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Légionnaire toujours...

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2015




La situation de nos armées est grave !

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Les dramatiques évènements de ces jours derniers à Paris et à Dammartin-en-Goële et les décisions de renforcer le dispositif militaire de sécurité sur notre territoire national, me conduisent à faire part de ma réflexion sur l’état de nos armées, sur l’état de VOS armées.

Après 37 ans de carrière au Service de la Nation et après avoir tenu des postes de haute responsabilité les dernières années, je me sens tout à fait autorisé à exprimer mes craintes quant à la capacité de notre pays à assurer sa défense et sa sécurité dans le temps. J’estime que c’est pour moi un Devoir.

A voir le magnifique défilé du 14 juillet chaque année sur les Champs Elysées, avec ces hommes, ces femmes et ces matériels si rutilants, on pourrait encore croire que nos armées sont celles d’un très grand pays. Malheureusement, si des décisions drastiques d’augmentation des budgets dévolus à la Défense ne sont pas prises, la France n’aura bientôt plus les moyens d’assurer sa sécurité et ne pourra que parader sur la plus belle avenue du monde…

Le « Livre Blanc sur la Défense et la sécurité » a été revu en 2013 pour redéfinir les menaces et les moyens qu’il faut consacrer pour s’en prémunir. Alors que c’est bien avec cette logique de besoin qu’il aurait fallu le construire, c’est avec une logique de ressources qu’il l’a été. C’est sous la tyrannie et le dictat de Bercy que se font aujourd’hui plus que jamais les budgets de la Défense. L’objectif est simple et clair : il est prioritairement de réduire la masse salariale et non de parer à des menaces de plus en plus réelles et importantes! Qui d’entre nous aurait l’idée de faire des économies sur ses assurances ? C’est bien de cela qu’il s’agit pour la France, c’est de faire des économies sur ses moyens de Défense !

Il y a quelques années, sur le ton de la plaisanterie, et sans doute pour se rassurer, nous disions (les militaires de l’armée de Terre- la plus « nombreuse ») que nous finirions par tous tenir dans le stade de France. Nous y sommes puisque les seules « forces opérationnelles » (66 000 hommes) peuvent facilement y tenir.

Nos responsables politiques viennent de décider d’engager 10 000 hommes sur le territoire national. Il n’est pas question pour moi de nier ce besoin, bien au contraire. Les armées sont là pour assurer la sécurité de leurs concitoyens. Mais il faut savoir que c’est le contrat opérationnel maximum que prévoit aujourd’hui le Livre Blanc pour la sécurité de notre territoire national. Il faut aussi savoir que cet engagement va évidemment durer dans le temps et qu’il faudra relever ces hommes, les remplacer au bout de quelques semaines ou quelques mois. Dans le même temps nous sommes engagés en Afrique et au Proche et Moyen Orient pour lutter aussi contre le terrorisme, à sa racine. Ce sont ainsi plus de 8000 hommes et femmes qui sont engagés. Pour que ces 18 000 militaires puissent être engagés, il en faut en fait trois fois plus. En effet, 18 000 s’entrainent pour être prêts au combat et 18 000 se « remettent en condition » après avoir été engagés (congés, formation continue, …). Les effectifs des armées d’aujourd’hui ne permettront pas longtemps de tenir un rythme aussi soutenu (en espérant que d’autres crises ne se déclenchent pas par ailleurs…).

Après la chute du mur de Berlin et la confrontation Est-Ouest, et jusqu’à aujourd’hui encore, on a voulu vous faire croire que les guerres étaient loin de nous et qu’il n’y avait donc plus lieu d’avoir des forces armées « pléthoriques ». Il est quand même paradoxal de constater que notre gouvernement actuel, qui a eu une propension à vouloir réduire encore plus nos armées, les engage (à juste titre) comme jamais cela n’a été… Où est la cohérence ??? 

