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2016




Trente mois au Tonkin - 1889 1er semestre

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Liste des Tombes du cimetière de Cap-Diégo.

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Les cimetières militaires français du Nord de Madagascar.

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Mort du capitaine de Chàteauneuf-Randon du Tournel, commandant la 7e Compagnie du Régiment d'Algérie.

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Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 16/10/1897

NÉCROLOGIE

Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar a le regret de porter à la connaissance de la Colonie la nouvelle de la mort de M. le capitaine de Chàteauneuf-Randon du Tournel, du bataillon de tirailleurs algériens décédé à l'hôpital de Soavinandriana le 13 octobre 1897.

Né le 7 février 1856, M. de Châteauneuf était entré à l’École spéciale militaire en octobre 1876. Il en sortait avec le grade de sous-lieutenant le 1er octobre 1878. Promu lieutenant le 13 décembre 1883, puis capitaine le 11 juillet 1889, il fut envoyé en Tunisie le 19 août 1889 et y séjourna trois ans.
Le 20 décembre 1890, il était nommé capitaine adjudant-major. Hentré en France le 24 janvier 1893, M. le capitaine de Châteauneuf partait pour l'Algérie le 25 mai 1895. Le 12 juillet 1896, il était nommé chevalier« de la Légion d'honneur. Désigné pour servir à Madagascar, il s'embarquait à Marseille le 10 août 1896 à bord du Yang-Tsé et débarquait à Tamatave le 7 septembre suivant. Depuis son arrivée dans la colonie, M. le capitaine de Châteauneuf avait participé à de nombreuses opérations militaires et s'y était fait remarquer par sa bravoure, son énergie et son entrain.

Au moment où il a ressenti les premières atteintes de la maladie qui vient de l'emporter en vingt-quatre heures, il commandait le secteur de Mandialaza, dans le cercle de Moramanga.

Entré, le 12 octobre, à l'hôpital de Soavinandriana, il succombait le lendemain, 13 octobre, malgré les soins empressés qui lui ont été prodigués. M. le capitaine de Châteauneuf-Randon du Tournel était universellement aimé de ses chefs et de ses camarades, qui appréciaient, outre ses vertus militaires, sa grande affabilité, son jugement droit et sûr et ses belles qualités de cœur et d'esprit.

Les obsèques ont été célébrées hier, à 8 h. 1/2 du matin.

Le Gouverneur Général, le Procureur Général ainsi qu'un grand nombre d'officiers, de fonctionnaires et de colons y ont assisté.

L'inhumation a eu lieu au cimetière de Soavinandriana.

Sur la tombe, M. le commandant Cussac, du bataillon de la légion étrangère, a adressé un dernier adieu à M. le capitaine de Chàteauneufeta exprimé, dans le discours suivant, les regrets unanimes que sa mort inopinée cause à tous ceux qui l'ont connu et qui ont été à même d'apprécier ses brillantes et solides qualités.

MON GÉNÉRAL,

MESSIEURS,

Permettez-moi, au nom des officiers des bataillons de tirailleurs algériens et de la légion étrangère, de vous remercier d'avoir bien voulu accompagner jusqu'aux bords de cette tombe leur camarade, le capitaine de Châteauneuf.

Entré au service le 27 octobre 1876, le capitaine de Chàteauneuf-Randon du Tournel avait été nommé sous-lieutenant le 17 octobre 1878. Il était capitaine du 11 juillet 1889 et chevalier de la Légion d'honneur du 12 juillet 1896.

Il avait successivement servi au 99e, au 38e, au 131e de ligne, au 4e régiment de tirailleurs algériens et au 2e régiment étranger.

Il était venu à Madagascar avec le bataillon de la légion, en qualité de capitaine adjudant-major.

Ne trouvant pas, dans ces fonctions, à employer l'ardeur qui l'animait, il avait, dès notre arrivée, recherché toutes les occasions de marcher contre les rebelles; c'est ainsi qu'il avait d'abord obtenu de faire partie de la colonne d'Ankeramadinika, où il commanda le groupe mobile composé de tirailleurs algériens et de tirailleurs haoussas, puis d'être placé à la tête de la 7e compagnie de tirailleurs algériens, dans la vallée du Mangoro. C'est dans cette vallée, dont l'insalubrité nous a déjà causé tant de deuils, qu'il a contracté les germes de la maladie qui devait l'emporter si brusquement.

Ayant eu le bonheur de l'avoir sous mes ordres pendant près de deux ans, j'avais pu l'apprécier.

J'ai rarement rencontré d'homme aussi séduisant. Par la délicatesse de ses sentiments et la générosité de son cœur, il avait vite conquis ceux qui l'approchaient.

Il avait toutes les qualités de l'officier : l'intelligence, la fermeté de caractère, le coup d’œil, l'entrain, le dévouement inaltérable.

Ces qualités lui ont valu, à deux reprises différentes, les félicitations de M. le Général commandant en chef le Corps d’occupation : «après la colonne d'Ankeramadinika et après la pacification de la vallée du Mangoro.

Il a montré, devant la mort, une énergie morale rare. Il l'a vu arriver avec une résignation toute stoïque, car il a conservé, jusqu'au dernier moment, toute la lucidité de son esprit.

Il aurait quitté ce monde sans regret, s'il n'avait pensé à la douleur inconsolable dans laquelle la nouvelle de sa mort allait plonger sa pauvre vieille mère. Cette pensée si touchante a pu seule attrister ses derniers moments.

Pauvre ami ! au nom de tes chefs qui l'estimaient, au nom de tes camarades et de tes soldats qui t'aimaient, je te dis adieu !


Ein Rheintaler war ältester Fremdenlegionär

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Les porte-drapeaux de Mostaganem‏

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26 Mai 2004

Monument aux Morts de Mostaganem- (Déplacé en Métropole)

C’était un nommé Tcham Kouïder qui, à Mostaganem, portait le drapeau aux cérémonies patriotiques, aux obsèques des camarades et à l’enterrement des soldats qui tombaient dans cette guerre qui n’avait pas de nom ni de loi.
Tcham Kouïder ressentait bien tout l’honneur qui lui en revenait et n’aurait, pour rien au monde, consenti à se dessaisir de sa charge glorieuse. Lorsque le F.L.N. le menaça de mort, il en rendit compte à son Président, tout simplement, en bon soldat qu’il était, mais se regimba comme sous une offense lorsqu’on lui proposa de le remplacer dans son honorifique emploi.
Cela se passait vers la fin de l’année 1956. Tcham Kouïder fut abattu le 14 février 1957. Sa dépouille fut portée par ses camarades. 0n fit un discours.

* * *

Caïd Metcha qui le remplaça, fut à son tour l’objet de menaces de mort. Il en rendit compte à son Président, et tout comme Tcham Kouïder, il refusa, énergiquement, de renoncer à ce qu’il considérait comme honneur, si périlleux qu’il fut...Il fut abattu le 21 juin 1957.

Monument aux Morts de Tlemcen-(Déplacé en Métropole)

Bensekrane Yahia conduisit le cortège jusqu’au cimetière aux stèles blanchies et, à son tour, il inclina le drapeau sur la tombe de son prédécesseur. Quelques jours plus tard, il fut lui-même menacé et lui aussi ne put accepter de se renier. Il porta le drapeau au cours des cérémonies du 14 juillet....Il fut abattu le 8 aout 1957.

* * *

Hennouni Besseghir devint le quatrième porte-drapeau de cette année ; il fut abattu le 5 octobre 1957.

* * *

Les évènements prenaient une meilleure tournure et Hadjgache, tout raide de l’honneur qui lui était fait, ne fut abattu que le 27 août 1958. C’était, pourtant, au temps où il semblait qu’on apercevait le sourire de la Paix et où soufflait un vent vivifiant d’espérance.

* * *

Bey Bagdad lui succéda. Il fut abattu le 14 juillet 1959.

* * *

Addad Ali fit comme ceux qui l’avaient précédé et, avec son humeur tranquille, quand il fut menacé, il refusa, calmement, de céder le poste de confiance dont il était investi. Il fut abattu le 11 septembre 1959.

* * *

Son camarade, Hamouni Lakdar, releva sa charge après tant d’autres. Il fut abattu le 7 novembre 1960.
Il se trouva des volontaires dans la section de Mostaganem pour briguer, encore, l’emploi de porte-drapeau qui revint à Belarbi Larbi. Il advint que Belarbi Larbi ne mourut pas.
Il fut, selon le mot administratif et blasphématoire, rapatrié. Il prit le bateau pour la France puisque la terre où il était né avait cessé d’être la France... Il emporta son drapeau.

Monument aux Morts d’Alger (Resté en Algérie)

Belarbi Larbi est en France. Il est toujours porte-drapeau. Il n’est pas sûr de n’être pas encore menacé. Il ne se pose pas la question de savoir ce que signifie encore le drapeau de la section, des anciens combattants de Mostaganem, ni de ce qu’il pourra advenir de son drapeau et de lui même.

Il est le 10° porte-drapeau de sa section
à avoir risqué sa vie
pour l’honneur de porter le Drapeau.
Je salue son drapeau, enroulé,
aujourd’hui dans sa gaine
et si lourd du poids de tant d’âmes, de tant de foi

et de tant d’amour de la France.

* * *

Général VANUXEM


Mort du Capitaine Flayelle et du lieutenant Montagnole.

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Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 12/04/1898

ORDRE GÉNÉRAL 239

Notre extension méthodique dans la province de Tulléar et dans l'ouest du cercle des ayant été, à diverses reprises, entravée par les incursions à main armée d'une bande réfugiée dans le massif boisé du Vohinghezo, sis à l'Est du confluent du Mangoka et du Malio, M. le capitaine Flayelle, commandant les troupes de la province de Tulléar, fut chargé de chasser cette bande de son repaire.

