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2012


Afghanistan: 4 soldats français tués, la question d'un retour anticipé des forces françaises posée

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publié le 20/01/2012 à 10:00, mis à jour à 11:49

afp.com/Aymeric Vincenot

PARIS - Le président Nicolas Sarkozy a confirmé que quatre soldats français avaient été tués vendredi par un militaire afghan, et annoncé la suspension de toutes les opérations de formation et d'aide au combat de l'armée dans ce pays, en posant la question d'un retour anticipé des troupes françaises.

S'exprimant devant les diplomates venus lui présenter leurs voeux, le président a indiqué en outre que le ministre de la Défense, Gérard Longuet, était envoyé "immédiatement" en Afghanistan pour faire le point de la situation. Le chef d'état major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, doit l'accompagner.

"D'ici là toutes les opérations de formation, d'aide au combat de l'armée françaises, sont suspendues", a annoncé le président Sarkozy.

M. Longuet fera à son retour un rapport, avec le Premier ministre, François Fillon, et le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, "sur ce qu'il aura vu en Afghanistan", a-t-il indiqué.

"Si les conditions de sécurité ne sont clairement établies, alors se posera la question d'un retour anticipé de l'armée française", a déclaré Nicolas Sarkozy.

"L'armée française est au côté de ses alliés, mais nous ne pouvons pas accepter qu'un seul de nos soldats soit tué ou blessé par nos alliés. C'est inacceptable, je ne l'accepterai pas", a-t-il prévenu.

"C'est une décision difficile que celle que nous aurons à prendre dans les jours qui viennent", a dit M. Sarkozy, ajoutant: "Mais, je me devais de l'assumer face aux Français et face à nos soldats".

Le retour des forces françaises était envisagé "au plus tard en 2014", a-t-il rappelé, en indiquant qu'il évoquerait cette question avec le président afghan Hamid Karzai, lors d'une visite que ce dernier doit effectuer le 27 janvier à Paris.

"Si les conditions de sécurité pour nos soldats, comme les conditions du recrutement des soldats afghans, au sein de l'armée afghane, ne sont pas clairement précisées et sécures, la France en tirera immédiatement toutes les conséquences", a martelé le président de la République.

"Nous sommes des amis du peuple afghan, des alliés du peuple afghan, mais je ne peux pas accepter que des soldats afghans tirent sur des soldats français", a-t-il déclaré. "Il y a la guerre, il y a les objectifs que nous nous sommes fixés et il y a les conditions de sécurité qui, si elles ne sont pas établies clairement nous empêchent de faire le travail", a-t-il conclu.

Quatre soldats français ont été tués vendredi par un homme portant un uniforme de l'armée afghane en Kapisa, dans l'est de l'Afghanistan, où sont notamment déployées les forces françaises. Selon la sécurité afghane, 16 soldats français ont par ailleurs été blessés.

Quatre-vingt-deux soldats français sont morts en Afghanistan depuis le début du déploiement de la force internationale sous l'égide de l'ONU, fin 2001.

La France compte actuellement 3.600 soldats dans le pays, après le retrait de 400 de ses militaires depuis le mois d'octobre.

Les forces françaises ont enregistré en 2011 leurs plus lourdes pertes depuis le début du conflit, avec 26 soldats tués en opérations, dont cinq dans un attentat suicide le 13 juillet. Les quatre soldats tués vendredi sont les premières victimes françaises en 2012, en Afghanistan.

Le calendrier de l'Otan a fixé à fin 2014, la date d'un retrait complet d'Afghanistan des forces combattantes de la coalition internationale.

Par AFP

Afghanistan : 4 soldats français tués, Sarkozy suspend les opérations de l'armée

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Publié le 20.01.2012, 09h45 | Mise à jour :11h05

Archives. quatre soldats français ont été tués ce vendredi en Afghanistan. | LP:Philippe de Poulpiquet

 

Quatre soldats français de la force internationale de l'Otan ont été tués ce vendredi à l'aube par un homme portant un uniforme militaire afghan dans l'est de l'Afghanistan. L'information, annoncée en milieu de matinée par un responsable des forces de sécurité afghanes, a été confirmée par

