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HOMMAGE AUX COMBATTANTS MALGACHES DE LA GRANDE GUERRE

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L'ouverture à l'international

novembre 10, 2013

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Le 11 novembre est, chaque année, l’occasion du souvenir du Soldat Inconnu autant que de la commémoration, dans le partage, des sacrifices consentis par les nations pour la victoire finale de 1918.

Madagascar l’avait payé cher du sang et du labeur de ses fils, puisque 41.000 soldats malgaches de tous grades, répartis entre les différentes formations (artilleurs, ambulanciers, chargés de la logistique, etc…) ont vaillamment combattu sur tous les théâtres d’opération européens, sur le sol français, en Allemagne et jusqu’à y compris en Macédoine, et que la riche terre malgache fut amplement mise à contribution pour fournir en nourritures et en matériaux divers les armées françaises et alliées. A ce titre, notre arrière-grand-père maternel avait ouvert à Madagascar une souscription spéciale grâce à laquelle trois avions de combat du dernier modèle, baptisés « Emyrne », « Madagascar » et «Antananarivo », ont pu s’aligner sur les fronts aériens français et marocain.

Surtout, le général Mangin lui-même, le commandant en chef de la Xème Armée française, a tenu à rendre un vibrant hommage aux combattants du 12ème Bataillon de Chasseurs Malgaches qui s’étaient particulièrement illustrésà plusieurs reprises lors de l’offensive finale de 1918 contre les troupes allemandes. De ce fait, ce Bataillon avait reçu pas moins de trois citations à l’ordre de l’Armée, fait exceptionnel, et fut qualifiée par le général Mangin de « Bataillon magnifique » !

A Paris, un Monument au Soldat Inconnu Malgache se dresse dans la plus pure tradition de nos « Vatolahy » dans le Jardin Tropical du Parc de Vincennes – commune de Nogent-sur-Marne –  (voir ci-dessus en début d’article la photo en couleur).

sonnerie aux morts

Au pied de ce magnifique "Vatolahay" nous avions déposé, chaque année durant notre mission comme ambassadeur en France, une gerbe (voir photo ci-dessus: à la sonnerie aux morts, le général de corps d’armée le Pichon et moi-même au garde à vous + ci-dessous photo: après dépôt de gerbe, nous sommes accompagné par les généraux de corps d’armée Le Pichon et Lang, ainsi que par deux généraux de brigade, suivis des sections présentes d’anciens combattants).

Soixante années auparavant,  sous la conduite de notre père, lui-même officier et résistant pendant la guerre 39-45 (voir ci-dessus: sur la photo en noir et blanc, à l’extrême gauche en manteau noir), des compatriotes malgaches étaient venus se recueillir à la fin de la seconde guerre mondiale pour rendre hommage à leurs aînés.

Jardin tropical (généraux Le Pichon et Lang)

Plus tard, en début Novembre 2006, à l’initiative conjointe du gouvernement français, par son Ministre des Anciens Combattants, M. Mekachera, et de l’ambassadeur de Madagascar en France que nous étions,  s’est érigée dans le Parc du Ranelagh à Paris XVIème, devant la Chancellerie de l’Ambassade de Madagascar en France et à deux pas du siège de l’OCDE, un autre « Vatolahy » de granit rose pour célébrer la fraternité d’armes franco-malgache durant les deux guerres mondiales (voir: photo ci-dessous).

Sur la plaque de bronze que nous avions fait graver figurent les mentions suivantes pour la postérité et afin que Malgaches et Français ne l’oublient pas :"A la mémoire des combattants qui, sur les différents théâtres d’opérations, ont défendu la Liberté, pour leur patrie et pour la France – Ce "Vatolahy" symbolise la fraternité d’armes franco-malgache".

Vatolahy

En cette année 2014, diverses manifestations commémorant le début de cette "grande guerre" et célébrant le souvenir de ces soldats de toutes provenances sont organisées en France.

Parmi celles-ci, un colloque qui s’était tenu au Ministère français des Affaires étrangères en mai 2014, placé sous la présidence conjointe du Secrétaire d’Etat chargé des Anciens Combattants et de la Secrétaire d’Etat chargée de la Francophonie, évoquait la contribution des anciennes colonies, au nombre desquelles Madagascar. Ce qui nous avait quelque peu chagriné c’était quelques propos maladroitement réducteurs de l’effort de guerre consenti par Madagascar et les Malgaches, ce qui provoqua de notre part une réaction bien mesurée mais précise pour rappeler des réalités méconnues des historiens présents, dont celles évoquées plus haut concernant les trois avions de guerre du dernier modèle, et certaines autres telle que la distribution massive aux soldats des tranchées de "corned beef" à base de viande de zébu malgache qui contribua au relèvement du moral des troupes en vue de l’offensive finale…

Ensuite, au Sénat français se tenait le 8 juillet 2014 un autre colloque placé sous la présidence de Monsieur Jean-Pierre Bel, Président du Sénat, et animé par d’autres historiens, notamment notre ami Eric Deroo ou Madame Françoise Vergès et Monsieur Pascal Branchard. L’un des intervenants, Monsieur Gilles Aubagnac, avait fort opportunément évoqué un fait que nous ignorions jusque là: au nom de la mémoire partagée, l’Armée française perpétue soigneusement le souvenir de certaines formations qui avaient particulièrement brillé lors de la guerre 1914-18, et parmi celles-ci figure le souvenir permanent du 7ème Régiment de l’Artillerie de Marine des Tirailleurs Malgaches, dont le drapeau est gardé et porté par l’actuel 4ème Régiment du Service militaire Adapté basé à Saint-Denis de la Réunion.

Précisément, au sujet de la contribution de Madagascar à l’effort de guerre, le colonel Rives et le professeur Dietrich écrivent dans leur ouvrage "Héros méconnus", un document de référence couronné par l’Académie des sciences d’Outre-Mer, et édité par l’Association française des Frères d’Armes :

- "…10 000 Tirailleurs malgaches servirent dans les régiments d’artillerie lourde dont l’importance fut primordiale lors des offensives de la Victoire.  En définitive, pendant la Grande Guerre de 1914-1918 :…45 803 Hommes (ont été recrutés) à Madagascar…et ce non compris les travailleurs malgaches engagés pour les usines de guerre".

Cette question de la contribution des anciennes colonies à l’effort de guerre est donc encore sujette à des recherches et révélations, mais son importance et son caractère déterminant ne doivent susciter aucune interrogation. D’autre part, la juste réparation des sacrifices consentis ou subis reste à résoudre, la question de la "décristallisation" des pensions dues aux anciens combattants d’outre-mer, quant à elle demeure, du fait que leur total alignement sur celles des anciens combattants métropolitains n’est toujours pas satisfait…

Le traditionnel Défilé militaire sur les Champs-Elysées de cette année 2014 verra certes les drapeaux des anciennes colonies se déployer fièrement, et il s’agit là d’une forme d’hommage mérité, mais qui n’efface pas encore ce confus sentiment de reconnaissance inaboutie ressenti par beaucoup.

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo


Traduction

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