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Lettres de l’ASAF



 


Association de soutien à l’armée française

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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 17/04

« LES ARMÉES CINQ ANS APRÈS … »

 

 

 

Contrairement à ce qui est dit et écrit par des observateurs mal informés ou mal intentionnés, la situation de nos armées, au cours des cinq dernières années, s’est considérablement dégradée au point d’être en limite d’implosion. Tous les responsables politiques et militaires du plus haut niveau estiment indispensable et urgente la remontée de l’effort de Défense à 2% du PIB au cours des prochaines années. On ne peut que déplorer que cette volonté ne les ait pas animés plus tôt.

Du Livre blanc aux réalités

Dès le 11 mars 2012, le candidat François Hollande annonçait clairement une réduction de l’effort de Défense. Effectivement, le Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale paru un an après fixait aux armées des contrats opérationnels divisés de moitié par rapport à ceux du Livre blanc précédent. La loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 qui traduisait ces choix, conduisait à ramener la part du PIB consacrée à la Défense (hors pensions) de 1,6% du PIB en 2012 à 1,4% en 2019. Les déflations importantes d’effectifs de 10 175 postes prévues par la LPM précédente (2009-2014) étaient donc maintenues, et la nouvelle LPM organisait une déflation  supplémentaire de 23 500 postes. Ce sont les attentats de 2015, avec le déclenchement de l’opération Sentinelle, qui ont contraint le président de la République à finalement revoir les déflations prévues dans la LPM jusqu’en 2019. Dès lors, les effectifs et la part du PIB consacrée à la Défense seront globalement stabilisés au niveau de 2015, mais s’avèrent très insuffisants pour faire face aux multiples missions confiées aux armées.

La guerre sur plusieurs fronts

L’opération Serval au Mali, déclenchée en janvier 2013, a été décidée dans l’urgence malgré des renseignements précis connus de longue date. Elle a été remarquablement exécutée par une armée dont les états-majors et les unités ont été organisés, entraînés et équipés durant les années précédentes. Le mérite de ce succès opérationnel en revient donc aux seuls soldats dont la disponibilité, l’audace, le courage, la compétence et la capacité d’adaptation ont été unanimement reconnus. Quatre ans après, cette opération, étendue aux cinq pays du Sahel, se prolonge avec les 3 500 militaires de l’opération Barkhane déployés sur plus de 5 millions de km2. Elle semble devoir s’éterniser faute de but politique clair s’appuyant sur des moyens militaires suffisants.

En novembre 2013, alors que les violences se déroulaient depuis un an en Centrafrique, la France lançait trop tardivement l’opération Sangaris avec des moyens militaires insuffisants. Elle dut très vite les renforcer et se maintenir sur place plus longtemps que prévu en raison de la dégradation de la situation. La fin de l’intervention française, en octobre 2016, reflète certes une baisse du niveau de violence, mais la RCA n’est pas pour autant stabilisée et réconciliée, loin s’en faut.

L’opération Chammal au Moyen-Orient se poursuit essentiellement sous la forme d’appui aérien et de tirs d’artillerie au profit des forces irakiennes dans le cadre d’une coalition dirigée par les Etats-Unis. Elle vise clairement à détruire les forces de l’Etat islamique, mais les buts politiques relatifs au devenir de la Syrie et de l’Irak sont-ils communs à tous les pays de la coalition ? Rien n’est moins sûr !

Enfin, au plan intérieur, l’opération Sentinelle, qui mobilise en permanence plus de 7 000 hommes, a  déstabilisé nos armées. Elle s’ajoute aux opérations extérieures et au dispositif permanent de sûreté déployé par nos forces, notamment pour assurer la permanence de la dissuasion nucléaire, du contrôle de notre espace aérien et de notre domaine maritime. Les contrats opérationnels fixés en 2013 sont désormais très largement dépassés !

De plus, ces opérations portent toutes la marque d’une décision d’engagement tardive, d’une faiblesse des moyens militaires déployés et d’un manque de clarté dans le but politique visé, car l’engagement des forces ne peut et ne doit en aucun cas constituer une finalité, mais seulement un moyen, contribuant à créer les conditions nécessaires à l’atteinte du but politique recherché.

Toutes ces opérations révèlent aussi chaque jour davantage les lacunes et les insuffisances de nos forces en effectifs et matériels, qui sont pourtant exposées régulièrement par les chefs d’état-major aux autorités politiques et devant les membres des commissions de la Défense de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Une tardive prise de conscience

La situation est critique. L’armée est utilisée au-delà de ses capacités. Son niveau d’entraînement s’amoindrit, la disponibilité de ses matériels est catastrophique, les infrastructures se dégradent de manière accélérée faute d’entretien suffisant, la modernisation des équipements se fait à un rythme bien trop lent. Il aura donc fallu cinq ans, des attentats violents sur le territoire national, des engagements opérationnels longs dont les résultats ne sont pas au rendez-vous, pour que la classe politique déclare prendre conscience de cette situation critique.

Il faut rompre radicalement avec cette situation de déclin. Tout le monde s’accorde pour remonter à 2% du PIB à court terme. Encore faut-il fixer l’échéance et préciser si ce chiffre inclut les pensions de retraite, ce qui naturellement n’aurait aucun sens et constituerait une tromperie.
Alors pourquoi n’avoir pas relevé notre effort de Défense depuis 2015, quand nous avons déclaré unanimement : « nous sommes en guerre ? ». Nous serions aujourd’hui à 1,7 ou 1,8% du PIB, tandis que nous stagnons toujours à 1,5% et laissons dériver notre outil militaire.

C’est bien en cette période électorale que le soldat mesure à quel point les échéances politiques ne correspondent pas aux impératifs de durée qu’exigent la préparation des armées et la conduite de la guerre. Il est urgent que les responsables politiques en prennent conscience sur le plan budgétaire  et que l’opinion s’organise pour leur rappeler leurs devoirs en matière de Défense et de sécurité, sujets peu présents dans le débat électoral, et exiger d’eux le respect de leurs engagements.


LA REDACTION
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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 17/03

« Mise en garde. »

 

 

L’ASAF a adressé aux candidats déclarés à l’élection présidentielle huit questions relatives à leur projet au regard de la fonction de chef des Armées et face aux problèmes cruciaux qui se posent à la Défense de notre pays aujourd’hui. Elle diffusera leurs réponses et ses remarques par le biais de son site et de ses lettres électroniques. Huit mois après l’attentat de Nice, qui a vraiment conscience que la France est en guerre et contre qui ?

Faire face

Des groupes islamistes déterminés combattent, notamment en Afrique, nos forces engagées en appui de celles de pays alliés. Cette guerre, que nous menons avec de trop faibles moyens dans une zone immense, sera très longue. Rappelons que nous sommes présents militairement au Tchad depuis un demi-siècle ! Ces groupes agissent puissamment dans des pays du Moyen-Orient, contre nos intérêts stratégiques. A partir de ces zones qu’ils tiennent sous leur contrôle, ils planifient et déclenchent des actions meurtrières sur notre territoire national. Notons que ces attaques sont généralement exécutées par des ressortissants français, constituant des cellules installées dans l’Hexagone, et très probablement soutenus discrètement par des Etats dont l’intérêt est d’affaiblir notre pays.