Alors qu'il s'exprimait lors de ses voeux au corps diplomatique, le a annoncé qu'il suspendait toutes les opérations de l'armée française en Afghanistan. Et il se réserve le droit de prévoir «un retour anticipé» des forces françaises. Il attendra pour prendre sa décision le rapport du ministre de la Défense et le chef d'Etat-Major des armées envoyés sur place. «Ce sera une décision difficile que nous devrons prendre dans les jours qui viennent», a souligné Nicolas Sarkozy

«Un homme portant un uniforme afghan a ouvert le feu sur des Français, quatre ont été tués et 16 blessés, ce matin vers 8 heures (4h30 à ) dans le district de Tagab, dans la province de Kapisa», dont l'armée française a la charge, a indiqué un responsable des forces de sécurité afghanes qui a requis l'anonymat. Un peu plus tôt, la force internationale (Isaf) avait annoncé le décès de quatre soldats sans en donner la nationalité, en précisant que le tireur présumé avait« été appréhendé».

Le périmètre de la base française de Tagab a depuis lors été circonscrit par l'armée française, et interdite d'accès aux forces de l'ordre afghanes, a indiqué une autre source sécuritaire.

82 français sont tombés depuis 2011

Ces quatre pertes françaises portent à 82 le nombre de soldats français tués en Afghanistan depuis fin 2001. Deux légionnaires français avaient perdu la vie le 28 décembre dernier dans la province de Kapisa, au nord-est de Kaboul.  La France compte actuellement 3.600 soldats dans le pays, après le retrait de 400 de ses militaires depuis le mois d'octobre. Les forces françaises ont enregistré en 2011 leurs plus lourdes pertes depuis le début du conflit, avec 26 soldats tués en opérations, dont cinq dans un attentat suicide le 13 juillet.

Après la décision annoncée fin novembre par le président afghan Hamid Karzaï de transférer aux forces afghanes la responsabilité de la sécurité du district de Surobi (est de Kaboul), les Français concentrent leurs efforts en Kapisa, où ils ont subi la totalité de leurs pertes de 2011. Ils sont fortement impliqués dans la formation de l'armée afghane, qui doit prendre le relais de l'Otan après le départ de la force internationale, programmée pour 2014.

Pour la première fois depuis huit ans, le nombre de soldats de l'Otan tués en Afghanistan a diminué d'une année sur l'autre, passant de 711 en 2010 --l'année la plus sanglante pour les troupes étrangères-- à 566 en 2011. Jeudi soir, six soldats américains sont décédés dans le crash d'un hélicoptère dans la province de Helmand (Sud). Les circonstances de l'accident ne sont pas encore connues. Sayed Mulook, le commandant de l'armée afghane dans cette province, avance l'hypothèse d'un problème mécanique.

Quatre soldats français tués en Afghanistan

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20/01/2012

Quatre soldats français ont été tués et 16 blessés aujourd'hui par un homme portant un uniforme de l'armée afghane dans l'est de l'Afghanistan, selon la sécurité afghane, la force internationale de l'Otan confirmant les décès mais pas la nationalité des victimes.

"Un homme portant un uniforme afghan a ouvert le feu sur les Français, quatre ont été tués et 16 blessés dans le district de Tagab, dans la province de Kapisa", dont l'armée française a la charge, a indiqué un responsable des forces de sécurité afghanes qui a requis l'anonymat.

Un peu plus tôt, la force internationale de l'Otan (Isaf) avait indiqué que quatre de ses soldats avaient été tués par un militaire afghan, sans préciser leur nationalité. "Le tireur présumé a été appréhendé", a ajouté l'Isaf.

L'attaque s'est produite vers 4h30, heure française, selon la source afghane. Le périmètre de la base française de Tagab a depuis lors été circonscrit par l'armée française, et interdite d'accès aux forces de l'ordre afghanes, a indiqué une autre source sécuritaire.

Le 29 décembre, deux légionnaires français avaient été abattus délibérément par un soldat de l'Armée nationale afghane (ANA) dont ils assuraient la formation dans la province de Kapisa, au nord-est de Kaboul, région très infiltrée par la rébellion des talibans où se trouve la vallée de Tagab. Les quatre soldats décédés aujourd'hui portent à 82 le nombre de militaires français tombés en Afghanistan depuis le début du conflit en 2001.