Il idisposait,pour l'opération projetée:

D'un détachement de la 1re compagnie de Légion sous les ordres de M. le lieutenant Montagnole.

De quelques hommes de la 11e compagnie du 13e régiment d'infanterie de marine.

D'une pièce de la 6e batterie de montagne (lieutenant Defer).

D'un détachement de la 6e compagnie du 1er malgache.

D'un détachement de la 8e compagnie du 2e malgache (sous-lieutenant Garenne).

D'un détachement de la milice de Tulléar (M. l'inspecteur Charles).

Ce groupe  quitta le poste de Soaserana le 11 mars dans l'après-midi, passa le Malio et, après un repos de quelques heures, se remit en route à 11 heures du soir. Il se heurta, à 4h45 du matin à des escarpements boisés occupés par les rebelles, qui accueillirent la tête
de colonne par un feu très nourri.

Aux premiers coups de feu, MM. le capitaine Flayelle et le lieutenant Montagnolle qui marchaient à l'avant-garde, tombaient mortellement blessés.

M. le lieutenant Defer prenait alors le commandement et donnait ses ordres pour l'enlèvement de la position, qui fut aussitôt effectué, grâce à un mouvement tournant vigoureusement conduit par M. le sous-lieutenant Garenne et malgré les énormes difficultés du terrain et la résistance déployée parles rebelles abrités derrière les retranchements qu'ils avaient organisés et derrière lesquels ils laissèrent de nombreux cadavres.

Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances cite à l'ordre du Corps d'occupation :

M. le capitaine Flayelle, commandant la 1re compagnie du bataillon étranger et les troupes de la province de Tulléar :
«A été mortellement blessé, le 12 mars au matin, dans la forêt du Vohingheso, en marchant, avec sa bravoure habituelle, à la tête d'avant-garde».

M. le lieutenant Montagnole, de la 1re compagnie du bataillon étranger :
« A fait preuve de beaucoup de bravoure, le 12 mars 1898, dans le commandement de la pointe d'avant-garde, jusqu'au moment où il est tombé mortellement blessé ».

Durlach, N° Mle 20929, soldat de 2e classe à la même compagnie :
« A montré la plus grande bravoure à l'assaut des retranchements où s'étaient embusqués les rebelles, assaut au cours duquel il a été mortellement blessé ».

Griseur, N° Mle 21921, soldat de 1re classe à la même compagnie, ordonnance de M. le capitaine Flayelle :
« Se trouvant en dehors de la ligne de feu, est allé sous les balles ramasser le corps de son capitaine mortellement frappé, est revenu ensuite chercher le corps du lieutenant Montagnole, puis est retourné au feu ».

Vonoch,N° MleÎ481, soldat de 1re classe a la même compagnie :
« A fait preuve d'une grande bravoure dans l'assaut des retranchements du Vohinghezo, assaut au cours duquel il a été blessé à l’aine »,

Mangalli, N° Mle18220, soldat de 2e classe à la même compagnie :
« S'est élancé avec impétuosité à l'assaut des retranchements du Vohinghezo et y est arrivé en même temps que l'officier qui commandait l'attaque ».

Laos, N° Mle 16063, soldat de 2e classe à la même compagnie :
« Etant blessé au coude, est resté à sa place de combat jusqu'à la fin de l'action ».

Pugin, N° Mle 14810, soldat de 2e classe à la même compagnie :
«Etant à la pointe d'avant-garde et se trouvant immédiatement derrière le lieutenant Montagnole, qui venait d'être blessé, a continué à tirer et a eu son fusil brisé par une balle ».

Schmider, N° Mle 14921, soldat de 2e classe à la même compagnie :
« S'est conduit brillamment pendant l'attaque du Vohinghezo, au cours de laquelle il a été légèrement blessé ».

Courvoisier, N° Mle B 1429, 2e canonnier, conducteur à la 6e batterie de montagne :
« A aidé avec beaucoup de sang-froid à la mise en batterie de la pièce et l'a pointée avec calme à moins de 100 mètres des retranchements ennemis ».

Ramanarany, N° Mle 5729, tirailleur de 1re classe à la 8e compagnie du 2e régiment malgache :
« A été mortellement blessé en s'élançant avec bravoure à l'assaut de la position du Vohinghezo ».

Le Général adresse en outre ses félicitations:

A M. le lieutenant Defer, de la 6e batterie de montagne :
«« Pour le sang-froid dont il a fait preuve en prensnt,le 12 mars 1898, le commandement de la colonne du Vohinghezo après la mise hors de combat de M. le capitaine Flayelle, et dans des conditions particulièrement difficiles, et en n'hésitant pas, après les pertes cruelles qu'avait subies la colonne dès le début de l'action, à ordonner une vigoureuse offensive contre l'ennemie ».

A M. le sous-lieutenant Garenne, de la 8e compagnie du 2e régiment malgache :
« Pour avoir commandé avec beaucoup de bravoure, le 12 mars, la troupe d'assaut qui enleva, a la baïonnette, les retranchements du Vohinghezo et être arrivé le premier sur la position ».

Au sergent rengagé Lelièvre, N° Mle 9394, de la 1re compagnie du bataillon étranger :
« Pour avoir fait preuve du plus grand sang-froid lorsque la tête de colonne fut assaillie par une grêle de balles et avoir rallié ses hommes sans précipitation ».

Au maréchal-des-logis Grenot,N" Mle B 30853, de la 6e batterie d'artillerie de montagne :
« Pour avoir mis sa pièce en batterie sous le feu de l'ennemi et conduit le tir pendant toute l'action avec le plus grand calme ».

Au soldat de 2e classe Kiener, N"M18 20991, de la 1re compagnie du bataillon étranger :
« Pour avoir, bien que blessé au mollet, aidé à transporter, sous les balles, en arrière de la ligne de feu son Capitaine mortellement blessé».

Au 1er canonnier servant Revel, N° Mle B 38486, de la 6e batterie de montagne :
« A organisé, sous le feu de l'ennemi, une ambulance pour panser les blessés, auxquels il a prodigué ses soins ».

Au soldat de 2e classe Satta, N° Mle 13604, de la 1re compagnie du bataillon étranger :
« Pour avoir aidé, avec beaucoup de sang-froid et de dévouement, l'infirmier Revel dans les soins donnés aux blessés ».

Au soldat de 2e classe Py, de la 11e compagnie du 13e régiment d'infanterie de marine :
« Pour avoir aidé à mettre la pièce en batterie sous le feu de l'ennemi ».

Le Général commandant en chef adresse en même temps ses félicitations aux détachements des compagnies de milice de Fianarantsoa et Tulléar pour le concours dévoué qu'ils ont apporté à la colonne commandée par M. le capitaine Flayelle. Il félicite particulièrement :

M. l'inspecteur de 2e classe Charles, commandant la compagnie de milice de Tulléar :
« pour son énergique attitude pendant toute l'action et les mesures judicieuses qu'il prit pour empêcher la droite d'être débordée par les rebelles. »

M. le garde de 4e classe Morel, de la compagnie de Fianarantsoa :
« pour le sang-froid qu'il a montré dans la garde du convoi et de l'ambulance, attaquée à plusieurs reprises par l'ennenii.».

Le caporal de milice Razafy, N° Mle 399, les miliciens Randratsirava, N° Mle 239, Raizanaka, N° Mie 298, Raimitsiry, N° Mle 358, de la compagnie de Fianarantsoa :
« pour s'être particulièrement distingués dans la défense du convoi de la colonne ».

Le Général décide, en outre, que les postes d'Ankazoabo, Soaserana, Vorondreoet Manera, porteront, à compter de ce jour, les noms de : poste Flayèlle, poste Montagnole, poste Durlàch, poste Ramanarany.

Un exemplaire du présent ordre sera.remis àchacun des officiers et hommes de troupe qui y sont dénommés ou envoyé à leur famille.

Tananarive, le 10 Avril 1898.
Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.

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Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 16/04/1898

 

NÉCROLOGIE

 
Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances a le regret de porter à la connaissance de la colonie la nouvelle de la mort de MM. le capitaine Flayelle et le lieutenant Montagnole, tués à l'ennemi le 12 mars 1898.

Né le 23 septembre 1858 à Saint-Nabord (Vosges), M.le capitaine Flayelle était entré à Saint-Cyr le 29 octobre 1878; il était affecté, à sa sortie de l'école, au 91e de ligne. Nommé lieutenant le 29 juillet 1885, il était classé au 21e régiment de la même arme.
 
Plein de vigueur, d'entrain et recherchant, dès le début de sa carrière, l'occasion de se distinguer et de faire campagne, il demandait et obtenait de servir en Algérie, où il était placé au 1er régiment de tirailleurs.
 
Promu capitaine le 2 octobre 1891, il était affecté au 131e régiment de ligne, à Orléans. Passé au 2e régiment de la légion étrangère, il fut promu chevalier de la Légion d'honneur le 11juillet 1896; l'année suivante, il était désigné pour servir a Madagascar. Parti de Marseille le 10 août 1896, en même temps que le Général Gallieni, il débarquait à Tamatave le 5 septembre suivant. Il faisait, à la tête de la 1re compagnie de légion, toute la campagne contre l'insurrection hova et prit une a large part à plusieurs opérations importantes. Il se distingua, en particulier, à la prise du village fortifié Nosibé ; à cette occasion, il méritait d'être cité à l'ordre du Corps d'occupation le 21 février 1897, pour : « Avoir montré une bravoure et un sang-froid dignes des plus grands éloges, le 6 février 1897, en dirigeant, sous un feu très vif, l'escalade d'une des portes du village forlilié de Nosibé, avoir ensuite très habilement dirigé la poursuite des rebelles dans la vallée de l'Ikopa et provoqué ainsi près de 3.000 soumissions en deux jours ».
 