Il est temps que notre représentation nationale se rende à l’évidence avant qu’il ne soit trop tard (en espérant qu’il ne le soit déjà pas) et décide enfin de redresser la situation dangereuse de nos armées (et donc de notre pays) en leur donnant les moyens nécessaires et suffisants. Car ils ne le sont plus depuis déjà un bon moment. Incapacité de doter tous nos soldats des meilleurs équipements, incapacité d’entretenir les matériels (disponibilité moyenne bien souvent très inférieure à 50% !), difficultés pour s’entrainer, conditions de vie parfois déplorables…

Les Français ont de la chance d’avoir des militaires ayant un sens aussi élevé du Devoir, du Service et avec une telle abnégation. Il y a bien longtemps que d’autres grands corps de l’Etat se seraient fait entendre…

Comme nos policiers et nos gendarmes, les soldats de la France sont prêts à donner leur vie pour leurs Pays et leurs compatriotes. Mais qu’on ait la décence de leur donner tous les moyens nécessaires pour assurer leur missions et notre sécurité !

En complément de ces quelques lignes je voudrais vous citer les propos prémonitoires tenus par le chef d’état-major de l’armée de Terre fin novembre, le général d’armée Jean-Pierre Bosser, qui vous permettront de compléter votre réflexion sur ce sujet très grave : « Il me semble raisonnable de considérer que la nature des opérations et l’envergure des défis sécuritaires inscrivent l’action militaire, hors et désormais à l’intérieur de nos frontières, durablement ».

N’ayons pas peur des mots, notre pays est en guerre pour de nombreuses années et ce n’est pas le moment de baisser la garde. C’est pourtant bien ce que font nos politiques aujourd’hui et certainement pas les chefs militaires (qui ne sont qu’aux ordres, conformément aux principes de la démocratie et de la République). Les chefs militaires en fonction aujourd’hui ne peuvent qu’alerter nos politiques (ce qu’ils ont toujours fait avec vigueur et qu’ils continuent à faire, je peux en témoigner). C’est bien à nos dirigeants politiques de prendre leurs responsabilités et surtout de faire preuve de courage dans les lourdes décisions qu’ils devront prendre pour faire que la France puisse toujours tenir son rang sur la scène internationale et surtout pour assurer la sécurité de tous les Français ! La paix et la sécurité comme la vie n’ont pas de prix. Il faudrait enfin que nos dirigeants en prennent conscience !

Général (2s) Yann PERTUISEL

Communiqué de l’ASAF du 12/01/2015

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Après  les évènements tragiques qui viennent de se dérouler en France et le sursaut national qui s’est s’exprimé hier, l’ASAF rappelle que :

  • l’armée française est engagée depuis de nombreuses années dans la lutte contre les groupes et mouvements terroristes islamistes ; elle a déjà perdu au combat plus de cent de ses soldats et un millier de blessés que ce soit en Afghanistan, en Afrique et au Proche Orient ;
  •  actuellement, au Sahel, en République centrafricaine  et en Irak, elle assure la défense avancée de la France et participe à la protection des Français ;
  • simultanément, sur le territoire national, où elles participent au quotidien à la sécurité des Français, les armées ont renforcé dans l’urgence les forces de sécurité intérieure dans le cadre du plan Vigipirate, ainsi que les unités d’intervention (GIGN, RAID et BRI) spécialisées dans la lutte anti-terroriste.

A cet égard, l’ASAF tient à rendre un hommage tout particulier aux trois policiers tués dans l’exercice de leur mission.

Elle adresse ses félicitations  aux trois groupes d’intervention de la gendarmerie et de la police qui ont éliminé les terroristes avec une grande efficacité.

Les Français comprennent maintenant qu’ils sont engagés dans une guerre contre des terroristes islamistes fanatisés, ayant une réelle expérience du combat. 