Afghanistan. 4 soldats français tués, 16 autres blessés par un militaire afghan

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Publié le 20/01/2012 10:47

Un soldat français lors d'une patrouille à Kapisa, le 26 janvier 2011 Joel Saget AFP/Archives

Quatre soldats français ont été tués, ce vendredi, et 16 autres blessés par un homme portant un uniforme de l'armée afghane, dans l'est de l'Afghanistan.

"Un homme portant un uniforme afghan a ouvert le feu sur les Français, quatre ont été tués et 16 blessés dans le district de Tagab, dans la province de Kapisa", dont l'armée française à la charge, a indiqué un responsable des forces de sécurité afghanes, sous couvert d'anonymat. Un peu plus tôt, la force internationale de l'Otan (Isaf) avait annoncé la mort de quatre de ses soldats, tués par un militaire afghan. "Le tireur présumé a été appréhendé", avait ajouté l'Isaf.

L'attaque a eu lieu vers 8 heures, heure locale. Depuis, le périmètre de la base française de Tagab a été circonscrit par l'armée française. Elle est interdite d'accès aux forces de l'ordre afghanes.

C'est la deuxième attaque de ce genre en quelques semaines. En effet, le 29 décembre dernier, deux légionnaires français avaient été abattus délibérément par un soldat de l'armée nationale afghane, dont ils assuraient la formation dans la province de Kapisa, au nord-est de la capitale, Kaboul.

Ces quatre nouvelles victimes portent à 82 le nombre de militaires français tués en Afghanistan depuis le début du conflit, en 2001.

 

La France suspend ses opérations

A la suite de la mort de quatre de ses soldats en Afghanistan, la France a décidé de suspendre temporairement ses opérations dans le pays, a annoncé ce vendredi Nicolas Sarkozy. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, sera chargé d'une mission sur place. Si celle-ci conclut que les conditions de sécurité ne sont pas réunies, la question d'un retrait anticipé sera posée, a ajouté le chef de l'Etat lors de ses voeux au corps diplomatique. La France compte actuellement 3 800 militaires en Afghanistan. Leur retrait est prévu pour s'étaler jusqu'en 2014.

 

Hollande pour un retrait à la fin de l'année

François Hollande, le candidat socialiste à la présidentielle, a réaffirmé ce vendredi sa "volonté de retirer nos forces d'Afghanistan, le plus rapidement possible, au plus tard à la fin de l'année 2012". "Je renouvelle ma volonté de retirer nos forces d'Afghanistan, le plus rapidement possible, au plus tard à la fin de l'année 2012, en concertation avec nos alliés", écrit-il dans un communiqué, en adressant toutes ses "pensées" aux "familles" et aux "proches" des quatre soldats français tués et des huit autres blessés.

Le président du conseil général de Corrèze salue l'engagement et le dévouement, parfois poussés jusqu'au sacrifice ultime, de nos forces armées qui doivent être assurées de notre soutien". "Je viens d'apprendre avec une très grande émotion que quatre soldats français ont été tués et huit autres blessés, dont j'ignore l'état en ce moment, dans l'est de l'Afghanistan", poursuit François Hollande.


G. Gouttes nouveau grand maître de la Confrérie

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Le 20/01/2012

 

Jean-Louis Malé quitte la présidence de la confrérie.

Comme les hommes politiques - du moins certains - les grands maîtres de la Confrérie n'échappent pas à la règle de la limitation des mandats. Mercredi soir, à l'occasion d'une assemblée générale extraordinaire, la Confrérie du cassoulet a ainsi entériné, comme le stipule le règlement de l'association, le départ de Jean-Louis Malé.

Après deux mandats de deux ans, l'assureur cède sa place à Georges Gouttes, un historique de la Confrérie, adhérent depuis 1981 et directeur général du restaurant La Dînée, situé à Port-Lauragais.

