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La Newsletter 17/04 de l'AALEME.

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Le général Rollet. 1960

La Légion étrangère à Madagascar.

Souvenirs...

Albert Voilquin Député Maire de Neufchâteau (Vosges).

Les artistes ont du mal à trouver un atelier à Angers

Ouest-France, toute l’actualité locale et internationale

Publié le 07/01/2017

Paul Goujat à l'atelier-galerie Bressigny, le lieu culturel qu'il affectionne particulièrement.

Paul Goujat à l'atelier-galerie Bressigny, le lieu culturel qu'il affectionne particulièrement.

Angers les yeux dans les yeux. Paul Goujat, 67 ans, est un artiste très impliqué à l'atelier-galerie Bressigny. Dimanche, il assurera la permanence de l'exposition collective de sept artistes.

Entretien

Paul Goujat, réside à Angers depuis deux ans, où il possède son atelier. Il a passé 15 ans à la Légion étrangère et 13 ans comme employé et artiste à la mairie de Paris.

Votre lieu préféré à Angers ?

Je suis souvent à vélo dans la nature, sur les bords de Maine ou de Loire. Je profite des belles couleurs. Elles sont comme une thérapie, reposantes. On les retrouve sur mes toiles.

Votre bar préféré ?

Je ne les fréquente plus comme autrefois, quand j'étais à la Légion !

Votre restaurant préféré ?

Je vais uniquement à la crêperie La Crémaillère, rue Bressigny, car elle est proche de la galerie. Souvent, après une exposition à l'atelier-galerie, les artistes laissent des tableaux pendant un certain temps à La Crémaillère.

Avec quelle personnalité angevine, vivante ou non, rêveriez-vous de passer une soirée ?

Avec Mado, la fondatrice de la galerie. C'est elle qui m'a ouvert la première porte des expositions quand je suis arrivé à Angers. Ça m'a motivé ensuite pour persévérer dans la peinture. À Paris, je m'occupais de l'installation des salles d'exposition de la mairie. J'ai commencé à peindre, puis à exposer avec les artistes personnels de la Ville.

J'aime les couleurs chaudes, sans doute à cause des pays africains et du Moyen-Orient où je suis intervenu comme légionnaire. À Angers, au début, je ne savais pas où trouver des lieux d'exposition. Mado m'a aidé et moi, en échange, je l'aide à la galerie.

L'événement incontournable à Angers ?

Les Accroche-coeurs. Il y a plein de belles choses à voir ou à entendre. Comme cet homme que j'ai regardé grimper sur la façade du théâtre, ou encore les chorales. C'était très sympathique !

Qu'est ce qu'il manque à Angers ?

Il n'y a pas de lieux dédiés aux ateliers d'artistes, comme cela se fait ailleurs en Anjou, aux Ponts-de-Cé par exemple.

J'ai un atelier que je dois quitter, car le propriétaire le vend. J'ai vraiment du mal à en retrouver.

Quel est l'atout majeur d'Angers ?

Le château et sa cité. La vieille cité est peu fréquentée. Dommage, il y a quelques galeries de peinture. Si on en installait d'autres, cela pourrait devenir un quartier d'artistes et attirer les gens. Il y a un vrai potentiel.

Votre plus belle journée à Angers ?

Ma première exposition angevine à la galerie des Jacobins, aujourd'hui déménagée à l'actuelle galerie Bressigny ! Ça m'a permis de savoir ce que les gens ressentaient devant mes toiles abstraites. Et ça m'a donné du baume au coeur. J'aime ce que je fais et quand les autres aiment aussi, ça me motive encore plus.

Où aimeriez-vous vivre à Angers ?

Place La-Fayette, où je vis déjà. Depuis le tram, c'est tellement calme qu'on se croirait à la campagne. Au début, quand je suis arrivé de Paris, les Angevins me disaient que j'avais eu de la chance de trouver un logement là. Maintenant je comprends.

