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Décès du caporal Van Nieuwenhuyse

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Mon Cher Robert,

 

Ton décès lundi dernier nous a tous surpris et tout décès inattendu est brutal et choquant. Nous ne pouvions prévoir nous retrouver aujourd’hui devant notre carré Légion d’Auriol à te donner ce dernier hommage.

Encore une disparition qui nous rappelle combien nous sommes  fragiles, le temps n’est qu’une impression furtive qui passe trop vite, n’avons nous à peine le temps de naître qu’il nous faut quitter ce monde et rejoindre l’immense cohorte des disparus.

S’il nous fallait aujourd’hui trouver l’expression qui te conviendrait, la mieux te caractérisant est de dire que tu étais un homme profondément humain fragilisé par l’adversité qu’impose une santé déficiente.

Engagé volontaire au titre de la Légion étrangère pour un premier conrat de 5 ans, tu avais déjà pratiqué le service militaire pendant 18 mois dans la marine nationale avant de t’engager comme légionnaire.

Tu commences réellement ta carrière sous le fanion vert et rouge le 13 novembre 1975, pour une instruction à Corte.

A l’issue de celle-ci, tu reçois une première affectation au 1er Régiment Etranger de Cavalerie où tu y resteras 2 ans et demi pour embarquer le 20 mai 1978 pour Dzaoudzi affecté au Détachement de Légion etrangère de Mayotte. 2 ans après, tu rejoins le 1er Régiment étranger le 13 juin 1980. Le caporal Van Nieuwenhuyse 2 ans après, est à nouveau affecté à Mayotte.

Après cet ultime séjour, c’est le retour pour une Métropole que tu ne devais plus quitter et le 28 juillet 1989, après 15 ans de service, tu fais valoir tes droits à pension et retraite.

Mon cher Robert, ton nom posait sans cesse un problème, l’épeler n’était pas si facile: Van Nieuwenhuyse, voilà bien un nom peu commun et cela aussi était une des caractéristiques qui te différençiait de tout un chacun.

Nous garderons de toi le souvenir d’un merveilleux camarade, de ceux  qui sont toujours présents pour les autres et qui rendent dans la mesure de leurs moyens, le meilleur service avec une générosité hors du commun.

Dès ton arrivée ici au domaine, tu t’es présenté avec une fragilité physique et morale, conséquence implacable d’une vie qui ne t’avais guère épargné. Désemparé, tu avais fait le choix judicieux de faire appel à nouveau à ta famille d’adoption: la légion étrangère à travers la Maison du légionnaire.

Petit à petit, chemin faisant, tu refaisais tout doucement surface.

Ton choix quant à notre éloge funèbre et ta manière de concevoir tes obsèques est sans appel, tu avais décidé de ne pas passer par l’église et d’être incinéré. Nous respectons ton souhait, cher Robert, pour toi, comme pour chacun de tes camarades dont les dépouilles reposent dans ce carré, nous aimons penser que tu deviens aujourd’hui une de ces étoiles qui dimensionne notre position insignifiante d’être humain dans un univers infini et dont l’immensité vertigineuse nous donne une maigre notion de ce que doit-être l’éternité.

Pour les uns, la vie n’est qu’un passage, pour toi, avant était le néant et tout naturellement tu retrouves le néant.

Devant ton cercueil, nous avons une pensée fraternelle, nous avons la certitude que nous ne sommes réellement morts que lorsque nous sortons de la mémoire des vivants. Tous ici présents nous ne t’oublierons pas.

Notre mission à la Maison du légionnaire se justifie parfaitement et en particulier pour des anciens comme toi. La Légion aurait mauvaise conscience de laisser à l’abandon ses anciens serviteurs qui étaient prêts pour elle au sacrifice suprême. Pour elle a l’inverse de ce qui est maintenant général dans une société civile impuissante devant le naufrage de la vieillesse, elle applique l’esprit qui doit animer une famille et s’occupe de ses vieux ce qui lui fait dire à chaque jeune légionnaire au moment où il revêt le célèbre képi Blanc, qu’à partir de ce moment, il ne sera plus jamais abandonner dans sa vie.

J’avais pour toi une affection et une amitié, tu étais un homme bon et loyal.

Repose en paix au milieu de tes camarades de la dernière route.

Va rejoindre ton dernier bivouac.

Adieu Robert.

Chef de bataillon Christian Morisot


Traduction

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