L’ASAF demande donc  instamment  aux gouvernants et élus de la Nation de prendre toutes  les mesures qui s’imposent pour vaincre et en particulier :

  • d’identifier et désigner l’ennemi sans ambiguïté. Il ne peut y avoir de mobilisation durable des Français, d’engagement dans la durée de la Nation tout entière et de combat victorieux, si l’adversaire n’est pas désigné clairement aux Français ;
  • de mettre en œuvre une stratégie générale, une politique tant intérieure qu’extérieure de renseignement, de prévention et d’action, cohérente et compréhensible par tous ;
  • d’accorder aux fonctions régaliennes de l’Etat, garantissant la sécurité et la défense des Français, les moyens humains et financiers indispensables au succès.     Concernant les armées, il serait inacceptable et impardonnable de poursuivre la politique de réduction des effectifs et des ressources financières qui est appliquée aujourd’hui. Il faut arrêter l’inexorable diminution de nos capacités de défense et de sécurité et engager d’urgence leur remontée en puissance.
La Rédaction de l’ASAF

LIBRE OPINION du professeur Bernard Maris assassiné par des terroristes islamistes le 7 janvier 2015

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Posté le jeudi 08 janvier 2015

Cet article remarquable a été rédigé par Bernard Maris à la demande du président de l’ASAF dans le cadre de la commémoration du centenaire de la Grande Guerre. Il est paru dans le dernier numéro de la revue trimestrielle de l’association "Engagement".
L’ASAF rend hommage à cet esprit libre et courageux ; elle partage la douleur de sa famille et de ses amis.

 *****

  Quels messages pour le centenaire ?  

Bernard Maris, universitaire et écrivain, vient de publier « L’homme dans la guerre : Maurice Genevoix face à Ernst Jünger » ; gendre de Maurice Genevoix, il tient à rappeler ici que, contrairement à ce que beaucoup d’historiens étrangers laissent penser, la Grande Guerre a été avant tout celle des Français, tant par le prix du sang qu’ils ont payé que par le fait qu’elle s’est déroulée essentiellement sur le sol français et qu’elle a touché l’ensemble des Français.

 __________

 

Le centenaire de la Guerre de 14 est une occasion unique pour la France et les Français de retrouver leur passé et d’en être fiers. J’ai dit « la Guerre de 14 », j’aurais pu dire « La Grande Guerre », ou mieux encore, selon la belle expression de Jean Baptiste Duroselle : « La Grande Guerre des Français ». Car la Grande Guerre fut celle des Allemands, des Anglais, des Russes aussi, on a trop souvent tendance à l’oublier (1 800 000 morts), des Belges, des Italiens, des Roumains, des Serbes, des Néo-Zélandais, des Américains etc. mais d’abord, proportionnellement à sa population, celle des Français ; et cette guerre se déroula essentiellement sur le sol français, et à quel prix !

On connaît mieux maintenant les « cicatrices rouges » laissées par l’armée allemande en Flandre, Belgique et en France, longtemps occultées par les cicatrices de la Seconde Guerre mondiale. L’armée allemande se retire, et, écrit Ernst Jünger : « On voyait des soldats vêtus de costumes d’hommes et de femmes abandonnés par les habitants se livrer à une véritable orgie de destruction. Jusqu’à la ligne Siegfried, tous les villages furent ainsi réduits à un monceau de décombres, tous les arbres furent abattus, toutes les routes minées, tous les puits empoisonnés, tous les cours d’eau barrés, toutes les caves éventrées à coup d’explosifs ou rendues dangereuses par des bombes cachées... Tout ce qui pouvait brûler fut livré aux flammes. Bref, on fit du pays qui se trouvait devant les pas de l’ennemi le plus désert des déserts. » (0rages d’acier, éditions Gallimard 74, p 118). Rappelons que ce « pays qui se trouvait devant les pas de l’ennemi » est simplement la patrie des soldats français.