Leurs attaques sont d’autant plus redoutables que la cohésion de notre pays est fragilisée par la présence sur son sol de minorités communautarisées, ne partageant pas toutes nos valeurs et parfois même, ne souhaitant pas s’intégrer à la communauté nationale. A cet égard, ne nous leurrons pas. L’arrêt des vagues d’attentats est sans doute temporaire. Il est certes la conséquence d’une plus grande efficacité de nos services, mais c’est probablement aussi un choix délibéré fait par notre ennemi - il a une stratégie -, en cette période pré-électorale.

La guerre qui se développe sur notre territoire nécessite la mise en œuvre de moyens militaires, de police et de gendarmerie importants, mais elle exige avant tout une inébranlable cohésion nationale qui seule peut dissuader efficacement l’ennemi d’agir et renforcer considérablement les capacités de prévention et de protection de notre pays.

Rejeter la repentance

Non seulement nous tardons à faire remonter en puissance nos forces armées et de sécurité malgré leur situation très dégradée, mais nous ressentons chaque jour un peu plus les ferments de la division à l’œuvre dans notre pays, exacerbés par les déclarations injustifiables de responsables politiques à des fins électoralistes.

Les propos invraisemblables tenus à l’étranger par un homme aspirant à la magistrature suprême, condamnant notre pays pour crime contre l’humanité commis en Algérie, sont à l’évidence de nature à diviser encore davantage les Français plutôt qu’à les rassembler.

Une partie de la classe politique a fait, pour des raisons idéologiques reposant sur une interprétation biaisée de l’Histoire, le choix éminemment destructeur de la repentance perpétuelle. Dans ces conditions, ne nous étonnons pas que certains immigrés de fraîche date rejettent la France en entendant ces personnalités, formées aux « meilleures écoles de la République », présenter la France comme un pays de pilleurs et de tortionnaires, injuste et esclavagiste. Pourtant le problème de l’intégration et de l’assimilation des étrangers en France est une condition indispensable pour réussir à éliminer définitivement le totalitarisme islamique et pour effacer le spectre de la guérilla urbaine susceptible de dégénérer très vite.

Retrouver la fierté

La longue Histoire de notre pays n’est certes pas un long fleuve tranquille, mais elle est riche et à bien des égards exemplaire. Elle a certes été écrite par des hommes parmi lesquels certains ne furent pas irréprochables. Mais qui peut se prévaloir de ce qualificatif ? Alors que le premier souci de chacun est de connaître les faits, dans leur ensemble, et de les replacer dans leur contexte, ne nous érigeons pas en juges du passé. Faisons d’abord correctement notre devoir d’aujourd’hui.

Ainsi, à l’occasion du centième anniversaire de la Grande Guerre, mettons en avant le courage, le dévouement, le patriotisme des hommes et des femmes qui pendant 52 mois ont tenu malgré les souffrances et les deuils, ont vaincu pour assurer la liberté à leurs enfants dont nous sommes les héritiers. Parlons de ces héros anonymes et soyons fiers de tout ce qu’ils ont fait, parfois au prix de leur vie, et dont nous sommes tous redevables.
Pour le 70e anniversaire de la Libération de la France, il aurait été préférable pour notre peuple de faire entrer au Panthéon, un jeune héros garçon ou fille de 16 ans mort fusillé par les Allemands après avoir combattu dans la Résistance et ils furent nombreux, plutôt qu’un homme politique, certes lâchement assassiné à la fin de la guerre par des collaborateurs français, mais qui, à 20 ans, à l’âge où ces jeunes résistants se sacrifiaient, insulta d’une façon odieuse le drapeau français ?

Plutôt que de condamner injustement la France, n’y a-t-il pas lieu de parler de l’œuvre remarquable de Lyautey au Maroc, de Faidherbe au Sénégal, de Yersin au Viêt Nam et de tant d’autres, envers lesquels les peuples colonisés de l’époque se montrent encore aujourd’hui reconnaissants ? Ce sont ces exemples qu’il faut faire connaître aux Français et aux nombreux étrangers qui font le choix de la France.

Attitude

Il faut rejeter définitivement la repentance qui mine notre cohésion, suscite la haine et fait le jeu de notre ennemi. À cette vision négative et mortifère, substituons les héros d’hier et d’aujourd’hui pour permettre aux Français et à ceux qui choisissent notre pays d’adhérer pleinement à notre Histoire, à nos valeurs et à notre ambition nationale. C’est ainsi que la France vaincra définitivement, au prix d’efforts et de sacrifices, ce redoutable cancer islamiste qui nous menace très profondément sans que nous en ayons toujours tous conscience.

La RÉDACTION de l'ASAF
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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 17/02

« Revenir à l'essentiel. »

 

 

Un spectacle affligeant

Depuis trois semaines, la tempête médiatique détourne l’attention des Français des problèmes essentiels qui se posent à notre pays. Plus que jamais, nos compatriotes s’interrogent, doutent, se querellent, se dénigrent.  Pendant ce temps, l’image de la France se ternit chaque jour un peu plus. Notre pays s’affaiblit aux yeux du monde. Notre crédibilité s’effrite, le doute nous envahit, la confiance disparaît, la décadence nous guette.
En nous abandonnant ainsi aux délices de la division, nous allons droit vers  une catastrophe nationale, comme nous en avons vécu tant au cours des quinze siècles de notre riche histoire.


L’élection d’un chef

Oublie-t-on que dans quelques semaines, nous élirons le chef de l’Etat, successeur des rois, empereurs et présidents qui ont exercé le pouvoir suprême à la tête de notre pays et qui devra inscrire son action en prenant en charge l’héritage national qu’il lui revient de faire fructifier puis de transmettre ?
Ce chef désigné par le peuple devra avoir une vision claire des réalités en évitant les vieux filtres idéologiques ;  il lui faudra porter un projet suffisamment fort pour susciter l’unité et l’adhésion des Français. Il devra aussi posséder une solide expérience politique car ses interlocuteurs s’appelleront mesdames May et Merkel en Europe,  messieurs Poutine, Trump et Xi Jinping hors d’Europe ; il sera enfin en devoir d’affirmer fermement la place de la France dans toutes les crises où nos forces sont et seront engagées.
Il  lui faudra donc du caractère pour tenir ses engagements, et du courage pour rester inflexible dans l’adversité.

Comment la France peut gagner

Si la première des priorités est d’assurer la sécurité des Français au quotidien et permettre à chaque citoyen de travailler selon ses capacités pour vivre dignement, il est tout aussi impérieux de  garantir l’indépendance nationale et de renforcer l’influence de la France dans le monde.  
Quel que soit le chef élu, il n’y aura pas de redressement sans l’effort de tous, sans goût d’entreprendre et de gagner, sans fierté d’appartenir à une communauté nationale au passé exceptionnel ; il n’y aura pas de succès durable sans action collective cohérente orientée vers un grand projet.

