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Le Centenaire de la Légion Etrangère.

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L'Effort algérien. 09/05/1931.

 

Le Gouverneur Général de l'Algérie et le maréchal Franchet d'Espérey ont présidé les fêtes du Centenaire de la Légion Étrangère. Dans son discours, M. Carde a notamment prononcé les paroles suivantes :

« D'autres, avant moi, ont dit ce que fit en Espagne ce Corps admirable, au temps des guerres carlistes, en Crimée, en Italie, au Mexique, en France, aux heures sombres de 1870-71, aux armées de la Loire et de l'Est, au Tonkin, au Dahomey et au Maroc, ainsi qu'au cours de la grande tourmente de 1914-1918. Vous permettrez au Gouverneur Général actuel de l'Algérie qui, au cours de sa carrière coloniale, eut l'honneur de servir à Madagascar sous les ordres directs du Maréchal Galliéni et y vit personnellement œuvrer ces soldats d'élite, de rappeler que leur endurance et leur esprit de sacrifice furent tels, durant la conquête de la Grande île, qu'un Médecin-chef pouvait prononcer ces mots, légendaires depuis : « quand un troupier de France entre à l'hôpital c'est pour être rapatrié ; un tirailleur, c'est pour guérir ; nn légionnaire, c'est pour mourir » et que, le Maréchal Galliéni, écrivant pour demander qu'on lui envoyât 600 Légionnaires, disait : « Les effectifs actuellement présents dans l'Ile, mieux employés, me paraissent suffisants. Toutefois, je demanderai 600 hommes de la Légion Étrangère afin de pouvoir, le cas échéant, mourir convenablement».

*

**

Le programme chargé des fêtes du centenaire de la Légion étrangère avait aussi prévu la célébration d'un service religieux à la mémoire des Légionnaires morts au service de la France.

Ce service fut célébré le jeudi 30 avril à 10 heures 30 du matin en l’Église Saint Vincent de Sidi-bel-Abbès, sous la présidence effective de Mgr Durand, évêque d'Oran.

Bien avant l'heure fixée notre coquette et vaste église était comble. Pour éviter l'inévitable cohue, des cartes avaient été distribuées aux officiels ainsi qu'aux principaux membres du bureau de chaque association religieuse ou société mutuelle.

Malgré cette sélection obligatoire, en raison du grand nombre de visiteurs que nous valaient les fêtes imposantes du centenaire, une foule compacte se pressait dans les moindres coins el recoins de l'église, et lorsque l'officiant monta à l'autel il aurait été bien difficile de trouver la moindre place. ,

L'église était artistement décorée tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Une profusion de drapeaux tricolores étaient suspendus aux murs et des flots de lumière se reflétaient en tous sens dus à des centaines d'ampoules électriques.

C’est dans ce merveilleux et flatteur décor que Mgr Bollon, protocolaire apostolique, monta en chaire à l’Évangile. Tout de suite il exhorta la gloire des héros célèbres ou obscurs de cette belle arme qu’est la Légion étrangère. « Oui s’écria-t-il, il m’appartient de vous dire pourquoi l’église, la plus tendre et la moins oublieuse des mère, se fait un devoir aujourd’hui de les bercer dans leurs tombeaux.»…

Et pendant une demi-heure Mgr Bollon développa avec le talent qu’on lui connaît ces deux pensées de circonstance :

Que doit l’église à la Légion Étrangère ? Comment entend-elle payer sa dette ? Et l'orateur de terminer par cette splendide péroraison qui émut profondément l'assistance :

« Pour nous, catholiques, la mort n’est pas une porte ouverte sur le néant mais sur 1éternelle vie. Nous avons non seulement l'espoir, mais la certitude qu’aux fidèles la mort n'enlève pas la vie, mais qu'elle la change. Nous savons en outre que nous pouvons être utiles aux âmes par nos prières et nos sacrifices. Certaines d'entre elles ont peut-être emporté de ce monde quelques rouilles du corps, selon l'expression de Victor Hugo, il est en notre pouvoir de leur rendre tout l'éclat exigé pour les soldats de la céleste armée triomphante. Voilà pourquoi après avoir dit tout à l'heure : Gloire aux morts de la Légion ! Vous êtes venus dire ici aux pieds du Juge suprême : Paix éternelle aux morts de la Légion ! Cette démarche vous fait grand honneur, mes frères, et vous pouvez être assurés qu'en ce moment, Là-haut, il y a bien des yeux qui vous sourient, bien des mains qui vous bénissent, bien des lèvres qui vous remercient ».

Pendant toute la durée de la le messe, l'orchestre à cordes de la Légion se fit entendre dans des morceaux pieux et bien rendus.

La sortie s'effectua sans bousculade, un service d'ordre ayant été assuré parfaitement par nos chers scouts de France lesquels eurent pour mission de canaliser la foule et aussi de rendre les honneurs aux on nombreux personnages officiels présents.

Dans l'assistance nous avons pu noter au hasard du stylo : M. le Sous-préfet représentant M. le Gouverneur Général Cardes qui visitait à la même heure l'école d'agriculture, le Maréchal Franchet d'Espérey représentant le Ministre de la guerre, la plupart des conseillers municipaux ayant à leur tête M. Barisien remplaçant M. Bellat, Maire de Sidi-bel-Abbès, qui se trouvait à ce moment au côté de M. le Gouverneur Général... plusieurs généraux qu'escortaient un nombre imposant d'officiers etc..

De cette touchante cérémonie qui fait honneur au talent d'organisateur de notre cher curé doyen M. Julia, les privilégiés qui purent y assister emportèrent le souvenir le plus ému et le plus reconnaissant.

Nous nous excusons auprès de tous de ce pâle compte-rendu si incomplet d'ailleurs. « L'écho catholique bel-abbèsien » organe paroissial qu'on peut se procurer en écrivant à M. le curé, donnera un rapport circonstancié et en même temps l'allocution in-extenso de Mgr Bollon.

P. C.


Traduction

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