un service des forêts.
La police est assurée par un commissaire, 2 inspecteurs et 7 brigadiers (2 sont chargés de la prison, un du poste de l’Octroi, un du poste d’Anamakia et un du poste de Tanambao). Parmi les services importants on relève également un service des travaux communaux et un autre des travaux publics. L’enseignement public est assuré par 5 instituteurs et institutrices européens et par un instituteur malgache. Il y a également une institutrice à Cap Diego. Quant à l’Eglise, elle est représentée essentiellement par la Mission catholique, avec à sa tête l’évêque Corbet ; par la Congrégation des Filles de Marie qui s’occupent d’enseignement et de bonnes œuvres et par la Congrégation de Saint Joseph de Cluny qui gère l’hôpital de Cap Diego.

La vie économique de Diego Suarez en 1905

La Province de Diego Suarez en 1905

La Province de Diego Suarez en 1905

Certains organismes, privés ceux-là, dirigent plus ou moins la vie économique de la province, notamment la Chambre consultative qui réunit négociants et industriels et le Comice agricole qui représente les colons. L’agriculture, assurée essentiellement par des colons réunionnais installés à Anamakia et à la montagne d’Ambre, se réduit surtout aux cultures vivrières. L’industrie, elle, en est encore au stade embryonnaire. En dehors de la Compagnie française des salines et des usines d’Antongombato (distillerie et scierie), installées depuis longtemps, on assiste à un timide essor de l’industrie, notamment avec la briqueterie d’Ankorika, fondée par M.Pivert. Cependant, l’installation du Point d’Appui a surtout permis le développement du commerce : de nombreux commerces d’alimentation et de vins, bien sûr, mais aussi des négociants en bois, en bœufs et peaux de bœufs, de tissus, de quincaillerie. Il y a également à Antsirane deux pharmaciens et un médecin civil.
Par ailleurs le port de Diego Suarez a connu un développement relativement important en raison des services de navigation sur les côtes est par le Ville-de-Pernambuco) et ouest (par le Persépolis). Mais l’aménagement du port reste rudimentaire : les bateaux continuent à être déchargés par les Somalis qui transportent, des colis de 30 à 60 kilos (sur la tête !).
Les nouveaux arrivés peuvent trouver un hébergement dans les trois hôtels de la ville : l’hôtel des Colonies, rue Colbert ; l’hôtel du Piémont et de Provence, rue Flacourt ; l’hôtel de la Poste, rue Flacourt.
Cependant, l’économie de la province reste très dépendante de la présence militaire. Aussi, comme nous l’avons vu dans l’article précédent, les négociants de Diégo, qui voient les travaux du Point d’Appui toucher à leur fin n’ont plus d’espoir que dans la construction du bassin de radoub qui permettrait de faire repartir les affaires et surtout d’amener à Diego Suarez les navires qui développeraient le trafic portuaire. C’est le vœu qu’exprime l’Annuaire de Madagascar de 1905 : « Il est permis d’espérer que la construction d’un wharf, d’un bassin de radoub et de routes projetés depuis longtemps donneront au commerce, légèrement stationnaire depuis 1903 un nouvel et brillant essor ».

Est-ce donc la fin du Point d’Appui ?

De nouveaux ennemis
« L’ennemi héréditaire » n’est plus l’Angleterre. Le Royaume-Uni et la France signent le 8 avril 1904 (6 ans après la crise de Fachoda où la France avait subi une défaite diplomatique humiliante) une série d’accords bilatéraux que l’on désigne généralement sous le nom d’ « Entente cordiale ». En effet, la défense des colonies françaises se heurte à la volonté d’expansion du Japon qui menace les colonies françaises d’Extrême-Orient (notamment l’Indochine). On peut se demander en quoi la défense de l’Indochine concerne Diego Suarez. La Revue politique et parlementaire publie en 1905 un article insistant sur le rôle que pourrait tenir le Point d’Appui « Notre grande colonie de l’Océan Indien se trouve, en effet, sur l’une des routes de la mer de Chine. Ce n’est pas la plus courte, il est vrai, mais ce sera sans doute la plus sûre, le jour où une guerre [...]aura éclaté, ou sera sur le point d’éclater entre la France et le Japon. » Et l’article développe les raisons de l’intérêt stratégique de cette route : la route la plus courte est certes celle du canal de Suez, mais si elle était fermée, la route maritime pour l’Asie serait celle du Cap, ce qui nécessiterait un relais pour réparer et ravitailler la flotte. Et, bien sûr, ce relais ce serait « le port merveilleux de Diego Suarez » ! Encore faut-il que ce port merveilleux développe ses infrastructures maritimes, et construise enfin son bassin de radoub !
Où en est-on ?
Si tout le monde s’accorde à reconnaître les travaux menés sur le front de terre, les observateurs sont plus critiques vis-à-vis des réalisations du département de la marine. Dans un long article paru dans la Revue politique et parlementaire, sous la signature de Claude Pilgrim, on peut lire à ce sujet : « le département de la marine avait, lui aussi, d’importants travaux à accomplir à Diego Suarez ; il avait lui aussi, à y concentrer des moyens de défense et même d’attaque, pour donner à notre port malgache toute sa valeur de point d’appui de la flotte. Qu’a-t-il fait ? » Et l’auteur de l’article répond à cette question en montrant que, sur les deux objectifs de la force navale et de l’outillage du port, peu de choses ont été faites. En ce qui concerne l’outillage du port, la marine n’a pas encore commencé la construction de l’arsenal et du bassin de radoub. En 1905 « l’ensemble des constructions de la marine se compose de : un magasin général de 500m2, un magasin à vivres de 400m2 ; un hôtel pour le commandant de la marine, un pavillon pour quatre officiers et une caserne pour 80 hommes ; un réservoir de 100m3 [...] un mur de quai, en avant des magasins, et une clôture autour de toutes ces constructions ». On a également construit récemment un appontement et un petit dock flottant. Mais toujours pas de bassin de radoub ! Et l’article fait remarquer que sans bassin de radoub, le point d’appui ne sert à rien puisque « les navires de la division ou ceux des escadres en route pour l’Indochine, seront, s’ils sont endommagés dans les eaux malgaches, perdus pour toute la durée de la guerre [...] du moment qu’aucun bassin de réparation ne pourra les accueillir dans ces parages ». En ce qui concerne la force navale, les choses ne vont pas mieux puisque, malgré l’envoi de quatre torpilleurs, la flottille de la division navale de l’Océan Indien est dans un triste état. On attend toujours à Diego Suarez « la flotte solide » réclamée, en 1902 par le Ministre de la Marine. Que reste-t-il à Diego Suarez comme bâtiments ? Après les échouements du La Pérouse et du La Bourdonnais, après le départ du Catinat, il ne reste plus que le croiseur Infernet, flanqué de « deux vieilles carcasses en bois » : la Nièvre (qui avait procédé à l’exploration de la baie en …1833 !) et le Capricorne.
Une force navale quasi inexistante, des installations insuffisantes… Le Point d’Appui peut-il encore servir à quelque chose en matière de défense ? Le Nord de Madagascar va pourtant, au début de 1905, accueillir une importante flotte de guerre. Mais elle ne sera pas française !
(A suivre…)
■ Suzanne Reutt

A mes hommes qui sont morts.

Mes compagnons, c'est moi ; mes bonnes gens de guerre,
C'est votre Chef d'hier qui vient parler ici
De ce qu'on ne sait pas, ou que l'on ne sait guère ;
Mes Morts, je vous salue et je vous dis : Merci.

 

Il serait temps qu'en France on se prît de vergogne
A connaître aussi mal la vieille Légion
De qui, pour l'avoir vue à sa rude besogne
J'ai la très grande amour et la religion.

 

Or, écoutez ceci : "Déserteurs ! Mercenaires !"
"Ramassis d'Etrangers sans honneur et sans foi !"
C'est de vous qu'il s'agit, de vous, Légionnaires !
Ayez-en le cœur net, et demandez pourquoi ?

 

Sans honneur ? Ah ! passons ! Et sans foi ? Qu'est-ce à dire,
Que fallait-il de plus et qu'aurait-on voulu ?
N'avez-vous pas tenu, tenu jusqu'au martyre,
La parole donnée et le marché conclu ?

 

Mercenaires ? sans doute : il faut manger pour vivre ;
Déserteurs ? Est-ce à nous de faire ce procès ?
Etrangers ? Soit. Après ? Selon quel nouveau livre
Le maréchal de Saxe était-il donc Français ?

 

Et quand donc les Français voudront-ils bien entendre
Que la guerre se fait dent pour dent, œil pour œil
Et que ces Etrangers qui sont morts, à tout prendre,
Chaque fois, en mourant, leur épargnaient un deuil.

 

Aussi bien c'est assez d'inutile colère,
Vous n'avez pas besoin d'être tant défendus ;
Voici le Fleuve Rouge et la Rivière Claire
Et je parle à vous seuls de vous que j'ai perdus !

 

Jamais garde de Roi, d'Empereur, d'Autocrate,
De Pape ou de Sultan, jamais nul Régiment
Chamarré d'or, drapé d'azur ou d'écarlate,
N'alla d'un air plus mâle et plus superbement.

Vous aviez des bras forts et des tailles bien prises,
Que faisaient mieux valoir vos hardes en lambeaux ;
Et je rajeunissais à voir vos barbes grises,
Et je tressaillais d'aise à vous trouver si beaux.

 

Votre allure était simple et jamais théâtrale ;
Mais, le moment venu, ce qu'il eût fallu voir,
C'était votre façon hautaine et magistrale
D'aborder le "Céleste" ou de le recevoir.

 

On fait des songes fous, parfois, quand on chemine,
Et je me surprenais en moi-même à penser,
Devant ce style à part et cette grand mine
Par où nous pourrions bien ne pas pouvoir passer ?

 

J'étais si sûr de vous ! Et puis, s'il faut tout dire,
Nous nous étions compris : aussi de temps en temps,
Quand je vous regardais vous aviez un sourire,
Et moi je souriais de vous sentir contents.

Vous aimiez, troupe rude et sans pédanterie,
Les hommes de plein air et non les professeurs ;
Et l'on mettait, mon Dieu, de la coquetterie
A faire de son mieux, vous sachant connaisseurs.

 

Mais vous disiez alors : "La chose nous regarde,
Nous nous passerons bien d'exemples superflus ;
Ordonnez seulement, et prenez un peu garde,
On vous attend … et nous on ne nous attend plus !"

 

Et je voyais glisser sous votre front austère
Comme un clin d'œil ami doucement aiguisé,
Car vous aviez souvent épié le mystère
D'une lettre relue ou d'un portait baisé.

 

N'ayant à vous ni nom, ni foyer, ni Patrie
Rien où mettre l'orgueil de votre sang versé,
Humble renoncement, pure chevalerie,
C'était dans votre chef que vous l'aviez placé.

 

Anonymes héros, nonchalants d'espérance,
Vous vouliez, n'est-ce pas, qu'à l'heure du retour,
Quand il mettrait le pied sur la terre de France,
Ayant un brin de gloire, il eût un peu d'amour.

Quant à savoir si tout s'est passé de la sorte,
Et si vous n'êtes pas restés pour rien là-bas,
Si vous n'êtes pas morts pour une chose morte,
O mes pauvres amis, ne le demandez pas !

 

Dormez dans la grandeur de votre sacrifice,
Dormez que nul regret ne vous vienne hanter ;
Dormez dans cette paix large et libératrice
Où ma pensée en deuil ira vous visiter !

 

Je sais où retrouver, à leur suprême étape
Tous ceux dont la grande herbe a bu le sang vermeil,
Et ceux qu'ont engloutis les pièges de la sape,
Et ceux qu'ont dévorés la fièvre et le soleil ;

Et ma pitié fidèle, au souvenir unie,
Va du vieux Wunderli qui tomba le premier
En suivant une longue et rouge litanie
Jusqu'à toi, mon Streibler, qu'on tua le dernier !

 

D'ici je vous revois, rangés à fleur de terre
Dans la fosse hâtive où je vous ai laissés,
Rigides, revêtus de vos habits de guerre
Et d'étranges linceuls faits de roseaux tressés.

 

Les survivants ont dit - et j'ai servi de prêtre !
L'adieu du camarade à votre corps meurtri ;
Certain geste fut fait bien gauchement peut-être,
Pourtant je ne crois pas que personne en ait ri !

 

Mais quelqu'un vous prenait dans sa gloire étoilée
Et vous montrait d'en haut ceux qui priaient en bas,
Quand je disais pour tous, d'une voix étranglée,
Le Pater et l'Ave - que tous ne savaient pas !

