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Légionnaire toujours...

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2010




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 Il faut continuer le périple, avec un passage par SAKARAMY et JOFFREVILLE...

Route en excellent état, et la aussi, occupation de l’escadron par des gendarmes, au moins il y a une présence.
 
  
  
Mais ce vide… dire qu’il y a peu, mon béret non-conforme valsait dans les airs.

 
 Et pour les connaisseurs, juste en face du quartier...


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JOFFREVILE, plus de centre de repos, mais des hôtels de luxe, et la rue centrale, poussiéreuse...
 
 
Il n’a pas été possible d’enlever l’imprenable vue qui nous a ravis lors des repos...

La montagne d’AMBRE, ses lémuriens, site touristique visité...

 
 Les secteurs des TSINGIS, majestueux et insondables, nous y avions accompagné des savants chercheurs en 1969…


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Poursuite de la vadrouille vers NOSY BE, la aussi, tourisme à outrance, hôtels splendides et opérationnels, une pensée pour le 1er REC, l’ile, à cheval, a une autre dimension…

 
 Et point d’orgue de cette visite, l’ile de NOSY kOMBA...
Juillet 1969, juillet 2010…
 
Quelle aventure que la vie...

 
 Juillet 1969, le colonel LETESTU, le consul de France, après les travaux de remise en état...
Juillet 2010, le cimetière est intégré dans le paysage de NOSY KOMBA, la marche est longue pour y arriver, mais nos anciens, dont 4 du 2e RE, savent qu’il y aura toujours un légionnaire pour les saluer.

 
  
 
Yves GALVEZ, ex caporal GERVAIS.

 

A Kinshasa, août 2010.







L'île de Nosy Be.


Les exilés républicains espagnols des Régiments de Marche des Volontaires Étrangers.

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Mémoires, thèses et habilitations

Les exilés républicains espagnols des Régiments de Marche des Volontaires Étrangers. Engagement, présence et formation militaire (janvier 1939-mai 1940)

Los exiliados republicanos españoles de los Regimientos de Marcha de Voluntarios Extranjeros, presencia y formación militar (enero 1939-mayo de 1940)

 
Stéphane Leroy
 
Mémoire de Master Recherche « Monde ibérique et ibéro-américain » préparé à l’Université Nancy-II sous la direction conjointe de Marie-Sol Ortola (département d’espagnol) et de Didier Francfort (département d’histoire). Soutenu le 3 juillet 2007.
 
 
À partir de la fin du mois de janvier 1939, les nombreux républicains espagnols réfugiés en France représentent pour les autorités un poids économique et un danger pour la sécurité intérieure. Les camps de concentration érigés en hâte dans le sud-est et le sud-ouest du pays et destinés à les « héberger » se révèlent vite insuffisants. Tous ceux qui souhaitent rester en France sont alors soumis à des obligations militaires. De nombreux combattants rejoignent ainsi les 21e, 22e et 23e Régiments de Marche des Volontaires Étrangers (RMVE). À la différence des 11e et 12e Régiments Étrangers d’Infanterie, les 3 RMVE sont mis sur pied uniquement pour la durée de la guerre. Les engagés sont donc libérables dès la fin des hostilités. Ils portent le titre officiel « d’Étrangers Volontaires pour la Durée de la Guerre – EVDG –, au titre de la Légion étrangère »1. Ces « régiments temporaires » sont composés de trois bataillons à trois compagnies, ainsi que de diverses compagnies de services : une de commandement2, une hors rang3 une d’accompagnement4, une régimentaire d’engins et une de pionniers5. Chaque bataillon dispose de son propre état-major.

L’objectif de ce travail de Master était de comprendre qui étaient les hommes appartenant aux RMVE, d’éclairer leur engagement, ce qu’ils ont apporté aux régiments et, dans une moindre mesure, leur vécu. Deux types de sources ont été utilisés. Le matériau principal est constitué de listes d’engagement originales des RMVE et de circulaires administratives. Celles-ci sont conservées au Centre de Documentation Historique de la Légion étrangère (CDHLE), Quartier Viénot, à Aubagne. Consultables depuis une dizaine d’années, elles sont riches d’informations. Leur étude a été complétée par celle du fonds du Service Historique de la Défense (SHD) à Vincennes, qui recense surtout des documents administratifs.

L’analyse a été menée en trois moments : les conditions de l’incorporation, l’étude des listes d’engagement et la formation militaire.