Un Américain, R.G. Grant, a publié un livre édité dans de nombreuses langues : Soldats. De l’antiquité à nos jours  (traduit chez Flammarion). La grande guerre de trente ans, 1914-1945, comme disait le général de Gaulle, y est évidemment abondamment traitée. Le soldat « typique » est le « fantassin britannique », en face duquel se trouve le soldat des « troupes d’assaut allemandes ». Vingt pages leur sont consacrées, ainsi qu’à l’équipement, les tranchées, les tactiques etc. Une-demi page, allez, trois quarts de page, est consacrée au poilu français, sous la rubrique « Autres fantassins ». Sur cette page, on lit, accompagnant une photo où un poilu jette une pierre : « Les troupes françaises utilisent des pierres autant que des fusils pour déloger les soldats allemands de leurs tranchées ». Voilà ce que le monde entier retiendra de la participation des Français à la Première Guerre, faite par les Anglais et les Allemands.

« Ceux de 14 » de Maurice Genevoix, major de Normale, est considéré par l’universitaire américain Norton Cru, lui-même combattant, comme le plus grand livre écrit sur 14-18. A l’occasion du centenaire, l’éditeur de Genevoix eut l’idée de réimprimer l’ouvrage en édition de  poche. Que trouve-t-on sur la couverture ? Un « tommie ».

Ceux de 14 évoque notamment la mémoire de son ami, le lieutenant Porchon, jeune cyrard de vingt ans, tué à la bataille des Eparges, la bataille qui vit le lieutenant Jünger, en face, fuir comme un lapin (Jünger, avec une très grande honnêteté, décrit sa panique dans Orage d’acier ; il ne dit pas « lapin », mais « cheval échappé »). Genevoix évoque un soldat extraordinaire malgré sa jeunesse, auprès de qui il apprend à calmer les soldats, les faire tirer par salve etc., un chef « capable de ramener au feu plus de cent hommes qui se débandent. » Grâce à un ami belge, Thierry Joie, grand lecteur de Genevoix et passionné du 106° RI, les carnets de Porchon furent sauvés de la destruction et publiés à la Table Ronde. Sur la couverture de la première édition, Genevoix et Porchon, rien à dire. Sur la couverture de l’édition grand public, des fantassins anglais montant à l’assaut. Ne laissons pas éliminer les Français de la Grande Guerre.

Barbusse a écrit la phrase la plus bête jamais écrite sur la Grande Guerre. « Nous sommes des soldats combattants, nous autres, et il n’y a presque pas d’intellectuels, d’artistes ou de riches qui, pendant cette guerre, auront risqué leurs figures aux créneaux, sinon en passant, ou des képis galonnés » (Le Feu, Livre de Poche, p 39). C’est d’une malhonnêteté et d’une bêtise à pleurer. Barbusse ne fut pas censuré d’une ligne pour « Le Feu ». Genevoix, fut copieusement censuré pour « Ceux de 14 ». Barbusse, bien intégré dans le milieu littéraire, eut le Goncourt.

Les normaliens payèrent au prix fort. Sur 400 normaliens au combat plus de la moitié ont été tués (tués, ne comptons pas les gueules cassées etc.). Les artistes n’eurent de cesse de s’engager. Le cas de Ravel, réformé, qui fait des pieds et des mains pour finalement conduire ses camarades sur la Voix Sacrée est exemplaire. Ne parlons pas des saint-cyriens, qui payèrent plus que le prix fort, et plus tard des instituteurs, lorsqu’il fallut remplacer les officiers subalternes.

C’est pour cette raison aussi que la mémoire de la Grande Guerre est pour nous essentielle : ce fut la guerre de tous, de l’égalité. Très vite, les Allemands ramènent leurs savants, leurs élites à l’arrière. Les Français non. La science française le paiera très cher dans l’entre-deux guerres. Ce fut aussi la guerre de la République. L’armée d’avant-guerre, traumatisée par l’affaire Dreyfus, catholique, vaguement monarchiste, sert vaillamment la République. La démocratie ne meurt pas, le Parlement siège, les gouvernements tombent. S’il y a bien un moment où le mot « égalité » de la devise républicaine prend son sens, c’est celui de la Première Guerre.

