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Légionnaire toujours...

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2015




A l'origine...

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23.06.2015

 

Nous sommes arrivés à la Borne 3 ! William Milliken, le botaniste de Kew Gardens, a été hélitreuillé par hélicoptère et remplacé par Guillaume Odonne, son confrère du CNRS Guyane. Petit retour sur la genèse de toute cette aventure.

L’idée des 7 bornes m’est venue petit à petit. Il y a d’abord eu un reportage à la télévision il y a dix ans : « les sept bornes du désert ». Il retraçait l’histoire de la délimitation de la frontière entre Guyane et Brésil, en 1956 puis 1962. On y voyait aussi une mission de la légion allant jusqu’à la borne n°7, au prix de grandes difficultés. Ces images me sont restées, mais à l’époque je travaillais surtout en Roraima avec les Indiens Yanomami.
Quelques années plus tard, j’ai repris des recherches en Amapá, auprès du village de São Francisco do Iratapuru, juste à côté du fleuve Jari. Impressionné par la dextérité des piroguiers à franchir les rapides, je leur ai demandé « et il remonte jusqu’où le Jari ? » et ils m’ont répondu « jusqu’à la frontière, mais on y est jamais allé… » Sourire entendu des deux côtés. L’idée avait germé. Connaître cette frontière, la parcourir… Mais comment ?

En 2010, j’ai pu organiser une première expédition dans le Parc national Montagnes de Tumucumaque, en partenariat avec les Indiens Wayãpi du village de Okakai. Nous avons retrouvé la zone dans laquelle ils habitaient jusqu’aux années 1960. Première tentative en direction de la frontière, appuyée sur la fréquentation de la forêt chez les Yanomami.


En 2011, ce fut l’expédition Mapaoni. Première expédition de grande portée, avec une équipe de vingt personnes montée par mes soins… bien sûr avec les piroguiers d’Iratapuru. Nous avons réussi à atteindre la borne de Trijonction Brésil/Surinam/Guyane française par le Jari, ce qui n’a pas été une mince affaire (voir le reportage Mapaoni, l'inacessible frontière). Mais j’ai ressenti une certaine frustration à me trouver à l’orée de la ligne des bornes et à l’abandonner aussitôt. En parallèle de l’expédition, j’ai pu réaliser un travail de recherche géohistorique qui m’a permis de comprendre l’histoire de toute cette région (voir le livre « Le Jari, géohistoire d’un grand fleuve amazonien ») et de voir la richesse de la « redécouverte », c'es à dire de voyager avec les récits du passé en arrière-plan.

 

En 2013, avec une toute petite équipe de cinq personnes, nous avons encore franchi cette ligne, à la borne 5 cette fois-ci. Nous avons remonté la rivière Culari, au Brésil, puis descendu la Tampak, en Guyane française. 400 km à la rame dans une forêt totalement déserte – à part les vestiges de campements d’orpailleurs. Une borne de plus. Mais il fallait arrêter de travailler au détail, et parcourir enfin la ligne des 7 bornes dans sa totalité ! Le « comment ? » était simple : à pied… Mais avec qui ? Qui serait assez fou pour envisager 320 km de marche en forêt, 15 000 mètres de dénivelé positif, dans une zone totalement isolée, juste pour la satisfaction de suivre une ligne théorique appelée frontière ? Je n’ai pas hésité longtemps et me suis mis en contact avec le 3e Régiment étranger d’infanterie. La Légion. Evidemment.


Pause bien méritée à la Borne 2

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17.06.2015

 

Déjà 120 kilomètres parcourus pour l'équipe du Raid des 7 Bornes, partie explorer la frontière terrestre entre Guyane et Brésil. Victime d'une déchirure musculaire, l'un des deux guides brésiliens a dû être évacué.