 

Les conditions de l’incorporation

L’incorporation des Espagnols dans ces régiments répond à un double besoin. Dans la perspective d'une guerre contre l'Allemagne, les autorités françaises veulent d’abord régler le problème de la surpopulation des camps. Ensuite, conscientes qu’elles disposent de combattants aguerris qu’elles peuvent utiliser selon leurs besoins, elles aimeraient mettre à profit leur expérience militaire. Selon le colonel Morel6, il aurait été possible de former deux divisions autonomes exclusivement espagnoles, ce qui aurait représenté un apport qualitatif et quantitatif non négligeable. Les Espagnols le désiraient indéniablement, mais, comme le remarque le jeune lieutenant à la Légion Jean-Pierre Hallo, leur réputation pâtit de la propagande franquiste, ce qui peut expliquer que leur souhait n’ait pas abouti7. Dès avant 1939, cette réputation n’était déjà guère excellente au sein de la Légion, où les Espagnols étaient peu nombreux. Mais après la guerre civile, ils sont typiquement perçus comme des agents communistes et anarchistes visant à semer le trouble. Par conséquent, le contingent espagnol est limité à 4 000 engagements au total et à un quota de 14 % par unité8. Néanmoins, cette limite est abandonnée à l’été 1939 face à l’afflux de plus en plus important de candidats espagnols à la Légion9. Malgré les réticences des uns et des autres, les exilés gagnent progressivement le respect de leurs chefs, dont certains pensent que « bien encadrés, ces engagés fourniraient de bon combattants 10». Ils seront par la suite appréciés à leur juste valeur, pour leurs qualités de soldats et leur courage. Les témoignages de leurs supérieurs abondent en ce sens.

Pourtant, début 1939, las de la guerre, de nombreux Espagnols hésitent à s’engager. Pour les inciter à signer, la France forme les RMVE sans clairement leur expliciter qu’ils servent dans la Légion à laquelle beaucoup sont hostiles11. En outre, il est préconisé que si les « ex-miliciens » s’engageaient, ils devraient être isolés12. Il n’est cependant pas précisé quelles sont les conditions de cet « isolement ».

 

Analyse des listes d’engagement

Les documents du CDHLE, que ce travail a commencé à recenser, forment le corpus principal de l’étude. Il s’agit du seul fonds où l’on trouve des listes d’engagement nominatives, qui ont permis une étude prosopographique13 inédite. Elles sont réparties entre sept cartons, dont trois pour le 22e régiment, mais les listes les plus complètes concernent certaines unités des 21e et 22e régiments. Ce fonds regroupe également de nombreuses circulaires et notes de service, qui renseignent sur l’activité et la vie des régiments de marche. Il ne recense malheureusement pas tous les registres d’incorporation des RMVE, dont certains ont pu être égarés, et d’autres détruits à la suite de la campagne de France afin d’éviter que les antifascistes ne soient renvoyés dans leur pays en cas de capture. Ainsi, dans l'état actuel des recherches, il est impossible de reconstituer l’ensemble des effectifs des régiments de marche. Devant le nombre néanmoins conséquent de documents à dépouiller et afin d’avoir un panel d’étude varié, l’analyse s’est concentrée sur un échantillon qui illustre la diversité des informations recueillies. 

Malgré les problèmes rencontrés et les limites des documents, les renseignements recueillis ont permis de réaliser plusieurs séries d’études nouvelles et de dessiner les principales caractéristiques des engagés espagnols. Nous connaissons systématiquement leurs noms, prénoms, dates et lieux de naissance, dates et âges d’engagement, ainsi que leurs professions. Si le chercheur peut révéler les noms et prénoms, il ne peut divulguer les dates de naissance, cette condition visant à protéger l’anonymat des légionnaires. 

Une des premières tâches a été d’isoler les natifs espagnols. Certains se réclament de la nationalité espagnole mais sont nés en France ou dans d’autres pays. Le recensement du nombre total d’Espagnols, commencé en Master, est toujours en cours. Mais selon un document d’archive non daté, environ 13 340 hommes souscrivent un contrat pour les RMVE en 1939, la plupart après la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne le 3 septembre14. Les Italiens y sont majoritaires, avec 18 %. Suivent les Espagnols avec 17 % et les Polonais avec 15 %. Ces nationalités sont représentatives des événements politiques européens de l’entre-deux-guerres et de la fuite des opposants politiques devant le fascisme et les annexions allemandes.

Les dates d’engagement relevées sont éparses. Elles s’étendent d’octobre 1939 à juin 1940, soit après la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne : 18 et 28 octobre ; du 13 au 19 novembre 1939 inclus ; 1er février, 5 mars, 22 et 26 mai, 2 juin 1940. Ces dates montrent que le recrutement était permanent et a perduré jusqu’à la veille de la capitulation française. Il est donc raisonnable de penser qu’il nous manque des dates d’engagement.

Associées aux dates de naissance, les dates d’engagement permettent de calculer l’âge au moment de la signature du contrat. Celui-ci varie de 18 à 44 ans. La moyenne se situe entre 25 et 30 ans. Au vu de leur âge, la majorité des Espagnols des RMVE a exercé un métier avant de s’engager, comme en témoignent les professions déclarées. Il s’agit d’emplois humbles, manuels pour la plupart : chauffeur, mécanicien chauffeur, agriculteur, cultivateur, ouvrier, manœuvre et commerçant sont les plus récurrents.