Au mois d'octobre 1897, dès que la tentative de révolte des Sakalaves de la Tsiribihina fut conue à Tananarive, le capitaine Flayelle, envoyé dans le Ménabé, se portait en toute hâte au secours d'Ambiky, où il arrivait le 17 novembre Il méritait, à cette occasion, d'être cité de nouveau à l'ordre du Corps d'occupation pour: « Avoir fait preuve de beaucoup de bravoure et de sang-froid dans le commandement des deux compagnies de renfort qu'il a conduites, du 14 au 17 novembre 1897, de Bemena à Ambiky, à travers une région boisée infestée par des bandes rebelles. A constamment marché de sa personne avec la tête d'avant-garde ».
 
Quelques semaines plus tard, M. le capitaine Flayelle prenait le commandement des troupes de la province de Tulléar. Notre extension méthodique dans cette province ayant été, à diverses reprises, entravée par les incursions à main armée d'une bande réfugiée dans le massif boisé du Vohinghezo, il se mettait à sa poursuite. C'est au cours de cette opération, couronnée de succès, que M. le capitaine Flayelle, qui marchait avec son intrépidité accoutumée à la tête d'avant-garde, est tombé mortellement frappé sous le feu de l'ennemi, méritant d'être cité encore une fois à l'ordre du Corps d'occupation.
 
M. !e capitaine Flayelle était un officier du plus grand mérite; à ses remarquables qualités militaires, à une bravoure à toute épreuve, il joignait une instruction étendue, un esprit fin et lettré qui donnait le plus grand charme à ses relations. Ses chefs l'avaient en haute estime et il était aimé de ses hommes, qu'il traitait avec justice et bonté. On se rappelle qu'au mois de novembre 1896, il n'avait pas craint d'exposer sa vie pour sauver un de ses légionnaires sur le point de se noyer dans l'Ikopa; il avait été cité une première fois à l'ordre du Corps d'occupation pour ce bel acte de courage et de dévouement.
 
La mort de ce brillant et valeureux officier sera déplorée par tous ceux qui l'ont connu.
 
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Né le 31juillet 1869 a la Ravoire (Haute-Savoie), M. le lieutenant Montagnole entrait à Saint- Maixent le 1er mars 1891. Affecté, à sa sortie de l'école, au 1er régiment de légion étrangère, il faisait campagne au Soudan, du 23 février 1894 au 27 janvier 1895, et y faisait preuve de solides qualités militaires. Il était promu lieutenant le 1er avril 1895.
 
Désigné pour servir à Madagascar, il s'embarquait à Marseille le 10 octobre 1897 ; arrivé le 4 novembre à Tamatave, il montait à Tananarive avec un détachement qu'il conduisait peu après dans le sud, à Ihosy.
 
Tout dernièrement, il fut classé à la compagnie de M. le capitaine Flayelle et prit part, avec elle, à l'opération dirigée contre les rebelles du Vohinghezo.
 
Il marchait à la pointe de l'avant-garde, dont il avait le commandement, lorsqu'il tomba mortellement frappé à côté de son capitaine.
 

Le Corps d'occupation perd, en la personne de M. le lieutenant Montagnole, un officier de valeur et d'avenir, qui sera vivement regretté de ses chefs et de ses camarades.

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La Mort d'un Héros.

Le Journal 30/04/1898


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La mort du soldat.

Le Figaro 25/05/1898.

 

Je viens d'assister, à Saint-Philippe du Roule, au service célébré pour le. repos de l'âme du capitaine Louis Flayelle, de la légion étrangère, chevalier de la Légion d'honneur, tué au combat de Vohingezo (Madagascar), le 12 mars, avec le lieutenant Montagnole, des tirailleurs algériens, et trois hommes de troupe. Une heure plus tard, dans la même église, une messe était dite à la mémoire du lieutenant d'infanterie Gallet, tué à la prise de Sikasso, avec le lieutenant Soury, de l'infanterie de marine.

Le capitaine Flayelle était l'un de mes meilleurs, l'un de mes plus chers camarades de Madagascar. Nous nous étions embarqués ensemble sur le Yang-Tsé, pour cette terre lointaine d'où il ne devait pas revenir. Nous avons vécu longtemps dans l'intimité d'une existence de plein air, où chaque jour m'a fait apprécié davantage la noblesse de son cœur et l'élévation de son esprit, délicat, généreux et cultivé.

Bien souvent, depuis lors, je pensais à la joie de' retrouver, à sa rentrée en France, riche du souvenir des belles actions, cet admirable soldat que, durant une campagne ininterrompue de plus d'un an et demi, la confiance des chefs et l'entraînement passionné du devoir militaire avaient conduit à travers les aventures les plus émouvantes et les plus diverses; j'attendais impatiemment la voix affectueuse, au parler pittoresque, qui me dirait ces pages inédites de l'épopée coloniale, si exaltante pour la jeune âme héroïque d'un Flayelle, soutenu contre les fatigues et les découragements par la noblesse et l'utilité de l’œuvre patriotique à laquelle il collaborait avec tant d'autres vaillants obscurs ou couverts de gloire, les champions de la mère patrie au Tonkin, au Soudan, à Madagascar, partout où progresse le drapeau d'une France qui se réveille aux grands espoirs.

Ce n'est pas de sa bouche, maintenant, que j'entendrai le récit de tant de belles choses réalisées loin de la gloriole boulevardière assurément, il ne fallait point attendre de lui, si modeste, l'énumération des actions d'éclat accomplies au premier rang de ses légionnaires, seuls témoins de son intrépidité; et chacun dans l'armée sait ce qu'il vaut, ce témoignage, en matière de bravoure, une vertu qui dispense de toute autre les cerveaux brûlés de la légion; •̃ Les coups terribles, portés et reçus dans cette guerre aux barbares, ce n'est pas de cela, j'en suis bien sûr, qu'il aurait eu plaisir à me parler, cet. homme de grand cœur, aussi pitoyable à la détresse des populations fanatisées qu'il était paternel à ses braves troupiers, ménager de leur existence et soucieux dé leur bien-être. Mais avec quelle fierté, j'ensuis certain, il m'aurait fait connaître dans leurs moindres circonstances les ruses qu'il s'ingéniait à trouver pour prendre, sans coup férir, le contact avec les rebelles auxquels il parvint souvent à imposer l'autorité du nom français par des paroles de confiance qui assuraient plus vite et plus définitivement que les balles Lebel la prise de possession d'une région soulevée !

Une mission pacifique de ce genre, je vous l'assure, est rude à réaliser en présence des Sakalaves qui n'ont rien des mœurs courtoises dont Fontenoy nous a laissé la tradition chevaleresque embusqués parmi les rochers ou cachés derrière les arbres (c'est dans une forêt que Flayelle a trouvé la mort, comme les héros du Yen-Té), ces guerriers vous tirent à brûle-pourpoint d'innombrables coups de fusil, à quoi, bien souvent, on réplique seulement par des charges à la baïonnette; c'est le meilleur moyen de les mettre en déroute.

Le capitaine Flayelle avait pour le tir si souvent inoffensif de ces Malgaches un mépris tout spécial et dont je trouve la piquante expression dans une lettre écrite, avec sa bonne humeur coutumière, presque à la veille du jour où il allait tomber sous le feu d'un ennemi si souvent abordé avec cette témérité dédaigneuse

« La bande des Baribés, écrivait-il, a fêté notre arrivée par l'exécution de son répertoire le plus varié sur l'ancive (trompe guerrière). Quelques virtuoses du snyder se sont exercés, sans succès, à tirer sur des oiseaux invisibles qui planaient à vingt mètres au-dessus de nos têtes. Les mêmes artistes nous ont accompagnés, le 24 au matin, pendant cinq ou six kilomètres, en faisant beaucoup de bruit et aucun mal. »

Quelle que fût la longanimité du capitaine, il fallait parfois cependant en venir aux mains; on y allait carrément, mais le sang-froid du chef ne se démentait jamais dans le feu de l'action et, l'affaire terminée, son premier soin était de soustraire les vaincus aux cruautés inutiles des troupiers excités par la griserie du combat.

Parmi les diverses citations à l'ordre du jour dont il a été honoré, je relève celle du mois d'avril 1897, « pour la bravoure et le sang-froid dignes des plus grands éloges dont il avait fait preuve, le 6 février 1897, eh dirigeant sous un feu très vif l'escalade du village fortifié de Nossi-Bé, en dirigeant ensuite la poursuite des rebelles et en provoquant ainsi plus de 3,000 soumissions en deux jours M.

Et la première en date félicitait le capitaine de s'être jeté tout équipé dans une rivière torrentielle,, pour sauver un de ses légionnaires; on l'en retira lui même inanimé ce fut peu de temps après que je lui serrai la main pour la dernière fois.

Il a été tué le 12 mars dans la forêt de Vohingezo, contre laquelle il marchait à la tête d'une colonne de tirailleurs malgaches, avec une pièce d'artillerie de montagne appuyé seulement d'un détachement 'de légionnaires qu'il conduisait pour la première fois le délabrement et le dénuement de ceux de sa compagnie n'avaient pas permis de les mettre en marche et le capitaine n'avait emmené que son ordonnance, le soldat Griseur, dont la conduite a été au dessus de tout éloge dans ce combat si dramatique.