Nous voici arrivés à la borne 2, finalement dans les temps... Cependant, les marches presque forcées des quatre derniers jours ont laissé des traces sur les organismes. Edinho, l'un des deux guides brésiliens, a fait un mauvais pas et la fatigue accumulée aidant, il en est résulté une déchirure musculaire à la cuisse. L'aventure est terminée pour lui, car il est illusoire que cela se répare en seulement deux jours ou que cela s'améliore en continuant à marcher et à porter son lourd sac à dos.

Des petits bobos se font aussi jour ici ou là : piqûres d'insectes qui évoluent en furoncles, pieds qui commencent à développer de gênantes mycoses, vers à chien (appelés au Brésil "animaux géographiques" car ils creusent des galeries sous la peau qui la font  ressembler à des cartes de géographie...), etc. Rien de très grave cependant et le médecin militaire qui nous accompagne s'en étonnait même. Pour lui, c'est bien la marque que le groupe était très bien préparé et entraîné.
 
Les chiffres commencent à parler : presque 120 kilomètres parcourus à pied dans la forêt, presque 6000 mètres de dénivelé avalés. Mais nous sommes encore bien loin du but. Il nous reste plus d'un mois de forêt et près des 2/3 du parcours à réaliser encore. La pause d'hier et d'aujourd'hui (à moitié une pause, puisqu'il a fallu ouvrir la zone de poser pour les hélicoptères qui viendront aujourdh'ui) est donc importante pour nous remettre en condition et repartir le plus frais possible. La prochaine pause importante se fera à la Borne 4.
 
Le trajet de la Borne 1 à la Borne 2 a été plus monotone que celui de la Trijonction à la Borne 1. Avec la fin des reliefs plus prononcés sur le massif du Mitaraka, nous nous trouvons face à des collines de 400 mètres d'altitude environ, reliées par des cols de 250 à 300 mètres - à l'exception d'une grande crête qui nous a amené à 621 mètres, malheureusement sans vue sur la région autour. Cela étant, si les dénivelés sont moindres et si l'on ne croise plus très souvent les barres rocheuses qui nous ont arrêtés lors de la première étape, chaque début de colline se compose en général de 50 à 100 mètres de montée à plus de 45°, recouverte de boue orange extrêmement glissante (d'autant qu'il pleut tous les jours).

On monte donc autant avec les bras et les mains, qui attrapent tout ce qui passe à portée (en faisant tout de même attention à ne pas saisir un palmier plein d'épines acérées), qu'avec les jambes. Ce n'est donc pas facile à franchir, loin de là. Répétée 5 ou 10 fois par jour, l'opération met les genoux et les cuisses à rude épreuve.
 
Des marais font aussi leur apparition dans notre parcours. Parfois, il s'agit de petits marais qui occupent un col plat. En ce cas, leur  présence est logique et nous devrions en recontrer de plus en plus. Mais à deux reprises, nous sommes tombés sur des marais larges, drainés par des criques de plus de 20 centimètres de profondeur. Dans ces cas, c'est la ligne frontière qui est sans doute mal placée. Notre parcours le long de son tracé actuel n'est donc pas inutile pour en préciser certains détails.
 
Nous n'avons plus rencontré de vestiges archéologiques. Il faut dire que dans ces collines couvertes de forêt, il serait difficile de savoir où chercher exactement. Cela étant, nous croisons régulièrement des ouvertures dans la forêt, envahies de bambous liane, mais dans lesquelles on trouve aussi des espèces typiques de régénération secondaire, ainsi que du manioc. Nous avons aussi passé lundi de vastes zones de forêt dominées par des palmiers Astrocarium, dont la configuration est très originale et différente de celle enregistrée habituellement. Peut-on y voir la trace d'une présence amérindienne ancienne ? Seule une analyse approfondie des données botaniques recueillies pourra nous en dire plus.