Reste le carnage. Oui. La mort hideuse, dans ce qui ressemble plus à un dépôt d’ordures mêlées de restes d’abattoir, qu’à un champ d’honneur. Oui. Il faut lire Giono, qui choisit de monter à l’assaut avec un fusil plein de terre ; il faut lire Barbusse, et les mille carnets des poilus. Et les lettres des fusillés (il y en eut plus du côté français qu’allemand, et plus en 14 qu’en 17). Mais il faut lire Genevoix, qui aimait les hommes plus que la guerre, et Jünger, qui aimait la guerre plus que les hommes. Il faut lire Teilhard de Chardin, qui fut à deux doigts de renier sa foi pour aimer la guerre, et qui parla de « la liberté vécue sur le front ».

Il faut surtout lire Genevoix, parce que, dupe un instant de l’assaut en plein champ et de la joie de se battre et de tuer, lorsque l’horreur de la bataille des Eparges le ramène à son devoir de guerrier et de patriote, il éprouve une compassion infinie pour ses camarades qui meurent et souvent de façon atroce ; et il décrit, il regarde les hommes mourir. Et voilà que chaque poilu a un visage ! Tous ces noms que nous lisons sur les monuments aux Morts des plus petites villes françaises, ces noms qui se répètent, trois fois, quatre fois, ces noms aux prénoms un peu ridicules, Toussaint, Antonin, Amédée, ces noms de paysans, de titi parisien, de notaire champenois, ont désormais un visage. La Guerre de 14 ce n’est pas le soldat inconnu. Ce n’est pas le soldat mort dans le troupeau, « Le Grand Troupeau » de Giono, ce sont tous ces hommes, particuliers, avec leurs visages et leurs patois, leurs défauts (Genevoix les a vu fuir, et, bien rarement, tuer un prisonnier, se soûler, gifler des civils, piller à l’occasion) mais il a surtout vu leur incroyable courage qui lui fait, blessé, regretter de quitter le champ d’horreur, oui regretter, et dire : « Ce que nous avons fait, c’est plus que ce l’on pouvait demander à des hommes, et nous l’avons fait ».

C’était plus que ce qu’on pouvait demander à des hommes, et ils l’ont fait.

Bernard MARIS

Professeur des Universités


VIGIPIRATE : Que signifie le niveau « alerte attentat » du plan Vigipirate?

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Posté le jeudi 08 janvier 2015

Jusqu’en, février 2014, le plan Vigipirate comptait 5 niveaux, représentés par une échelle de couleur allant du blanc (pas de menace particulière) à rouge écarlate (risque avéré d’attentat majeur).

L’an passé, il a été décidé de le remanier une quatrième fois depuis sa création, en 1978, en adoptant une nouvelle signalétique correspondant à seulement deux niveaux. Ainsi, un triangle rouge bordé de noir portant le sigle « Vigirate » appelle à la vigilance. Et, dans le cas où il y aurait une menace précise ou un attentat commis, une pastille « alerte attentat » est ajoutée au logo.

Suite à l’attentat commis contre le siège de Charlie Hebdo et qui a coûté la vie à 12 personnes (dont 2 policiers), le Premier ministre, Manuel Valls a donc logiquement fait passer le plan Vigirate au niveau « alerte attentat » sur l’ensemble de la région Île-de-France.

« Les organes de presse, les grands magasins, les lieux de culte ainsi que les transports vont faire l’objet immédiatement d’une protection renforcée. Toutes les forces disponibles sont mobilisées et des renforts civils et militaires seront déployés dans le cadre du plan Vigipirate. L’ensemble des préfets, sur tout le territoire, ont consignes de renforcer la vigilance et de mobiliser les forces placées sous leur autorité », a expliqué Matignon, dans un communiqué.

Le passage au niveau « alerte attentat » ne peut être que limité dans le temps. Il vise notamment à mettre tous les moyens nécessaires pour « identifier, traquer et interpeller les auteurs » de l’attaque contre Charlie Hebdo, comme l’ont fait valoir les services du Premier ministre.