Après une marche forcée, à la faveur de la lune jetant une clarté douteuse sur la brousse inexplorée, la colonne atteignait vers onze heures du soir la lisière d'une forêt où se cachait l'ennemi. Ici je laisse la parole à l'officier qui, dans une lettre profondément touchante par la simplicité du récit et l'émotion sincère, a pieusement transmis à la famille quelques détails sur les derniers moments du capitaine Flayelle

Bientôt on a la certitude que les rebelles sont avertis leurs sentinelles fuient devant les éclaireurs, et des feux s'allument sur la montagne en face. On arrive devant un bois qui paraît impénétrable, tant l'obscurité est devenue profonde. La colonne arrêtée, l'avant garde se déploie.

Le capitaine veut attendre le jour avant d'attaquer, mais le lieutenant Montagnole s'est engagé au milieu des abatis avec deux éclaireurs. C'est le signal d'une décharge générale et que l'on évalue à 200 coups de fusil. Le capitaine lance les légionnaires sur les traces du lieutenant. Il traverse avec eux les abatis, mais il est difficile de pousser de l'avant, car on ignore absolument le terrain; on ne voit que les coups de feu qui vous aveuglent, et la fusillade à bout portant est tellement intense que les hommes n'entendent rien. On ne sait pas ce -qu'est devenu le lieutenant. Une voix dans le fourré crie  « En arrière l » Mais le capitaine, avec un geste superbe, et de toutes ses forces « Mais non pas en arrière En avant!» » A ce moment, il tombe frappé de deux balles, l'une au poumon, l'autre à l'abdomen. Il tombe à la renverse en disant à son ordonnance, qui, quittant le convoi, s'était portée à ses côtés dés les premiers coups de feu: «. Griseur, je suis mort L'ordonnance s'est agenouillée près de lui: « Où ça ? Au côté; » répond le malheureux blessé. « Attendez, je vais vous transporter en arrière pour vous faire panser; ce n'est peut-être pas si grave que cela. » Il appelle des légionnaires à l'aide et, à trois, ils le transportent à travers les abatis, malgré la demande du capitaine qui veut être laissé sur place. La colonne n'a pas de médecin; deux infirmiers, aidés de Griseur, le pansent de leur mieux. Cela ne va pas sans quelque, douleur. « Vous me faites souffrir, dit-il, laissez-moi mourir ». A l'ordonnance qui parlait à voix basse a No parlez pas à voix basse, ce n'est pas la peine, j'entends tout ce que vous ditès. » Au lieutenant Defer qui vient lui demander comment il va.: « Laissez-moi mourir ! » dit-il encore. Blessé à cinq heures, le capitaine s'éteignait doucement à sept heures quarante, après trois ou quatre contractions de la bouche.

S'il avait peu parlé, il avait paru conserver sa pleine lucidité. Son regard était resté clair jusqu'au dernier moment. Les deux balles étaient mortelles la première, entrée dans la région du cœur, restée dans la plaie et déterminant une hémorragie la seconde, perforant le foie et sortant par le dos. On avait (Griseur) apporté vers cinq heures et demie le corps du lieutenant Montagnole, déjà froid. Il avait reçu sept balles.

Cependant, la bande avait été mise en fuite et poursuivie, mais sans grands résultats. Vers dix heures et demie, la colonne si cruellement mutilée 2 officiers et 1 légionnaire morts,,2 tirailleurs tués sur le coup et 4 légionnaires blessés, reprenait le chemin de Soaserana. Le corps du capitaine, que l'ordonnance avait recouvert d'un drapeau, était porté sur un brancard.

A six heures et demie du soir on arrivait au poste. Griseur s'occupe aussitôt de faire la toilette du cher mort. Le corps soigneusement lavé, il le revêt de ses meilleurs effets et, l'installant sous la tente, surélève le brancard. Une sentinelle veille à côté. La figure du capitaine était restée très belle, les traits reposés « On aurait juré qu'il dormait. » Le 13 au matin, on inhumait ces morts glorieux avec tous les honneurs militaires, dans le poste même de Soaserana.

Le capitaine Flayelle aura, dans le recueillement de nos pensées, la première place. Une croix en bois du pays,' sculptée par le sergent Staber, a été envoyée à Soaserana pour être placée sur sa tombe. Nous vous en adressons le dessin.

Telle fut la fin de cet admirable soldat, tout jeune encore, aussi beau garçon que brave homme et que vaillant cœur, de l'esprit le plus orné et d'un goût d'élégance raffinée que la rude existence dans la brousse mit tout d'abord à de rudes épreuves. En d'autres temps, j'aurais dit que c'était un intellectuel. Le mot ne lui conviendrait plus.

Il me suffira de noter que ce fut un Français de la belle race il en avait les vertus, comme il en montrait les agréments. Né à Remiremont, dans le meil- leur terroir vosgien, Flayelle avait beau- coup vécu à Paris, où il s'était fait de profondes amitiés dans le monde des artistes, et Mme Séverine a consacré un éloquent article à son souvenir.

« Il était de ceux qui sont d'autant mieux à leur place que la destinée les porte plus haut, a dit un de ses anciens chefs, le général Varloud. Et il n'était pas moins hautement apprécié par ses subordonnés: « C'était un vrai et magnifique soldat, plein de sang-froid dans le danger, montrant l'exemple et payant largement de sa personne, malgré sa haute taille qui le désignait aux coups. Hélas Dieu n'a pas voulu qu'il nous revint sain et sauf. Il est mort sans que l'un de nous fût près de lui, et ce nous a été un grand chagrin. »

Ainsi se termine la lettre adressée par les lieutenants qui servaient sous ses ordres au frère du capitaine Flayelle, ce frère désespéré à qui l'affreuse nouvelle est parvenue quelques jours après l'enterrement de leur mère.

Combien enviable, cependant, aux yeux de tant d'autres, le sort de cette vieille mère que la mort, franchissant de tels espaces, réunit à son enfant l Combien préférable cette mort à ce que la vie impose à d'autres mères de soldats, au deuil effroyable de Mme de Châteauneuf-Raidon, dont le fils était le frère d'armes de Flayelle, capitaine au même bataillon de la légion et parti le même jour avec nous pour Madagascar; brave et charmant garçon qui, sur le pont du navire' en partance, prenait à tache de rassurer la famille de Flayelle, éplorée d'un horrible pressentiment: «Rassurez-vous, disait-il, je prendrai bien soin de lui s'il est malade ou blessé! » Il s'en est allé le premier, tordu par un accès de fièvre, sans que l'ami fût là pour lui fermer les yeux.

Et mon pauvre camarade, le lieutenant Rocheron, qui, après notre exploration chez les Sakalaves du Manambolo, s'est misérablement noyé à l'embouchure de de fleuve; alors que deux fois déjà, depuis mon retour, la nouvelle de sa mort, dans des rencontres avec les Sakalaves, avait été répandue et que, par deux fois, j'avais eu la mission bien douce de faire savoir à sa mère qu'il était encore vivant! Le voilà mort, lui aussi. Son corps a été retrouvé sur le rivage et enterré à Benjavilo, sous une petite croix d'ébène. Pauvre mère déchirée, dont il était toute la famille et l'unique appui, ce grand fils, tout jeune officier, plein d'avenir, sorti brillamment de Saint-Cyr et signalé déjà par d'éclatants faits d'armes Pauvre mère bretonne, abîmée dans.sa désolation, dont l'écho vient 4 chaque instant jusqu'ici me bouleverser sa dernière lettre annonçait un voyage à Paris, entrepris dans le seul espoir de m'entendre parler encore de son enfant. Pauvres mères de soldats l pauvres mères qui' survivent !

Vieilles mères au front saignant sous une» auréole de gloire, plus déchirante que la couronne du Christ, mais d'un non moins sublime symbolisme l'immolation des êtres d'élite qui versent leur jeune sang pour la sainte communauté nationale, comme celui du Sauveur a coulé sur l'Humanité tout entière.

Grosclaude.

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Le monde illustré du 25 juin 1898

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Nous sommes, Dieu merci! un peuple brave par essence et, quoi qu'en pensent MM. les intellectuels, ces eunuques du cœur, petit bonhomme vit encore.

Pour en être certain, il n'y a qu'à lire les admirables ordres du jour du général Galliéni et à songer à la mort héroïque du capitaine Flayelle et du lieutenant Montagnole.

J'extrais des citations à l'ordre, relatives à l'affaire où succombèrent ces deux enfants de France, six lignes seulement :

« GRISEUR, soldat de première classe, ordonnance de M. le capitaine Flayelle : « se trouvant en dehors de la ligne du feu est allé sous les balles ramasser le corps de son capitaine mortellement frappé, est revenu ensuite chercher le corps du lieutenant Montagnole, puis est retourné au feu. »

Relisez bien ces six lignes.

Vous presseriez toute l'oeuvre de tel romancier, tous les discours de tel rhéteur, qu'il n'en sortirait pas une phrase où il y ait autant d'honneur et de gloire que dans la moindre virgule de ces six lignes-là.

LIEUTENANT Z.