 

Compagnons, j'ai voulu vous parler de ces choses,
Et dire en quatre mots pourquoi je vous aimais :
Lorsque l'oubli se creuse au long des tombes closes,
Je veillerai du moins et n'oublierai jamais.

Si parfois, dans la jungle où le tigre vous frôle
Et que n'ébranle plus le recul du canon,
Il vous semble qu'un doigt se pose à votre épaule,
Si vous croyez entendre appeler votre nom.

 

Soldats qui reposez sous la terre lointaine,
Et dont le sang donné me laisse des remords,
Dites-vous simplement : "C'est notre Capitaine
Qui se souvient de nous … et qui compte ses Morts.

 

A mes hommes qui sont morts, et particulièrement

à la mémoire de Tiebald Streibler qui m'a donné

sa vie le 3 mars 1885 au siège de Tuyen-Quang.

Et, bientôt, sur le site de l'AALEME...

Beaucoup en parle…

Peu le connaisse…

Paul, Frédéric Rollet


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Ils vont rouler pour les anciens de la Légion

Actualités

Publié le 13/06/2016

A l'assaut de cols mythiques./Photo DDM

 

«La Légion n'abandonne jamais les siens y compris lorsqu'ils ont quitté le service. Pour peu qu'ils aient servi correctement et obtenu le certificat de bonne conduite – c'est le cas de 98 % d'entre – eux, ils deviennent ayant droit à vie de la solidarité Légion», explique l'officier supérieur adjoint en charge de la communication au régiment. C'est à cette fin, qu'en 1954, avait été créé l'institut des invalides de Puyloubier qui accueillait alors quelque 700 personnes. On était à la fin des guerres de colonies, d'Indochine… Aujourd'hui, l'institut fonctionne sur le même principe mais avec une capacité d'accueil moindre : 100 pensionnaires puisque l'hémicycle, après une mise aux normes obligatoires, est passé de 200 à 100 chambres.

On lui proposera ici une activité selon ses capacités intellectuelles ou physiques, sur la base d'un volontariat : céramiques, relieur, travail de la vigne, à la boutique…», rassemblement le matin, cahier de rapport, autorisation de sortie… chaque pensionnaire est soumis à un règlement intérieur», poursuit l'officier. «En contrepartie, chaque pensionnaire, qu'il travaille ou non, reçoit une rétribution plus ou moins importante selon le travail qu'il fournit. L'objectif est de lui donner une nouvelle chance.

Le fonctionnement de Puyloubier, c'est un million d'euros par an. Une somme conséquente quand on sait que l'institution ne bénéficie d'aucune aide l'État. Le travail des anciens, la vente de vins – 200 000 bouteilles chaque année, céramiques, les abonnements à la revue «Képi blanc»… contribuent à hauteur de 800 000 € à sa bonne marche. Il en manque 200 000. La légion d'active contribue et dans les foyers des légionnaires d'active, un pourcentage des bénéfices est réservé au FELE, foyer d'entraide de la Légion étrangère. Le reste, ce sont les dons et legs faits à l'institution. Le tout permet l'équilibre mais pas les investissements.

«Ce sont des opérations comme la Solidaire qui le permettent. Les années précédentes, elle a permis l'installation de la climatisation, l'achat d'un lave-vaisselle, la réfection d'une partie des chambres ou celle du chauffage. C'est année, on espère récolter 120 000 €, assez pour la rénovation de la boucle d'eau chaude – 54 000 € seront nécessaires, et pourquoi pas, pouvoir rénover un hangar de stockage, il faut 66 000 €.

Pour participer à la cagnotte, on peut envoyer un chèque à l'ordre du F.E.L.E. à L'Officier supérieur adjoint du 4e RE, 2400 route de Pexiora, 11452 Castelnaudary, Cedex. ou sur https ://www.leetchi.com/c/solidarite-de-institution-des-invalides-de-la-legion-etrangere

Préparatifs pour le concert de la bataille de la Somme

Accueil Picardie

Par Camille Dicrescenzo Publié le 13 juin 2016

Un grand spectacle est prévu le 4 juillet prochain au Zénith d'Amiens avec la musique de la Légion étrangère, des choristes et musiciens picards. Ils vont rendre hommage aux centaines de légionnaires qui ont péri le 4 juillet 1916 pour libérer le village de Belloy-en-Santerre.

© France 3 Picardie

Il y a un siècle, une centaine de légionnaires ont péri sur les terres du Santerre en voulant libérer du joug allemand le village de Belloy-en-Santerre. Le 4 juillet prochain, date anniversaire, les élus de la communauté de commune de Haute Picardie, ont souhaité créer un spectacle pour rendre hommage à ces étrangers ayant versé leur sang.

Près de 500 personnes attendues sur la scène du Zénith d'Amiens

Dominique Leroy a eu la lourde tâche de créer un spectacle digne de cette commémoration. La musique de la Légion étrangère, l'orchestre de Barcelone, 400 choristes et des musiciens picards seront sur scène. Un spectacle empli de musique et de poésie.

Verdun: un cadeau du dernier poilu

Le Républicain Lorrain

13/06/2016

La famille de Lazare Ponticelli était hier, au Mémorial de Verdun, pour y déposer une copie originale du livret militaire du dernier des Poilus. Photo ER

 

«Surtout, ne nous oubliez pas. » Francis Lefort, président du comité national du Souvenir de la bataille de Verdun, qui gère le Mémorial, se souvient parfaitement des derniers mots qu’a prononcés Lazare Ponticelli en 2008, quelques semaines avant sa mort, à l’âge de 110 ans. « J’étais venu lui rendre visite. Il habitait alors chez sa fille. Il avait quelques problèmes d’ouïe mais conservait toute sa tête. » Non, personne n’a oublié les combattants de la Grande Guerre. La preuve, s’il en fallait une : l’affluence record des derniers mois au Mémorial de Verdun, inauguré le 29 mai dernier par le président de la République François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel.

Hier, la direction du musée accueillait des invités de marque : la famille Ponticelli, emmenée par la petite-fille du vétéran de la Grande Guerre, Nadine Desbaucheron-Ponticelli. Son grand-père, elle l’a très bien connu puisqu’elle vivait à côté de chez lui. Elle confie : « Il ne parlait jamais de la guerre. J’ai découvert qu’il avait été un poilu lorsqu’il a reçu la Légion d’honneur. » C’est-à-dire en 1996. Lorsqu’elle a visité le Mémorial de Verdun, Nadine a été très émue : « Quand je suis sortie, je suis restée 10 minutes sans pouvoir parler. » Si elle est revenue avec sa famille hier, c’est pour confier au Mémorial une copie originale du livret militaire de Lazare Ponticelli : « L’original, nous le donnerons à la Légion étrangère, dans laquelle il a combattu. »

Lazare Ponticelli, le dernier des poilus, les Français s’en souviennent, presque comme un membre de leur famille. Ce qu’ils savent moins de lui, c’est qu’après la guerre, cet immigré italien avait créé, avec ses deux frères, une société de montage et d’entretien de cheminées industrielles. Aujourd’hui, le groupe Ponticelli emploie 5 000 salariés en France et à l’étranger. Et est devenu un mécène du Mémorial de Verdun.

« L’important c’est le travail »

C’est aussi une phrase que Lazare Ponticelli a répétée souvent, tout au long de sa vie : « L’important, c’est le travail. »

Le dernier des poilus avait longtemps refusé que ses obsèques soient nationales. Il s’y était finalement résigné à une seule condition : qu’elles soient dédiées à tous les morts de la Première Guerre mondiale. Ce fut le cas, aux Invalides, le 17 mars 2008.

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Aniche : Patrick Duroyon décoré de la médaille de la Défense nationale

La Voix du Nord

Publié le 09/06/2016

Patrick Duroyon honoré lors de la cérémonie aux victimes d'Indochine.VDN

Patrick Duroyon honoré lors de la cérémonie aux victimes d'Indochine.

Mercredi, au cimetière du Sud, lors de la journée d’hommage aux victimes de la guerre d’Indochine, une cérémonie était organisée par la municipalité. Patrick Duroyon a reçu la médaille de la Défense nationale échelon argent des mains du doyen des anciens combattants, André Vasseur, lui-même ancien d’Indochine. Le récipiendaire a été honoré pour son engagement en tant que caporal dans la légion étrangère de 1981 à 1988, au 5e régiment étranger dont la devise était « Ne pas subir ». Durant ces années, Patrick Duroyon a participé aux campagnes nucléaires sur l’atoll de Mururoa en Polynésie française, mais également aux opérations militaires à Mayotte et Djibouti pour surveiller les frontières somaliennes.
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Larzac : le Département s’organise

Centre Presse Aveyron

Le 08 juin

Au total, 1300 légionnaires et personnels seront basés sur le Larzac d’ici 2018.

Au total, 1300 légionnaires et personnels seront basés sur le Larzac d’ici 2018. (AFP)

La commission permanente du conseil départemental réunie lundi a décidé de confier au Département le rôle de coordonnateur d’un groupement de commandes avec la communauté de communes Larzac et Vallées. Et ce en lien direct avec la mise en œuvre du programme d’accompagnement de l’arrivée de la Légion étrangère sur le Larzac. Rappelons que le conseil départemental a décidé de construire un nouveau collège à La Cavalerie.

De son côté, la communauté de communes Larzac et Vallées a acté la construction d’un gymnase qui servira aussi aux activités d’éducation physique et sportive au sein du collège. «Pour que la mutualisation de ces équipements soit efficiente, il faudra qu’ils soient construits à proximité et que leur conception soit pensée avec cet objectif, expliquent les conseillers départementaux. C’est la raison qui a poussé le Département et la communauté de communes à envisager la réalisation d’une seule et unique opération, pour laquelle ils se partageront la maîtrise d’ouvrage.»

Un marché de maîtrise d’œuvre unique sera conclu pour la construction du collège et du gymnase avec un prestataire qui aura la charge de la conception et du suivi de réalisation de l’ensemble des ouvrages. La même logique sera appliquée aux autres marchés (contrôles techniques, coordination sécurité et protection de la santé, études géotechniques, travaux…). Cette organisation nécessite ainsi un groupement de commandes

Paul de Chazelles - Le Général oublié

 


La Newsletter 16/28 de l'AALEME

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La Newsletter 16/28 de l'AALEME

Procès-verbal de l'Assemblée générale ordinaire du 13 juin 1931.

« LA LEGION»

Procès-verbal de l'Assemblée générale ordinaire du 13 juin 1931.

L'Assemblée générale est déclarée ouverte à 21 heures par le Président Maurer, assisté de tous les membres du Conseil d'administration, exceptés les camarades Franckenberg et Perfetti.

Le Président, avant de donner la parole au Secrétaire général, adresse ses souhaits de bienvenue au général Boulet-Desbareau, qui remercie par une allocution pleine de bonté et d'affection pour ses anciens légionnaires qu'il a eu l'honneur de commander comme colonel du 1er étranger, de 1920 à 1925. Le Président salue également le camarade et Mme Walter qui, de passage à Paris, ont bien voulu assister à la réunion; le camarade Isenmann, de la société de Bâle et enfin le maître Pourquet, l'auteur du monument inauguré à Bel-Abbès à la mémoire de nos glorieux morts, qu'il félicite du titre de « Légionnaire honoraire» qui lui a été conféré par l'ordre du 1er régiment étranger, en date du 1er juin 1931, sur sa demande il est aussitôt inscrit comme membre honoraire de la société.

Le camarade Heumann venant de faire son entrée et arrivant en droite ligne de Saïgon (Cochinchine), le Président lui adresse le salut amical de l'Assemblée tout entière et Heumann, très sensible à cette marque de sympathie, remercie le Président de sa fidèle amitié.

Le Secrétaire général donne lecture du procès- verbal de l'Assemblée générale du 11 mai 1930, qui est adopté sans observation. 11 est procédé à l'appel nominal des sociétaires; se sont excusés, les camarades Wetzel, Maladry, Saladieff, Bois, Gotthelf, Donbel, Fountaine, Hirtz, Honigmann et Donse, ce dernier avec un don de 50 francs pour la Caisse de secours immédiats.

Le Président invite l'Assemblée à se joindre à lui pour envoyer, au cours d'une minute de silence, une pensée affectueuse à tous nos chers morts. Cette pieuse manifestation terminée, il prononce l'allocution suivante:

« Mon Général, Mesdames, Chers Amis,
« Tout en respectant les usages, tout en me. conformant à l'ordre du jour, rassurez-vous, je serai bref, car notre chère société, tout comme les peuples heureux, n'a pas d'histoire et d'ailleurs la communion de nos pensées est si étroite, nos actes si naturels et notre raison d'être si élevée, qu'il suffit de nous regarder pour nous comprendre. « Cependant, et sans vouloir anticiper ni sur le rapport moral, dont lecture vous sera donnée dans quelques instants par le Secrétaire général, ni sur la situation financière que vous exposera notre Trésorier général, laissez-moi simplement vous dire que, grâce à l'esprit qui vous anime tous, nous pouvons envisager l'avenir de notre chère société avec une tranquillité parfaite.