Votre lieu culturel préféré ?

L'atelier-galerie Bressigny. Vraiment, j'y viens régulièrement, on rencontre d'autres artistes. Les gens peuvent prendre des cours de peinture, dessins, histoire de l'art, broderie. C'est tout une vie culturelle.

Ce samedi, de 14 h 30 à 18 h 30 et dimanche 8 janvier, de 15 h à 18 h 30, exposition collective avec sept artistes angevins (jusqu'au 21 janvier), à l'atelier-galerie Bressigny, 84, rue Bressigny. Tél. 06 37 98 61 26.

Hans Hartung, l’abstraction avant tout

Libération

8 janvier 2017
Par Clémentine Mercier Envoyée spéciale à Landerneau

 

 

En Bretagne, les toiles de l’Allemand et celles d’une vingtaine d’autres peintres lyriques se répondent dans une expo colorée.

«T1989-R43», peint par Hans Hartung en 1989, l'année de sa mort. Photo Fondation Hartung-Bergman

 

Achtung. Hans Hartung revient. L’artiste né à Leipzig en 1904, naturalisé français, et mort à Antibes en 1989, met le cap sur Paris en passant par la Bretagne. L’exposition de Landerneau, au Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture, «Hartung et les peintres lyriques», met en appétit pour une rétrospective au centre Pompidou annoncée à l’horizon 2019-2020. Déjà, l’été dernier, une exposition au musée de la Légion étrangère à Aubagne (Bouches-du-Rhône) rappelait l’histoire du peintre, réfugié en France en 1935 pour fuir le régime nazi : engagé deux fois dans la Légion, Hartung est blessé alors qu’il est brancardier lors de l’attaque de Belfort en 1944. Amputé de la jambe droite, celui qui s’est battu sous le drapeau français, pionnier de l’abstraction passé maître de l’abstraction lyrique, méritait une attention particulière et un regard neuf.

Griffes. Mais comment retrouver le goût d’une peinture tombée dans le désamour, proche d’un courant pictural carrément passé de mode ? «C’est le bon moment pour Hartung. Il a été englué dans la scène d’après-guerre française. Le but est de lui offrir une nouvelle possibilité de regard, débarrassé des formatages, en lui offrant un nouveau vocabulaire», avance Xavier Douroux, commissaire de l’exposition. Aux Capucins de Landerneau, l’idée est de lui dérouler un parcours serpentin en le confrontant à d’autres peintres. Hans Hartung a le tapis rouge magistral, ses congénères prestigieux ou moins connus (Willem de Kooning, Cy Twombly, Simon Hantaï, Sigmar Polke, Georges Mathieu, Christopher Wool ou Jean Degottex), habitent des antichambres nichées dans les courbes du parcours. A l’entrée, les dix pastels, fusains et traits à la craie noire sur papier datant d’avant-guerre emportent le morceau. Le parcours s’organise de façon chronologique. Une première niche abrite des toiles de Georges Mathieu, Schneider, Hantaï, chargées de larges tracés sombres, de tâches boueuses et de couleurs terreuses étouffantes. On ressort vite suffoqué par ces toiles marronnasses. Pourtant, «il faut arrêter de diaboliser tous ces artistes. Mathieu, certes, c’est les affiches d’Air France mais c’est aussi un grand peintre et, après-guerre, on a découvert la peinture américaine grâce à lui, notamment Jackson Pollock et Mark Rothko», défend Xavier Douroux.

Au cœur de l’expo, dans les années 60-70, les peintres abstraits paraissent plus tendres que Hartung, qui y va à grands coups de rouleaux noirs sur des panneaux de bois colorés. La seconde alcôve lui oppose un rose et délicat De Kooning et un étonnant Christopher Wool, avec de l’encre dégoulinant sur du lin comme les vertèbres d’un animal préhistorique imaginaire. Pas de doute, tous ces peintres ont des formules communes (traits à bout de pinceaux, tracés énigmatiques, explosions soudaines) et des affinités électives (couleurs châtaigne, noirs vibrants, matières crissantes, grattées à même la toile et expérimentées en tant que telles). Dans un aller-retour fécond, l’œil cherche ses préférences parmi toutes ces griffes.