D’autres données permettent de brosser un portrait plus complet de certains Espagnols : « postes » occupés, rapport à la « langue française », « expériences militaires », Espagnols ayant pris part à la guerre civile, identification des réfugiés venant des camps, et volontaires inhumés dans divers cimetières français.

Dans un souci d’efficacité et d’économie de temps de formation, la Légion exploite au maximum l’expérience des engagés. Certains occupent donc un poste lié au métier qu’ils exerçaient dans le civil.

Certains Espagnols sont identifiés comme venant des camps d’internement, Gurs et Argelès principalement. Une interrogation se dégage : pourquoi seulement une vingtaine d’Espagnols apparaissent-ils dans ce cas ? Cela signifie-t-il que la majeure partie l’a occulté lors de l’engagement ?

Un autre critère d’étude, le rapport des engagés à la langue française, est également intéressant à prendre en compte. Il ressort que la majeure partie d’entre eux semble parler français. Cependant, il est pour le moment impossible de déterminer leurs compétences en langue, ni les conditions d’apprentissage. Des « cours de français » ou « de langue française » sont par ailleurs prévus dans l’instruction du premier mois15

On peut également retrouver les soldats de métier et les « expériences militaires » antérieures des engagés. Les documents recensent quelques marins, mais surtout des fantassins, et font parfois état du temps passé sous les drapeaux. La mention la plus intéressante est sans conteste « service militaire et Guerre d’Espagne », qui concerne trois volontaires. Une question subsiste : pourquoi cette dernière précision n’est-elle mentionnée que pour trois hommes ? La plupart ont-ils dissimulé leur participation au conflit ? Ce type de données figure également sur d’autres listes actuellement à l’étude. Par ailleurs, le passé militaire des Espagnols permet au commandement français de résoudre un problème d'encadrement. D’après l’historique du Général Brothier, leur « expérience sur le tas 16» permet en effet de former des caporaux dans des pelotons accélérés.

Le dernier élément recueilli concerne les Espagnols tombés pendant la campagne de France et inhumés dans des cimetières français. Des noms à consonance espagnole apparaissent par ailleurs sur les listes de tombes de cimetières. L'absence de précision de nationalité et de matricule complique cependant leur identification.

 

La formation militaire des Volontaires étrangers

Enfin, les documents du CDHLE donnent un premier aperçu de la formation que le commandement militaire souhaitait dispenser aux volontaires des régiments de marche. S’ils fournissent les détails de l’organisation prévisionnelle, aucun ne précise cependant jusqu’à quel point celle-ci a été appliquée, ni la date précise du début de l’entraînement.

Le camp de Barcarès, duquel on a au préalable évacué les civils espagnols, sert de camp d’instruction. Les volontaires trouvent alors un lieu insalubre qui va être remis en état par le Génie. L’historique du Général Brothier fait état des carences en sous-officiers, ciment indispensable de la troupe. Il souligne que « les cadres de l’ancienne armée républicaine espagnole étant encore mal connus, l’essentiel fut donc fourni par des sous-officiers d’active provenant des Écoles et centres mobilisateurs dissous 17». Comme nous l’avons précédemment vu, les Espagnols vont cependant fournir le quota nécessaire de caporaux.

La formation militaire initiale commence par une période probatoire de trois mois. Les textes montrent la volonté d’une progressive évolution. Parmi les divers exercices, il était notamment prévu une instruction individuelle du fantassin le premier mois – montage et démontage du fusil, utilisation du terrain... –, une instruction en groupes de combat et des spécialisations – mitrailleurs, transmissions, pionniers – le deuxième. Faute d’équipement, l’instruction du premier mois n’a pu cependant être effectuée dans son intégralité18. Enfin, la dernière période devait aboutir à la création des régiments. Les marches figurent également en bonne place dans ce programme, l’armée française se déplaçant encore majoritairement à pied. L’itinéraire à suivre est parfois détaillé19

Après ces trois mois au Barcarès, les régiments embarquent pour un séjour d’aguerrissement au camp du Larzac, qui a pour objectif de diversifier l’instruction. Les bulletins de l’amicale des anciens du 22e régiment consultés au CDHLE fournissent des détails intéressants pour cette période20. Ce régiment arrive au Larzac le 18 avril 1940, relevant le 21e qui retourne au Barcarès. L’instruction est répartie selon quatre axes principaux : tirs, travaux de campagne, exercices de combat, exercices de nuit. Les groupes de combat en profitent pour consolider les acquis et les mettre en pratique sur le terrain.

Si ces différents programmes ou notes de service nous en apprennent un peu plus sur le type d’entraînement suivi par les volontaires étrangers, ils ne donnent pas de précisions sur les comportements humains. Un document du SHD précise néanmoins que seuls « des Espagnols qui avaient combattu chez eux 21» savaient utiliser les grenades à main et obus Viven-Bessières22. Le 22e rentre rapidement au Barcarès, le 30 avril 1940. L’ombre des combats se profile.

