AALEME

Légionnaire toujours...

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2010




Témoignage du Général (2S) Yves DERVILLE

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L'analyse de la réponse à une supplique

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Article paru dans le N° 87 du bulletin de l'ASAF.

 

LE JOURNALISTE ET LE SOLDAT

 

Il y a quelques semaines, sur son blog « Secret Défense », le journaliste de libération Jean-Dominique Merchet opposait une fin de non recevoir à une lettre ouverte écrite par le Capitaine Augustin de Cointet. Ce dernier ne demandait pourtant rien d’exceptionnel. Après la mort au combat d’un de ses légionnaires en Afghanistan, il suppliait seulement les journalistes de mieux rendre compte des situations sur le terrain.


Le coeur serré par les compte rendus laconiques et pessimistes de la presse, il implorait de décrire avec plus de détails la somme d’expertise, de sang froid et de maîtrise qui accompagne les progrès des forces de la coalition dans des zones naguère livrées aux insurgés. « Il faut que tu m’aides, car j’ai l’impression que dans la précipitation du spectaculaire on le tue une deuxième fois. », écrivait-il, déterminé à honorer la mémoire de son légionnaire pour donner un sens à son sacrifice.

Cette poignante et légitime requête ne reçut d’autre réponse qu’un pauvre témoignage de compassion, teinté de paternalisme. Il était aussi accompagné d’un sophisme dévastateur expliquant que la guerre menée en Afghanistan, pour n’être pas populaire, n’était pas la guerre de la France. Sous cette apparente logique accrochée à la vox populi, perce en réalité la maladie des amalgames, cette plaie de la pensée rapide qui, à partir de prémisses justes, égare le raisonnement vers des conclusions contestables.

Rendre compte de tout ce qui se passe

En substance, Jean-Dominique Merchet refusait à Augustin de Cointet l’aumône d’une information complète et détaillée en se réfugiant derrière le double paravent de l’opinion publique et de sa conviction personnelle que la guerre, réplique d’un conflit colonial, était perdue d’avance : « C’est ma conviction. De cela vous rendez compte assez tôt ».

Dans sa réponse, il respectait la douleur et le désarroi de notre Capitaine - c’est le moins qu’il pouvait faire -, mais au fond, en refusant de répondre à sa requête, il trahissait sa mission de journaliste, qui est d’abord d’exposer la réalité des situations telles qu’elles sont.


S’il est vrai qu’il faut rendre compte des embuscades meurtrières, des hésitations de la coalition, des bavures, de la corruption des chefs afghans et de la culture du pavot, l’objectivité minimum qu’on est en droit d’attendre d’un journaliste - et c’est précisément ce que demandait Augustin d’une manière si pathétique, voudrait aussi qu’il décrive, sans arrière-pensée, les efforts et les succès des forces engagées avec les militaires afghans pour vaincre le cancer des Talibans.


Pour renforcer sa thèse du conflit perdu d’avance, JD Merchet a même poussé le sophisme jusqu’au rappel de nos échec coloniaux en Algérie et en Indochine. Quelle réponse indigente faite à un homme submergé par le drame intime du Soldat qui, s’interrogeant sur le sens de la mort au combat, demandait seulement que la presse rendre compte de tous les faits, en évitant de choisir seulement ceux à charge, comme le ferait une « cinquième colonne ».


« Aidez cette population qui désormais, d’elle-même, dénonce l’insurgé. Je vous en conjure, parlez des projets d’essor qui peuvent et doivent être proposés, venez compléter l’oeuvre de pacification par celle du développement », lui écrit en pure perte Augustin. Et encore : « Aussi, aide-moi à honorer la mémoire de cet ardent légionnaire. Qu’on ne gâche pas sa dernière tâche, qu’on ne gâche pas sa mort. Qu’on n’offre pas une victoire de communication à l’adversaire fébrile. »


A quoi, JD Merchet, journaliste, sûr d’avoir raison, ose répondre, sombrant dans un défaitisme cynique, qui se pare du masque de la lucidité: « N'en demandez pas plus mon capitaine, ou alors, vous risquez d'être déçu par votre pays ».


Comprenons nous bien, Jean-Dominique Merchet, estime la guerre moralement illégitime parce qu’elle n’a pas le soutien de l’opinion publique et qu’il n’en perçoit pas clairement le sens. Il a aussi fait son analyse géopolitique et estimé qu’elle ne pouvait pas être gagnée. C’est son droit. Il a même écrit un livre sur le sujet : « Mourir pour l’Afghanistan » qui décrit le conflit comme un piège, en y ajoutant quelques remarques bien senties sur les dysfonctionnements de la coalition, ses erreurs et ses lourdeurs pataudes, sans oublier la somme des contradictions françaises.

Comme lui, j’ai des doutes sur l’efficacité des stratégies de l’OTAN, même après les ajustements tactiques du Général Mac Chrystal. Au total, le fait qu’aucun des pays voisins, directement concernés par le conflit – la Chine, le Pakistan, l’Inde, et, bien sûr, l’Iran - ne s’implique dans ce combat, tandis que l’obsession du retrait taraude les hommes politiques occidentaux, jette encore une ombre sur son issue.


Mais son analyse, qui se réclame aussi des déboires des envahisseurs historiques de l’Afghanistan et s’appuie sur le déterminisme géographique et cultuel de ce pays de l’extrême, est de l’ordre du pari. Même si ce dernier est étayé par une logique, il n’a rien à voir avec les faits.


Car au fond, personne ne sait – JD Merchet pas plus que d’autres - comment ce conflit se terminera.


L’ambiance générale dans laquelle baignent les opérations pourrait en effet changer, pour peu que les stratégies s’adaptent encore. Que l’opinion publique bascule en Afghanistan, que les familles souhaitent une meilleure école et un meilleur avenir pour leurs enfants, que la coalition accumule quelques succès, que la corruption et le népotisme diminuent. Et qu’enfin, un arrangement soit trouvé, même à la marge, avec la Chine, l’Inde et le Pakistan pour mitiger l’empreinte occidentale de l’opération et priver les insurgés de leurs refuges.


Vaste programme dira t-on. En effet. Mais il est à la mesure de l’enjeu : Lutter contre un péril unanimement reconnu qui défie les prescriptions essentielles du droit international et du droit des individus. Une menace que même les pays limitrophes ont identifiée comme telle. Même si, enfermés dans leurs rivalités, et rendus perplexes par les hésitations de la coalition, décidément trop proche d’une machine de guerre occidentale, ils hésitent à s’impliquer.


Et si demain deux ou trois attentats suicide, que personne ne souhaite, secouaient Paris, la presse, à la remorque de l’opinion, continuerait t-elle à rabâcher que cette guerre contre le régime qui a abrité Al Qaida, prosélyte du terrorisme planétaire antioccidental et qui inquiète même la Chine, le Pakistan et l’Inde, ne serait pas celle de la France, pays déjà mis en effervescence par l’apparition de quelques dizaines de burkas ?


Mais là n’était pas, répétons le, l’objet de la supplique d’Augustin. Il ne voulait pas convaincre la presse que la coalition allait réussir, ni que le conflit pouvait tout aussi bien devenir populaire chez nous, si les circonstances changeaient.