Hans Hartung, maître des lieux, allume un feu d’artifice final. Les dernières toiles, de très grands formats, presque psychédéliques, sont un festival de taches roses, bleues avec nuage jaune strié de jets noirs. Comment s’y prenait-il pour imbiber ses toiles, vissé dans sa chaise roulante ? «L’œuvre est posée de manière frontale sur un chevalet. En fonction de l’effet recherché, il s’installe plus ou moins loin. Il utilise ensuite deux types d’outils : le pistolet airless avec de l’air comprimé qui donne l’effet de poussière et une sulfateuse bricolée, utilisée normalement pour traiter les arbres, qui va envoyer la peinture par paquet et donner des effets beaucoup plus compacts. En fonction de la dilution de la peinture, peuvent être obtenus des affaissements, des coulures…», explique Thomas Schlesser, directeur de la Fondation Hartung-Bergman. Il faut voir les photographies montrant le peintre à l’œuvre, armé de son pistolet, protégé par de drôles de lunettes de type aviateur…

Râteaux. L’autre intérêt de l’exposition est de dévoiler dès le début une technique méconnue utilisée par Hartung : celle du report. Aux origines du geste et des grands formats abstraits, le peintre a d’abord dessiné de toutes petites encres sur papier d’une vingtaine de centimètres, pas plus, qu’il reproduit ensuite en grand. «Tout ce qui relève de l’élégance du geste, de la maladresse, du hasard sera reporté en grand, comme un agrandissement photographique. Il ne l’a jamais caché mais il sera pris dans le mouvement de l’abstraction lyrique de l’après-guerre un peu malgré lui. La critique s’empare de la notion d’exaltation du geste mais, à la différence de Mathieu, Hartung n’est pas là-dedans», analyse Xavier Douroux. Ainsi, une partie du mythe de la gestuelle débridée et grandiose, de la fulgurance jaillissante, du débordement émotionnel propulsé à même la toile part en fumée. Hans Hartung joue avec la gestualité, les couleurs, les matières, en totale maîtrise de son corps et de ses intentions. Et, au fur et à mesure de son affaiblissement physique, il adapte sa technique avec des ustensiles : lames, pistolets de carrossier, brosses, balais, branchages, râteaux… On retrouve cette maîtrise rigoureuse dans les titres de ses toiles, qu’il classe par ordre chronologique de réalisation. Par exemple, T1948-12 est la 12e œuvre de l’année 1948. Hartung, qui peignait bercé par la musique spirituelle de Bach, contrôlait ainsi sa production et les contrefaçons.

Le regard peut changer. Celui du commissaire, Xavier Douroux, a d’ailleurs évolué puisqu’il propose des toiles qu’il n’aurait pas défendues auparavant, comme T1964-R15, ce vinylique vert d’eau et bleu roi balafré d’une pulvérisation noire. Le regard de Michel-Edouard Leclerc a lui aussi fluctué, puisqu’il avait promis une ligne ferme autour de la figuration à l’ouverture de son Fonds. Avec cette exposition, la ligne s’emmêle comme un dessin enchevêtré au fusain, d’un lyrisme méthodique très cérébral.

