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Cinéma. Jeunesse aux cœurs ardents : le film qui rend hommage aux soldats français

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07/01/2018

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Le 14 mars prochain sortira le film « Jeunesse aux cœurs ardents » réalisé par la cinéaste indépendante Cheyenne Caron (l’Apôtre, la  Chute des Hommes, Patries, La Morsure des Dieux …). Nous avons pu voir ce très bon film, véritable hommage à la légion étrangère mais plus globalement aux soldats français. On vous en parle ci-dessous.

En France, pays dans lequel on subventionne n’importe quelle bouse cinématographique ( exemple récent avec Valerian de Luc Besson..) pour la faire grimper au box-office, Cheyenne Caron fait figure d’Ovni. Elle fait ses films sans aucune aide de l’Etat, assure leur distribution, leur promotion, et ne bénéficie pas non plus forcément d’une grande presse. Elle le confie elle même, c’est difficile, très difficile. Mais elle est passionnée, elle aime ce qu’elle fait, et elle veut transmettre, parler, rendre hommage, à travers les différents films qu’elle réalise.

Et cette fois-ci, avec « Jeunesse aux cœurs ardents », c’est d’une quête identitaire sous forme d’hommage appuyé aux soldats français et à la légion dont il s’agit.

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Voici le synopsis : David, 20 ans, habite chez ses parents ; brillants dans ses études et promu à une belle carrière, il accompagne pourtant ses amis, désabusés, dans leurs braquages. Un jour, une de leur victime s’avère être un ancien militaire ayant vécu la guerre d’Algérie : Henri, dit le « Capitaine », qui à 90 ans continue de se battre pour l’honneur et la mémoire des anciens soldats. Fasciné et admiratif, David se rapproche peu à peu du vieil homme : de leur amitié naîtra sa nouvelle vocation…

Le film est particulièrement prenant, et disons le d’emblée, sa durée (2h20) n’est pas un obstacle comme cela pourrait l’être parfois.

Comme dans Patries notamment, on renoue avec la quête identitaire à travers le personnage de David, mais aussi certains de ses amis. David, c’est un jeune français sans histoire, de bonne famille, parisien, mais qui a hérité du néant sidéral. Ses parents doux rêveurs tendance bobos , ne lui ont jamais dit qui il était, d’où il venait, et ont voulu faire de lui leur créature en quelque sorte, en l’occurence un adolescent passionné de philosophie. Point.

Oui mais cela ne fonctionne pas comme cela. David cherche à donner un sens à sa vie, ce qui est sans doute un trait de caractère universel lorsque l’on sort de l’adolescence. Mais en apparence, ce pays n’a rien à lui proposer de trépidant. Il ère donc avec ses amis, certains paumés, d’autres non, certains français de souche, d’autres immigrés fiers de leurs racines, chacun étant conscience de sa différence d’ailleurs (les dialogues contrastent fortement avec ce que l’on peut entendre sur les ondes au quotidien).

En apparence seulement, car la rencontre fortuite de David avec Henri, ancien légionnaire, ancien d’Algérie notamment, va bouleverser sa vie. Il découvre qu’il y’a (qu’il y’eut) des hommes qui s’engage (s’engageaient) encore au nom d’un idéal (la France) et par soif d’aventure. Que ces aventures, celui qui s’en donne les moyens peut aller les vivre de par le monde.

Le rôle d’Henri, joué avec brio par un ancien colonel de la Légion étrangère, est particulièrement intéressant car on y voit un homme âgé mais debout (qui refuse de baisser les yeux lorsque la bande de petites frappes dont fait alors partie David tente de le dépouiller) , pas aigri pour un sou, désireux de transmettre la passion de sa vie, l’attrait pour la carrière militaire et pour la vie de soldat, pour l’aventure, la camaraderie, le sens de l’honneur et de la fidélité.

Des valeurs qui – pour les parents de David – ne sont pas compréhensibles, comme en témoigne la rencontre élégante, lors d’un dîner, entre deux mondes qui ne se comprennent pas. On notera au passage la focalisation sur cette histoire entre un fils qui confie ne pas admirer son père, qui ne lui a jamais rien appris réellement. Et son admiration – mal vécue par le père finalement – pour un autre homme, en qui il trouve le père qu’il aurait sans doute aimé avoir.

Touchant et révélateur aussi, d’une certaine jeunesse actuelle qui ne comprend pas cette génération de parents soixanthuitards ou post soixanthuitards finalement assez égoistes et qui n’ont rien transmis si ce n’est des « valeurs » et des « idées » qui sonnent vides dans les oreilles de jeunes en quête de construction et d’idéal.

« Jeunesse aux cœurs ardents » c’est donc un film autour de la transmission d’un flambeau, d’une flamme guerrière, militaire, aventurière, qui a sauté une génération ou deux dans notre société. C’est l’immersion dans un monde finalement méconnu qu’est celui de l’armée – monde très souvent caricaturé ou décrié par une certaine presse, par « tradition » anti militariste notamment (plus facile de manier un stylo ou un clavier dans son bureau que des armes en Afghanistan ou au milieu d’un conflit africain en effet …).

C’est aussi un film sur l’obligation, pour toute société qui se veut réellement apaisée, de permettre à sa jeunesse des rites de passage (et pas des bizutages alcoolisés en intégration de première année de sociologie), de l’aventure, et surtout de lui donner un sens du devoir et de la mission, de la camaraderie aussi, de la protection et de la fierté du pays qui nous a vu naître et grandir.

Au final, ce film aurait aussi pu s’appeler Si vis pacem, para bellum (« Si tu veux la paix, prépare la guerre ») puisque être soldat, vouloir le devenir, c’est préparer et aller faire la guerre, pour assurer, à sa famille, à ses amis, à ses citoyens, la paix, et un avenir meilleur, même si il est vrai aujourd’hui, que les militaires (et d’ailleurs deux personnages du film l’admettent aussi) sont parfois amenés à servir des intérêts économiques ou politiques qui ne sont finalement pas ceux du peuple pour qui ils se sont engagés.

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Qu’importe, il restera toujours la camaraderie, l’aventure, et la fidélité à la parole donnée …

Le DVD du film (ainsi que les autres films de Cheyenne Carron) est disponible au tarif de 28€ (le prix à payer pour un cinéma indépendant et non subventionné), en précommande ici

Yann Vallerie

Crédit photo : DR
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