Non, il s’agissait seulement d’une requête toute simple : qu’un journaliste français fasse son travail. Qu’il présente les faits, rien que les faits, mais tous les faits, quels qu’ils soient. Ceux qui portent l’angoisse de l’échec, comme ceux qui rehaussent l’espérance et le moral des combattants et, pourquoi pas, de l’opinion. Sans les occulter ou les polluer par des hypothèses mortifères, qu’il appuie sur des amalgames faciles, pour conforter une thèse d'autant plus populaire qu'elle suit la ligne de plus grande pente du renoncement.

François TORRES


Réception du Professeur Bernard DEBRE, Ancien Ministre, Député de Paris

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12/10/2010

 

Réception du Professeur Bernard DEBRE,
Ancien Ministre, Député de Paris

à l’Académie des Sciences d’outre-mer

Discours prononcé le 8 octobre 2010

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général,
Chères consoeurs, chers confrères,
Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,

Monsieur le Président, Cher Yves GUENA, je souhaite vous remercier pour les paroles si aimables que vous avez bien voulu m'adresser.
Vous m'avez connu tout enfant, nos familles étaient si liées, si proches.
Je conserve en mémoire un souvenir illustrant à merveille cette amitié : je défendais mon budget au Sénat, vous présidiez alors la Séance, et plus qu'une complicité, une sincère et profonde amitié nous rassemblait.
Je tiens à saluer tout particulièrement, parmi nos confrères, Messieurs Olivier STIRN et Jacques TOUBON, anciens ministres, qui m'ont fait l'amitié de m'entourer en ce jour solennel.

Depuis que vous m’avez fait le grand honneur de m’accueillir parmi vous, la fierté que j’éprouve ne s’est pas atténuée.

 


Votre académie, depuis sa création, a toujours pris grand soin de diversifier son annuaire et c'est en qualité à la fois de professeur de médecine, d'ancien ministre de la coopération, et d'acteur des questions humanitaires en Afrique, vous l'avez dit, Cher Yves, soucieux d’apporter mon expérience au service de l’institution, que je me présente devant vous.

Ce fauteuil me rappelle également que notre académie, en plus des scientifiques, écrivains et historiens qui l’ont côtoyée, s’est enrichie d’hommes politiques, parlementaires ou ministres.
A cet égard je suis heureux et honoré de faire ici l’éloge de Pierre MESSMER qui occupa ce fauteuil avant moi.
Mon père, Michel, fut un de ses proches amis et serait sans aucun doute ému de me voir lui succéder.

J’ai rencontré Pierre MESSMER lorsqu’il était ministre des Armées, nommé par mon père en 1960.
Il a aimé la France, lui dont la famille alsacienne avait opté pour elle en 1871.
Il ne cessa jamais de la servir.

Quittant sa terre alsacienne en 1870, le grand-père de Pierre MESSMER se réfugie à Paris pour échapper à la vague prussienne.
Il a parcouru le même chemin que mes propres ancêtres, eux aussi Alsaciens.
Son petit-fils, né le 20 mars 1916 à Vincennes, est éduqué par ses parents qui, dès son plus jeune âge, apprennent à leur enfant à ne rien accepter qu’il ne puisse pas rendre. Éduqué rigoureusement, il trouve de la joie dans les difficultés surmontées, le plaisir facile lui laissant un goût amer.
Tout au long de sa vie, de la Légion Étrangère jusqu’à Matignon, il ne renonça jamais et surmonta les épreuves toujours avec honneur et fidélité.

Alors qu’il termine son service militaire, sous-lieutenant au 12ème régiment de tirailleurs sénégalais, Pierre MESSMER est maintenu sous les drapeaux au début du second conflit mondial.
Il était loin d’imaginer qu’il resterait dans l’armée si longtemps.

Dès le 17 juin 1940 révolté par le discours du Maréchal PETAIN, il met tout en œuvre pour continuer le combat.
Avec son ami Jean SIMON, lui aussi lieutenant, il rejoint le Sud de la France en moto et embarque à Marseille sur le Capo Olmo donnant à sa vie un autre sens en mettant le cap sur Gibraltar, avec l’appui du commandant Vuillemin.
L’objectif est clair : il faut rejoindre Londres où le combat continue.
La guerre n’est pas finie, la France humiliée doit être relevée.
Avec Jean SIMON, sans même avoir entendu l’appel du Général de GAULLE à Londres le 18 juin, ils se décident avec détermination et abnégation à poursuivre la lutte, alors que beaucoup ayant entendu ce discours n'ont pas encore osé suivre le Général.

Ce jeune homme de vingt-trois ans, tout juste diplômé de l’Ecole nationale de la France d’Outre-Mer et de l’Ecole des Langues orientales allait rejoindre le cours de l’Histoire pour changer la sienne.

Arrivé à Londres, il rencontre pour la première fois le Général de GAULLE.
Grand, avare en paroles, cet homme l’intimide.
Cela ne l’empêche pas, à vingt trois ans, le caractère bien trempé, de rejoindre au sein des Forces Françaises libres ceux qu’Etienne de MONTETY appelle « les hommes irréguliers ».
Anciens franquistes, anciens communistes espagnols, polonais, hongrois, tchèques, tous composaient la Légion Étrangère, troupe mythique aux accents étrangers, ensemble hétéroclite qui fascine non sans parfois inspirer la crainte et que seul le code d’honneur du légionnaire relie.
Pierre MESSMER rejoint ainsi la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère qui, six mois plutôt, commandée par le Général MONCLAR, avait battu les troupes allemandes à Narvik.
Quand on lui demande pourquoi il avait choisi la Légion, Pierre MESSMER répondait, amusé : « Pour faire la guerre avec des gens sérieux ».
Il restera fidèle à cette institution toute sa vie, cette troupe romanesque qui a accueilli tout aussi bien repris de justice qu’écrivains, poètes ou princes.

Voilà donc Pierre MESSMER à la tête de vétérans de Narvik quand les garçons de son âge préparaient leur rentré universitaire.

Il connaît son premier feu lors de la campagne d’Erythrée.
Fougueux, audacieux, Pierre MESSMER se distingue dès l’année 1941.
Dans la nuit du 13 au 14 mars, à la tête de ses légionnaires, il s’empare des pentes du Sud du Grand Willy.
Le 8 avril, à Massaoua, il enlève à la mitraillette et à la grenade, deux fortins puissamment armés et fait prisonnier trois officiers et soixante dix marins.

Ces premiers combats, au cours desquels il est cité à deux reprises, valent à Pierre MESSMER d’être décoré de la Croix de la Libération par le Général de GAULLE lui-même le 26 mai 1941 au camp de Qastina en Palestine.
A la fin de la même année, il est promu capitaine.