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Les premières années de Diego Suarez - 1914 - 1918 : Diego Suarez dans la Grande Guerre (2)

21 décembre 2016

http://latribune.cyber-diego.com/images/stories/2016/dec/enterrement-poilu-diego-suarez-1914-18.jpg

Enterrement d'un poilu à Diego Suarez

Diego Suarez est loin du théâtre des opérations mais les Antsiranais, comme tous les habitants de Madagascar sont concernés… Ils voient arriver et partir les contingents de militaires ; dans la population civile certains sont appelés, d’autres – qui ne sont pas mobilisables- s’engagent volontairement ; d’autres encore ont été dispensés de leurs obligations militaires parce qu’ils participent d’une façon ou d’une autre, à l’effort de guerre. Et il faut bien que la vie continue…

Appelés et engagés

Entre 1914 et 1918, la vie à Diego Suarez va être rythmée par les départs, les avis de décès, les retours d’être chers, parfois blessés, toujours traumatisés. Le 2 août 1914, le Gouverneur Général de Madagascar, Albert Picquié, a proclamé, à Tamatave, la « mobilisation générale à Madagascar et Dépendances ». Le premier jour de la mobilisation est fixé au 4 août. Ce texte qui ordonne « la mobilisation générale des forces de mer et de terre sur tout le territoire » concerne essentiellement l’armée active constituée des classes d’âge 1913 et 1914 (c’est-à-dire les jeunes gens âgés de 20 ans en 1913 et 1914). Cependant, en ce qui concerne les colonies, les textes régissant la conscription diffèrent de ceux de la métropole. En effet, alors que la durée du service militaire était prévue pour trois ans en métropole, un décret de 1913 avait restreint les obligations militaires des « coloniaux » : « Les français et naturalisés français résidant dans l’une de ces colonies ou pays de protectorat sont incorporés dans les corps les plus voisins et après une année de présence effective sous les drapeaux aux maximum, ils sont envoyés en congé s’ils ont satisfait aux conditions de conduite et d’instruction militaire déterminées par le Ministre de la Guerre ». En fait, en raison de la guerre, les règles de la métropole vont s’appliquer aux français de Madagascar dont certains resteront sous les drapeaux pendant toute la durée de la guerre…

Qui va être mobilisé ?

Le conflit qui vient d’éclater va amener le gouvernement à faire appel à tous les hommes capables de porter une arme. Vont être mobilisés, également, tous les hommes faisant partie de la Réserve et de la Territoriale. La Réserve concernait tous les mobilisables ayant déjà effectué leur service militaire, ou qui en avaient été dispensés pour une raison ou une autre : réformés pour raison de santé, exemptés (par exemple pour charges de familles, sursitaires etc.). Les classes de réservistes appelés en 1914 étaient, pour l’Armée d’active, ceux nés en 1891 et 1892. La Territoriale concernait les hommes âgés de 34 à 49 ans. On essaya même d’attirer, par une amnistie, tous ceux qui s’étaient rendu coupables d’infraction à la loi civile ou militaire : « Le Gouvernement Général est informé que le Parlement a adopté, le 5 août 1914, une loi portant amnistie entière, pour les faits antérieurs au premier jour de la mobilisation, à tous les insoumis de terre et de mer qui ont volontairement demandé leur incorporation dans le délai de 40 jours ; en ce qui concerne les colonies, l’amnistie s’étend à tous les crimes purement militaires et aux délits de toute nature connexes à la désertion ». En ce qui concerne les malgaches, il était théoriquement possible, depuis la loi du 15 juillet 1889, d’incorporer les « indigènes ». Cependant, au début, seuls furent mobilisés les tirailleurs. Puis quand le manque d’hommes se fit sentir, on fit de plus en plus appel à des engagés qui furent en majorité utilisés comme ouvriers (1).