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Deux ans à Madagascar 05/04/1900


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Le 11 mars 1898 – L’attaque de Vohinghezo

AU FIL DES MOTS ET DE L'HISTOIRE

14 mars 2013

 Le 11 mars 1898 - L’attaque de Vohinghezo dans EPHEMERIDE MILITAIRE le-capitaine-flayelle-150x150

L’attaque de Vohinghezo (Madagascar)

D’après « Les Hauts faits de l’armée coloniale, ses héros » – F. Bertout de Solières – 1912

Notre extension méthodique dans la province de Tulléar et dans l’ouest du cercle des Baras ayant été, à diverses reprises, entravée par les incursions à main armée d’une bande réfugiée dans le massif boisé du Vohinghezo, sis à l’est du confluent du Mongoka et du Malio, M. le capitaine Flayelle, commandant les troupes de la province de Tulléar, fut chargé de chasser cette bande de son repaire.

Il disposait, pour l’opération projetée :
- d’un détachement de la 1ère compagnie de la légion, sous les ordres de M. le lieutenant Montagnole ;
- de quelques hommes de la 11e compagnie du 13e régiment d’infanterie de marine ;
- d’une pièce de la 6e batterie de montagne (lieutenant Defert) ;
- d’un détachement de la 6e compagnie du 1er Malgaches ;
- d’un détachement de la 8e compagnie du 2e Malgaches (sous-lieutenant Garenne) ;
- d’un détachement de la milice de Tulléar (M. l’Inspecteur Charles) ;
- d’un détachement de la compagnie de Fianarantsoa (M. le garde Morel).

Ce groupe quitta le poste de Soaserana le 11 mars dans l’après-midi, passa le Malio, et, après un repos de quelques heures, se remit en route à onze heures du soir.

Voici le récit du combat, fait par un des survivants :

Un clair de lune suffisant permet de marcher assez vite dans une région inconnue. Bientôt, on a la certitude que les rebelles sont avertis. Leurs sentinelles fuient devant les éclaireurs et des feux s’allument dans la montagne en face. On arrive devant un bois qui paraît impénétrable tant l’obscurité est devenue profonde. Le capitaine veut attendre le jour pour attaquer, mais le lieutenant Montagnole s’est engagé au milieu des abatis avec deux éclaireurs.

C’est le signal d’une décharge générale et qu’on évalue à deux cents coups de fusils. Le capitaine lance alors les légionnaires sur les traces du lieutenant. Il traverse avec eux les abatis, mais il est difficile de pousser de l’avant car on ignore absolument le terrain. On ne voit que les coups de feu qui aveuglent et la fusillade, à bout portant, est tellement intense que les hommes n’entendent rien.

C’est alors que le lieutenant X., s’approchant dans les fourrés, crie : « En arrière ! ». Mais le capitaine, dans un geste superbe et de toutes ses forces : « Mais non ! Pas en arrière ! En avant ! ».

A ce moment, un coup de feu le frappe de deux balles, l’une au cœur, l’autre à l’abdomen, le capitaine tombe à la renverse !

Il dit à son ordonnance qui, quittant le convoi, s’était portée à ses côtés dès les premiers coups de feu : « Griseur, je suis mort ! ».

L’ordonnance s’est agenouillée près de lui : « Où ça ? »
« Au côté », répond le malheureux blessé.
« Attendez, je vais vous transporter en arrière pour vous faire panser. Ce n’est peut-être pas si grave que cela ».

Il appelle des légionnaires à l’aide et, à trois, ils le transportent à travers les abatis, malgré la demande du capitaine qui veut être laissé sur place. La colonne n’a pas de médecin. Deux infirmiers, aidés de Griseur, le pansent de leur mieux. Cela ne va pas sans quelque douleur.

« Vous me faites souffrir, dit-il, laissez-moi mourir ».

A l’ordonnance, qui parlait à voix basse : « Ne parlez pas à voix basse, ce n’est pas la peine, j’entends tout ce que vous dites ».

Au lieutenant Defert, qui vient lui demander comment il va : « Laissez-moi mourir ! » dit-il encore.

Blessé à cinq heures, le capitaine s’éteignait doucement à sept heures quarante, après trois ou quatre contractions de la bouche.

S’il avait peu parlé, il avait pu conserver sa pleine lucidité. Son regard était resté clair jusqu’au dernier moment. Les deux balles étaient mortelles : la première, entrée dans la région du cœur, restée dans la plaie et déterminant une hémorragie ; la seconde, perforant le foie et sortant par le dos. On avait (Griseur) apporté, vers cinq heures et demie, le corps du lieutenant Montagnole, déjà froid. Il avait reçu sept balles.

La bande mise en fuite, la colonne revint à Soaserana, d’où elle était partie et les deux officiers furent inhumés avec trois soldats tués dans le même combat.

Le général Galliéni décida, à la suite de cette affaire, que les postes d’Ankazoabo, Soaserana, Vorondreo et Manena, porteront les noms de poste Flayelle, poste Montagnole, poste Durlach, poste Ramanarany.

 

Une rue de Remiremont (Vosges) porte le nom du capitaine Flayelle.


Émile OUDRI

Envoyer

Né le 11 janvier 1843 à Durtal (Maine-et-Loire) d’un père boulanger.

Entré à l’École spéciale militaire le 9 novembre 1860 (promotion du Céleste Empire), il en sort le 1er octobre 1862 avec le galon de sous-lieutenant. Affecté au 31e régiment d’infanterie, il suit en 1865 les cours de l’École de la Faisanderie où il obtient le prix unique de gymnastique, une médaille d’argent donnée par Sa Majesté l’Empereur. Il est promu au grade de lieutenant le 8 janvier 1868.

Au début de la guerre contre l’Allemagne, il appartient encore au 31e régiment d’infanterie (colonel Sautereau) qui fait d’abord partie de la 2e brigade de la 2e division du 6e corps d’armée. Le 13 août, il est dirigé par les voies rapides sur Frouard, d’où il doit gagner Metz ; mais à Morlbach, il trouve la ligne du chemin de fer coupée et doit rétrograder sur le camp de Châlons. Il entre alors dans la composition du 12e corps d’armée, 2e division, 2e brigade. Le 21 août, il quitte le camp de Châlons ; le 24, il est à Rethel, le 27 au Chêne Populeux et le 29 à Mouzon ; le lendemain, il assiste au combat de Mouzon. Le 31 août, le 31e de ligne prend, au petit jour, la direction de Douzy et s’y établit pour protéger le passage d’un convoi ; il ne se repose que vers 9 heures du soir, près du village de Daigny où il campe.

Le jour de la bataille de Sedan, à 5 heures du matin, le régiment se porte sur la Petite-Moncelle et Daigny. « Dès le matin, ce régiment subit des pertes sensibles ; sa ligne de bataille et même sa réserve (3e bataillon) sont criblées d’obus et de mitraille. Le colonel Sautereau, au moment où il rectifie lui-même les emplacements des diverses compagnies dans leurs positions de combat, est grièvement blessé. »

A la sortie de Balan, le lieutenant-colonel Le Minihy de la Ville-Hervé prend le commandement du régiment, qui, bientôt, est obligé de se replier sur Sedan. Huit officiers tués, 12 blessés, 80 hommes de troupe tués, 225 blessés et 150 disparus : tel est le bilan, pour le 31e, de cette néfaste journée. Cependant, le drapeau ne tombe pas entre les mains des vainqueurs : les officiers le brulent et ne gardent que l’étamine qui est partagée entre les officiers survivants. Quant au lieutenant Oudri, il suit le sort de son régiment et il est emmené en captivité en Allemagne.

Rentré en France le 9 mars 1871, il rejoint son ancien régiment d’où il est détaché, du 20 juin 1871 au 15 juillet 1872, en qualité d’officier d’ordonnance, auprès du général de Rivière de Susbielle, commandant la 2e division d'infanterie du 2e corps de l'armée de Versailles. En 1872, il suit le cours de l’École de tir de Vincennes. Nommé capitaine le 13 juillet de la même année, il est employé d’abord au 30e régiment d’infanterie puis, dix-huit mois plus tard, le 3 janvier 1874, il passe au 3e bataillon d’infanterie légère d’Afrique en garnison à Batna en Algérie. En juillet-août 1878, il revient temporairement en France pour suivre les cours de l’École des travaux de campagne de Versailles. Le 18 janvier 1881, il reçoit la Croix de chevalier de la Légion d’honneur. Du 23 avril au 10 juin 1881, puis du 30 juin au 22 novembre, il prend part aux opérations des colonnes mobiles appelées à réprimer les mouvements insurrectionnels sur le territoire algérien.

Après avoir été appelé en Tunisie du 23 novembre au 3 décembre 1881, il fait à nouveau partie, du 4 décembre 1881 au 4 avril 1882, de colonnes mobiles luttant contre l’insurrection ; cette tâche remplie, il retourne en Tunisie, où il reste jusqu’au 22 mai, puis il revient en Algérie avec la colonne d’El-Oued.

Le 1er janvier 1883, il est mis hors cadre pour être employé au service des renseignements du corps d’occupation de Tunisie, en qualité de chef de section de l’administration de l’armée tunisienne. Promu au grade de chef de bataillon le 5 décembre 1883, il quitte la Tunisie le 17 décembre et rejoint, comme major, le 55e régiment d’infanterie. Le 10 mars 1884, il retourne en Algérie, cette fois au 3e régiment de tirailleurs.

Le 13 janvier 1887, il reçoit, au 3e régiment de zouaves, le commandement d’un bataillon avec lequel il s’embarque pour le Tonkin le 19 mai. Pendant qu’il opère dans la région du Song-Ma (colonne de Son-La), il est nommé officier de la Légion d’honneur (29 décembre 1887). Après cette colonne, il prend, en mars 1888, le commandement du 2e bataillon d’infanterie légère d’Afrique et les fonctions de résident militaire à Cao-Bang, la région la plus troublée et la plus difficile du Tonkin.

