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DIEGO-SUAREZ. — ASPECT MARITIME

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Le Monde illustré du 15/08/1896



A Diego-Suarez, comme dans la plupart de nos colonies, comme au Tonkin, comme à Haïphong notamment. les services militaires qui ont pris possession de la colonie, ont déclaré leurs les meilleures situations C'est ainsi que la plus large partie du territoire de Diego-Suarez, que les rivages du cap Diego et les deux tiers du plateau d'Antsirane sont terrains militaires; une bonne route a été faite du quai d'Antsirane au Plateau; elle est militaire et interdite aux communications civiles.



Le développement des casernes de la colonie est considérable; sur le plateau d'Antsirane ont été construits les quartiers de l'artillerie et les quartiers de l'infanterie, avec, en avant, plus au sud, les casernes de tirailleurs; au cap Diego sont les disciplinaires, les bâtiments de l'hôpital militaire et te cimetière militaire.

L'ensemble de ces constructions a coûté plus de 3 millions de francs, et il s'y trouve réuni plus d'un million de matériel.

Au point de vue sanitaire, le choix fait de Diego, et en particulier du plateau d'Antsirane, est excellent ; le climat est très salubre; bien que nous ne soyons ici qu'au 12e degré au sud de l'équateur, la température est fort douce, et pendant toute la durée de la saison actuelle une forte bise du sud-est, qui souffle continuellement, rafraîchit la température au point de rappeler le mois d'octobre en France; c'est la meilleure zone de Madagascar, la seule où nos
soldats peuvent séjourner sans crainte d'aucune nature.

On a souvent proposé, avec raison, à notre sens, de concentrer à Diego-Suarez le gros de notre corps d'occupation de Madagascar, qui de ce point central pourrait être transporté, avec le concours des cinq bâtiments de la division navale, partout où besoin serait.

Cette concentration éviterait à nos soldats le séjour, parfois dangereux, de Tamatave et de Majunga ; ce serait une mesure d'humanité et de prudence.

Ces idées ne semblent cependant pas prévaloir en ce moment, et loin de vouloir augmenter notre garnison, on parle à Tananarive de la réduire et de la disperser.
- Les millions dépensés pour la construction des immenses casernes de Diego seraient perdus et il faudrait construire de nouveaux bâtiments là où notre garnison serait envoyée.

En attendant, et tout en parlant de l'évacuation des troupes, les services militaires ne songent pas à abandonner le terrain; ils ont même découvert récemment que certains bâtiments occupés par les services civils devaient revenir aux services militaires, qui avaient coopéré à leur construction; le palais du gouverneur est au nombre des édifices revendiqués par la direction de l'artillerie et le chef de la colonie a dû aller loger ailleurs: on ne lui a même pas laissé la jouissance de la salle des fêtes, annexe du palais, salle récemment construite avec les fonds de la colonie.

 


La question de l'eau est toujours l'une des difficultés à résoudre pour les militaires, comme pour les civils. Les services militaires sont obligés de monter du quai au plateau toute l'eau nécessaire à leur consommation. Ils utilisant pour le transport la voie ferrée militaire qui monte aux casernes; les réservoirs d'eau sont traînés à la montée par des mulets et redescendent sans traction animale sur le plan incliné. Le forage d'un puits artésien a été tenté, sur le plateau, près du poste télégraphique, mais jusqu'ici la nappe d'eau n'a pu être atteinte.

 


Trois postes télégraphiques ont été élevés: l'un à Orangea, près de la passe, signale les navires qu'il aperçoit en mer; le second, celui du pipeau, a pour mission de recueillir ces signaux et d'informer- dès qu'un navire est signalé la direction du port, l'administrateur et le colonel il a aussi pour mission de signaler, au troisième poste, celui du cap Diego, l'envoi d'un malade de l'infirmerie militaire du Plateau à l'hôpital du Cap.

J'ai eu l'occasion d'assister, il y a quelques jours, à l'enterrement au cimetière du Cap d'un tirailleur mort à l'hôpital de cette maladie, dite le béribéri, qui est assez fréquente chez les indigènes. C'est sur voie ferrée, presque en chemin de fer, que les morts sont conduits au cimetière par le piquet d'honneur: la plate-forme est traînée par un mulet; le sourd glissement des roues de fer sur les rails, l'immobilité de la plate-forme, la marche lente du convoi, presque à l'aube, donne à cet enterrement, quelque original qu'il soit, le caractère impressionnant qui convient à ces choses tristes.

 


Je ne veux pas finir cette lettre hâtive sans constater la parfaite entente qui lie à Diego-Suarez l'élément civil et l'élément militaire; entre eux, aucun dissentiment.

 


La population aime les soldats, et les soldats recherchent la société civile.

 


Lorsque le lieutenant-colonel Brun a pris récemment, par intérim la direction de la colonie, il a su se faire aimer de tous et la population civile eût souhaité pour l'avenir de la colonisation de cette partie de Madagascar, que ses propositions aient reçu un meilleur accueil à Tananarive.


HENRI MAGER.


Traduction

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