« Voyez-vous, mes chers amis, et loin de moi l'idée de vous flatter, la Légion est toujours partout et chaque fois qu'on fait appel à son dévouement, on est sûr de sa réponse affimative; à tout et en toutes circonstances, elle répond invariablement « Présent! » je vous en remercie et, je puis bien vous l'avouer, j'en suis très fier, non seulement comme votre Président, mais également comme Président de la F. A. R. A. C. Car, sans vous en douter, vous occupez, de par votre bel esprit, votre discipline toute amicale et votre amour pour la France une place vraiment enviable dans notre grande famille fédérale.

« Et, depuis les Congrès tenus à Paris, en octobre et, tout dernièrement, à Sidi-Bel-Abbès, une nouvelle famille vous est dévolue puisque l'Union des Sociétés d'Anciens Légionnaires de France, des Colonies et de l’Étranger est définitivement constituée et, pour mon compte, je suis certain de son avenir.

« Et puisque l'occasion m'est offerte, je félicite le général Boulet-Desbareau du beau travail qu'il a fait pendant les cinq années qu'il a commandé le 1er étranger; son action bienfaisante a certainement été imitée par les valeureux chefs des autres régiments étrangers
et sûrement par le vaillant colonel Rollet qui, après avoir commandé pendant la plus grande partie de la grande guerre le régiment de marche de la Légion avec une énergie qui a fait l'admiration de l'armée tout entière, lui a succédé et qui, aujourd'hui, général et inspecteur de la Légion étrangère, peut faire rayonner son esprit « légionnaire» sur l'ensemble des cinq régiments, comme les branches d'un arbre séculaire rayonnent sur le sol qu'elles abritent.

« Enfin nous avons un protecteur puissant en la personne du général Stuhl, sénateur de la Moselle, qui, natif de la Lorraine annexée, est venu à la Légion comme tous les Alsaciens et Lorrains pour se soustraire au service militaire allemand et qui, après avoir été nommé successivement caporal et sergent partit au Tonkin et fut nommé sous-lieutenant à Formose. Aujourd'hui, et malgré sa brillante carrière militaire, malgré la situation prépondérante qu'il occupe dans les grandes Commissions de l'armée et des Finances au Sénat, il n'a pas oublié sa chère Légion, bien au contraire; il met tout son cœur, toute son activité et toute sa puissance au service de ses anciens frères, d'armes et c'est pour moi un devoir très agréable de lui offrir, au nom de la Légion toute entière, avec notre gratitude respectueuse, l'expression de notre inaltérable dévouement.

« Mes chers amis, continuons à nous rendre dignes de nos anciens afin de pouvoir, à notre tour, servir d'exemple aux jeunes et ainsi le Flambeau de la Légion se transmettra de génération en génération au profit de la France, la Patrie des Patries. »

La parole est donnée au Secrétaire général pour la lecture du compte rendu moral qui retrace l'activité et la vitalité de la société pendant l'exercice écoulé et qui se termine par le cri : « Vive la Légion! » lancé de toutes ses forces par son auteur.

Le camarade Carcket, Trésorier général, lui succède pour donner lecture de son compte rendu financier duquel il résulte les chiffres suivants.

Caisse mutualiste
En caisse au 1er janvier1930                        652.75
Cotisations et recettes au cours de l'année  4.203 »
4.855.75
Dépenses de toutes sortes                       4.659.75
Excédent de recettes                                196.40
4.855.75
Portefeuille au 1er janvier 1930.               30.537 64
Portefeuille au 1er janvier 1931.              32.344 52
Plus-value pour 1930.                             1.806.88

Caisse de secours immédiats
Solde en caisse au 1er janvier 1930           2.853.65
Recettes au cours de l'année.                   1.342.80
4.196.45
Secours distribués pendant exercice.        1.419.70
Solde en caisse au 1er janvier 1931           2.776.75
4.196.45
Le camarade Somekh, en sa qualité de Président de la Commission de contrôle, done lecture de son rapport d'où il résulte que les comptes du Trésorier général sont tenus avec un soin au-dessus de tous éloges et aussitôt le Président met aux voix l'adoption de ces conclusions et le rapport financier est adopté par acclamations.

Le Président remercie le camarade Corcket, Trésorier général, son adjoint, le camarade Darvaux, le camarade Somekh et la Commission des finances et en profite pour adresser ses remerciements à tous les collaborateurs du Comité directeur, grâce au dévouement desquels la société a pu réaliser tant dans le domaine moral que dans l'ordre financier les résultats annoncés.

Sur la proposition du Comité directeur, il est procédé à la radiation des camarades dont les noms suivent et ce en conformité de l'article 69 des statuts: Podaway Joseph, 657 — Gerechter, 664 - Hanania, 669 — Urewitock, 689 — Zéconnoff, 715 — Lubiuski, 726 — Teslutschenko, 736 — Eisenberg, 739 — Hausmann, 741 — Tcharstchkine, 746 — oJloudeff, 749 — Tourine, 752 — Dumont, 765 — Rebalko, 756 — Boutron, 770 — Acounis, 771 — Popoff, 773 — Astachoff, 774 — Belousoff, 775 - Rougeon, 778 — Mirotchenko, 779 — Adam, 780 — Schattelez, 783 — Kasriels, 784 — iFlaretoff, 786— Bertin, 787 — Mendlowitz, 789 — Denichefsky, 793 — Kolimstchenko, 794 — Mazouin, 795 — Heure, 797.

Le Comité directeur étant arrivé à l'expiration de son mandat, il est procédé aux élections du nouveau Comité directeur.

Sont réélus à mains levées pour une nouvelle période de trois années : Président, le camarade Maurer; Vice-Présidents, les camarades Mader, Hildibrand et Kauffmann auxquels est adjoint un quatrième Vice-Président en la personne de Favre du Trembley, déjà membre du Comité directeur; Secrétaire général et adjoint, les camarades Van Grasdorf et Cuérel; Trésorier général et adjoint, les camarades Corcket et Dorvaux; Membres, les camarades Schmid, Mainz, Baudson et Sauer, ce dernier est désigné comme portedrapeau. Les camarades Franckenberg et Perfetti ne s'étant pas représentés, il y a lieu de les remplacer; trois candidats sont en présence, les camarades Fritsch, Lévy et Wetzel; il est procédé au vote par bulletins secrets dont le résultat est le suivant: Fritsch, 55 voix; Lévy, 37 voix; Wetzel, 36 voix, plus 5 bulletins blancs; par conséquent, le Président proclamme comme membres du Comité directeur pour trois années les camarades Fritsch et Lévy et l'Assemblée ratifie ce choix par des applaudissements nourris. Le Président félicite les nouveaux élus et se porte garant de leur dévouement.

Du fait de l'entrée de Fritsch au Comité directeur, il est remplacé à la Commission de contrôle par le camarade Boire; il en résulte que la dite Commission est composée des camarades Someckh, Président; Erlacher et Boire, Membres. Sont désignés comme visiteurs pour le deuxième semestre les camarades Bibikoff, Blachère et Geza, qui tous trois seront avisés par le secrétariat général.

Délégués à la F. A. R. A. C. les camarades Mader, Van Grasdorf et Schmid.

Deux dons de 100 francs chacun sont remis au Trésorier général par des camarades qui désirent garder l'anonymat et le Président les remercie chaleureusement.

Le Président remet au Vice-Président Kauffmann, aux applaudissements de l'Assemblée, le brevet du Nicham-Iftikar au grade de chevalier et lui renouvelle ses félicitations.

Un pressant appel est fait auprès de tous les camarades pour le pèlerinage sur la Tombe du Soldat Inconnu, organisé par la F. A. R. A. C. pour le dimanche 28 juin et une somme de 50 francs est votée pour la contribution de la société à l'achat de la couronne fédérale.

Le Président informe l'Assemblée que l'Union fondée à Sidi-Bel-Abbès compte déjà vingt-sept sociétés dont vingt-trois fondatrices et donne la composition de son Comité directeur, élu pour quatre années: Président, Maurer; Vice-Présidents, Mader et Hildibrand, de Paris; Rambaud, de Marseille; commandant Bernot, de Metz; Debelle, d'Oran; Chauvet, de Rabat et Heger, de La Chaux-de-Fonds; Secrétaire général et adjoint Schmidt et Someckh, de Paris; Trésorier général et adjoint, Corcket et Wetzel, de Paris.

Il est décidé que la réunion de juillet aura lieu comme d'habitude, par contre les réunions d'août et de septembre sont supprimées; cependant le Comité directeur tiendra ses réunions pendant les deux mois de vacances.

Le Président a le très profond regret de faire connaître à l'Assemblée le décès du cher camarade Talon, ancien membre de la société et Président de la société de Reims, et il invite tous les camarades libres lundi, le 15 courant de se trouver à 15 heures au cimetière de Saint-Denis afin de se joindre à lui et au drapeau pour rendre un dernier hommage au cher disparu; s'offrent aussitôt, avec le camarade Sauer, porte drapeau, les camarades Schmid, Buchholtz, Boire, ces derniers avec leurs autos

Enfin le camarade Van Grasdorf expose dans tous les détails la sortie champêtre fixée au 5 juillet. Le Vice-Président Mader rend compte de la cérémonie qui s'est déroulée à Versailles le 31 mai et où il a eu la joie de retrouver le général Perrault, qui fut autrefois son chef.

Le Président fait un rapide compte rendu de la réunion de la Salle Wagram: « Pour ou contre la Légion étrangère ».

De nouvelles adhésions sont enregistrées, de nombreux secours distribués et, plus rien n'étant plus à l'ordre du jour, l'Assemblée générale est déclarée close et la séance levée à minuit.

Le Secrétaire général : VAN GRASDORF.

Compte rendu de la réunion mensuelle du 9 mai 1931.

LA LÉGION

Compte rendu de la réunion mensuelle du 9 mai 1931.

La séance est ouverte à 21 heures, sous la présidence du camarade Mäder, vice-président, en l'absence du président Maurer en tournée au Maroc; excusés les camarades Favre du Trembley, Dorvaux, Brandt et Maladry, ce dernier malade.

La parole est donnée au secrétaire général pour la lecture du procès-verbal de la réunion mensuelle d'avril qui est adopté sans observations.

Lecture du courrier par le président de séance et notamment d'une lettre du camarade Walter qui adresse à tous son salut fraternel.

Le camarade Van Grasdorf, en sa qualité de président de la commission des fêtes, après entente avec le Conseil d'administration, soumet à l'assemblée un projet de fête champêtre qui pourrait se réaliser l'un des dimanches du mois de juin et, après approbation, ce projet est envoyé à l'étude de la commission qui fera connaître en temps voulu etpar circulaire individuelle toutes les conditions de réalisation.

Le camarade Schmid, secondé par le camarade Van Grasdorf, fait un compte rendu très fidèle des fêtes qui viennent de se dérouler à Sidi-bel-Abbès à l'occasion du centenaire de la création de la Légion étrangère — son enthousiasme est sans borne et le souvenir en sera inoubliable. Impossible de décrire ce que furent ces quelques journées passées au milieu de la Légion, dit-il, mais pour bien me faire comprendre, je tiens à procéder par ordre.

D'abord, la délégation de la Société de Paris était composée: du président et Mme Maurer, M. et Mme Wetzel, M. et Mme Walter, les camarades Kauffmann, Van Grasdorf, Schmid, Fritsch, Sauer avec le drapeau, Ilirtz et Rodatz auxquels s'étaient joints, quoique président de la Société de Nantes le camarade Barutaud et Mme. Partie de Paris vendredi soir 24 avril, elle arriva à Marseille samedi matin pour s'embarquer le même jour à 16 heures sur le Président Dal Piaz et arriva sans incident le lundi matin à Oran. Départ d'Oran à 9 h. 1/2 en autocar pour arriver à Sidi-bel-Abbès à 11 h. 1/2, où elle fut reçue devant la cour du quartier par le général Rollet. Aussitôt, les cantonnements furent assignés à chaque délégation, car il faut vous dire, mes chers camarades, que 27 sociétés avaient envoyé des délégations et que l'effectif de celles ci était de 252 délégués.

Le reste de la journée de lundi fut consacré à l'installation et aux visites du village nègre. Mardi, flânerie au quartier, en ville et dans les environs.

Mercredi, rassemblement de toutes les délégations avec drapeaux dans la cour du quartier et départ à 15 heures musique en tête pour le monument aux morts des enfants de Sidi-bel-Abbès, où notre président, au nom de l'Union des Sociétés d'anciens légionnaires
de France, des Colonies et de l’Étranger, déposa une couronne.

