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Légionnaire toujours...

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1RE : 50 ans de présence à Aubagne

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 749.

 

Cinquante ans ! Voilà un âge respectable. Riche tranche de vie pour un homme, belle page d'histoire pour la Légion étrangère. Il y a cinquante ans, le colonel Vaillant, chef de corps du 1er Régiment étranger, débarque au port de Marseille, à la tête de son régiment. En s'installant au camp de la Demande, il transplante la Maison mère de la Légion, de Sidi Bel Abbès à Aubagne. Les légionnaires se mettent au travail et en moins de dix années, les bâtiments sortent de terre, donnant vie au nouveau quartier Vienot dont l'éclat émeut chaque jour le visiteur.

Dès les premières semaines, le monument aux morts, inauguré en 1931, est remonté pierre par pierre, au centre de la place d'armes. Il exprime avec éclat le souvenir du sacrifice fait par tous les légionnaires tombés au service de la France. La voie sacrée et le musée sont ensuite dessinés et permettent aujourd'hui de marquer les événements de notre riche histoire. Au même moment, la Légion étrangère s'installe également au Fort de Nogent, point de passage obligé pour de nombreux candidats franchissant son porche d'entrée avec l'espoir affirmé de devenir légionnaires. Cet anniversaire sera prochainement marqué, avec panache et émotion, à Aubagne comme au Fort de Nogent.

Ce déménagement historique s'accompagne d'un changement de posture. Les régiments rejoignent progressivement le sud de la France et la Corse et découvrent un nouveau contexte dans lequel l'engagement opérationnel cède la place à l'entraînement. Les régiments cherchent aussitôt à se hisser au meilleur niveau.

Aujourd'hui, alors que les troupes françaises se désengagent progressivement d'Afghanistan, après avoir quitté la province de Kapisa, la perception d'un changement est forte dans tous les esprits.

Moins de missions opérationnelles en perspective, à ce stade ; des équipements modernes mais coûteux et moins nombreux, une situation économique préoccupante. Pour autant, le légionnaire demeure toujours le même. Homme de son temps, citoyen du monde, il apporte dans sa besace une richesse culturelle exceptionnelle. Et sa démarche sans égal reste la même depuis 1831. Comme ses prédécesseurs, il se présente volontairement, avec une détermination affichée pour prendre un nouveau départ dans la vie. Et en arrivant, il trouve une famille qui l'accueille et l'aide à s'épanouir, lui qui se montre rapidement très fier de son état de légionnaire.

Cette année encore, comme dans toutes les familles qui se rassemblent au moment de Noël, les légionnaires se regrouperont pour exprimer leur cohésion, marquer ce temps familial très fort et accueillir les plus jeunes, ceux qui vont fêter leur premier Noël à la Légion. Nous le savons tous, personne n'oublie ce Noël là.

Je vous souhaite une très belle fête de Noël, des tournois sportifs faits de surpassement, de joie et de cohésion, des concours de crèches rayonnant de créativité et d'émotion, exprimant les aspirations, les souvenirs, la vie intérieure du légionnaire d'aujourd'hui.

Que vos veillées, au cours desquelles se dévoilent souvent des talents cachés et un humour apprécié, soient pleines de chaleur et de convivialité, ponctuées par ces chants qui expriment l'immense fierté d'être légionnaires, dans un climat de fraternité d'arme renouvelée.


L'édito du CEMAT

Éditoriaux du COM.LE et du CEMAT du Képi blanc N° 748.

C'est avec un réel plaisir que je m'adresse à la Légion étrangère par le biais de sa revue Képi blanc, votre magazine, véritable lien pour toute une communauté, notamment avec vos anciens. Depuis ma prise de fonction, il y a plus d'un an, j'ai pu rencontrer nombre d'entre vous au sein de votre Maison mère, en garnison, en métropole ou en outremer, à l'entraînement ou en opérations. À chaque fois, j'ai pu mesurer combien, au travers de la rigueur de votre instruction et des exigences de votre entraînement, le souci de l'excellence était votre unique objectif. Cette excellence se conquiert cependant tous les jours. Elle exige donc que vous mainteniez vos efforts car, comme le disait le maréchal Lyautey: "Quand on ne fait pas tout pour être le premier, le devenir ou le rester, on ne demeure pas le deuxième. On tombe fatalement le dernier".