Alors que nous sommes réputés individualistes, nous sommes sans doute les champions d’Europe des sports collectifs : rugby, handball, football, volleyball, basketball.
Mais comment ne pas voir que les équipes qui gagnent sont celles dont les membres acceptent de se sacrifier pour le groupe ?

Aussi, il s’agit moins de chercher à gagner individuellement de l’argent, y compris sans rien faire, que de créer, en équipe,  par le travail autant que par la passion, de la richesse à partager équitablement.

Personne n’a tous les talents, mais chacun en a qu’il convient d’identifier, de développer et de partager autour d’un projet commun. N’opposons jamais les chefs à ceux qui sont leurs subordonnés, car le soldat sait que seul le chef peut et doit coordonner efficacement les efforts, combiner les capacités et  fondre les talents de chacun pour remplir la mission ou réaliser l’œuvre collective.

Les valeurs du soldat

Les valeurs que les armées cultivent inlassablement et au plus haut degré pour pouvoir vaincre l’adversaire au combat sont aussi celles que doit développer une société qui est en guerre.
Croit-on pouvoir nous redresser et gagner sans un peuple soudé, sans que chacun ait le sentiment d’apporter quelque chose à la Nation qui, en contrepartie, le nourrit et le protège ?
Croit-on pouvoir conduire les Français dans l’effort sans que le chef et son équipe ne montrent l’exemple du travail, de la rigueur, de la simplicité et de la probité ? Croit-on pouvoir gagner sans définir un but clair, compris par tous, et sans viser l’excellence ?

En guise de conclusion

Pour de longues années, notre pays est en guerre à l’extérieur comme  sur son sol, et doit mobiliser toutes ses forces. Cependant, notre armée, engagée au-delà de ses capacités, est en voie de paupérisation et sera bientôt  incapable de défendre la France sans un effort budgétaire important.

La France doit donc retrouver son dynamisme et sa confiance. Chacun doit cultiver le goût d’entreprendre et de réussir.
Nous avons nombre d’exemples et, parmi les plus remarquables et les plus médiatisés, l’astronaute Thomas Pesquet et le navigateur Armel Le Cléac'h. Mais ces héros aparremment individuels ne le sont que parce qu'ils peuvent s'appuyer sur des équipes soudées de gens motivés et compétents qui visent l'excellence et aspirent au succès.
Nous avons aussi des soldats, marins et aviateurs qui forcent au quotidien l’admiration par leur engagement personnel, des gendarmes, policiers et pompiers qui protègent et sauvent les Français y compris au prix de leur vie.


La récréation est terminée ; il faut revenir aux choses sérieuses, rassembler talents et enthousiasme pour être en mesure de relever les redoutables défis qui se présentent à très court terme.

 

LA REDACTION
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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 17/01

« Défense : l’heure des choix »

 

 

L’article du chef d’état- major des Armées (CEMA), paru le 20 décembre dans Les Echos, a suscité de nombreuses réactions. C’est bien la preuve que les chefs militaires doivent s’adresser non seulement aux élus mais aussi aux Français par le canal des médias car leur discours est repris.
Le message est clair : il est indispensable et urgent de relever la part du PIB consacrée à la Défense et de poursuivre ce redressement dans la durée, faute de quoi nos capacités militaires, qui déclinent inexorablement, s’effondreront brutalement.
En cette année d’élections présidentielle et législatives, ce message doit être entendu et compris par toute la Nation et, au premier chef, par ceux qui aspirent à assumer la responsabilité de « chef des Armées ».

Quel effort faisons-nous ?

La situation de notre armée a été présentée encore récemment, lors de l’audition des chefs d’état-major devant les députés et les sénateurs; elle est donc bien connue des élus. Elle l’est moins des Français même si les sondages révèlent que la majorité de nos compatriotes demandent une augmentation des ressources de la Défense ainsi qu’une modernisation des matériels et des équipements des armées pour assurer leur crédibilité dans l’avenir.
Cette situation critique est dangereuse. Elle est la conséquence prévisible d’une baisse délibérée et continue de la part du PIB consacrée à la Défense durant des décennies.
En 1980, nous consacrions 3% (hors pensions) de notre richesse nationale à la Défense. En 2019, à la fin de la loi de programmation militaire (LPM), nous devions arriver à 1,4% mais les attentats de Paris ont contraint le gouvernement actuel à annuler les réductions d’effectifs prévues jusqu’en 2019 et à maintenir la part de la Défense au niveau de 2015 c'est-à-dire à 1,5% (hors pensions) et non pas à 1 ,8% du PIB comme on peut le lire parfois. Cette différence de 0,3% correspond au montant des pensions de retraite qui est maintenant pris en compte dans certaines comparaisons, notamment par l’OTAN.

Le seuil de rupture


Cette érosion continue des ressources pendant plus de 35 ans a entraîné une réduction importante de la force nucléaire de dissuasion qui conserve cependant encore sa cohérence. Mais sa modernisation permanente exige des ressources financières importantes que la LPM actuelle ne prévoit pas, au point que certaines voix proposent de l’abandonner. Si tel était le cas, mesure-t-on bien les conséquences d’un tel renoncement sur le plan de notre capacité à répondre alors à un chantage nucléaire et sur celui de notre crédibilité politique, militaire mais également technologique ?

En réalité, l’essentiel des économies s’est fait au détriment des forces conventionnelles qui contribuent, elles aussi, à la dissuasion et qui sont, si souvent, engagées dans les opérations de guerre. Leur efficacité est aujourd’hui  remise en question en raison de l’absence ou de l’insuffisance de plusieurs capacités d’action et de la grande vétusté de nombreux matériels.


La vie quotidienne

Les conditions matérielles de vie deviennent sous certains aspects inacceptables. Ainsi, six ans après le constat d’échec du logiciel Louvois utilisé pour le paiement des soldes de l’armée de Terre, 15% des militaires (tous grades confondus) de cette armée ne reçoivent toujours pas le montant exact des rémunérations auxquelles  ils ont droit. Quelle administration, Bercy compris, ou quelle entreprise française continuerait de fonctionner dans ces conditions ?
S’agissant des locaux dans lesquels vit et travaille le personnel, la dotation pour leur entretien a été divisée par trois en quelques années. Est-ce la meilleure façon de traduire, à nos soldats, la reconnaissance de la Nation martelée dans tous les discours officiels ?


Prendre la parole

La situation est critique ; la paupérisation, hier rampante, est  maintenant visible. N’en déplaise à un éphémère ministre de la Défense qui contestait récemment sur son blog le droit au CEMA de s’exprimer dans la presse, il est indispensable que  les chefs militaires expliquent dans les médias, y compris à la télévision, et directement aux Français, la situation de nos forces, leurs atouts mais aussi leurs fragilités et leurs besoins. Car si les armées obéissent au pouvoir politique, nos concitoyens  doivent être également informés sur la Défense par les « hommes de l’art ».  
En outre, les chefs militaires ont un devoir imprescriptible vis-à-vis des hommes et des femmes qu’ils commandent au combat : c’est celui de veiller à ce  que ceux-ci disposent des matériels et des soutiens nécessaires pour accomplir leurs missions en toutes circonstances. Cette responsabilité morale reste permanente et totale.