Un partenariat avec la Légion

A l'heure de quitter ses fonctions, et même s'il reste "Grand chancelier, c'est-à-dire l'équivalent de vice-président", Jean-Louis Malé laisse à son successeur une confrérie en très bonne santé. "En 2011, nous avons augmenté de 20 % nos participations à des manifestations extérieures auxquelles 110 chevaliers ont participé", a souligné l'ancien président, évoquant le voyage au Japon, quelques jours avant le tsunami, ou encore les tournages en compagnie de Cyril Lignac (voir par ailleurs). Surtout, avant de rendre son tablier, Jean-Louis Malé et ses acolytes se sont efforcés de boucler l'agenda 2012, et de concocter des événements qui risquent de marquer la vie de la cité. "Le grand chapitre de printemps se tiendra le 17 mars, et, le 22 juin, pour la première fois, nous organiserons un grand chapitre avec la Légion étrangère. La Légion et le cassoulet sont, d'après moi, deux fleurons de la ville", a poursuivi l'ancien grand maître. Bien entendu, la Confrérie participera également à la fête du Cassoulet avec le traditionnel repas de gala du vendredi, mais aussi au congrès des petites villes de France, en septembre.

La route du cassoulet

"Le carnet de route de l'année 2012 est bien chargé, mais je sais que je peux compter sur un bon bureau", a commenté Georges Gouttes après avoir rendu hommage à ses prédécesseurs qui "ont su développer la Confrérie". En tant que grand maître, le directeur général de La Dînée entend d'ailleurs poursuivre dans la même voie, en étant "un catalyseur des énergies des bénévoles et des professionnels, un ambassadeur de Castelnaudary et de son cassoulet".

D'ailleurs son grand projet devrait être le développement pour les professionnels "d'une vraie grande route du cassoulet".


La Musique de la Légion étrangère en concert

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Le 20/01/2012

 

De la Musique de la Légion étrangère, on connaît surtout sa participation aux grandes manifestations militaires. Cette formation très demandée, en France comme à l'étranger, dans les festivals internationaux de musique militaire, se produit aussi en milieu civil. La Musique compte 65 personnels défilants : 1 officier, 12 sous-officiers et 52 militaires du rang. La batterie de 18 musiciens comprend les tambours, les caisses claires, les cymbales, la grosse caisse, les clairons et trompettes de cavalerie et les fifres. L'harmonie à 32 musiciens groupe les clarinettes, les saxophones, les trompettes et cors d'harmonie, les trombones, les basses, les barytons et les soubassophones. C'est cette formation complète qui se produira, en concert unique, le samedi 28 janvier à 20 h 30, au palais des congrès de Perpignan, sous la direction de son chef de musique militaire principal, le commandant Emile Lardeux.


L'Amicale des anciens de la Légion étrangère cultive le souvenir

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Publié le 20/01/2012

 Après la clôture de la séance,la photo souvenir prise, la traditionnelle galette des Rois fut dégustée./Photo reprod.

 

L'Amicale des anciens de la Légion étrangère s'est réunie en assemblée générale, le 15 janvier, à 15 heures, à la salle des fêtes de Seissan, généreusement mise à disposition par la mairie.

Après l'ouverture de la séance,

une minute de silence fut observée par les participants à la mémoire de leur camarade Hans Langner et des légionnaires morts aux combats durant l'année écoulée.

Les débats reprenaient ensuite avec la lecture du rapport moral et du rapport financier qui furent adoptés.

A noter: La célébration de Camerone aura lieu le 21 avril avec, à 9 h 30, rassemblement place de la Légion-Etrangère ; à 10 h 30, messe à la cathédrale (présence de Mgr Gardès) ; à 11 h 30, place Salinis. A l'issue de cette commémoration, comme le veut la tradition, un repas sera organisé.

L'achat de 12 plaques funéraires a été adopté.

Il a été décidé que les membres sympathisants ne payant pas leur cotisation au 31 janvier de l'année, leur titre sera retiré et ils seront priés de rendre leur carte.

Mme Knitl a été nommée au titre de responsable du service historique Légion étrangère du Gers.


Avoir 25 ans à Sidi Bel Abbès

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Le 19 janvier

En 1912, un Allemand de 17 ans nommé Ernst Jünger veut découvrir l’Afrique et les sources du Nil. Pour s’en approcher, il fuit son pays et s’engage dans la Légion étrangère. On l’envoie en Algérie à Sidi Bel Abbès. C’est une petite ville située au sud d’Oran, la Légion y a ses quartiers. On dit à Jünger que le nom signifie «la dominatrice belle et bonne». Ainsi, écrit-il dans Jeux africains, «j’étais en Terre promise», une sorte de nulle part polyglotte et administré comme dans la Creuse : «On nous fit suivre une large rue, où régnait entre les magasins et les cafés une vive activité, et à laquelle seule une double rangée de palmiers donnait un caractère oriental.»

