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Légionnaire toujours...

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Lettres de l’ASAF



 


Association de soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY
75008 PARIS
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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

 

Lettre de l’ASAF 11/05

« L'élection du chef des armées. »

 

 

Chef d'Etat et chef des armées.

Les Français savent-ils qu'en élisant dans un an le président de la République ils désigneront également le chef des armées ?

La question ne se posait pas lorsque le général de Gaulle proposa en 1962 aux Français d'élire le chef de l'Etat au suffrage universel ni  en 1965 lors de la première élection présidentielle.

Sa carrière militaire en 1914 et en 1940, ses réflexions et ses écrits entre les deux guerres faisaient de lui l'un des meilleurs experts militaires français. Le chef de la France libre avait acquis une légitimité indiscutée.

20 ans plus tard, l'élaboration d'un concept et d'une doctrine de dissuasion nucléaire et la réalisation d'une force de frappe indépendante et  puissante confirmait sa maîtrise des questions stratégiques.

En pleine guerre froide son aptitude à anticiper les évolutions  du monde afin de garantir à la France sa sécurité et lui permettre de tenir son rang sur la scène internationale conformément à sa vocation s'imposait à tous.
Quelle que soit l'opinion que l'on peut avoir sur l'issue de la question algérienne, il faut reconnaître que la France avait à sa tête, jusqu'en 1969, un chef de l'Etat qui n'ignorait pas grand-chose des questions militaires.

Pendant un demi-siècle, les candidats à la magistrature suprême, qui avaient certes une expérience militaire élémentaire, s'étaient-ils préparés à exercer ces responsabilités ?

Possédaient-ils,  dès leur prise de fonction, une réelle maîtrise des questions de défense qui  demeurent, avant même les questions économiques ou sociales, la première responsabilité du chef de l'Etat?

Quels sont, parmi les candidats déclarés ou potentiels qui  aspirent en 2012 à exercer les  fonctions politique et militaire suprêmes, ceux qui ont développé une véritable réflexion sur ces questions centrales pour l'avenir du pays ?

Ce que les Français doivent savoir et exiger.

Or dans le monde d'aujourd'hui, si la France ne risque plus d'être envahie par une armée voisine, les Français sentent  monter confusément des menaces de tous types venant de tous les horizons.

Ils sont à cet égard plus lucides  - ou courageux - que leurs responsables et expriment plus librement leurs préoccupations que ne le font la plupart des médias.

Ils doivent d'abord savoir  que ce n'est pas le budget de la Défense qui est  la cause de la dette actuelle de 1 800 Mds €. Faut-il rappeler que, dans les années 60, l'effort fait par chaque Français pour la Défense était deux fois plus important et que, malgré cela, le déficit budgétaire n'existait pas et la dette était nulle ?

Ils doivent veiller ensuite à ce que la France dispose d'une armée forte et indépendante capable de garantir leur sécurité, de les aider lors des catastrophes en France, et de protéger leurs parents expatriés dans des pays souvent instables.

Ils doivent exiger que leur pays soit respecté par tous les autres et qu'il honore ses engagements et ses devoirs envers les pays amis les plus fragiles et les plus menacés.

Ils doivent être conscients qu'aujourd'hui, malgré une réduction considérable de notre effort de défense, l'industrie d'armement emploie encore 200 000 personnes dans des secteurs de haute technologie.

Les Français savent que les positions de leader que notre pays occupe dans le spatial et le nucléaire sont, pour une bonne part, le fruit des  efforts déployés pour la réalisation de la force de frappe il y a 50 ans.

Ils n'ignorent sans doute pas que les exportations d'armement contribuent largement à la réduction de notre déficit du commerce extérieur.

Critère de choix.

L'élection du futur président se fera beaucoup plus que l'élection précédente sur la vision stratégique du candidat et sa maîtrise des questions militaires et de défense.

Le contexte international se durcit, les menaces se multiplient et le souvenir de l'imprévoyance des années 30 marque encore profondément notre pays.

Les candidats ne pourront pas justifier une nouvelle coupe dans les dépenses militaires pour tenter de réduire une dette qu'ils ont contribué à créer depuis 1975.

Alors que la cohésion nationale se fragilise et que la pression des pays du Sud se fait sentir de façon grandissante, il ne peut être question de laisser à nos enfants un pays sans défense.

Le futur chef de l'Etat et chef des armées doit s'engager formellement sur ce point.


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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

 

Lettre de l’ASAF 11/04

« L'armée française sur tous les fronts. »

 

Tandis qu'elle poursuit ses missions de stabilisation au Liban, de pacification et de formation en Afghanistan, l'armée française est engagée directement dans deux nouvelles opérations en Libye et en Côte d'Ivoire (RCI) à la demande du conseil de sécurité de l'ONU et avec le soutien unanime de la représentation nationale.

Une armée dont la valeur s'impose à tous

En dépit de multiples déploiements dans le monde, d'incessantes réorganisations depuis 30 ans et de l'amputation sévère de leurs moyens, nos armées ont su conserver une surprenante capacité de réaction, d'adaptation et un remarquable niveau professionnel. Peu de pays dans le monde sont capables de mettre en œuvre une telle palette de savoir-faire et disposent d'une armée possédant de telles qualités militaires.

En effet, ces opérations se déroulent dans des environnements géographique, opérationnel et politique radicalement différents, dans lesquels la nature des missions évolue très vite.L'aptitude à prendre  en compte, sur très court préavis, les caractéristiques de tous ces engagements, révèle la valeur de nos soldats, marins, aviateurs et de leurs cadres. Elle est le résultat d'une sélection et d'une formation rigoureuses ainsi que d'une culture opérationnelle inculquée sans relâche à tous les niveaux.

En RCI, l'action de nos forces, à la fois discrète, ciblée et déterminée a évité aux Ivoiriens le bain de sang d'une guerre civile et d'affrontements ethniques qui se profilaient.