En conclusion, les divers renseignements recueillis jusqu’à présent permettent d’approfondir nos connaissances sur les Espagnols engagés en 1939-1940 – même s’il reste encore bien des zones d’ombre. Les noms et prénoms permettent une première identification. À l’avenir, il conviendra d’identifier précisément les républicains qui ont participé à la Guerre d’Espagne, même s’il est indéniable que ce fut le cas de la majeure partie de ces volontaires. Les professions et postes occupés montrent ce que ces hommes ont pu apporter aux RMVE. Cependant, les informations les plus pertinentes concernent l’expérience militaire. Dans une certaine mesure, elles esquissent une première vision intéressante de l’exploitation du potentiel des Espagnols par la Légion. L’intérêt historiographique du fonds est également renforcé par le fait que la recherche de témoins se fait plus ardue avec le temps.

Malgré cela, ces documents restent à manier avec précaution. Ils apportent beaucoup mais sont limités. Leur étude suppose donc des confrontations avec d’autres fonds, travail envisagé dans la thèse qui prolonge ce Master.

 

  • 1  CDHLE, carton dépôts des RMVE, lettre adressée au chef du Bureau des personnels de la Légion étran (...)
  • 2  Assure la vie quotidienne du régiment et regroupe des spécialistes dans des domaines variés : tran (...)
  • 3  Rattachée à l’état-major du régiment.
  • 4  Équipée d’armes collectives – mitrailleuses, mortiers, canons antichars de 25 mm… Elle était en gé (...)
  • 5  À cette époque, chaque régiment possède des éléments du Génie – pionniers – et des Transmissions – (...)
  • 6  Attaché militaire français en Espagne républicaine.
  • 7  Hallo, Jean-Pierre, Monsieur Légionnaire, l’homme et ses traditions, Limoges, Charles-Lavauzelle, (...)
  • 8  Idem.
  • 9  Ibid.
  • 10  SHAT, 7N2475, EMA, engagements étrangers, EMA1 III, Utilisation des étrangers pour la Défense nati (...)
  • 11  CDHLE, carton dépôts des RMVE, op. cit., pochette « dépôt des RMVE », sous-dossier « encadrement » (...)
  • 12  Idem.
  • 13  Étude des listes.
  • 14  CDHLE, documents non classés dans un carton : « engagements par nationalités au cours de l’année 1 (...)
  • 15  CDHLE, carton 22e RMVE : cartes, rapports, manuscrits divers, actes de décès, activités du régimen (...)
  • 16  CDHLE, carton dépôt des RMVE, op. cit., « historique du général Brothier : les Régiments de Marche (...)
  • 17  Idem.
  • 18  CDHLE, carton 22e RMVE : cartes…, doc. cit., « deuxième mois d’instruction (janvier) », 19 décembr (...)
  • 19  Carton 22e RMVE : carnets manuscrits du commandant Volokoff, combats, diversions, mutations, carne (...)
  • 20  Villiers-Moriamé (lieutenant-colonel), « Historique », in Les Ficelles, bulletin de l’Amicale des (...)
  • 21  SHAT, 34N319, RMVE : 21e (avril-juin 1940), 22e (septembre 1939-septembre 1940), 23e (mai-avril 19 (...)
  • 22  Explosif propulsé au moyen du fusil réglementaire chargé d’une balle à feuillette, ne contenant qu (...)

Opération Tacaud

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L'armée nationale vietnamienne

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Des gardes suisses à Blackwater

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Les crises en Afghanistan depuis le XIXe siècle

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Le soldat aujourd’hui.

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Place dans la Nation.

18 juin 2010.

 

Quelques réflexions à propos du prochain séminaire sur ce thème.

 

Comment et pourquoi le problème se pose.

 

            La deuxième guerre mondiale marque l’apogée d’une situation qui a prévalu tout au long des siècles passés : la Nation s’est forgée par les armes, le soldat a longtemps été « l’ultima ratio regis », les armées constituaient l’ultime garant de l’existence même de la Nation dont la vie ou la mort dépendaient de l’art du stratège et du courage du soldat. Le général vainqueur était honoré, le soldat mort au combat était un héros et non une victime, la guerre décidait du sort de la Patrie.

Bien au-delà de leurs fonctions militaires, de nombreux généraux siégeaient tout naturellement dans les institutions nationales les plus éminentes. La carrière militaire proposait un ascenseur social envié. Le lien entre le soldat et la société était naturel et solide, et la Nation était naturellement proche de son armée sur qui reposait ultimement son destin.

            La guerre froide et la dissuasion nucléaire, dont le service militaire obligatoire constituait, à travers les appelés du contingent, la composante humaine, a ensuite caractérisé le cadre de défense de la France, de l’Europe, et de l’Alliance Atlantique. Le caractère très heureusement resté virtuel de la dissuasion et le face à face inentamé des armées rouge et alliées, s’ajoutant aux derniers soubresauts douloureux des guerres de décolonisation d’Indochine et surtout d’Algérie, ont alors commencé à distendre le lien existentiel entre l’armée et la Nation.