En 1956, une Parisienne de 25 ans, Monique Rivet, obtient son premier poste de professeur à Sidi Bel Abbès. Elle croit que c’est en Tunisie. Elle enseigne le français et, contrairement à Jünger, n’a aucune envie d’y aller: «J’étais amoureuse, je ne voulais pas quitter Paris, j’avais des utopies, je voulais écrire». Son premier roman, Caprices et Variations, vient d’être pris chez Flammarion. Elle a des sympathies communistes, son père lui dit en souriant : «Tu verras…» Elle se souvient : «Le Parti n’était pas favorable à l’Indépendance, car il avait là-bas une clientèle…» La guerre d’Algérie, c’est là mais c’est loin.

«Village nègre». La jeune femme aime Proust, Stendhal, Henry Miller. Un frère a fait la guerre dans les FTP, l’autre à Londres. Ils lui ont fait lire le Deuxième Sexe, de Simone de Beauvoir. Leur père, le général Rivet, a organisé les services secrets dans l’armée avant la guerre de 39-45, puis rejoint Alger et la France libre. Comme Ernst Jünger, il avait connu l’Algérie avant la Première Guerre mondiale. Il était alors officier tirailleur. Blessé au front et fait prisonnier, il rentre en France en 1918«Mon père, dit-elle, on l’a récupéré retraité, vivant et décoré par les Américains.». En captivité, il a appris la langue de l’ennemi.

Quand sa fille arrive à Sidi Bel Abbès, la Légion est toujours là et on parle allemand dans les rues, comme du temps d’Ernst Jünger. Un colonel de parachutistes lit chaque jour le Monde, qui est interdit. Dans le Glacis, l’héroïne et narratrice, Laure Delessert, est également une jeune enseignante qui ne connaît rien de l’Algérie. Un jour, elle assiste à une opération militaire dans ce qu’on appelle ici le «village nègre», autrement dit le quartier arabe. On le rejoint en passant le Glacis, «une grande avenue plantée d’acacias qui séparait la ville européenne de la ville indigène». Laure raconte : «Un ordre en allemand claque. Les blindés démarrent dans le fracas des moteurs et à leur tour franchissent les barbelés. Presque aussitôt des coups de feu se font entendre. Et puis le silence est revenu. Je me suis dirigée lentement vers les acacias du terre-plein. Je me disais : ainsi on commande en allemand dans l’armée française… Et cela me donnait un curieux sentiment de honte.»

La vieille dame aux cheveux courts, directe, énergique, d’une sympathie rugueuse et vertébrée, résume aujourd’hui, dans son appartement de Rambouillet, ce qu’elle éprouva et mit dans le cœur de Laure : «A Sidi Bel Abbès, les métropolitains étaient sidérés par ce qu’ils découvraient, cette ségrégation extrêmement choquante, preuve que la colonisation était méconnue. Elle créait un état de fait qui, de loin, était admis par presque tout le monde. Le visage colonialiste de la France, ce n’était pas compatible avec ce que je trimballais.» Monique Rivet aime les principes de 1789 et n’avale toujours pas le sort public fait à Robespierre, dont elle récite volontiers le début d’un célèbre discours à l’Assemblée. Son grand-père, menuisier et compagnon, était un lecteur de Louis Blanc. Elle vote socialiste «sans enthousiasme et sans réticence». Pendant quinze ans, une fois retraitée, elle a chanté dans une chorale.

Vigilance. Elle n’a passé qu’un an, 1956-57, à Sidi Bel Abbès. Elle découvre ce mélange de juifs, d’Espagnols, d’Arabes, que les Français ne doivent pas fréquenter. La société est dans un état d’apartheid, d’immaturité et de guerre, que le Glacis révèle par l’expérience, le regard, l’ingénuité sensible et agressive de son double, Laure. C’est un monde que Pierre Nora, dans Professeur à Oran, décrit un peu plus tard dans France Observateur: «Il faut se surveiller avec la plus extrême vigilance pour ne pas surprendre sur soi-même, après deux ans de séjour, le début d’un réflexe qui ressemble étrangement à une légère réaction raciste - ne serait-ce que le tutoiement aux vendeurs de journaux.» (1) .

