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Légionnaire toujours...

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Dossier de presse Légion étrangère 2010


 

Honneur et fidélité

Éditorial du COMLE du Képi blanc N° 716

Les drapeaux étendards des régiments de la Légion étrangère portent dans leurs plis l'inscription " Honneur et fidélité ", alors que sur les emblèmes des autres régiments de l'armée de Terre figurent les termes "Honneur et patrie".

Cette différence n'est bien sûr pas fortuite. Elle peut susciter des interrogations : en quoi ce particularisme est-il vraiment justifié ? N'y-a-t-il pas un risque de voir nos légionnaires assimilés à des mercenaires puisqu'ils sont "sans patrie" ?...

Une explication s'impose donc. Le légionnaire en rejoignant nos rangs conserve sa nationalité et sa patrie d'origine ; on ne lui demande pas de les renier. D'ailleurs, on ne lui impose jamais de combattre ses compatriotes : ainsi en a-t-il été lors de la Grande Guerre lorsqu'il a été proposé aux légionnaires allemands de servir au Maroc pour ne pas avoir à se retrouver face à d'autres Allemands, dans les tranchées.

La France, pour laquelle il arrive au légionnaire d'avoir à se battre et, le cas échéant,à verser son sang, ne devient donc pas sa patrie, sauf s'il en fait le choix. En revanche, et puisque ce n'est pas par patriotisme, s'il accepte de servir la France, c'est par fidélité qu'il le fait. Et c'est très naturellement cette valeur qu'on lui demande de respecter.

De quoi est faite cette fidélité ? Elle revêt en fait plusieurs aspects, et on pourrait presque mettre le mot au pluriel…Il y a la fidélité très simple liée à la parole donnée et à la signature apposée sur l'acte d'engagement. Elle s'apparente au respect des termes d'un accord passé entre un homme et une institution. Avec la Légion, le légionnaire a conclu un "deal" dont il entend respecter sa part : en échange de la protection et de la seconde chance offertes, il met dans la balance son cœur, sa détermination, son dévouement et son courage.

Il y a la fidélité due à son chef et à ses camarades qui bien souvent matérialisent l'horizon unique de l'homme déraciné qui rejoint nos rangs. Il s'agit fondamentalement pour lui de ne pas trahir la confiance du groupe, en se souvenant, avec Vladimir Jankelevitch, que " la confiance n'est pas la conséquence a posteriori de la fidélité, mais au contraire sa condition." Car c'est cette confiance qui fait que la fidélité et la loyauté ne sont pas précaires. On peut aussi évoquer la fidélité à l'image que le légionnaire se fait de lui-même, celle qu'il s'impose par dignité, par orgueil, ou même par panache.

C'est la vertu consistant pour lui à demeurer sincère dans sa démarche et fidèle à ses idées, pour continuer à les faire vivre. Avec la volonté de prolonger le courage initial de son engagement dans une autre forme de courage inscrite dans la constance et la persévérance, matérialisée dans l'action. Il y a enfin la fidélité aux valeurs d'humanisme, de liberté et de civilisation de la France, que beaucoup d'étrangers, venus servir dans nos rangs, se sont appropriés. Les volontaires des deux guerres mondiales sont là pour nous le rappeler, tout comme ceux qui décident de s'installer sur notre terreau terme de leur engagement. Toutes ces fidélités sont de puissants vecteurs de cohésion qui fondent l'esprit de corps de la Légion étrangère. Elles sont intimement liées au sens de l'honneur et au sentiment du devoir.

Mises bout à bout, elles peuvent constituer une nouvelle forme de patriotisme aux contours moins " classiques ", aux racines peut-être moins charnelles ; sa réalité, sa profondeur, sa force n'en sont pas moins palpables ; 35 000 légionnaires morts pour la France sont là pour en porter témoignage. C'est dans ce sens que notre devise Legio Patria Nostra prend toute sa signification : toute comme la notion de patrie, elle sous-entend, selon la formule d'Ernest Renan, un " vouloir vivre ensemble " fortement ancré dans la tradition légionnaire. Alors cultivons cette valeur de fidélité.