            La fin de la guerre froide et le dégel géopolitique qui s’en est suivi, avec ses conséquences logiques qu’ont été la mise en sommeil du service militaire obligatoire et la professionnalisation de nos forces armées, ont depuis lors largement aggravé cette tendance. De très profonds bouleversements ont accéléré la transformation en profondeur de nos sociétés françaises, européennes et euroatlantiques. La mondialisation de l’économie, les progrès et les crises qu’elle a suscités et continue d’engendrer confortent nos opinions publiques dans l’idée que l’identité nationale n’est désormais plus garantie par le soldat, mais bien plutôt par le chef d’entreprise, et n’est plus symbolisée par l’armée mais par certaines élites de la société civile, que leurs émanations soient des personnalités politiques , syndicales, ou médiatiques, des sportifs, des stars du spectacle, des juges internationaux, ou des chercheurs prix Nobel.

            Parallèlement s’est développé le sentiment que la sécurité, valeur éminemment précieuse, désormais élevée au rang de principe primordial, reposait sur de multiples facteurs, économiques, financiers, juridiques, sociétaux, mais de moins en moins sur la défense armée confiée au soldat.

            Dans cette logique, de nombreuses évolutions sociales convergentes se sont produites, qui ont eu pour conséquence de banaliser la fonction du soldat et surtout de brouiller profondément son image.

Sans idée de chronologie ni de hiérarchie des phénomènes qui ont conduit à cette situation, on peut citer :

- La réticence à utiliser le terme et la notion de guerre en matière de conflits armés. On parle désormais de guerre économique, mais on a mis longtemps à appeler guerre les « évènements d’Algérie » et le pas n’a pas encore été franchi à propos de l’Afghanistan…

- La mise en sommeil de la conscription et du service militaire, et la rapide professionnalisation de nos armées décidées pratiquement sans débat démocratique approfondi.

- Le développement du concept de « soldat de la paix » : maintien de la paix, imposition de la paix, interpositions entre factions. La notion d’ennemi disparait, et donc aussi celle de victoire militaire. La doctrine du zéro mort transforme les pertes, désormais volontaires et non plus subies par des conscrits, en victimes d’accidents liés à une activité choisie.

- L’internationalisation de nos engagements où nos soldats sont perçus au moins autant comme soldats de l’OTAN, de l’Union Européenne, ou des Nations Unies que comme soldats français.

- Le développement de sociétés militaires privées de plus en plus lourdement équipées de matériels de guerre, qui remplissent, dans une logique marchande, des missions militaires de plus en plus larges, et évitent à ceux qui les missionnent de déplorer des morts dans les rangs de leur armée nationale.

- La judiciarisation croissante qui a gagné l’action du soldat, qu’elle se déroule sur des théâtres extérieurs (tribunaux pénaux internationaux) ou sur le territoire national. Elle s’inscrit dans une logique de recherche de responsabilités pour expliquer les pertes humaines et les « dégâts collatéraux », pour désigner des coupables, pour indemniser des victimes. Et même si des chambres spécialisées jugent les soldats, les tribunaux des armées ont disparu, signant une sorte de banalisation de la situation du soldat au regard du Droit

- L’externalisation de tâches de plus en plus diverses, autrefois assumées par des soldats, dans un contexte qui privilégie désormais la rentabilité financière à travers des ratios calqués sur des activités commerciales ou industrielles qui prennent difficilement en compte des impératifs de crise ou des considérations de culture ou d’éthique militaires. Aucune doctrine qui transcende les considérations économiques ne semble présider à la définition des tâches externalisables.

- La civilianisation des forces s’inscrit dans la même logique, très largement dominée par des impératifs économiques de court terme, et par la primauté du management sur la dimension opérationnelle. Elle s’impose, budget après budget, sans véritable réflexion sur les rôles respectifs du soldat et du civil.

- La disparition des lignes de front, dans les conflits asymétriques où nos forces sont désormais engagées. Elle ne permet plus guère de distinguer le fantassin de tête du logisticien qui court aujourd’hui des risques au moins aussi élevé que les unités dites d’élite. Et les populations civiles sont désormais les victimes les plus nombreuses des opérations militaires.

- La féminisation croissante de nos armées. Probablement aujourd’hui parvenue à un taux de croisière, elle a contribué à modifier l’image de nos unités combattantes et à banaliser le métier de soldat.

- Une certaine dégradation de la condition militaire contribue depuis plusieurs années, et malgré de réels efforts récents de « rattrapage », à « déclasser » les militaires, à diplômes égaux, par rapport à leurs homologues civils, et cette situation est encore aggravée par la fréquence des mutations des cadres des armées qui rend fragile l’accès des ménages au double salaire. Il n’est en outre désormais pas rare que le salaire du conjoint civil soit plus élevé que celui du militaire, ce qui ne contribue pas à valoriser l’image de ce dernier dans une société où chacun « vaut ce qu’il gagne », et explique le développement du célibat géographique, phénomène qui ne facilite pas l’insertion du soldat dans la communauté civile.