J'ai également pu apprécier combien, lors du 14 Juillet sur les Champs-Élysées, lors du Triomphe des Écoles de Coëtquidan cet été et même encore au Chili où la musique de la Légion étrangère m'a accompagné, votre comportement a fait honneur à la Légion étrangère et à l'armée de Terre.

Le mois de novembre est l'occasion d'honorer nos morts. Je sais combien ce moment vous est cher et avec quelle attention vous exprimez votre fidélité et votre souvenir à l'égard de tous ceux que vous avez perdus, camarades d'active ou anciens légionnaires. Je souhaite tout particulièrement rendre hommage à ceux qui sont tombés au combat, notamment les douze morts de la Légion en Afghanistan, comme à ceux qui ont perdu la vie à l'entraînement ou à l'instruction. Ils ont exprimé jusqu'au bout leur attachement à la Légion étrangère et, à travers elle, à la France, devenue leur pays d'adoption. Pour avoir accompagné les familles de certains de vos camarades tués au combat, je sais que ce ne sont pas de vains mots.

J'aurais aussi une pensée affectueuse pour tous les blessés qui luttent, avec l'aide de leurs camarades pour retrouver une place parmi les leurs. La solidarité au sein de la Légion étrangère est, à ce titre, un exemple pour l'armée de Terre.

2013 sera, enfin, une année toute particulière pour la Légion étrangère qui fêtera le 150e anniversaire du combat de Camerone. Plus que le fait d'armes, cette défense héroïque immortalise avec force votre engagement au service de la France. Il vous rappelle qu'en rejoignant la Légion étrangère vous avez choisi librement de servir notre pays, un pays qui vous attirait mais que, pour certains, vous ne connaissiez même pas. Vous en êtes aujourd'hui parmi les plus fidèles défenseurs et je sais que je peux compter sur vous. Continuez donc à lui faire honneur en le servant avec fidélité.

Général d'armée Bertrand Ract Madoux,
chef d'état-major de l'armée de Terre

 

L'édito du COM.LE

 

Lorsque nous avons préparé ce numéro de Képi blanc, j'ai souhaité solliciter le chef d’état-major de l'armée de Terre en lui proposant de s'adresser à la Légion étrangère. Il a bien volontiers accepté et c'est donc avec plaisir que je cède la plume au général d'armée Ract Madoux.

Mais au moment où le caporal-chef Marcin Zengota vient de nous quitter, victime d'un accident à l'entraînement, j'assure le 2e REG du soutien de toute la Légion étrangère. À l'émotion légitime vient s'ajouter notre fierté partagée de servir la France jusqu'au bout si nécessaire.

Général Christophe de Saint Chamas,
commandant la Légion étrangère


Le code d'honneur

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 747.

La période estivale s'est achevée. Chacun a déjà pris son rythme pour assurer au mieux sa mission, qu'elle soit nouvelle ou reconduite. Certains ont bénéficié de permissions bien méritées, d'autres ont assuré une permanence opérationnelle ou une mise en condition avant un départ imminent. Les mutations se sont achevées, des visages nouveaux sont apparus, des têtes bien connues sont rentrées d'outre mer, tandis que d'autres y sont parties.

Chacun se sent plein d'ardeur pour démarrer avec de bonnes résolutions une année dont personne ne sait exactement ce qu'elle sera. Dans ce contexte, au moment où chacun à son niveau est déterminé à faire de son mieux pour son unité, son régiment et la Légion étrangère, il est opportun de revenir à des principes fondamentaux, ceux du code d'honneur du légionnaire. Simple et clair, il aide chacun d'entre nous.

Référence inaltérable, il doit nous guider dans nos actions, dans notre comportement, dans nos relations et dans notre style de commandement.

