AALEME

Légionnaire toujours...

  • Plein écran
  • Ecran large
  • Ecran étroit
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size

1896

Pour ceux qui dorment là bas.

Envoyer

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 250196

Nous croyons devoir l'hospitalité de nos colonnes aux lignes suivantes d'où surgit, à travers le lyrisme patriotique qui les colore; une idée d'un sentiment, essentiellement recommandable :

La roule est faite, long serpent endormi parmi les hautes herbes, les forêts, le désert aride et caillouteux. Elle gravit les rampes, côtoyant les noirs gouffres où poussent les palmes, en ses lacets audacieux et savants ; a elle franchit des rivières larges comme des fleuves, et ne s'égare pas dans les sables Brûlants des aroyos. Elle a l'ait proche et notre Tananarive. Mais elle est rouge, cette route ; rouges les palmiers nains qui la bordent ; rouges les pieds du fantassin qui la suit. On dirait une traînée de sang qui se pourrit sous le soleil ! Tels les Pyramides et le Pont du Gard : elle a coulé des milliers de vies d'hommes. .Aussi, ce chemin.

Comme une voie antique est bordé de tombeaux

Les tombes, tertres surmontés d'une croix blanche, s'alignent sur le promontoire rocailleux et brûlé. — Je n'en sais pas le nombre. — Ils donnent là ceux qui sont morts les premiers et les derniers parmi les épouvantements des fièvres et les angoisses des délires, en l'hôpital n° 1, dont on aperçoit les marabouts blancs là-haut, sous les manguiers. En leur cercueil léger de latanier, couchés sur une mince couche d'herbes, quatre noirs, chaque jour, les descendaient par vingtaine.  Le chemin est abrupt, à travers les profondes ravines que creusent les eaux en la saison des pluies. Les pauvres morts faisaient leur dernière étape douloureuse. Puis le prêtre bénissait la terre et quelques camarades leur jetaient l'eau bénite. La mer, en bas, berce leur éternel sommeil, et la brise du large semble apporter quelque lointain souvenir.

Ceux-là, ce sont ceux de Majunga. Mais il y en a d'autres encore, à Mahorogo, là bas, sur la hauteur d'où la vue bien loin s'étend sur la plaine ; à Mévarane, où des vols de perruches passent incessamment : à Marowoay, à Ankahoka, à Trahongy. A Marololo, c'est dans un vert enclos — coin de brousse — qu'ils dorment dans les hautes herbes, à l'écart de la route, dans le calme d'une pénombre. Plus loin, à Suberbieville, à Tsarasoalra, amers plateaux où rien ne croil, ils sont rangés parmi les quartz et les granits. Les chiens hurleurs les troublent dans leur somme. -- Et, le long chapelet des cimetières du corps expéditionnaire s'égrène ainsi d'étape .en étape. Ils sont, aussi nombreux que nos jours de marche.

Et ceux qui dorment seuls, à l'écart ! Les convois d'évacuation des malades passaient la nuit, dans quelque gite d'étape, et, au malin, quand les autres partaient vers l'hôpital, vers le salut peut être, quelques-uns restaient, dévotement roulés dans leur couverture par
des mains amies, couchés en une fosse à la hâte creusée. —Puis ce fut le rapatriement ! Et combien sont roulés maintenant, par les flots des mers, combien reposent sur des terres étrangères,au seuil même de la patrie !

Les pauvres croix que nous leur avons faites sont tombées ; les troupeaux de zébus piétinent leurs tertres ; les eaux, peut-être, éventreronl leurs fosses. Nous ne pouvons, hélas ! songer à leur édifier de tombes durables. Qu'au moins, un monument s'élève, en l'une de nos vastes nécropoles, à leur mémoire commune. Ouvrons une souscription pour l'accomplissement de ce devoir, afin que leurs mères, pour prier, sachent où « poser leurs genoux ! »

Les héroïques femmes de notre France n'ont pas oublié les rapatriés ; nous, ayons le culte de nos morts !

PAUL SILVÈRE.


Mililary

Envoyer

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 250196

Le sergent-major Tribler. du 1er Étranger, a été proposé d'office pour l’École de Saint-Maixent, à la suite de la campagne de Madagascar.

Nos sincères félicitations.


Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 220196

Envoyer

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 180196

Envoyer

Lettre de Madagascar

Envoyer

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 180196

(Suite)

Au bout de 3/4 d'heure de bombardement, (une cinquantaine de projectiles ont déjà été envoyés) un parlementaire arrive, on aperçoit un immense drapeau blanc ; le feu cesse.

Le général en chef prévient, après entente avec le parlementaire, qu'une suspension d'hostilité était accordée jusqu'à 4 h. 1/2.

D'autres drapeaux blancs précèdent d'autres émissaires, un de ceux-ci est un 11e ou 12e honneur qui a fait ses éludes à Saint-Maixent, il est reconnu par 2 officiers de sa promotion. Arrivent ensuite le 1er Secrétaire du 1er Ministre, ce personnage est porté en Filanzane ; une section de la 1re compagnie est commandée pour lui servir d'escorte.

