3 mai 2012 - Texte et diaporama de Jean-Paul LOTTIER

A l’issue de la prise d’armes du 149^e anniversaire du combat de Camerone au 2^e Régiment étranger de Parachutistes

de Calvi (2^e REP), le colonel François Plessy, chef de corps du 2^e  REP conviait ses invités à un cocktail dînatoire

servi dans les jardins du camp Raffalli.

Au cours de la réception, alors que se déroulait dans le ciel une démonstration de sauts en parachute, le chef de corps s’adressait au ministre de la Défense,  Gérard Longuet, au général Bertrand Ract-Madoux, chef d’état-major de l’armée de terre, à. Louis Le Franc, préfet de Haute-Corse, au général de corps d’armée Bruno Dary, gouverneur militaire de Paris,  général Benoît Puga, chef d’état-major particulier du président de la République, général Patrice Paulet, commandant la 11^e Division parachutiste, général ER Michel Guignon et aux nombreux invités :

«  Aujourd’hui, le 2^e REP a la joie, comme toute la légion étrangère, de commémorer le 149^e anniversaire du combat de Camerone. Joie de nous retrouver ici au camp Raffalli, en Balagne, joyaux de cette belle terre de Corse au sein de laquelle le régiment, depuis 1967 vit en amitié. Joie, 36 ans après l’intervention du régiment à Loyada à Djibouti et 34 ans après l’intervention au Zaïre et son saut sur Kolwezi, de voir le drapeau du régiment décoré, en votre présence, de la croix de la Valeur militaire avec palme.

Kolwezi reste pour nous, une référence, parce que cette intervention contient en elle ce pour quoi, le 2^e REP de 2012 vit, s’entraine, se prépare : avoir la capacité, étant en alerte ou non, de se rassembler, d’être projeté au plus loins dans l’urgence et de remplir sa mission quelle qu’elle soit.

Monsieur le ministre, vous avez passé en revue les légionnaires du 2^e REP : vous l’avez vu dans leurs yeux :

-ils sont fiers d’être légionnaires et sont prêts à aller au bout de leur engagement pour la gloire de la légion étrangère qui est leur patrie et le service de la France qui les a accueillis ;

- ils sont fiers d’être parachutistes et sont prêts à répondre dans l’urgence à vos ordres ;

- ce sont des guerriers, qui portent avec fierté l’héritage de nos anciens, fait d’abnégation, d’honneur et de gloire.

Monsieur le ministre, depuis sa création jusqu’à aujourd’hui, de l’Indochine à l’Afghanistan en passant par Loyada et Kolwezi, le régiment n’a d’autre volonté que d’être au rendez-vous opérationnel des missions que la France lui confie.

Au service du 2^e REP depuis 1987

Monsieur le ministre, je vous propose maintenant de procéder à l’élévation de Monsieur Tony Canioni à la distinction de légionnaire de 1^re classe d’honneur.

Tony Canioni est né le 24 mai 1952 à Belgodère, il s’est engagé dans l’armée de l’air en 1971, a servi sur les bases aériennes de Strasbourg, Istres et Solenzara. En 1979, il participe à l’opération « Lamentin », en Mauritanie. Il débute une seconde carrière à l’AGPM, en 1978 et devient le délégué de la Haute-Corse et, de ce fait de la garnison de Calvi.

Avec le colonel Wabinski et le régiment commence alors une histoire commune.

Depuis 1987, Tony Canioni sert. Ce verbe prend tout son sens à travers l’état d’esprit qui l’anine, fait d’une profonde générosité, d’un grand professionnalisme, d’une loyauté sans faille à sa direction et aux légionnaires dont il a la charge.

Mais au-delà de ces qualités et de cet état d’esprit, ce qui caractérise Tony Canioni et l’action qu’il mène est sa profonde humanité.

Il pourrait vouloir que je préfère le terme d’humanisme, mais ce ne serait pas complètement exact ni conforme au personnage. Tony est à la fois trop humble et trop fin pour croire que rien n’est supérieur à l’homme et que sa morale ne place pas l’homme au-dessus de toute autre valeur. Il y a autre chose, quelqu’un d’autre, de l’ordre du mystère, mystère qui s’est épaissi chez l’enfant dans l’incompréhension et la révolte d’un père parti trop tôt. Mystère devant lequel l’homme ne désarme pas et garde une espérance intacte, protégée sous des dehors faussement détachés.

Cette humanité est à l’image de sa terre natale de Balagne, faite de simplicité, de caractère et de fidélité »  soulignait le colonel François Plessy avant d’ajouter à la simplicité le caractère et la fidélité.

Un légionnaire parmi les siens

Et de poursuivre «  Il est l’ami des heures sombres, de celles qui suivent les actions héroïques et qui accompagnent dans l’ombre les honneurs. Là, il est présent, pleinement, entourant ceux qui souffrent, ce qui restent, se débattant de toute son énergie pour fairte au mieux et les accompagner d’une réelle affection bien au-delà de son seul devoir. Je ne mentirai pas en affirmant que Tony confère au régiment une part de sa capacité opérationnelle, car ceux qui partent, qui s’entraînent, qui mettent leur vie au bout de leur engagement, savent qu’ils ne seront pas abandonner. 25 ans au service des légionnaires et une retraite qui approche à grand pas. Le moment était venu de t’offrir, mon cher Tony, non pas les honneurs, ni rien de grande valeur, mais ce qu’en réalité nous avons de plus cher, ce qui fonde notre amour du métier : un galon de légionnaire.

Tu deviens aujourd’hui légionnaire de première classe. Au sein de ce régiment dont tu admires tant la puissance, l’épaisseur humaine des hommes qui le servent, toi qui depuis 25 ans en est le témoin privilégié, tu es désormais pleinement à ta place : un légionnaire parmi les siens ».

Le colonel Plessy épinglait le galon de 1^re classe sur le blazer de Tony Canioni visiblement très ému et lui remettait un diplôme. Gérard Longuet, ministre de la Défense et des anciens combattants était le premier à le féliciter.

Le ministre de la Défense qui devait rentrer sur Paris à bord d’un Falcon 2000 prenait la parole pour remercier vivement le 2^e REP avec qui il partage ses valeurs.