Le 31 octobre, il est cité à l’ordre du commandement des troupes de l’Indochine « pour avoir dirigé avec une remarquable décision une reconnaissance qui s’est heurtée à des forces rebelles nombreuses et bien postées qui n’ont été délogées qu’après un vif engagement. »

Nommé lieutenant-colonel au 1er régiment de zouaves le 28 décembre 1889, il reçoit le 22 mars 1893 le grade de colonel et le commandement très envié et très important du 2e régiment étranger. « D'une physionomie à la fois énergique et très sympathique, il était en effet un vrai père pour ses hommes qui l'aimaient jusqu'à la vénération. Il connaissait à fond les qualités et les défauts de ses légionnaires et savait mêler la sévérité à la bienveillance. »

En janvier 1895, le ministre de la Guerre décide la constitution pour l’expédition de Madagascar, d’un régiment d’infanterie à trois bataillons fournis par le 19e corps d’armée, qui prend le nom de Régiment d’Algérie. Sa carrière s’étant toute déroulée aux colonies, il est choisi pour le commander. Le 22 mars, il se rend à Sathonay où il reçoit son drapeau des mains du Président de la République le 28 mars. De retour à Alger, il embarque le 1er avril pour Majunga où il arrive le 28 avril. Surnommé Le père Oudri par ses légionnaires et Le colonel Bono-Bésef par ses tirailleurs algériens, dont il parle couramment la langue, il prend part à toutes les opérations qui aboutissent à la prise de Tananarive, le 30 septembre. Il occupe ensuite la capitale avec ses deux bataillons de tirailleurs et un bataillon de tirailleurs haoussas.

Nommé général de brigade le 30 mars 1896, il ne tarde pas à rentrer en action pour mettre fin à des mouvements insurrectionnels dans le sud-est de l’île. Il est félicité par la voie de l’ordre général du 7 mai 1896, « pour la fermeté, la modération et la sagesse avec lesquelles il a conduit les opérations contre le mouvement insurrectionnel du sud-est d’avril dernier qui, après avoir coûté la vie à Manarintsoa, à trois de nos compatriotes, menaçait de prendre assez d’extension pour inquiéter nos communications et arrêter l’expansion coloniale. Par sa fermeté, M. le général Oudri a chassé les bandes armées et fait rentrer dans le devoir les habitants égarés. » Il quitte à son tour Madagascar le 19 juillet et revient en France le 9 août.

Le 31 août, il reçoit le commandement de la 3e brigade d’infanterie d’Algérie à Mascara où il est fait commandeur de la Légion d’honneur le 10 juillet 1899. Le 29 août 1900, il passe au commandement de la 9e division d’infanterie, et, par décret du 30 octobre de la même année, il est promu au grade de général de division et maintenu à Orléans où il est élevé à la dignité de grand-officier de la Légion d’honneur le 20 décembre 1903.

Le 11 mars 1904, il est nommé commandant du 4e corps d'armée au Mans. Mis en disponibilité le 11 mars 1907, il est placé dans la section de réserve, par limite d’âge, le 11 janvier 1908.

Le général de division Oudri est décédé après une courte maladie le 14 août 1919 au château de Serrin à Durtal (Maine-et-Loire).

Il était grand-officier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique, médaille commémorative du Tonkin, médaille commémorative de Madagascar, médaille coloniale avec agrafes « Algérie », « Tunisie » et « Sahara », médaille commémorative de la guerre de 1870-1871, commandeur de l’Ordre royal du Cambodge, officier de l’Ordre du Nicham Iftikar de Tunisie, officier de l’Ordre impérial du Dragon de l’Annam.


La filiation des Régiments étrangers...

Envoyer

Difficile de rendre synthétique et simple la représentation de la filiation des régiments étrangers

Mais intéressons nous à ce premier siècle

Et plus particulièrement à la période 1841 - 1905

Pour simplifier...

Les régiments de Marche de la Légion étrangère

Le Livre d'Or de la Légion étrangère n'en parle pas dans ses pages... sauf dans le chapitre : Les chefs de corps de la Légion, avec plus ou moins d'exactitude...

 


 

AFFECTATION DES OFFICIERS D’INFANTERIE RAPATRIÉS DE MADAGASCAR.

– Par décision ministérielle insérée au Journal officiel le 28 décembre, les officiers d’infanterie du corps expéditionnaire dont les noms suivent seront placés, à dater du 1er janvier 1896, à la suite des corps de troupe ci-après indiqués, auxquels ils appartenaient avant la campagne, savoir :

Régiment d’Algérie (1er bataillon) :

Les capitaines : MM. Devaux, Perret, Courtois, Mure, au 1er rég. étrang. ; Bulot, Sardi (titre étranger), Brundsaux, Farail, au 2e rég. étrang.

Les lieutenants : MM. Écochard, Beynet (titre étranger), Ayné, Rouanet (titre étranger), Gueilhers, Grégory, Dufoulon, au 1er rég. étrang. ; Burchard, Simon, Motte, Jolivet (titre étranger), Martin, au 2e rég. étranger.

Le Colonel Oudri, nommé général de brigade le 30 mars 1896, ne tarde pas à rentrer en action pour mettre fin à des mouvements insurrectionnels dans le sud-est de l’île. Il est félicité par la voie de l’ordre général du 7 mai 1896, « pour la fermeté, la modération et la sagesse avec lesquelles il a conduit les opérations contre le mouvement insurrectionnel du sud-est d’avril dernier qui, après avoir coûté la vie à Manarintsoa, à trois de nos compatriotes, menaçait de prendre assez d’extension pour inquiéter nos communications et arrêter l’expansion coloniale. Par sa fermeté, M. le général Oudri a chassé les bandes armées et fait rentrer dans le devoir les habitants égarés. » Il quitte à son tour Madagascar le 19 juillet et revient en France le 9 août.
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En juillet 1896, Gallieni soigne ses fièvres dans la petite station de Siradan, lorsque le ministre des colonies, André Lebon, le supplie d’interrompre son congé pour sauver Madagascar, occupé depuis un an à peine par les hommes du général Duchesne. Voici le récit du ministre lui-même :

«Si vous refusez d’aller pacifier notre grande colonie africaine, elle est perdue pour nous.

— J’y vais, décide le colonel.

— « Général », lui annonce le ministre, vous réunirez en vos mains tous les pouvoirs civils et militaires. Quelles troupes voulez-vous amener en sus du corps d’occupation ?

Je ne demande qu’un bataillon de la Légion, afin de finir proprement s’il fallait succomber là-bas.»

 

Le monde illustré

2 juillet 1898

Mercredi a eu lieu dans la cour des Invalides la remise du drapeau du régiment d'Algérie au Musée de l'armée. C'était en quelque sorte, sinon l'inauguration, qui a déjà eu lieu, du moins la consécration officielle de l'existence du Musée.

Les titres d'honneur du régiment d'Algérie sont dans toutes les mémoires françaises. On sait qu'il comprenait trois bataillons: le premier, formé par parties égales au moyen d'éléments empruntés au 1er et au 2e régiment de la légion étrangère; le second, formé de même par les 1er et 2e tirailleurs; le 3e, tiré tout entier du 3e tirailleurs.

Composé d'hommes faits et de soldats éprouvés, le régiment d'Algérie ne tarda pas à apparaître dans une évidente supériorité militaire par rapport aux jeunes troupes de la colonne expéditionnaire; il marchait à l'avant-garde de la colonne volante et figurait le premier devant Tananarive.

Ces éminents services, dit notre confrère du Temp, ont été rappelés en quelques mots par le général de division Chicoyneau de la Valette, qui commandait l'ensemble des troupes réunies dans la cour d'honneur des Invalides.

Le drapeau apporté d'Algérie par une délégation spéciale de deux officiers et de deux sous-officiers avait été déposé, pour la nuit, dans l'hôtel du ministre de la guerre; ce malin, le général de Torcy, chef du cabinet, le remettait de nouveau à l'officier porte-étendard et
marchait lui-même devant l'escorte qui prenait, musique en tête, le chemin de l'hôtel des Invalides.

Les drapeaux des corps de troupe de la garnison avaient été rassemblés dans la cour d'honneur, sur la ligne qui va du portail à la statue de l'empereur; ils faisaient face au Musée de l'armée; les colonels, ainsi qu'un officier de chaque régiment, se tenaient à cheval derrière la ligne des drapeaux. Les soldats invalides, le dos tourné au Musée de l'armée, complétaient ce dispositif.

Après la sonnerie au drapeau et la présentation des armes, après les paroles prononcées par le général de la Valette, le drapeau a passé des mains du général de Torcy, représentant du ministre de la guerre, aux mains du général Arnoux, gouverneur de l'Hôtel des Invalides.

Un défilé en musique, contrarié un peu par les échos de la vieille cour, a fait passer devant lui les troupes d'escorte et s'incliner l'un après l'autre les drapeaux emportés dans ce défilé solennel. Les invalides formant alors la haie, le drapeau entre au Musée de l'armée, où le conservateur, l'adjoint du génie Amman, le place aussitôt dans la grande salle du rez-de-chaussée, vis-à-vis d'un drapeau du premier Empire, celui des grenadiers à pied de la garde royale (garde italienne).

Ce n'est là que sa place provisoire; le drapeau d'Algérie figurera plus tard dans la salle des Campagnes, laquelle rattachera les souvenirs de l'Empire à ceux de nos récentes expéditions coloniales, en passant par les campagnes d'Algérie, de Crimée, d'Italie, de Chine et par les tristes épisodes de 1870. Cette salle, presque entièrement organisée, n'attend que quelques inscriptions pour être ouverte définitivement au public.