Le message de la rentrée est donc simple. Pour bien vivre nos valeurs, il faut les connaître et les partager. Que chacun relise et réfléchisse une fois encore au sens de chacun des articles de notre code de référence.

"Je l'ai déjà lu" me direz-vous. Et bien justement, relisez-le. Car la compréhension d'un engagé volontaire n'est pas la même que celle d'un caporal-chef, d'un jeune sergent, d'un adjudant chef de section ou d'un lieutenant. De même que l'on reste souvent à la Légion étrangère pour des raisons différentes que celles qui nous ont attirés, la compréhension du code d'honneur évolue et mûrit au rythme des années de service. Quels que soient votre grade, votre ancienneté, vos responsabilités, prenez le temps de cette réflexion.

Nous allons vous y aider en vous offrant la double page centrale de ce Képi Blanc dédiée au code d'honneur.

Alors, ayons le courage de faire simple et du plus jeune légionnaire au général, relisons :

I. Légionnaire, tu es un volontaire servant la France avec honneur et fidélité.

II. Chaque légionnaire est ton frère d'armes, quelle que soit sa nationalité, sa race ou sa religion. Tu lui manifestes toujours la solidarité étroite qui doit unir les membres d'une même famille.

III. Respectueux des traditions, attaché à tes chefs, la discipline et la camaraderie sont ta force le courage et la loyauté tes vertus.

IV. Fier de ton état de légionnaire, tu le montres dans ta tenue toujours élégante, ton comportement toujours digne, mais modeste, ton casernement toujours net.

V. Soldat d'élite, tu t'entraînes avec rigueur, tu entretiens ton arme comme ton bien le plus précieux, tu as le souci constant de ta forme physique.

VI. La mission est sacrée, tu l'exécutes jusqu'au bout et, s'il le faut, en opérations, au péril de ta vie.

VII. Au combat, tu agis sans passion et sans haine, tu respectes les ennemis vaincus, tu n'abandonnes jamais ni tes morts, ni tes blessés, ni tes armes.

Notre code d'honneur traduit véritablement le savoir-être légionnaire. Dès lors, un vrai légionnaire se reconnait à la manière dont il applique chacun de ces articles.


Fête nationale

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 746

 

Cette année encore, la Légion étrangère était au rendez-vous avec les Français sur les Champs-Élysées pour le défilé du 14-juillet. Les Parisiens ont applaudi avec un enthousiasme renouvelé ces étrangers avançant d'un pas lent. Bien sûr, ils applaudissaient les légionnaires impeccablement alignés. Mais ils exprimaient également la reconnaissance de tous les Français à l'égard de cet engagement incroyable au service de notre pays. Et intérieurement, les légionnaires qui défilaient pour la première fois ont senti, à travers l'ovation qui les accompagnait, la force de leur engagement au service de la France.

La veille du défilé, le 13 juillet, la Légion étrangère se présentait dans ce cadre prestigieux des jardins du Palais du Luxembourg qui accueille le Sénat, à l'occasion d'une prise d'armes éclatante au cours de laquelle une section d'engagés volontaires a coiffé son képi blanc.

Ce fut une occasion exceptionnelle pour m'adresser à ces engagés volontaires, en présence de monsieur Jean-Pierre Bel, président du Sénat qui nous accueillait, de sénateurs et de nombreux amis de la Légion étrangères et anciens, venus pour la circonstance :

"Ordre du jour numéro 8,

Engagés volontaires du 4e Régiment étranger, voici quelques semaines, vous avez frappé librement à la porte, vous avez volontairement fait ce choix exigeant de vous engager dans les rangs de la Légion étrangère. Dans quelques instants, vous allez coiffer le képi blanc que vous avez mérité.

Dès lors, le regard des autres va changer. Pour les Français, ceinture bleue, képi blanc et épaulettes rouges sont le symbole de l'abnégation et du courage, le signe de l'engagement le plus fort, celui d'étrangers au service de notre pays.

Personne ne peut dire ce que chacun d'entre vous est venu chercher à la Légion étrangère, et au fond, personne n'en a le droit. C'est l'une de nos traditions les mieux établies. L'engagement à la Légion étrangère reste un acte individuel, une démarche personnelle.