Elle a épargné la vie des milliers de ressortissants français et étrangers parmi lesquels l'ambassadeur du Japon et sept de ses collaborateurs extraits de  nuit de leur ambassade assiégée.
En Libye, grâce à des actions aériennes remarquables, nos pilotes ont évité la sanglante répression qu'annonçait la reconquête des villes de Cyrénaïque par l'armée de Kadhafi.

En faisant un sans faute dans l'exécution de ces missions, l'armée a renforcé considérablement la crédibilité de la France aux yeux des alliés, mais aussi de ceux des pays africains et des puissances émergentes.

Cette image d'excellence d'une France à la fois forte, déterminée et soucieuse des populations civiles constitue un atout indiscutable dans la main de notre pays dans ses relations futures avec ses partenaires. Son prix est inestimable.

Des opérations qui rappellent quelques vérités.

Quoi que veuillent le croire certains,  il n'y a pas de politique étrangère sans puissance militaire crédible ; celle-ci demeure une composante essentielle de la puissance d'un Etat et de sa capacité à agir dans le monde.

Aujourd'hui, alors que ses pilotes donnent le meilleur d'eux-mêmes, la France souffre d'être en limite de capacités en Libye. C'est vrai pour le nombre des avions de combat disponibles et des munitions à guidage terminal.

C'est vrai aussi pour certaines capacités qu'elle ne possède plus comme le brouillage des systèmes radars adverses.
Avec cette opération, l'armée de l'air française, comme l'armée de terre avec l'Afghanistan, n'a plus de réserves significatives.

Il est pour le moins stupéfiant que la France et le Royaume-Uni, 5ème et 6ème puissances économiques mondiales et totalisant plus de 120 millions d'habitants, soient obligés de solliciter les Etats-Unis pour atteindre leurs objectifs dans un pays de 6 millions d'habitants!

Ces deux opérations confirment, s'il en était besoin, la nécessité de disposer de bases proches de la zone d'intervention, à partir desquelles peut se déployer et agir durablement une force.

C'est évident pour la base d'Abidjan qu'il est cependant prévu de quitter à court terme.

C'est également vrai pour la Libye grâce à la base de Solenzara située à 1 000 km - soit une heure de vol- de Tripoli ; le porte avions ne peut constituer à cet égard qu'une base rapprochée d'appoint.

Enfin, il se confirme que la défense européenne n'existe pas.

Cela ne doit pas surprendre car, malgré les multiples déclarations, il n'y a ni  projet politique commun, ni volonté manifestée.

Un effort à faire malgré la dette

De natures radicalement différentes, ces opérations reflètent de manière un peu paradoxale l'excellence opérationnelle des unités  et les limites, voire les lacunes capacitaires, de notre armée.
Les réductions budgétaires incessantes depuis plus de 20 ans ont ramené notre armée à un ensemble d'échantillons de capacités, insuffisant pour agir dans la durée.

L'effort de défense, qui est descendu de plus de 3% à 1,7% du PIB en 20 ans, ne permet plus de maintenir notre pays à son rang et de garantir son indépendance d'action.
Il serait donc totalement irresponsable de le réduire encore comme certaines études et déclarations le laissent croire. Il est urgent d'inverser la tendance de ces dernières décennies pour conserver les capacités actuelles et pour que notre pays puisse organiser une défense européenne avec les pays qui le souhaiteraient.

Nos nations doivent se préparer à faire face à des  crises plus nombreuses et plus intenses qui ne manqueront pas d'éclater dans une Afrique et un Proche Orient dramatiquement instables.

Pour demain

A moins d'un an de l'élection du chef de l'Etat, qui est aussi le chef des armées, nul doute que la communauté d'intérêt militaire, qui compte 3 millions de Français en âge de voter, sera particulièrement attentive à la vision stratégique des candidats, à leur connaissance des questions militaires et  aux engagements qu'ils prendront au regard du livre blanc sur la défense et la sécurité nationale.

C'est en effet dans cette fonction suprême, à laquelle ils aspirent, que se jouent la liberté du pays, la sécurité des Français et la défense des intérêts supérieurs de la nation.
Son exercice  exige donc un stratège à la fois clairvoyant, courageux et rompu aux questions militaires.

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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

 

Lettre de l’ASAF 11/03

« L'armée et la politique de la France. »

 

Au moment où la France engage son armée en Libye, nos pensées vont vers tous les militaires qui à l'étranger servent avec courage, compétence et détermination les intérêts supérieurs de la Nation. Ils sont aujourd'hui, plus que jamais, l'honneur de la France.

En voyant aujourd'hui les avions français en mission au dessus de Benghazi,  comme le sont depuis des années nos soldats, marins et aviateurs en opération en Afghanistan, dans l'Océan indien, au Liban et en Afrique, on ne peut s'empêcher de rappeler les nombreuses coupes effectuées dans les budgets de la Défense depuis trois décennies.

Elles ont privé nos armées de capacités qui font défaut aujourd'hui et elles ont considérablement amoindri notre potentiel de combat. Le payerons-nous au prix du sang ?

Aujourd'hui n'y a-t-il pas comme une incohérence dans une relance de la diplomatie française en s'appuyant sur des atouts militaires que les responsables politiques ont contribué à rétrécir dangereusement ? Car, ne nous y trompons pas, si le conflit durait nous aurions bien du mal à soutenir ce rythme.

C'est dans ces circonstances où la France joue sa crédibilité sur la scène internationale que nous mesurons les conséquences de décisions à courte vue, notamment celle qui a conduit la réduction de moitié  du budget de la Défense au nom des dividendes de la paix. De quel poids peut peser une Nation comme la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, si elle ne possède pas un ensemble cohérent et puissant de capacités militaires ?

On comprend bien pourtant que les opérations en cours exigent des équipements militaires extrêmement complexes à mettre en œuvre : moyens de renseignement, systèmes d'armes, réseaux de commandement et de transmission, dispositif logistique en particulier.

Or la mise en condition des forces armées pour de tels engagements nécessite des crédits pour développer et acquérir en nombre suffisant des matériels performants, mais également du temps et beaucoup d'entraînement pour remplir avec succès la mission dans des zones souvent inconnues et des conditions toujours difficiles.