Le Glacis flotte dans les points de vue, mélange les temps narratifs, vit par les maladresses qui font sa vertu, son état de découverte et d’innocence froissée : l’Algérie française s’ouvre et se ferme par les yeux et le cœur d’une jeune femme qui ne comprend les choses qu’à mesure qu’elle les vit, toujours un peu trop tard. Ce naturel dans le décalage, dans la perception d’une société par hoquets, surprises et à corps défendant, rend la petite ville coloniale aussi intime que révoltante. Camus y a été nommé professeur en 1937. Il a refusé par peur de l’ennui.

Choquée par ce qu’elle voit, Monique Rivet écrit son texte à chaud et l’intitule : le Parti des cadavres. «Un mauvais titre», dit-elle aujourd’hui. Ce sont presque les derniers mots du livre. Un homme est tué dans la nuit, son cadavre pourrit, son visage devient méconnaissable : «Il portait une arme dans sa poche et on n’a pas su s’il s’en servait pour assassiner ou pour se défendre. On n’a jamais su de quel parti il était, quel parti l’a tué. Et personne n’a pris parti pour son cadavre.» L’année suivante, elle lit la Question, d’Henri Alleg. Elle l’a acheté en France (en Algérie, c’est introuvable) et l’a fait lire à son père : «Il ne pouvait croire que l’armée française torturait.» Le général Rivet meurt peu après, sans avoir lu le manuscrit du futur Glacis. On est en 1958. Dans le livre, le père de Laure, résistant, est mort en déportation.

A Paris, Flammarion refuse le texte. Chez Julliard, «l’éditeur glorieux de Françoise Sagan» lui dit qu’il faut le retravailler. Elle renonce, le range et l’oublie.Début 2011, elle le retrouve dans sa maison de campagne, relit et corrige : «Je ne voulais pas laisser derrière moi quelque chose qui serait à reprendre.»Le Glacis devient le lieu de rencontre entre une jeune femme sous la guerre d’Algérie et une femme de 80 ans au moment où l’on va célébrer le quarantenaire des accords d’Evian.

Monique Rivet pense le publier à compte d’auteur, comme elle a fait pour ses textes précédents - entre autres, un bon recueil de nouvelles, le Cahier d’Alberto. L’association qui la publie se trouve à Paris, près des éditions Métailié. Un ami lui conseille d’y déposer le manuscrit. «C’était en mai ou juin dernier, se souvient Anne-Marie Métailié. J’ai ouvert le manuscrit, et là, ça a été une explosion émotionnelle.»

Cocktail. Anne-Marie Métailié est née à Sidi Bel Abbès. Son père était vétérinaire de campagne. Le Glacis lui rappelle le «village nègre», la «calle del sol», les ambiances, le «racisme et l’élégance des femmes françaises qui vivaient là-bas». Dans le livre, elles s’appellent Biche ou Elena, l’amie presque intime, médecin, plus âgée de seize ans, dont l’amant est colonel et qui trouve que Laure n’est jamais bien «nippée». Quand Laure prononce le mot «guerre» dans un cocktail, Elena lui rappelle qu’on dit «événements». Quand Laure veut s’installer dans le «quartier nègre», Elena lui apprend que c’est impossible. Elle est sa conscience sociale, une conscience intelligente, sévère et dégradée par l’atmosphère et les préjugés. Monique Rivet s’est inspirée de l’une de ses meilleures amies, kinésithérapeute, morte sans avoir lu le manuscrit. Il y a dans le Glacis de splendides portraits de femmes, unies par l’amitié, désunies par les circonstances. Le livre rend les séparations définitives. Ce ne fut pas toujours le cas dans la vie.

Pleine d’un naturel et d’une curiosité déplacés, Laure ne cesse de faire des gaffes. Elle avance «de guingois» dans ce petit monde méprisant et militarisé, c’est pourquoi elle sent tout, même quand c’est de travers. Un jour, elle entend une mitraillette. Son amant éclate de rire : «Ma petite idiote chérie… Ce sont les cigognes que tu entends !» Quand on confond cigognes et mitraillettes, il est temps de partir. Plus tard, Monique Rivet enseignera en Alsace.