Pour certains, désir d'aventure, pour d'autres, détermination à refaire leur vie, pour d'autres encore, volonté de quitter un pays, un milieu où la vie était simplement devenue impossible. Il y autant de raisons qu'il y a de légionnaires.

Et cet engagement à la Légion se renouvelle et se transforme. On n'y reste pas nécessairement pour les mêmes raisons que celles qui ont conduit à y venir. On y apprend beaucoup sur soi et sur les autres. Après des années, on devient, en suivant l'exemple de ses aînés, un légionnaire mu par l'honneur et la fidélité que vous allez promettre aujourd'hui.

Ce que vous allez trouver dans nos rangs, c'est le service de la France, ce pays qui n'est pas le vôtre, partout où il sera décidé de vous envoyer. Des batailles de l'Argonne à Bir Hakeim, de l'Indochine à l'Afghanistan, de Colmar à Sarajevo, chaque fois que c'était dur et que son destin historique ou son rang étaient en jeu, la France a envoyé en première ligne, ses volontaires étrangers.

En contrepartie de cet engagement exceptionnel qui est allé jusqu'au sacrifice de leur vie pour plus de 35 000 de vos aînés, la France vous honore. Elle vous accueille aujourd'hui. La qualité de vos services permettra à ceux qui le demanderont, de devenir Français. Et si l'un d'entre vous est blessé au combat, il pourra bénéficier d'un droit unique, celui de devenir Français "Par le sang versé".

Si la légion étrangère fait figure d'exemple, c'est parce que la destinée de chacun d'entre vous est une destinée exemplaire. Elle vous apprend que rien n'est jamais joué, que rien n'est jamais perdu.

Et aux citoyens français, elle montre que la France est fi dèle à ceux qui se donnent à elle et y engagent leur vie en faisant comme vous aujourd'hui, ce choix d'un nouveau départ. Cette cérémonie, marque la première étape de votre vie de légionnaires. Votre serment, prononcé devant le Président du Sénat, nous rappelle que l'existence de la Légion étrangère est le fruit d'une décision renouvelée du législateur, de la Nation.

Les légionnaires qui vous entourent en cet instant solennel et qui défileront sur les Champs-Élysées portent déjà ce képi blanc que vous allez coiffer. Demain, les applaudissements des Français viendront témoigner de la reconnaissance de notre pays pour la démarche que vous avez le courage d'entreprendre à son service."


Honneur à la Phalange magnifique

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 745

Voilà presque un an, avait lieu à Aubagne la cérémonie de transfert du drapeau de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère. La garde rentrant de Djibouti transmettait cet emblème à celle qui allait partir pour les Émirats Arabes Unis. Cette prise d'armes marquait le lancement d'une nouvelle aventure pour l'équipe qui partait vers l'inconnu. Une page s'est alors tournée pour la phalange magnifi que. Mais ce n'est pas la première fois que la 13 relève un nouveau défi.

Créée en 1940, elle se charge de gloire au cours de vingt-deux années de guerre, de Narvik à Bir Hakeim, poursuivant un périple incroyable jusqu'à la victoire avant de repartir pour l'Indochine puis l'Algérie.

Trois de ses chefs de corps meurent au champ d'honneur. En 1942, le lieutenant-colonel Amilakvari déclare "Nous, étrangers, n'avons qu'une seule façon de prouver à la France notre gratitude pour l'accueil qu'elle nous a réservé : nous faire tuer pour elle" Il tombe mortellement blessé quelques mois plus tard.

En Indochine, le lieutenant-colonel Brunet de Sairigné, le plus jeune chef de corps de l'armée de Terre, nommé à 32 ans, tombe lui aussi dans une embuscade.

Enfin, à Dien Bien Phu, le lieutenant-colonel Gaucher est mortellement blessé. Avant de s'éteindre, il demande au légionnaire qui le veille de lui essuyer le visage car il faut être propre pour se présenter là-haut !