N'en déplaise aux technocrates irresponsables, l'armée n'est pas une « vaste entreprise » et son organisation comme son fonctionnement n'ont rien à voir avec ceux des groupes industriels ou commerciaux. Sa finalité n'est pas la leur ; elle doit être capable d'agir sur court préavis, n'importe où dans le monde avec ses propres moyens pour mener des actions de guerre. On est bien loin des problèmes à résoudre par les multinationales...

La France, malgré les contraintes financières du moment, doit redresser d'urgence la courbe de l'évolution de son budget militaire et réinvestir dans sa Défense pour retrouver des capacités opérationnelles cohérentes avec la politique qu'elle conduit et ses ambitions légitimes.


A l'aune de la multiplicité des menaces et de leur diversité croissante, c'est un impératif absolu.

Notre nouveau Ministre saura-t-il abandonner cette réforme dévastatrice dite « des bases de défense » qui vise avant tout à rogner des effectifs en s'inspirant des méthodes de management des grands entreprises dont les contraintes n'ont rien à voir avec celles d'une armée en opération ?

Il serait désastreux pour la France que sa stratégie militaire et les moyens militaires dont elle dispose ne soient plus en mesure d'appuyer sa politique étrangère, comme ce fut dramatiquement le cas en 1939. Il y a en effet un paradoxe grave à diminuer drastiquement les effectifs des armées (plus de 50 000 hommes soit 15% du total, mais 25% dans l'armée de l'air) au moment où la France cherche à être présente diplomatiquement, donc militairement, dans toutes les zones de crises.

Dans un tout autre registre, le Japon fournit un bel exemple de ce à quoi peuvent aussi servir les armées dans une catastrophe qui est, à cet égard, une véritable surprise stratégique. Dans l'urgence et le chaos, les forces d'auto-défense ont assuré le déploiement rapide de moyens de détection, de secours, de recherche, de transport en complément des moyens civils existants.

L'armée, grâce à sa disponibilité permanente, à la diversité et à la puissance de ses équipements, à son aptitude à agir en toute autonomie et à son expérience très riche de nombreux types de crises, doit demeurer au cœur des préoccupations de la Nation.

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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

 

Lettre de l’ASAF 11/02

« Armées et intégration des étrangers. »

 

 

« Nous, étrangers, n'avons qu'une seule façon de prouver notre amour pour la France : nous faire tuer pour elle ». (Lieutenant-colonel Amilakwari, chef de corps de Légion, mort au combat en Libye en 1942).

 

L'exemplarité de l'intégration

Si la discipline fait la force principale des armées, la cohésion conditionne celle des nations. « La France est diversité » disait Fernand Braudel. Elle subit ou accueille depuis des siècles, volontairement ou non, les invasions et les migrations.

Son espace, sa richesse, son climat, sa culture en ont toujours fait une terre enviée, convoitée. 

Les étrangers qui l'ont choisie se sont jusqu'alors fondus dans son peuple, ont assimilé sa culture et l'ont enrichie de leurs talents.

L'armée de conscription a largement contribué au brassage des individus et au développement du sentiment national.

La Légion étrangère, expression originale et enviée du génie français dans le domaine militaire, constitue une référence d'une grande actualité. Composée d'hommes venus de plus de 100 pays, elle symbolise au plus haut point l'esprit de corps et l'excellence militaire.

Elle a développé, validé et mis en œuvre depuis 180 ans des principes dont la finalité reste la création d'une communauté soudée sachant tirer le meilleur parti de la richesse liée à la diversité de ses membres.

Quels sont ces principes ? Peuvent-ils inspirer la communauté nationale dont on voit aujourd'hui qu'elle peine ou échoue à intégrer, assimiler les Français d'origine étrangère?

 

Partager les mêmes valeurs

La Légion cultive l'excellence ; elle exige le dépassement par l'effort et ne connaît que la promotion au mérite.

Ceux qui la rejoignent veulent appartenir à ce qu'ils estiment être l'élite militaire. Rien n'est gratuit mais tout peut s'obtenir par l'effort et le don de soi. Elle sélectionne ses candidats, recherche les talents et traque les déviances ; elle s'assure que ceux qui veulent y entrer sont déterminés à la servir.

Elle forme les jeunes légionnaires au sein de groupes dans lesquels il n'y a aucune minorité étrangère dominante, car la cohésion repose sur un assemblage d'individus et non de groupes ethniques ou linguistiques.

La seule langue pratiquée est le français ; son apprentissage est permanent.

Le culte du respect se pratique au quotidien: respect des chefs et des camarades, du drapeau et des ordres, de la mission et du bien commun ; respect des autres et respect de soi.

 L'histoire de la Légion à travers ses innombrables héros et faits d'armes devient l'histoire de chaque légionnaire qui prend conscience de sa nouvelle famille.

Il en est fier et elle devient son héritage.

Il est beaucoup exigé du légionnaire qui cherche asile en France : discipline, disponibilité  et courage jusqu'au sacrifice, et les fautes sont sanctionnées sans faiblesse.
S'il a été blessé lors d'un engagement opérationnel, il peut devenir « Français par le sang versé ».

Sinon, il doit montrer qu'il a servi avec honneur et fidélité la terre qui l'a accueilli.

Le volontariat, la sélection, le brassage, mais aussi l'effort partagé, le culte du respect et la fierté d'appartenance, tels sont quelques uns des éléments qui fondent la cohésion de cette communauté et suscitent une fraternité jusqu'au sacrifice.

Ainsi va la Légion : souvent copiée, jamais égalée.

Telle est cette institution française d'une exceptionnelle cohésion, où la solidarité est légendaire.

 

Et si la France ...


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

 

Lettre de l’ASAF 11/01

« Médias et  guerres asymétriques. »

 

 

 

La liberté d’informer est un droit imprescriptible de nos démocraties. Les pays où elle peut s’exercer librement représentent à peine un tiers des états membres des Nations Unies. Elle constitue un formidable atout de nos systèmes politiques, indispensable élément d’ouverture et de connaissance, condition essentielle des choix démocratiques, et inestimable garantie contre les abus et le retour des dictatures.