Le tribut payé par les mobilisés de Diego Suarez à la guerre de 14-18

Il est difficile d’évaluer le nombre de français et de malgaches de Diego Suarez tués pendant la guerre. Dans les rangs des tirailleurs il y avait peu d’Antsiranais. Mais, lorsque l’on observe les résultats du « Mémorial » qui relève sur « les monuments aux morts, soldats et victimes civiles, français et étrangers, tués ou disparus par faits de guerre Morts pour la France » 67 morts en 14-18 appartenant au Bataillon d’Infanterie coloniale de Diego Suarez, dont la plupart sont enterrés au cimetière militaire de Diego Suarez. Cette mobilisation générale risquait de compromettre gravement l’économie de Madagascar. Aussi, dès le 10 août 1914 un nouvel ordre prévoit que « Les hommes de troupes des classes de la territoriale (1893 à 1898 inclus) appelés sous les drapeaux par mon ordre de mobilisation générale du 2 août courant sont provisoirement maintenus en sursis d’appel dans leurs foyers ». Mais la guerre qui se déroulait à des milliers de kilomètres, s’invita dans la vie quotidienne de Diego Suarez.

L’impact de la guerre dans la vie quotidienne

La guerre de 14-18 eut d’importantes conséquences sur l’économie. Du fait de la mobilisation et du recrutement des « engagés » malgaches, l’agriculture commença à manquer de bras, situation qui mettait en danger le ravitaillement de la colonie, d’autant plus que les cargos qui entraient dans le port amenaient davantage de bouches à nourrir (les mobilisés des îles voisines en « formation » à Diego Suarez) au détriment des importations traditionnelles. De plus les cargaisons venant des îles voisines devaient être assurées contre les risques de guerre ce qui renchérissait les produits importés. Par ailleurs, Madagascar fut invité à participer à l’effort de guerre, notamment en fournissant de la viande à la Métropole pour nourrir les soldats. Ce fut le fameux « singe », une conserve de bœuf que produisaient, à Diégo, les deux usines de viande existantes : l’usine d’Antongombato, à Anamakia et la nouvelle usine créée en 1913 au fond de la baie de la Nièvre, la S.C.A.M.A (Société des Conserves Alimentaires de la Montagne d’Ambre). Ces conserves étaient si précieuses pour l’Armée que les ouvriers des usines pouvaient être exemptés de leurs obligations militaires : c’est le cas, en 1916, au plus dur de la guerre d’un tonnelier d’Antongombato, usine « qui fournit des conserves au Ministère de la Guerre » ou d’un « chef mécanicien de l’usine (SCAMA) qui fournit des conserves à la guerre » (J.O de Madagascar du 1er avril 1916).
L’activité économique est d’autant plus au ralenti que de nombreux chefs d’entreprise ont été mobilisés ou se sont engagés. C’est le cas du colon et directeur du journal L’impartial, le commandant en retraite Nicolas, qui a été rappelé en activité. C’est le cas du fondateur et directeur des briqueteries d’Ankorika, le commandant Imhaus, engagé volontaire qui sera tué sur le front le 7 juin 1916. Ses quatre fils, dont l’un était employé aux Messageries Maritimes seront également tués. En dehors de ces cas tragiques – qui ne sont pas isolés – la vie quotidienne dans une ville qui n’avait jamais été autonome sur le plan du ravitaillement devint plus difficile, le « Diplôme des morts » accordé aux mobilisés qui n’étaient jamais revenus ne remplissant pas la marmite des survivants. Dès 1914, une « Allocation aux familles nécessiteuses des militaires sous les drapeaux » fut accordée pour la durée de la guerre. L’allocation principale était de 1,25F (soit environ 2,5 euros). En 1917, une allocation de 75 centimes fut étendue aux ascendants.
Autre problème, celui du logement. L’afflux des troupes en transit plus ou moins long à Diego Suarez provoque une pénurie de logements ; aussi, dès novembre 1914 ont lieu des réquisitions de logements « tant pour le cantonnement des troupes que pour le logement des officiers à Diego-Suarez ».Et l’on réquisitionne même les animaux qui seront « rendus après usage à leurs propriétaires dans la même ville ». (J.O du 5/12/1914).On suppose qu’il ne s’agit que des chevaux parce que pour les poulets…
Mais c’est l’or qui est au centre des préoccupations du gouvernement de Madagascar. Bien sûr, un arrêté réserve la totalité de la production d’or à la France et à ses alliés. Bizarrement, il faudra cependant attendre 1918 pour que l’on publie une « interdiction de tout permis ou concession minière à des nationaux ou ressortissants de pays en guerre avec la France ». Aussi, comme on peut l’imaginer, l’atmosphère est pesante à Diego Suarez.