Elle n'est finalement pas si distincte de celle de patrie,comme nous le rappelle la belle devise de Louis d'Estouteville pendant la guerre de cent ans : " Là où est l'honneur, là où est la fidélité, là seulement est la patrie. "


Du bon usage du rapport

Éditorial du COMLE du Képi blanc N° 715

Le rapport est une très ancienne institution légionnaire, une véritable tradition, qui a prouvé son utilité. Le chef d'état-major de l'armée de Terre dans une récente directive en a souligné le bien-fondé et la nécessité.Or je constate trop souvent que cet outil n'est pas employé dans l'esprit et dans la forme qui sont les siens.C'est pourquoi je souhaite rappeler les quelques principes fondamentaux qui doivent guider sa pratique.

Le rapport est un droit. Nos légionnaires ont beaucoup de devoirs liés d'une part à la discipline militaire, et d'autre part au choix volontaire qu'ils ont fait de servir un pays qui n'est pas le leur. Et ils disposent de peu de droits, notamment du fait de l'identité déclarée qui réduit, initialement au moins,leur liberté et leur état de citoyen. Il leur est reconnu en contrepartie un droit fondamental : celui d'avoir accès en permanence à leurs chefs pour venir exposer leurs demandes ou leurs préoccupations. Le rapport constitue une forme de recours auquel tout légionnaire a accès.

Il est du devoir de tous les échelons de la hiérarchie de répondre positivement à ces demandes de rapport,en toutes circonstances. Et les chefs, quel que soit leur niveau de responsabilité, doivent savoir se rendre disponibles pour recevoir les légionnaires qui le souhaitent. Ce qui ne signifie bien sûr pas que l'on donnera systématiquement une suite favorable aux requêtes qu'ils formulent, mais simplement que l'on ne refusera jamais d'en parler…

Le rapport est un outil de commandement. Il a pour but de marquer les événements qui " cadencent" la vie des légionnaires : promotions, affectations, stages, régularisation de situation militaire, naturalisation…bref, tous les actes à caractère administratif qui jalonnent une carrière. Il permet de sanctionner leur travail et leur comportement sous la forme de punitions et de récompenses. Il sert à leur notifier les décisions prises et, souvent, à les matérialiser : remises de galons ou de diplômes, par exemple.

Le cahier de rapport permet d'enregistrer ces décisions et d'assurer la traçabilité des entretiens. Mais plus fondamentalement, au-delà de cette simple fonction de "mémoire", les écrits du cahier de rapport lient formellement les deux parties, commandement et individu, et les engagent à respecter leur parole. Un acte du cahier de rapport est donc "opposable" pour chacun d'eux.

Le rapport fournit ainsi le cadre institutionnel dans lequel s'exercent des actes de commandement. Un certain nombre de "signes visibles" renforcent ce caractère formel : tenue de sortie, accès au bureau du chef. La vertu première de ce cérémonial est de rappeler que, comme tout acte de commandement,le rapport est un acte de vérité, de franchise et de courage.

Le rapport fait partie intégrante du style de commandement de la Légion étrangère.Car il est avant toute chose un outil de dialogue qui sert à mieux connaître et à mieux comprendre les hommes qui nous sont confiés, et avec lesquels nous irons un jour au combat. Il permet d'échanger périodiquement avec eux. Il permet de savoir leurs problèmes ou leurs difficultés, leurs aspirations, leur état d'esprit, leurs doutes, leurs envies... Il permet de les guider et de les orienter, de les conseiller ou de les mettre en garde.

Le rapport est un outil qui relève d'une logique "sociale" en ce sens qu'il contribue à entretenir le lien entre l'institution et les individus qui la composent. Il permet de désamorcer des crises, de discuter avant des décisions irrémédiables ou des actes de désespoir. Il permet de mettre en regard les intérêts individuels avec ceux de la communauté, et d'arbitrer, si nécessaire, entre ces deux types d'exigences, parfois contradictoires. Il permet aussi d'expliquer les choix et de motiver les décisions. Il est ainsi un outil à vocation pédagogique, une instance de concertation de niveau élémentaire et un vecteur de confiance.

Il fournit de ce point de vue un cadre d'une étonnante modernité, capable de répondre aux aspirations des jeunes hommes de la société contemporaine dont la mentalité à singulièrement évolué, parce qu'il s'inscrit dans une logique de considération et d'écoute. C'est pour cela que le rapport est plus que jamais une nécessité, et donc un devoir de chef.

Pour toutes ces raisons, je souhaite que cette belle institution légionnaire qu'est le rapport soit mieux utilisée et remise en vigueur là où sa pratique pourrait avoir été altérée. J'estime en effet que certaines difficultés disciplinaires ou des problèmes personnels que l'on soumet à mon appréciation pourraient être évités avec un dialogue amont plus constructif et conduit dans un réel esprit légionnaire.


