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Le général Raymond Lorho est décédé

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publié le Samedi 19 juillet 2014

Le général Raymond Lorho, 90 ans, ancienne figure de la Légion étrangère est décédé nous apprend le carnet du “Figaro” du samedi 19 juillet 2014. Né le 25 juin 1924, il s’engage à peine âgé de 17 ans et demi dans les rangs du 5e Régiment de chasseurs d’Afrique le 23 décembre 1942 alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage. Au terme d’une instruction accéléré il est nommé brigadier en janvier 1943 puis brigadier-chef le 25 avril 1943. Remarqué pour son sang-froid, son courage, sa rigueur, son sens du terrain, il est retenu pour suivre les cours de l’École des élèves aspirants de Cherchell. Il obtient son galon 1er avril 1944, et choisit de servir au 1er Régiment étranger de cavalerie.
Il participe à la campagne de France. Jeune chef de peloton, il se distingue par son audace et est cité une première fois à l’ordre de la brigade en novembre 1944 lors des combats de Buethwiller. Il brille au cours de la prise de Colmar et est alors cité à l’ordre de l’armée en février 1945. Le 7 avril 1945, à Enzberg, son peloton tombe dans une embuscade tendue par l’ennemi. Grièvement blessé, il refuse de quitter ses légionnaires et demeure à leur tête. Son courage et sa bravoure forcent l’admiration de l’ennemi qui permet son évacuation. L’aspirant reçoit une nouvelle citation à l’ordre de l’armée et la médaille militaire à titre exceptionnel. Sa blessure est si grave que les chirurgiens procèdent à l’amputation de sa jambe droite.
L’aspirant Raymond Lorho ne veut pas ranger défintivement son uniforme et volontaire et décidé comme au combat, il continue une carrière militaire et se spécialise dans le domaine des transmissions. Il sert au groupe transmission du 1er REC. Promu sous-lieutenant en décembre 1945 il suit un stage d’officier transmission à l’Ecole de Montargis. Le 1er REC rejoint l’Extrême-Orient. En 1946, le sous-lieutenant Lorho est affecté au 2e REC parce que : ” le 1er REC désigné pour rejoindre l’Indochine, s’y battra à pied “. Il prend le commandement du peloton transmission. Il est promu lieutenant le 25 décembre 1947.
Après cinq ans à la tête de son peloton, il intègre le service des affaires indigènes où il sert de 1952 à 1957. Deux citations à l’ordre de la division et les galons de capitaine récompensent ses mérites et sa disponibilité dans toutes les circonstances. Le capitaine est affecté au 1er régiment étranger (RE) en octobre 1957, tout en restant placé « hors cadre » au service des affaires algériennes. Le 16 avril 1959, il prend le commandement de l’escadron d’instruction d’arme blindée, unité chargée de former les légionnaires des 1er et 2e REC.
À l’issue de son commandement, il rejoint l’État-major des forces en Algérie. En octobre 1961, il est affecté au 8e Régiment de hussards à Colmar, il y prend les fonctions de directeur de l’instruction. Promu chef d’escadron le 1er janvier 1965, en juin de la même année, il est diplômé de l’Ecole de guerre (79e promotion). Il rejoint alors le 9e Régiment de hussards à Coulommiers au poste de chef d’escadrons major (poste qui correspond à celui d’officier supérieur adjoint). En juillet 1969, il est désigné pour servir à l’État-major de l’armée de Terre. Il est promu lieutenant-colonel le 1er octobre 1971.
Le 1er septembre 1973, il retrouve le régiment de son cœur, le 1er REC dont il devient le 32e chef de corps. Après deux ans à la tête du Royal étranger, il est affecté au groupement de Légion étrangère à Aubagne en qualité d’adjoint du chef du GLE. Il occupe ces fonctions pendant 4 ans sous les ordres des généraux Fourreau et Goupil. Le 1er juillet 1976 il est promu colonel.
En 1979, le colonel Raymond Lorho est affecté à l’État-major des forces françaises stationnées à Djibouti. En juin 1981, il est nommé général de brigade et fait valoir ses droits à la retraite. Il est le porteur de la main du capitaine Danjou à l’occasion des cérémonies de Camerone, le 30 avril 2011.
Commandeur de la Légion d’honneur, médaillé militaire, commandeur dans l’ordre national du Mérite, titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec trois citations et de la croix de la Valeur militaire avec deux citations, le général Lorho fait partie de ces officiers qui ont particulièrement marqué la Légion étrangère.
Alors qu’il était chef de corps du 1er REC, son régiment a été amené à défiler à Colmar pour commémorer la libération de la ville. Le lieutenant-colonel Lorho y prit part, en tête de la colonne, sa canne en main. La Légion rapporte ce souvenir : “Parmi les spectateurs, un enfant fit une remarque touchante. Voyant le pas lent des légionnaires et la prothèse du chef de corps il dit : Ils sont gentils les légionnaires, ils marchent lentement pour ne pas fatiguer leur chef “.
Les obsèques religieuses deu général Lorho auront lieu le lundi 21 juillet 2014 à 10 heures à la cathédrale Notre-Dame de Nazareth d’Orange suivie de l’inhumation au cimetière du Coudoulet.


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