La jeunesse de Laure accueille une foule de personnages avec plus de stupeur, de colère, d’émotion, que de jugement. Les Lebeau sont des vieux colons. La femme cite Paul Valéry. L’intendant est battu et émasculé dans leur ferme. Mademoiselle Arland, enseignante, a pour amant un Arabe. Arrêté, il dénonce des gens du FLN. Plus tard, une autre enseignante apprend à ses collègues que «le raton de Melle Arland a été assassiné». Et Melle Arland devient raciste. Un jeune militant FLN est étouffé avec ses compagnons dans une cuve à vin où les Français les ont enfermés. En découvrant les cadavres, un soldat dit : «C’est rigolo tout de même pour des gars qui boivent pas de vin de finir dans une cuve !»

«Première bouffée». L’image la plus symbolique de ce petit livre revenu d’entre les morts est ainsi celle de l’enterrement d’un militaire. Les Français réunis laissent vivre leur haine. Dehors, quelques vieux Arabes sont assis par terre : «L’un d’eux ramassa son bâton et se leva. Il commença à marcher lentement vers la ruelle la plus proche, sans un regard vers l’église. En un instant tout le monde eut les yeux fixés sur lui. Soudain, il s’arrête, fouille sous sa djellaba, en tire une cigarette qu’il allume. Il semblait étranger à tout et cependant une foule suivait ses mouvements […]. La première bouffée que le vieil homme lança vers le ciel nous parut une insulte», puis il disparaît, lentement, sans regarder ceux qui voudraient le tuer. Par l’Arabe inconnu, la messe est dite.

Après Sidi Bel Abbès, Monique Rivet enseigne deux ans à Oran. C’est une ville plus ouverte, «moins ségrégationniste». La future réalisatrice et actrice Nicole Garcia y est son élève. Elle a 12 ans, elle se souvient précisément de celle qui devint, par sa simple présence, son unique maître : «Je croyais qu’elle venait de France, elle était tellement différente des femmes d’ici, très fardées, d’une féminité onglée.Elle avait les cheveux courts, elle marchait à grands pas, elle avait une simplicité et une clarté qui en faisait pour moi une sorte de miracle. Elle nous parlait merveilleusement bien des textes, de Gérard Philipe, de Jean Vilar, du TNP, elle était très inspirante et cela m’a fait rêver de théâtre.» La jeune fille apprend la Ballade des pendus, de François Villon, et le récite de telle façon qu’elle sent sa professeure émue. Elle lui confie ses envies de théâtre, Monique Rivet reste réservée. Plus tard, Nicole Garcia entre à Paris au Conservatoire: «Quand j’ai lu mon nom sur la liste des admis, c’est son visage que j’ai vu en premier. Elle avait rendu, par sa seule image, sa féminité différente, quelque chose de possible.»

Après l’Algérie, Monique Rivet poursuit sa vie de professeur et abandonne peu à peu celle d’écrivain : «J’ai eu de la chance, puis une déveine éditoriale.» Au début des années 60, elle publie deux romans chez Gallimard : les Paroles gelées, quise passe à Oran, et la Caisse noire, qui se dérouledans un lycée : une élève crée une caisse noire pour financer des avortements. Après le refus d’un nouveau texte, elle cesse de publier. Dans les années 70, elle enseigne en Caroline du Sud. Sa vision des Etats-Unis reste sans aménité : «Je n’aime pas le règne du capitalisme, dont ils sont à l’origine. J’écoutais leurs prédicateurs : d’un point de vue spirituel, il n’y a rien. Ils sont essentiellement matérialistes, ces gens-là.»

Huttes. Elle est retournée en Algérie en 1963, puis en 1988, à la veille des émeutes de la semoule, invitée par les parents d’une élève non-voyante du lycée de Rambouillet. A Oran, «les entrées des immeubles étaient une ignominie, comme si une horde de Huns était passée par là, mais l’intérieur des appartements était impeccable. Sans doute ont-ils hérité ça des Français». Elle n’est retournée à Sidi Bel Abbès que par son manuscrit oublié. Elle y a retrouvé les nuits du «quartier nègre», sauvages, vides, surveillées, celles qu’Ernst Jünger avait déjà décrites : «Les nombreux feux qui brillaient, le mélange des voix parlant toutes sortes de langues, et les ombres obscures qui se mouvaient dans les huttes d’argile, donnaient à l’endroit un air de méchanceté.»