Sonneries, Marseillaise et discours du maire de Sidi-bel-Abbès en présence du gouverneur de l'Algérie, du maréchal Franchet d'Esperey, des généraux Guillaumat, Vandenberg, George, Daugan, Suthl, sénateur de la Moselle, le prince de Monaco, etc. sans oublier les légionnaires de toujours, les généraux Lamiable, Collombat et Théveney et les colonels Szarvas et Forey.

Retour au quartier, toujours musique en tête et dislocation. Le même soir, réception à la gare des détachements avec musique des 2e, 3e, 4e et 5e Étrangers, salut aux drapeaux et retraite aux flambeaux monstre par tous les détachements et les quatre musiques avec tambours, clairons, fifres, cors et trompettes.

Jeudi matin, à 8 h. 1/2, inauguration du monument élevé dans la cour du quartier à la mémoire des glorieux morts de la Légion au cours de cent ans, en présence des détachements avec drapeaux et musiques des cinq régiments, de toutes les hautes personnalités
et de toutes les délégations des Sociétés d'anciens légionnaires.

Moment solennel, merveilleux, inoubliable : sur un geste du général Rollet, inspecteur de la Légion étrangère ,qui a été l'inspirateur, le créateur et l'animateur de ces fêtes grandioses en même temps que l'initiateur et l'âme du monument, le drapeau qui recouvre cette œuvre magnifique tombe et alors apparaît dans toute sa splendeur le chef-d’œuvre digne de tous ces braves qui, du monde entier, sont venus apporter à la France, leur patrie d'adoption, le concours de leur jeunesse et de leur sang.

Les quatre cliques sonnent aux champs; les quatre musiques attaquent la Marseillaise, le soleil ardent est de la fête, une escadrille d'avions sillonne l'azur, les cœurs battent à l'unisson, l'émotion est à son comble et dès que les musiques se sont tues, le colonel Forey monte à la tribune pour lire son discours. Le colonel Nicolas, commandant le 1er régiment, lui succède et tour à tour prennent la parole le président Maurer au nom de l'Union, le président du Conseil général au nom du département d'Oran, le maréchal Franchet d'Esperey au nom du ministre de la Guerre et le Gouverneur général de l'Algérie au nom du gouvernement.

J'ai l'honneur et la faveur de vous donner ci-dessous le discours en entier prononcé par notre cher président, au nom de toutes les Sociétés d'anciens légionnaires de France, des Colonies et de l’Étranger :

Monsieur le Gouverneur général Monsieur le maréchal,
Mon général,
Mesdames et chers amis,

Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme,
Ouvre le firmament !
Et que ce qu'ici-bas nous prenons pour le terme,
Est le commencement.

Maintes fois déjà j'eus le de triste privilège rappeler aux vivants le souvenir de nos chers morts; maintes fois j'eus le cœur serré en glorifiant dans des cérémonies com- me celle-ci le culte de nos glorieux disparus; mais jamais je n'ai été aussi ému que devant ce monument élevé à la gloire de nos frères d'armes grâce à l'initiative généreuse et de piété fraternelle de MM. le général Rollet et le colonel Forey auxquels j'offre tant en mon nom qu'au nom de l'Union des Sociétés d'anciens légionnaires de France des Colonies et de l’Étranger, l'expression de notre profonde et respectueuse gratitude.

Oui, messieurs, nous honorons aujourd’hui, et la France toute entière est de cœur avec nous, la mémoire à jamais impérissable de tous ces chers glorieux disparus, qui de toutes les parties du monde ont ap- porté à leur patrie d'adoption le concours de leur jeunesse et de leur sang. Ils n'ont pas craint de pousser leur abnégation jusqu'au sacrifice suprême; ils se sont immortalisés car leur gloire est sans pareille et leurs frères d'armes, anciens comme nouveaux, sont réunis aujourd'hui pour leur rendre, dans une communion étroite de pensée, le solennel hommage de gratitude et de souvenir.

Ah! combien il serait souhaitable que le sacrifice suprême de tous ces héros anonymes soit enfin compris par toutes les mères, épouses et sœurs françaises; combien il se- rait désirable que toutes sachent que ceux que nous honorons aujourd'hui, ont droit à leur reconnaissance, puisque le sang versé si généreusement par ces nobles parias leur ont épargné tant de larmes et de deuils.

Dans cette minute solennelle, mes pensées vont vers ces mères, épouses et sœurs étrangères, qui pleurent les leurs tombés si loin de leurs foyers, loin de leur pays et qui n'ont même pas l'espoir de pouvoir un jour s'agenouiller et se recueillir sur leurs tombes.

Mon âme s'élève pour dire à toutes ces éplorées: consolez-vous, la mémoire des vôtres nous est sacrée au même titre que celle de nos propres enfants, car la France, pas plus dans la vie que dans la mort, ne fait de différence entre ceux qui sont nés sur son propre sol et les étrangers accourus pour combattre sous les plis de son glorieux drapeau; tous sont égaux et tous sont honorés avec la même piété,puisque tous ont également bien mérité de la patrie.

Personne ne pourra jamais dire assez haut ce que furent ceux que nous honorons au- jourd'hui; tous braves comme des Paladins, tous également intrépides; pas de différence entre chefs et simples légionnaires, dans les combats tous se ressemblent comme sortis du même creuset.

Ah! messieurs, comprendre l'âme de tous ces braves qui n'avaient qu'un idéal: servir courageusement, loyalement et fidèlement le pays à la gloire duquel ils s'étaient voués corps et âme; les nouveaux venus aspiraient dès le premier jour à la renommée de leurs anciens; les traditions se transmettaient des uns aux autres et le flambeau de la Légion passait de mains en mains, car tous voulaient être dignes du glorieux drapeau qui porte dans ses plis, en lettres d'or, la devise de nous tous : HONNEUR ET FIDÉLITÉ

Gloire soit rendue à nos chers morts et que les mânes de ceux qui reposent dans la terre légère de notre belle Algérie dans les marigots du Mexique, dans les sables du Sud-Oranais, dans les rizières du Tonkin, dans la brousse du Dahomey et de Madagascar dans le bled du Maroc et de la Syrie viennent rejoindre celles dont les corps dorment leur dernier sommeil dans la terre de notre belle France, que toutes soient présentes pour commémorer avec les vivants l'immortalité de la France, la Patrie des Patries.

Et puisque la mort n'est pas une fin, mais une transfiguration, je termine sur ces beaux vers de Victor Hugo :
Les morts sont les invisibles,
Mais ils ne sont pas les absents

A la réunion du mois de juin, je continuerai mon compte rendu des fêtes.

L'assemblée, par ses applaudissements frénétiques, remercie le camarade Schmid pour son magistral exposé et plus rien n'étant à l'ordre du jour, la séance est levée à 23 heures aux cris de « Vive la Légion ».

Le secrétaire généràl :
G. Van GRASDORF.

Le Centenaire de la Légion étrangère.

L'Afrique du Nord illustrée. 11/04/1931

Le Centenaire de la Légion étrangère.

I. Le monument du Centenaire.

Le 30 avril 1931, dans la cour du quartier Viénot, à Sidi-bel-Abbès, la Légion étrangère inaugurera le monument élevé par les légionnaires à leurs morts tombés au cours des cent années écoulées depuis le 10 mars 1831, date de l'ordonnance royale de Louis-Philippe constituant ce corps.

Ce sera la fête du Centenaire de cette arme.

La date du 30 avril a été choisie parce qu'elle est le jour anniversaire du combat de l'hacienda de Camerone (Mexique 1863). Au cours de ce combat, qui dura 9 heures, 62 légionnaires, commandés par le capitaine Danjou et les sous-lieutenants Vilain et Maudet, tinrent tête à 1.800 Mexicains, dont ils forcèrent l'admiration. Sous un ciel de feu, sans eau, sans espoirs de secours, entourés par l'incendie, ils s'étaient juré de mourir plutôt que de se rendre, et tinrent parole, sauvant le convoi dont ils devaient assurer le passage, tuant 200 de leurs ennemis, en blessant 300.

Par ordre de l'Empereur, le nom de Camerone fut inscrit en lettres d'or sur le mur des Invalides, suivi du nom des trois officiers.

Le monument, qui sera inauguré et qui est actuellement en construction, est en onyx. La pierre provient de la carrière de Sidi-Hamza, située à 75 kilomètres de Sidi-bel-Abbès, carrière mise gracieusement à la disposition du colonel commandant le 1er Régiment Étranger par le Gouverneur général de l'Algérie. Depuis près de deux ans, les légionnaires extraient, taillent, polissent, puis transportent à Bel-Abbès les blocs destinés à ce monument.

Il offre l'aspect d'un tronc de pyramide irrégulier sur le sommet duquel repose le globe terrestre. Sur quatre socles placés aux quatre angles, quatre légionnaires évoquent la Légion au cours de son siècle d'existence : le légionnaire de 1831, celui de l'Empire, le colonial, enfin celui de la dernière guerre, montent la garde autour du globe terrestre, sur lequel les régions où la Légion a combattu sont recouvertes d'un enduit doré :

Pour l'Europe : la France, l'Espagne, l'Italie, la Grèce, la Turquie, la Russie. Pour l'Asie : le Tonkin, l'Annam, le Cambodge, la Cochinchine, l'île de Formose. Pour l'Afrique : l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, le Soudan, le Dahomey et Madagascar. Pour l'Amérique : le Mexique.
Les faces du monument mesurent respectivement 9 mètres et 7 mètres de largeur à la -base. Les légionnaires ont 3 mètres de haut. La hauteur totale du monument, une fois achevé, sera de plus de 6 mètres. Une des grandes faces portera l'inscription: « La Légion à ses morts 1831-1931 ».

Les frais nécessités par l'élaboration des plans, l'achat du matériel d'exploitation, la fonte des sujets en bronze d'un poids total de 6.500 kilos, le transport des pierres de la carrière de Sidi-Hamza à Bel-Abbès, et par l'édification, ont été comblés par les dons de tous les officiers et soldats servant à la Légion : au Maroc, au Levant, au Tonkin, en Algérie et dans le Sud-Oranais, puissamment aidés par les recettes résultant des tournées artistiques accomplies en 1929, en Afrique du Nord, par le légendaire orchestre à cordes du 1er Étranger. Quelques amis de la Légion ont apporté leur obole, mais aucune aide n'a été demandée, et les sociétés d'anciens légionnaires qui auraient désiré participer pécuniairement à l'édification ont été invitées à conserver leurs ressources pour permettre à leurs membres de venir à Bel-Abbès le jour de l'inauguration.

La liste des donateurs sera scellée dans le monument; la pose de la première pierre a eu lieu le 8 octobre 1930. Il a été édifié avec l'autorisation du ministre de la Guerre, dans la caserne de Bel-Abbès, à la demande des légionnaires •— officiers et soldats, anciens et jeunes — qui auront ainsi journellement devant les yeux le souvenir de leurs aînés morts pour la gloire de cette arme.

Ce monument, qui recevra, désormais, les nouveaux engagés et dira adieu aux libérés, a donc été construit pour les légionnaires et par eux;.. Il leur appartient. Son but n'est pas d'embellir une cité. Il est destiné à concrétiser le symbole de la Troupe donnant asile à ceux qui cherchent en elle un refuge et à commémorer ses gloires passées. Il montrera aux générations futures que le légionnaire de la Légion étrangère française est au moins l'égal de son homonyme : le légionnaire romain qui a inscrit des traces durables de son passage partout où il s'est montré. Comme lui, après avoir été le premier au combat, il prend, son métier de soldat terminé, la pelle et la pioche pour construire des routes et créer des villes; la truelle et le marteau pour édifier, à la mémoire de ceux qui sont morts, un monument digne d'eux.

II Les faits d'armes principaux.

Algérie (1831-1834). — Dès que son organisation fut à peu près terminée en Algérie, la1 Légion s'y fit connaître par sa défense désespérée du Marabout de Sidi Mohamed, près de Maison-Carrée, où succombèrent le lieutenant Cham et ses 27 légionnaires (1832).

De 1832 à 1837, elle combattit à Bône, Oran et Karguentah, assista à la prise d'Arzew et défendit Mostaganem. Elle participa aux combats de Moulay Ismaël et de la Macta, puis à la prise de Constantine (1837), où le sergent-major Doze s'empara d'un drapeau et où le capitaine De Saint-Arnaud, le futur Maréchal de France, s'illustra.

1839 voyait la Légion à la1 prise de Djidjelli, à la colonne de Bougie, puis à la défense de Milianah où, après 4 mois de siège, le 4" bataillon, qui comptait 750 hommes au début, était réduit le jour de la délivrance à 208. Tout le reste, sauf 80 hommes à l'ambulance, avait succombé.