Autant dire qu’elle doit être protégée contre vents et marées. Mais cette liberté d’informer a un prix. Ceux qui ont la charge et le privilège de la mettre en œuvre ont en effet la responsabilité éthique et morale d’en faire bon usage. C’est d’autant plus vrai que le pays est confronté à la menace d’une crise économique et sociale majeure et que ses forces armées sont engagées dans une guerre difficile en Afghanistan et au Sahel, contre un ennemi dont les repères moraux, religieux, politiques et sociaux sont à des années lumière des nôtres.

En d’autres termes, aujourd’hui plus que jamais, il est important de résister à la dictature du tirage ou de l’audimat qui privilégie d’abord l’émotion, le sensationnel, la démagogie ou le voyeurisme et donne une image biaisée des enjeux et de la réalité. Sans compter que l’obsession du scoop contribue parfois à mettre nos forces en difficulté, faisant la part belle à leurs adversaires, dont il arrive qu’on brosse un tableau scandaleusement positif. 

Cette tendance est vécue comme une véritable trahison par un nombre croissant de Français.

Tout le monde garde en mémoire le sordide reportage de Paris Match, réalisé peu après le combat d’Uzbin, qui coûta la vie à 10 militaires français. Nos concitoyens l’ont unanimement condamné tant il était insultant pour nos soldats. Les terroristes, dont on connaît pourtant la cruauté et qui tiennent lâchement  en otage leur population, étaient présentés sous un jour honteusement flatteur.

De retour en France, les militaires du 8e R.P.I.Ma, durement éprouvés par la mort au champ d’honneur de huit de leurs jeunes frères d’armes, avaient mal vécu l’insidieuse polémique lancée par de faux experts convoqués par les médias qui glosaient à perte de vue sur la jeunesse des paras, leur insuffisante préparation, la faiblesse de leurs protections et la responsabilité de leurs chefs. 

Récemment encore, nombre de médias ont relayé une polémique sournoise, sur les conditions exactes de la mort d’un des deux jeunes Français pris en otages au Sahel, allant jusqu’à mettre en cause non seulement la décision prise par la France, mais également les forces qui ont mené l’opération.

Preuve d’une approche démagogique de ces affaires d’otages, certains médias laissent parfois croire que les terroristes pourraient généreusement libérer nos deux journalistes retenus en Afghanistan ou qu’ils épargneront les touristes capturés au Sahel, alors que ces prisonniers constituent à la fois une monnaie d’échange politique (les dernières menaces d’Al Qaïda le montrent) et l’instrument d’une formidable propagande à laquelle se prêtent complaisamment les médias français.

Ce travail de sape quotidien, sous couvert de libre information, mine l’opinion publique en instillant le doute et la lassitude. A terme, cette complicité pourrait même être de nature à infléchir la politique française pour un coût dérisoire.

En définitive, ce que l’on entend et voit dans nos médias sur ces conflits ne sert-il pas davantage nos adversaires que nos forces ? Est-il acceptable que les communiqués d’AQMI, entreprise criminelle par excellence, soient diffusés au même titre que ceux des responsables de la nation?

N’est-il pas consternant de voir que certains médias ne mettent pas en cause les preneurs d’otages assassins des deux jeunes, mais plutôt les soldats français qui ont risqué leur vie pour les libérer ? On pourrait même aller plus loin et s’interroger s’il est légitime qu’au nom de la libre information et de l’objectivité on se laisse aller à traiter sur le même plan, nos forces et les meurtriers de l’organisation terroriste d’AQMI.

 Toute la nation doit participer à cette nouvelle guerre de 30 ans : il en va de sa liberté, de sa sécurité et de son honneur. Affichons donc clairement notre détermination en honorant comme il se doit les soldats tombés pour nous dans ces guerres qui ne veulent pas dire leur nom.

Au passage, les professionnels de l’information seraient également bien inspirés de résister au corporatisme qui semble faire de leurs collègues journalistes victimes des terroristes ou des Talibans, une caste à part, digne de la compassion particulière de la nation. Alors que les soldats français, pourtant envoyés en Afghanistan par la République, où ils sont engagés pour notre sécurité, n’ont droit, quand ils sont tués au combat ou blessés, qu’à quelques maigres entrefilets dans les journaux et à d’éphémères et laconiques brèves aux informations télévisées, y compris sur celles des chaînes de l’Etat.

Commémorer les soldats sacrifiés dans un combat pour notre sécurité avec au moins autant de constance et de recueillement que les journalistes chargés de l’information et victimes de leur métier ou que des touristes surpris au cours de leurs vacances, voilà qui serait la preuve que notre esprit de défense se porte bien, et que tous ensemble, nous sommes déterminés à ne pas subir la loi de la terreur.  

Mais nous pourrions faire plus pour ceux qui sont morts pour notre sécurité. Pourquoi ne pas projeter la nuit, sur les piliers de l’Arc de Triomphe,Ils doivent être connus, reconnus et fièrement honorés par l’ensemble des Français ; leur mort n’est pas un fait divers, c’est un sacrifice accepté par et pour la France. le visage de ces soldats ?


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Lettre de l’ASAF 10/11

« Armée professionnelle, armée de la nation »

 

 

 

La  suspension du service national a largement contribué à éloigner les Français de leur armée. Les jeunes générations de dirigeants  ignorent dorénavant  tout ou presque de cette communauté consacrée au service des armes de la France.
 La vie du soldat professionnel est en effet  bien différente de celle de son camarade civil. S’il est heureux et fier des succès opérationnels remportés au nom de la France, il  souffre de l’indifférence de trop de ses compatriotes et du désintérêt que manifestent  certains hauts responsables pour  les questions et l’institution militaires.

