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Patrice Valantin. Ange gardien 05022010

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le 5 février 2010

2010 sera l'année de la biodiversité ou ne sera pas. Patrice Valantin, patron de Dervenn, à Mouazé, en a fait son cheval de bataille depuis plusieurs années déjà. Pour cet ancien légionnaire devenu ange gardien de la nature, la préservation de l'environnement ne peut se faire sans l'aide des entreprises.

En ce mois d'avril1966, le monde a, sans le savoir, donné naissance à un ange gardien. Cela fait maintenant plusieurs années que Patrice Valantin est convaincu du danger que court notre planète, et compte bien agir pour la préserver. La biodiversité, pour lui, est essentielle. «Tout le monde a déjà été alerté sur le réchauffement climatique. Ce qui est perdu ne se rattrapera pas. Mais il nous faut nous adapter, remonter ses manches et éviter les conséquences néfastes sur l'écosystème», insiste Patrice Valantin. Par son travail et son obstination, il agit. Car cet homme-là n'est pas du genre à rester les bras croisés. Et son action devrait, cette année, prendre des proportions beaucoup plus importantes. L'ONU a en effet déclaré 2010 l'année mondiale de la biodiversité. Une formidable opportunité pour Patrice Valantin d'alerter le public sur la nécessité de préserver la nature et son écosystème.

Des ministères à Copenhague
Pour cela, il n'arrête pas! De Paris à Copenhague, il frappe aux portes des ministères, à la rencontre de qui pourra l'aider à faire de la sauvegarde de la biodiversité l'enjeu de demain. «Lors de la conférence de Copenhague, c'était le marasme sur place. Le point positif, c'est que tous les chefs d'Etats étaient réunis autour pour dire qu'il y a un problème, et qu'il faut agir. La prise de conscience est tardive, mais quelque chose s'est passé, on a lancé une dynamique. Toutefois, nous avons décidé de faire bouger les choses nous-mêmes, car on ne peut pas compter sur les Etats». «La Bretagne va sauver le monde!», s'amuse même cet ancien légionnaire qui n'a pas froid aux yeux et une volonté de fer. Issu d'une famille de militaires - son grand-père était déjà dans l'armée - Patrice Valantin est d'abord passé, gamin, par la case ?antimilitariste ?, avant de vouloir s'engager dans la légion étrangère. Rattrapé par la tradition familiale, le ?boy-scout? fait Saint-Cyr, puis part en Bosnie. «J'y ai fait trois séjours, résume-t-il. Mais j'ai raté l'Afrique. C'est là-bas que je voulais mettre en oeuvre mon métier».

Il frôle la mort à Sarajevo
En fait, c'est à Sarajevo qu'il atterrit. Et qu'il manque de mourir dans une explosion, pendant le siège de la ville... «J'aurais dû y rester, mais j'avais un ange gardien...», se souvient le militaire, qui se met alors à penser à «la futilité de la construction humaine. C'est dans ces moments-là que l'on voit où est l'essentiel. Dans l'amour de ses proches, ajoute encore ce papa de six enfants. Voir une ville dans le chaos absolu fait aussi réfléchir à la fragilité de notre civilisation. Mais après la guerre, les gens se sont relevés, regroupant toutes les bonnes volontés, pour reconstruire».

«Apporter sa pierre»
De ce pan de vie militaire, Patrice Valantin a gardé une «expérience humaine et sociale unique au monde. C'est la légion qui m'a plus apporté que l'armée en elle-même. On engage des gens qui n'ont pas de relations entre eux, ils ont un passé de blessés par la vie, parfois de voyous. On les met ensemble pour se battre pour la France. En théorie, c'est quelque chose d'impossible, mais ça fonctionne, pour la grandeur du service humain. La tolérance et l'entraide sont extraordinaires». Ce travail en commun pour une même cause, Patrice Valantin l'applique aujourd'hui chez Dervenn, son entreprise de génie écologique créée en 2002. «Ce qui est important, c'est d'apporter sa pierre».

