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Légionnaire toujours...

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2012




France 5 dans les pas de la Légion étrangère

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le 30 Novembre 2012 par Véronique Tison

Depuis sa création en 1831, aucun autre corps d’armée n’a fait autant parler de lui que la Légion étrangère.

Héros romantique ou mercenaire sans foi ni loi, le légionnaire est devenu un mythe, voire un fantasme glorifié par le cinéma, le roman et la chanson - d'où le titre un peu scabreux du documentaire présenté le 2 décembre sur France 5 dans l'émission La Case du Siècle : "L'Homme qui sent bon le sable chaud".

L'intérêt du film est de nous présenter à la fois l’histoire de ce corps d’élite mais aussi celle de ses représentations, indissociables de la conquête coloniale et, aujourd'hui, du défilé du 14 juillet.

Formée en 1831, au moment de la conquête de l'Algérie, la Légion étrangère se développe avec l'empire colonial français et, comme lui, connaît son apogée dans les années 1930, jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale où l'effectif des 'képis blancs" est à son maximum grâce,notamment, à l'enrôlement de nombreux républicains espagnols. Mais lorsque les colonies d’hier accèdent à l’indépendance, la Légion se retrouve chargée de tous les péchés et entame son déclin, même si son image reste forte aujourd'hui.

Ils sentaient bon le sable chaud… les légionnaires

Documentaire (52’) de Jérôme Lambert et Philippe Picard

La Case du Siècle sur France 5, le dimanche 2 décembre à 22h00

Pour aller plus loin. : les légionnaires, ces "hommes sans passé", ont leurs archives consultables par les généalogistes. En voici l’inventaire proposé par le Service historique de la Défense :

SUJET PERIODE SERVICE D'ARCHIVES

Légionnaires ayant servi après 1902 Après 1902 Képi Blanc - 13673 Aubagne cedex

Légionnaires français et naturalisés français XIXe-XXe siècles Centre des archives du personnel militaire (CPAM), Caserne Bernadotte, 64023 Pau cedex

Dossier des sous-officiers et soldats XIXe-XXe siècles Commandement de la Légion étrangère, Bureau des anciens,

BP 38, 13998 Marseille Armées

Contrôle des officiers 1851-1922 SHAT, série 2 Yb

Contrôle des troupes 1856-1909 SHAT, série 48Yc


Pauvreté: Ils dînent presque tous les soirs aux Restos

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Créé le 29/11/2012

Distribution de repas chauds à l'antenne des Restos du coeur du 1er arrondissement, Paris le 28 novembre 2012

Aurélie Delmas/20 Minutes

 

SOCIÉTÉ - Dans le 1er arrondissement de Paris, les locaux des Restos du coeur accueillent tous les soirs les personnes les plus fragiles pour leur offrir un repas chaud. Qui sont-elles? «20Minutes» est allé à leur rencontre...

Ni faim, ni froid, pendant quelques heures. A 19h30, tout est en place rue Saint Roch, dans le 1er arrondissement de Paris. Les portes s’ouvrent pour accueillir les «bénéficiaires». Le nombre de places est limité, alors ici, on accueille seulement les plus fragiles: les personnes âgées, les femmes, les personnes handicapées.

Au menu ce mercredi: soupe, saucisse, purée, banane, café chaud et céréales.

Table 1: Jean-Pascal, l’intellectuel lucide et solitaire

Jean-Pascal, 58 ans, est le premier arrivé. Avant de se servir, il prend le temps de discuter avec Emilie, 32 ans, la responsable du site. Il la connaît depuis deux ans.

«Ici, c’est un point de chute» où il viendra quasiment tous les soirs de la semaine «s’il fait un coup de froid».

«Je suis quelqu’un de structuré», explique-t-il posément. Et le passage aux Restos fait partie de son «ordre». Après son repas, il rentrera lire dans la chambre d’hôtel d’Argenteuil (Val-d’Oise) qui lui coûte 600 euros chaque mois. Revenu global: 750 euros.

Jean-Pascal, ancien attaché de presse, a beaucoup voyagé. Il cite Montaigne, se présente comme le fils d’un homme politique très influent, mais il a toujours été un peu à part dans sa famille. Considéré comme le «marginal», il a coupé les ponts depuis longtemps avec ses sœurs qui sont restées «dans le moule».