- L’émigration de la Gendarmerie, pour emploi, vers le ministère de l’Intérieur. Elle conforte le sentiment que le ministère de la Défense n’est pratiquement plus impliqué dans la protection quotidienne de nos concitoyens sur le territoire national, et que nos armées ne sont plus concernées que de loin dans leur sécurité quotidienne. Celle-ci est désormais assurée par des pompiers, des unités d’intervention d’urgence, et diverses structures et organisations qui ne sont pas perçues comme l’émanation du soldat sur les théâtres modernes d’action.

- Les plus brillants de nos jeunes qu’attiraient autrefois des carrières militaires s’orientent désormais vers des études et des formations qui les engagent dans des voies civiles où ceux qui sont sensibles à promouvoir le Bien commun et l’intérêt général ont le sentiment parfaitement compréhensible d’être ainsi plus utiles à leur pays et à la société que sous l’uniforme.

- Malgré la multiplication des Livres blancs et lois de programmation militaire, le sentiment que les budgets de défense finissent le plus souvent par être traités comme des variables d’ajustement en matière de finances publiques.

Par ailleurs le continuum sécurité-défense présenté par le nouveau Livre blanc n’aide pas à clairement distinguer ce qui caractérise la défense par rapport à la sécurité, et donc la place du soldat par rapport à celle des autres acteurs de la sécurité.

- Le thème de la Défense est d’ailleurs cruellement absent des débats électoraux, et donc des préoccupations de la représentation nationale, mais aussi de la presse écrite, parlée, et télévisée. Les journalistes de défense sont de ce fait de moins en moins spécialisés et entendus, même si les blogs spécialisés sur ce sujet se développent, mais avec un public captif et limité. Plus grave, ce thème est aussi cruellement absent de l’enseignement supérieur, et on peut désormais accéder aux plus hautes responsabilités civiles sans aucune connaissance sérieuse des problématiques de défense.

- La perte de substance des JAPD malgré la récente modification de leur appellation devenue journées défense et citoyenneté qui ne leur donne guère davantage de densité.

- L’absence de contenu réel de la réserve citoyenne qui reste un concept très flou et totalement dépourvu de moyens.

- La réduction drastique du nombre des implantations militaires, l’absence de troupes et de matériels disponibles en métropole pour rendre à la population des services qu’elle obtenait autrefois du soldat, la présence de plus en plus rare d’uniformes militaires dans les cités comme dans les manifestations publiques ou populaires. On note en outre que les plus attachés au port de l’uniforme militaire sont souvent des retraités, fiers de leurs toutes fraiches étoiles ou de leurs galons terminaux, mais leur âge et leur silhouette ne confortent pas toujours l’image du soldat, jeune et vigoureux.

- L’image le plus souvent donnée par les Anciens Combattants et par des commémorations qui visent à remplir un « devoir de mémoire » et à honorer des faits d’armes qui paraissent trop souvent liés à des défaites ou à des pertes humaines insupportables, imputées à l’absurdité de la guerre plutôt qu’à la promotion de l’engagement et de sacrifices qui méritent l’hommage de la Nation. Il est capital et urgent de vivifier les conditions dans lesquelles s’exerce ce devoir de mémoire.

- Le fait que la Loi ait accordé le statut de ressortissants du monde des Anciens Combattants et victimes de Guerre aux victimes du terrorisme, par nature victimes du hasard d’un destin qui les a placés au mauvais moment au mauvais endroit,. Pour compréhensible qu’elle soit, cette mesure contribue à privilégier le statut de victime par rapport à celui de blessé, volontairement engagé au service d’une cause nationale, et donc d’abord héros avant d’être victime.

- Le resserrement des armées sur leur « cœur de métier », imposé par les contraintes budgétaires et par une apparente rationalité qui veut mettre « chacun à sa place », a contribué à marginaliser les forces armées, et plus particulièrement les élites militaires, dans un rôle d’exécutant de missions décidées largement en dehors d’elles.

- L’absence de définition claire de l’identité spécifique profonde du soldat au sein de la Nation dans le récent statut général des militaires qui consacre de réelles avancées sociales et professionnelles, mais n’éclaire guère, au plan éthique et philosophique, ce qui différencie le soldat du civil de la défense, ou du fonctionnaire responsable d’une mission de sécurité.

- L’éloignement croissant entre les valeurs individualises et consuméristes secrétées par la société civile, et notamment par la jeunesse, et les vertus spécifiques d’esprit de corps et de sacrifice constitutives de l’état militaire.

            Bien d’autres évolutions sociétales récentes pourraient être citées qui manifestent le fait que l’image du soldat n’est aujourd’hui plus valorisée comme elle l’était hier, et que le lien entre la Nation et son armée est aujourd’hui assez ténu et artificiel. La bonne image des armées dont continuent à témoigner les sondages paraît ainsi davantage due à une large indifférence qu’à un véritable soutien d’une opinion publique qui accepterait de bon gré des sacrifices au bénéfice de nos armées.

