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Légionnaire toujours...

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1895

M. Laroche est nommé résident général à Madagascar.

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Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 101295

 

M. Laroche ancien préfet d'Alger, est nommé ces jours-ci résident général à Madagascar, vient de s'embarquer à Marseille pour Majunga. Il  emporte avec lui certaines clauses formelles, destinées à modifier profondément le traité emporté par le Générai Duchesne et à affirmer plus étroitement notre protectorat sur Madagascar.

Devant un tel fait qui pourra rouvrir la question malgache avec toutes ses conséquences, alors que nos soldais épuisés sont obligés de se livrer à la répression du brigandage (état permanent de l'ile) nous nous demandons quelle est la responsabilité de ceux qui ont préparé avec la même insouciance et les clauses du traité qui nous lie aujourd'hui et l'organisation de l'expédition qui n'a dû son succès qu'a l'énergie de son chef et l'héroïsme des soldais qu'il commandait.


Lettre de Madagascar... (suite)

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Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 101295

Kinâdjy, le 18 Septembre 95.

Le 15 à 5 heures du matin, le mouvement commence en trois colonnes, pour l'attaque des positions de Tsaimnardry. Un large couloir mamelonné entre deux chaînes de montagne de hauteur immense. Le bataillon de la Légion au centre sur le sentier de la gorge ou sur le Thalweg. Le bataillon malgache sur les hauteurs de droite, les Tirailleurs Algériens à gauche. A 8 heures du matin la fusillade éclate partout. Nous sommes devant de formidables retranchements. L'Artillerie Hovas commence à tirer de tous côtés. Ma compagnie accélère l'allure pour couper la retraite à l'ennemi fuyant devant les Tirailleurs malgaches et haoussas qui chargent à la baïonnette. Une large crevasse nous arrête.
Nous ne pouvons faire que des feux de salve qui dispersent les chemises blanches (Hovas ; il ont pour tout uniforme une chemise blanche) comme une volée de moineaux.
Par contre un canon à une hauteur de plus de 200 mètres, nous; envoie des projectiles.

Deux obus passent avec un bruit sinistre au-dessus de nos tètes et vont frapper dans un village en flammes à 20 pas derrière nous.
Un troisième fait voltiger la poussière à dix pas devant

Pendant ce temps le mouvement des malgaches continue et l'Artillerie de ce mamelon bat en retraite.

Nous reprenons notre itinéraire et peu après nous apercevons trois camps retranchés.

De tous côtés surgissent des Hovas et dirigent les feux sur nous. Deux hommes tombent ! un de la 1re et un de la 4e.

Nous avançons sans riposter prendre position permettant de tirer sur les camps.

De trois côtés les canons tirent sur nous !

Le bataillon est en ligne et on fait des feux de salve par section. A toute minute on aperçoit une fumée blanche, quelques secondes après la détonation, et en même temps le froissement du projectile qui se visse dans les couches d'air nous prévient que l'acier va passer.

Instantanément la poussière voltige devant ou derrière !

Sans émotion les feux continuent. En 10 minutes plus de 30 obus arrivent et c'est miracle que pas un ne touche.

Les Hovas tirent avec une admirable précision.

Ma compagnie lient la gauche de la ligne ; les hommes sont à genou, les chefs de section debout.

Le capitaine est à côté de moi et avec les deux sergents nous formons un petit groupe qui paraît être le point de mire de la pièce du camp gauche.

Trois projectiles arrivent successivement, le premier à vingt pas devant le rang du peloton ; la 2e à dix pas environ, et le 3e à moins de quatre pas.

Nous sommes éclaboussé de sable.

Je puis vous assurer qu'il n'est pas toujours aisé de commander : Joue ! Feu ! malgré tout, les hommes se comportent très bien.

Le général Melzinger arrive, et le général en chef aussi. Deux obus s'enfoncent à côté d'eux.... La place n'est plus tenable sans risquer de grosses pertes....

Par bonheur très peu d'obus éclatent.

Deux seulement tombent sur un rocher, se dispersent et blessent un cheval.

(A Suivre)


Le Monde illustré du 07/12/1895

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Le nouveau résident général à Madagascar

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Le Monde illustré du 07/12/1895

 

Le conseil des ministres vient de signer une nomination attendue depuis longtemps avec anxiété, car elle emprunte aux circonstances actuelles une importance toute nouvelle.

Le gouverneur d'une colonie, en effet, peut beaucoup pour la prospérité du pays qu'il est appelé à administrer. C'est en quelque sorte de lui que dépend le succès. L'extension utile de la mère-patrie est entre ses mains.