Le général Metzinger délégué, reçoit ces derniers et un bataillon reçoit l'ordre d'entrer à Tananarive.

C'est le 2e bataillon du Régiment d'Algérie et les 3 sections de la 1re compagnie. Le colonel entre en tête, les clairons sonnent, c'est beau, mais nous perdons la troupe de vue.

Nous nous mêlions en marche à notre tour. A peine dans la première rue nous recevons, contre-ordre ; nous rétrogradons à 3 kilomètres en arrière, quelle déception.

A ce qu'il paraît, les Hovas avaient demandé à parlementer pour gagner du temps. Ils ne supposaient pas que le général allait renvoyer les parlementaires accompagnés de 5 compagnies et en leur disant : « Si on touche un cheveu à un soldat français, si un seul coup de fusil part, ça recommence. »

En arrivant près du palais dé la reine, la 1re compagnie a pu jouir d'un beau et terrible coup d’œil. Plus de 30 canons de tous calibre et de tous genres étaienl en batterie pour défendre le côté de la digue d'où les Hovas croyaient nous voir arriver tous. Il y avait là
des canons Krupp, Hotschkin, des canons revolver, des mitrailleuses Maxime etc.

Je crois-que nous aurions reçu quelque chose si nous avions tenté l'assaut.

La troupe a immédiatement mis la main sur ces canons et sur des magasins d'armes et de munitions.

A 7 heures du soir nous étions de nouveau campé et après avoir mangé à 10 heures nous avons pu nous coucher.

Le Ier octobre installation provisoire sur un mamelon devant la ville ; le bataillon sert de soutien à l'artillerie, toute la ville est entourée de troupes, les arguments pour les négociations de la paix sont donc appuyés par la force.

Il n'y a que 2 Bataillons d'Infanterie de marine et le bataillon du 200e dans la ville même.

J'ai oublié de dire que pendant le bombardement, pour faire honneur au 200e, on a permis à un peloton de tirer 4 feux de salve sur la ville ; pendant la canonnade beaucoup de beaux bâtiments avaient arborés le pavillon anglais, un hôpital anglais situé au nord de la ville et à côté notre bivouac actuel avait hissé le pavillon de la croix de Genève.

Je suis assis dans ma tente, j'ai en face de moi la ville qui est superbe d'ici : des milliers de constructions en briques, en pierres, couvertes de tuiles sont étagées, séparées par des jardins, des arbres de toutes sortes ; c'est un des plus beau coup d’œil qu'il m'a été permis de contempler.

(A Suivre )


Agression

Envoyer

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 180196

Voici au sujet de l'accident survenu au sergent Minaërt, Chevalier de la Légion d'Honneur, la déposition qu'il a faite devant la justice.

«. Le 15 courant, vers 4 heures de l'après-midi, je me trouvais de passage au faubourg Négrier, lorsque l'idée me prit d'aller prendre une consommation au a Café du Soleil ».

« Dans cet établissement se trouvait des Espagnols qui, dans leur langue maternelle parlaient à haute voix et qui, à ce que j'ai pu comprendre, proféraient des outrages envers la France. »

«. Je suis intervenu, les priant de cesser ce langage ; mais aussitôt, un nommé Diego Silvente s'est précipité sur moi et m'a frappé. »

« Accablé par deux hommes et tiré en arrière, je fus précipité sur le sol où je tombais lourdement me brisant la jambe. »

Dans celte lutte le sergent Minaërt a eu son pantalon déchiré d'un coup de couteau.

Nous espérons que les lâches qui ont profilé de l'isolement d'un sous-officier, don! l'éloge n'est plus à faire, seront punis comme ils le méritent.

Il ne serait pas admissible que celui que les balles chinoises, dahoméennes, etc, ont épargné, tomba sous la navaja d'un péninsulaire à qui sa patrie d'origine refuse probablement le droit, de vivre sur son sol.


Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 150196

Envoyer

Lettre de Madagascar

Envoyer

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 150196

(Suite)

Nous sommes littéralement entourés d'ennemis, vers 11 heures du malin, le combat, est général partout. Le 3e bataillon de tirailleurs algérien part en formation de combat, ses 2 premières compagnies sont en plein dans les Hovas. Les 2 compagnies de réserve sont obligés de se mettre à l'abri, car la batterie blindée de l'observatoire leur envoie des obus avec une justesse remarquable. En peu de temps, les compagnies de chaine ont 1 capitaine blessé, 1 sous-lieutenant, 1 sergent-major, 1 sergent tué et 27 tirailleurs hors de combat.