Jean-Pascal estime que, s’il s’en sort, c’est parce qu’il est «lucide». Ca l’empêche d’être trop pessimiste. Après avoir été agent de surveillance et manutentionnaire, il a perdu son emploi sans espoir d’en retrouver un. A un moment de sa vie, les Restos «ça a été une nécessité vitale».

Souriant et sociable, Jean-Pascal mange pourtant seul. Il salue de loin ceux qu’il a déjà croisés avant de partir sans trop traîner à la fin du repas.

Table 2: René, ancien militaire toujours combatif

Les Restos, «ça ne devrait pas exister, mais c’est bien». Assis un peu plus loin sur la même table, René, 62 ans est venu manger avec son ami Germain qu’il connaît depuis 2010. L’homme au béret vient aussi «pour ne pas perdre les repères, et pour le côté social». Ce grand bavard lorrain aux yeux bleus revient volontiers sur les épisodes qui ont jalonné sa vie tumultueuse.

Après son service militaire à Berlin, il s’engage dans l’armée, puis dans la Légion étrangère. «Je voulais retrouver un semblant de famille. Mais cinq ans ça m’a suffi.» Il quitte l’armée, sac au dos, pour faire le tour du monde. A son retour en France, il bosse dans l’hôtellerie puis devient cadre commercial. Il se marie. Deux fois. «Ma première femme s’est pendue, la seconde est morte d’un cancer en 2002. Je n’ai pas pu racheter l’appartement que le propriétaire voulait vendre.» Alors sa vie bascule. Il explique à demi-mots que «psychologiquement», c’est difficile de tenir. Après avoir connu la rue, il a retrouvé un appartement en 2010.

«Je ne me considère pas comme un SDF, je suis un type normal», se défend-il presque. «Toujours dispo pour les petits boulots.» Sans concession, René n’est pas du genre à pleurer sur son sort «si on est là, c’est aussi un peu notre faute, faut pas se mentir. Aujourd’hui, je ne demande rien, c’est à moi de résoudre mes problèmes.»

Table 3: Germain, le père de famille taiseux

Face à lui, Germain, son «bon ami». Ils se retrouvent au moins deux fois par semaine aux restos, parfois pour partager un verre de vin. L’avantage de ce lieu fermé, c’est aussi qu’on prend le temps d’ y échanger les bons plans pour dormir, trouver les épiceries solidaires ou acheter des vêtements, rappelle Germain. Lui vit en HLM avec son épouse. Il a trois enfants.

 A 68 ans, il touche une «toute petite retraite» après avoir été «routier international». S’il vient aux Restos, c’est avant tout «pour des raisons économiques». Plutôt silencieux, il écoute les histoires des autres sans les commenter, en enchaînant les cafés au lait. Pas franchement pressé de partir.

Ce mercredi soir, il y avait du rab. Et tout le monde en a repris. Provision de bananes pour Jean-Paul, Germain met de côté du pain pour ses fringales nocturnes. René récupère des restes «pour donner à ceux qui ne viennent pas».

Aurélie Delmas

Un véritable rêve pour ce membre de la légion étrangère

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Publié le jeudi 29 novembre 2012

Ce sera l’un des événements sportifs phares de début 2013 : Montluçon accueillera deux championnats du monde de kick-boxing. Ce sera, notez bien, le 23 mars prochain, au centre Athanor. 13 combats au total sont programmés, sur le ring : 4 champions du monde et donc deux ceintures mondiales seront en jeu. Pourquoi une réunion de ce niveau, dans la Cité des Bords de Cher ? Cela tient beaucoup à Riadh Sahraoui Champion du monde l’an passé chez les moins de 77 kg, il remettra son titre en jeu face à un Espagnol, à la maison, puisqu’il vit à Montluçon. Un véritable rêve pour ce membre de la légion étrangère (cf journal audio du jour) Et Athanor aura une configuration de 2.400 places pour l’événement. Une pré-vente des billets, à tarif spécial, démarrera dans les prochains jours. A noter que les primes décernées à Riadh Sahraoui pour ce combat seront reversées intégralement à l’Institution des invalides de la légion étrangère.


