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Aix : ils seront à la rue dans deux semaines...

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Publié le jeudi 15 novembre 2012

À Célony, une trentaine de locataires sont sommés de quitter la résidence hôtelière Résid'Artel dans les 15 jours

Les résidents ont improvisé une banderole pour alerter l'opinion publique sur leur situation.

Photos Sophie Spiteri

Ce pourrait être l'histoire de n'importe quelle résidence hôtelière : des particuliers y achètent un appartement sous la "loi Scellier Meublé", de façon à profiter d'une défiscalisation immobilière. Une société exploite pour eux la résidence, le loyer tombe tous les mois.

La crise immobilière déboule, la société fait faillite, la justice rend son jugement, le personnel est licencié et les résidents sont priés de quitter les lieux dans les... quinze jours. Certains y habitent depuis des mois, des années même, étudiants, retraités, jeunes demandeurs d'emploi, dont les revenus divisés par trois, n'atteignent pas le loyer du plus petit studio aixois. Ce pourrait être l'histoire de n'importe quelle résidence hôtelière, c'est celle de Résid'Artel, route de Célony, en face de la station Total.

Hier, Nadine, 50 ans, a été la première prévenue : "Je suis venue chercher mon courrier chez la réceptionniste, elle m'a dit que je tombais bien, elle m'a remis la lettre", qui dit en substance : "Tous les contrats, eau, électricité, internet, fuel, vont être résiliés à compter du 30 novembre, veuillez prendre vos dispositions pour avoir libéré à cette date, votre logement."

Cela fait quatre ans que Nadine vit dans cette pièce avec son fils aujourd'hui âgé de 18 ans. "Nous vivions en Bretagne, un divorce, et me voilà sans rien, avec mon fils, en route, le plus loin possible de ma ville... Je connaissais le sud de la France, j'ai choisi Aix et cette résidence qui présentait tout ce qui nous fallait, le temps de commencer une autre vie." 600 € de loyer charges comprises, pas de taxe d'habitation.

"Je ne comprends pas ce qui m'arrive, on va devoir partir, où, comment ? Mon fils passe son bac, c'est à peine croyable, un chien lui au moins, on le met à la fourrière, nous on va dans la rue."

Wendy était en train de téléphoner sur le palier lorsque la réceptionniste lui a remis la lettre. À 20 ans, elle vit avec son petit frère étudiant, Cédric, 18 ans. Ils viennent de Guadeloupe. Wendy travaille dans un hôtel aixois où elle est logée, sauf en période hivernale où l'activité de l'hôtel cesse.

"J'ai cherché un appartement pendant deux mois sur Aix, mais c'était trop cher, personne n'a voulu me louer un bien, j'ai alors trouvé cette résidence il y a deux mois. Contrairement aux autres, et puisque les gérants savaient très bien ce qui allait se passer, je n'ai pas eu l'occasion de signer un bail."

Wendy qui voulait vivre dans un lieu convenable, aménagé à sa façon, a investi dans des petits meubles, des rangements : "résultat, non seulement je n'ai plus d'argent, mais en plus, je ne sais pas quoi faire de tout ce que j'ai acheté, tout ça m'embête beaucoup, surtout en période hivernale."

Myriam est un peu dans le même cas que Nadine, elle a quitté Paris dans le cadre d'un rapprochement familial, qui s'est finalement mal passé. "C'était une solution d'urgence, pour moi. Je recherche un emploi dans l'informatique, j'adore cette ville, et ça fait bientôt deux ans que j'habite ici, aujourd'hui, il est hors de question que je me laisse faire, quitte à continuer à vivre là, sans eau ni électricité !"

Il y aussi Bella, étudiante antillaise en cinéma à Marseille, il y a des gens de passage, il y a Peter, un légionnaire retraité qui travaille à mi-temps à la plonge pour joindre les deux bouts, des histoires de vie, complexes, derrière le numéro des portes, de 1 à 33... Des histoires et une histoire qui s'est écrite entre ces résidents devenus amis, "on se soutient, c'est tellement brutal, je n'envisage pas de trouver une solution et de partir en me disant, eux tant pis."

Mais au terme de "résident", il faut en fait préférer celui de "client" : cette résidence est soumise à la législation hôtelière, très différente de celle d'un bien commun. Nadine, Peter et les autres vivent dans un hôtel et le préavis de rupture de leurs baux, n'excède pas deux semaines. 15 jours précisément, ils ont reçu la lettre le 15, ils doivent partir avant le 30, "ils voulaient être sûr qu'on paierait jusqu'au bout !"

Ils évoquent cet ensemble immobilier qui se construit depuis quelques mois, tout contre la résidence. Il s'agit du même promoteur que Résid'Artel.

Nadia TIGHIDET


Traduction

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