Avec la Légion étrangère, Pierre MESSMER va alors connaître son « Camerone ». Loin du Mexique, la Légion participe à la campagne de Lybie et croise le fer avec ROMMEL, le maître de l’arme blindée cavalerie.
Menées par le général KOENIG, les légionnaires de la 13ème DBLE vont vivre l’enfer. 
Depuis février 1941, Bir Hakeim, situé à 60 kilomètres des mers, est devenu un petit fortin, dans cet endroit des plus chauds de la planète, les légionnaires de la 13ème DBLE ont une mission, harceler l'Akrifa Korps de ROMMEL.
Bir Hakeim étant la plaque tournante de l'Egypte, les Français doivent contrecarrer les plans du « Renard du désert » qui veut rejoindre Tobrouk, et donc protéger ce point d'appui.
Sur un périmètre de 17 kilomètres, le fortin sera protégé : barbelés et plus de 50 000 mines retiendront l'ennemi.
Au Nord du fortin arabe, quelques trois kilomètres plus loin, de vieilles citernes ensablées, représentent deux monticules qui seront appelés "les mamelles".
Les hommes à l'intérieur du fortin s'enterrent, les sacs de sable consolident les tranchées. 
3500 hommes commandés par le Général KOENIG : deux bataillons de la 13ème DBLE, sous les ordres du Lieutenant-Colonel AMILAKVARI, le 2/13 défendra la position Est, le 3/13 sera en réserve.
Une demie-brigade de la coloniale, un bataillon de fusiliers-marins, un bataillon d'infanterie coloniale et un régiment d'artillerie coloniale constitueront le reste de la force française.
Pierre MESSMER, dont la compagnie sera particulièrement éprouvée, se tient prêt.
Harcelé par ROMMEL qui veut les contraindre à se rendre, l’état-major du Général KOENIG fera parvenir un message clair à toutes les unités engagées: "Le Général ROMMEL nous a demandé de capituler en nous menaçant d'extermination, le Général KOENIG a refusé, faites votre devoir."
Au cours du siège, Pierre MESSMER, qui commande une compagnie du 3ème bataillon de la Légion étrangère, relève dans des conditions difficiles et au contact de l’ennemi, une autre compagnie particulièrement éprouvée.
Il parvient à maintenir la position malgré les assauts furieux de l’ennemi.
La mission est accomplie, le code d’honneur du légionnaire respecté.
Lorsque j'étais jeune, le Général KOENIG venait souvent voir mon père et je me souviens que nous allions déjeuner avec lui, mon frère Jean-Louis et moi, dans le 16ème arrondissement, près de la rue Spontini où nous résidions alors.
J'ai toujours été frappé par son oreille « cassée », blessure d'une de ses nombreuses campagnes.

Une autre bataille attend Pierre MESSMER, toujours dans le désert, à El-Alamein, où les légionnaires, en soutien des forces britanniques, tinrent tête aux redoutables chars de l’Afrika Korps.
Sans radio, peu nombreux, les légionnaires atteignent le sommet du massif de l’Himeimat.
Coupé de ses arrières, pressé par l’ennemi, Pierre MESSMER est contraint de décrocher. Beaucoup de légionnaires périront cette fois aussi rejoignant le cortège de ces « Français par le sang versé ».
En juillet 1943, Pierre MESSMER est de retour en Angleterre pour effectuer un stage parachutiste.
Alors qu’il pensait participer au débarquement, le Général KOENIG qui avait souligné la bravoure du jeune capitaine au cours du siège de Bir-Hakeim, l’appelle à ses côtés à l’état-major à Londres.
Une fois encore ses talents d’administrateur sont appréciés.
Le capitaine MESSMER débarque finalement en Normandie en août 1944.
Il dirige vers Paris le convoi d’Etat-major et entre dans la capitale le 25 août, en même temps que la 2ème DB du Général LECLERC.
Son expérience de soldat se terminera en 1945 lorsque parachuté au Tonkin il est fait prisonnier par le Viet-Minh.
D’une abnégation rare, il parvient à s’évader dans des conditions particulièrement éprouvantes et rejoint les Forces françaises libres.
La Légion étrangère continue aujourd’hui encore à rendre hommage au capitaine Pierre MESSMER.


A la fin de la guerre, Pierre MESSMER réintègre son corps d’origine.
On se souvient qu’il avait choisi l’administration d’outre-mer et le travail ne manque pas, vont suivre l’Indochine et l’Algérie mêlant passions et déchirements.
Celui qui quelques années plutôt avait choisi de s’engager dans l’armée pour défendre la France troque son képi contre un costume d’administrateur d’outre-mer.
Légionnaire, idéaliste, il croit en la richesse des nombreuses colonies.
Ainsi il sera successivement nommé administrateur de l’Adrar mauritanien, gouverneur de la Mauritanie, de la Côte d’Ivoire et du Gabon (sa photo illustrait récemment le salon du Président Omar BONGO).
Il connaît l’Afrique pour y avoir combattu.
Sensible aux besoins des populations, connaissant leurs coutumes, il est apprécié partout où il passe.
Pierre MESSMER a la lourde tâche de concilier les volontés d’indépendance de ces pays qui ont payé un lourd tribut pendant la guerre, et la celle de la France d’assurer une transition calme et démocratique de ces territoires.
Sa mission est une fois encore effectuée avec succès comme en témoignent le portrait qu’en dresse Félix HOUPHOUET-BOIGNY, ancien président de la Côte d’Ivoire après avoir été ministre de mon père.
Connaissant bien le président ivoirien dont je fus en outre le dernier médecin, j’ai pu vérifier moi-même à plusieurs reprises, lorsque j’étais Ministre de la Coopération, l’amitié qui les liait.
Le peuple ivoirien, orphelin de son président, admira toujours Pierre MESSMER.


L’Afrique est en pleine mutation et Pierre MESSMER, tout juste nommé directeur de cabinet de Gaston DEFFERRE, conçoit une importante loi-cadre permettant d’associer davantage les Africains au pouvoir exécutif.
Accompagnant le Général de GAULLE dans sa tournée africaine de 1958, Pierre MESSMER réalise avec tristesse que la relation passionnelle qui unissait jusqu’alors la France à l’Afrique périclite.
Le cycle se termine, la page se tourne, il lui revient alors de rendre le processus aussi doux que possible.
Sous l'autorité de mon père, alors Premier ministre, ils organisent les Indépendances africaines.
Lorsqu’il évoque sa vie, Pierre MESSMER se reconnaît trois métiers : soldat, administrateur de la France d’outre-mer et ministre.
Il dit que le second était son choix, que ce métier l’a « quitté pour cause de décolonisation » et il ajoute que le Général de GAULLE a décidé du troisième. 
Cette mission qui lui revient, il l’effectue en laissant de côté sentiment et romantisme, gardant en tête le seul intérêt de l’Etat et sa fidélité au Général de GAULLE qu’il côtoie désormais quotidiennement. 
Le colonel Pierre MESSMER du 8ème Régiment parachutiste d’infanterie de marine entre à l’Elysée.
Les Barricades ont fait peser sur l’Algérie la crainte d’une nouvelle guerre.
La cicatrice de Dien Bien Phu n’est pas encore totalement refermée et, comme tous les officiers de sa génération, Pierre MESSMER souhaite éviter à l’armée un nouvel abandon.

