Publié le 10/08/2011
centaines de Parisiens. Une démarche exceptionnelle en France. © Fanny Lesbros / Le Point.fr
Il est midi sur le pont Alexandre-III, baigné par le soleil d'août. Depuis quelques minutes, le cortège venant de Roissy était arrêté aux abords des Champs-Élysées. À l'heure dite, il redémarre. Les corbillards sont entourés d'une majestueuse escorte de motards de la garde républicaine et de la police nationale. Ils conduisent aux Invalides les cercueils des deux légionnaires tués dimanche en Afghanistan, le caporal d'origine népalaise Kisan Bahadur Thapa et le légionnaire de 1re classe d'origine sud-africaine Gerhardus Jansen. Ils seront accueillis dans la cathédrale Saint-Louis par leurs familles arrivées la veille au soir de leurs pays respectifs, par des camarades de leur régiment, le 2e régiment étranger de parachutistes, et par les autorités militaires. Mais en petit comité et sans cérémonie officielle, celle-ci devant avoir lieu vendredi à Paris.
Avec la bénédiction des armées qui organisent le "plan hommage", mais sans leur appui explicite, un rassemblement informel est organisé depuis la fin juin à chaque retour d'un cercueil d'Afghanistan. À ce jour, cette manifestation n'a guère fait recette et, ce jeudi matin, les associations d'anciens combattants ou une amicale de la légion n'avaient délégué qu'une demi-douzaine de porte-drapeaux, dont les emblèmes se sont inclinés au passage des cercueils. Mais il y avait aussi quelques individuels parisiens, venus rendre hommage à ces soldats venus d'ailleurs pour combattre sous l'uniforme français. En tout, y compris les touristes et les journalistes, l'assistance comptait une centaine de personnes. Les armées étaient représentées par l'équipage d'un fourgon d'intervention de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, en tenue d'incendie. D'autres pompiers s'étaient alignés sur les Champs-Élysées et une grande échelle a été déployée à l'entrée des Invalides. Le mot des autorités est clair : sobriété...