dimanche 25 décembre 2011
Le secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens combattants, Marc Laffineur, était en déplacement au Tchad au soir de Noël. Il a assisté à la messe de Noël, à la base française de la capitale Ndjamena.
Une messe où l’aumônier catholique Christophe Kowalczyk, du premier régiment étranger de cavalerie, s’est adressé plus particulièrement « à ceux à qui on a amputé un bras, une jambe, une partie de leur vie, la confiance, un rêve, un souffle, la force qu’ils avaient pour avancer dans la vie. Ces veuves, ces enfants qui ont été amputés de leur mari, de leur père, qui sont handicapés à vie. A ceux qui n’ont pas le cœur à faire la fête, vous avez une place privilégiée auprès de cette crèche. Je vous annonce une grande joie, aujourd’hui vous est né un Sauveur. »
«Soutien, reconnaissance et admiration»
La délégation ministérielle accompagnée de parlementaires (du sénateur Jacques Gautier et du député Franck Riester), de l’ambassadeur de France Michel Raveyrand de Menthon, du général Palomeros, chef d’État major de l’Armée de l’Air, et du colonel Christophe Oursel, commandant les éléments français au Tchad, a partagé le réveillon de centaines de militaires. « Je suis venu vous adresser un message de soutien, de reconnaissance et d’admiration, a lancé Marc Laffineur. Vous avez un rôle essentiel pour la sécurité de cette région d’Afrique et son développement. La France continuera et amplifiera cette coopération. »
La présence française en question
En Afrique, depuis le départ annoncé en 2010 des troupes françaises stationnées au Sénégal, la France est, outre le Tchad, toujours présente militairement à Djibouti, au Gabon et en Côte d’Ivoire. La présence de la France au Tchad, remise en question par Alain Juppé en juillet dernier, était en cours de réflexion. Qui plus est depuis le souhait affiché du président tchadien Idriss Deby de demande de compensation financières.
La coopération importante
Mais la rencontre entre Marc Laffineur et Idriss Deby a confirmé le statu quo actuel. Ce pays de 11 millions d’habitants, seul point de stabilité du Sahel, est une terre d’accueil très importante en Afrique, dans une région où règnent bien des risques : la dissémination de l’armement lybien au Nord avec du trafic d’armement anti-char et anti-aérien, les menaces islamiques dans le Sahel, l’instabilité du Soudan sud, la pétaudière de la République centrafricaine, les mouvements rebelles au Darfour… La coopération est importante pour les deux pays.
Deux missions permanentes
Implantés depuis 1986, les éléments français au Tchad de la force Epervier « n’ont pas vocation à protéger le régime en place », assurent les militaires. Le pays s’est stabilisé après des situations difficiles notamment en 2008 et débute sa construction. Les forces armées assurent deux missions permanentes : la protection des intérêts et des ressortissants français ; un soutien logistique, de renseignement.
Le seul vrai hôpital au Tchad
Et plus récemment un soutien à la formation aux forces armées et de sécurité tchadiennes (70 000 hommes actuellement). Composé de près de 1000 hommes, le dispositif Epervier dispose de quatre mirages, quatre hélicos, trois avions de transport et trentre-deux engins blindés. Mais aussi un hôpital, « seule structure médicale complète au Tchad. Avec l’unique scanner du pays en cours de fonctionnement. »
Sébastien GROSMAITRE.