Lorsqu' en 1960, il est nommé Ministre des Armées dans le gouvernement de Michel DEBRE, mon père, alors Premier ministre, il ne s'agit pas d'un choix politique.
Une guerre veille, il faut un soldat pour la mener.
DE GAULLE, MESSMER, voici donc deux soldats confrontés à ce nouvel évènement qui fait aujourd’hui encore l’actualité.
La relation qui unit ces deux hommes est difficilement perceptible et est essentiellement faite d’admiration réciproque.
Pierre MESSMER restera fidèle à l’homme qu’il avait rencontré à Londres et qui l’avait invité à continuer le combat.
Cette fidélité ne l’empêchera pas, on le verra, de garder pour lui son honneur qui l’obligea parfois à refuser d’obéir.
Dans de telles situations, le Général de GAULLE, sans lui en tenir rigueur, s’adressait à quelqu’un d’autre ou, prêtant une oreille attentive au ministre des Armées, renonçait.
Lorsqu’en avril 1961 le « Quarteron de généraux » prend la ville d'Alger, le Général de GAULLE, furieux, voulant réagir avec une extrême fermeté face à cette désobéissance, demande à Pierre MESSMER la dissolution de la Légion étrangère.
On imagine le désarroi de celui-ci, obligé de mettre fin à cette armée d’élite, mise sur pied par Louis-Philippe, à laquelle il a appartenu.
Ne pouvant obéir à un tel ordre, préférant son honneur, il refusa et s’adressa au général de GAULLE dans ses termes : « Je ne le ferai pas, parce que je ne peux pas le faire.
Pour moi, c’est une question d’honneur. ».
Le président n’insiste pas, seul le 1er Régiment étranger de parachutiste, commandé par le chef de bataillon Hélie DENOIX de SAINT-MARC sera dissous au camp de Zéralda.
Tout le monde se souviendra de cette dissolution, et de ces légionnaires entonnant la fameuse chanson d’Edith PIAF « Je ne regrette rien ».
Pierre MESSMER avait gardé son honneur sain et sauf, du ressentiment il avait certainement du en avoir.
Pierre MESSMER qui avait effectué de nombreuses « tournées de popote » en Algérie, rencontré tous les soldats engagés de 1958 à 1961, doit également subir les négociations qui aboutissent en 1962 sur les accords d’Evian.

Un autre drame survient alors.
Des populations qui avaient refusé la montée au pouvoir du FLN et qui étaient restées fidèles à la France sont abandonnées.
Sur les 200 000 hommes engagés au côté des unités régulières de l’armée française, seulement 40 000 d’entre eux purent rentrer en France avec leur famille, souvent grâce à des initiatives personnelles d’officiers français qui avaient enfreints les ordres.
Les autres, restés en Algérie, furent désarmés par les troupes et livrés à leurs bourreaux, victimes des pires tortures.
Pierre MESSMER eut la lourde tâche de veiller au sort des Harkis et de leurs familles.
On ne peut imaginer que lui, soucieux de la dignité de l’homme, resta inactif devant un tel drame.
Comme avant, dans les colonies où il était gouverneur, il met en œuvre ses qualités d’administrateur pour régler le sort de ces compagnons d’infortune.
On ne peut évoquer cette période sans précaution.
On imagine les sentiments contradictoires qui ont alors animé Pierre MESSMER.
Soldat devenu homme politique, il avait toujours servi l’Etat sans jamais désobéir.
Ici encore, il se plia à la rigueur de l'Etat en laissant de côté ses états d’âmes.
Pierre MESSMER a alors le devoir d’incarner l’Etat.
Plutôt que chercher à plaire, il cherchait où était l’intérêt général, lui pour qui la France était le seul bien de ceux qui n’ont rien, France qu'il aimait profondément, France pour laquelle il avait failli verser son sang et offrir sa vie dans le désert.
Il fallait appliquer la loi coûte que coûte, sans s’en détourner jamais.
C’est à mon sens ce que signifie le courage en politique.
Napoléon BONAPARTE, alors Premier Consul disait : « Le courage ne se contrefait pas, c’est une vertu qui échappe à l’hypocrisie ».
Du courage, Pierre MESSMER n’en manqua pas.
Soucieux du bien commun, il a toujours refusé la « langue de bois », préférant dire aux Français la vérité, si pénible soit-elle.

Nommé Premier ministre par le président Georges POMPIDOU, il prit des mesures, parfois contre l’avis de tous, sans se soucier de démagogie surtout quand, en 1973, la France est durement touchée par le premier choc pétrolier.
Né en 1916, combattant en 1941, il connaissait la difficulté et ne cherchait jamais à la maquiller.
Il fut Premier ministre jusqu’en 1974 et affirmera par la suite ne pas avoir aimé cette fonction ni ces deux années, années difficiles, marquées par des difficultés politiques et le début de la crise économique.
éanmoins, la majorité qu'il conduit comme Premier ministre gagne les élections législatives de 1973.
Le charisme de cet ancien soldat, son sens du devoir rassurent et lui donnent alors une aura inattendue.
Face au choc pétrolier, Pierre MESSMER accélère le programme, qu'avait décidé mon père, portant sur la construction de treize centrales nucléaires, engageant la France dans le "tout nucléaire" afin d'assurer son indépendance énergétique sur laquelle nous vivons encore.
A la mort de Georges POMPIDOU en 1974, le Premier ministre, qui assume seul la conduite de l’Etat, se déclare prêt à se présenter à la présidence de la République.
Mais face aux manœuvres politiciennes, celui qui refusa toujours de mettre son honneur en balance renonça.
Il faut admettre qu'il a beaucoup hésité.
Je lui en avais parlé plus tard.
Il conserva encore ses mandats de député et de maire de Sarrebourg respectivement jusqu’en 1988 et 1989.
Héritier du gaullisme social, il prend même la présidence du groupe RPR à l’Assemblée nationale de 1986 à 1988, j'étais alors moi-même, déjà député.
Respecté, écouté, Pierre MESSMER est reconnu et élu à l’Académie française ; à l’Académie des sciences morales et politiques et bien sûr, en qualité d’administrateur de l’outre-mer, vous lui réserviez un fauteuil très tôt, dès 1976.
Pendant cette période de 1986 à 2007, je le voyais fréquemment soit à l'Académie soit aux Invalides.
Lorsqu’il meurt le 29 août 2007 à l'Hôpital militaire du Val-de-Grâce, la France n’a pas seulement perdu un homme politique qui, de la République, avait exercé toutes les fonctions, elle a également perdu un de ses plus fervents défenseurs.
Cet homme, qui avait traversé le siècle sans jamais faire de compromis, faisait presque figure de père dans le cœur de chaque Français.
Inhumé à Saint Gildas de Rhuys dans le Morbihan proche des siens et toujours dans cette sobriété qui le caractérisait, il continue aujourd’hui à être un exemple, lui qui avait fait don de sa vie à la France, comme ses compagnons de Bir-Hakeim.

