Publié le 10 Mars 2017
Nouvelle histoire de la Légion étrangère
La Légion, une deuxième patrie
De Patrick de Gmeline
Éditions Perrin
L'AUTEUR
Patrick de Gmeline, né en 1946, est historien et écrivain ; ses racines familiales sont un concentré de l’histoire de l’Europe. Parmi sa quarantaine d’ouvrages d’histoire militaire, sa « Nouvelle histoire de la Légion étrangère » est sa première œuvre consacrée à cette troupe légendaire.
THEME
La Légion a une chance, elle ne connaît pas l’indifférence et maîtrise l‘art d’ancrer la modernité dans la tradition : "More Majorum".
Médiatique, elle fait rêver mais, au bilan, peu écrire en dehors d’un cercle d’amis fidèles et d’auteurs « maison » qui l’ont souvent connue de l’intérieur.
Le Livre d’or publié lors de son centenaire en 1931, réédité depuis, propose une histoire institutionnelle et imagée de la geste légionnaire.
Nombre de célébrités y ont trouvé refuge pour une parenthèse anonyme dans leur vie d’artiste mais ont rarement témoigné de cette expérience.
Après l’épais dictionnaire de la collection « Bouquins », paru en 2013, cette nouvelle histoire se veut une référence à jour.
Elle campe dans le registre classique de la contribution des « képis blancs » aux aventures militaires, coloniales et métropolitaines, de la France depuis 183 ans.
POINTS FORTS
Nouvelle, l’histoire de la Légion étrangère proposée par Patrick de Gmeline l’est assurément car à jour des engagements opérationnels récents de ce corps singulier, pas insensible à son aura et à cultiver son côté mythique.
La Légion a, depuis sa constitution originale de 1831 pour achever la conquête de l’Algérie, rénové la ressource ancestrale de l’Ancien Régime de « l’appel à l’étranger ».
Rarement seule comme en 1835 où elle est prêtée à l’Espagne, elle a enchaîné les guerres, engagée aux côtés de ses frères et sœurs d’armes.
Toujours admirée par ses chefs, tel Lyautey, qui reconnaissaient à cette « chère troupe » des qualités hors normes d’endurance et d’esprit de sacrifice. Ses volontaires ont déployé les mêmes vertus pour bâtir que pour combattre, toujours et partout.
POINTS FAIBLES
On ne peut pas tout demander à l’Histoire et l’historien. Mais j’en attends le souffle comme le marin espère le vent de l’océan pour tenir son cap. Au-delà de quelques formules malhabiles de « pékin » et d’une fin d’ouvrage tenant davantage du reportage que de l’histoire, je regrette son registre purement historique même s’il est solidement ficelé. Ce livre quittera donc le chevet de mon lit pour tenir son rang au « rayon Légion » de la bibliothèque de l’amateur de l’art de la guerre...