Réagir

Parce que nous sommes en guerre pour longtemps et sur plusieurs fronts et  qu’il nous faut simultanément  prévoir le maintien à niveau technologique de la dissuasion nucléaire, remplacer et moderniser nos matériels et enfin retrouver un niveau d’entraînement supérieur et des conditions de vie décentes, nous devons réagir vigoureusement.
Actuellement à 1,5%, la part du PIB consacrée à la Défense doit être remontée à 2%  au plus tard en 2020, mais il faudra ensuite poursuivre l’effort durant la prochaine décennie. La Défense est une nécessité et un atout pour la France ; elle est devenue aujourd’hui  une urgence absolue.

 

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Lettre de l’ASAF 16/12

« Notre Histoire, un héritage capital pour la France. »

 

 

L’enseignement de l’Histoire est l’objet de bien de commentaires. C’est la preuve de l’attachement des Français à leur passé et de leur sentiment qu’elle est une source d’inspiration pour relever les défis auxquels la France est confrontée aujourd’hui.

 

L’Histoire et les Français : 14-18, une leçon de confiance

En diffusant aujourd’hui son cinquième numéro hors-série, consacré cette année à la Grande Guerre, l’ASAF participe au devoir de Mémoire. Cette publication de 200 pages, regroupant une quarantaine de textes et plus de 250 photos, vise en priorité à sensibiliser les Français les plus jeunes à leur Histoire mais aussi à mieux faire connaître l’histoire militaire dont certains aspects sont trop souvent occultés ou déformés.

L’ASAF souhaite à cette occasion que nos concitoyens prennent davantage conscience de l’extraordinaire mobilisation de toutes les forces dont notre pays a été capable pendant 52 mois, malgré les pertes et destructions considérables qu’il a supportées. Elle veut montrer comment notre armée a su s’adapter, en permanence, aux évolutions de la guerre au point de devenir, en 1918, l’armée la plus moderne et la plus puissante du monde avec plus de 3 000 chars et autant d’avions.

L’unité nationale - l’Union sacrée - et la capacité d’adaptation de la Nation furent les conditions fondamentales de la victoire. Elles le sont tout autant aujourd’hui pour espérer vaincre le totalitarisme islamique, notre nouvel ennemi, même s’il semble bien différent de celui d’hier. En effet, n’est-ce pas une mobilisation dans tous les champs de la politique et de l’ensemble des ressources qu’il faut décider et organiser pour reprendre l’initiative, éradiquer le terroriste d’aujourd’hui - celui qui tue comme celui qui soutient le tueur - et tarir la source dont il est issu ? L’Histoire nous rappelle que rien n’est impossible à notre pays quand les Français sont rassemblés. Encore faut-il que le but soit clairement identifié, expliqué, compris et partagé et que la détermination des chefs soit sans faille.

 

L’Histoire et le soldat : une exigence dans les opérations extérieures

Le soldat envoyé aujourd’hui en opération extérieure ne peut pas ignorer la géographie des zones dans lesquelles il est engagé que ce soit sur le vaste continent africain ou au Levant, ainsi que l’histoire centenaire de la France et de ses soldats dans ces régions.

C’est pour lui un devoir et une nécessité s’il veut intégrer efficacement la mission qui lui est donnée dans le « cadre espace-temps » des régions où s’affrontent des peuples, souvent depuis des lustres, et parfois pour des causes analogues à celles d’hier. L’action militaire sera d’autant plus efficace qu’elle s’appuiera sur une bonne compréhension de la mentalité des populations, de leurs cultures et de leurs aspirations. Nous sommes bien loin du seul « cœur de métier » dans lequel certains voudraient cantonner les militaires, puisque de toute évidence les engagements opérationnels exigent d’eux une connaissance approfondie de l’environnement historique et géographique dans lequel ils évoluent. D’ailleurs, les peuples auprès desquels nous agissons ne s’y trompent pas. Ils nous sont généralement attachés et préfèrent les soldats français à ceux d’autres nations, car ils ont le sentiment qu’ils les comprennent mieux, d’autant qu’ils partagent souvent avec eux une histoire, une langue et des références culturelles communes.


L’Histoire et la France : un facteur d’identité et d’unité  nationales

L’Histoire de notre pays est longue et riche, mais n’est pas une suite ininterrompue de succès. Nos armées furent aussi vaincues et parfois cruellement, mais cette Histoire est l’histoire de notre peuple, de notre Nation. Nous devons l’assumer. Il ne nous appartient donc pas de juger le passé, telle action ou décision, surtout avec le regard et selon les critères d’aujourd’hui, mais plutôt de chercher à connaître les faits et à comprendre pourquoi telle décision a été prise, telle action a été conduite, telle politique a été menée.

Cette très longue Histoire constitue un héritage commun à partager et à s’approprier, mais aussi à enrichir et à transmettre. Elle est à la source de notre identité profonde et constitue un facteur d’unité sous réserve qu’elle ne soit pas instrumentalisée ou détournée. Car si tout ne fut pas glorieux dans cette Histoire, comme d’ailleurs dans la vie de tout homme, combien de personnages remarquables par leur courage, leur savoir, leur talent, leur générosité, leur vision, leur caractère nous sont offerts en exemple ! Ils sont source d’inspiration. Au moment où l’on s’interroge sur les raisons pour lesquelles des jeunes basculent dans le terrorisme, ne serait-il pas temps de proposer, non des modèles mais des références autres que des personnalités très médiatisées qui ne brillent que par leur fortune ?

Nombre de personnages historiques français et notamment des soldats ont suscité des vocations. Les ignorer aujourd’hui, c’est les oublier demain et les faire disparaître à jamais au moment où la jeunesse est en quête de repères et de valeurs.

Au contraire, mis en avant dans notre enseignement et par des productions audiovisuelles, ils pourraient contribuer activement à rassembler les Français par la fierté qu’ils éprouveraient et le besoin profond qu’ils ressentiraient de dépasser leurs intérêts immédiats pour servir la communauté nationale à laquelle l’Histoire nous rappelle que nous devons notre bien le plus cher : notre liberté.

LA RÉDACTION
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Lettre de l’ASAF 16/11

« Les conditions de la dissuasion. »

 

 

La dissuasion est nucléaire et conventionnelle. Elle repose autant sur des capacités techniques et opérationnelles de haute valeur que sur un chef d’Etat crédible et une nation unie. C’est bien dans l’action politique quotidienne que se forge la dissuasion.

Les capacités opérationnelles.

- Une force nucléaire de dissuasion à moderniser.

