AALEME

Légionnaire toujours...

  • Plein écran
  • Ecran large
  • Ecran étroit
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size

Un légionnaire hors du commun 28022010

Envoyer

Publié le jeudi 28 janvier 2010

 

 

Horst, au milieu de l'adjudant-chef Buyse et du sergent-chef Tiel côtoie toujours la Légion,

à 84 ans. Ci-dessous, une photo ancienne de Horst Slesiona (alias Steidle, son nom d'emprunt).

À Noël, durant l'exposition de sa crèche à Lille, la Légion étrangère avait choisi de relater l'odyssée de Horst Slesiona. Allemand d'origine et aujourd'hui Lambersartois, il avait retrouvé le corps du général Leclerc dans les débris de l'avion qui s'était crashé, le 28 novembre 1947, dans le désert algérien. Rencontre avec un légionnaire hors du commun.

Vous avez quitté l'Allemagne pour vous engager dans la Légion étrangère. Quel souvenir en gardez-vous ?
Ceux qui me connaissent le savent. C'était un truc affreux. J'ai été comme les dizaines de milliers d'autres Allemands. Je suis parti non pas pour oublier ce qu'il y avait avant, mais pour survivre. Vous avez été un jeune légionnaire... Quel âge ?
Je suis arrivé au Fort Saint-Nicolas, à Marseille, le 28 mars 1945. J'avais 19 ans. On embarquait pour Oran et Sidi-bel-Abbès. C'était un vieux rafiot, le Sidi-Brahim, qui mettait trois jours pour traverser. Dessus, on y trouvait uniquement des engagés, des permissionnaires, et des blessés en convalescence. J'étais en mer à la mort de Roosevelt.

Vous aviez idée de ce qui se passait dans le monde ?
Non. Pas vraiment. On était pris par le service. Avec la Compagnie saharienne portée de la Légion étrangère, nous étions dans un grand cadre. Le Sahara est grand. Mais, nous avions une vie extrêment réduite.

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué lorsque vous étiez légionnaire ?
Durant mes cinq années de Légion, c'est bien sûr le jour où j'ai retrouvé le corps du général Leclerc sous un morceau d'aile de l'avion qui était tombé entre Oran et Colomb-Béchar.
Le général venait inspecter les troupes. L'appareil aurait pris un vent de sable. Mais, il demeure un mystère. à bord , il ne devait y avoir que douze personnes. Or nous avons découvert treize corps. ce treizième corps a été inhumé à Alger, au cimetière Saint-Eugène. On ignorait de qui il s'agissait.

Comment s'est passé la découverte du corps du général ?
Nous sommes arrivés deux-trois heures après le crash. On avait ordre d'interdire toute photo par des journalistes ou des particuliers. Mais nous, nous en avions pris. Sur place, nous avons trouvé les corps. Tous avaient été décapités. On avait ordre de tout ramasser avant que les familles ne viennent sur place. J'ai découvert un tronc (sans tête, ni bras). J'ai su que c'était le général Leclerc car il y avait dans son uniforme son chapelet, son livret militaire, sa Légion d'honneur.

Que représentait pour vous le général Leclerc ?
Pour moi, c'était le héros de la guerre en Europe et le héros d'Indochine.

Qu'est-ce qui vous a fait quitter la Légion ?
J'avais rencontré Claude, ma future femme. En 1948, on m'a demandé d'aider à créer la 3e Compagnie saharienne portée de la Légion. J'étais volontaire mais je ne l'avais pas dit à ma fiancée. Ensuite, j'ai fait ma carrière civile à Alger puis à Villeroy et Boch, en tant que directeur commercial, à Haubourdin.

Vous avez gardé des liens avec vos camarades ?
Oui, notamment avec Willy, hélas mort l'an dernier.
Il était pianiste compositeur et il avait composé un air pour la Compagnie saharienne. L'air existe toujours, mais le texte a changé, car la Compagnie n'existe plus. Il y a aussi Pitt que j'ai connu en 1949, en Lybie. Il vit toujours à Phalempin.

Si vous aviez un message à faire passer au sujet de la Légion, quel serait-il ?
J'ai des souvenirs extraordinaires. La Légion ne m'a jamais fait pleurer, sauf cette fois-ci lorsqu'on m'a présenté le film qui m'était consacré. Ça m'a fait pleurer parce qu'on parlait de ma petite femme que j'ai perdue, il y a quelques années.w L'histoire de Horst est relatée en partie dans le livre de Jean-Christophe Notin auteur d'une biographie sur Leclerc (paru aux éditions Perrin).


Traduction

aa
 

Visiteurs

mod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_counter
mod_vvisit_counterAujourd'hui107
mod_vvisit_counterHier5984
mod_vvisit_counterCette semaine19447
mod_vvisit_counterSemaine dernière18724
mod_vvisit_counterCe mois53227
mod_vvisit_counterMois dernier119907
mod_vvisit_counterDepuis le 11/11/0919912563

Qui est en ligne ?

Nous avons 5719 invités en ligne

Statistiques

Membres : 17
Contenu : 14344
Affiche le nombre de clics des articles : 42698897
You are here PRESSE XXI° 2010 Un légionnaire hors du commun 28022010