Driss El Himer n'a pas peur du froid

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28/11/2012

Driss El Himer est prêt à défier le froid hongrois. Le 9 décembre, le coureur du Strasbourg Athlétisme Agglomération participera aux championnats d'Europe de cross-country. A 38 ans, « la passion et le plaisir continuent de me faire courir et une sélection ne se refuse pas », estime l'ancien légionnaire. On acquiesce, mais de là à enfiler son short pour braver le froid et la boue hongrois. « Il ne fera pas beaucoup plus froid qu'ici, sourit El Himer. Et c'est le temps du cross. »
A Budapest, El Himer et les Bleus visent une troisième victoire consécutive par équipe après les succès d'Albufeira (Portugal) et de Velenje (Slovénie). « On y va pour défendre notre titre et normalement après trois succès, on repart avec la coupe », annonce El Himer, quadruple champion d'Europe de cross par équipe (2000, 2003, 2006 et 2010). Individuellement, le crossman estime qu'il est mieux armé que lors de sa dernière sélection en 2010 : « Je vise pourquoi pas le Top 10, voire mieux. »F. H.


Camerone 2013. Le général Guignon porteur de la main

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Ainsi va le monde !

mardi 20 novembre 2012 par Henri Weill

 

On connait les premiers contours du Camerone 2013, qui marquera le 150e anniversaire de la bataille. Thème retenu : Légionnaire, un nouveau départ, en référence à deux piliers du système légionnaire : la deuxième chance et l’intégration. Le porteur de la main du capitaine Danjou, sera le général d’armée (2S) Michel Guignon qui sera accompagné d’un caporal-chef d’active et de l'adjudant Berthold Vossler, à qui il doit la vie en Algérie. "Il y a tant de gens qui méritent de porter la main du capitaine Danjou. Mais remonter la Voie sacrée avec ce vieux compagnon de combat, c'est cela qui m'a décidé" explique le général Guignon. Qui a, notamment, commandé le 2e Régiment étranger de parachutistes (1980-82). Et a également été gouverneur militaire de Paris (1992-96).
Une section du 3e REI (Régiment étranger d'infanterie) participera à la commémoration au Mexique.

L’inauguration du nouveau musée de la Légion étrangère est également prévue le 30 avril prochain.


Franska främlingslegionen blev hans liv

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Publicerad 17 augusti 2007

För nio år sedan bytte han livet i Malmö mot en av världens hårdaste discipliner. Josef Doré är svensken som gjort franska främlingslegionen till sitt hem.

Josef Doré från Malmö har valt en tillvaro full av disciplin, spänning och hårt hållna

traditioner. Han har valt ett liv som fransk främlingslegionär. Bild: Pernilla Sjöström.

– Livet i legionen kan vara både hårt och krävande, men också otroligt utvecklande. Jag skulle inte vilja byta det mot något annati världen, säger han.

Bilden av legionärerna som farliga och oberäkneliga legoknektar är som bortflugen när Josef Doré slår sig ner framför mig på uteserveringen, tar av den höga svarta hatten och med ett leende frågar vad jag vill veta om honom.

Vad gästerna runt omkring i alla fall tycks vara nyfikna på är varför vissa av legionärerna har svarta hattar, medan andra har vita.

– Svart hatt betyder befäl. De vita bärs av vanliga soldater, förklarar Josef artigt, gång på gång på gång.

Efter nio år i legionen har han alltså hunnit klättra några steg på beteckningsstegen. I dag är han sergeant.

– Men sergeant rankas högre i franska främlingslegionen, än i svenska armén, påpekar han. Många söker till främlingslegionen för att skapa ett nytt liv, lämna det förflutna bakom sig och börja om. Men för Josef handlade det mest om äventyret.

– Jag hade sett massor av dokumentärer om dem på tv. Sedan började jag läsa historieböcker och blev mer och mer intresserad, säger han.

Och Josefs intresse stanna inte vid att låna böcker på biblioteket. 1989 gjorde han slag i saken, packade väskan och for söderut för att prova in som just fransk främlingslegionär.

– Min familj tyckte att jag var galen och trodde först att jag skämtade med dem, säger han och skrattar.

Galen kanske. Att det rör sig om en av världens hårdaste discipliner i sig själv räckte nämligen inte. När Josef med bravur klarade inträdesprovet och fick välja uppdrag, valde han dessutom ett av de absolut tuffaste. Han ville bli fallskärmsjägare på Korsika.

– Jag hade faktiskt aldrig hoppat fallskärm i hela mitt liv, så det var en riktig utmaning, såväl fysiskt som psykiskt, säger han. Förutom rejäla fysiska prövningar innebär inträdet i främlingslegionen även en helt ny identitet.

– Vi samarbetar med Interpol. De hjälper till att ordna nya namn, personnummer, födelseorter, föräldrar och så vidare.

Malmökillen Josef förvandlades över en natt till Sven Dillborg från Borås.