Comme Pierre MESSMER, je suis un amoureux de l’Afrique.
J'y ai combattu, non pas des armées comme mon illustre prédécesseur au sein de notre académie, mais des épidémies, la souffrance, la maladie.
Ce continent souvent caricaturé, laissé en marge de la mondialisation, constitue depuis des décennies la préoccupation majeure des dirigeants de ce monde.
Les Africains que je connais bien pour les avoir souvent soignés, continuent de porter un amour particulier à la France. Soucieux de sortir les populations du sous-développement, nombreux sont les Chefs d'Etat africains qui tournent leurs regards vers la France.
Mais ne nous-y trompons pas, je ne parle pas ici d’assistanat.
Ce terme est désuet et ne recouvre aucune réalité.
A ce vocable, je préfère celui de partenariat.
C’est dans un rapport d’égalité, conscients de leurs richesses respectives que Français et Africains doivent coopérer.
Cette relation, j’ai toujours veillé à la garder intacte et à la soutenir lorsque j’étais Ministre de la coopération en 1994 et 1995.
Professeur de médecine, j’ai souhaité que des médecins de mon service partent opérer dans les différents continents, qu’il s’agisse de l’Afrique ou de l’Asie où je suis chef de service à l’East Hospital de Shanghaï.
C’est en se confrontant à d’autres cultures, en partageant des expériences différentes que la France pourra venir véritablement en aide aux pays en développement.
Plutôt que d’injecter de l’argent, il faut replacer l’homme au cœur de ce dialogue entre la France et l’outre-mer.
La confiance que vous m’accordez en m’accueillant parmi vous me touche profondément et soyez assurés que j’aurai à cœur, à travers nos différents travaux, de continuer à consolider les liens que Richelieu en son temps avait commencé à tisser.


Professeur Bernard Debré
Ancien Ministre 
Député de Paris


LA REALITE LEGIONNAIRE

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ET LA MANIERE DONT CETTE REALITE EST REPRESENTEE

Je suis toujours très amusé de lire les commentaires qui peuvent être faits à destination du grand public sur les sujets de fonds qui concernent la Légion. Ils trahissent non seulement une méconnaissance de notre communauté, mais surtout une appréciation totalement décalée de notre savoir-être collectif…

Je lis souvent que notre institution est archaïque dans son fonctionnement et rétive à toute forme de changement. Le commandement ne serait en place que pour y entretenir l’immobilisme ; les réformes ne seraient mises en chantier que sous la pression exercée par les observateurs extérieurs. Nous nous contenterions de subir et d’être en réaction…

La réalité est bien sûr tout autre. La Légion n’a pas traversé cent quatre-vingt années sans évoluer ; elle n’aurait pas survécu ! Et si elle a su bouger, c’est parce que ses chefs successifs ont toujours eu la volonté d’adapter son mode de vie aux évolutions de la société et aux aspirations des hommes qui la composent.

Nombreux sont ceux qui semblent s’approprier la paternité des réformes en cours. Il faut rappeler une vérité très simple : dans le milieu militaire, les décisions sont le fait des chefs. Quand de nouvelles directives ou de nouvelles règles sont édictées, c’est parce qu’une autorité et son état-major ont identifié un besoin, analysé des solutions et formulé des ordres. Et Dieu merci la Légion ne manque ni de matière grise ni de sens des responsabilités pour piloter le changement.

La réalité sociale de notre communauté est trop souvent présentée de façon déformée et réductrice : les légionnaires y sont considérés comme des « objets sociaux », assimilés à la simple somme de leurs droits individuels.

Pour nous, un légionnaire est un être de chair. Sa fonction de combattant est sa raison d’être. Son savoir-être se détermine en termes de droits, mais aussi de devoirs, de choix personnels et de règles de vie collectives qui fondent la cohésion et l’esprit de corps de notre institution. Son quotidien n’est pas simplement fait de contraintes ; il repose sur de nombreux autres « ingrédients : la seconde chance, le choix assumé de l’effort et de la difficulté, le dépassement de soi, la fierté, la solidarité…

Les hommes qui composent la famille légionnaire méritent qu’on les considère dans cette dimension beaucoup plus globale… et beaucoup plus valorisante.

Je note enfin avec un certain agacement l’usage discrétionnaire qui est fait du mot discrétionnaire. Il y a des termes consacrés que l’on emploie quand on veut dénigrer : le mot discrétionnaire est de ceux-là. Il suffit de le prononcer ou de l’écrire pour fermer un débat. Qualifier de telle manière une attribution de commandement fixée par la loi, par un règlement ou par une lettre de commandement n’est pas admissible. A ce compte, le moindre ordre peut recevoir ce qualificatif…

Un brin de discernement permettrait sans doute de réserver ce terme aux cas (heureusement très rares) d’excès de pouvoir tels qu’ils sont qualifiés par les textes.

Nous devons être convaincus, active et anciens, que ces distorsions entre notre réalité et la manière dont elle est parfois présentée doivent être inlassablement corrigées pour renvoyer une image vraie de notre communauté.

Général de brigade Alain BOUQUIN


Journée nationale d'hommage aux harkis et aux autres membres des forces supplétives

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Intervention de M. Hubert Falco

 

Secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants le 25 septembre 2010

 

Messieurs les Présidents d'association, Messieurs les Officiers généraux, Mesdames, Messieurs les Harkis,
Mesdames, Messieurs,
   

    Il est des moments cruels, dans la vie des hommes, où se lèvent et se déchaînent les vents de l'Histoire.


Ils fondent alors sur eux et emportent tout à leur passage.
    Rien ne leur résiste : ni les êtres aimés, ni les paysages de l'enfance, ni les anciennes amitiés, ni la grâce d'une terre qui les a vus naître, qui les a portés et qu'ils ne reverront plus.


    Chaque année, le 5 décembre, au monument du quai Branly, à Paris, la République s’incline devant la mémoire des combattants morts pour la France en associant à cet hommage les victimes civiles et les disparus. Les Harkis y ont toute leur place. Mais pour la 10ème fois, ici aux Invalides et partout en France devant les monuments aux morts, chaque 25 septembre, la République rend un hommage national spécifique aux Harkis et aux autres membres des forces supplétives.


    Cet hommage c’est d’abord celui que la Nation rend à chacun de ces Français qui ont fait le choix de la fidélité à la France quoi qu’il en coûte, en prenant les armes pour elle, et en les rendant pour elle, aux heures tragiques.
Pour chaque harki, ce choix, qui fut un choix de combattant, a transformé sa vie en destin. Ni le bruit des armes ni le vacarme de la guerre ne peuvent faire taire les paroles qu'il prononce alors. Parce que sa voix est celle d'un homme libre, un homme debout. Il a tout perdu. Il a tout quitté. Mais jamais il n'a fléchi. Jamais, il n'a renoncé. Il a conservé pour lui son orgueil et sa fierté. Il a porté très haut son honneur.


    Harkis de France, anciens des forces supplétives, vous qui avez placé la fidélité et le devoir au-dessus de tout, vous qui avez servi la France par votre engagement et par le sang de vos frères, votre destin est notre Histoire !


    Et si aujourd'hui, partout dans le pays, la Nation tout entière se recueille et vous témoigne sa reconnaissance, c'est, une nouvelle fois, pour vous dire : vous êtes l'honneur de la France !  