Un climat de tension

Dès la déclaration de guerre, une série d’interdictions furent promulguées qui affectèrent la vie des Antsiranais. Quelques exemples :
Dès la proclamation de la guerre le gouvernement Général décrète l’interdiction de la navigation aérienne (peu importante à l’époque, il est vrai !) ; en septembre 1914 « la vente ou l’achat des marchandises, denrées et produits divers sont expressément interdits à Madagascar et Dépendances entre les citoyens et sujets français et les sujets allemands et austro-hongrois ou les maisons de commerce qu’ils représentent ». Notons à ce sujet que la vieille maison de commerce allemande, Oswald, était toujours en activité, et, qu’avec la Deutsche Ost Afrikanishe Gesellschaft elle assurait une grande partie du trafic du port de Hell Ville… Toujours en septembre, paraît un décret « tendant à réprimer les indiscrétions de la presse en temps de guerre dans les colonies ». D’ailleurs, soit en raison de la censure, soit parce que les journalistes ont été mobilisés, on ne trouve plus beaucoup de journaux à Diégo et le manque d’information ajoute à l’angoisse. On n’en est pas à la situation qu’a connue l’archipel de Diego-Garcia dont le gouverneur anglais a reçu avec les honneurs un bateau allemand, ignorant que son pays était en guerre contre l’Allemagne ! Mais les nouvelles sont rares, filtrées ou déformées. Et des rumeurs courent, plus ou moins officielles, comme celle que publie en 1914 Le journal de la guerre sous le titre « Pourquoi nous serons vainqueurs » : « Dans nos possessions plus lointaines encore, les Allemands avaient réussi à s’infiltrer[…] C’est ainsi que lors du transfert à Diego Suarez des Allemands arrêtés à Madagascar, on découvrit dans la malle de l’un d’eux un uniforme et une commission en règle de gouverneur de l’une des provinces de la Grande Île. Ainsi les fonctionnaires allemands de la future conquête étaient déjà sur place et prêts à entrer en fonction ! » Autres interdictions, la première tout à fait légitime : l’interdiction de sortie des armes de guerre ; la seconde, qui prête à sourire : les couteaux à cran d’arrêt considérés comme armes de guerre en raison de leur « emploi par les armées ennemies » ! Un climat de suspicion et de xénophobie se développe, qui ne concerne plus seulement les Allemands (déjà arrêtés) : on accuse- même dans les pages du Journal Officiel de Madagascar - les étrangers de se livrer à la spéculation en s’emparant des entreprises françaises dont les responsables sont mobilisés (J.O du 18 aout 1914). Les tensions sociales et ethniques débouchent parfois sur des affrontements comme nous l’avons vu dans le précédent article au sujet des annamites et des malgaches. On craint toujours, de façon peu vraisemblable un débarquement allemand. Obligation est faite de signaler tout mouvement maritime à l’administration de la Marine. Dans ce climat tendu, les Antsiranais manifestent leur soutien aux soldats du front par des collectes d’argent et de vêtements.
Et pendant ce temps-là, la vie continue…
Les Antsiranais n’oublient pas la guerre puisque beaucoup d’entre eux, malgaches ou français, ont des parents ou des amis engagés ou mobilisés. Mais la guerre est lointaine… Et l’Administration de Diégo continue, tant bien que mal à gérer la Province. Des changements interviennent d’ailleurs dans cette administration. Répondant aux souhaits tant de fois exprimés un arrêté prévoit que les conseillers municipaux seront élus et non nommés. La Commission municipale d’Antsirane comprendra dorénavant huit français et trois malgaches. Des travaux sont engagés : des adjudications ont lieu pour la construction d’une prison administrative ; pour des travaux d’empierrement sur la route des Placers ; pour la construction d’un barrage pour l’aménagement des eaux de la Betahitra. Mais une des décisions les plus spectaculaires est la réorganisation territoriale de la Province.