Pendant que le colonel de Huisen, 9 officiers et 207 légionnaires succombaient au Fondouck de la province d'Alger, par suite des fièvres et du manque d'eau, le 1er Régiment Étranger se signalait, par une belle défense, à Coléah, à la colonne du Chéliff et construisait Orléansville (1843). Le 2e Régiment, à la même époque, défendait Djidjelli et Bougie, guerroyait contre les Hamenchas et, sous les ordres du Duc d'Aumale, occupait Biskra et recevait son drapeau.

La construction de Bel-Abbès date de la même époque (1844).

De 1845 à 1880, les deux régiments poursuivaient Bou Maza, s'enfonçaient dans le Sud jusqu'à Aïn-Sefra1 sous les ordres du général Cavaignac, puis opéraient en Kabylie avec Canrobert. Le 2e Régiment se signalait particulièrement aux deux sièges de Zaatcha.

Jusqu'en 1854, la Légion parcourait la Kabylie, concourrait à la soumission des Beni-Snassen, puis, avec le colonel Desvaux, 200 légionnaires, montés sur des chameaux partaient dans la direction d'Ouargla, appliquant en Algérie les essais tentés par Bonaparte en Egypte.

Crimée (1854-1855). — En 1854, les deux régiments sont envoyés en Crimée et s'illustrent à l'Alma. Le 1er Régiment enlève le Bastion Central devant Sébastopol, et son colonel, Viénot, est tué pendant que le colonel Saussier, commandant le 2e Régiment, est décoré pour son intrépidité clans la défense des tranchées de la Quarantaine. Les deux régiments étaient cités à l'ordre de l'Armée pour leur admirable bravoure.

Algérie (1856-1863) et Italie (1859). — Après avoir parcouru pendant trois ans la Kabylie et s'être particulièrement signalés à la prise d'Igheriden, les deux régiments furent envoyés en Italie et se firent remarquer à Magenta. Rentrés en Algérie, ils furent employés à différentes opérations dans la région de Sétif et des Beni-Snassen jusqu'au moment de leur départ au Mexique. Mexique (1863-1867) et Algérie (1867-1870). —

C'est au cours de l'expédition du Mexique que la 3e Compagnie, commandée par le capitaine Danjou, et forte de 62 hommes, livra le légendaire combat de Camerone (30 avril 1863) que nous avons rappelé en commençant. Après avoir participé au siège d'Oayacca, à la colonne sur Monterey, où le bataillon Saussier fit trente lieues en 32 heures, sac au dos; au combat de San Isabel, où le commandant Brian, 6 officiers et 102 légionnaires, sur 177, trouvaient la mort, la Légion rentrait en Algérie et jusqu'en 1870 participait à la colonne contre les Ouled-Sidi-Cheikh.

France (1870-1871) et Algérie (1870-1883). La — guerre franco-allemande voyait 3 bataillons de la Légion à Orléans, Coulmiers, Cercottes et Montbéliard, pendant que les unités restées en Algérie continuaient les opérations contre Si Kaddour ben Hamza, grand chef arabe.

En 1881, le Sud oranais s'étant soulevé sous l'influence de Bou Amama, les légionnaires firent partie de toutes les colonnes et se signalèrent plus particulièrement au combat du Chott Tigri, perdant sur l'effectif de deux compagnies tous leurs officiers, 53 tués, 29 blessés, mais sauvant leurs morts et forçant à la retraite 4.000 arabes. Le général Saussier, qui commandait le 19" Corps, pouvait écrire : « La Légion étrangère, qui compte déjà tant d'actes héroïques et de glorieux souvenirs, peut inscrire le combat du Chott Tigri aux IDIUS belles pages de ses annales ».

Tonkin (1883-1914). — Les incidents du Tonkin ayant nécessité l'expédition de troupes en Extrême-Orient, le général de Négrier, un ancien légionnaire, obtint que 4 bataillons de la Légion y fussent envoyés. Son Tay, Bac Ninh, Hong Hoa, puis Formose, Fou Tchéou, les Pescadores sont leurs étapes. Ils sont les premiers à Langson. Deux compagnies de la Légion s'immortalisent à Tuyen Quang, en résistant pendant 4 mois à l'attaque de 10.000 pavillons noirs; 198 légionnaires sur 390 étaient tombés (1885). Puis c'est, de 1886 à 1894 : le cap Pac-Lung, Ioc Nara, Bac Day, Lung Kett, les colonnes du Yen The et Mona Luong, etc.. Le Siam voit aussi les légionnaires et, jusqu'en 1914, de nombreuses colonnes, dans toutes les directions, maintiendront la sécurité de la grande colonie.

Dahomey (1893) et Soudan (1892-1894). — La Légion apporte un sérieux appoint à la conquête du Dahomey, se distingue à Poguessa et à Koto, pendant qu'à la même époque, au Soudan, elle contribue puissamment à la prise de Bosse.

Madagascar (1895-1905).— L'expédition de Madagascar ayant été décidée, un bataillon de Légion y est envoyé. Il fait partie de la colonne légère qui entre, le 30 septembre 1895, à Tananarive, et le général Galliéni demande bientôt le renfort d'autres unités de la Légion. De 1895 à 1905, les légionnaires parcourent la grande île. Ils sont à Ambohidan, à Nossy Bé, à Vohingezzo. Partout, ils poursuivent les rebelles et, à Diego-Suarez, organisent un point d'appui de premier ordre.

Algérie (1883-1914). — Dès 1900, la conquête du Sahara est entreprise par les compagnies montées de la Légion. C'est le commandant Letuile qui, avec 2 compagnies de Légion, traverse le Grand Erg et atteint Timimoun. En 1903, El-Moungar, où 113 légionnaires résistent, pendant 8 heures, aux attaques de plusieurs centaines de dissidents, perdant leurs 2 officiers, 34 tués et 47 blessés; Taghit, Zenaga marquent l'occupation des Oasis. Les opérations en Algérie sont, dès ce moment, terminées. Le Maroc va devenir le champ d'action de la Légion.

Maroc (1906-1930).— Le combat de l'Oued-Nesli (1900) en est la prélude, puis c'est l'occupation d'Oudjda et de Casablanca, les affaires de Beni- Ouzien et Bou-Denib. En 1911, la Légion fait partie de la colonne de Fez. Les années suivantes voient la conquête de la région Nord du Maroc et la liaison avec l'Algérie, sous les ordres des généraux Moinier, Gouraud et Henrys. Taza est prise. Mangin atteint Marrakech. Le 2 août 1914, trois bataillons de la Légion combattent au Maroc. Pendant la grande guerre, non seulement les légionnaires n'abandonnent pas les régions conquises, mais, sous les ordres de Lyautey, ils agrandissent notre domaine. Depuis 1920, trois régiments étrangers sont au Maroc. Jusqu'en 1925, ils élargissent sans cesse la zone soumise à notre influence, le 3e Étranger vers Taza, Fez et Ouezzan, le 2e vers Meknès et le Tadla, le 4e vers Marrakech. Des bataillons du 1er Étranger d'Algérie viennent, chaque année, contribuer à l'extension coloniale. Puis c'est la campagne du Rif où, sans arrêt, pendant des mois, les bataillons de Légion, s'opposent à l'envahisseur et finalement assurent la victoire. Depuis 1926, grâce aux légionnaires, qui tiennent les portes du Sud, et aux compagnies montées, qui sans cesse rayonnent, la sécurité complète existe dans le Maroc soumis. Le « Maroc Utile » du Maréchal Lyautey sera bientôt sous la domination effective du Sultan.

Syrie (1921-1930). — Depuis 10 ans, la' Légion est en Syrie. Deux bataillons, pendant 5 ans, de 1921 à 1926, un seul depuis 1926, aidés par des escadrons de la cavalerie de la Légion, ont vigoureusement contribué à ramener le calme dans un pays en effervescence. Aïn-Tab, Messifre ont valu aux unités des citations à l'ordre de l'Armée. Actuellement, Homs et Palmyre deviennent des centres importants et sont reliés aux grandes cités, grâce à la Légion.

Tonkin (1914-1930). — Pendant la grande guerre, les unités stationnées au Tonkin ont été progressivement ramenées en Algérie et en France. En 1918, une seule compagnie de Légion restait dans la Colonie. Depuis cette époque, successivement, 2, 3, puis 4 bataillons ont été envoyés en Extrême- Orient. Les opérations de guerre n'ont pas été nombreuses, mais, grâce à ces bataillons, lai tranquillité a régné dans la Colonie.

La Grande Guerre (1914-1918). — Dès le début des hostiliés, les 1er et 2e Régiments étrangers formaient, avec les éléments des nations neutres ou alliées, l'ossature des différents bataillons de marche qui, jusqu'à la fin de 1915, luttèrent sur la Marne, en Artois, dans la Somme, et dont les restes devinrent le fameux Régiment de marche de la Légion étrangère qui se couvrait de gloire en 1916- 1917-1918. arborant à son drapeau, au moment de l'armistice, la Légion d'honneur et neuf palmes, se plaçant ainsi en tête de l'Armée française.

III. Participation de la Légion au développement colonial de la France.

Au moment où l'Exposition Coloniale va ouvrir ses portes à Vincennes, on ne saurait sans ingratitude penser qu'à la même date (30 avril 1931), à Sidi-bel-Abbès, le 1er Étranger célébrera le Centenaire de la création de la Légion étrangère, en inaugurant un monument construit par les légionnaires.

Comment évoquer nos colonies sans penser en même temps à ceux qui ont tant contribué à nous conquérir le 2e empire colonial du monde ? Par la loi du 9 mars 1831, suivie de l'ordonnance royale du 10 mars, le Roi Charles X substituait au Régiment de Hohenlohe, dernier vestige des troupes étrangères ail service de la France, une Légion étrangère dont l'emploi était uniquement prévu en dehors du territoire continental du royaume.

Les Suisses des six régiment qui venaient d'être licenciés, les nombreux) étrangers expulsés de leur pays pour raison politique, à la suite du contrecoup produit en Europe par la Révolution de 1830, et qui cherchaient un refuge en France, y vinrent naturellement. La France venait d'entreprendre la conquête de l'Algérie. La place du nouveau corps y était toute indiquée.

Depuis cette époque, " depuis un siècle, la Légion " a pris part à toutes les guerres entreprises par « la France pour la défense du droit. Elle a été au loin, avec nos trois couleurs, porter les bienfaits de la civilisation et, si notre pays peut montrer fièrement les résultats de sa politique coloniale, c'est bien un peu grâce à ces désabusés, à ces Bons-à-tout » qui viennent à elle pour abriter leur désespérance à l'ombre du drapeau de la Légion». (Extrait de l'Introduction à l'Historique du Régiment de marche de la Légion étrangère).

Les guerres d'Espagne, Crimée, Italie, Mexique, etc., ont fait connaître cette troupe spéciale dans les milieux militaires européens. La dernière guerre mondiale a immortalisé le Régiment de marche de la Légion étrangère, qui comptait dans ses rangs des gens provenant de plus de cent nationalités différentes; mais c'est aux colonies que la Légion a laissé les traces les plus durables de son passage.

Dès 1831, l'Afrique du Nord est devenue le principal théâtre de ses exploits. Les provinces d'Alger. d'Oran, de Constantine, la Tunisie, depuis 1880, le Maroc depuis 1907, lui sont redevables d'une pacification rapide complétée par les travaux de toutes sortes entrepris parallèlement ou après les opérations militaires.

Les routes construites, les marais desséchés, la terre mise en valeur ont fait du légionnaire actuel l'égal du légionnaire romain. De nombreux centres de colonisation ont pour origine le poste construit et gardé par la Légion pour assurer la sécurité du pays conquis. Sidi-bel-Abbès est son oeuvre. Une ville qui compte aujourd'hui 40.000 habitants a remplacé le Biscuitville de 1845. Les pistes du Sud-Oranais, les voies de pénétration qui de jour en jour, permettent de franchir le Grand Atlas : c'est aux légionnaires qu'on les doit en grande partie ; si, actuellement, le Sahara est en contact immédiat avec la Méditerranée et si un jour le Niger est relié avec l'Afrique du Nord, ce sera un peu grâce à l'appoint résultant de leur effort.

Aujourd'hui, en Afrique du Nord, la limite de la zone dissidente est marquée par les postes tenus par la Légion.

Que ce soit vers le Rif, le Tafilalet ou le Sud-Oranais, les dix bataillons de la Légion qui montent la garde à la limite de la région soumise, appuyés sur les compagnies montées et les escadrons du Régiment de cavalerie étrangère, s'opposent victorieusement aux incursions ennemies.