    Ici, à Paris, dans cette cour d'honneur des Invalides, des générations entières de soldats se sont succédées les unes aux autres. Dragons de Louis XIV, soldats de l'An II, grognards de l'Empereur, Poilus de la Grande Guerre, Français Libres de la 2° Guerre mondiale : siècle après siècle, tous sont venus ici recevoir l'hommage de la Nation.


    Tous le méritaient. Leur bravoure, leur engagement, leur héroïsme forçaient l'admiration de tous.
Nous honorons, aujourd'hui, votre bravoure, votre engagement, l'héroïsme qui a été le vôtre. Vous avez pris place dans la longue suite des femmes et des hommes qui ont fait notre pays.
Mais ce que nous honorons, par-dessus tout, c'est votre fidélité à la France.


    Français, vous l'êtes plus qu'aucun autre Français. Car vous avez aimé la France jusqu'à avoir tout quitté pour elle.


Vous avez aimé la France comme rarement au monde une patrie a été aimée.

 
    Il faut le dire : la France n’a pas toujours pris la mesure des sacrifices que vous aviez consentis pour elle.


Je pense, avec tristesse et douleur, aux milliers de harkis, restés en Algérie, sans armes et seuls face à leurs bourreaux. Quand la guerre a pris fin, ce ne fut pas pour eux un jour de paix. Mais un jour de mort. Ils avaient placé leur confiance dans les accords d'Evian, qui leur assuraient la protection et la sécurité dans une Algérie indépendante. Désarmés conformément à ces accords, ils furent victimes de représailles aveugles, sanglantes et ignobles pendant des mois. Trop peu purent trouver asile dans les bases de notre armée en repli. Trop peu purent gagner une métropole qui leur était inconnue. Cela reste l'une des tragédies les plus éprouvantes de notre histoire nationale. Longtemps, on a passé sous silence le sacrifice de ces hommes-là. Le temps est venu : ces hommes, dont le seul crime fut de servir le pays qu'ils aimaient, ont droit à prendre pleinement place dans notre mémoire nationale. C’est le sens de cette Journée nationale.


    Aujourd'hui, dans ce haut-lieu de l'histoire de nos Armées, là où depuis des siècles la France soigne les blessures de ses soldats et honore le souvenir de ses morts, nous nous inclinons, avec respect, devant la mémoire des harkis tués, ceux qui sont morts au combat pour la France, et ceux qui ont été assassinés dans ces circonstances terribles, au mépris de toutes les lois humaines.


    Aujourd'hui, je veux également rendre hommage à l'action des nombreux officiers français qui tendirent une main fraternelle aux harkis menacés dans la confusion qui régnait sur place dans les mois qui suivirent le cessez-le-feu. Ils firent tout ce qui était en leur pouvoir pour arracher les harkis à leur sort et organiser leur rapatriement en France. Ces officiers ont obéi à ce que leur dictait leur conscience. Ils ont obéi à ce sentiment magnifique inscrit à la devise de notre République : la fraternité. Rien ne peut détruire la fraternité née dans les armes. Officiers, ils avaient commandé les harkis pendant la guerre. Une fois la guerre finie, ils se sentaient encore responsables d'eux. Voilà ce qu'être officier français veut dire. Voilà ce qu'être un homme tout simplement veut dire : assumer ses responsabilités jusqu'au bout. Et au-delà même encore. Aujourd'hui, les officiers qui ont organisé, d'une manière ou d'une autre, le sauvetage de leurs harkis méritent notre respect, notre estime, notre reconnaissance. Ils sont l'honneur de l'Armée française. Ils sont l'honneur de la France.


    Les harkis qui trouvèrent refuge en métropole durent faire face au déracinement et à tout ce qu'il engendre comme malheurs. Je sais combien un homme a besoin de ses racines. Non pas seulement pour vivre. Mais pour vivre bien, pour vivre heureux. Bien sûr, on peut s'établir ailleurs, y nouer de nouvelles amitiés, construire une famille et suivre sa vie. Mais le temps vient, où les paysages de l'enfance, l'accent si particulier de ceux de son village, le soleil se couchant sur le bleu de la Méditerranée ou le vent balayant, au loin, le djebel : tout cela vient à manquer.


    Et l'on éprouve une douleur poignante. Elle vous prend au coeur et gagne toute l'âme. Rien ne peut apaiser pareille blessure. L'arrivée des harkis en France fut une dure et rude épreuve. Les noms des camps de transit du Larzac et de Bourg-Lastic, de Risevaltes et de Sainte-Livrade, de Saint-Maurice-l'Ardoie et de Lascours, de La Rye et de Bias, tous ces noms ne se sont pas effacés des mémoires. Ils restent gravés dans l'esprit de chacun. Car ils sont le symbole des drames que les Harkis ont vécus et qu'ils ont éprouvés. N’oublions pas cette histoire-là. Non pas pour vivre dans le passé, quand c'est l'avenir qui nous appelle, mais parce que toute souffrance humaine mérite le respect. Toute souffrance humaine est riche d'enseignements. Les harkis ont beaucoup à nous apprendre.


    La guerre la plus terrible, la guerre civile, a broyé les habitants de ce qui étaient alors les départements français d’Algérie en même temps qu’elle déchirait notre pays tout entier. Cette guerre a fait d’innombrables victimes et les plaies qu’elle a ouvertes ne sont pas toutes refermées. Celles qui sont inscrites dans la mémoire des harkis et de leurs enfants saignent encore. Pour cicatriser, toutes ces mémoires blessées, celle des harkis et d’autres, ont besoin de vérité historique et d’un travail de recueil de mémoire sincère, objectif et exhaustif, qui fasse leur juste place à toutes les mémoires de ce conflit et de cette terre d’Algérie. J’installerai le 19 octobre prochain aux Invalides la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie. Cette fondation a vocation à contribuer puissamment à ce travail de mémoire et d’Histoire pour mieux comprendre et ne pas oublier.


    Aujourd'hui, partout en France, au pied des monuments aux morts qui témoignent de notre histoire terrible, la République honore les harkis et les membres des forces supplétives. Des maires, des parlementaires, des préfets remettent aux harkis les hautes distinctions que leur valent leur parcours et leurs mérites. Ce sont autant de témoignages de reconnaissance de la Nation à ceux qui l'ont servie.


    Ici, dans la cour d'honneur des Invalides, nous honorons cinq d'entre eux. Renée Courdesses, Abdelmajid Lalem, Mohamed Noureddine, Rabah Larab et Mohamed Sadaoui incarnent, à eux seuls, la diversité des harkas. Leurs itinéraires sont différents. L'une a servi comme infirmière, tandis que d'autres obtenaient, les armes à la main, la médaille militaire. Tous ont fait preuve d'une valeur exceptionnelle. Tous se sont distingués en Algérie par leurs services et leur bravoure. Tous ont mérité de la patrie. Une fois la guerre finie, ils ne se sont pas arrêtés au bord du chemin. Tous se sont dépensés, sans compter, dans leur vie professionnelle, le service de l'Etat, de collectivités et dans la vie associative et syndicale. Si vous voulez trouver en France des Français qui honorent le beau nom de citoyens, des Français qui ont consacré toute leur vie et toute leur énergie à servir la France et leurs compatriotes, des Français qui ont toujours pensé aux autres avant de penser à eux, si vous cherchez des Français d'une telle qualité, ils sont devant vous aujourd'hui. Ils sont cinq. Ce sont des harkis. Et ils sont, pour tous les Français, des exemples et des modèles. Ils portent ces valeurs humaines que chaque harki porte en lui : le courage face à l'adversité, le sens du service et du devoir, la générosité de l'âme et du coeur. Et ces valeurs-là, qui étaient déjà précieuses, il y a cinquante ans, dans ces années terribles, ces années du déchirement, elles n'ont rien perdu de leur actualité. La France de 2010 a toujours besoin de courage, de femmes et d'hommes dévoués au bien public, et de fraternité. La France de 2010 a, plus que jamais besoin, des harkis. Elle a besoin de leur exemple. Elle a besoin de leur valeur. Elle a besoin de leur voix si singulière dans notre histoire.