 

Pourquoi et comment replacer le soldat à sa place au sein de la Nation.

 

            Il importe de remédier à une telle situation dont les effets pervers pourraient se manifester à différents niveaux, tant internes aux armées qu’externes.

A titre d’exemple, citons, là encore sans esprit de hiérarchisation et moins encore d’exhaustivité, les risques suivants :

- Banalisation de l’état militaire, ramené à une profession, à un métier, et traité en conséquence.

- Baisse quantitative et qualitative du recrutement

- Difficultés de fidélisation des engagés ne permettant pas un amortissement raisonnable des lourds investissements de formation.

- Attrait difficilement résistible d’une syndicalisation qu’appellerait inévitablement une banalisation excessive de l’état de soldat.

- Contestation des spécificités statutaires telles que le régime des retraites, ou celui des pensions militaires d’invalidité, comme des modalités de mise en œuvre du « Droit à réparation » déjà souvent insidieusement contesté.

            Pour pallier de tels risques, il paraît essentiel et urgent de définir clairement la spécificité du soldat au regard de la société civile, et d’en tirer les conséquences. Il importe notamment de situer le soldat par rapport aux métiers de la sécurité pour le distinguer précisément non seulement du gardien de la paix, mais aussi du policier, ou même du pompier, voire du vigile. Le soldat n’est pas spécifique seulement par le fait qu’il porte les armes de la Nation : le policier les détient également. Le soldat a certes la caractéristique exorbitante de donner la mort au nom de la République, et de risquer sa vie à son service, mais telle est aussi la situation de ce même policier, voire du douanier, ou du gardien de prison

Un premier effort de réflexion doit porter sur la distinction essentielle entre la Force, vertu cardinale au service du Droit et du Bien commun, et la Violence qui est un usage dévoyé de la force. Le soldat est à l’évidence détenteur de la Force qu’il utilise avec maîtrise. Mais il partage ce privilège exorbitant avec quelques autres professions civiles déjà citées.

Ses caractéristiques me semblent résider dans le fait que son action armée s’exécute au profit de l’intérêt national au sens le plus large. Le policier agit, certes les armes à la main et au risque de sa vie, mais il défend l’ordre public local et réagit contre des intérêts particuliers localement menacés.

Le soldat au contraire agit « pour le succès des armes de la France » au service d’intérêts définis par la plus haute autorité de l’Etat qu’est le président de la République, Chef des armées, élu au suffrage universel. Son comportement engage donc l’honneur de la Nation. Il est irremplaçable pour susciter puis préserver un silence des armes, et au moins des armes lourdes, suffisant, sur le théâtre où la Nation l’a engagé pour que les autres artisans de la paix puissent exercer leur art : diplomates, entrepreneurs, industriels, financiers, juristes, etc. Le soldat ne gagne plus les guerres, et est exacte la maxime souvent affirmée selon laquelle les crises ne comportent plus de solution militaire. Mais il reste vrai que les guerres ne se gagnent pas sans le soldat, et que la plupart des crises ne se résolvent pas sans son engagement initial.

            En résumé, il me semble que l’essentiel est de redonner tout son sens à la vocation du soldat qui n’exerce pas seulement un métier, ne remplit pas seulement une fonction, mais doit incarner la Nation dans l’usage maîtrisé de la Force qui s’impose lorsque ses intérêts, vitaux ou majeurs, sont menacés.

            Dans cet esprit, les actions à conduire que le colloque du 9 décembre 2010 au Sénat pourrait contribuer à proposer devraient, à mon sens, aborder notamment les volets suivants :

- Quelle est la spécificité fondamentale qui distingue le soldat d’autres serviteurs de la sécurité et d’acteurs civils du champ de bataille ?

- Quelles sont les conditions requises pour que la France confie une mission à ses soldats ? La première semble évidemment être que la cause que défendront ces soldats mérite que des vies de soldats français y soient éventuellement sacrifiées. Les pertes devront donc être accueillies non d’abord comme une occasion de compassion et d’émotion, mais comme le tribut versé, dans l’honneur et la fidélité, et honoré comme tel, à une cause dont la défense justifie que des vies humaines y soient consacrées.

- Comment former l’opinion publique à ces notions de respect de l’engagement, du sacrifice, de l’usage maîtrisé de la Force ? Rôle de l’éducation nationale, du monde associatif, des réserves, des mouvements de jeunesse, des média, de la Justice, des corps constitués.

- Quelles doivent être les conséquences incontournables de ces spécificités du soldat, en matière de condition militaire et de statut ?

- Comment redonner vigueur et force à l’exercice du Devoir de Mémoire ?

            A toutes les questions que pose une claire définition de la place que doit avoir le soldat au sein de notre communauté nationale, et des conséquences qui doivent s’en déduire, les réponses ne peuvent être que politiques, au sens noble du terme. Il est donc particulièrement heureux que la représentation nationale s’implique dans ce colloque de décembre 2010, et il est éminemment souhaitable qu’il débouche sur des conclusions opératoires à court, moyen, et long terme.