Il faut à l'homme des qualités très diverses et très complexes : à la fois une grande souplesse et une grande fermeté, une initiative de primesaut, une énergie que rien n'abat, et surtout une connaissance, je dirai même une intuition des hommes.

Aussi ce n'est pas sans réflexion que le pouvoir central pourvoit à un poste d'une telle importance.

En l'espèce, il fallait un homme chez qui les qualités nécessaires se rencontrent à un degré de perfection appréciable.

Le choix du gouvernement s'est porte sur le préfet de la Haute-Garonne, M. Laroche.

Il ne pouvait être meilleur.

Nommé il y a à peine un an, à Toulouse, à la suite de circonstances exceptionnelles qui lui faisaient dans la ville une situation très délicate, M. Laroche sut s'en tirer à son honneur avec tact et surtout avec esprit.

Une grande loyauté, une décision ferme et prompte où l'on retrouvait le marin qu'il avait su être, un réel talent d'administration secondé par une grande souplesse de manières, avaient rapidement conquis au nouveau préfet les sympathies et l'estime de tous.

Sa carrière a été, du reste, des plus brillantes et des plus rapides.

Né le 24 février 1848, il entra dans la marine, où il fut bientôt nommé au grade de lieutenant de vaisseau.

En 1880, il donna sa démission pour entrer dans l'administration.

Successivement sous-préfet à Saint-Calais (Sarthe) (1880), à la Flèche (1881), à Brive (1883), à Douai (1887), au Havre (1888), il était nommé à la préfecture de la Charente le 8 janvier 1890, préfet à Alger le 27 septembre 1892, préfet de la Loire le 1er février 1894 et enfin en septembre 1894 préfet de la Haute-Garonne.

Il ne laissera parmi ses administrés que des regrets mais aussi la conviction que ses grandes qualités et sa fermeté décisive d'ancien marin feront rapidement de Madagascar une terre française et bien française.

 


Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 061295

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Lettre de Madagascar.

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Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 061295

Ambahimarina, le 3 septembre 1895.

Depuis 6 ou 7 jours, la situation ne présente aucun caractère particulier. Les travaux de la route ont été terminés hier. Nous espérons avoir fini avec le maniement des outils du Génie, ou tout au moins. Si nous recommençons ce ne sera pas pour longtemps, car d'ici une dizaine de jours nous supposons partir pour la colonne volante.

La brigade se forme ici en attendant des ordres. Le bataillon du 200e est arrivé ce matin. C'est la première fois que nous le voyons depuis le début de la campagne.

Nous attendons le renfort qui doit nous rejoindre vers le 9 ou le 10 courant.

Nous devons partir demain pour nous porter en avant : on ne sait pas juste où.

Il y a quelques jours, le frère du sultan de Comare est arrivé ici présenter ses respects au Général en Chef. Il était richement vêtu en bleu marin, redingote, etc, et était coiffé d'un fez. Quelques mulets portaient ses bagages. A notre camp il s'est mis en grande tenue : turban de soie multicolore, d'une grande valeur, pantalon blanc très large enfoncé dans des bottes vernies, un surtout d'une grande richesse, un sabre recourbé, poignée- ciselée et d'or, un poignard d'un prix inestimable, des décorations consistant en crochets, colliers, etc, constellaient sa poitrine.

Dans celte tenue cérémoniale il est allé au camp de M. le général Duchesne. Ne l'ayant pas vu revenir nous supposons qu'il suivra les opérations. Son arrivée a peut-être aussi pour but de voir un peu ses compatriotes à l’œuvre : en effet, le bataillon malgache compte dans ses rangs beaucoup de volontaires de l'Ile-de-Comores.

Mangasoarina, le 12 septembre 95.

Depuis ma dernière lettre nous n'avons fait que nous installer, faire des gourbis, etc, et nous préparer pour la colonne volante.

Les différents renforts sont arrivés le 10. Celui de la Légion forme un beau contingent qui donnera une bonne impulsion au bataillon.

Les malingres restent ici sous le commandement des officiers en trop, car les compagnies prenant part à la colonne légère ne sont composées, que de : 3 officiers et 120 hommes, cadre compris.

Le Général en chef nous a passé en revue ce matin et a été très satisfait du bon air martial des troupes.

Les moyens de transport sont encore réduits ; de sorte qu'on ne changera pas souvent de tenue.

Sans ordres contraires nous nous mettrons en route pour Tananarive le 14 au matin...

Encore 100 kilomètres de mamelon environ, et alors la plaine fertile de l'Emyrne où tout pousse — l'accès surtout — les kilomètres à avaler.

Il y aura peut-être de l'ennemi... Enfin ! qui vivra verra !