Tous les bataillons de Légion qui, en 1925, ont participé à la lutte contre Abd-el-Krim ont été cités à l'ordre de l'Armée. Leurs pertes ont été lourdes.

Madagascar, le Dahomey, le Soudan ont vu ce corps, au cours de la conquête et des chefs tels que Négrier, Dodds, Galliéni et Lyautey, ont pu, dans leurs ordres du jour, glorifier cette troupe au point de la considérer comme le premier artisan de la victoire : " C'est grâce à vous, messieurs, que nous devons d'être ici », disait un jour un grand colonial aux officiers du bataillon de marche de Madagascar qui, après la conquête, devait être rapatrié.

 

Le Tonkin utilise la Légion depuis 50 ans et notre belle colonie d'Extrême-Orient vient récemment encore de faire appel à un nouveau bataillon. Hanoï, Langson, Tuyen-Quang ont été les étapes successives ! La frontière de Chine reste inviolée grâce aux1 légionnaires. Formose et le Siam les ont connus.

Sur les bords du Tigre et de l'Euphrate, le bataillon de Légion, qui occupe Homs et Palmyre retrouve les traces des légionnaires romains et les imite.

Enfin, la Légion est appelée à donner son appui où la nécessité s'en fait sentir. C'est au moment où l'Exposition Coloniale vu s'ouvrir et la Légion fêter son Centenaire qu'il convient de songer qu'en servant sous le drapeau tricolore, les légionnaires, enfants de tous les pays du monde, ont augmenté le patriomoine de la France, épargnant en même temps les larmes de bien des mères françaises.

Enfin, leur barde, le Capitaine de Borelli, un de leurs chefs du siège de Tuyen-Quang, a dépeint magistralement la troupe qui résistait pendant 45 jours aux assauts furieux de 19.000 pavillons noirs et pirates, se confondant dans la gloire avec les aînés de l'hacienda de Camerone :

Jamais garde de roi, d'empereur, d'autocrate, de Pape ou de Sultan, jamais nul régiment chamare d'or, drapé d'azur ou d'écarlate n'alla d'un air plus mâle et plus superbement.»

L'Histoire coloniale est écrite dans les plis du drapeau de la Légion qui porte comme devise : « Honneur et Fidélité ».

IV. Historique de la Musique du 1er Etranger.

La création de la Musique militaire du 1" Régiment étranger date de la fin de l'année 1831. D'un effectif très réduit, plusieurs années de travail et d'efforts furent nécessaires pour la mettre en état de se produire et ce n'est guère que vers 1884 qu'elle commença, sous la direction de M. le Chef de musique Doëring, à se faire une réputation qui la mit bientôt en relief par rapport aux autres musiques des Régiments de France.

A la fin de l'année 1887, l'orchestre à cordes fut créé par M. le Chef de musique Porch. Cet orchestre se perfectionna jusqu'en 1914, date à laquelle il atteignit une brillante renommée sous les directions respectives de MM. Salomez, Quéra, Sellennik, Sabion, Barbier et Dussenty.

A la déclaration de la guerre (août 1914), l'orchestre à cordes est à peu près dissout et les musiciens qui le composent sont affectés au Régiment de marche ainsi que la plus grande partie de la musique militaire qui se trouve réduite à quelques unités seulement.

En 1919, après la signature de la paix, M. P. Aka est affecté au 1er Régiment Etranger et, sans négliger la musique militaire, il réforme l'orchestre à cordes et obtient sur sa demande, en 1924, un chef de musique adjoint, M. Perdereau. lequel fut, quelque temps après, remplacé par M. Luquet. Un travail intensif leur permit de faire prendre à l'orchestre un essor sans cesse grandissant. Avant 1924, l'orchestre à cordes comprenait une quarantaine d'exécutants ; actuellement, la situation du matériel d'orchestre permet de présenter environ 90 exécutants.

V. Le Colonel Rollet.

Malgré certaines campagnes systématiques de dénigrement dirigées contre la Légion Étrangère, les effectifs de celle-ci n'ont cessé d'augmenter, ("est ainsi que l'on compte actuellement cinq régiments de cette arme dont quatre d'infanterie et un de cavalerie.

Afin de maintenir à cette troupe d'élite son unité et sa cohésion, le Ministre de la Guerre a décidé que les dépôts d'infanterie et de cavalerie de la Légion Étrangère seront rassemblés à Sidi-bel-Abbès. où l'instruction des légionnaires pourra être faite dans les meilleures conditions et aux moindres frais.

D'autre part, il a été créé une inspection de la Légion. Ces fonctions ont. été confiées au colonel Rollet, récemment promu général, qui commandait ces jours derniers encore le 1er Régiment à Bel-Abbès. Ce choix ne pouvait être plus heureux, puisque le général Rollet a accompli la plus grande partie de sa carrière dans cette troupe.

C'est, en effet, depuis 1899, trois années après sa sortie de Saint-Cyr, qu'il débuta au 1er Étranger. Avec ce régiment, il prit part aux opérations dans les oasis sahariennes. Après un séjour de deux années à Madagascar, il passa de nouveau au 1er Étranger, puis comme capitaine au 2e Régiment de la même arme. Il fut alors de presque toutes les opérations qui se succédèrent au Maroc et dans les confins Sud-Algériens.

Au début de la grande guerre, le capitaine Rollet vint sur le front français où il combattit avec le 31e d'Infanterie. En l'espace de quinze jours, il fut blessé deux fois : au combat de Catay et de Laimont.

En octobre 1915, on lui donna, avec le grade de lieutenant-colonel, le commandement du 331e d'Infanterie. En juin 1917, on le mit à la tête du régiment de marche de la Légion étrangère, unité avec laquelle il se distingua au cours de nombreux combats.

Appelé, en septembre 1920. au commandement du 3e Étranger, il reçut la même année, la cravate de commandeur de la Légion d'honneur. Il commandait déjà le 1er Etranger lorsqu'il fut promu  Colonel en septembre 1925.

Au cours de sa belle carrière, le Général Rollet a été cité huit fois.

La Légion a, à sa tête, un chef digne d'elle.

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Procès-verbal de la réunion mensuelle du 13 décembre 1930.

« LA LEGION »

Procès-verbal de la réunion mensuelle du 13 décembre 1930.

La séance est ouverte à 21 heures, sous la présidence du camarade Maurer, président, assisté de tous les membres du Conseil d'administration à l'exception du cher camarade vice-président Mader, toujours malade. Sont également présents : le général BouletDesbareau, le colonel Rollet, commandant le 1er et le lieutenant-colonel Richert, commandant le 2e régiment étrangers.

Excusés: le général Lamiable et les camarades Somekh, Maladry et Dieterlen.

Le président est heureux de constater le complet rétablissement du cher colonel Rollet qui va rejoindre dans quelques jours Sidi-hel-Abbès et en lui souhaitant bon voyage il lui donne rendez-vous pour le 27 avril avec de nombreux camarades et leurs familles et le colonel Rollet explique à l'assemblée la façon ingénieuse dont il s'est procuré les fonds pour édifier le monument sans rien demander aux anciens.

Le président souhaite la bienvenue au lieutenant-colonel Richert et lui rappelle qu'en 1913, alors qu'il n'était que capitaine, il avait déjà donné une marque de sa sollicitude en assistant àl'une de nos réunions et le lieutenant-colonel Richert fort ému le remercie dans des termes très cordiaux.

Le présidentfaitconnaître que sur sa proposition S. M. le Bey de Tunis a bien voulu conférer aux camarades ci-après désignés les hautes distinctions suivantes dans l'ordre beylical du Nicham Iftikar :
Au grade de commandeur, le camarade Faure du Tremblay ; au grade d'officier, les camarades Van Crasdorf et Corcket ; au grade de chevalier, les camarades Wetzel, Dorvaux, Cuérel, Philippe Lévy, Fritsch et Somekh et après avoir félicité les nouveaux décorés, il prie le colonel Rollet de vouloir bien donner l'accolade à son ancien lieutenant adjoint Faure du Trembley et invite le général Boulet-Desbareau de vouloir bien donner l'accolade au camarade Van Grasdort et de son côté il donne l'accolade aux camarades Corcket, Wetzel, Dorvaux, Cuérel, Lévy, Fritsch et Somekh; l'assistance acclame les nouveaux promus.

Le président prie le camarade Schmid de vouloir bien à l'occasion de la dernière réunion de l'année distribuer aux ayants droit titulaires de la carte du combattant le ruban du combattant et successivement Schmid attache le ruban aux camarades Maurer, général Boulet-Desbareau, colonels Rollet et Richert, Favre du Trembley, Hildibrand, Van Grasdorf, Corcket, Cuérel, Fritsch, Sauer, etc., etc., pour terminer par lui même après avoir remercié tous de la bonne et affectueuse poignée de main qu'ils ont bien voulu lui donner pour le remercier de cette généreuse initiative.

Le président annonce que la société est désignée pour ranimer La Flamme le 1er janvier et donne rendez-vous à tous les camarades pour 18 heures, place de l’Étoile, sortie du Métro. Le camarade Sauer, porte drapeau, grand mutilé, est désigné pour accomplir le geste symbolique et le président compte sur la présence de tous.

Correspondance. — Lecture des lettres des camarades Dieterlen, Dolhopf, Rédier, Demoureaux, Maladry, de Lozanoff et Paul Natchakine.

Le camarade Jellineck, présenté par le général Lamiable et présent à la réunion, se fait inscrire comme membre bienfaiteur perpétuel et verse au trésorier la somme de cent francs; d'autre part, un camarade qui veut conserver l'anonymat, verse également au trésorier une somme de cinquante francs et le président les remercie tous et de tout cœur pour ces beaux gestes.

Le président est heureux de faire connaître à l'assemblée générale qu'un de nos bons et généreux camarades lui a fait connaître que pour prouver à la société son toujours fidèle attachement, il offrait à l'un de nos chers camarades moins fortunés que lui la totalité du voyage à Bel-Abbès. aller et retour, y compris les frais de séjour, bref le déplacement entier sans bourse délier. Le président fait connaître que, d'accord avec le généreux donateur, il a désigné comme bénéficiaire de cette libéralité le cher camarade Kauffmann, membre de la société depuis trente ans et vice-président depuis 1920: l'assemblée, par des applaudissements nourris, ratifie ce choix et le camarade Kauffmann, ému et plein de gratitude, remercie le généreux donateur.

Le président annonce que la quête du 11 novembre a produit 1.038 fr. 25 sur laquelle la caisse de secours immédiats a encaissé net 603 fr. 80 et il remercie tous ceux qui par solidarité et dévouement ont bien voulu contribuer à ce magnifique résultat.

Le président fait connaître que notre cher camarade Druon a été opéré l evendredi 5 courant à l'hôpital Ambroise-Paré, 82, rue de Saint-Cloud, h Boulogne, et tout en faisant des vœux très sincères pour son prompt et complet rétablissement invite tous les camarades d'aller lui rendre visite car, ajoute-t-il, c'est dans les moments d'épreuves que la solidarité et la camaraderie doivent se manifester au premier chef.

En présence du voyage en Algérie, en avril, il est décidé que l'assemblée générale annuelle est reportée au deuxième samedi de juin; d'autre part et en présence de la persistance de la maladie du vice-président, notre cher camarade Mäder, le camarade Faure du Trembley fera fonction de viceprésident jusqu'au complet rétablissement du titulaire.

Le camarade Van Grasdorf, en sa qualité de président de la Commission des fêtes, annonce qu'une matinée avec dîner amical seront organisés pour le dimanche 26 avril, ceci afin de permettre à ceux qui n'iront pas à Bel-Abbès de fêter eux aussi le centenaire de la création de la Légion; de plus amples détails seront donnés lors des prochaines réunions.

Le camarade Schmid donne tous renseignements quant au voyage à Bel-Abbès et engage tous ceux qui voudront y participer de lui envoyer sans retard leur adhésion. De nombreux camarades se font inscrire comme membres, plusieurs secours sont distribués.

Le président offre ses voeux de santé, source de bonheur et de félicité, à tous et à toutes leurs familles et la séance est levée à 23 heures.

Le Secrétaire général
G. VAN GRASDORF.

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Compte-rendu de la réunion mensuelle du 11 octobre 1930

« LA LEGION»


Compte-rendu de la réunion mensuelle du 11 octobre 1930.

La séance est ouverte à 21 heures sous la présidence du camarade Maurer, Président, assisté de tous les membres du Comité, à l'exception du camarade Vice-Président Mader, toujours malade et Raudson, en voyage.

Excusés : le général Boulet-Despareau et les camarades Somekh, Maladry et Dieterlen.