– De har en lista med påhittade identiteter. Sedan blundar de, pekar och väljer, förklarar han.

Men förvandlingen till en fransk främlingslegionär stannar inte vid ett nytt namn. Soldaterna måste dessutom glömma allt de har där hemma.

– De som är gifta och har barn förvandlas till singlar när de kommer in. Då har de ingen familj länge. Visst kan de åka hem på besök även innan de fem kontraktsåren passerat, men det är inte populärt.

Han förklarar flera gånger hur man på alla vis måste vara beredd på att släppa sitt bagage och bli en ny människa. Hur man måste lära sig tänka och fungera på ett nytt sätt.

Josef snuddar till och med vid ordet hjärntvätt.

– Man utsätts för en enorm påverkan. Till slut finns bara legionen i ens liv, inget annat, säger han.

Men efter tre år i legionen finns i alla fall möjligheten att få sin gamla identitet tillbaka. – Fast många väljer att behålla sitt nya namn. Det är ju trots allt ett skydd för dem som haft kriminella eller politiska problem tidigare, säger han.

I dag tillhör Josef franska främlingslegionens första regemente i Marseille.

– Där sköter jag det administrativa sedan sex år tillbaka. Jag är med vid intagningarna, betygsätter soldater och skickar folk i legionens fängelse, säger han.

Ja, om man inte visar rätt sorts disciplin är det alltså ett antal dagar i en kall och kal fängelsecell som gäller.

Och bara för att Josef är befäl med makt att fängsla innebär inte det att han har immunitet mot egna fängelsevistelser.

– Jag höll faktiskt på att hamna där förra månaden. Ett högre befäl höjde rösten åt mig och jag kunde inte acceptera det, säger han.

Den här gången kom han undan med en varning.

– Men nu måste jag hålla mig lugn i minst sex månader, annars åker jag in direkt, säger han.

Men trots den tuffa livsstilen har han inga som helst planer på att lämna sitt la Légion Étrangère.

– Visst saknar jag Sverige och min familj, men om jag slutar nu känns det som att jag bara kastat bort nio år.

Han syftar främst på att man efter 15 år får lov att gå i betald pension och hur dumt det vore att sumpa den chansen.

– Redan när jag sökte in var jag beredd på att göra legionen till mitt hem under de närmaste 20 åren och det tänker jag hålla mig till. Det här är mitt liv nu.


Ann-Louise Olander 

Bruno Fanucchi reste le "Père AJD"

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Secret défense

Dimanche 25 Novembre 2012 Jean-Dominique Merchet
 
L'Association des journalistes de défense (AJD), qui regroupe 150 confrères, a tenu vendredi dernier son assemblée générale, au Fort de Nogent (Fontenay-sous-bois) où elle a été (très bien) accueillie par la Légion étrangère. Elle a réélu Bruno Fanucchi (Le Parisien) à sa présidence pour un nouveau mandat de deux ans. 

Les vice-présidents sont Bruno Besson (La Nouvelle République du Centre-Ouest), Didier François (Europe 1) et Isabelle Lasserre (Le Figaro). Secrétaire général : Mériadec Raffray (Perspectives entrepreneurs) et comme adjoint Vincent Roux (TF1-LCI). Trésorier : Alain Baron (indépendant) et comme adjoint Gilles Rolle (agence Rea). Chargés de misson : Guillaume Belan (blog FOB) pour AJD-Infos, Bernard Edinger (TIM) pour les voyages, Pierre Julien (RTL) pour les relations extérieures et Caroline Poiron (France Télévisions) pour les prix. Caroline Poiron était la compagne de notre collègue Gilles Jacquier, tué en Syrie en janvier dernier, auquel l'AJD a tenu à rendre un hommage solennel.

Photo : le Père Légion, le général de Saint-Chamas, et le Père AJD Bruno Fanucchi. 

Le 1er REG fête sa patronne

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24/11/2012

Comme chaque année, le 1er Régiment étranger de génie de Laudun l’Ardoise fête la Sainte Barbe, patronne des sapeurs. A cette occasion, un concert gratuit de la Musique de la Légion étrangère sera donné le mercredi 28 novembre au Forum de Laudun et une prise d’armes aura lieu le jeudi 29 au quartier général Rollet.

Concert gratuit de la Musique de la Légion étrangère:
La Musique de la Légion étrangère se produira gratuitement le mercredi 28 novembre à 20h30 au Forum de Laudun l’Ardoise. Les dons recueillis seront reversés au Foyer d’Entraide de la Légion étrangère (FELE) au profit des blessés de l’institution.