Tous les candidats à l’élection présidentielle, connus à ce jour, affirment leur attachement sans réserve à la force nucléaire de dissuasion qui fut si longtemps décriée lors de sa création. Cette force nucléaire, qui représente un volet important de « l’assurance vie » de la France et un instrument majeur de son indépendance stratégique, doit être modernisée régulièrement compte tenu des développements technologiques qui pourraient la rendre inefficace. A cet égard, les prochaines années vont être cruciales et nécessiter des investissements en recherche et développement qui s’élèveront annuellement à plusieurs milliards d’euros supplémentaires.
Mais face au spectre des menaces identifiées ou prévisibles, la dissuasion doit être globale. Or si l’arme nucléaire peut dissuader autant une puissance nucléaire qu’un pays disposant de forces conventionnelles importantes, elle est sans effet dans certaines situations de crise notamment contre des adversaires tels que l’Etat islamique ou al-Qaïda ; elle ne dissuadera jamais les émules des tueurs du Bataclan ou de Nice !
La dissuasion nucléaire doit donc être complétée par une dissuasion classique reposant sur des forces conventionnelles robustes.

- Des forces conventionnelles à renforcer.

Alors qu’en quatre décennies, la part du budget de la Défense dans celui de l’Etat a été divisée par deux, celle du nucléaire dans celui de la Défense est restée stable. Ce sont donc les forces classiques, c'est à dire les capacités de dissuasion et d’action conventionnelles, qui ont supporté la totalité de ces réductions massives de crédits. Nos forces sont aujourd’hui dans un état de paupérisation accélérée qui nécessite un relèvement d’urgence des ressources qui lui sont consacrées.
La situation actuelle de nos forces et les limites qu’elles ont atteintes, exigent un vigoureux effort financier bien supérieur aux 2% que déclarent viser les candidats à la présidentielle. Outre une part importante de ces ressources financières accrues à consacrer à la modernisation de notre force nucléaire, il faudra financer les effectifs des forces conventionnelles non supprimés à l’issue des attentats, ainsi que leur entraînement et leur équipement ; il deviendra impérieux de rattraper le retard pris dans le renouvellement des matériels les plus anciens, combler les lacunes dont nous souffrons maintenant dans certaines capacités, remonter le niveau de préparation de nos forces,  corriger le taux d’indisponibilité dramatique des équipements majeurs, et faire face à l’état de délabrement de nombre d’infrastructures.                                                            
Un effort continu et important tendant vers les 3% du PIB à moyen terme doit être engagé en urgence, faute de quoi nos capacités de rétorsion et d’action qui contribuent à notre dissuasion n’auront plus guère de crédibilité.

La dimension humaine de la dissuasion.

- Un chef de l’Etat crédible.

Aucune dissuasion n’est possible sans un chef crédible et une nation soudée. Plus que dans d’autres domaines, la force de caractère du chef de l’Etat, l’expression de sa détermination, la maîtrise de ses sentiments et la confiance qu’il suscite dans la Nation sont essentiels. L’élection du prochain président de la République revêt donc une importance capitale, car c’est d’abord sur la personnalité du chef de l’Etat que repose la dissuasion. Dans la période instable et dangereuse qui s’annonce, la France ne saurait se satisfaire d’un homme plein de morgue et d’arrogance qui se révèlerait incapable de rassembler la Nation, et moins encore d’un autre qui se confierait à quelques journalistes jusqu’à divulguer des informations confidentielles. Dans les périodes de gros temps, il faut un capitaine, calme, expérimenté, clairvoyant et déterminé ; un homme ou une femme, qui suscite la confiance parce qu’il possède le sens de l’intérêt supérieur du pays.

- Une nation soudée.

Parallèlement, la compréhension des défis à relever et l’adhésion des Français aux décisions du Président, la volonté de se défendre affirmée par la Nation et le soutien que l’opinion porte à son armée constituent des composantes majeures de la crédibilité de notre dissuasion. La perspective de devoir affronter des forces armées aux ordres d’un chef déterminé et soutenues par tous les Français est de nature à faire plier la volonté de quelque adversaire que ce soit, y compris des terroristes agissant en meutes ; mais cette détermination et cette adhésion se construisent et se renforcent au quotidien. A cet égard, le développement de la jungle de Calais, enclave hors-la-loi en France, acceptée pendant des années en dépit de l’exaspération de nos concitoyens, n’a pu qu’encourager les terroristes à considérer la France comme un pays faible et vulnérable, une cible de choix.
C’est pourquoi il faut viser au-delà du « vivre ensemble » ; il faut affirmer que l’on accepterait de  « mourir ensemble » pour défendre « quelque chose » qui nous dépasse et qui s’appelle la France, sa liberté et son indépendance, l’égalité des droits et des devoirs des citoyens, et la fraternité qui doit unir les Français. 

C’est donc bien ce produit des deux facteurs, technico-opérationnel et humain, qui détermine notre capacité à dissuader, y compris par l’engagement, et qui garantit notre sécurité. Mais n’oublions pas aussi que le prix de cette paix est le fruit d’un combat sur nous-mêmes au quotidien ; c’est ainsi qu’il y a un siècle la France a su vaincre l’envahisseur, après 52 mois de sacrifices !

 

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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 16/10

« Trois décisions incohérentes et provocantes. »

 

 

Les victimes honorées avant les héros

Le décret du 12 juillet 2016, portant création de la médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme, prévoit en son article 7 que cette médaille sera portée juste après l’ordre national du Mérite. Dans l’ordre protocolaire des décorations françaises, cette médaille primera donc sur les croix de Guerre et de la Valeur militaire décernées par le ministre de la Défense, mais aussi sur la médaille de la Résistance et sur la médaille d’honneur pour acte de courage et de dévouement.

Il ne s’agit pas de contester le bien-fondé d’une reconnaissance des souffrances endurées par les blessés et les familles des victimes. Mais ainsi promulgué, ce décret revient de fait à placer la victime, en l’occurrence passive, devant le combattant engagé, sur ordre ou à son initiative, au service de la France et de son concitoyen, auteur d’une action exemplaire au péril de sa vie. Nombre de victimes estiment d’ailleurs que cette décoration est sans objet, car elles ne comprennent pas la raison de sa place à un tel rang au regard du caractère exemplaire des actions que rappellent les autres médailles.

Il appartient donc maintenant aux services du président de la République et des ministres concernés de proposer les modifications à apporter  aux textes pour corriger cette incohérence consécutive à une erreur d’appréciation.

 

Le 19 mars et le massacre des harkis par le FLN

Dans le discours qu’il a prononcé le 25 septembre à l’occasion de la journée d’hommage aux harkis et supplétifs, le président de la République a déclaré : « Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, dans les massacres de ceux restés en Algérie, et dans les conditions d'accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France ». Nul ne peut en effet nier la réalité de l’abandon des Français et harkis aux égorgeurs du FLN. Plus de 60 000 massacrés : des harkis, des « pieds noirs » mais aussi des soldats français.

Mais alors pourquoi passer sous silence que ces massacres, d’une violence et d’une barbarie inimaginables, ont été perpétrés sur des hommes, des femmes et des enfants sans défense, par des membres du FLN, organisation qui bénéficiait, faut-il le rappeler, du soutien du parti communiste français et de Français dits « progressistes » ? Pourquoi ne pas rappeler que le 19 mars, date à laquelle devait prendre effet le cessez le feu, appliqué strictement par l’armée française et rompu unilatéralement dès le lendemain par des dirigeants du FLN, a marqué le début des massacres qui se poursuivirent après l’indépendance de l’Algérie le 5 juillet 1962 ?

