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Avec les militaires français en Estonie

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La ministre des armées Florence Parly s’est rendu jeudi à Tapa où 300 soldats français participent aux mesures de dissuasion face à la Russie.

La ministre des armées Florence Parly s’est rendue, jeudi 7 septembre, auprès des troupes françaises déployées en Estonie. Cette mission, baptisée « Lynx », s’inscrit dans le cadre des « mesures de réassurance » décidées par l’Otan en 2016. Nous avons pu participer à ce déplacement.

306 militaires français, provenant essentiellement du 2e Régiment étranger d’infanterie de Nîmes et du 501e régiment de chars de combat de Mourmelon sont actuellement à Tapa, à une heure de route de la capitale Tallinn et un peu plus de 100 kilomètres de la frontière avec la Russie.

Ils sont hébergés sur une base militaire de la 1re brigade d’infanterie mécanisée de l’armée estonienne, au sein d’un Battle Group (effectif total : 1 168), commandé par les Britanniques. Tapa est un ancien terrain de manœuvres de l’armée soviétique. C’est un paysage de plaine, coupé de forêt et de marécages. « Nous sommes dans un nouvel environnement, as usual » remarque le colonel Olivier Waché, à la tête du détachement français. C’est la première fois - depuis la campagne de Russie - que des troupes au sol sont déployées aussi loin à l’Est, même si l’armée de l’air participe régulièrement aux missions de police du ciel depuis la Lituanie.

Les hommes du colonel Waché sont arrivés fin juillet pour un mandat de quatre mois. Ils ont relevé un premier détachement français et le seront, en novembre, par des Danois. En décembre, Lynx sera transféré en Lituanie, sous commandement allemand, pour deux mandats. La suite n’est aujourd’hui pas programmée, mais comme on le reconnaît dans l’entourage de la ministre « cela ne sera pas facile de partir dans le contexte actuel ». Lorsque cette mission a été décidée en 2016, elle avait suscité de fortes réserves au sein de l’état-major des armées, qui estimait que les troupes étaient déjà beaucoup sollicitées, entre Barkhane et Sentinelle. L’idée affichée alors était une présence à mi-temps, six mois par an, mais elle semble aujourd’hui oubliée, puisque la planification actuelle est déjà de seize mois consécutifs…

Cette « présence avancée renforcée » selon les termes officiels, vise à « montrer à tout agresseur potentiel que le territoire des pays baltes et de la Pologne est bien couvert par la garantie de sécurité de l’alliance atlantique » dans le cadre de l’article 5, a rappelé la ministre des armées dans son allocution aux troupes, sous un ciel de pluie et une température frisquette (12 °C) pour un début septembre. « C’est la région la plus froide du pays » sourit un officier estonien. Marécageux, le secteur est - en période d’été - infesté de moustiques et les militaires français ont dû également être vaccinés contre les piqûres de tiques, qui présentent des risques sérieux pour la santé.

De son côté, le ministre estonien de la défense Jüri Luik s’est réjoui de l’engagement des alliés assurant que « nous sommes plus sûrs que jamais de notre liberté », alors qu’une jeune Estonienne nous confiait, en regardant les militaires français : « la solidarité n’est pas seulement un mot ».

Le matin même, lors d’une conférence de presse conjointe avec la ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen, Florence Parly avait dénoncé « la stratégie d’intimidation russe » et « l’affirmation délibérée de leurs forces », alors que l’armée russe organise en ce moment les grandes manœuvres Zapad 2017 (Ouest) dans des régions proches des Pays baltes et de la Pologne.

C’est « Back to the future » explique l’entourage de la ministre. Sur la place d’armes de Tapa, les matériels exposés nous renvoient en effet à une armée de type guerre froide, lourdement blindée : des Challengers 2 et des Warriors britanniques, des CV-90 estoniens (de fabrication suédoise) et pour les Français quatre chars Leclerc, un dépanneur Leclerc, 13 VBCI, des VAB, des VBL, des PVP… Au total plus d’une centaine de véhicules de l’armée de terre pour 300 personnels. « Dissuasif, robuste, crédible » comme l’explique le colonel Waché, dans un exposé en anglais, la langue de travail ordinaire.

Comme nous le confie un officier français, ce déploiement est l’occasion de pouvoir s’entraîner sérieusement durant quatre mois avec les alliés de l’Otan, « sans opération Sentinelle ». Les exercices sont conjoints avec les Britanniques et les Estoniens. Le prochain a été baptisé « Northern Frog » Grenouille nordique ! On nous explique savamment qu’il s’agit d’une référence à la mythologie païenne des Estoniens, mais l’esprit facétieux des Anglais du 5 th Rifles n’est sans doute pas loin… Nous avons proposé que le suivant soit baptisé Garlic Roastbeef, en référence à la gastronomie locale. Au camp de Tapa, la cantine est assurée par les Britanniques et les Français ne semblent pas s’en plaindre, malgré la présence répétée de pommes de terre au menu…

Le déploiement d’une unité de la Légion étrangère a suscité quelques interrogations chez les Estoniens, qui voulaient savoir s’il y avait des Russes parmi eux. La réponse officielle est que les Légionnaires sont des soldats français, mais le fait est qu’il y a bien des engagés d’origine russe.


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