Le ?chêne? prend racine
Quand il a préparé sa reconversion, après sa carrière de militaire, il voulait certes gagner sa vie, mais aussi utiliser des valeurs humaines. Dervenn (?le chêne? en breton), a été lancée dans le but de préserver la biodiversité, en créant et restaurant des zones de vie pour les populations végétales et animales afin d'enrayer la dégradation de l'écosystème. C'est donc aussi un projet social. Sous son chêne à lui, Patrice Valantin essaie de rendre aujourd'hui justice à la nature.

«Le génie écologique pourrait créer 30.000 emplois en 12 ans»

Patrice Valantin a mis en place un outil pour aider les entreprises à ? compenser ?.
Pensez-vous que les mentalités changent sur la biodiversité?
Tout le monde s'en fout de la nature! On s'y intéresse, mais de là à y mettre de l'argent. C'est ça qui est très difficile. Nous avons notamment un énorme manque de soutien des collectivités, et j'en souffre! Il y a bien un débat sur l'environnement, le réchauffement climatique, mais personne ne parle de la biodiversité! Alors qu'en revégétalisant, on peut tempérer ce réchauffement.
Comment alors faire quelque chose?
Il faut miser sur la biodiversité comme sur une assurance-vie. On est en situation de crise, et on a un combat à gagner. Chez Dervenn, nous avons des connaissances pratiques, nous devons maintenant créer des outils, et être offensifs. Aujourd'hui, le marché doit être orienté pour être compatible avec l'écosystème. Il nous faut donc toucher les particuliers et les entreprises, qui agiront alors pour régler les problèmes de la biosphère.
Comment une entreprise peut-elle agir pour l'écosystème?
C'est le principe du programme que nous avons mis en place, le Fipan. Il faut savoir que 40% de l'économie repose sur la nature, d'après une étude du TEEB (The Economics of Ecosystems and Biodiversity). Les services fournis par les écosystèmes représentent deux fois le PNB mondial! Ce qu'il faut préserver, c'est donc notre modèle économique. Il faut le convertir, car ce n'est pas la vie qui risque de disparaître mais les entreprises!
Que pensez-vous vraiment de la taxe Carbone? Avant, j'étais très frileux sur la compensation. Mais j'ai changé d'avis, car je me dis qu'on va trouver des solutions. Avec l'Union professionnelle du génie écologique, nous allons mettre en place une offre pour permettre aux entreprises de compenser, pour ne pas bloquer leurs projets. À Copenhague, nous avons proposé un référentiel ?Biodiversité et Entreprise ?. Cet outil entre dans la démarche de responsabilité sociale de l'entreprise. Il faut lui permettre d'atténuer ses impacts sur l'environnement.
Où en est aujourd'hui votre projet, le Fipan, visant les entreprises?
Cela va moins vite qu'on le souhaiterait. Nous avons créé une association pour vendre des actions à des entreprises sur la réhabilitation d'espaces de vie. Mais nous ne voulons pas faire de business sur la biodiversité. Cela permet au souscripteur de témoigner de son attachement à ce patrimoine et peut communiquer sur ces valeurs. Pour alerter plus encore les entreprises, nous avons mis en place une formation ?entreprise et biodiversité?.
Il y a un vide en matière de formation autour de la biodiversité?
Totalement! C'est pour cela que nous avons créé une Union professionnelle du génie écologique pour développer notre métier. La commission de l'Afnor doit aussi le normaliser. Si on n'encadre pas ce nouveau métier, le génie écologique ne sera pas un service de qualité. Le but est que les gens aient confiance, et d'accélérer l'arrivée de la concurrence. Je parie même sur la création de 30.000 emplois dans les douze ans à venir. Pour cela, nous allons mettre en place une formation professionnelle au génie écologique, soutenue par l'État et qui se déroulera par sessions de deux mois. Pour l'encadrement, nous avons déjà recruté d'anciens militaires. Nous attendons plus que les financements.


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