La seconde époque débute pour la 13e DBLE en 1962 sur ce territoire français des Afars et des Issas (TFAI) qui deviendra la République de Djibouti. Quarante neuf années de présence lui permettent d'intervenir à plusieurs reprises dans toute la région et notamment en Érythrée, en Somalie, en République de Centrafrique, au Yémen et au Rwanda.

Avant de quitter le sol djiboutien, le drapeau est décoré de l'ordre du 27 juin par la République de Djibouti, expression de la reconnaissance des Djiboutiens pour l'action de la Légion étrangère depuis tant d'années.

L'histoire allait-elle s'arrêter là ? Le 31 juillet 2011, le drapeau, sa garde et quelques cadres découvrent leur nouvelle mission, les infrastructures et le cadre dans lesquels le régiment va s'installer.

En moins d'une année de travail, sous les ordres du lieutenant-colonel (ta) Tony Maffeis, les légionnaires ont relevé leurs manches pour transformer le camp mis à leur disposition en un lieu de vie digne de la Légion étrangère.

Et tous ces efforts ont permis d'accueillir le 4 juin dernier, le chef d'état-major des armées, le chef d'état-major de l'armée de Terre, l'ambassadeur de France et les autorités locales pour fêter le 70e anniversaire de Bir Hakeim, en présence d'un régiment se présentant de façon éclatante pour la première fois depuis son arrivée. Pour la circonstance, la Musique de la Légion étrangère et un détachement de pionniers ont dignement rehaussé le cérémonial !

Rendant ma première visite à la 13 au même moment, j'ai pu mesurer tout le travail accompli par ce régiment ! Les chantiers sont encore nombreux, mais l'ardeur est inaltérable. En parcourant le magnifique livre d'or de la 13, paraphé par les plus hautes autorités de l'État et par de nombreux chefs militaires, le constat est simple : une troisième période de son histoire vient de débuter. Elle sera bien sûr différente des autres, mais très certainement exaltante.

Bon vent à la 13 dans cette aventure qu'elle a commencé à vivre. Une fois encore, la clé du succès réside dans la cohésion entre unités comme entre légionnaires. Longue vie à la Phalange magnifique qui saura relever les défi s avec la même ardeur et la même volonté que ses anciens et accueillir dans ses rangs, légionnaires et unités de l'armée de Terre en mission de courte durée.

"La volonté permet de percer la pierre" me disait tout récemment un caporal-chef, résumant en une phrase un trait du caractère des légionnaires, qu'ils soient de la 13 ou d'un autre régiment de la Légion étrangère.


Les vertus du rituel de Camerone

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 744

Comme chaque année, nous avons dignement fêté Camerone, à la Maison mère, dans les régiments et partout où des légionnaires ou anciens légionnaires ont pu se regrouper.

À Aubagne, le cérémonial est connu et laisse peu de place aux fantaisies, à l’exception des caprices météorologiques. Malgré cela, le lieutenant Hubert Germain, porteur de la main a remonté la voie sacrée, superbement accompagné par deux sous-officiers méritants, le major Franco Petrali et l’adjudant-chef Franck Chemin. Comme à l’habitude, ils furent majestueusement escortés par les pionniers, alors que la pluie avait tout juste cessé de tomber. Le recueillement et l’émotion montèrent progressivement, en voyant ce dernier officier de Légion à avoir combattu à Bir Hakeim. Avec une fierté perceptible et une simplicité pleine de sagesse, il nous a fait partager de façon exceptionnelle cette émotion de Camerone. Les dix mille personnes accueillies au quartier Vienot ont apprécié sa dignité et sa force de caractère pour tenir stoïquement pendant toute la cérémonie, suscitant même un tonnerre d’applaudissements au moment de quitter la Voie sacrée. Côtoyer et admirer cet officier, compagnon de la Libération, devenu ministre fut un moment très privilégié. Au cours de son séjour à Aubagne, il a tenu à rencontrer des sous-officiers et légionnaires, pour rendre devant eux un hommage particulièrement émouvant à ses frères d’armes tombés à Bir Hakeim, en Italie ou en Provence.

