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Le Musée d’art et d’histoire de Genève montre la gravure d’Hans Hartung

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Tribune de Genève

L’institution a reçu en 2009 une énorme donation d’œuvres de cet artiste français d’origine allemande, mort en 1989. La voici dans les salles.


Des traits noirs se croisant d’une manière presque rageuse. S’il fallait définir de manière simpliste l’art d’Hans Hartung (1904-1989), voilà les mots qui s’imposeraient. Ces griffonnages constituent sa marque de fabrique depuis les années 1940. Les plus fécondes, comme peut aujourd’hui le visiteur de notre Musée d’art et d’histoire.

A l’origine de l’actuelle exposition, installée dans les salles temporaires du rez-de-chaussée, quelque part entre l’art médiéval et l’orfèvrerie byzantine, une donation. Comme pour Paris et Berlin, la Fondation Hans Hartung-Anna-Eva Bergman a fait cadeau de centaines de gravures en 2009 à Genève. Pourquoi notre ville? A cause de Rainer Michael Mason, bien sûr! L’ancien conservateur de ce qui était alors le Cabinet des estampes a donné entre 1979 et 2005, en collaboration avec Geneviève Laplanche (la bien nommée!), le catalogue raisonné des multiples de l’artiste français d’origine allemande.

De Leipzig à Antibes

Avec Hartung, nous voici en effet à cheval entre deux cultures, même si sa peinture et ses gravures se placent dans le contexte mondialisé de l’abstraction d’après-guerre. L’artiste est né à Leipzig. Il a reçu sa formation entre Dresde et Munich. Après quelques errances, l’homme s’installe à Paris en 1936. Le régime nazi lui retire son passeport deux ans plus tard. Hartung divorce alors de la Suédoise Anna-Eva Bergman, qu’il ré-épousera dans les années 1950, après avoir été le mari de l’Espagnole Roberta Gonzales, la fille du sculpteur Julio Gonzales. Les intermittences du cœur…

Hartung opte, non sans mal, pour la France. Il entre dans la Légion étrangère, pour raison de nationalité incertaine. L’artiste finit la guerre couvert de médailles militaires, mais avec une jambe en moins. Commence alors, à Paris puis à Antibes, sa véritable carrière, rapidement confirmée par la critique et le public. Alain Resnais (déjà lui!) tourne un court-métrage sur Hartung dès 1947. Avec l’âge, la productivité ne diminue pas. En 1989, année de sa mort en décembre, l’octogénaire donne 360 tableaux. Un par jour!

Un art de réflexion

Sa peinture (visible au Musée Rath dans le cadre de l’exposition «les sujets de l’abstraction») comme sa gravure peuvent donner une idée d’impulsivité et de vitesse. Il n’en est rien. Il y a un abîme entre le hasard sollicité aux Etats-Unis par un Jackson Pollock et la réflexion du Franco-Allemand. Hartung exécute d’abord des esquisses. Il les reproduit plus tard en grand, comme certaines lithographies reprennent textuellement des dessins. Tout reste sous contrôle. D’où cette impression de sagesse caractérisant souvent l’art abstrait français. Il y a là moins de tripes que de cervelle.

La chose apparaît clairement au Musée d’art et d’histoire, qui propose ici son exposition estivale la plus austère «ever». Inscrites dans une file ou remplissant un mur sur trois rangs, comme dans le cas d’une fort peu sautillante «Farandole» (1973), les estampes frappent en effet par l’équilibre de leur construction. Il s’agit souvent là d’un aboutissement. Dans eaux-fortes et les aquatintes, Hartung multiplie les techniques et les états.

L’effet quantitatif

Si quelques planches d’Hartung se révèlent toujours séduisantes, même si la couleur y reste marginale, qu’en est-il d’une accumulation, comme le propose le Musée d’art et d’histoire? Le procédé tient de la rétrospective (qui part ici avec trois pièces figuratives de 1927). Un jeu toujours dangereux. C’est celui qui permet de voir si un artiste «tient» ou «ne tient pas». Si la respectabilité du travail d’Hartung ne se voit pas remise en cause, il faut convenir que cet amoncellement se nuit à lui-même. Passée la salle Une, l’œil se lasse.

Ce n’est pas une raison pour bouder cette manifestation, qui reste hélas presque déserte.

Pratique

«Hans Hartung. Estampes», Musée d’art et d’histoire, 2, rue Charles-Galland, jusqu’au 25 septembre. Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h. Tél. 022 418 26 00, site www.ville-ge/mah Important catalogue, publié sous la direction de Céline Chita-Castex, Christian Rümelin et Andreas Schalhorn.


Traduction

aa
 

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