Honneur aux harkis, honneur aux membres des forces supplétives.


Projet de loi de finances pour 2011 édito du SEDAC.

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Fondée il y a 90 ans, au lendemain de la première guerre mondiale et rattachée au ministère de la Défense depuis 1999, l’administration des anciens combattants sut, dès sa création, apporter des réponses aux conséquences de la tragédie qui venait de s’abattre sur le pays et sur l’Europe. Mon illustre prédécesseur, André Maginot, le premier ministre en charge des anciens combattants, dut alors tout inventer : la prise en charge des centaines de milliers de blessés et d’invalides, la création et l’entretien de nécropoles nationales, la mise en place d’un système de pensions et d’un droit à réparation spécifiques, etc.

Ces deux missions fondamentales : témoigner de la solidarité nationale à ceux qui ont servi leur patrie par les armes et perpétuer le souvenir de ceux qui lui ont sacrifié leur vie demeurent et se renouvellent : le budget des anciens combattants est toujours un grand budget social de l’État. Il contribue également à perpétuer le souvenir, adaptant les formes et les moyens des commémorations à notre temps et à l’exigence de transmission des valeurs républicaines et de l’esprit de défense aux jeunes générations.

Les orientations budgétaires 2010 répondent pleinement à ces missions et déterminent une nouvelle trajectoire triennale 2011-2013. Dans un contexte économique inédit, marqué par l’absolue nécessité de rétablir les finances de l’État, la Nation préserve intégralement les droits et avantages de ceux qui l’ont servie.


Nous maintenons, tout d’abord intégralement, les droits à réparation des anciens combattants. Nous assurons, en particulier, à hauteur de 27,91 M€, le financement de l’extension en année pleine de la progression de 41 à 43 points de l’indice de la retraite du combattant, tout en garantissant l’application du rapport constant. L’abondement aux rentes mutualistes progresse de 8 M€.


En 2011, la réforme de l’administration du monde combattant sera menée à son terme : la fermeture des dernières directions interdépartementales et interrégionales verra le transfert complet de la gestion des dossiers de pensions militaires d’invalidité, de soins médicaux gratuits et d’appareillage vers les services départementaux de l’ONACVG. L’administration du monde combattant gagne en efficacité sans rien perdre en proximité et en souci d’un examen personnalisé des demandes.


Suite à la décision du Conseil constitutionnel du 28 mai 2010, une disposition législative autorisant la décristallisation complète des pensions est inscrite dans le présent projet de loi de finances : elle aligne le montant des pensions versées aux anciens combattants issus de pays autrefois sous souveraineté française sur celui de nos ressortissants nationaux.


Ce budget permet également de prendre en charge les conséquences sanitaires des essais nucléaires français.


Nous poursuivons également notre effort sur la rénovation de nos nécropoles et de nos sépultures de guerre. Un montant de 1,5 M€ abonde les crédits existants, portant à 15 M€ le budget triennal qui lui est consacré. Il s’agit d’accélérer notamment la réalisation du programme de rénovation afin d’être, en 2014, au rendez-vous du centenaire de la première guerre mondiale.


L’année 2011 verra également le début des travaux de la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de la Tunisie. Reconnue d’utilité publique par le décret du 3 août 2010, elle contribuera à la connaissance des conflits qui se sont déroulés en Afrique du Nord de 1952 à 1962. Son installation sera effective à la fin de l’année 2010.


Enfin, nous prendrons en 2011 la mesure exacte des évolutions qui touchent aux engagements militaires de la France. Si, par le passé, les conflits se déroulaient sur le territoire national ou sur des territoires placés sous souveraineté française, la forme-même de notre participation à la guerre a changé : c’est sous mandat international et sur des théâtres d’opération extérieure que nos soldats servent de plus en plus leur pays. C’est au Liban, en Afghanistan et partout dans le monde où la présence de la France est requise que la nouvelle génération du feu accomplit son devoir. Un projet de décret est examiné en Conseil d’État : il prend en compte la spécificité des missions d’interposition ou de maintien de la paix afin que les « Opex » bénéficient de la juste reconnaissance de la Nation au travers de la carte du combattant.

Mémoire et solidarité, selon la belle devise de l’ONACVG, mais également promotion des valeurs républicaines et du lien entre l’Armée et la Nation.

Cette seconde vocation s’illustrera, tout particulièrement en 2011, à travers la nouvelle approche de la Journée d’appel et de préparation à la défense (JAPD) que nous avons définie avec nos partenaires. Rebaptisée « Journée défense et citoyenneté » (JDC), elle est recentrée sur sa mission première : sensibiliser les jeunes Français aux nouveaux enjeux de la défense et de la sécurité. Tout en renforçant la détection et l’accompagnement des jeunes en difficulté et en participant pleinement au « Plan Santé des jeunes », elle met en oeuvre une pédagogie plus interactive.


Enfin, nous poursuivons la montée en puissance de notre réserve opérationnelle : la dotation financière est maintenue au niveau très élevé de 2010 en vue d’atteindre un effectif de 37 270 réservistes à la fin de l’année 2011.

Un meilleur service rendu aux anciens combattants, une reconnaissance plus juste et plus effective de leurs sacrifices, une mémoire de nos conflits mieux partagée et respectée, un lien renforcé entre la Nation et son armée : voilà les grandes lignes qui inspirent le projet de budget que nous présentons au Parlement.

Hubert Falco

British army reject earns France's highest military honour 210110

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Thursday 21 January 2010

Veteran soldier Alex Rowe awarded Légion d'honneur after fighting Taliban in Afghanistan

 

 Alex Rowe was rejected by the British army in 1987. He later joined the French Foreign Legion. Photograph: SWNS

A soldier who joined the French Foreign Legion after he was rejected by the British army on medical grounds is in line to be received into the Légion d'honneur for his bravery.

Alex Rowe, from Gloucestershire, was turned away by British recruiters as a teenager because he had a detached retina but, determined to follow a military career he signed up for the Légion étrangère ,which accepts troops from any country.

Now 43, Rowe has served in the Gulf, the former Yugoslavia and has just returned from Afghanistan, where he earned his award after fierce fighting against the Taliban.

His mother, Jennifer, from Rodborough, near Stroud, revealed that Rowe is to be received into the Légion d'honneur, the order established by Napoleon to recognise extraordinary service by military personnel and civilians.

