Publié le 02/05/2013
Pour le patron des légionnaires, le général de division Christophe de Saint-Chamas, ce nouveau “Grand Musée” sonnait comme une évidence. Il faut dire que cette exception française se nourrit de mythes, de traditions, et donc de reliques. Une formidable matière première pour un musée.
Le premier des mythes est fondateur. C’est le combat de Camerone, il y a 150 ans. Le 30 avril 1863 à Camerone, trois officiers et soixante-deux légionnaires de la compagnie du capitaine Danjou avaient résisté toute une journée à deux mille Mexicains. Pour le général de Saint-Chamas, ce qui au départ était “une mission de routine” restera un acte héroïque : “Pendant ce combat, le capitaine avait demandé à ses légionnaires s’ils étaient prêts à se battre jusqu’au bout, et ils lui avaient répondu oui.“
Le courage, la bravoure, l’engagement, la discipline, et la solidarité sont autant de pierres à un édifice bâti sur un modèle “unique au monde” rappelle le général de Saint-Chamas. “Un étranger qui sert un pays qui n’est pas le sien, c’est ça l’exception de la Légion Étrangère”, résume-t-il. Lui et ses 7 000 hommes, répartis en une dizaine de régiments (en France métropolitaine, à Mayotte, en Guyane, et aux Émirats Arabes Unis), ont chevillé à l’âme et au corps le sentiment de former une famille presqu’exemplaire : “On ne rentre pas chez nous à reculons, mais pour servir et adhérer à des valeurs communes.”
Depuis le “nouveau départ” qu’est l’engagement dans la Légion, jusqu’à l’épuisement du contrat. Parfois même jusqu’à la vieillesse et la mort. C’est que les vieux soldats peuvent être accueillis à l’institution de Puyloubier, près d’Aix-en-Provence, pour y couler une retraite chaleureuse et paisible. “Car on ne veut pas de clochards médaillés” explique le général de Saint-Chamas, pour qui “le devoir de la France est de les accueillir avec honneur”.
La Légion Étrangère, c’est donc un chapelet de valeurs égrené au quotidien, mais c’est aussi des traditions : le képi blanc, les emblèmes et les fanions, le béret vert, ou encore les fêtes comme Camerone ou Noël. Ce que le général de Saint-Chamas appelle “un même patrimoine”.