Avant de donner la parole au Secrétaire général pour la lecture du procès-verbal, le Président adresse les salutations respectueuses de toute l'Assemblée au colonel Rollet, qui a bien voulu honorer de sa présence la réunion mensuelle et qui, très touché de cette nouvelle marque de profonde sympathie, en remercie le Président.

Lecture est donnée du procès-verbal de la réunion du 13 septembre, qui est adopté sans observations.

De nombreuses adhésions ayant été enregistrées avant l'ouverture de la séance, parmi lesquelles celle du lieutenant-colonel Lemaire, commandeur de la Légion, le Président le remercie tout particulièrement de cette grande marque de sollicitude envers ses anciens subordonnés et le colonel Lemaire répond qu'il est heureux et fier de pouvoir se retrouver parmi ses braves légionnaires.

Il résulte d'une lettre du camarade Dieterlen que, par suite du changement de sa situation il a dû s'installer à Bordeaux mais, malgré cet éloignement, il restera membre de la Société. Dieterlen se propose de fonder à Bordeaux une société d'anciens légionnaires et demande à ce sujet des renseignements auxquels le Président répondra avec empressement, car il souhaite de tout cœur que les groupements d'anciens légionnaires se multiplient de plus en plus pour le plus grand profit de tous ceux qui ont servi dans nos beaux régiments.

Le colonel Rollet expose à nouveau et en détail les fête qui vont se dérouler à Bel-Abbès, à l'occasion du centenaire de la création de la Légion et de l'inauguration du monument élevé en l'honneur des morts et engage tous ceux qui le peuvent de se trouver à Bel-Abbès en avril 1931.

Le Président le remercie au nom de tous pour son dévouement à la cause des légionnaires, car le colonel ne se contente pas seulement de commander et administrer avec bonté son beau régiment, mais il se préoccupe encore du sort des légionnaires après leur libération et c'est ainsi qu'il vient de provoquer à Paris une réunion de tous les Présidents des sociétés d'anciens légionnaires de France, des colonies et de l'étranger afin de les grouper toutes dans une union étroite et qui dans son esprit devrait rayonner sur tous les anciens légionnaire comme les branches d'un arbre séculaire rayonnent sur le sol qu'il abrite.

Les réunions des Présidents devant avoir lieu les 20, 21 et 22 octobre, au siège de la société, le Président invite ceux des camarades du Comité qui pourraient se rendre libres de vouloir bien y assister, bien entendu sans participer aux délibérations.

Le Président est désolé d'apprendre la mort du père de Mme Cuérel et de Mlle Gentili, nièce du camarade Van Grasdorf ; il adresse à Madame et aux chers camarades Guérel et Van Grasdorf, les condoléances émues de rassemblée et les prie de vouloir bien les partager avec toutes leurs familles.

Enfin, il rappelle que la quête du 11 novembre est destinée à alimenter la caisse des secours immédiats et fait un pressant appel à tous pour les engager à quêter séance tenante les camarades don) les "mus suivent s'offrent pour cette belle mission de solidarité
Schmid, Baum, Kirkoff, Hirtz. Karnstein. Kasandiean, de Lozanoff, Chenel et Jacob : le président  les remercie tous et leur donne rendez-vous pour la réunion du 8 novembre.

Plus rien n'étant à l'ordre du iour, la séance est levée à 23 heures.

Le Secrétaire, générai : VAN Guastiork.

Grandeurs et misères d'une victoire - 1930


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« LE FUTUR PÈRE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE » EN ARGONNE.

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Samedi 31 mai 1941

LA GUERRE. DE MAI A L'ARMISTICE, - AU 11e RÉGIMENT DE LÉGION ÉTRANGÈRE Par Georges R. MANUE

La source s’appelait Néère. Elle chantait en contre-bas du grand layon, dans un ravin aussi joli que son nom. Elle ravitaillait en eau les unités au contact, et à toute heure du jour les files de soldats, tirailleurs et légionnaires, descendaient et remontaient le raidillon, chargés comme des mulets. Ils se donnaient un peu de bon temps à la source, qui, comme le puits au centre du village, était pour notre forêt un lieu de parlotes. Chacun contait son histoire, magnifiait son unité et envisageait l'avenir. Les échos de ces conversations,
qui dominaient le murmure de l'eau, finissaient par l'emporter sur ceux des cuisines pour la richesse, la variété, l'inattendu des informations.

La nuit dernière un obus de 210 a tari la source, retournant le sol autour d'elle. Ce fut d'ailleurs un sacré bombardement, pas très long mais intense. Le P. C. du colonel a été, lui, labouré comme un champ, et le colonel a failli étouffer sous la terre dont un gros obus recouvrit son abri. A vrai dire, ce n'était pas un abri de colonel, mais une simple sape, recouverte d'une tôle métro à l'épreuve des éclats et disponible pour le moindre coup au but. Dieu merci, le 210 est tombé à côté. Une note de l'armée reproche - paraît-il - à certains commandants de régiments la distance qui sépare leur poste de commandement de leurs unités en ligne, avec lesquelles ils finissent par n'avoir que de médiocres liaisons téléphoniques. Voilà un grief qui n'atteint pas le nôtre.

Le bombardement commença au début de la nuit. L'avion allemand, que les hommes appellent le « Mouchard » parce qu'il fait matin et soir son vol de surveillance, avait tourné en rond, au-dessus du ravin, noté des amorces de travaux, fait son rapport. L'animal avait bien vu et bien signalé l'endroit. Ce fut un sacré marmitage, qui tua du monde jusque dans les abris, trop improvisés. Gros et moyens calibres, on les distinguait mal dans ce vacarme où le nombre des arrivées ne laissait pas aux détonations le temps de développer l'ampleur de leur fracas. Puis le tir devint plus court, fit un saut en arrière, et ce fut le tour des bataillons. Notre artillerie n'était pas en retard. Elle donnait tant qu'elle pouvait On finit par dormir, le casque sur le nez. L'accalmie fut soudaine, imprévue. On n'entendit que les craquements des grosses branches brisées qui tardaient à tomber, et alors s'éleva le cri des blessés. Ils étaient nombreux. Le toubib fit, dès cette nuit, grosse impression sur ses aides et brancardiers. Calme, rapide, précis. Les morts, nous les avons relevés à l'aube ; ceux, en tout cas, que personne n'avait vus tomber. Les autres étaient déjà allongés au poste de secours, leurs poches inventoriées, les mains, quand elles n'étaient point abîmées, jointes sur la poitrine. ?

Les hommes, le jour venu, inspectaient le décor avec une curieuse nuance admirative : « Du beau travail », et puis ce correctif : « Les salauds ! » Sur le layon central, alors que je montais au bataillon pour la première liaison du jour, je croisai les brancards poussés ou retenus, au gré de la route, par les musiciens dont c'est le métier - le dur métier- au feu. « De la casse ? - Pas mal dans les trois bataillons. »

Et de me citer des noms de chefs et de légionnaires. Tout ceci se faisait presque sans marquer un temps d'arrêt, sans phrases, sans tristesse, dirait-on, si l'on ne jugeait que cette apparence. La peine était réelle, chez tous, mais comme sous-jacente. Elle n'enlevait pas son goût à la cigarette matinale, à un coup de vin bu en hâte. Les blessés regardaient, l’œil voilé. On leur disait : « Mal ? » Les plus atteints approuvaient du menton. « T'en fais pas. » Les hommes de l'autre guerre devaient dire les mêmes mots, qui ont plus de poids et plus de chaleur dans nos bouches que leur sens ne le fait croire.

A la hauteur du 3e bataillon, un layon part vers le nord-est, nous reliant, sous bois, au 9e marocains. Un arbre arraché en barrait l'entrée. Un tirailleur, était assis sur le tronc, soutenant sa main droite dont l'épais, pansement était déjà ensanglanté. Il avait une étroite figure blanche cernée de barbe noire. Il gémissait, appelant sa mère ; « Ehi... Ma ! Ehi... Ma ! » A côté de lui, debout, un gaillard râblé tentait de le réconforter. Lui aussi était blessé à l'avant-bras. Marocain, mais à mille lieues de l'autre, qui' était un Arabe de Fès. - Tu devrais l'emmener vite au poste de secours. Ce n'est plus loin. Un quart d'heure. - Je lui ai dit. Il veut rester assis, parce qu'il dit qu'il a trop mal. - Mais plus vite .il sera là-bas, plus vite on l'évacuera. Je lui ai dit. Il a ses doigts arrachés. Il était cordonnier avant. Al-ors, tu comprends... Et Toi ? Moi, rien du tout. Dans le bras, juste la viande traversée. Je connais déjà. Il se rapproche de moi, l'oeil railleur, et à voix plus basse ajoute : Tu comprends, lui, c'est un homme de la ville. Un Fazi. Moi, je suis un Chleuh, de la montagne. Je sentais tout l'orgueil de ce parallèle. - De quel bled ? - Bou-Gafer, près Djbel-Sagho. Tu connais ?  - Je pense bien ! Alors, tu as fait le baroud contre les Français ? - Quatre fois la colonne, la dernière en 1933. Après on s'est soumis.  J'ai fait Moghazani au bureau de Zagora, et après la colonne de 1934, à l'Assif-Melloul. Blessé deux fois. Alors tu comprends, je m'en fous. Il disait : « Je m'en fo ! » avec un large rire, découvrant des dents grises. Et ici ? - Pas la même chose. A cause des canons.. Chez nous, les Français n'en avaient pas tant. Ici, tu te mets là, l'obus arrive. Tu te mets à côté, il te trouve. Alors, tu attends, qu'est-ce que tu veux faire ? Il prit mes cigarettes, en alluma une qu'il mit dans la bouche du Fazi, puis le souleva et l'entraina. - Viens, je te dis, c'est bientôt fini.

Ils s'en allèrent à petits pas.

J'étais content d'avoir donné cinq minutes aux deux Marocains. J'ai gardé de mon service, puis de mes séjours au Maroc, une vive amitié pour cette race berbère qui a si vaillamment défendu sa terre jusqu'à ce qu'elle ait compris le choix de Dieu, et qui, ralliée, ne nous a pas marchandé son sang. La présence, ici, de Chleuhs, adversaires récents, n'était plus pour m'étonner. J'en avais vu cent exemples. Et, à y bien penser, c'était pourtant là un autre miracle français. Faire des soldats indigènes c'est à la portée de n'importe quel colonisateur. Mais chez ces Marocains, comme chez les Algériens et aussi plus obscurément chez les noirs, il ne s'agissait pas simplement de mercenaires dont on utilise les aptitudes à la guerre. Il y avait chez eux - je ne crois pas forcer les mots - une adhésion véritable à la cause de la France. Ils ne se battaient pas pour la défense d'un foyer, car ils n'imaginaient pas - contrairement à ce que dit le lyrisme officiel - que leur sort dépendît du destin de la France. C'est là une notion accessible à des élites seulement. Pour la masse la bataille était entre les Français, amis, et d'autres blancs inconnus.

Il était tout naturel qu'on fût du parti des amis; et, comme on est brave, on faisait de son mieux pour vaincre. Non pas qu'on aimât la guerre - encore une légende, - mais il n'y avait pas à choisir, puisqu'elle était déclarée. Le coeur trouvait son contentement dans ce service. Chacun de ces soldats d'outremer avait, dans sa vie, un Français, chef civil ou militaire, patron, auquel il était attaché avec Une manière de tendresse rude. Il se battait avec lui, pour lui, qu'il fût présent dans le bataillon, partageant les mêmes souffrances, ou qu'il fût resté de l'autre côté de l'eau, à son poste. Ce sentiment suffisait à donner racine au dévouement, à la soumission. Le rang, sa chaleur; faisaient le reste ; et si la discipline restait intelligente, le commandement nuancé, et le courage visible chez les chefs, on avait là une troupe magnifique. Ce qui fut le cas dans notre division, on le verra par la suite.

Ces réflexions que je faisais, en trottant pour rattraper mon retard, me donnaient uné grande paix qui me mettait à l'unisson de ce matin radieux. Certes, il y avait les blessés et les morts ; mais courir le même risque vous gardait de la tristesse, et même de cette ombre légère qui recouvre l'instant au passage de la mort.

Le bois était plein de coucous, qui se relayaient pour lancer leur appel, de l'aube à la nuit. On disait même que certains n'étaient pas des oiseaux, mais que le cri était un signe de ralliement pour les patrouilles ennemies. Cela n'a pas été vérifié. Avec ces sacrés Allemands, fertiles en inventions pour nous faire tourner en bourriques, tout était possible.

Au bataillon, remue-ménage. On déplaçait des abris. Les hommes, devant le chiffre des blessés et des morts, atteints en plein repos, commençaient à comprendre que la pelle et la pioche vous donnent brevet de longue vie.