"I'm incredibly proud of Alex, as I am of all my sons. He was devastated when he was told he wouldn't be allowed to join the army. It was his lifelong ambition and suddenly it was taken away from him.

"He spent two years thinking about joining the French Foreign Legion and joined with my blessing at 20. He absolutely loves it and does what he was born to do. He's incredibly brave, so much so that he can probably be considered bordering on stupid."

Rowe, whose twin brother Mark serves with the Royal Engineers, quickly rose through the ranks despite not initially speaking a word of French.

"I learned French the hard way," he once said. "I could ask for a campsite and a hotel but it wasn't much use. Every time I spoke English or made a mistake in French, I got a thick ear."

Recruits to the French foreign legion, which was formed in 1831, endure a gruelling 30 days of training at the legion's "farm" in the Pyrenees.

Despite his history of visual problems, Rowe was first made a sniper and was known as a top marksman.

He was previously awarded for bravery while serving in Sarajevo after braving sniper fire to run across a city plaza and shield a mother and daughter from a hail of bullets. In all, his mother said he had already received four awards for bravery.

In Afghanistan he has been fighting alongside Britons, dozens of Russians, and others from as far as Algeria and China. He was involved in a gunbattle recently in which 10 comrades were gunned down.

"We got hit from 360 degrees," Rowe said. "Two of the Americans we were with were hit by bullets – one in the back plate, two bullets in the helmet and one in the hand."

Rowe - whose other brother Jeremy, 34, is a merchant banker in London - recently returned home to Nimes, France, where he lives with Elyzabeth and son Brandon, 16 and step-daughter Jessica, 17.

His family are set to visit France in the summer to watch as Rowe becomes a member of the Légion d'honneur.

Steven Morris


ADIEU DIEGO... ?

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Quelques jours en juillet m’ont permis de « marcher sur mes traces »  et de revoir ces lieux où le caporal GERVAIS séjourna de 1968 à 1970 ; pas un retour nostalgique, non, une envie tenace de me replonger dans ce passé qui conditionne une vie de légionnaire.

Ce mini reportage, illustré, permettra aux anciens du 3, je l’espère tout au moins, de sentir l’émotion qui gagne à chaque pas ; le point final de ce parcours, se situe à NOSY KOMBA, une île proche de NOSY BE, où se trouve le cimetière français, que la 3e  compagnie du grand 3 avait remis en état en juillet 1968 ; j’y étais bien sur, sous les ordres du capitaine DELEUZE, commandant de compagnie et du colonel LETESTU, chef de corps.

Rejoignez-moi, après avoir revu la baie et l’île sacrée, passons par la 3e compagnie.

 
 

Une vue aérienne, la route de TANAMBAO, qui longe les cimetières, l’embranchement sur la gauche, qui mène à la 3, mais avant, une halte au cimetière français, où reposent quelques anciens d’active et retraités.
Quel plus beau jour que le 14 juillet pour rendre hommage ? D’autant plus que le consul de France à DIEGO avait refusé de recevoir les « français » de passage, donc moi-même, estimant qu’il avait autre chose à faire …sic. Le cimetière est bien entretenu, une gerbe déposée, puis la 3.

 
 
Un accueil par le colonel X, gendarme, chef du groupement qui a remplacé la Légion ; il est particulièrement fier de me montrer l’ordre de bataille de tous les officiers qui ont commandé, de 1952 à nos jours ; aux français succèdent des patronymes malgaches, mais il y a un hic : que des noms de… gendarmes ; pas grave, je lui raconte rapidement l’histoire de la 3, et il me prête un officier pour la visite.

Le quartier est bien entretenu, et de l’ancien quartier subsiste le bâtiment PC.
 
Le mat des couleurs, triste sans rassemblement, l’ombre des capitaines DELEUZE et GUILLOT, le bureau comptable…
 

 
 

Continuons ; des bâtiments des sections, ruines, même chose pour pratiquement tout l’ancien quartier.


Les chefs de sections rodent toujours dans ce secteur, lieutenant de RAFFIN, adjudant-chef PARZANY, lieutenant HILY, lieutenant ETIENNE-GERMAN, lieutenant DUFOUR et ses panthères…

Un peu plus bas, tiens, l’ancienne popote cadres est non seulement en état, mais hélas, d'un grand calme.

 
 

Un passage obligé, les hangars autos, évocateurs des mémorables « bals doudous ».


Quelques carcasses de véhicules, pas de comptoir à kapoks three horses beer…. mais toujours cette lancinante mélopée des tam-tams qui nous faisaient avancer comme des zébus.

Au revoir la 3.

 
 

Un passage en ville, que reste-t-il des autres compagnies ?


Avant la rue COLBERT, une enseigne attire…. un bar restaurant.

A priori rien de spécial. Mais oui, autrefois le SAIGONNAIS ! Ho, L’adjudant-chef POHL, retraité l’exploitait et recevait avec bienveillance cette nouvelle race de légionnaire ; une pensée pour lui, dont 2 fils ont fait moultes années à la Légion.

Halte rue COLBERT, obligatoire.


Nul besoin de commentaires, mais il n’y a plus les vendeuses de brochettes de zébus, évolution et tourisme.

 
 
La C.C.A.S., hélas, pas possible de photographier, quartier en excellent état, abritant l’état major malgache ; sur le palier du 1er étage, un officier supérieur contemple la rue et la place ; non, ce n’est plus le même. Direction la C.B., plutôt la Caravelle.

Vue imprenable, toujours un mess utilisé pour les grandes occasions, le quartier lui-même, sans intérêt, pas d’activité.


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Comment passer par DIEGO, sans une courte traversée ?

 

Objectif : CAP DIEGO.
 
 
Le CID, stages et pelotons, est devenu un centre d’entrainement pour les commandos marines ; de l’ancien quartier, surtout des ruines, le village a retrouvé sa torpeur des années 50, avant l’arrivée.
 
Le débarcadère.

 La route jusqu’à l’entrée.
 
  

Un calme impressionnant, mais où est passé l’adjudant SCHLOTTIG ?

Je me trompe d’époque, pas de doute.

 

 
 La aussi, inoubliable, un parcours.

Je n’ai pas refait le parcours, évident, les os n’ont plus la même résistance, et puis, il manque la motivation, le lieutenant GOUACHON qui s’amusait à nous faire des démonstrations…
 
 Donc, un passage vers le bâtiment peloton.plus rien, hélas, mais en fermant les yeux, tout se met en place : MARINI, REICH, JOURDAN…nos instructeurs P.E.G., ah la là…
La visite continue, halte au poste de police, plus besoin d’une super tenue...

 
 Boutre pour retourner sur DIEGO, salut CAP DIEGO.


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Direction le sympathique village de RAMENA, ORANGEA… occasion d’un déjeuner de langouste et poissons juste sortis de l'eau, une grande bourgade qui n’a rien à voir avec la « notre »,  mais l’odeur, le parfum de nos exploits snipers y flotte toujours.

 
 Hiératiques et fiers, les canons.

Abandonnés, les batiments…


Mes lieutenants, JEAN-RICHARD, KAY, CHASLUS… plus de réglages de l’APXL…
 

 


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