Mais en amont de cette superbe fête, il a fallu des journées et des nuits de travail pour nous préparer à recevoir nos invités, pour faire en sorte que nos casernes et quartiers soient accueillants et soignés jusque dans les moindres détails. Et le légionnaire connait tout particulièrement le sens et l’importance de l’accueil qu’il est souvent venu chercher en s’engageant dans nos rangs.

À l’évidence, chacun a fait de son mieux pour que ces festivités soient une véritable réussite. Et derrière ce succès, se passe quelque chose d’essentiel qui contribue à la magie légendaire de la Légion étrangère.
Chacun a renouvelé avec fierté son engagement à servir avec honneur et fidélité.
Chacun est prêt à se donner sans compter pour le succès des armes de la France, au péril de sa vie lorsque la mission l’impose. Chacun s’est souvenu de ce que la Légion étrangère lui apportait et lui apporte encore chaque jour, à l’image de Monsieur Germain, lieutenant à Bir Hakeim ancien ministre, qui affirmait avec émotion : "Ce qui a fait de moi un homme, c’est le désert et la Légion étrangère".

La cérémonie de Camerone donne le sens de la rigueur et de la discipline grâce à un cérémonial impeccable qui suscite l’admiration de tous les spectateurs, renforce le moral et la fierté de chacun, soude les légionnaires entre eux et au sein de leurs unités. Camerone développe dans le cœur de chaque légionnaire, les qualités qui font de la Légion étrangère cette exception française dont la renommée traverse le monde.

Ainsi, après avoir pris ce temps indispensable pour se ressourcer, chacun d’entre nous est prêt pour assurer les missions qui lui seront confiées et qu’il accomplira, comme il s’y est engagé, avec honneur et fidélité.


Dossier de presse Camerone 2012

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Une exception française

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 743

 

La Légion étrangère, une exception française
70e anniversaire des combats de Bir Hakeim.

Camerone résonne dans le coeur de chaque légionnaire comme un combat qui porte toutes les valeurs de la Légion étrangère et donne tout son sens à l'engagement de ces étrangers venus servir la France. Le 149e anniversaire de ce combat sera l'occasion de fêter le 70e anniversaire des combats de Bir Hakeim et de mettre en valeur le caractère d'exception française de la Légion étrangère.

L'existence de la Légion étrangère relève d'un choix politique renouvelé.

C'est en effet la Loi française, qui permet de confier, dès le temps de paix, les armes de la Nation à des étrangers volontaires, mission régalienne par excellence. La Légion étrangère suscite en France le consensus national, des Champs-Elysées le 14 juillet au Parlement qui vota à l'unanimité la récente loi offrant aux légionnaires la possibilité d'acquérir la nationalité française en cas de blessure au combat. Enfin, en accueillant ces étrangers, la France les assure de sa solidarité.

Unique sur le plan militaire, la Légion étrangère est la seule troupe au monde, à compter dans ses rangs des étrangers provenant des cinq continents, tous volontaires pour servir un pays qui n'est pas le leur et qui les attire : la France.

Exception juridique, la Légion étrangère offre à ces hommes la possibilité de mettre leur passé entre parenthèses, le temps de leur service à la Légion. Ainsi, tous les légionnaires peuvent prendre un nouveau départ dans la vie, et se voient offrir une "nouvelle chance". Ils sont alors jugés au vu de leur comportement, selon leurs mérites et leurs actions au service de la France et sont traités en véritables soldats français.

Exception humaine, la Légion étrangère accueille des hommes de près de 150 pays différents. Au delà des savoir-faire militaires, la Légion étrangère offre des repères recherchés et structurants par l'apprentissage du français, du code d'honneur du légionnaire et de valeurs partagées. Ainsi, ces hommes que tout singularise ou sépare sont volontaires pour partager un destin commun. Leur intégration au sein de la communauté légionnaire et de la société française donne à l'armée française des unités de combat dont la réputation va de pair avec l'image et le rayonnement de la France dans le monde.

Exception mondiale, la Légion étrangère attire toujours autant les volontaires étrangers. Elle bénéficie de l'image unique de la France dans le monde, de son rayonnement et des valeurs qu'elle défend. À travers la richesse de ces hommes, la Légion étrangère est par essence un lieu où bat le coeur du monde.