Une cérémonie ouverte au public au quartier général Rollet :
Rehaussée par la présence de la musique de la Légion étrangère et présidée par le général de Saint Chamas, commandant la Légion étrangère, la cérémonie ouverte au public aura lieu le jeudi 29 novembre au quartier général Rollet à partir de 10h00. Elle se déroulera de la manière suivante :
          - Honneurs au drapeau,
          - Accueil des autorités et revue des troupes,
          - Lecture de l’ordre du jour,
          - Remise de décorations,
          - Lecture du récit du percement du tunnel de FOUM ZABEL,
          - Défilé des troupes.
Remise de décrets de naturalisation

A l’issue du défilé, des élus locaux remettront leur décret de naturalisation à une quinzaine de légionnaires dans la salle d’honneur du régiment. Acte majeur dans la vie de ces derniers, cette remise du décret de naturalisation symbolise l’engagement solennel à la fois au sein de l’institution militaire, mais aussi et surtout de la société civile nationale.


Michel Viala, le bruit de mon silence

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«Les clochards m’ont appris à vivre»

Michel Viala. Un homme à mille vies, fossoyeur, auteur, poète, légionnaire, puis clochard, au risque de se perdre. Aujourd’hui, Viala, l’auteur de théâtre, revient en force. Enfin.
C’est lui ou c’est pas lui? La question se lit dans les regards des habitués croisés dans les sous-sols de la gare Cornavin. Est-ce bien Michel, l’ancien barbu à cheveux longs, cet homme bien mis, bien peigné, bien rasé, en costume du dimanche? La trogne est la même pourtant, de ces trognes à la Michel Simon, où l’amour, l’alcool, les cigarettes et les passions se sont disputé le territoire. Et la comparaison avec le grand comédien suisse n’est pas fortuite; à sa manière, Michel Viala est un Boudu sauvé des eaux, si ce n’est que ses eaux à lui n’étaient jamais au-dessous de quatorze degrés.
Avant de rentrer dans un EMS, il a vécu plusieurs années comme SDF, abandonnant appartement, confort, et tout ce qui était attaché à son statut d’auteur reconnu et joué dans le monde entier. «J’ai été clochard pour mieux comprendre, comme Jack London qui s’est immergé dans le Bronx. Mes amis de fortune m’ont enseigné à apprécier le temps, appris qu’il ne faut se venger de rien, le temps s’en charge. Tu remarqueras que le temps est un élément important dans mes pièces. Dernièrement, j’ai écrit sur le CERN, ça me passionne ces histoires de vitesse de particules, de quarks; tu savais qu’il y avait un quark du charme, un quark de la beauté?»
Aujourd’hui, dans son Petit Bois de Céligny, une enclave genevoise sur terre vaudoise, il apprend «à vivre jusqu’à cent ans» avec un monsieur de quatre-vingt-sept ans qu’il embrasse tous les matins. Voix rauque à cause de la fumée mais aussi des milliers d’histoires qui sont passées par sa bouche. «Vous lui donnez un mot, nous avait dit à son propos l’éditeur Campiche, qui publiera son théâtre à l’automne, il vous fait une histoire.» Vraie ou fausse, peu importe. Quand il fait faux bond en pleine représentation un jour de 1968, qu’il raconte plus tard qu’il a participé à un attentat contre le consulat israélien à Munich, et a reçu un coup de couteau dans le dos, on le croit. Une explication tellement plus poétique que la cuite.