14 Septembre.

Départ ce matin à 5 heures. Le bataillon avant-garde de toute la colonne. Marche, de 16 kilomètres pénible, toujours dans la montagne, sur des sentiers à peine frayés et toujours en montant.

Campement à 3 kilomètres de l'ennemi qui est fractionné en plusieurs colonnes.

Ce malin, pendant la marche, rencontre de tranchées formidables, établies sur des hauteurs prodigieuses..— Tout était abandonné.

— Demain il y aura du tabac.

(A Suivre) .. .


Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 031295

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L'enquête

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Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 031295

 

De Majunga, jardin des Oliviers àTananarive, Golgolha ! en passant par Suberbieville, 3000 de nos soldats dallent la route, et dorment dans les champs malgaches, leur dernier sommeil !

Pendant des mois entiers, l'angoisse au cœur, et le doute dans l"esprit non par la crainte de voir faiblir la vaillance et l'intrépidité de nos troupes ; mais devant les obstacles presque insurmontables, qui s’accumulaient comme à plaisir, nous avons tremblé un instant, non devant la possibilité d'une défaite, mais, sur la nécessité de l'envoi de nouveaux renforts.

Nos soldais partis pour se battre dans la grande île malgache, ont été transformés en terrassiers, et c'est la pelle ou la pioche à la main,qu'ils sont tombés, à de rares exceptions près, sur ce nouveau chemin de la croix.

Aussi est-ce avec un véritable soulagement pour la conscience nationale, que l'on a appris la prise de Tananarive et la fin des hostilités, mais hélas, non pas la fin des perles.

Aux 3000 restés là-bas (chiffre officiel) il faut ajouter cinq cents au moins, à qui la mer sert de mouvante tombe.

L'opinion publique réclama une enquête, quand on voulu savoir pourquoi 3 000 voitures Lelèbvre, avaient été envoyées dans un pays où il n'y a pas de route. Pourquoi un pont de 160 mètres- fut dirigé sur Majunga et qu'on ne put en utiliser que la moitié. Pourquoi 6.000 porteurs recrutés à grands frais, parmi la lie de la population kabyle, et qui pendant la colonne dévalisèrent nos troupiers, quand ils ne les abandonnèrent pas, morts ou mourants, à la dent des chiens voraces qui pullulent dans ce pays, au lieu de 100.000 noirs comme font les Anglais, pour leur expédition contre les Acbantis. Pourquoi les hôpitaux manquaient et les médicaments aussi, enfin pourquoi cette effroyable mortalité pendant les rapatriements ?

Un député se faisant le porte-parole de la nation toute entière, vint demander à la tribune les raisons que pourrait fournir le nouveau Ministère au nom de l'ancien, sur l'imprévoyance coupable (je n'ose dire plus) qui avait présidé aux préparatifs de l'expédition.

Eh bien, il s'est trouvé un Ministre de la Guerre et une majorité assez servile pour repousser l'enquête, de sorte que le seul Monsieur Gavaignac pourra connaître des fautes commises et peut-être ainsi certains coupables échapperont-ils à la vindicte publique, ce qui n'aurait pas eu lieu, si l'enquête avait été ordonnée.

MM.Ribot et Dupuy ex ministres, traités d'assassins en pleine Chambre, n'ont protesté que faiblement, alors qu'une telle injure eut dû leur faire escalader la tribune, et demander eux-mêmes l'enquête.

De deux choses l'une, où les députés qui ont traité Dupuy et Ribol de cette façon, sont des calomniateurs, et les incriminés devraient les traduire en cour d'assises ; où l’épithète qui leur a été jetée à la face a sa raison d’être, et alors nous ne comprenons, pas pourquoi la majorité appris fait et cause pour ceux qu'elle aurait dû chasser de son sein, en attendant qu'un verdict impitoyable en fasse justice.

A. BOURDON


Military

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Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 031295

 

Samedi dernier les troupes du 1er Étranger, stationnées à Bel-Abbès, entièrement sous les armes, ont été passées en revue par leur colonel; qui a remis la croix à M. le lieutenant Seidenbender et hier soir à quatre heures le colonel a passé en revue le détachement qui est parti pour le Siam ce matin par le train de 8 heures 26 à destination d'Oran. Ce-détachement a été conduit, musique en tête, par toutes les troupes du 1er Étranger présentes à Bel-Abbès.

Avant le départ, M. le colonel de Villebois-Mareuil a prononcé devant le front des troupes un discours empreint du plus pur patriotisme.

Puis les hommes se sont rendus sur le quai d'embarquement et une fois distribués par wagon et embarqués, le train s'ébranlait bientôt aux accents de la marche du régiment.


Le Monde illustré du 23/11/1895

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