Dans ces conditions, n’est-il pas à la fois incohérent et insultant pour les harkis, comme pour tous ceux qui ont été tués ou ont disparu après le 19 mars, d’avoir retenu cette date comme deuxième date de la journée nationale d’hommage aux victimes de la guerre d’Algérie, alors que cet hommage était déjà commémoré le 5 décembre depuis plusieurs années ?

 

Les officiers généraux s’exprimeront de plus en plus

Le général de corps d’armée Claude Piquemal vient d’être radié des cadres par mesure disciplinaire prise par décret du 23 août 2016, signé par le président de la République, le Premier ministre et le ministre de la Défense et non publié au Journal Officiel, alors qu’il était relaxé des faits du code pénal retenus contre lui par décision du tribunal de grande instance de Boulogne-sur-Mer, du 26 mai 2016. Cette décision ministérielle, prise durant l’été, intervient au moment où le gouvernement se décide enfin à faire disparaître la « jungle » de Calais, situation dangereuse et inacceptable, violence quotidienne infligée aux Calaisiens et que dénonçait à juste titre le général Piquemal.

Intervenant après l’envoi par le ministère de la Défense, à  plusieurs officiers généraux, de lettres de mise en garde relatives au « devoir de réserve », cette sanction se veut, à n’en pas douter, dissuasive à l’encontre de ceux qui expriment leur appréciation sur la situation sécuritaire de la France. Jugeant son état grave, ils estiment de leur devoir de partager leurs analyses compte tenu de leur formation, de leur réflexion et de leur expérience sur les questions stratégiques et de Défense.

Sur ce sujet précis, l’existence de la jungle de Calais ne reflète-t-elle pas la remise en cause de l’intégrité du territoire national, dont la garantie est une responsabilité fondamentale de l’Etat et la mission des armées, au même titre que la protection de la population et l’indépendance nationale ?

Enfin, les autorités politiques qui ont signé le décret pensent-elles sérieusement que ces officiers vont se taire ? D’ailleurs, comment pourraient-elles interdire aux officiers de s’exprimer au moment où le président de la République et chef des armées, fait, dans ses fonctions, d’innombrables confidences particulièrement sensibles à des journalistes ? A l’heure d’internet, le temps de la « grande muette » est terminé !



L’ASAF constate et dénonce l’incohérence et les contradictions qu’illustrent ces trois évènements récents qui touchent tant au domaine de la Mémoire qu’à celui du lien armée-nation. Elle s’inquiète sur la capacité de la classe politique à relever les défis redoutables que doit affronter notre pays : terrorisme, éducation, dette, chômage, politique étrangère, pour n’en citer que quelques-uns.

L’incohérence des mesures prises s’explique hélas trop souvent, là comme en d’autres domaines, par une vision de court terme dictée par les échéances électorales. Le temps du courage et du service exclusif de l’intérêt national est venu, faute de quoi la situation risque de devenir très rapidement explosive.

 

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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 16/09

« Ambitions nationales et capacités militaires. »

 

 

En 1980, la France dépensait pour sa défense près de 3 % de son PIB. Aujourd’hui, elle en consacre moins de 1,5 %. A-t-elle réduit ses ambitions ? La situation sécuritaire s’est-elle améliorée ? La dette a-t-elle diminué ? Non ! Ce choix est-il raisonnable ? Non !

Evolution

En 1980, la France dépensait pour sa défense près de 3 % de son PIB. Aujourd’hui, elle en consacre moins de 1,5 %. A-t-elle réduit ses ambitions ? La situation sécuritaire s’est-elle améliorée ? La dette a-t-elle diminué ? Non ! Ce choix est-il raisonnable ? Non !

Depuis 35 ans, alors que les menaces n’ont cessé de se diversifier et de se multiplier au point que la guerre débarque aujourd’hui dans notre pays, la classe politique n’a cessé d’amputer les ressources financières destinées à préparer et équiper nos armées, à les maintenir opérationnelles et à les engager pour défendre la vie des Français et nos intérêts stratégiques. Les mesures prises récemment visent seulement à stabiliser le budget à un niveau très insuffisant et les premières propositions des « candidats à la candidature » à la fonction de chef des Armées, ne prennent pas sérieusement en compte la situation internationale et l’état actuel de nos forces.

Alors que se bousculent les candidats, il est de notre devoir d’évaluer la cohérence entre leurs « projets pour la France » - quand ils existent - et les ressources qu’ils prévoient de consacrer à la Défense.

La France puissance

La France est encore la 5e puissance économique, qui, avec 1% de la population de la planète, produit 4 % des richesses de celle-ci (PIB de 2 100 milliards €). Elle est riche d’une Histoire de plus de 15 siècles ; elle a conservé une vision et une influence mondiales; elle dispose aujourd’hui de la 2e plus grande zone économique exclusive (ZEE). Elle est le pays européen le plus étendu tout en étant présente sur les trois grands océans. Elle est l’une des grandes puissances spatiales et nucléaires, et occupe encore le 2e rang européen sur le plan économique et démographique.

Outre la protection de sa population et le maintien de son intégrité territoriale qu’elle doit assurer, cette longue histoire combinée à sa puissance donne à la France un rang qui lui impose des responsabilités mondiales : ONU, OTAN, UE, accords de Défense …

Des capacités qui ne cessent de décliner

La France est l’héritière d’une longue tradition militaire - «la France fut faite à coups d’épée»(Charles de Gaulle). Grâce à un effort moyen de 5 % du PIB durant les années 60, elle s’est dotée de capacités militaires diversifiées et complémentaires en s’appuyant sur une industrie d’armement puissante qui a su développer des technologies de pointe aux fortes retombées civiles. Comment conserver avec le budget d’aujourd’hui une armée assez puissante ? Comment disposer de la palette des moyens nécessaires pour faire face aux conflits dans lesquels nous nous engageons ? Certains équipements pourtant indispensables  au succès des opérations, même de faible ampleur, ont disparu ; de nombreux matériels ont plus de 50 ans d’âge et leurs remplaçants sont en nombre très insuffisant tels les avions ravitailleurs et certains hélicoptères. Ainsi, lors de l’opération Serval, près de75% des avions ravitailleurs étaient étrangers …

Des exigences non satisfaites

Comment parler aujourd’hui d’autonomie stratégique quand nous sollicitons les avions gros porteurs ukrainiens pour soutenir nos opérations, quand nous ne pouvons déployer que 15 hélicoptères et 3 500 hommes pour contrôler les 5 millions de km2 de la bande sahélo-saharienne et quand nous ne pouvons pas contrôler seuls la chaîne de transmission des images fournies par les drones américains Reaper que nous venons d’acquérir ? La liste serait longue ! Peut-on assurer la surveillance maritime des 11 millions de km2 de notre ZEE avec quelques frégates ? Est-il acceptable de combattre dans le désert avec des conditions climatiques très éprouvantes dans des véhicules dont certains ont deux fois l’âge de leurs conducteurs ? Notre pays doit faire d’urgence un puissant effort financier et à un rythme soutenu pour redresser une situation qui ne cesse de se dégrader. L’indépendance stratégique impose d’accroître le format global de nos forces devenues «échantillonnaires», de développer un système de réserve de bonne valeur opérationnelle, de combler les lacunes en matériels, de remplacer rapidement les matériels vétustes, de garantir à toutes nos unités un entraînement correspondant à un haut niveau opérationnel tout en assurant le développement et l’expérimentation des matériels et des tactiques de demain.

