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Pierre Pelissier : Solferino: 24 juin 1859

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Publié le 01/02/2012

Pierre Pélissier revisite la victoire française lors de la bataille de Solferino le 24 juin 1859 dont le vainqueur serait selon lui moins Napoléon III qu'Henri Dunand.

Le grand vainqueur de la bataille de Solferino ne fut pas Napoléon III mais Henri Dunant, homme d'affaires protestant qui, bouleversé par le spectacle de la souffrance sur le champ de bataille, organisa les secours et mit sur pied les bases de la Croix-Rouge internationale.

Telle est l'affirmation parfaitement justifiée de Pierre Pélissier dans cet essai au style quelque peu fastidieux mais regorgeant de détails, consacré à l'affrontement qui va opposer quinze heures durant, depuis 4 heures du matin à la tombée du soir, les troupes de la France et celles du Piémont-Sardaigne de Victor-Emmanuel II, d'un côté, face à celles de l'empereur d'Autriche François-Joseph.

De cet événement complexe nous avons gardé quelques clichés. La bataille fut ardue, indécise et brutale et Napoléon III, s'il l'emporta, ne se révéla pas le chef de guerre qu'il rêvait d'être, s'effondrant même moralement à la vue de sang versé. La vérité historique est plus complexe. Comme d'habitude, Napoléon III souffre de la comparaison avec son oncle. Mais ce que nous dit Pélissier, c'est qu'il ne fut pas déméritant. Il sera actif, courageux, directif même, avec ses généraux qu'il commande à cheval même si, par moments, son esprit semble gagné par la léthargie ou le scepticisme. Enfin, si cette bataille fut en effet un carnage, près de 40 000 hommes y furent tués, blessés ou disparus, elle sera moins meurtrière que celle d'Eylau sous le premier Empire, et guère plus que celle d'Austerlitz.

La fougue des zouaves

En outre, selon Pélissier, il ne faut pas exagérer la prise de conscience pacifiste de Napoléon III. Si celui-ci fut choqué par ce qu'il voyait -il n'avait rien de l'insensibilité de son oncle-, il n'en envisagea pas moins de poursuivre le combat contre une Autriche qui allait céder la Lombardie mais garder le contrôle de la Vénétie convoitée par Victor-Emmanuel II et Cavour.

À Paris, la victoire de Solferino provoqua une liesse immense et le régime atteint le zénith de sa popularité. Ce sont 500 000 personnes qui vont acclamer le vainqueur et ses maréchaux. À part les frères ­Goncourt, Victor Hugo et Louis Blanc, la France est à l'unisson derrière Napoléon. Ce que précise Pélissier, c'est que cette victoire fut obtenue à l'arraché grâce à des hommes qui, pour beaucoup, ne venaient pas de France même.

Il insiste sur la fougue des zouaves et des tirailleurs algériens, kabyles d'origine, ou encore sur les exploits de la Légion étrangère, créée en 1830.

Une histoire commençait, celle de l'empire colonial français. Du côté autrichien, les troupes démontrèrent aussi un grand courage, mais les haines nationales, notamment entre Hongrois et Croates, desservirent le camp de François-Joseph. Cette guerre si durement gagnée sur le champ de bataille était une victoire politique pour l'ancien carbonaro Napoléon qui pouvait apparaître comme un artisan de l'unité italienne et un champion de la liberté des peuples.

Solferino: 24 juin 1859 de Pierre Pelissier, Perrin, 312 p., 20 €.


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