Les monts Tumuc-Humac, un mythe tenace

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16.06.2015

François-Michel Le Tourneau et son équipe sont arrivés hier à la Borne 2, à la frontière guyano-brésilienne. La zone des Tumuc-Humac qu'ils traversent actuellement a été visitée par plusieurs explorateurs qui n'ont pas hésité à faire de ces collines de véritables chaînes de montagnes !

Un peu d'histoire alors que nous venons de passer notre première nuit de bivouac à la Borne 2...

On a pris l’habitude d’appeler monts Tumuc Humac (ou Tumucumaque en portugais) la partie sud de la Guyane française dont notre équipe a entrepris la traversée, voire l’ensemble de la ligne de partage des eaux entre le bassin de l’Amazone et celui des fleuves Oyapock, Maroni ou Essequibo. D’une certaine manière, au vu de l’importance du bassin de l’Amazone, il paraissait normal aux géographes ou aux explorateurs que son bassin soit bordé d’un massif à sa mesure au nord, de la même manière que les Andes le délimitaient à l’ouest.

Or la réalité est beaucoup moins colorée. Il y a au sud de la Guyane française, du Surinam et du Guyana, jusqu’à la plaine du Rio Branco, une succession de collines enchevêtrées sur une largeur de 150 à 200 km, mais elles ne s’élèvent véritablement qu’à l’ouest, lorsqu’elles se confondent avec les chaînes du Roraima. Au sud de la Guyane, ces collines représentent une accumulation de « demi-oranges » assez peu élevées, qui ne présentent un aspect montagneux que dans la région ouest, autour du massif du Mitaraka. Mais, même à cet endroit, les altitudes sont peu importantes, dépassant rarement les 600 mètres en moyenne et touchant uniquement sur certains inselbergs (sortes de « pain de sucre ») les 800.

Si la « chaîne » n’existe pas, son nom est également une sorte d’imposture géographique. En effet, selon Gabriel Marcel, il apparaît pour la première fois sur des cartes espagnoles, pour désigner une partie de ce que l’on nomme aujourd’hui la Serra Parima, à l’ouest du Rio Branco (elle-même associée au mythe de l’Eldorado). Puis, à partir des années 1840, il refait surface pour désigner le sud de la Guyane, auquel il n’est rattaché par aucune racine étymologique plausible. Pour autant, il fait florès, notamment parce que l’explorateur et médecin militaire Jules Crevaux (1847-1882), dont les récits ont rencontré un grand succès, en fait l’un des symboles de son voyage en Guyane. Son successeur, le géographe Henri Coudreau (1859-1899), qui eût aussi un bon succès de librairie, fera de même en prétendant avoir été le seul à les traverser d’est en ouest et en en dressant une cartographie dans laquelle abondent les « pics » et les « chaînons ».

Il postule en effet les Tumuc Humac comme une sorte de chaîne des Pyrénées qui marquerait la frontière avec le bassin de l’Amazone : « La Guyane monte en amphithéâtre de la mer aux Tumuc-Humac comme par une série de hautes marches d'escalier. ». (66-67). Et si aucun explorateur avant Crevaux n’en a parlé… c’est tout simplement qu’ils ont mal vu : «  J'ai devant moi un massif montagneux de 300 kilomètres de longueur sur 100 de largeur, grand comme la Belgique. Depuis trois cents ans que nous possédons la Guyane, nos voyageurs n'ont encore pu donner absolument rien de positif sur cette chaîne mystérieuse des Tumuc-Humac. Ce massif, il s'agit de le découvrir dans son ensemble, de l'étudier dans ses détails. Pour me guider, nul document écrit, nul renseignement indigène un peu précis, rien. » (92)

