Publié le vendredi 23 septembre 2011
Philippe Guislain a été installé juge d'application des peines, Cécile Leingre, présidente.
Cécile Leingre a été installée hier comme présidente du tribunal de grande instance d'Ajaccio à l'occasion de l'audience solennelle. Philippe Guislain a pris ses fonctions de Jap et Guillaume Saint-Cricq de subsitut
Pour une audience solennelle d'installation réussie, il faut des magistrats ayant de belles ceintures, des gants tout blancs et des chapeaux bien noirs. La tradition a été respectée hier après-midi au palais Masseria qui accueillait devant un parterre d'officiels et de personnalités du monde de la justice, la nouvelle présidente du tribunal de grande instance, Cécile Leingre, qui remplace Guy Jean. Ce dernier ayant pris ses fonctions à Saint-Brieuc. « C'est un clin d'œil du destin », a noté cette piquante mère de deux enfants qui est native de cette même localité. Elle coprésidait avant son arrivée dans l'île le tribunal de grande instance de Nice.
Hommage au « soldat » Guy Jean
Dans ses réquisitions, le procureur Thomas Pison a souhaité la bienvenue à la magistrate en rendant hommage à son prédécesseur. « Guy Jean était un homme atypique, affectif et pragmatique, il avait l'habitude de dire : problème réglé, ce n'était pas compliqué ! », a-t-il rappelé avec émotion. Tant il est vrai que cet ancien légionnaire (il était le magistrat le plus décoré de France), grand admirateur de Napoléon, gardien de cimetière dans une vie et avocat puis enseignant dans une autre, dénotait. Sa gouaille lors des audiences était elle aussi proverbiale. « Le tribunal vous fait une fleur, mais il ne vous offre pas de pot, alors n'y revenez plus, camarade, sinon la prochaine fois, c'est le gnouf! », aimait-il à lancer aux justiciables avec son accent de titi parisien mâtiné de longues classes chez les bérets verts... Le style de la nouvelle présidente devrait être plus sobre. Moins militaire, aussi. « Vous avez toutes les qualités pour affronter les difficultés », lui a adressé le vice président Jean Leandri qui a assuré avec tact l'intérim depuis le printemps. « Vous devrez maintenir un difficile équilibre avec l'absence de trois magistrats », a noté le juge Leandri.
Un au siège l'autre au parquet
L'audience voyait aussi deux nouvelles têtes chez les magistrats : l'un au siège, l'autre au parquet. Philippe Guislain a ainsi été nommé juge d'application des peines. Le travail de son prédécesseur, Chantal Knitel a été salué.
Le parquet a connu l'arrivée de Guillaume Saint-Cricq qui a été nommé substitut du procureur de la République. Il remplacera la pertinente Marine Karsenti qui a été nommé juge à Evry.
Au-delà de ces éloges, la salle a écouté le monologue de la présidente avec une attention toute particulière aux trois principes invoqués : « loyauté, impartialité et intégrité. » Cécile Leingre, en évoquant le départ du tribunal des pensions au profit de la cour de Bastia, mais aussi la dématérialisation des procédures ou encore la réforme de la loi relative aux soins psychiatriques annonçait la couleur. Et profilait le visage d'une justice qui se repositionne en fonction de ses moyens. Quoi qu'il en soit, la présidente Leingre a certifié qu'elle « déploierait son énergie pour que les chaînes pénale et civile soient le plus fluide possible. » Après la cérémonie, le bâtonnier Carlotti s'est livré au rituel de la présentation du barreau. La suite se jouera dans les prétoires. Avec moins de formes...