Les combats de Bir Hakeim, du 26 mai au 11 juin 1942, sont une illustration de ce caractère exceptionnel de la Légion étrangère. Cette action d'éclat fut menée par des unités françaises libres et en particulier la 13e Demi-brigade de la Légion étrangère, composée d'hommes venus de tous les horizons. Ces étrangers avaient choisi de servir la France, la patrie des droits de l'homme. Ils avaient choisi de servir la France, malgré la défaite de 1940, parce qu'ils croyaient encore et toujours dans ce pays d'exception. La 13, sous les ordres du lieutenant-colonel Amilakvari, prince géorgien, fut de ces troupes qui permirent au général de Gaulle d'écrire au général Koenig : "Quand à Bir Hakeim, un rayon de sa gloire renaissante est venu caresser le front sanglant de ses soldats, le monde a reconnu la France".

Depuis 1831 et plus particulièrement depuis le combat de Camerone en 1863, la Légion n'a cessé de porter haut et fier les couleurs de notre pays et d'affi rmer son culte sacré de la mission. Ainsi, près de 36 000 légionnaires sont tombés au champ d'honneur pour un pays qui ne les a pas vus naître. Les légionnaires tués au combat en Afghanistan, comme ceux tombés il y a 70 ans à Bir Hakeim, n'ont pas démenti leurs aînés. Ce Camerone 2012 sera l'occasion de rendre à ces héros d'hier et d'aujourd'hui, célèbres ou inconnus, l'hommage qu'ils méritent.


Se souvenir des grandes choses

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 742

L'actualité militaire de ces derniers mois a été particulièrement riche en événements permettant d'exprimer la reconnaissance de la Nation à l'égard de son armée et de ses soldats. Viennent à l'esprit des événements aussi variés et émouvants que la mise à l'honneur d'un de nos grands Anciens, le commandant Denoix de Saint Marc élevé à la dignité de Grand'croix de la Légion d'honneur, l'adoption de la loi fixant la date du 11 novembre pour commémorer le sacrifice de tous les soldats morts pour la France ou le lancement du projet de réalisation du monument national à la mémoire des militaires morts en opérations extérieures. Et tout récemment, l'hommage national aux trois parachutistes assassinés.

S'agissant de la Légion étrangère, ce sont nos régiments qui sont mis à l'honneur, à travers la croix de la Valeur militaire avec palme. Déjà remise au 2e REG, elle le sera prochainement au 1er REG, au 2e REI, au 2e REP et au 4e escadron du 1er REC pour leur comportement en Afghanistan. Le 2e REP recevra également cette décoration pour récompenser son engagement dans l'opération Bonite de 1978 à Kolwezi.

Toutes ces mesures ont des vertus essentielles. Prenons le temps d'y réfléchir.

Participer à la cérémonie de décoration du drapeau de son régiment est naturellement, source d'une très grande fierté. Chacun s'approprie légitimement une parcelle de cette gloire qui rejaillit pour la qualité des actions menées. Mais un tel cérémonial oblige le cadre ou le légionnaire présent sur les rangs. En son for intérieur, il se pose des questions simples. Ai-je été digne de ces honneurs ? Suis-je à la hauteur du défi ? Serai-je prêt le jour où le régiment repartira ? Ces commémorations confortent notre détermination et notre engagement de tous les instants au service de la France.

Après une telle cérémonie, le regard sur nos emblèmes change et chacun cherche à comprendre la symbolique des noms de batailles qui ornent ses plis. On devine alors les efforts et sacrifices qui se cachent derrière les inscriptions et décorations que portent le drapeau ou l'étendard. Chacun se sent ainsi membre d'une communauté qui a marqué l'Histoire, qui l'a écrite, par l'effort et le sang. Chacun sait que la connaissance du passé et la fierté qui en découle sont sources d'ardeur, de courage et d'ambition pour vivre le présent et se préparer face à un avenir toujours incertain.