Le plan Vigirate comporte 300 mesures dont une centaine sont confidentielles pour des raisons évidentes de sécurité. Sans entrer dans les détails, elles prévoient l’activation de cellules de crise, la mise en alerte de capacités d’intervention, l’interdiction de stationnement aux abords de bâtiments, notamment scolaires, le renforcement des contrôles (personnes, détection d’explosifs) ou encore une sollicitation accrue des forces armées. Il est également prévu une interdiction des grands rassemblements… Sauf que de nombreux sont prévus pour témoigner un soutien et rendre hommage aux victimes de l’attaque contre Charlie Hebdo.

Avant l’attentat de ce 7 janvier, 1.300 militaires étaient déjà mobilisés dans le cadre du plan Vigipirate.


L'histoire de Zantig

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Selon le témoignage oral de Sylven Gourvil.

Celui qui fut appelé "Zantig" s'appelait en réalité Alexandre Marie Lefebvre, né au Havre le 24 mars 1893 de Marie Perrine Ropars, sa mère (originaire de Cavan) et son père Eugène Maximilien Lefebvre, marin de profession. Les enfants Lefebvre ont ensuite été élevés par le second mari de Mary Perrine, Michel Kradtzoff, d'origine russe, vivant à Pleumeur-Bodou. Il y a eu 4 enfants de cette union. L'un de ses frères était marin-pêcheur, un peu braconnier à Pleumeur-Bodou. Il fut à plus son jeune âge confié à une nourrice, habitant Trégastel. Il ne fut pas scolarisé et commença à travailler dès l'âge de 13 ans comme maçon, avant de s'engager à l'âge de18 ans dans la Légion étrangère. De cette expérience (affecté dans un bataillon disciplinaire), il conserva un tatouage intégral sur le corps ("le roi Barca" : le paon et le serpent). L'histoire et la renommée de "Zantig" sont davantage connues à partir du moment où il a habité une sorte de "maison troglodyte" sur l'Île aux Lapins (encore appelée "l'Île aux Croix, en référence à un naufrage), face à la Grève Blanche, entre les deux guerres. Zantig y avait construit un abri maçonné sous un rocher vers 1930, une sorte d'habitation, qui fut bientôt appelée et connue sous le l'appellation "Le rocher à Zantig". Zantig vivait de la pêche à pied et en bateau (à bord de son canot "Les Perdreaux", 4, 50 m, peint au coaltar), pêche qu'il vendait aux touristes et à la population locale. Ses états de service retrouvés auprès de l'ENIM, précisent qu'il recevait une pension de matelot de 6ème catégorie, pour une navigation côtière de 1929 à 1942.

Il utilisait un va-et-vient pour relier l'île à la terre ferme proche. Il pratiquait aussi le petit élevage et braconnait volontiers la "sauvagine" avec un fusil à broche, datant de la guerre 1914-1918. On raconte qu'un coq blanc gardait son île en son absence. Il fut cependant chassé pendant la seconde guerre mondiale et dut se réfugier dans une maison abandonnée de la Grève Blanche. Il avait peu d'amis sauf celui que l'on appelait du surnom de "Loutre", qui vivait lui même dans un blockhaus, comme d'autres marginaux, le père Adam (qui habitait l'abri sous roches du "Père Eternel", Jean-Marie Even. Son décès survenu en 1968, fut aussi l'objet d'interprétations différentes : pour les uns, il serait décédé d'une pneumonie ; on l'aurait trouvé déshabillé et rasé de près sur son lit ; son corps fut transporté à l'église avec les honneurs d'un ancien combattant, et fut inhumé au cimetière ; pour les autres, la version diffère, décédé dans sa crèche, il aurait été transporté par les "gwénojen", sortes de lutins et enterré au cimetière de Trégastel.

