El Sol de Córdoba Miguel Olvera Caballero 30 avril 2013
C'est ce qu'a annoncé l'unique élue de la municipalité, Nadia Torres Demuner, lors de la commémoration du 150e anniversaire de cet affrontement, auquel ont pris part de célèbres habitants de Huatusco, comme Francisco et Manuel Marrero, dont la mère soigna le sous-lieutenant Maudet avant sa mort et son inhumation dans le temple de San Antonio.
De son côté, le colonel adjoint au général de la Légion étrangère, M. Le Cour Grandmaison, a souligné combien la présence de la délégation française et la commémoration de la bataille de Camerone renforçaient l'amitié entre le Mexique et la France, en rappelant aux deux nations la protection accordée aux légionnaires blessés au combat dans la ville de Huatusco.
"Pour la Légion étrangère, le nom de mama Juana est très important, en raison de l'accueil qu'elle a réservé au sous-lieutenant, et elle est présente dans l'esprit de tous les légionnaires", a conclu le colonel de la Légion étrangère.
Parmi les invités d'honneur se trouvaient le colonel Le Cour Grandmaison, la représentante de l'ambassade française, Lygie de Schuyter, Joaquín Talavera Sánchez, président de l'association Camerone, ainsi que d'anciens combattants de la Légion étrangère, des fonctionnaires municipaux et des invités, comme le chroniqueur de la ville, Marcelino López Páez.
Un mythe pour la légion
L'événement a eu lieu le matin du 29 avril au rez-de-chaussée de l'hôtel de ville, où a été lu un bref compte-rendu de la bataille qui s'est déroulée le 30 avril 1863 entre les forces françaises et mexicaines, au cours de laquelle quasiment tous les soldats français sont morts.
Ensuite, la délégation française (dont plusieurs anciens soldats), accompagnée par des représentants du secrétariat de la marine mexicaine, s'est dirigée vers le panthéon municipal pour poser la première pierre du mausolée dédié au sous-lieutenant Clément Maudet.
Camerone est devenu un mythe pour la légion, comme le rapporte son histoire officielle : "L’assaut final est donné. Bientôt il ne reste autour de Maudet que cinq hommes : le caporal Maine, les légionnaires Catteau, Wensel, Constantin, Leonhard. Chacun garde encore une cartouche ; ils ont la baïonnette au canon et, réfugiés dans un coin de la cour, le dos au mur, ils font face. À un signal, ils déchargent leurs fusils à bout portant sur l’ennemi et se précipitent sur lui à la baïonnette. Le sous-lieutenant Maudet et deux légionnaires tombent, frappés à mort. Maine et ses deux camarades vont être massacrés quand un officier mexicain se précipite sur eux et les sauve. Il leur crie : “Rendez-vous !” [...] Les soixante hommes du capitaine Danjou ont tenu jusqu’au bout leur serment. Pendant 11 heures, ils ont résisté à deux mille ennemis, en ont tué trois cents et blessé autant. Ils ont par leur sacrifice, en sauvant le convoi, rempli la mission qui leur avait été confiée."
Pour les Mexicains, la bataille ne fut pas moins sanglante. Le soldat Barrientos est entré le premier dans la cour de l'auberge sans regarder derrière lui, croyant que l'affrontement avait pris fin. La première chose qu'il l'a surpris fut le sol, qui avait une couleur sombre, recouvert du sang versé.
Quelques secondes plus tard, il est tombé, abattu par trois coups de feu tirés par la poignée de légionnaires qui résistaient encore dans leurs uniformes déjà gris, le visage presque noir à cause de la poudre et de la poussière. Le soldat Barrientos est mort seul, face aux assiégés.
A l'issue de la bataille et lors du retour à Huatusco, l'humeur était à la fête et à l'aube, on entendait les casques des cavaliers qui arrivaient à toute allure et les voix des hommes qui s'écriaient : Nous avons gagné ! Nous avons vaincu ! On leur a mis une raclée, à ces Français !
Et ainsi s'est terminée la bataille de Camerone, dont on fête aujourd'hui le 150e anniversaire.
Une vidéo montrant le mausolée dressé à la mémoire de la bataille de Camerone :