Tragédie grecque

«Il m’est arrivé une chose incroyable» est une phrase qui revient en boucle dans sa conversation. «Je t’ai raconté la fois où on s’est déguisés avec un copain en femmes voilées sur le quai de gare? Et celle où je tendais la main à cause d’un rhumatisme quand une dame m’a refilé cinquante francs. Je suis allé acheter du pinard pour tous les copains!»
Son quartier d’enfance est à deux pas. Il est né Claude Tissot, aux Pâquis, le 17 mai 1933, en compagnie d’un jumeau. Si Viala a si bien lu les tragédiens grecs et les a adaptés dans son théâtre, c’est que le matériau qui fait les grandes trames était largement à disposition dans sa propre histoire. Un père marchand de vin qui battait la mère sous l’emprise de l’alcool. Divorce. Un frère qui se suicide à l’âge adulte et dont la mort a longtemps hanté l’écrivain qui en a fait un livre. «Petits, on échangeait les rubans de couleur qu’on nous mettait pour nous reconnaître. J’ai même fait de la prison à sa place. Mon frère a tué son fils toxicomane au cours d’une rixe.» Des larmes, soudain, dans les petits yeux qui scannent votre réaction. Le jumeau de Michel n’a pas reçu des fées, penchées sur le berceau, le même don de cautériser les blessures de la vie par l’écriture. «Viala écrit par un besoin naturel, comme il respire, pour cracher ce qui lui pèse, pour libérer des fantasmes dangereusement envahissants», disait François Rochaix, directeur du Théâtre de Carouge. C’est toujours vrai.
L’homme a connu mille vies, tour à tour fossoyeur, décorateur, légionnaire à Sidi Bel-Abbès, comédien, auteur, scénariste, le tout mâtiné d’un esprit anarchiste et républicain. Jamais cessé d’écrire, qu’il soit au paradis ou en enfer. Au plus fort de son séjour chez les SDF, il a écrit une pièce dans la cave d’un bistrot espagnol des Grottes. «Le patron aimait me voir déclamer du García Lorca sur la table. Il m’a offert un plumard près des caisses de rioja où j’écrivais Saddam et moi.»
Serait tombé dans un fjord lors d’une tournée. «Trois Norvégiennes à poil m’ont sauvé la vie. Tu vas croire que j’invente, mais c’est vrai. J’ai été dans la même école que le roi des Belges à Genève. Un jour que je jouais Prométhée en Belgique, nu avec seulement une coquille Saint-Jacques, Baudoin est venu dans ma loge. Il m’a emmené au bistrot.»
Les plus jeunes ne l’ont peut-être jamais su, mais Viala n’était pas n’importe qui dans les années septante. Joué d’Avignon en Ouzbékistan. Un auteur qui a toujours revendiqué sa fibre populaire. «Mes pièces sont efficaces, tout le monde comprend; Besson, c’est trop intellectuel pour moi!»
Il a consigné le scénario de L’Invitation de Goretta et son nom est lié à ceux de Bideau, Aufair, Probst. La Veuve noire, une série TV qui connut un succès européen, il en a signé le scénario et perçoit encore des droits d’auteur pour Sandra, le scénario du film de Dominique Othenin-Girard tourné à Hollywood. «Je vivais dans une roulotte, j’ai même été engagé pour faire le cow-boy dans un western. J’adore Jack Palance, à qui je ressemble, paraît-il. Bref, je devais rentrer dans le saloon, me faire tirer dessus et tomber sur le dos. À la quatrième prise, je leur ai dit merde, c’était trop douloureux!»

Abbés et putains

Il la joue bravache. L’artiste revendique toujours en lui la liberté d’exister de mille et une façons. «Ma différence avec les autres clochards, c’est que je savais que je pouvais à tout moment retrouver ma vie d’avant. Tu vois, là, les consignes automatiques? J’avais un casier où je mettais un smoking pour aller au Bataclan, et un autre pour les habits donnés par Caritas.»
En règle avec le diable et le bon Dieu, l’ami Viala, fréquentant les abbés comme les putains. «Ils se croisent au Petit Bois, ça me fait de la visite.»
Dans sa chambre célignote, justement, des murs couverts de petites choses essentielles à ses yeux. Plusieurs feuilles de calendrier arrêtées le jour de son anniversaire, qui est aussi celui de Gabin, dont la photo est non loin d’une carte postale de Samarcande, car le théâtre de Viala a voyagé sur la route de la soie. La photo de Lady Di près de celle de ses petits-enfants.
Inclassable Viala qui se lève la nuit pour observer la constellation Véga dans le ciel et confier encore et toujours à son ordinateur portable les cris que lui inspire le monde. Ses 431 décasyllabes sur le président Bourguiba sont étudiés en faculté et les professionnels se demandent encore où cet autodidacte a pu apprendre aussi insolemment à maîtriser la prosodie.
Mystère d’un homme qu’on ne peut réduire à ses coups de théâtre. Mystère d’un artiste qu’on croyait déchu et qui revient des sombres coulisses par la grande porte. Aucun regret et aucune croyance en une autre vie rédemptrice. «Si c’était possible, j’aimerais quand même revenir en femme. Je n’ai jamais rien compris aux femmes… T’as encore deux minutes, je t’ai déjà raconté ma visite au Vatican?»

PATRICK BAUMANN, L’Illustré

Agenda 2013

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