Nous aurons ensuite, dans la salle Louvois, l'installation d'une galerie relative à l'histoire des régiments d'infanterie; la salle d'Hautpoul deviendra la salle de cavalerie: l'artillerie, le génie et les différents services techniques occuperont la salle de la Tour d'Auvergne; enfin, la salle d'Assas contiendra les souvenirs des anciennes gardes et des corps d'élite.

En attendant la fin de ces arrangements, ce n'est pas un acte dépourvu de sens, croyons-nous, que celui par lequel le jeune étendard du régiment d'Algérie vient séjourner dans la salle de l'Empire et s'y frotter de vieille gloire; il indique que rien n'est rompu de nos belles traditions conquérantes et qu'il y a seulement déplacement vers les entreprises coloniales de cet esprit guerrier auquel les guerres d'Europe offraient jadis un si large emploi.

Le régiment d'Algérie peut difficilement être considéré comme un régiment de Marche de la Légion étrangère.

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Régiment de Marche de la Légion étrangère

Le Progrès de Bel-Abbès du 21 mars 1900.

CHRONIQUE LOCALE

Pour Madagascar

C'est irrévocablement demain, jeudi, à 9 heures 1/4. que nos braves légionnaires quitteront Bel-Abbès, par train spécial, pour s'embarquer à Oran, à bord de l'Urugay, à destination de Diégo-Suarez.

Nous croyons être agréable à nos lecteurs en donnant ci-après, la composition exacte du bataillon partant:

MM. Hoerter, chef de bataillon ; Audan, capitaine adjudant-major ; Boutmy, lieutenant, officier d'approvisionnement ; l'Hérault, lieutenant, officier des détails ; Cultin et Hotchkis, médecins-major de 2e classe.

13e compagnie. — MM. Bourdieu, capitaine; Guinard, Yonett et Selchauhansen, lieutenants ; Massart, adjudant et Heyberger, sergent-major.

14e compagnie. — MM. Guilleminot, capitaine ; Beynet, Dauzel d'Aumont et Landais, lieutenants ; Lavenu, adjudant et Gangel, sergent-major.

15e compagnie.— MM. Solmon, capitaine ; Real, de Metz et Ducimetière Alias Monod. lieutenants ; Heymann, adjudant et Bernanos, sergent-major.

16e compagnie. — MM. Canton, capitaine; De Marquessac. Bablon lieutenants ; Duboy, sous-lieutenant ; Levesque, adjudant et Leygrisse, sergent-major.

Ajoutons que M. le Lieutenant-Colonel Cussac, récemment promu au 1er Etranger, nous quitte également, et prendra à Oran, où ils doivent se réunir, le commandement des deux bataillons du 1er et 2e Étranger détachés à Madagascar.

A tous, officiers et soldats, nous souhaitons un excellent voyage et un prompt retour parmi nous.

 

CHRONIQUE LOCALE

Le départ des légionnaires

Comme nous l'avions annoncé, le départ du bataillon de la Légion pour Madagascar a eu lieu jeudi dernier.
-Dès 8 1/2, après le salut au drapeau dans la cour du quartier, le bataillon quitte la caserne, précédé d'un escadron de spahis suivi par la musique de la Légion : viennent ensuite M. le Lieutenant-colonel Cussac, son état major, les compagnies partantes, les légionnaires restants en garnison, M. le Colonel Billet, l'état-major et le 2° Régiment de Spahis.
Sur tout le parcours que devait effectuer nos braves légionnaires, se trouvait massée la population, désireuse de manifester une fois de plus sa sympathie à l'égard des magnifiques régiments qui composent la garnison.
Sur les quais de la gare se trouvaient réunies les autorités civiles et militaires, de nombreux officiers, les membres de la presse, etc.
Les dames de France, ayant à leur tête leur dévouée présidente Mme Peret, ont distribué aux militaires partants des cigares et des cigarettes. De magnifiques bouquets ont été offerts aux officiers.

A 9 h. 1/4, le train spécial comprenant 36 voitures s'ébranlait au milieu des acclamations des assistants, tandis que la musique jouait la marche du régiment.
Après avoir fait séjour à Oran, le bataillon s'embarquera demain, dimanche, sur le transport Urugay, directement pour Madagascar.
Nos meilleurs vœux les accompagnent.


Le Progrès de Bel-Abbès du 31/03/1900

Départ des Légionnaires pour Madagascar.

Au moment de mettre sous presse nous recevons un télégramme d'Oran nous informant que le bataillon de la Légion, qui attendait depuis huit jours dans cette ville un ordre de départ, s'embarquera ce soir, sur l'Uruguay à destination de Diego Suarez.
I! est permis. — comme on l'a fait d'ailleurs à défaut de renseignements précis. — d'établir un rapprochement entre cet ordre de départ, et la nouvelle parvenue hier, du succès de la colonne militaire opérant vers Igli.
Quoiqu'il en soit, contentons-nous de renouveler à nos légionnaires nos souhaits de bonne santé, et bon retour.

 

Le Progrès de Bel-Abbès du 28 avril 1900.

La Légion à Madagascar

On nous communique un télégramme annonçant que le bataillon du 1er Etranger qui a quitté notre ville le 22 mars dernier, est arrivé à Diego-Suarez, le 19 avril.
L'état sanitaire du bataillon est excellent, nos braves légionnaires n'ont point été trop éprouvés- par la traversée qu'ils viennent d'effectuer.

 

Le Progrès de Bel-Abbès du 02/05/1900

Échos et Nouvelles

Le canal de Suez a été le théâtre d'un incident. Sur l'Urugay, paquebot affrété par le gouvernement français, pour transporter des troupes et du matériel de guerre à Madagascar, se trouvait un détachement de la Légion étrangère.

Une soixantaine d'hommes profitèrent du passage dans le canal pour se laisser glisser la nuit le long des bordages des navires et rejoindre la berge. Mais les autorités Égyptiennes, prévenues de l'évasion, les firent arrêter par les gardes-côtes, avant qu'ils aient eu le temps de gagner l'intérieur de l’Égypte. Seulement ces hommes, dont 38 Allemands, 5 Italiens, 2 Autrichiens, 2 Belges et le reste de diverses nationalités, se réclamèrent de leurs consulats respectifs auxquels ils furent remis.
« Ce n'est pas la première fois, ajoute le Sémaphore de Marseille, à qui nous empruntons ces renseignements, que de pareils faits se produisent en raison de la facilité qu'offre, pour une évasion, ce passage dans le canal, une surveillance très active devrait être faite, surtout quand il s'agit de troupes contenant des éléments aussi disparates, réunis autour d'un drapeau qui n'est pas le leur, par le faible lien d'un engagement volontaire.»
CHRONIQUE LOCALE
Pour Madagascar

Une dépêche officielle du Ministère de la Guerre parvenue hier à Oran fait connaître que l'embarquement des effectifs du 2e Étranger devant se rendre à Madagascar aura lieu le 12 courant à bord du Britannia.
Ce paquebot arrivera de Marseille dans ce port le 10 courant; il embarquera 1,000 hommes, 20 officiers, 45 sous-officiers, 170 tonnes d'orge et 21 tonnes de matériel de guerre.

 

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 02/05/1900

CABLOGUAMMES DE PARIS

(Agence Havas)
Paris, 28 avril, 6 h. 40 soir.
Le paquebot Vasconia a quitté Marseillé, à destination de Tamatave, avec des munitions et du matériel de guerre. Il prendra à Tunis un bataillon de légion.

 

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 18/07/1900

ORDRE GÉNÉRAL 325

Le Général commandant en chef le Corps d’occupation et Gouverneur Général P.I., de Madagascar porte à la connaissance des troupes du Corps d'occupation que, par décret en date du 20 avril 1900, le conseil de guerre de Tamatave, créé par décret du 27 février 1899, est supprimé et qu'il est établi à Diego Suarez un conseil de guerre permanent.

La composition du conseil de guerre de Diego-Suarez sera la suivante:
MM. Cussac, lieutenant-colonel de la légion étrangère, président,
Gillet, chef de bataillon d'infanterie de marine,
Cherny, capitaine d'artillerie de marine,
Guinard, lieutenant de la légion étrangère,
Randon, adjudant d'artillerie de marine,
juges
Cresp, capitaine de la légion étrangère,
commissaire-rapporteur,
Richard, adjudant de la légion étrangère,
greffier.

Les membres de ce conseil prendront leurs fonctions à compter du 1er juillet 1900.
Fait à Tananarive,le 28 Juin 1900. PENNEQUIN.

 

Le Progrès de Bel-Abbès du 22/08/1900

LETTRE DE MADAGASCAR

Le 19 Juin 1900

MONSIEUR LE DIRECTEUR,

Malgré les entraves apportées par nos conservateurs, le bataillon du 1er Étranger qui, depuis le mois de décembre dernier devait être dirigé sur Dégourdissage est enfin arrivé à destination. Cela ne fut pas sans peine, car si jamais un bataillon fût berné, ce fut bien- celui-là. Si encore les motifs invoqués pour justifier les retards apportés dans l'envoi immédiat du dit bataillon étaient reconnus fondés, il n'y aurait qu'à louer l'Autorité de ses prévenances, mais il n'en est rien, car nos braves militaires ont pu constater à leur arrivée à Diégo-Suarez et dans les postes limitrophes, que les charmants baraquements que l'on avait (soi-disant) préparés, n'étaient en partie qu'ébauchés dans les bureaux du "Génie constructeur ". Les tonnes de matériaux destinées à la construction de ces cases étaient en partie sur les quais, voir même non débarquées. Voilà où en étaient les travaux lors dé l'arrivée du bataillon à Madagascar.