Soldat professionnel

Il est d’abord un jeune  citoyen, volontaire pour servir les armes que la nation lui confie pour la défendre - selon les termes du contrat - en tous lieux, tous temps et toutes circonstances. La disponibilité est  une exigence permanente, la discipline un principe fondamental ;  la préparation au combat est son quotidien et la guerre demeure sa finalité. 
Il n’accepte pas les insultes faites au pays pour lequel il est prêt à sacrifier sa vie, ni au drapeau tricolore dont il couvre le corps de ses camarades tués au combat. Il croit encore  « que la pire des choses est de préférer la vie à l’honneur et pour garder la vie de perdre la raison de vivre ».

Membre de la communauté militaire

Mais le soldat ne se comprend qu’au sein d’un équipage, d’un groupe, d’un corps. Le collectif prime l’individu ; l’intérêt personnel s’efface au profit du bien commun,  de l’intérêt supérieur, le succès de la mission. L’homme enrichit le corps dans lequel il se fond et dont l’esprit anime l’ensemble de ceux qui vivent en son sein. C’est animé de cet esprit que le soldat affronte,  le moment venu,  la souffrance et la mort.
Cet esprit collectif forgé dans l’effort et le dépassement se traduit par une véritable fraternité d’armes qui lie chefs et subordonnés ; de l’extérieur, cette attitude peut-être perçue comme un repli sur soi du groupe, un rejet de la société. Pourtant,  indispensable à la cohésion et vital au combat, l’esprit de corps ne signifie nullement l’oubli ou le rejet  de la communauté nationale civile de laquelle tous les soldats sont  issus et que tous rejoindront  au terme de leur contrat.

Au service de la nation

La défense est  le premier devoir de l’Etat ; l’armée reste, aujourd’hui comme hier,  l’ultime recours de la nation.
Encore faut-il qu’elle ait les moyens de remplir l’ensemble de ses missions dont le but  est de  garantir l’intégrité du territoire, protéger la population et maintenir la liberté de la nation. Force est de constater que les moyens dont elle dispose actuellement ne sont plus à la hauteur de ses besoins. Depuis plus de 30 ans d’incessantes coupes budgétaires ont divisé par deux l’effort que notre pays consacre à sa défense. Les conséquences se font cruellement sentir  aujourd’hui : pertes de capacités opérationnelles majeures, paupérisation accélérée des forces et réduction importante de l’effort de recherche et développement.

Aussi et malgré les difficultés financières considérables auxquelles elle est confrontée,  la France doit impérativement réinvestir dans sa défense faute de quoi, l’outil dont elle dispose encore, n’aura plus dans quelques années ni cohérence, ni réelles capacités. Déjà des signes très inquiétants affectent le moral des personnels.

«Tant que la Patrie n’est pas directement menacée, l’opinion répugne aux charges militaires » constatait non sans inquiétude, un esprit clairvoyant des années 30. Nous savons où cela nous a conduits.
Dans le monde de plus en plus troublé, instable et armé qui se dessine, il appartient à l’Etat d’expliquer, d’exiger et de conduire  l’effort indispensable au redressement et au renforcement de notre armée.

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Lettre de l’ASAF 10/10

« Armées : l’urgence d’un effort national »

 

Comme chaque année, le chef d’état-major des armées et les trois chefs d’état-major des armées de terre, mer et air ont été auditionnés par les députés de la commission de la défense nationale. Ces chefs, dont les hommes mènent plusieurs opérations de guerre, présentaient aux élus de la nation l’état des armées, les difficultés qu’elles rencontrent, les engagements militaires en cours, et répondaient à leurs questions.

L’affaiblissement des armées

Malgré les termes convenus habituels dans ce genre d’exercice, les chefs d’état-major ont tous fait part des graves problèmes auxquels ils sont confrontés.

En effet, comment taire la disparition progressive de capacités opérationnelles essentielles  telles que le transport aérien tactique dont les avions ont près d’un demi-siècle et les hélicoptères lourds sont à bout de potentiel ?

Comment dissimuler le faible taux de disponibilité de matériels majeurs qui oscille, en métropole, entre 50 et 60%, taux anormalement bas en raison de leur extrême vétusté  et de l’insuffisance des ressources financières affectées à leur maintien en condition ?

Comment  masquer que  les coupes budgétaires remettent en question l’effort  annoncé dans le livre blanc et planifié il y a moins de 2 ans afin de remettre à niveau l’équipement de l’armée  de terre ?

Comment occulter qu’après l’envoi de 3 avions de patrouille maritime dans le Sahel suite à  la prise en otage de plusieurs Français, il ne reste guère plus de 3 appareils de ce type  disponibles pour assurer les missions de surveillance maritime qui sont leur première raison d’être ?

Par ailleurs, ces députés, experts des questions de défense, ont pu mesurer la dégradation très importante du niveau d’instruction et de formation des forces à l’exception de celles affectées à la dissuasion nucléaire et aux unités engagées en Afghanistan. Mais pour 95% des armées, c’est aujourd’hui la pénurie : diminution du nombre d’heures de vol pour les pilotes, réduction du nombre de jours à la mer ou sur le terrain, disparition quasi complète de l’entraînement des hélicoptères d’attaque et de transport avec les troupes au sol ; les exemples ne manquent malheureusement pas.

C’est en fait à une paupérisation généralisée des armées qu’on assiste ; elle se traduit  au quotidien par une dégradation accélérée des casernements et par une diminution drastique des moyens d’instruction dans les unités.

Dans ces conditions, faut-il s’étonner que les jeunes engagés, privés des moyens d’exercer correctement leur métier de soldat, de marin ou d’aviateur, soient moins nombreux à renouveler leur contrat initial? Cette situation est d‘autant plus préjudiciable qu’elle entraîne une rotation accélérée des personnels et un moindre niveau opérationnel des unités, tout en obligeant à un effort considérable de recrutement et de reconversion.

Par ailleurs, la réorganisation considérable  en cours, avec une diminution de 54 000 personnels d’ici à 2015, risque de ne pas générer les économies escomptées. De plus, elle affaiblit la cohésion des formations militaires et  déstabilise les armées en séparant la fonction opérationnelle de la fonction soutien. Bref, les réductions budgétaires envisagées pour 2011-2013, risquent de fragiliser davantage les armées.

