Édition du jeudi 23 décembre 2010
C'était le 2 juillet dernier. Pris en embuscade dans un chemin étroit de la vallée de la Kâpîssâ, alors qu'il guidait une colonne sur une mission civilo-militaire, le caporal Emenaya tombait sous les balles des insurgés. Très rapidement rapatrié à Paris, il est longtemps resté entre la vie et la mort, laissant craindre que le conflit afghan ne fasse une victime supplémentaire dans les rangs de l'armée française.
Mais le légionnaire Emenaya s'est battu. Et s'il est toujours hospitalisé dans un établissement militaire parisien, privé de l'usage de ses membres, il est sorti du coma et a récupéré toutes ses facultés mentales. « Un miracle », dit-on dans l'état-major, qui s'accroche à ce premier rétablissement pour le voir sur pied dans les prochains mois.
Comme pour montrer que ses camarades et sa hiérarchie ne l'oublient pas, le caporal Emenaya va recevoir aujourd'hui, la visite d'une délégation du 1er Reg, composée du colonel Éric Nachez, chef de corps, ainsi que du commandant d'unité de la 3e compagnie, le chef de section du caporal, deux sous-officiers et deux militaires du rang de la même compagnie. Ils se rendront aux Invalides où le chef de corps du 1er Reg remettra officiellement au légionnaire blessé, les galons de caporal-chef.
Le désormais caporal-chef se verra aussi remettre la Valeur militaire - qui récompense les hommes et les femmes titulaires d'une citation pour fait d'armes gagnée sur des théâtres d'opérations - ainsi que la médaille militaire des mains du colonel Le Cour Grandmaison, colonel adjoint du commandant de la Légion étrangère.
Le colonel Nachez en profitera pour lui remettre un ordinateur portable à reconnaissance vocale qui a été financé grâce à la quête du concert de la musique de la Légion étrangère, lors de la Sainte-Barbe du 1er Reg. Preuve que la solidarité est une autre valeur forte des légionnaires.