Alors, quelle part du PIB ?

Si l’on maintient son niveau actuel de 1,5%, les armées continueront à se dégrader de manière accélérée compte tenu des engagements en cours.

Si l’on vise 2 % dans 5 ans, il faudra abandonner des pans supplémentaires de nos capacités.Avec 2,5 %, nous maintiendrons la situation au niveau actuel avec des lacunes inacceptables.C’est avec 3% que nous retrouverons enfin une armée cohérente, équipée, entraînée et aux effectifs suffisants renforcés par une réserve réellement opérationnelle. Il faut décider vite.

En conclusion

Refuser de viser 3 % pour la Défense sur 10 ans, c’est renoncer à donner à notre pays les moyens militaires indispensables pour garantir son indépendance stratégique, mais aussi la défense de son territoire et de sa population dans les années à venir.

Cela signifie qu’il faut exiger des candidats qu’ils formulent clairement leur projet et leur ambition pour la France et qu’ils définissent sans ambiguïtés leurs priorités en privilégiant les intérêts supérieurs du pays et le long terme plutôt que les intérêts catégoriels et de court terme.

« Ce qui caractérise la démence, c’est la disproportion entre les vues et les moyens» disait Napoléon Bonaparte.

 

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Comparaisons -
L'Allemagne consacre à sa défense une somme équivalente à celle de la France (32 milliards €/an) alors qu’elle ne dispose pas de force de dissuasion, ni de marine océanique, et qu’elle n’est pas engagée autant que notre pays dans des opérations extérieures.
La Grande-Bretagne, qui consacre pourtant 2% de son PIB, qui est équivalent au nôtre, (contre 1,5% pour la France), accepte d’être dépendante stratégiquement des États-Unis.


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 16/08

« Vaincre. »

 

 

L’ennemi n’est pas seulement Daech. C’est le totalitarisme islamiste comme l’étaient hier les totalitarismes nazi et communiste. C’est lui qui se développe aujourd’hui sous des formes nouvelles à travers de multiples organisations terroristes dont les nombreuses « filiales » d’Al Qaïda.

L’ennemi n’est pas seulement Daech. C’est le totalitarisme islamiste comme l’étaient hier les totalitarismes nazi et communiste. C’est lui qui se développe aujourd’hui sous des formes nouvelles à travers de multiples organisations terroristes dont les nombreuses « filiales » d’Al Qaïda. C’est lui qu’il faut abattre avec une détermination sans faille, selon des modes d’action adaptés. Les guerres ne se ressemblent jamais, elles sont toujours nouvelles !

La France combat cet ennemi mondialisé au Moyen-Orient et en Afrique avec ses alliés, mais elle seule peut l’affronter sur son sol, où il a développé des métastases. Il a pu le faire d’autant plus facilement que l’islam, dont il se réclame et sur lequel il s’appuie, est pratiqué dans notre pays par la plus nombreuse communauté musulmane d’Europe et que nos dirigeants ont fait preuve depuis des décennies d’un grand laxisme devant les exigences communautaristes d’une immigration très importante ;  ils ont rejeté le premier principe qui fonde la Nation française, celui de l’assimilation individuelle au sein de la communauté nationale.

Face à la situation très difficile à laquelle elle est confrontée, la France doit cesser de se lamenter, de déclamer, de déprimer et ses dirigeants de répéter qu’il y aura d’autres attentats comme pour se déresponsabiliser. Elle doit se ressaisir et vaincre. Il faut que l’Etat, garant de la défense de la France et des Français, assure, sans état d’âme, son premier devoir. 
Il faut déclarer la guerre et la conduire avec toute la rigueur des principes et des lois qui la régissent. Il s’agit donc de mettre effectivement hors d’état de nuire ceux qui tuent mais aussi ceux qui soutiennent les tueurs ; il est donc urgent de définir un état de droit du temps de guerre qui se substitue à celui du temps de paix.

A l’étranger

Au Moyen-Orient, notre diplomatie doit cesser ses contorsions et rechercher une alliance avec tous ceux qui visent le même but: la destruction des forces de Daech et des autres mouvements terroristes. C’est la priorité car c’est l’intérêt de la France.

Au Sahel, il faut monter en puissance nos forces (3 500 hommes aujourd’hui) alors qu’elles sont déployées  sur 5 millions de km2 (la superficie de l’Europe) et ne disposent que de 15 hélicoptères dont la disponibilité n’est pas toujours assurée !
Il convient aussi de dissuader certains pays de fournir des fonds et des armes à nos adversaires, quelles que soient les relations économiques que nous avons avec eux.

En France

Détruire : sur le territoire national, le but est clairement d’éradiquer les métastases islamistes, qui ont pour la plupart la nationalité française, et assécher la source qui les alimente. Quoi qu’en dise le ministre de la Défense, cette « 5e colonne » est un fait. Il s’agit donc d’infliger aux hommes et aux femmes qui se rendent coupables d’intelligence avec l’ennemi, la seule mesure qui s’impose : la mise hors d’état de nuire. Cela concerne tous ceux qui sont impliqués dans des actions terroristes sur le territoire national. Cette sanction est d’autant plus justifiée que cet ennemi agit sans porter d’uniforme, comme l’exigeraient les lois de la guerre, et contre des civils sans défense. 
Doivent être considérés comme impliqués tous ceux qui ont participé à l’endoctrinement, à l’hébergement, au transport et à la fourniture d’armes, d’explosifs, de faux papiers,… contribuant à la préparation ou à la réalisation de ces actions.

Contrôler et rechercher : simultanément, l’Etat doit réinvestir certains quartiers dits sensibles devenus des zones de trafic qui financent et où se développent les métastases. Des opérations de « contrôle de zone » doivent être montées pour rechercher armes et renseignements, vérifier l’identité des personnes, l’origine des biens et contribuer à briser le communautarisme qui assure parfois un refuge aux terroristes. Dans ces opérations susceptibles de réactions violentes, des unités particulières des forces armées pourraient être engagées en appui des forces de sécurité intérieure.
A cela s’ajoute en priorité le contrôle effectif aux frontières, pour savoir qui rentre et sort de France, et le renforcement de la surveillance dans les prisons.