Quand Antsirane devient Diego-Suarez

Le Journal Officiel de Madagascar publie, le 21 juillet 1917 une décision historique prise par le nouveau Gouverneur Garbit : « Considérant que la ville de Diego-Suarez est souvent improprement désignée sous le nom d’Antsirane ; Considérant d’autre part que c’est un devoir de commémorer à Diego-Suarez le nom du grand homme de guerre qui a autrefois organisé ce point d’appui ;
Vu le vœu exprimé à cet égard par la Chambre Consultative du commerce et de l’industrtie ;
Attendu que ce vœu correspond au désir exprimé par la population de la Province ;
Arrête :
Art.1er : Le chef-lieu de la Province de Diego-Suarez portera dorénavant le nom de Diego-Suarez.
Art.2 : Le centre européen du Camp d’Ambre portera le nom de Joffreville.
Tamatave le 24 juin 1917.
H.Garbit »
.
Enfin, en 1918, une commission chargée de l’étude de la réorganisation territoriale de la colonie, propose de rattacher à nouveau à Diego-Suarez la province d’Ambilobe (qui appartenait à la Province de Diego Suarez de 1902 à 1904 et de 1910 à 1912) : « La facilité des communications entre cette région et la ville d’Antsirane résultant particulièrement de l’ouverture de la route des Placers (Antsirane à Ambilobe) ; la direction normale du mouvement économique qui en découle, les relations constantes qui existent entre les éléments indigènes du sud de la Province de Diego-Suarez et de la région d’Ambilobe, permettent de revenir à l’état de choses qui a existé pendant quatre ans et de rattacher de nouveau à la Province de Diego Suarez le district d’Ambilobe ». Et la Commission propose, dans la foulée, de rattacher à la Province de Diego-Suarez le district de Vohemar « en grande partie peuplé d’Antankarana ».
C’est donc une province de Diego-Suarez considérablement agrandie qui se dessine à la fin de la guerre et qui laisse entrevoir un avenir tourné davantage sur la vie économique de la région.
■ Suzanne Reutt

Vœux du DR MP-LR

Bonjour à tous,

en ce début d’année je vous souhaite ainsi qu’à vos familles et à nos anciens une excellente année 2017, pleine de joies, de bons moments et avec la santé qu’il faut pour en profiter.

Cordialement

LCL (er) LEMMET

Crèches de Noël

La Croix logo

le 03/01/2017

Je partage en tout point les commentaires de François Sureau (La Croix du 13 décembre, lire la chronique ci-dessous) et sa perception du rôle des crèches de Noël dans les unités de la Légion étrangère, comme autant d’occasions pour ces hommes déracinés et bousculés par la vie de se retrouver dans une atmosphère paisible indépendamment des convictions de chacun. Certains de nos concitoyens pourraient y trouver matière à réflexion lorsque se déploient ici ou là des offensives visant à l’éradication de ces crèches de l’espace public. J’ai apprécié tout autant sa description de la crèche des légionnaires à Vincennes et de sa symbolique qui nous rappelle que la Légion étrangère est d’abord un espace d’accueil de l’étranger. Comme telle, elle est une des plus belles expressions de la tradition française d’accueil des étrangers. (…)

Hugues de Courtivron

BENTO CAFÉ

La « Boîte à manger bon » , le BENTO, est née il y a des siècles au JAPON. Ces « lunch-box »,
diététiquement équilibrées et variées reviennent à la mode et pour cause.

44, rue de l’Université 34000 Montpellier

Tél: 04 11 75 06 08

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http://www.bentocafe.fr/

Vœux du COL Duronsoy


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