L’urgence d’un effort national

Lors de son audition, le chef d’état-major des armées a rappelé les paroles du Président de la République, chef des armées : « la Défense est le fer de lance de notre diplomatie, de notre sécurité et de notre rang ».

Les moyens dont dispose aujourd’hui la Défense ne sont plus en cohérence avec les exigences d’une telle réalité. Alors pourquoi poursuivre systématiquement la réduction du budget consacré à la défense de notre pays et l’affaiblissement inévitable de nos forces armées alors que les menaces imprévisibles, multiples, sournoises, deviennent chaque jour plus palpables ?

« Les dividendes de la paix », formule médiatico-démagogique chère aux politiciens plus qu’aux hommes d’Etat, ont privé les armées des moyens qui leur auraient permis de placer notre pays en position de leader. Si la France veut conserver son rang tant en Europe que dans le monde, elle doit non seulement assainir ses finances publiques - ce sera par un effort de tous les Français -  mais il lui faut aussi cesser de croire qu’elle peut le faire en affaiblissant sa défense.

 

Après avoir parlé avec des soldats français actuellement soignés à l’hôpital militaire PERCY, le Premier Ministre a confessé que « …ces dix blessés m’ont donné un formidable message d’espoir et une très grande leçon de courage… ».

Il n’y a guère de plus bel éloge adressé à des soldats. Mais encore faut-il qu’après les mots, il y ait les actes.


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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 10/09

« Budget de la Défense : de dangereuses contradictions »

 

 

La crise économique, que traverse aujourd'hui la France, est d'autant plus grave qu'elle se produit dans un pays lourdement endetté - 1 500 milliards de dette -, conséquence directe de plus 30 ans de déficit budgétaire quasi continu.

Les intérêts de la dette, dont notre pays doit s'acquitter chaque année, étaient l'an dernier de 40 milliards €,  soit 25% de plus que le budget total consacré aux armées.

 

Pourtant, pendant ces décennies de déficit budgétaire, la part du budget que l'Etat a consacré à la Défense a été divisée par deux passant de plus de 3% dans les années 70 à moins de 1,6% du PIB aujourd'hui.

Dans ces conditions doit-on au nom d'une pseudo répartition des efforts  ponctionner encore 3,5 milliards d'euros sur les armées, au risque de remettre en question la cohérence et l'équilibre de notre outil militaire ?

 

Le livre blanc remis en cause

 

Le livre blanc paru en 2008 analysait la situation stratégique sous tous ses aspects et fixait des contrats opérationnels à nos forces.

La loi de programmation militaire et les déclarations formelles du Président de la République, chef des armées, faites  le 16 juin 2008, attribuait les ressources financières nécessaires pour permettre de les remplir.

Comment les armées peuvent-elles le faire si les ressources qui leur sont consacrées changent tous les ans ? Croit-on qu'un système d'hommes et d'équipements aussi complexe qu'une armée puisse changer de format et d'organisation au rythme des déclarations politiques ? Sait-on qu'un programme militaire se déroule sur 30 ans et parfois davantage entre l'expression des besoins d'un matériel et son emploi dans les forces ?

 

Comment l'industriel peut-il organiser la production à des prix compétitifs si le nombre d'exemplaires de ces matériels est régulièrement remis en question?

Peut-on croire, contrairement aux apparences, que l'Europe de la Défense se fera sous la pression des coupes budgétaires, alors que chaque pays va au contraire chercher à préserver dans l'urgence et au mieux ses intérêts nationaux ?

 

La célébration du 70 ème anniversaire des combats de 1940 aurait dû marteler et graver dans l'esprit des dirigeants politiques européens  ce premier enseignement: une défense solide ne s'improvise pas ; elle exige du courage, des efforts et de la continuité.

 

La question cruciale des effectifs

 

L'effectif total des armées françaises sera en 2015 de 220 000 soldats, marins et aviateurs. L'armée de terre ne dispose déjà plus que de 20 régiments d'infanterie soit 20 000 fantassins ! (99% des régiments d'infanterie ont été dissous en 1 siècle).

Or les conflits que nous devons et devrons probablement conduire hors du territoire national dans les prochaines années nécessitent des effectifs importants parce qu'ils s'inscrivent dans la durée et imposent de contrôler des espaces très vastes souvent en même temps que des zones très urbanisées.

C'est vrai pour la lutte contre les islamistes afghans comme pour celle contre les pirates de l'Océan indien. Celle qui s'annonce contre les membres d'Al Qaïda qui sèment la terreur dans les confins sahéliens, ne modifie pas cette perspective.

 

Mais il faut aussi évoquer, en toute franchise et sans tabou, l'hypothèse d'opérations de sécurisation dans lesquelles les armées pourraient être engagées en appui des forces de sécurité intérieure dans certaines parties du territoire national.

Une telle perspective, de moins en moins improbable, devrait inciter nos responsables à s'intéresser davantage aux effectifs de certaines unités et à s'interroger sur la pertinence du processus qui conduit à la création de déserts militaires sur notre territoire.

Car si l'armée, dit-on, n'est pas chargée de l'aménagement du territoire,  elle doit garantir son intégrité et celle-ci pourrait bien passer par un déploiement plus équilibré de ses forces. Serait-il déjà trop tard pour qu'une ou deux unités fortes de 1000 militaires stationnent dans chacun de nos départements ?

 

Enfin, au moment où la classe politique, tous partis politiques confondus, soutient la création du service civique pour renforcer la solidarité nationale, est-il raisonnable de diminuer encore le nombre de Français servant au sein des armées alors qu'on sait que cette institution constitue également un remarquable creuset d'intégration notamment pour les jeunes issus de l'immigration.