Zantig termina sa vie hors de son île auprès d'une femme qui habitait "Run Ruz" (maison de Ch. Le Goffic).

Cependant, Zantig exerçait et exerce encore aujourd'hui une sorte de séduction et de fascination pour un personnage "en marge", très populaire, quoiqu'effrayant, à cause de l'ambiguïté de sa personnalité (sarcastique avec les "touristes", séducteur auprès des femmes (qu'il faisait passer dans sa barque sur son île), de ses extravagances ou de son excentricité. Zantig écrivait, chantait, exprimait ses idées avec un rire effrayant. Il fut autant diabolisé que redouté et estimé, peut-être à cause du fait qu'il représentait dans l'imaginaire local, un personnage "libre" de paroles et d'actes, vivant une forme d'insularité sauvage "rêvée", "fantasmée". D'autre part, on peut oser l'interprétation suivante : Zantig représentait juste après guerre et les bouleversements de la modernité sur un littoral peu aménagé, une forme de résistance et de provocation au changement et au "tout tourisme", une référence à une pluri-activité littorale vivrière, qui s'opposait à la recomposition sociale et professionnelle (sociologique) de la société littorale, à sa reconversion inéluctable. En effet, on peut retrouver la figure de ce type de personnage, qui a pu alimenter la littérature orale locale, sur d'autres littoraux armoricains.

Zantig fit même éditer des cartes postales auprès des éditions Waron et Vallée de Trégastel, dans la collection "la Bretagne pittoresque", le représentant dans ses différentes attitudes et pratiques vers 1933, se jouant ainsi du regard des autres et mettant en scène son personnage et sa "représentation", en participant de la construction de sa "légende" et de sa popularité.

La "légende" de Zantig a été racontée dans le film "Le Comptoir de Marie" sur Trégastel, et a fait le sujet du spectacle théâtral "Celui qui voulait voir passer Zantig", de l'association trégastelloise "Trégor, Jeunes Animations" et de la Cie de théâtre amateur "Une vie de chien", présenté au Centre des Congrès et de la Culture de Trégastel en mai 2002. Cette animation fut réalisée à l'initiative de Sylven Gourvil, professeur de Français, passionnée par l'histoire de ce personnage. La chanson de Zantig fut écrite et interprétée pour cette occasion par Norbert Guéguen. Les gens du pays disaient de Zantig "il faisait partie de notre vie". Nous avons pu vérifier auprès des anciens mais aussi des plus jeunes "trégastellois" la justesse et la continuité de cette affirmation.

La maison de Zantig et ses amis marins : remarquer les casiers de pêche, la civière à goémons (collection particulière)

Zantig attablé dans son intérieur (carte postale, collection particulière)

Zantig reprisant des filets de pêche (carte postale, collection particulière)
Zantig devant la porte de son logis troglodyte sous le chaos rocheux ; Zantig prend l'air selon la légende de la carte postale (carte postale, collection particulière)
Zantig et son canot avec un collègue marin-pêcheur : représentations stéréotypées des marins-pêcheurs bretons, au 2ème quart du 20ème siècle (carte postale, collection particulière)
Zantig à bord de son misainier : remarquer le va et vient, actionné avec un treuil (carte postale, collection particulière)
Zantig et ses casiers à homards (carte postale, collection particulière)
Zantig, complice, pose devant son canot pour l'objectif du photographe (carte postale, collection particulière)
L'histoire de Zantig, racontée par un touriste sur le dos d'une carte postale le 8 septembre 1933 (carte postale, collection particulière)
Carnet de pensionné de l'ENIM de Alexandre Marie Lefebvre (Zantig) en 1943 (collection particulière)
Mémoire de proposition pour l'admission au versement d'une pension en faveur de de Alexandre Marie Lefebvre (Zantig) pour ses années de service comme matelot de 6ème catégorie (collection particulière)
Etat de service du matelot Alexandre Marie Lefebvre (Zantig) de 1929 à 1942 (collection particulière)

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