Renseigner : la ressource, que constituent les anciens gendarmes, policiers ou militaires, sélectionnés et entraînés, pourrait contribuer au recueil d’informations d’environnement en complément des polices municipales redéployées en priorité sur cette mission de proximité. 
De même l’appel à témoins pourrait être développé compte tenu de l’esprit civique qui anime un nombre croissant de citoyens. Ceux-ci comprennent aujourd’hui que leur vigilance et leur témoignage peuvent éviter des massacres.

Eduquer : il est indispensable et urgent de réformer en profondeur l’Education dite nationale. 
Outre sa mission première de transmission du savoir, l’Ecole doit renforcer sa contribution à l’acquisition des valeurs telles que l’exigence du respect et le goût de l’effort et du travail, ainsi que de la culture française, à travers la connaissance de la langue, de l’histoire et de la géographie de la France, développant ainsi le sentiment de fierté d’appartenir à la communauté française et celui du devoir d’y être un membre loyal et actif au service de l’intérêt général.

Conduire la guerre exige du politique qu’il définisse une stratégie globale et qu’il la mène de manière cohérente, déterminée et sur le long terme. Il faut pour cela une armée puissante, des forces de sécurité dissuasives, une Education nationale repensée et le choix de l’assimilation.  Mais rien ne peut réussir sans un engagement actif de tous les citoyens.
Encore faut-il que les responsables politiques actuels et futurs appréhendent la situation avec courage, fixent des objectifs clairs et assument leurs lourdes responsabilités du temps de guerre. La confiance des Français et la cohésion de la Nation sont à ce prix !

 

LA REDACTION
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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 16/07

« Des réalités qui balaient les idéologies. »

 

 

L’armée, engagée dans l’urgence pour protéger les Français après les attentats de 2015, voit remis en cause, à juste titre, son emploi dans la durée comme force supplétive de la Police et de la Gendarmerie. Elle doit en effet demeurer l’ultime recours de la Nation dans les missions de guerre tant à l’extérieur que sur le territoire national, notamment contre les « métastases françaises » de l’islam radical, dès lors que les forces de sécurité intérieures se trouvent confrontées à un ennemi qui dépasse leurs capacités de « maintien de l’ordre ». Cet ennemi intérieur, souvent de nationalité française, qui a séjourné en Syrie et en Irak, doit être combattu avec la même vigueur qu’à l’étranger. Il constitue, aujourd’hui et quoiqu’écrive notre ministre de la Défense[1], une cinquième colonne meurtrière.

L’opinion publique est maintenant convaincue de la nécessité d’accroître l’effort de Défense pour moderniser et renforcer les capacités de notre armée[2]. La France sait en effet qu’elle ne peut et ne doit pas confier, même partiellement, sa défense à une autre nation tant que la défense européenne demeure une utopie.

Par ailleurs, comment nier qu’une forme de patriotisme qui se développe depuis plusieurs années s’est vigoureusement exprimée en France durant l’Euro de football ? Il rappelle aux responsables politiques la place centrale qu’occupe la Nation dans le cœur de nos compatriotes, de même que leur attachement très profond aux symboles contribuant à son unité.
Des marées de drapeaux, l’hymne national entonné et repris avec force partout en France ont exprimé la volonté de tout un peuple réuni et affichant sa fierté d’être français de gagner.
Cette image marque aussi le refus de la défaite, la soif de vaincre, la volonté de réussir grâce à l’esprit d’équipe et de camaraderie. « Se sacrifier pour l’équipe de France » illustre bien l’esprit qui animait les « bleus ».

Mais pour donner confiance à un pays et relever avec succès les défis, il faut un capitaine et une stratégie claire fondée sur le courage, la franchise et la détermination. Il faut cesser de dénigrer notre passé et ne pas donner comme exemple aux jeunes Français un homme qui, à 20 ans, avait insulté notre drapeau d’une manière détestable. En persistant sur cette voie, la classe politique se situerait à contretemps des aspirations profondes du peuple français, qui vient de manifester une fois de plus sa capacité de se réunir sur un projet, pour peu qu’il le comprenne et qu’il y ait un chef.


La France doit demeurer souveraine et influente.


L’OTAN permet aux États-Unis d’exercer une très forte influence pour interdire la construction d’une véritable puissance européenne indépendante grâce à la garantie de défense que, seuls, ils peuvent donner aux pays européens et notamment à ceux de l’Est.

À cet égard, reconnaissons que le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, loin d’inciter nos alliés à bâtir une défense européenne, n’a, à ce jour, produit aucun des résultats escomptés. En revanche, cette réintégration contribue à brouiller notre position politique aux yeux du monde et en particulier ceux de la Russie et des pays arabes, qui la confondent avec la politique des États-Unis.

A contrario, les armées constituent pour la France un instrument indispensable à l’influence mondiale qu’elle souhaite avoir. Notre pays  reste l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, ce que n’est pas l’Allemagne. Il  dispose d’une force de dissuasion nucléaire réellement indépendante, ce que n’a pas la Grande-Bretagne.
Par ailleurs, notre pays possède la deuxième zone économique exclusive du monde (11 millions de km2) grâce à ses départements et collectivités d’outre mer.


En outre, la France a signé des accords de Défense, en particulier avec nombre de ses anciennes colonies africaines ; elle devrait de pouvoir les honorer sans avoir recours à l’aide d’alliés européens ou américains, d’autant que ces pays bénéficient d’une aide au développement spécifique et appartiennent à l’espace francophone.

Enfin, la France dispose d’une industrie de Défense couvrant la plupart des secteurs d’intérêt militaire, mais il est clair que, malgré les résultats remarquables qu’elle a enregistrés récemment à l’exportation[3], elle doit poursuivre ses efforts pour améliorer ses compétences, ses capacités et préparer l’avenir. Sans budget de la Défense accru, les grands industriels pourraient être tentés de privilégier le secteur civil, de nombreuses PME disparaîtraient et nous perdrions alors notre autonomie technologique, ainsi que l’approvisionnement national de nos armements.

Les exportations permettent non seulement de financer davantage la recherche qui permettra à nos forces de disposer de meilleurs équipements mais aussi d’améliorer notre balance commerciale et de favoriser les partenariats stratégiques avec des pays clefs. De plus, la vitalité de l’industrie de Défense permet de développer des technologies, dont nombre d’entre elles irriguent l’industrie civile, dans des centres de recherche qui sont situés en quasi-totalité sur le territoire national.

En lisant les programmes relatifs à la Défense qui ont été diffusés récemment dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017 (2 % du PIB en 2025 !), on ne peut qu’être stupéfait par la contradiction entre l’ambition affichée et les moyens qui sont prévus d’y être consacrés. À croire que le monde ne change pas et que la situation est satisfaisante ! À ce rythme, nous courons à la catastrophe...

 

REDACTION de l'ASAF
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[1] J. Y. Le Drian, Qui est notre ennemi ? Ed. Cerf – mai 2016

[2] Sondage réalisé en janvier 2015 par l’IFOP pour la Dicod.

[3] Il faut noter que les matériels exportés ont été conçus et développés il y a plus de 20 ans quand la part du PIB consacré à la Défense était près de 2 fois plus important qu’aujourd’hui.


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