Aux désillusions produites par ces constatations amères, avait précédé un contre-temps non moins fâcheux, le fameux séjour au Camp du Ravin Blanc à Oran, où arrivé lé 22 mars avec l'idée bien arrêtée d'embarquer le 25 du dit, il reçut quelques heures avant le moment fixé pour le départ, l'ordre de surseoir à tout mouvement.

Ce fût une déception générale qui ne laissait entrevoir à nos troupiers que la probabilité d'être dirigés sur Igli, voyage qui n'était pas du tout en harmonie avec les projets élaborés jusque-là, par la majeure partie des postulants pour la grande île africaine. Enfin, le 1er avril (jour choisi sans doute), le commandement résolut de leur faire continuer leur route, et le 20 dû même mois après une traversée aussi belle que rapide, ils arrivaient devant Diégo-Suarez. Le même jour deux compagnies débarquaient à Antsirane et prenaient possession des casernements mis à leur disposition. Le lendemain 21, les deux autres compagnies débarquaient à leur tour et rejoignaient leurs postes respectifs, la 15e compagnie, au Sakaramy, poste intermédiaire entre Antsirane et la Montagne d'Ambre, la 16e compagnie allait s'installer à Oranjéa, poste situé au nord de l'île et qui commande la passe de la baie de Diégo-Suarez. Le 25 mai, cette dernière compagnie quittait ce poste pour rallier Antsirane où elle restait jusqu'au 12 juin.

Nous croyons devoir entretenir un instant nos lecteurs du genre d'exercice que faisait nos légionnaires à leur arrivée dans la Colonie et cela dans le but de les acclimater sans doute.

Aussitôt arrivés, les légionnaires durent se transformer : 1er en conducteurs de plates formes Decauville système de locomotion en usage à Madagascar pour le transport des matériaux dans les différents chantiers où l'on construit des baraquements, (la mise en mouvement de ces voitures se fait à l'aide de mulets) ; 2e en serres-freins, auxiliaires indispensables au bon fonctionnement des voitures ci-dessus précitées ; 3e en hommes de peine de foutes catégories ; 4e en charpentiers, charrons, mécaniciens, ajusteurs, dessinateurs, secrétaires, etc.

Le travail commençait à 5h. 1/2 du matin et se terminait vers 9h. 1/2 ou 10 heurs, le soir de 2h. 1/2 à 5h. 1/2 ou 6 heures. Bon nombre d'hommes étaient assujettis à travailler dans l'eau jusqu'aux aisselles pendant toute la durée du travail. C'est à ce moment seulement que les constructions entrèrent dans la période active ; la Légion fournissait en moyenne 300 travailleurs par jour pendant le premier mois qui suivit notre arrivée. Aussi, il y a aujourd'hui à Antsirane: environ 12 cases, pouvant loger 70 hommes chacune, qui sont complètement terminées, à cela ajoutez tout le matériel nécessaire au montage de 36 cases qui doivent être construites au camp de la montagne d'ambre, cela vous donnera une idée du travail exécuté en majeure partie par nos mauvaises têtes.

Le 2e Etranger venant d'arriver (arrivé le 5 juin par le « Britania » ) va également prendre part à ce genre d'exercice et soulagera un peu ses camarades du 1er qui ne demandent qu'à être aidés.

Par suite de la nouvelle organisation de ces 2 bataillons, en un seul Régiment, le bataillon du 1er Étranger prend le titre suivant : Régiment de marche de la Légion étrangère ; le bataillon du 1er Régiment devient 1er bataillon et celui du 2e Étranger, 2e bataillon;

Les Compagnies du 1er bataillon sont numérotées de 1 à 4 et celles du 2e bataillon, de 5 à 8 inclus.

De ce fait nous avons : 1re compagnie, capitaine Bourdieu ; 2e compagnie, capitaine Guilleminot ; 3e compagnie, capitaine Sotmon ; 4e compagnie, capitaine Canton.

Depuis le 13 juin une fraction de la 4e compagnie occupe le poste de Mahatsinjoafivo, une autre fraction est actuellement au Sakaramy et une 3e fraction est encore à Antsirane. On compte que vers la fin du mois elles se rendront au camp de la montagne d'Ambre où M. le Lieutenant-Colonel Cussac est installé depuis bientôt 15 jours.

Avec les troupes qui doivent incessamment se rendre à Diégo-Suarez, cela portera les effectifs dé la garnison à 5000 hommes de troupe. Il faut cela pour donner un peu d'importance à Diego, car c'est réellement une toute petite ville qui ne compte guère que des militaires et des fonctionnaires. Peut-être que le nombre assez important de troupes qui s'y trouveront réunies d'ici un mois amènera le commerce qui manque totalement, à cette ville.

 

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 17/10/1900

 

EXTRAITS

Par arrêtés du 1er octobre,

M. le lieutenant de Marquessac, de la 4e compagnie du régiment de marche étranger, est nommé commandant du secteur des Zanndrianambo [district d'Andovoranto], en remplacement de M. le capitaine hors-cadres Haillot, rapatrié.

Par arrêtés du 5 octobre,

M. Bosson, caporal de la légion étrangère, mis en congé renouvelable par l'autorité militaire est nommé commis auxiliaire des postes aux appointements de 2400 par an, pour compter du 23 septembre 1900, et affecté au bureau de Mahanoro.

A la date du 31 août 1900,

M.le Ministre de la Guerre fait connaître que le soldat Lobreaux, du bataillon étranger, est inscrit d'office au tableau de concours pour la médaille militaire, pour sa brillante conduite à l'attaque de Masindra et à l'assaut des villages rebelles antandroy de Vohitra.

 

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 26/06/1901

NOMINATIONS, MUTATIONS, TABLEAU D'AVANCEMENT

ARMÉE

Promotions

Par décret en date du 16 mai 1901, a été nommé
Au grade de chef de bataillon [choix] : M. Solmon, capitaine d'infanterie hors cadres (bataillon étranger de Madagascar).

 

Visite du Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar dans la région de Diego-Suarez

Dans l'après-midi du 9, le Général et les officiers qui l'accompagnaient ont visité les travaux d'une route que construit en ce moment le lieutenant Landais, du bataillon étranger de Diego-Suarez. Cette route, partant du camp d'Ambre, pénètre dans le massif forestier et sera dirigée, plus tard, dès qu'elle aura atteint le versant sud, d'une part, sur Vohemar, de l'autre sur le cercle de la Grande-Terre. Elle permettra le ravitaillement facile des troupes de Diego-Suarez et présentera aussi cet avantage considérable de constituer une excellente voie commerciale entre le port de Diego et les régions fertiles et peuplées du sud. On sait combien est difficile actuellement la circulation sur les chemins qui suivent le littoral et se dirigent, soit sur la Grande-Terre, soit sur Vohemar.

C'est cette voie que le lieutenant Landais a été chargé de construire,à partir du camp d'Ambre.

Les travaux, commencés le 24 octobre dernier, ont permis d'établir déjà, à ce jour, 17 kilomètres de piste muletière. Enfin, pour faire apprécier la salubrité de la montagne, on ne saurait trop mettre en lumière que les travaux sont complémentent exécutés par des soldats européen du bataillon étranger, dont l'effectif a varié, aux différentes périodes, de 60 à 110 hommes. A part une interruption motivée par la saison des pluies, du 24 mars au 14 mai, les travaux se sont poursuivis sans interruption et l'état sanitaire des hommes n'a cessé d'être  excellent. Il faut signaler aussi qu'en aucun point, les pentes de la route ne dépassent 8%, que le tracé permettra la transformation ultérieure en route praticable aux voitures légères et qu'enfin, on n'a pas eu, jusqu'à présent, a effectuer de traversées de cours d'eau ou de ravins nécessitant la construction de ponts ou d'ouvrages d'art.

Le Général a aussi visité au camp d'Ambre les potagers militaires des troupes d'infanterie coloniale et de la légion étrangère, qui sont tous deux fort bien tenus. Celui du bataillon étranger, établi dans la partie élargie d'un ravin situé à l'ouest du camp et sur une superficie de 3 hectares environ, a été fort intelligemment installé par M. le capitaine Martin. Il n'a cessé de donner les meilleurs résultats depuis sa création, et a permis, par des fournitures journalières de légumes, d'améliorer considérablement les ordinaires de la troupe, Le jardin est pourvu d'une canalisation d'eau qui permet d'en irriguer toutes les parties et d'y faire pousser indistinctement tous les légumes d'Europe.

 

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 03/07/1901

 

 

 

 


Un peu d'histoire... suite...

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N'en déplaise aux gardiens du Temple...

Officiellement, historiquement, le 2e étranger du 13 décembre 1861 est devenu le Régiment étranger du 14 décembre 1861. Le 1er bataillon du 2e Régiment étranger est, à la même date, 1er bataillon du Régiment étranger. La 3e compagnie du 1er bataillon du 2e Régiment étranger est, la 3e compagnie du 1er bataillon du Régiment étranger.

Notre grand Ancien, le Sergent Hippolyte Cunassec, alias Hippolyte Kunasseg, née le 22/07/1843 à Villeneuve-Saint-Georges, ne si trompe pas.

Il écrit en 1902, non pas au Chef de Corps du 1er étranger à Sidi-Bel-Abbès, mais au Colonel Bruneau, Commandant à Saïda, le 2e étranger, son ancien régiment, celui avec lequel, il a fait la campagne du Mexique, pour lui parler de Camerone et de la Troisième Compagnie.

La Légion étrangère de 1831 à 1887 - 1888

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