Chaque légionnaire est ton frère d’armes…

Éditorial Képi blanc N° 714 - septembre 2009

Nous connaissons tous cet article de notre code du légionnaire. Avons-nous réfléchi à sa signification profonde et mesurons-nous vraiment ses implications en termes de comportement et de style de commandement ?

Qu'est-ce qu'un frère d'armes ? C'est tout simplement quelqu'un au côté de qui je suis appelé, un jour peut-être, à combattre en opérations. Quelqu'un à qui je vais devoir confier ma sécurité, ma vie, la réussite de ma mission. Quelqu'un dont je m'engage, en retour, à assurer la sûreté afin qu'il puisse lui-même remplir sa mission dans les meilleures conditions. Quelqu'un avec qui je vais partager des dangers, des peines, des succès, et parfois des échecs. Quelqu'un avec qui je ne pourrai « fonctionner » correctement qu'en lui accordant une confiance totale.C'est surtout quelqu'un que je connais bien, dont je sais les qualités et les défauts, les aptitudes et les faiblesses, les savoir-faire particuliers.

Qui sont mes frères d'armes ? Mon frère d'armes n'est pas seulement ce légionnaire de mon groupe ou de mon équipage. C'est aussi mon chef d'équipe qui me guide, mon sous-officier qui me dirige et me conseille, mon lieutenant qui conduit l'action, mon capitaine qui supervise la manœuvre et mon colonel qui a planifié notre engagement. Tous, ils me font confiance ; et à tous je dois loyauté, fidélité et excellence. Notre esprit de corps, qui fait notre force au combat, repose à la base sur cette notion de fraternité d'armes bien comprise : c'est parce que chacun d'entre nous, dans l'action, considère l'autre non pas comme le maillon d'une hiérarchie ou un pion sur un échiquier mais comme un compagnon d'armes, que nous formons une troupe cohérente, animée et performante.

Que signifie la fraternité d'armes pour notre vie de tous les jours ? Elle m'implique de concevoir et de mettre en œuvre dès le temps de paix des relations humaines d'un type très particulier. Il me faut voir en chacun, dès l'instruction, et dans la moindre de nos activités,ce frère d'armes dont j'aurai un jour besoin au combat. Ce légionnaire maladroit que je suis tenté de bousculer un peu pour le faire progresser est mon frère d'armes. Ce sous-officier au ton cassant et aux manières un peu rudes est mon frère d'armes. Ce jeune officier distant ou manquant encore d'expérience est mon frère d'armes. Si je ne suis pas capable, dès le temps de paix, de leur accorder la confiance, le respect et l'attention qu'ils méritent, seront-ils à mes côtés des frères d'armes fiables quand nous serons ensemble face au danger ? Puis-je me permettre d'humilier un homme aux côtés duquel je suis appelé à m'engager au combat ?

Il nous appartient de toujours nous souvenir que cette dimension de la fraternité d'armes est partie intégrante de notre métier ; elle conditionne notre manière d'être ; et elle doit être présente dans chacun des actes de commandement que nous posons. C'est ainsi que nous saurons éviter les pièges que nous tendent parfois la routine et la facilité : injustices, brimades, fautes de commandement, manque de considération… et toutes les autres formes de cette attitude inacceptable qui consiste à ne pas respecter la dignité de l'homme. Et c'est de cette manière aussi que nous pourrons préserver ce qui fait la grandeur et la force de notre institution : son formidable esprit de corps et son efficacité dans l'action.

Des leçons à tirer...

Éditorial Képi blanc N° 713 - juillet 2009

Avec le grave incendie provoqué le 22 juillet dans la périphérie de Marseille, une nouvelle fois, la Légion étrangère se retrouve à la une des médias ; et une nouvelle fois, ce n'est pas à son avantage.

On peut bien sûr croire à une loi des séries, à une simple suite malencontreuse de défaillances individuelles, relayée complaisamment par quelques redresseurs de torts mal intentionnés… Une telle manière de voir les choses ne serait ni responsable, ni utile à la Légion ; elle constituerait une attitude attentiste qui nous conduirait irrémédiablement à subir. I

l faut au contraire nous remettre en question et adopter une attitude proactive consistant à raisonner au niveau de l'institution toute entière, à nous livrer à une introspection profonde et à provoquer si nécessaire les remises en cause qui pourraient s'imposer. Depuis toujours, la Légion étrangère recrute des « hommes sans nom » venus de tous les horizons à qui elle offre une seconde chance et une possibilité d'intégration.