            Il faut enfin souligner qu’il serait non moins souhaitable que la réponse ne soit pas strictement nationale mais s’inscrive dans une démarche partagée par nos principaux alliés. A cet égard, on ne peut que se féliciter que l’Assemblée européenne de Sécurité et de Défense, suivant l’exemple de l’association CIDAN, ait récemment demandé au Conseil Européen de contribuer à promouvoir le lancement d’un nouveau prix européen annuel pour le Civisme, la Sécurité, et la Défense.

Bertrand de LA PRESLE.


 Villebois-Mareuil, héros nantais de la guerre des Boers

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11 juillet 2010

Villebois-Mareuil, héros nantais de la guerre des Boers

A l’heure ou l’Afrique du Sud – Mondial oblige – fait l’actualité, il n’est pas inutile de rappeler le souvenir de Georges de Villebois-Mareuil qui s’engagea aux côtés des Boers, lors de la guerre qui opposa ces derniers à l’Empire brittanique.

 

 

Né à Nantes le 22 mars 1847, issu d’une famille de la noblesse de robe installée en Anjou, il passa son enfance dans les résidences familiales de Vendée. Bachelier à 16 ans, Villebois-Mareuil sera admis à l’école militaire de Saint-Cyr, d’où il sortira sous-lieutenant en 1867. Ayant choisi de servir dans l’infanterie de marine, il est affecté en Cochinchine jusqu’en 1870 date à laquelle il rentre en France alors que le pays est en guerre contre la Prusse et que le Second Empire s’est effondré. En janvier 1871 il prend part aux combats avec l’armée de la Loire devant Blois, 1871, et sera blessé.

Promu capitaine, il est admis à l’École de guerre en 1877. De1881 à 1893 sa carrière militaire se déroulera en Afrique. Après la campagne de Tunisie, il devient chef d’état-major de la division d’Alger avant d’être élevé au grade de colonel à 45 ans, ce qui fait de lui le plus jeune colonel de l’armée française. En 1895, il est affecté à la Légion étrangère de Sidi-bel-Abbès. Six mois plus tard, n’ayant pu, à son grand désespoir, accompagner ses hommes pour la campagne de Madagascar, il décide de quitter l’armée.

Rendu à la vie civile, Villebois-Mareuil se consacre alors à la rédaction d’essais militaires et se lance en politique. Séduit par les idées de Charles Maurras, il sera l’un des fondateurs de l’Action française.

Profondément marqué par l’affaire de Fachoda, qui oppose la France à la Grande-Bretagne, il décide en 1899 de s’enrôler aux côtés des Boers lors du déclenchement de la seconde Guerre éponyme.

 

Rejoignant le Transvaal en novembre 1899, il est nommé chef d’état-major du général Piet Joubert. Il lancera à cette occasion une proclamation à l’adresse des nombreux légionnaires servant dans l’armée des Boers, qui démontre sa parfaite connaissance des enjeux de la lutte :

Il y a ici un peuple d’hommes de valeur que l’on veut dépouiller de ses droits, de ses biens et de ses libertés pour donner, par sa chute, satisfaction à quelques capitalistes. Le sang qui coule dans les veines de ce peuple est en partie du sang français.

La France par conséquent lui doit une manifestation généreuse d’assistance.

Vous êtes des hommes que leur tempérament de soldat, en dehors de toutes les grandes obligations de nationalité, a réunis sous le drapeau de ce peuple. Puisse ce drapeau porter dans ses plis le triomphe de la plus juste des causes, celle de l’indépendance d’un peuple et de la liberté du monde.

Vous êtes pour moi le type accompli d’une troupe qui attaque et qui ne connaît pas la retraite !

Camarades, en avant !

Lucide, Villebois-Mareuil demeure sceptique quant à l’efficacité de l’organisation militaire des Boers, déplorant le manque de discipline d’une troupe composée d’hommes au courage exemplaire, mais souffrant d’un individualisme nuisible à l’efficacité de l’action.

 

L

 

e président Paul Kruger, qui connaît la valeur du Nantais, le nomme général en charge du commandement de plusieurs unités de la Légion des étrangers qui servent aux côtés des Boers. Encerclé par des troupes britanniques très supérieures en nombre, Georges de Villebois-Mareuil sera tué le 5 avril 1900 dans les combats de Boshof au nord de la colonie du Cap. Les Britanniques lui rendront les honneurs militaires avant de l’enterrer sur les lieux de la bataille. En 1971, sa dépouille sera transférée au cimetière militaire de Maggersfontein.

On a bien oublié aujourd’hui l’enthousiasme avec lequel les Français prirent le parti du peuple Boer, en lutte contre l’impérialisme britannique pour son indépendance. Considéré comme le héros exemplaire d’une cause juste, la Ville de Nantes édifiera une statue de Villebois-Mareuil devant le palais de la Bourse et donnera son nom à une rue de la ville.
Une autre époque.


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