Indiquées sur la foi de ses relevés jusque dans les années 1950, les Tumuc-Humac voient leur étoile pâlir avec la mission de délimitation de la frontière en 1956-57. L’interprétation des photographies aériennes par Jean-Marcel Hurault montre qu’il n’existe ni massif, ni chaînons, mais seulement une mer de collines. A l’opposé de ses deux célèbres prédécesseurs, le géographe de l’IGN entreprend alors d’expurger les cartes du toponyme litigieux. Pour autant, le nom perdure. Il est notamment utilisé au Brésil où le parc naturel situé au sud de la frontière avec la Guyane porte son nom. Mais, signe de la difficulté à localiser ces fameuses montagnes, c’est aussi le cas d’un territoire amérindien situé 100 km plus à l’ouest !
Quoiqu’il en soit, et parce que, comme le note le géographe Emmanuel Lézy, la Guyane reste une terre de mythes, il faut malgré tout bien admettre l’usage qui veut que ce nom désigne les collines du sud de la Guyane. N’en déplaise à Hurault. Finalement, un toponyme se doit-il d’être légitime ?


Bivouac à la Borne 1

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11.06.2015

 

Le géographe François-Michel Le Tourneau et son équipe du raid des 7 Bornes sont arrivés à la Borne 1, à la frontière entre Guyane et Brésil. Au menu de ces derniers jours : un rapatriement sanitaire, des vestiges amérindiens et pas mal de pieds endoloris.
 
Nous voici à la borne 1, après un peu plus d'une semaine de forêt. Temps pour un premier bilan et pour commencer à envisager la suite...
 
La partie fluviale du parcours s'est déroulée au mieux et nous avons pu commencer à marcher au plus vite. Nous avons ensuite éprouvé pas mal de difficultés pour arriver à la Trijonction. Cela étant, nous étions dans les temps, à 2 ou 3 heures près. La suite du chemin s'est avérée plus ardue. Le premier jour, des imprécisions de la cartographie nous ont amenés à affronter des pentes raides au lieu des cols que nous avions envisagés.
 
Le second jour, nous avons très bien marché, en suivant la succession de crêtes et de cols qui marquent la frontière, jusqu'à déboucher vers 16 h sur un grand plateau granitique, couvert de végétation rase dominée par une espèce d'ananas sauvages. De tous côtés la vue était grandiose, avec un panorama sur les inselbergs de la région nous entourant.
 
Après une pause photo, nous traversons ce plateau sur sa grande longueur, sur plus de 1 kilomètre, pour nous apercevoir qu'il se termine sur un à-pic de 50 mètres au moins. Impossible donc de rejoindre la crique qui était notre objectif sur la journée. Nous explorons alors les côtés, et même verdict. A moins de revenir en arrière, impossible de passer. Il était tard et nous avons donc avisé un petit boqueteau, avec une source à proximité, pour bivouaquer.
 
Le matin, nous avons trouvé un passage pour descendre du plateau, en bordure d'une cascade et au prix de nombreux passages en escalade (qui auraient été plaisants sans 30 kg sur le dos). Au pied de la cascade, une grotte, à l'intérieur de laquelle nous trouvons quelques tessons de poterie amérindiens. Sans doute un site utilisé lors de parties de chasse. Ou bien un site de vie ? Seules des recherches plus poussées pourront le dire.
 
Nous longeons alors le plateau sur son pied, mais il est entaillé de profondes vallées en V que nous devons passer les unes après les autres. Pentes raides, rendues glissantes par la pluie abondante tombée pendant toute la nuit. A 11 h 30 nous n'avions pas encore dépassé la crique qui était notre objectif de la veille ! Heureusement, par la suite, nous montons assez facilement sur un col auprès du mont Mitaraka nord et bivouaquons un peu en dessous. Pas le temps de monter au pic, malheureusement.
 
Nous prenons notre revanche le lendemain. La route est bonne jusqu'au Mitaraka sud, que nous grimpons. Il n'offre pas de grande vue sur les alentours, mais la forêt basse qui domine tout son sommet est très intéressante. William notre botaniste en revient avec de nombreux échantillons. Peu avant d'y monter, nous avons trouvé une grande grotte au sein d'une série de rochers granitiques, qui contient aussi des vestiges de présence amérindienne.
 