En bordure du bois carré, l'observateur ouvrait des yeux patients qui découpaient l'horizon limité, en parcelles fouillées. De l'ennemi on ne voyait pas grand'chose. Au delà de cette prairie il y avait une corne de bois, puis l'amorce d'un piton, avec des traces claires de travaux récents. Et plus loin encore une ferme à demi détruite. Rien ne bougeait. Le vent d'ouest caressait les campanules. L'un de nous dut faire un geste trop brusque, qui décela sa présence. Une rafale de mitrailleuse hacha des branchettes sur nos têtes. Sur notre droite une de nos pièces donna la riposte. Et de nouveau le merveilleux silence sur la campagne trompeuse.

« Ils travaillent derrière ce monticule. On les entend la nuit. Ils. doivent mettre du barbelé pour barrer la trouée. »

L'observateur reprit sa veille, les yeux collés aux jumelles, et dans une attention si absolue qu'on croyait voir la chair du visage aspirée, sucée par l'effort des yeux.

Le chef de bataillon, en me remettant son papier, commenta la situation :

Trop de pertes pour rien. C'est du grignotage. Si nous ne devons pas avancer pour nettoyer le bois, il faut s'installer en profondeur.
Sans ça, chaque nuit verra fondre un peu plus les effectifs.

Les camarades, au passage, interrogeaient : Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on ne va pas aller jusqu'à la sortie du bois ?... On ne fera rien de bon dans cette forêt. Les-Allemands s'y baladent, dès qu'il fait nuit, comme chez eux.
(A suivre.)

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Arrivée du drapeau de la 13e DBLE à La Cavalerie

Les anciens de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère qui souhaitent assister à la cérémonie de passation de commandement du régiment le 29 juin 2016 à La Cavalerie, sont invités à se rapprocher de leur amicale d’appartenance ou à se faire connaitre à l’adresse suivante : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Les portes du quartier de Castelnau seront ouvertes à compter de 13h30. L’accès se fera uniquement sur présentation d’un carton d’invitation qui vous sera adressé ultérieurement par voie électronique et sur présentation d’une pièce d’identité.

Pour des raisons de sécurité, l’accès au public sera limité et les capacités d’hôtellerie étant d’ores et déjà saturées, le régiment ne pourra assurer aucune mission d’hébergement supplémentaire.

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Le 24 mai 1976.

Crée ta crêpe.


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GOLE: 1976 Djibouti helicopter crash

French Foreign Legion Information

On May 24, 1976, during a military training exercise, a SA 330B PUMA helicopter of the French Army crashed into the Djadjaboka thalweg near Holhol in southern Djibouti, killing eight men on board, including the six legionnaires from the 6th Company of the Foreign Legion’s GOLE. The helicopter was assigned to the French Army Light Aviation Detachment (DETALAT) of Djibouti.

Djibouti - Legion accident - GOLE - 1976

The legionnaires were members of the 3rd Platoon, 6th Company from the Foreign Legion Combat Team (Groupement Opérationnel de la Légion Étrangère, GOLE), an intervention force created in 1971. The GOLE was part of the then 2e RE, based in Bonifacio on the island of Corsica. In February 1976, the 6th Company of GOLE deployed to Djibouti, the then French colony (located in the Horn of Africa) called the French Territory of the Afars and the Issas (TFAI). They deployed to Djibouti in response to 1976 Loyada incident. In the incident, 30 French children were hijacked by Djiboutian FLCS insurgents in Djibouti City a few days earlier. The hostages were rescued by the 2e REP legionnaires on February 4, before the 6th Company landed in Djibouti. However, the GOLE legionnaires stayed in Djibouti for a four-month-long mission.

On May 24, the 3rd Platoon, 6th Company would conduct a firing exercise. The legionnaires were being transported from Arta, the base of the rotational unit of 13e DBLE, to a military shooting range at Holhol. The first rotation conducted by three PUMA went without problems. During the second rotation, one PUMA, with three crew members and eleven legionnaires on board, crashed to the ground for unknown reasons. Two of the crew members and six legionnaires died in a fire. One crew member and five legionnaires were thrown from the helicopter. Although badly burnt, they survived. They were rescued and transported to France a few hours later, to be hospitalized in Paris.

In the accident, the Legion suffered its worst losses in a single incident since the end of the Algerian War. Nevertheless, the event will be totally forgotten during next almost 40 years. There is no article in French on the internet being concerned with the incident. The reason could be another Djibouti air accident killing legionnaires, which occurred six years later: Mont Garbi 1982 accident.

In any case, these two accidents are the deadliest incidents for the Foreign Legion, which occurred since the end of the Algerian conflict in 1962.

 

Killed legionnaires of the 3rd Platoon, 6th Company:

  • Sergent-chef ZOLIC Smajil – the deputy to a platoon commander
  • Caporal-chef COLETT Julien
  • Legionnaire GAUMONT Pierre
  • Legionnaire BRUNNER Alois – his brother Ruddy was among the badly burnt survivors
  • Legionnaire GALIESER Joseph
  • Legionnaire LARIER René

  • – Brunner, Galieser and Larier were fresh legionnaires, being deployed to Djibouti right after finishing their basic instruction

Killed crew members of the DETALAT crashed helicopter:

  • Adjudant DUBOST Jean-Louis – a pilot
  • Maréchal des logis chef BAIXAS Christian

 

SCH Zolic - GOLE - Djibouti - 1976

CH Zolic. The deputy to the platoon commander at that time. A former 2e REP member, serving in Chad in 1969-70, a military pentathlon world champion (within a French squad), 12 years of service in the Legion.

GOLE - 6e compagnie - Djibouti - 1976

The 6th Company of GOLE parading in Djibouti after their arrival in February 1976.
Left to right: CCH Colett, leg Brunner A., leg Larier, leg Gaumont, leg Galieser.

GOLE - Funeral - Accident - Djibouti - 1976

A military ceremony at the cemetery of Djibouti (May 26, 1976)

gole-djibouti-6cie-plaque

Bonjour,

je ne sais pas pourquoi, mais l'incident de Djibouti de 24 mai 1976 est oublié complètement par la France...

http://foreignlegion.info/gole-1976-djibouti-helicopter-crash/

Cordialement,

Peter


ForeignLegion.info - Foreign Legion information website
https://www.facebook.com/Foreign-Legion-Info-789166777861053/

Deux remises de médailles le 8 Mai

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Publié le 21/05/2016

[LEG_LEGENDE_WW]Thierry Salmon et Pereira Paulo, les deux médaillés du 8 Mai.

Thierry Salmon et Pereira Paulo, les deux médaillés du 8 Mai. © Photo UNC

 

Lors de la cérémonie du 8 Mai, à la demande de l'association locale de l'Union nationale des combattants, avec le soutien de la municipalité ainsi que des...

Lors de la cérémonie du 8 Mai, à la demande de l'association locale de l'Union nationale des combattants, avec le soutien de la municipalité ainsi que des chefs d'établissements scolaires, l'implication citoyenne des enfants au monument aux morts fut une réussite. Après l'appel des morts, ce fut le moment de la remise de décorations. Ainsi, le major Thierry Salmon, commandant la communauté de brigades de gendarmerie de Peyrehorade, et l'adjudant Pereira Paulo, retraité de la légion étrangère, se sont vu remettre la Croix du combattant. Ils se sont illustrés, le premier comme chef de brigade prévôtal et le second comme chef d'engin, lors de différentes missions dans des opérations extérieures.

Jacky Chrétien

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Il y a 38 ans le 2e REP de Calvi sautait sur Kolwezi…

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Rédigé par (Jean-Paul-Lottier) le Jeudi 19 Mai 2016

Il y a tout juste 38 ans, le 2e Régiment Étranger de Parachutistes de Calvi sautait en deux vagues sur Kolwezi avec pour mission de sauver des européens et zaïrois pris en otages par des rebelles Katangais. Cette opération surprise baptisée "Bonite" aura une répercussion internationale. 2 800 ressortissants ont été libérés par les légionnaires qui ont fait preuve de bravoure. Jeudi matin, pour le 38e anniversaire, une réception a eu lieu dans la salle d'honneur du camp Raffalli de Calvi en présence de quelques légionnaires qui ont sauté sur Kolwezi.

Il y a 38 ans le 2e REP de Calvi sautait sur Kolwezi…

Que d'émotions ce jeudi matin à 11h30, dans la salle d'honneur du Camp Raffalli à Calvi où étaient réunis autour de quelques officiers des légionnaires d'active ou retraités pour fêter le 38e anniversaire de l'opération "Bonite" à Kolwezi, ville située au cœur de la région minière du Shaba, dans la province du Katanga au Sud-Est du Congo (Ex Zaïre).
Rappelons que le 2e REP de Calvi avait, par effet de surprise, sauté en deux vagues sur Kolwezi pour libérer 2 800 ressortissants européens et zaïrois pris en otage par des rebelles Katangais.

Le Major Jean Rodet-Loew, qui dans quelques semaines va quitter le 2e REP de Calvi, pour terminer sa carrière au Larzac, était le seul légionnaire encore en activité présent à cette manifestation.
Le colonel Stéphane Covoet, chef de corps du 2e REP, de 1988 à 1990, aujourd'hui retraité de l'armée était capitaine en 1978 et faisait partie des légionnaires qui ont sauté sur Kolwezi.
Accompagné du lieutenant-colonel Olivier Le Segretain du Patis, adjoint au chef de corps du 2e REP, c'est avec un immense plaisir qu'il a retrouvé ses frères d'armes, tout aussi émus que lui de ses retrouvailles.

Un petit film tourné à l'époque remémorait à chacun cette opération au retentissement international qui a  été bien accueillie par l'opinion publique et qui aura grandement contribué à magnifier l'image du Légionnaire Parachutiste.
Pour ceux qui n'ont pas connu cette époque, rappelons simplement qu'en 1978, le président de la République était Valéry Giscard d'Estaing et que la France disposait d'une force d'intervention de 20 000 hommes et que les Régiments professionnels de la 11e Division Parachutistes ont été alternativement mis en alerte, une alerte baptisée "Guépard" qui permet de réagir dans l'urgence  à une alerte et ce sans délais.

Au début du mois de mai 1978, les opposants au Président  zaïrois et partisans de la sécession du Shaba investissaient cette région minière du Zaïore.
Kolwezi, capitale régionale tombait le 13 mai. immédiatement les rebelles se livraient à des exactions. Malgré l'appel à l'aide de la communauté internationale, la situation ne cessait d'empirer. Le recours à la force était inévitable.
Le Président Valéry Giscard d'Estaing prenait donc la décision de faire intervenir une unité parachutiste.

Embarquement de nuit à Solenzara le 17 mai 1978
Dans la plus grande discrétion, le 2e REP de Calvi,  qui était en alerte, embarque dans la nuit du 17 au 18 mai 1978 et arrive quelques heures plus tard à Kinshasa, la capitale du Zaïre.Sa mission: sauter sur Kolwezi en deux vagues pour libérer les européens et zaïrois pris en otage.
Le 19 mai, une seule heure suffit à la première vague pour maîtriser la situation dans la zone aéroportuaire de Kolwezi et ce malgré la résistance de groupes isolés.
La deuxième vague larguée le 20 mai au matin à l'est de Kolwezi sécurise la ville nouvelle et le secteur Nord.
Les légionnaires prennent le contrôle de l'agglomération et de ses alentours au prix de violents combats. Le 20 au soir la totalité de la zone d'intervention est sécurisée. En moins de 3 jours tous les européens sont évacués par les Belges, essentiellement vers Kinshasa.

A la mi-juin, les légionnaires du 2e REP regagnent Calvi, laissant la place à un contingent aficain  et marocain.
Lors de cette opération éclair, environ 2 800 ressortissants ont été libérés,  247 rebelles ont été tués et 160 faits prisonniers.
Le 2e REP de Calvi a perdu 5 de ses hommes: le S/C Daniel, le Cpl Arnold, le Légionnaire Clément, le Cpl Harte et le Cpl/c Allioui. 20 autres ont été blessés.
Cette opération "Bonite" sera pour la Légion le premier "saut opérationnel" depuis Suez et l'Algérie.
Au cours de la réception, le colonel Covoet et le major Rodet ont délivré quelques anecdotes "crousitillantes" sur cette opération.
Le  Colonel Covoet, qui était correspondant pour le Magazine "Képi Blanc", se souvient notamment avoir fait confiance à un reporter de Paris-Match pour rapatrier en France des rouleaux de pellicules à remettre à "Képi Blanc".
Des images qu'il a retrouvé dans... Paris-Match !
Tous ont levé le verre de l'amitié avant de se donner rendez-vous pour le 40e anniversaire qui sera célébré avec faste en 2018.
Le Major Rodet-Loew mettra à cette occasion un terme à sa carrière. 

Camerone 1944 à Sidi Bel Abbès.


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