AALEME

Légionnaire toujours...

  • Plein écran
  • Ecran large
  • Ecran étroit
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size

lettre à moi-même

Envoyer

Lettre à moi-même,  futur jeune retraité :

Prendre sa retraite, mon cher Camarade, n’est pas une petite affaire, bien au contraire. C’est se glisser dans un costume très particulier qui n’est rien. Ni classe, ni condition et certainement pas une profession.

Depuis que tu es inscrit sur le « grand livre de la dette publique », tu vis un peu dans un rêve. Tu sais aujourd’hui, qu’il est très facile d’en faire un drame et de passer à côté de beaucoup de choses sans les voir, si tu ne réagis pas rapidement car, après la retraite, il n’y a plus rien… « Dommage que ça finisse si mal »  disait François Mauriac.

Alors il faut que tu fasses en sorte que la retraite ne soit pas une mise en retrait.  Mise à l’écart de la société, même si elle te fait passer du statut d’actif à celui d’inactif, expression presque infamante pour tout ancien légionnaire qui, par construction, a vécu en  nomadisme permanent.

Pourtant, la retraite devrait être formidable, devrait être un moment privilégié de liberté totale. Jusqu’à une date très récente, on était vieux à 60 ans, dépendant de sa famille ou de la charité publique. Ceux qui passaient le cap, étaient heureux si la maladie ne transformait leurs « vieux jours » en une longue souffrance, centre quasi exclusif de leurs préoccupations et leurs conversations quotidiennes.

En fait, la retraite est le moment où nous prenons  conscience de notre fragilité. Nous sommes, la plupart des retraités, incapables de nous projeter dans l’avenir. Notre futur se rétrécit, adossé à notre passé. C’est l’affaire la plus sérieuse d’une vie, celle qu’il ne faut pas confondre avec de grandes vacances   ou envisager comme un repos.

Ce repos forcé, où tous les jours pourraient sembler gris, vides et tristes,   peut être   fertile et constituer un capital formidable.  Il serait stupide de le laisser en friche. Il faut se faire violence et ne pas se considérer sur une voie de garage ou pire, déjà au tombeau.

Retraité de la Légion étrangère ! Cela représente certaines valeurs qui peuvent s’appeler maturité, sagesse, équilibre et, pourquoi pas, culture.

La retraite ne doit pas être une fin, mais un fabuleux commencement. Contrairement à leurs jeunes, les retraités ne sont pas individualistes et la vie associative est là pour le démontrer, si besoin était.

Pour les anciens légionnaires, la retraite est le dessert du banquet de la vie. C’est le final d’une longue course pour cicatriser les blessures et apprécier les « petits bonheurs ». L’avenir leur appartient, ils se retirent dans la grotte du temps, car ils savent par expérience, qu’une certaine « lenteur » est le meilleur antidote à la terrible pression que la vie moderne impose à tous.

Sans nous arrêter, laissons du temps au temps et, dans un même élan, repoussons de toutes nos forces la tentation de l’inaction, ce repos malsain ; chacun doit faire face à ses misères plus ou moins importantes.  Au fur et à mesure que nous prenons de l’âge, des clignotants d’alerte se multiplient, aucun ne saurait  nous empêcher de vivre !

N’aye pas peur !

CBA (er) Christian Morisot 

Traduction

aa
 

Visiteurs

mod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_counter
mod_vvisit_counterAujourd'hui2805
mod_vvisit_counterHier2534
mod_vvisit_counterCette semaine5339
mod_vvisit_counterSemaine dernière18442
mod_vvisit_counterCe mois41453
mod_vvisit_counterMois dernier119907
mod_vvisit_counterDepuis le 11/11/0919900789

Qui est en ligne ?

Nous avons 723 invités en ligne

Statistiques

Membres : 17
Contenu : 14344
Affiche le nombre de clics des articles : 42656895
You are here LEGION ETRANGERE La maison du Légionnaire lettre à moi-même