Nous décidons alors de couper un peu la frontière et de nous diriger directement sur la borne 1, car nous risquons sans cela de prendre du retard. Nous nous rendons alors au camp intermédiaire de l'expédition Mitaraka qui a eu lieu en février-mars 2015. Malheureusement, en arrivant, le légionnaire José fait une mauvaise chute et il se luxe gravement l'épaule. Celle-ci étant impossible à remettre en place, on opte pour une évacuation sanitaire en fin d'après-midi. Une clairière est alors ouverte pour un hélitreuillage (en un temps record, efficacité légionnaire...) et on attend l'hélicoptère.

Mais la malchance est avec nous. 18h15 : premiers coups de tonnerre... 18h30 : un violent orage avec des trombes d'eau s'abat sur nous, l'hélicoptère passe au-dessus de nous mais ne peut nous voir, et devant des conditions aussi dangereuses il doit faire demi-tour. L'évacuation ne pourra avoir lieu que le lendemain, dans des conditions heureusement meilleures.
 
Nous avançons alors rapidement en direction du camp de base de l'expédition Mitaraka, puis de celui-ci vers la borne 1, que nous avons atteint hier, 10 juin, avec un jour de retard sur notre tableau de marche. La journée d'aujourd'hui sera une journée de repos bien mérité avant de repartir vers la borne 2.
 
Le bilan de la semaine est à la fois bon et un peu en-deçà de nos espérances. Sur le plan scientifique, nous avons enregistré deux sites de présence amérindienne ancienne, ce qui semble prouver que la région a été occupée de manière assez dense - il faudra confirmer si ces sites étaient totalement inconnus ou pas. Les collectes botaniques sont abondantes et les observations sur la variation de la végétation le long de la ligne frontière sont intéressantes. Sur le plan cartographique, nous avons vérifié un certain nombre de points et trouvé des erreurs à rectifier, en plus d'avoir mené des observations GPS sur les deux bornes déjà rencontrées.
 
La déception se trouve dans le fait de n'avoir pas pu suivre la frontière de manière aussi exacte que nous le souhaitions. Nous avons cependant pas mal avancé, avec 55 kilomètres de cheminement effectif et, surtout, déjà 3300 mètres de dénivelé à notre actif. Au vu de notre charge et de l'objectif de passer par les 7 bornes, il nous faut donc parfois composer un peu et nous adapter au terrain. Il faut aussi faire avec les bobos qui se multiplient, les pieds qui souffrent des chaussures mouillées en permanence - ceux de William sont pratiquement à vif ! -, la fatigue qui s'installe...
 
Espérons que le relief nous sera plus favorable pour la prochaine étape et que nous pourrons dérouler rapidement jusqu'à la borne 2.


L'aventure commence !

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09.06.2015

Malgré le rapatriement sanitaire d'un légionnaire pour cause d'épaule luxée, l'équipe de François-Michel Le Tourneau continue sa progression vers la Borne 1. Il nous raconte dans son dernier post la descente en pirogue depuis Maripasoula et l'arrivée à pied à la borne de Trijonction, véritable point de départ de l'expédition.

Ca y est, nous sommes enfin à pied d’œuvre ! Nous avons quitté la borne de Trijonction samedi et progressons désormais vers la Borne n°1. Petit retour sur la semaine écoulée…
 
Nous sommes partis de Cayenne en temps et en heure pour Maripasoula. Là, nous avons perdu deux heures à rassembler matériel et carburant pour une partie de l'équipe civile. Cela étant, à 12h30, nous étions sur l'eau. Comme nous sommes encore en saison des pluies, le niveau des eaux est élevé et nous avons passé la plupart des sauts sans les apercevoir. Nous avons dû juste effectuer une rupture de charge à Antecume Pata.
 