 

Des équipements à renouveler et à préparer

 

Mais simultanément, il faut que nos armées renouvellent très rapidement certains de leurs matériels majeurs : hélicoptères de manœuvre, avions de transport, ravitailleurs, drones, frégates multi missions et sous marins nucléaires d'attaque, armements et protections individuels des combattants, sans oublier les équipements qui garantissent la cohérence de l'ensemble de ces systèmes.

Il faut également donner à notre industrie d'armement les ressources indispensables au développement des moyens qui permettront à notre pays de faire face aux menaces que représente l'émergence de certaines puissances à l'horizon de 5 à 15 ans et dont les budgets militaires ne cessent de croître..

 

Enfin, la réduction excessive des budgets de fonctionnement conduit un nombre croissant de jeunes engagés à ne pas renouveler leur contrat estimant à juste titre de ne pas disposer des conditions de vie et surtout d'entraînement satisfaisantes, c'est-à-dire de ne pas avoir les moyens d'exercer leurs métier de manière professionnelle.

Cette situation critique constitue une menace mortelle pour notre armée d'autant quelle touche un nombre croissant de cadres.

Le rapport annuel sur le moral en témoigne. Il est urgent que cet aspect soit bien pris en compte.

 

Quelle stratégie ?

 

En décidant, dans l'urgence, une réduction des crédits militaires pour les 3 ans à venir après avoir lancé il y a moins de 2 ans une réorganisation considérable de ses forces armées qui est en cours, l'Etat agit à contretemps. Le renforcement de la cohésion nationale autant que le développement des capacités militaires des puissances émergentes devraient inciter la France et plus généralement les Européens à ne pas désarmer.

 

Ce sont nos enfants qui paieront demain les conséquences de ces choix égoïstes, souvent à courte vue, comme ce fut le cas il y a 70 ans.


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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 10/08

 

 

« Armées : un urgent devoir d’expression »

 

Une armée peu visible mais à la valeur reconnue

Des effectifs régulièrement décimés au gré des réorganisations, un budget fondant au nom de la réduction des déficits publics, des implantations se rétractant comme une peau de chagrin tant en métropole qu’outre mer, les armées disparaissent ainsi petit à petit du paysage national.

Leur image s’estompe dans l’esprit des citoyens et leur rôle n’apparaît plus comme prioritaire aux yeux des dirigeants politiques. L’antimilitarisme n’existe plus : c’est une indifférence teintée d’ignorance qui le remplace.

Combien de dirigeants ou de conseillers politiques, économiques, culturels, de droite comme de gauche,  possèdent une solide culture des questions de défense, marquent un  intérêt réel pour ce qui demeure la première responsabilité de l’Etat et croient que la puissance militaire constitue encore un élément clef du rang et de l’influence d’une nation dans le monde ?

Pourtant le défilé du 14 juillet, qui permet aux armées d’honorer la fête nationale, suscite toujours l’engouement d’un très grand nombre de Français. C’est donc que subsiste au plus profond de nos concitoyens le sentiment que la force des armes demeure essentielle pour la protection de la France et pour sa liberté, et qu’elle constitue l’ultime recours en cas de crise grave.

En cette période de doute, de manque de confiance en soi, de perte de références, les Français ont donc encore conscience par instinct que l’armée demeure un élément de fierté et un pôle d’une solidité irremplaçable.

 

Du « devoir de réserve » au « devoir d’expression »

Les armées doivent prendre conscience de cette situation et en tirer toutes les conséquences. En dehors du strict cadre de la conduite des opérations de guerre où le secret militaire demeure la règle absolue,  elles ne doivent plus se soumettre aveuglément à un soit disant « devoir de réserve » -  dont l’expression n’existe d’ailleurs dans aucun texte officiel - brandi par une « autorité » dès lors qu’un militaire ose s’éloigner de l’orthodoxie de rigueur sur un sujet d’intérêt militaire. Les dégâts de ce silence imposé et accepté  sont aujourd’hui dévastateurs tant pour les armées que pour la Nation.

Reprenant la formule du Chef d’état-major des armées devant les stagiaires du collège interarmées de défense au mois de juin 2010, il faut donc que l’armée assume dorénavant son « devoir d’expression » dans le cadre de son éthique. Il y va en effet de sa crédibilité et de la cohésion de la nation.

Expliquer à tous les citoyens la nécessité d’une armée en France au 21ème siècle est de la responsabilité des autorités politiques et notamment du Ministre de la Défense qui dispose pour cela d’importants moyens de communication. Mais il convient pour les armées d’aller au-delà de cet aspect des choses et d’expliquer ce qu’elles font au quotidien.

 

S’exprimer devant les Français, c’est servir la France

Pourquoi ne pas imaginer que, régulièrement, dans les médias, le chef d’état-major des armées ou l’un de ses grands adjoints,  présente aux Français, comme le font les grands patrons devant leurs actionnaires, les opérations militaires en cours, les capacités opérationnelles de nos forces, mais aussi les difficultés, les insuffisances actuelles et les efforts à consentir ?

Comment croire que les Français ne s’intéresseraient pas alors à ceux dont la mission est de les défendre, de les protéger, de les sauver quand ils sont en danger? Qui peut douter que les Français soutiendraient davantage leurs soldats s’ils comprenaient mieux ce qu’ils font, pourquoi et comment ils le font ?

Par ailleurs, n’est-il pas souhaitable que les militaires qui en ont le talent, s’engagent dans le débat stratégique et reprennent la place qui leur revient naturellement dans ce domaine. Il est indispensable que les conceptions et les orientations concernant notre Défense soient conçues et développées avec le concours de ceux qui ont une connaissance approfondie des réalités militaires et non par des experts autoproclamés mus trop souvent par la seule logique financière de groupes de pression. Bref il faut que l’élite intellectuelle militaire tienne toute sa place lorsque sont préparées les grandes orientations de politique de défense. Il lui appartient aussi de susciter et d’animer le débat dans l’opinion comme l’ont si bien fait le colonel de Gaulle et le général Beaufre en leur temps.

