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La défaite française à Diên Biên Phu vue du côté viêt-minh

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Publié le 15/02/2011

Dans un livre sobre et poignant, Pham Thanh Tâm livre son témoignage de la bataille.

Des centaines, sinon des milliers de livres ont été écrits sur la guerre d'Indochine, premier grand conflit de la décolonisation française qui a duré de 1946 au 27 juillet 1954, année marquée par la chute de Diên Biên Phu, le 7 mai. Cette défaite demeure un des plus violents traumatismes de l'armée française. L'écrasante majorité de ces ouvrages a été écrite par d'anciens soldats français, tous profondément marqués par leur défaite devant un adversaire vietnamien qui, sous la bannière communiste, se battait pour sa terre. Les témoignages des soldats vainqueurs existent, mais ils sont rares. Aussi lit-on avec grand intérêt celui de Pham Thanh Tâm, publié dans l'exigeante collection Le fait guerrier, que dirige chez Armand Colin l'historien Stéphane Audoin-Rouzeau. Lorsqu'il entame la rédaction de ses carnets, qu'il ne destine nullement à être publiés, l'auteur n'a que 22 ans et déjà sept ans de guerre au compteur. Ancien étudiant à l'école des Beaux-Arts de Hanoï, il a été nommé correspondant de guerre auprès de la division d'artillerie lourde (F351) du Viêt-minh. Il part avec pour seules armes des cahiers vierges, un porte-plume et une bouteille d'encre Waterman.

Dans la cuvette de Diên Biên Phu, les Français croient pouvoir tenir, car ils ont une certitude : pour pouvoir les déloger, il faudrait que le Viêt-minh dispose de canons. Or c'est exclu, affirment les Français, dont la journaliste Sherry Buchanan résume la position dans son introduction au livre : "Pour y accéder, il faudrait que le corps de génie de l'armée populaire construise des centaines de kilomètres de route pour y acheminer leur artillerie lourde. Une solution inimaginable, jugée impossible par les Américains et l'état-major français." Pourtant, c'est bien ce qui va se produire, et Pham Thanh Tâm est au coeur de l'histoire en marche. C'est à dos d'homme, pour les pièces démontables, que les canons de 105 qui écraseront la garnison française gagnent les hauteurs surplombant la cuvette, au prix de mille périls. Mais pour les parties indémontables, pesant près de deux tonnes, il faut pousser, tirer et gagner chaque centimètre à flanc de montagne : "Le terrain était dense, broussailleux ; le chemin très difficile, jonché de souches de bambou et de troncs d'arbre sur lesquels on trébuchait sans cesse (...) Chaque escouade de 70 fantassins a fabriqué avec les moyens du bord deux cordes d'environ seize mètres chacune (...) Nous avons mis en place, en haut de la première pente, un treuil à manivelle sur lequel s'enroulaient les cordes que nous avions attachées aux roues du canon." Et c'est ainsi que l'artillerie fit ce que les Français n'avaient pas cru possible : elle franchit les montagnes... Le journal de Pham Thanh Tâm est agrémenté de belles et sobres aquarelles croquées sur le vif. À lire, pour la force de ce témoignage sans haine.

Pham Thanh Tâm, Carnet de guerre d'un jeune viêt-minh à Diên Biên Phu, préface de Stéphane Audoin-Rouzeau, Armand Colin, 188 pages, 19,90 euros. ISBN 9782200257590

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