Les expéditions du passé choisissaient plus souvent la saison sèche. En l'absence de moteur, le courant des hautes eaux était le plus souvent un obstacle. Et il fallait affronter les pluies, synonymes de maladies et de difficultés plus grandes, y compris pour se ravitailler. Notre logique est différente et pour le moment couronnée de succès. Mais peut-être sommes nous en train de manger notre pain blanc et aurons nous à affronter les pentes des Tumuc Humac sous des averses torrentielles...

Après un premier bivouac sur la Litani, nous avons repris notre progression. 165 km parcourus, mais avec deux tronçons très différents. La navigation sur la Litani, rivière large, s'est déroulée sans difficulté à environ 20 km/h. Au dessus du « premier saut » en langue Wayana (« premier » quand on vient du sud, du Jari, ce qui était le cas des Wayana avant qu'ils ne s'installent en Guyane française), nous avons trouvé la borne posée par le capitaine Richard en 1938. On distingue difficilement la fin de son nom et la date de la pose : 1er janvier 1938.
 
Le scénario s'est modifié dans la Warémapane. Dès l'entrée, il a fallu scier un tronc, et nous avons au total péniblement fait 5 km en 2h30, avec six ou sept chablis à déblayer, sans compter les frondaisons à émonder pour passer, etc…
 
La marche d'approche de la Trijonction a duré deux jours et elle a été assez dure. Nous avons eu droit aux pentes raides, transformées en piste de luge (avec obstacles) par la pluie. La progression a été un peu lente au départ, tout le monde devait trouver son rythme, notamment nos amis journalistes qui ont beaucoup peiné au début. Pour une entrée en matière, c'était assez réussi...
 
Nous avons tout de même réussi à arriver à la Trijonction en temps et heure, soit vendredi vers 14h30. Nous avons établi un campement juste au-dessous de la colline de la borne et sommes rapidement montés pour la localiser, tout d'abord, puis installer le GPS de l'IGN après un nettoyage des abords.
 
Puis, retour au bivouac et tâches habituelles : se laver, préparer son repas, organiser ses affaires pour la nuit, réorganiser ce qui est nécessaire dans le sac afin d'avoir tout sous la main demain. Nous commençons à sentir la saison des pluies : très grosses pluies dans la nuit de vendredi. De toute manière, dès que la nuit tombe, il n'y a plus grand-chose à faire à part prendre ses notes et surtout se reposer pour être dispo à 5h le lendemain.
 
William, le botaniste, me dit avoir trouvé la végétation locale très intéressante. Nous comparons ses relevés avec les observations de Edinho, le mateiro brésilien. Le légionnaire Alvaro est aussi très calé en plantes, si bien que les échanges entre tous sont permanents et riches.
 
Tout le monde cependant mesure désormais l'ampleur de notre défi. Il va falloir beaucoup nous accrocher pour suivre le rythme prévu par le tableau de marche...

Les 7 Bornes ? Koh-Lanta… en pire !

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02.06.2015

 

C'est aujourd'hui que l'aventure commence pour l'équipe - scientifiques et légionnaires - partie explorer la frontière terrestre entre Guyane et Brésil. Une seule certitude : ça ne va pas être une partie de plaisir !

Aujourd'hui, toute l'équipe est transférée par hélicoptère à Maripasoula. Nous allons ensuite faire trois à quatre jours de pirogue sur le fleuve Maroni pour rejoindre le véritable point de départ de notre expédition : la fameuse borne de trijonction. C'est là que l'aventure va vraiment commencer ! Car, même si l’on parle de « seulement » 320 kilomètres à parcourir en sept semaines, le raid des 7 bornes représente un défi humain et logistique hors du commun...

