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L'honneur d'un commandant

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 758.

L'été qui vient de s'achever a été marqué, comme souvent, par son intensité pour la communauté militaire en général et la Légion étrangère en particulier. Les engagements opérationnels ont été soutenus, quelques mois après le retour du 2e REP.

Le 2e REI et le 1er REC aux ordres de leurs chefs de corps respectifs, ainsi que des unités du 1er REG, ont rempli des missions passionnantes, au Mali et en République de Côte d'Ivoire, dans des conditions particulièrement exigeantes.

Assurant la continuité et la pérennité de la Légion étrangère, les unités du socle ont accueilli et sélectionné sans interruption des candidats, instruit et ventilé des engagés volontaires tout en continuant à qualifier des stagiaires de tous types au sein du 4e RE, creuset de la formation.

Simultanément, dans nos garnisons, les régiments ont vu partir les mutés avant d'accueillir les nouveaux affectés aux têtes souvent déjà bien connues. L'expérience acquise et solidement maîtrisée par les uns cède la place à l'ardeur renouvelée des autres, prêts à mettre toute leur énergie au service des responsabilités qui les attendent.

Tout récemment, lors de la disparition d'un officier de Légion au destin hors du commun, le commandant Hélie Denoix de Saint Marc, historiens, écrivains, journalistes, amis et anciens ont exprimé avec talent et conviction ce qu'il représentait pour eux. La Légion étrangère souhaite à son tour rendre hommage à ce grand soldat, à ce chef charismatique au destin unique, à cet officier qui a servi tant d'années dans les rangs de la Légion étrangère, en Indochine puis en Algérie.

Dignitaire de la Légion d'honneur, les honneurs militaires lui ont été rendus par la Légion étrangère, légitimement désignée pour la cérémonie.

Derrière le général d'armée Ract-Madoux, chef d'État-major de l'armée de Terre, représentant le gouvernement, une foule très nombreuse est venue assister à cet hommage. À la délégation officielle s'est ajoutée celle des anciens combattants parmi lesquels une splendide cohorte d'anciens légionnaires.

De nombreux frères d'armes qui avaient sauté ou crapahuté avec lui, servi à ses côtés ou sous ses ordres, le plus souvent au combat, sont venus le saluer une dernière fois. Ils voulaient honorer le résistant, le légionnaire parachutiste, le grand soldat, mais aussi, le chef qui avait connu des situations tragiques dans l'exercice du commandement, et qui l'avaient amené à faire un choix lourdement condamné dont il avait accepté les conséquences, pour sa carrière, sa famille et sa vie toute entière.

N'étant pas contemporain de ses frères d'armes mais de ceux qui ont trouvé dans ses récits et témoignages, l'envie de servir la France, j'ai pu mesurer, comme beaucoup d'autres, son désintéressement et son extrême honnêteté. Et les cas de conscience qu'il a vécus ont permis aux générations suivantes de réfléchir sur le rôle du combattant, du sous-officier, de l'officier. Jamais, il n'a présenté ses décisions comme exemplaires, expliquant avec sagesse et profondeur qu'il avait été amené à faire le choix de son honneur au détriment de la discipline. Jamais il n'a porté de jugement de valeur sur les sanctions qui lui ont été infligées ou sur le choix que d'autres ont fait dans ces situations particulièrement complexes.

À de nombreuses reprises, des légionnaires, des anciens, se sont demandé pourquoi cet officier au destin exceptionnel n'avait pas été mis à l'honneur un 30 avril pour porter la main du capitaine Danjou lors de la cérémonie commémorative du combat de Camerone. La question fut pourtant abordée avec lui. De même qu'il avait défendu ses subordonnés en expliquant qu'on ne pouvait reprocher à un légionnaire d'avoir obéi à son chef, il jugea opportun pour la Légion étrangère, de ne pas mettre en avant un officier qui avait un jour manqué à la discipline. Il pensait avec raison que la Légion étrangère ne pouvait laisser croire qu'elle cautionnait un geste d'indiscipline, quelles qu'en soient les raisons. Il nous rappelait que la discipline était une valeur qu'il fallait cultiver et entretenir à chaque instant dans nos rangs.

Avec tous les légionnaires et anciens, je dis simplement : "Mes respects Mon commandant, vous qui avez porté pendant tant d'années ce grade qui résume à lui seul votre carrière marquée par un choix de commandement, réfléchi et assumé".

Général Christophe de Saint Chamas,
commandant la Légion étrangère

Source : Képi Blanc magazine
Crédit : Légion étrangère


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