Nous savons bien que réussir l'amalgame d'hommes aux origines aussi disparates n'a rien d'inné et que ce recrutement atypique présente des risques. Mais jusqu'ici notre honneur a justement consisté à savoir transformer ces apparentes fragilités humaines individuelles en une force institutionnelle collective et cohérente et en un outil de combat performant.

La question fondamentale qui se pose à nous est finalement très simple : pour continuer à faire face efficacement à ce formidable défi d'intégration, comment poursuivre la transformation de la légion pour adapter son fonctionnement à son environnement en constante mutation ?

Dit autrement, et de manière illustrative, n'avons-nous pas tendance à vivre sur nos habitudes ?

Ne laissons-nous pas trop souvent la force des usages établis prendre le pas sur le contrôle qu'exige tout commandement, surtout quand le rythme est élevé ?

Nos procédures demeurent-elles adéquates aux nouveaux défis de notre monde, notamment en termes de communication et de gestion de l'information ?

Notre rigueur n'est-elle pas en train de devenir rigidité ?...

Notre « manière d'être » et notre « vivre ensemble » ont probablement vieilli : il s'agit de les redynamiser dans un contexte en pleine évolution, tout en étant capables de préserver ceux de nos fondamentaux qui restent nécessaires. Au-travers de ce vaste exercice d'analyse critique auquel je vous convie, l'objectif doit être triple : identifier nos éventuelles faiblesses structurelles, pour corriger ce qui doit l'être ; fiabiliser notre « système » Légion pour améliorer encore sa solidité et sa crédibilité ; in fine, regagner la confiance de nos chefs politiques et militaires, des élus, des citoyens… bref, la confiance de la nation, légitimement tentée au regard des incidents récents de douter de nous.

C'est évidemment un exercice qui n'est pas simple ; c'est aussi une action qui va requérir beaucoup d'humilité et d'impartialité. Je sais que je peux compter sur chacun d'entre vous pour mener à bien ce vaste chantier que je souhaite engager sans attendre. Sa réussite revêt, et je pèse mes mots, un caractère essentiel pour la Légion étrangère, en ce sens qu'il touche à ce qui fait l'essence et la raison d'être de l'institution : sa finalité opérationnelle et sa crédibilité en tant que force combattante.

Mais je suis aussi très confiant : nous saurons une fois encore démontrer la pertinence de nos choix, nos facultés d'adaptation, le sérieux de notre mode de fonctionnement et, par-dessus tout, la réalité de notre engagement au service de la France.


Pour que nos anciens et nos amis comprennent mieux...

Mot du Général le 03.08.2009

A la lecture de vos messages, de vos commentaires sur les blogs internet ou de vos courriers, je constate que l'incendie de Marseille suscite de très nombreuses réactions de votre part, les unes d'indignation, d'autres d'incompréhension. C'est pourquoi j'ai souhaité pouvoir vous informer de manière très directe et très franche, et vous donner mon sentiment sur divers points.

Sur les faits en eux-mêmes, il y a malheureusement très peu à dire : il s'agit d'une connerie assez élémentaire, mais aux conséquences d'une extrême gravité, due pour l'essentiel au non respect d'une consigne.

La question des responsabilités – et donc des sanctions disciplinaires et suites judiciaires afférentes – est également relativement simple. L'enquête de commandement ordonnée par le CEMAT concorde parfaitement avec les premiers éléments exposés par le procureur de la République : la faute est individuelle et la responsabilité présumée est strictement personnelle. C'est en l'occurrence celle de l'adjudant Fontaine, directeur de tir, qui a choisi de tirer des munitions traçantes en dépit de l'interdiction d'emploi de ce type de cartouches, mesure qu'il connaissait.
Je tiens à préciser que, de mon point de vue, ces premières conclusions sont justes et qu'elles restent, tant sur le volet militaire que sur le volet judiciaire, mesurées. J'ai pu lire ici ou là que des responsabilités de niveau supérieur devaient nécessairement être impliquées. Peut-être des négligences seront-elles identifiées... Mais le niveau où la désobéissance a été commise est bien celui de l'adjudant Fontaine. Et notre code du légionnaire, comme nos traditions de discipline, exigent que ce soit effectivement ce niveau-là qui porte la responsabilité et qui soit sanctionné.
Je souhaite également rappeler que c'est pour nos meilleurs sous-officiers un honneur que d'exercer des responsabilités et des attributions relevant de postes d'officiers comme les charges de chef de section, de directeur de tir, de directeur de mise en œuvre ou de chef de site de franchissement ; il doit, en retour, être aussi de leur honneur d'assumer la responsabilité des incidents qui se produisent dans l'exercice de ces fonctions.