C’est loin ! La zone dans laquelle l’expédition va se dérouler, la frontière sud de la Guyane française, est très isolée. Elle se trouve à plus de 150 km à vol d’oiseau des petites villes de Maripasoula, Saül ou Camopi, et il n’existe aucune route dans cet espace. Il n’y a pas non plus de piste d’atterrissage, si bien que l’on ne peut utiliser que deux moyens d’accès : l’hélicoptère, en ouvrant des clairières pour se poser, ou bien les pirogues, en remontant les rivières le plus haut possible. Après avoir rejoint la borne de trijonction, nous n’aurons pas d’autre choix que de marcher pour suivre la ligne de partage des eaux qui délimite la frontière - puisque, par définition, les cours d’eau ne la suivent pas mais lui sont perpendiculaires… 

C’est très vallonné ! La région de la frontière se trouve au centre des monts Tumuc Humac. Même si ce ne sont pas les montagnes fantasmées par certains explorateurs, il s’agit d’une succession de myriade de collines, si bien que la répétition des montées et des descentes finit par représenter un dénivelé très substantiel : environ 15 000 mètres de dénivelé positif et autant en négatif… De quoi sacrément entamer nos genoux !


C’est en forêt amazonienne ! La progression en forêt dense est bien plus lente que sur un terrain normal. Un groupe entraîné peut espérer progresser à 1 km/h de moyenne, guère plus. Et lorsque l’on tombe dans les marais à palmier wassaï, la vitesse chute encore, parfois plus d’une heure pour quelques centaines de mètres où l’on s’enfonce parfois jusqu’aux genoux. Enfin, il y a la pluie qui rend les pentes extrêmement glissantes, les marais encore plus boueux…

 

C’est long ! Puisque la vitesse de déplacement est faible et la distance longue, il nous faudra près de sept semaines pour parcourir la ligne des 7 bornes. Or rester longtemps en forêt est un effort important, à cause de l’humidité (plus de 99% de taux d’hygrométrie) qui implique que nos vêtements lavés chaque soir seront encore mouillés quand nous les remettrons le matin, des insectes, des petites plaies qui s’infectent, des pieds qui se couvriront de mycoses quoi qu’on fasse pour l’éviter…

C’est lourd ! L’équipe doit emporter sur son dos toute la nourriture nécessaire pour couvrir la distance entre chaque borne où un ravitaillement est prévu (soit cinq jours environ), mais aussi du matériel pour faire face aux situations imprévues : tronçonneuse, essence et explosifs pour ouvrir une aire où poser un hélicoptère en urgence, batteries et systèmes de rechargement pour les instruments, plusieurs types de radio pour les communications, les bivouacs complets et tous les rechanges nécessaires si le matériel se dégrade… Soit 25 kg de charge par personne, au minimum.

Reste à espérer que l'ensemble de l'équipe tiendra le choc...


Bande annonce du documentaire VIET COSTAS, de Yannis Tritsibidas.

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la Légion étrangère d'hier à aujourd'hui

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Le Cercle Algérianiste de Montpellier vous invite a participer à une conférence sur « la Légion étrangère d'hier à aujourd'hui », par l'Ingénieur  général de l'armement Michel SANCHO  à l’hôtel Novotel sud, 125 avenue de Palavas à Montpellier, le samedi 28 novembre à 10h30.


Vos adhérents sont les bienvenus, vous pouvez donc diffuser largement cette information.
Ci-joint l'invitation et les indications à suivre pour les inscriptions. Merci de les respecter.


Association des anciens musiciens de la légion étrangère année 2013

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Commémoration du centenaire du 3e régiment étranger d’infanterie.

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Messieurs les présidents,

A l’occasion du centenaire du 3e régiment étranger d’infanterie qui se déroulera le 18 novembre 2015 en présence du général commandant la Légion étrangère, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir recenser les volontaires présents dans vos rangs, anciens du RMLE ou du 3e étranger, susceptibles de vouloir rejoindre cette activité de commémoration qui se déroulera au 1er régiment étranger à Aubagne.

Vous demande dans la mesure du possible de nous renvoyer la liste de vos volontaires avec noms et adresse mail afin de leur faire parvenir les invitations officielles.

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LA LÉGION ÉTRANGÈRE AU FRONT (1915)


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