(1) «Historien public» (Gallimard, 2011).

Par PHILIPPE LANÇON


L'hommage du village au major El Gharrafi

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Publié le 19/01/2012

Vendredi soir, en la petite église de notre village, avait lieu une messe en hommage au major El Gharrafi, mort en Afghanistan, et habitant de notre village depuis plusieurs mois. C'est une émotion immense qui a animé cette cérémonie, officié par l’aumônier de la légion étrangère et notre abbé Olivier Escaffit, suivie par bon nombre de Saint-Martinois venus apporter leur soutien et leur sympathie à la famille du major, aux côtés d'un grand nombre de légionnaires du quartier d'Anjou. La cérémonie s'est terminée par le chant «J'avais un camarade», entonné par les militaires présents, portant à son paroxysme l'émotion de cet instant. Madame El Gharaffi avait invité les villageois présents à la rejoindre dans sa demeure, afin de partager un moment de recueillement. Souhaitons à cette famille dans la peine tout le courage possible pour faire face à ce cruel accident de la vie.


L'histoire d'un légionnaire devenu rémouleur Le livre de sa vie

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Publié le dimanche 15 janvier 2012

Michel (debout), qui a repris l'activité de rémouleur derrière son beau-père

Umberto, a largement contribué au livre.

Umberto Mosca ou la vie trépidante d'un homme simple. Un livre dans lequel ses aventures sont racontées avec amour et sensibilité.

À 86 ans, le projet d'un livre dans lequel il retrouverait toute sa vie lui tenait beaucoup à cœur. Umberto Mosca, dit Berto, bien connu dans nos colonnes, vient de voir comme un rêve se réaliser.
Avec l'aide de son gendre Michel Cogliani, lui-même épaulé par Michel, le fils d'Umberto, cet Italien de la province d'Udine, à la voix fatiguée, au regard pétillant, a donc rassemblé tous ses souvenirs.
Dans un style simple, fidèle au personnage, le récit des aventures, qui commencent dans son petit village au milieu des montagnes, de sa vallée Rendena, fait la part belle au passé de légionnaire et de rémouleur, mais par-dessus tout aux valeurs de l'homme.
Un homme parfois blessé par le doute que certains semblaient avoir à propos de son incroyable histoire. Un sentiment qui a nourri sa volonté de « laisser une trace », de prouver tout ce qu'il a vécu avec des documents et des photos à l'appui.
Michel Cogliani a donc écouté encore et encore son beau-père Umberto raconter sa vie, mais cette fois en prenant des notes, en italien.
Le livre était attendu depuis une dizaine d'années, mais le projet a vraiment pris corps une fois que Berto a reçu les médailles militaires, notamment la croix de guerre, qui lui a été décernée le 30 avril 2010.
L'an dernier, ce sont donc 33 pages de textes qui étaient noircies de la vie d'Umberto. Mais encore fallait-il trouver une bonne âme pour les traduire de l'italien au français et aussi pour les mettre en forme et les relier.
Voyage dans le(s) histoire(s)
Un appel lancé dans nos colonnes aura suscité bon nombre de réactions et d'intérêt. C'est Marina Ogier de Charleville-Mézières qui s'est lancée dans la traduction des écrits « avec beaucoup d'humanité et de gentillesse ».
Françoise Saunier a apporté ses bons conseils quant à la mise en page et voilà, tout droit sortie des presses d'un éditeur, une centaine d'exemplaires du livre de la vie D'Umberto Mosca*.
Ses enfants ont souhaité lui offrir en guise de cadeau de Noël. Au fil de la lecture, on découvre plus en profondeur ce personnage, sa simplicité, sa philosophie de vie, ses émotions…
De sa petite charrette à sa camionnette de rémouleur, on évolue avec Umberto, ancien légionnaire, qui avoue un parcours « mouvementé, fait de belles et vilaines choses », où l'on retrouve Umberto dans des situations bien étranges. On navigue dans le temps, depuis ses 11 ans quand le jeune Berto, ne connaissait pas la peur, à nos jours. Une vie faite de plusieurs histoires, une vie qui fait partie de l'Histoire, une vie qui pourrait bien aboutir à plus qu'un livre pourquoi pas…
Emmanuel DÉFENTE

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Traduction

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