L'adjudant Fontaine l'a parfaitement compris : il assume avec courage et dignité sa responsabilité, sans chercher à fuir celle-ci et sans chercher non plus à en rejeter une part sur sa hiérarchie. Il mérite bien sûr une sanction : elle lui sera appliquée sans faiblesse. Mais il mérite aussi de conserver notre estime et notre camaraderie : son attitude dans l'épreuve et face à l'ampleur médiatique de sa faute est restée correcte ; la nôtre restera correcte vis-à-vis de lui et nous lui apporterons le soutien auquel il a droit en tant que frère d'arme. Son passé de soldat, sa générosité, son charisme et ses états de service le justifient pleinement.

Le retentissement médiatique de cette affaire en a surpris plus d'un. Je vous avoue que je reste moi aussi abasourdi devant la rapidité avec laquelle cet incident pour grave qu'il soit a pris une ampleur nationale. Je reste également très triste de voir le déchaînement verbal qu'il a suscité : l'outrance des propos tenus par certaines autorités locales m'a blessé, même si je comprends parfaitement que certaines d'entre elles, voyant l'agglomération menacée par les flammes, aient pu réagir avec vigueur. Certains vocables employés pour caractériser les faits, les hommes et les institutions n'avaient en tout état de cause pas lieu d'être.

La passion semble être heureusement retombée : nous avons reçu de nombreux messages d'encouragement qui nous ont aidés à faire face avec toute la dignité voulue.

Il demeure au moins une leçon à retenir : nos fautes les plus minimes peuvent désormais avoir des conséquences très lourdes sur le plan médiatique ; elles sont ainsi susceptibles d'exposer l'institution toute entière ; cela doit nous conduire à exercer une vigilance accrue et à un impérieux devoir de contrôle.

Le comportement de l'ADEFDROMIL est venu ajouter une certaine entropie à l'affaire. Sans surprise. Certains d'entre vous semblent étonnés que nous n'ayons pas réagi avec davantage de vigueur aux allégations tenues par cette association. Deux raisons motivent notre silence : l'ADEFDROMIL n'est pas reconnue en tant qu'interlocuteur par le ministère, et il n'y a donc pas lieu d'engager le fer avec elle ; l'expérience montre par ailleurs que l'ADEFDROMIL se nourrit médiatiquement de nos réactions, ce qui a pour effet de faire durer les polémiques quand l'apaisement serait préférable. Aussi frustrante que puisse paraître notre passivité sur le terrain de la communication, elle constituait la seule attitude efficace à adopter.

Il me reste une inquiétude majeure : l'accumulation d'incidents graves dans lesquels la Légion est impliquée depuis près d'un an est de nature à fragiliser l'institution. Vous connaissez aussi bien que moi les affaires auxquelles je fais référence. Nous pouvons préférer croire à une suite malencontreuse de défaillances individuelles. Mais d'autres seront tentés d'y voir une faillite collective et de nous demander des comptes. Notre capital de confiance en est durablement altéré.

Nous devons reconquérir cette confiance, celle de nos chefs tout particulièrement. Il serait illusoire de croire que cela se fera rapidement et sans remise en cause. Il nous faudra patiemment regagner notre crédibilité. Il nous faudra prouver que nous sommes capables de nous poser des questions et d'y apporter des réponses. Il nous faudra corriger ce qui doit l'être sans complaisance. Il nous faudra démontrer que nous restons une force combattante fiable sur laquelle notre pays sait pouvoir compter en opérations.

C'est à cet exercice de « rédemption collective » auquel je crois devoir vous inviter. Vous, nos anciens, à votre manière, êtes en mesure de porter témoignage de la force et de la solidité de la Légion étrangère qui a su traverser d'autres épreuves au cours de son histoire. C'est en affichant votre tranquille assurance et votre courage face à l'adversité que vous apporterez votre pierre à l'édifice. L'heure des propos amers qui ont pu être les vôtres est maintenant passée, pour légitime que soit cette amertume ; c'est un discours positif, volontariste, tourné vers l'avenir et vers la reconstruction, qui sera de nature à m'aider dans le vaste chantier de reconquête des cœurs qui nous attend ensemble.


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