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LGV: 75 ans et toujours au boulot

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Le 23 octobre 2013

Ils ont 64, 68, 71, 75 ans, ont oublié la retraite. Ils travaillent toujours aux commandes de leur engin sur la LGV. Ils le font bien sûr pour l’argent, mais pas seulement. Les anciens, c’est une confrérie.

À 75 ans, Antoine Gregoreck, niveleur expert, n’a pas vraiment l’intention de raccrocher. Photo Renaud Joubert

Jacky, Jean-Pierre et Gilles. Ils ont tous pris leur retraite avant de rempiler sur les chantiers en grand déplacement. C’est dans les gènes. PHOTO/(Photo Majid Bouzzit.)

"C’est un truc qui m’a sidéré. On parlait élections. Le gars m’a dit: j’ai voté Hollande parce qu’avec Sarkozy, je faisais trois mois de plus!”." D’un haussement d’épaule, tout est dit. Antoine Gregoreck peut regrimper ses soixante-quinze balais dans la cabine de la niveleuse. L’homme est à la retraite depuis quinze ans. Mais il bosse toujours, par factions de huit heures, sur le chantier de la ligne à grande vitesse (LGV). Lot 11 à Asnières-sur-Nouère. Inlassablement, il égalise au cordeau des couches de remblai. Un boulot de spécialiste et de précision.

Sauzé-Vaussais, quelques dizaines de kilomètres plus loin. La faction, c’est l’après-midi. Milieu de matinée. Ils sont debout depuis très tôt. L’habitude. Autour de la table du PMU et des cafés, ça cause un peu de chantier et pas mal des femmes, dans des grands éclats de rire qui font se retourner les clients. Il y a là Jacky Hombert, 68 ans, dont huit de Légion étrangère avant de verser dans le TP. Et puis Jean-Pierre Pronost, 65 ans. Et encore Gilles Aboillard, 71 ans. Frétillants comme des gardons et pas question de laisser la place aux jeunes. Jacky râle pour la forme. "Les jeunes, faut être derrière eux." Et pire. "À 30 ans, ils sont penchés sur leur smartphone." Pire encore. "Ils regardent Plus belle la vie!" C’est dire.

Eux, l’âge de la retraite, c’est loin de les passionner. Le chantier c’est leur vie. Jacky, Jean-Pierre, ils ont fait leur carrière chez Razel, quand le père venait serrer les mains sur le chantier avant de monter dans les bureaux. Ils ont connu les déplacements, les grands chantiers. Le premier est niveleur, polyvalent, le second mène un compacteur, mais il a aussi fait ambulancier, taxi, vendeur de pneus sur les marchés. Souvent, ils ont croisé Gilles, bulliste sur la LGV, toute une carrière pour une boîte de sa région parisienne natale. Pousse-cailloux de luxe, noblesse de la trace.

Ils revendiquent surtout un style de vie. "On est une confrérie", dit Jacky, sans être démenti. La preuve. Ce n’est jamais eux qui appellent pour le boulot. Plutôt "les chefs qui constituent leurs équipes". "Ils nous connaissent."


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