Enfin, comment admettre le silence des militaires sur certains sujets de société qui concernent la cohésion nationale, la sécurité des citoyens, la résilience de la nation ? Le Livre Blanc met à juste titre en exergue le continuum sécurité et défense ; il devrait alors être naturel que des cadres militaires s’expriment sur des questions sensibles certes, mais aussi essentielles que les ambiguïtés liées à la bi nationalité, aux conditions d’intégration des étrangers qui souhaitent devenir français, aux implications de la solidarité dans laquelle s’équilibrent droits et devoirs, à la notion d’intérêt national au regard de l’intérêt individuel, enfin à l’exigence du respect des symboles de la nation et aux conditions de transmission des valeurs qui fondent notre pays.

 

                       L’armée, par l’esprit qui l’anime, les exigences du métier et le capital d’expérience et de sacrifice désintéressé qu’elle représente, peut et doit exprimer sans complexe des propositions aux responsables politiques du pays. Aussi, dans le respect de l’éthique qui est la leur, les militaires doivent aujourd’hui parler et agir comme des citoyens à part entière, faute de quoi ils priveraient  la nation des réflexions d’une communauté parmi les plus soucieuses de l’intérêt général et les plus ouvertes sur un monde qui est devenu son champ d’action.


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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 10/07

 

 

« Les armées, la France et l’Afrique »

 

La France fêtera cet été le cinquantième anniversaire de l’indépendance de ses colonies d’Afrique subsaharienne et de Madagascar. La quasi-totalité de ces pays avait signé avec la France des accords de défense et l’armée française a depuis un demi-siècle participé activement à y maintenir  la stabilité et la paix. Nombreuses furent en effet les interventions des troupes françaises généralement présentées par leurs détracteurs comme des agressions colonialistes.

 

Des interventions pour préserver la paix civile

Pourtant qui peut nier qu’aucune des anciennes colonies françaises n’a connu les guerres civiles à caractère génocidaire comme la Sierra Léone autrefois britannique ou le Libéria sous responsabilité américaine ? Dans ces deux  pays de quelques millions d’habitants chacun, ce furent des centaines de milliers d’hommes mais aussi de femmes et d’enfants qui furent massacrés ou sauvagement mutilés avant que leur ancienne tutelle anglo-saxonne n’intervienne plusieurs années après le début des affrontements. Pourtant là, comme ce fut le cas dans les anciennes colonies françaises, une intervention rapide et ciblée des Américains ou des Britanniques aurait permis d’éviter ces bains de sang effroyables.

Qui peut nier que c’est la présence de l’armée française à Djibouti qui a permis à cette république d’exister face à l’Ethiopie du dictateur communiste Mengistu hier ou à l’anarchie  somalienne aujourd’hui?

Les jeunes Etats africains d’expression française, comme on le disait au moment de leur indépendance, ne furent pas exempts de troubles internes, mais la présence de forces françaises réparties dans différents pays selon un dispositif cohérent et leur rapidité d’intervention ont généralement suffi à empêcher que les affrontements ne dégénèrent. Ce sont ainsi des millions de vies qui ont été épargnées et des haines interethniques durables qui ont été évitées durant ce demi siècle.

 

Un outil privilégié de coopération et de compréhension

Simultanément, l’élite militaire de ces pays a été accueillie dans nos écoles militaires de formation, tissant d’innombrables liens de fraternité avec ses camarades français. Les unités françaises et africaines coopèrent depuis un demi-siècle très étroitement sur le terrain soit dans le cadre de la formation et de l’entraînement, soit lors des opérations de maintien de la paix en Afrique et au Liban. Ces échanges ont donné l’occasion à de nombreux officiers et sous-officiers français d’acquérir en retour une connaissance de l’Afrique approfondie et une passion pour ses peuples.

Cette connaissance des populations, des chefs militaires africains et du terrain par nos forces prépositionnées leur a permis de protéger et d’évacuer, chaque fois que cela était nécessaire, les Français et plus généralement les Européens menacés lors de troubles internes. Nos compatriotes savent ce qu’ils doivent aux unités françaises arrivant à temps en pleine brousse pour les évacuer, alors que leur vie était menacée. La Marseillaise chantée par les Européens retenus prisonniers à Kolwezi, qu’entendirent les légionnaires parachutés peu de temps avant, venait du fond du cœur et aucun d’entre eux n’aurait imaginé que cet hymne de liberté  serait sifflé dans un stade quelques décennies plus tard...

 

Partenariat Europe Afrique : le rôle de la France

Demain, la France quittera la base de Dakar à la demande des autorités sénégalaises. Elle conservera des facilités portuaires et aéroportuaires, mais elle abandonnera les terrains du camp militaire aux autorités sénégalaises. Une page se tournera, mais il n’est pas certain que dans quelques années les Sénégalais ne le regrettent pas.

La France demeurera présente à Libreville au cœur de la zone sensible du Golfe de Guinée, à N’Djamena au centre de l’Afrique sahélienne et enfin à Djibouti dont la position à la corne orientale de l’Afrique, à l’ouvert de la mer Rouge, est stratégique et particulièrement utile dans la lutte contre la piraterie maritime.

La France, dont on cherche parfois à comprendre la stratégie générale en Afrique, ne doit pas oublier que ce continent est le seul qui va voir sa population doubler dans les 30 prochaines années. Il dispose de matières premières considérables dont l’Europe est privée. Il lui appartient, de par son passé, sa vocation et ses intérêts bien compris, d’être le leader européen d’un véritable partenariat stratégique avec cette partie du monde à laquelle notre destin est lié.

Le développement de ce continent, qui pourrait constituer un vrai projet pour l’Europe, est une nécessité faute de quoi les populations pauvres quitteront massivement leurs pays pour gagner les pays européens opulents, et leurs formidables  richesses minières seront pillées par des nouvelles puissances sans scrupules d’Asie.

C’est dans cette perspective que la France se doit de regarder l’Afrique qui constitue un enjeu bien supérieur à l’Afghanistan. De même, il n’est pas certain que le développement de l’arme nucléaire par l’Iran soit, pour l’Europe, un risque plus grand que le sous-développement de l’Afrique.


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