Juste une batterie de chez nous s'installe sur la crête derrière eux et en trois coups de canon, dont un à la mélinite réduit, celle de l'observatoire au silence ; la mélinite fait des ravages épouvantables, presque tous les servants hovas sont broyés, il y en a un qui a la tête arrachée, les autres fuient en désordre. Les Malgaches qui entrent derrière dans la tranchée retournent les pièces Hovas et tirent avec sur-la ville, car il restait également des munitions.

Nous recevions de temps à autre des balles destinées à la 1re ligne ; pendant plus d'une heure, la fusillade faisait le même bruit qu'un moulin à café.

On avance de nouveau, l'ennemi avait braque ses pièces dans toutes tes directions. Chaque fois que, pendant la marche par une interstice quelconque, nous pouvions apercevoir la ville, nous étions sûr qu'un obus allait passer. Généralement les projectiles allaient trop loin ou éclataient trop haut en l'air.

Vers 2 heures nous étions de nouveau couchés sur le flanc d'un mamelon à 2 kilomètres de la ville. Par ci par là le cadavre d'un hovas qui n'a pu être emporté et beaucoup d'étuis. Les restes d'un bivouac ennemi.

Le canon grondait du côté de la digue et : de temps en temps un obus venait de notre côté sur l'observatoire occupé par les noires.

On s'ennuyait ferme ; je m'étais, couché à l'ombre d'un havre-sac et me proposais de dormir, une impatience me rongeait, je me disais : « C'est le dernier combat ; il faut te distinguer et si tu n'es pas tué tu seras récompensé.

J'avais des fourmies dans les doigts des mains et je me promettais en découdre en montant à l'assaut.

En attendant, le sommeil ne venait pas et je trempais mélancoliquement un biscuit dans un jus boueux, qualifié pompeusement de café, que contenait mon bidon.

Voilà l'artillerie, qui passe, superbe ! un vieux capitaine nous dit qu'il allait commencer le bombardement, et qu'à 3 h. 1|2 précises on allait entrer par force dans la capitale.

6 pièces s'installent à 100 mètres de nous, 2 à l’observatoire et 4 du côté de la digue. À  2 h. 3/4, la canonnade commence, d'abord « percutant » pour régler le tir, ensuite « fusant » et, la mélénite. Presque toutes les pièces tirent méthodiquement sur le palais de
la reine qui est à peine à 1600 mètres. Sans chercher à démolir l'édifice les pointeurs règlent leur tir de manière que les projectiles tombent tout, au tour pour éloigner (en les tuant), les défenseurs, 2 ou 3 pièces fouillent la ville.

Nous sommes là, 4 bataillons à regarder l'effet, sans nous soucier dès projectiles ennemis qui arrivent de plus en plus mollement, c'est merveilleux de voir ce spectacle, je crois qu'il n'est pas donné à tout le monde de regarder de si près le bombardement d'une ville de 100.000-âmes.

( A Suivre )


Réception

Envoyer

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 150196

Hier au soir, à 9 heures, une brillante réception réunissait au Cercle Militaire tous les Officiers de la garnison qui tenaient à donner à l'éminent Colonel de Villebois-de-Mareuil un dernier gage de haute estime et d'affection.

Nous ne pouvons que nous joindre à cette manifestation et assurer M. de Villebois-de-Mareuil de la part que prend la population Bel-Abbésienne dans l'immense regret qui frappe l'armée à la suite de son départ.

Ce matin, par le train de 8 h. 26, le Colonel quittait définitivement Bel Abbès.

Par une délicate attention du Lieutenant-colonel les hommes avaient congé pour se rendre facultativement à la gare faire leurs adieux à leur ancien chef et nombreux étaient les Légionnaires qui avaient tenu à assister au départ.

Le colonel de Villebois-de-Mareuil est arrivé à la gare à 8 h. précises.

Les officiers et les soldats étaient rangés sur le quai.

Le Colonel a fait ses adieux gravement, s'adressant indistinctement aux officiers et soldats, leur serrant une dernière fois la main.

A 8 h. 26 le train se mettait en route aux accents de la marche du régiment et aux cris : Adieu ! Adieu ! d'une grande partie des légionnaires qui agitait leurs képis.

Outre l'élément militaire assistaient à ce départ MM. Bastide maire, Dumas, chef de l'exploitation et quelques personnes à qui on avait permis,l'accès du quai en raison de leurs relations.


Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 110196

Envoyer

Page 5 sur 7

Traduction

aa
 

Visiteurs

mod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_counter
mod_vvisit_counterAujourd'hui8649
mod_vvisit_counterHier8156
mod_vvisit_counterCette semaine23474
mod_vvisit_counterSemaine dernière24288
mod_vvisit_counterCe mois110024
mod_vvisit_counterMois dernier347580
mod_vvisit_counterDepuis le 11/11/0919849453

Qui est en ligne ?

Nous avons 7756 invités en ligne

Statistiques

Membres : 17
Contenu : 14344
Affiche le nombre de clics des articles : 42479185
You are here PRESSE XIX° 1896