Ce cérémonial apporte une légitime confiance, renforce le sens du devoir et dynamise face aux missions à venir. Il soude les hommes entre eux, les rend plus forts pour relever les défis du lendemain. Il renforce l'esprit de corps, celui qui permet aux Hommes de se surpasser, aux unités d'atteindre des sommets, de réaliser ce qui serait l'impossible et au final de remplir la mission : "La montagne barrait la route. L'ordre fut donné de passer. La légion l'exécuta", lit-on à l'entrée du tunnel de Foum Zabel.

Il est donc nécessaire, et même essentiel de se souvenir des grandes choses et de prendre le temps de les commémorer en gardant à l'esprit que derrière un succès, une victoire, il y a toujours des hommes. Et tout repose sur leur comportement au quotidien comme en situation difficile.

Nos soixante légionnaires tombés à Camerone ne mesuraient pas l'écho que pourrait avoir leur sacrifice. Ils ont courageusement tout donné : "Les hommes font l'Histoire, mais ne savent pas l'histoire qu'ils font", écrivait Raymond Aron. Alors prenons le temps de nous souvenir de cet héroïsme qui nourrit notre ardeur de combattants et retrouvons nous très nombreux dans quelques semaines pour fêter Camerone.


Être prêt, "more majorum"

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 741

Faisant écho au thème de Camerone 2011, le film "Par le sang versé - Histoire d'une loi" a été présenté au public le 26 janvier dernier à l'École militaire. Il y fait notamment allusion aux propos bien connus et élogieux prononcés par Pierre Messmer : "J'ai choisi la légion car je voulais faire la guerre avec des gens sérieux". Cette déclaration, faisant référence au début de la Seconde Guerre mondiale nous oblige tout particulièrement à nous poser la question suivante : sommes-nous à la hauteur de cette réputation ?

Depuis lors, la Légion étrangère a été engagée dans la plupart des opérations et des combats : Narvik, Bir Hakeim, Indochine, Algérie, Tchad, Zaïre, Liban, République de Côte d'Ivoire, Centre Afrique, Balkans nous rappellent les faits d'armes de nos anciens. L'engagement actuel en Afghanistan n'échappe pas à la règle. Nos régiments y sont souvent déployés, montrant leur robustesse et leur discipline de feu. Douze légionnaires y sont morts pour la France au combat. À l'évidence, les unités de Légion engagées se comportent face à l'ennemi avec dignité, courage et détermination. Et le légionnaire continue de combattre "More majorum".

Aujourd'hui, à l'allégement du dispositif des armées françaises en opérations extérieures vient s'ajouter le retrait progressif d'Afghanistan. Pour les unités, cette évolution se traduit parfois par l'annulation d'un départ programmé en opération. Ce genre de situation fait partie des aléas de notre métier de soldats, et le vrai combattant doit savoir affronter l'imprévu quel qu'il soit.

Regardons nos anciens dans un passé récent. En 1978, deux opérations sont simultanément déclenchées dans l'urgence, l'une au Tchad, l'autre au Zaïre. Les légionnaires, instruits, entraînés et aguerris répondent présents dans ces missions inopinées. Et pourtant, les unités désignées avaient connu de longues années sans engagements opérationnels. Il est donc essentiel que chacun, à sa place, soit instruit et, entraîné et prêt à partir.

Les Français qui aiment et respectent leur Légion étrangère pourront dire : ils sont toujours aussi sérieux et volontaires. Nous pouvons compter sur eux.

Je salue à cette occasion l'exemplarité d'un entraînement bien particulier, celui que mènent sans cesse les équipes du Centre d'entraînement en forêt équatoriale que j'ai vues à l’œuvre tout récemment dans l'encadrement d'un stage international particulièrement exigeant, lors de ma visite au 3e Régiment étranger d'infanterie. Ils contribuent comme chacun doit savoir le faire à porter haut les couleurs de la Légion étrangère, au service de la France.

Et l'entraînement doit être exigeant. Il comprend lui aussi des risques comme nous l'a rappelé l'accident du caporal-chef Kamil Szymkowski, mort en service commandé le 1er février dernier.


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