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Jean-Marie Eeckeman fait sortir de l’ombre les Douaisiens morts en 1914-1918

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Publié le 21/01/2014 par JEAN-LUC ROCHAT

Généalogiste confirmé, Jean-Marie Eeckeman veut mettre un embryon de vie derrière les noms des Douaisiens tués durant la Grande Guerre.

À travers ce travail, M. Eeckeman rend hommage à tous ces Douaisiens à la vie engloutie par cette guerre.

C’est un travail que Jean-Marie Eeckeman a commencé en 2010 et qu’il espère avoir terminé en 2016. Cet ancien ingénieur d’Air France, maintenant retraité, a eu l’idée, en voyant les grandes plaques de marbre vissées aux murs de la chapelle de l’hôtel de ville où sont recensés les noms des Douaisiens morts au champ d’honneur, d’« éclairer » cette liste de noms maintenant impersonnelle. En 2010, quand ce projet a germé dans son esprit, la commémoration du centenaire du début de la Grande Guerre était déjà dans l’air. Et c’est aux Douaisiens morts durant cette guerre qu’il s’intéresse, dont les centaines de noms couvrent plus des 9/10e de ce mémorial…

Comme si ce nombre ne suffisait pas, il a vite appris que ce mémorial ne comprenait pas tous les noms qui l’intéressaient. D’autres étaient inscrits ailleurs, aux monuments aux morts de Dorignies et de Frais-Marais, sur une plaque à l’église Saint-Jacques, une autre à Saint-Pierre (mais pas à Notre-Dame) et même… à l’hôtel de la Tramerie. Des listes beaucoup moins longues. Mais de toute façon, dans ce travail au long cours, quelques centaines en plus ou en moins ne changeaient pas grand-chose à l’affaire.

La clé de cette tranquillité face à ce défi s’explique par le fait que notre homme est passionné de généalogie et membre éminent du Centre d’études généalogique du Douaisis. Cette œuvre de longue haleine a commencé par une grosse contrariété : « Je n’ai pu mettre la main sur le bon de commande du mémorial qui, je crois, a été inauguré en 1922. Sinon j’aurais pu avoir tous les noms dont la liste a forcément été remise au graveur. Cela aurait au moins permis d’avoir des orthographes sûres, car je pense qu’une petite poignée d’erreurs s’est glissée au moment où les noms ont été gravés. Mais bon ! »

C’est peut-être ce qui explique que pour une vingtaine de noms, il n’a encore trouvé aucun renseignement à mettre en regard. Y compris en croisant avec un site Internet très riche alimenté par le ministère de la Défense, Mémoire des hommes, qui donnent les informations recueillies par l’armée. Que ce soit lors du passage au centre de sélection (taille, poids, description sommaire, degré d’instruction, etc.), puis la suite du « curriculum vitæ » de leur vie militaire : date d’incorporation, régiment, arme (infanterie, artillerie, etc.), puis l’affectation lors de la mobilisation avec, comme terme immuable, la date, le lieu et parfois les circonstances du décès. Autre source de renseignement, une copie d’un petit ouvrage, Douai pendant l’occupation allemande, 1914-1918, que lui a remis les archives communales. Les noms des Douaisiens morts au cours de cette guerre y figurent, avec leur situation militaire au moment de leur mort. Quelques noms sont sur un des mémoriaux de la ville, mais pas dans cet ouvrage. Et inversement.

En généalogiste averti, M. Eeckeman en a vu d’autres. Ce genre d’impasses, il essaie de les contourner en écrivant ou en se rendant dans les mairies des communes de naissance des gens dont les noms posent problème. Car les noms gravés sont ceux des hommes qui habitaient à Douai quand ils ont été mobilisés, pas forcément qui y sont nés. Les archives départementales sont aussi un lieu précieux. Rien ne le décourage dans ce travail colossal qui lui coûte à tout point de vue : il se doutait bien que redonner une brève histoire à ces vies englouties par ce terrible conflit n’irait pas sans difficultés.

Ce travail sera publié par le Cercle d’études généalogiques du Douaisis quand il sera terminé.

«Décédé d’une pneumonie, en captivité, le 16 mai 1918»

François Manouvrier, Auguste Marron, Théodore Modrzejenski, Adrien Verstrate… Voici en guise d’exemple quatre noms qui ont retrouvé une identité grâce au patient labeur de Jean-Marie Eeckeman. Prenons le premier de la liste et écoutons M. Eeckeman : « Manouvrier François, Charles, né le 3 janvier 1877 à 1 heure, fils de Dominique Manouvrier, âgé de 44 ans, couvreur (…), et d’Amélie Caulier, âgée de 34 ans, ménagère (…), domiciliés rue de Vert-Debiut, au dit Râches. Cheveux et sourcils noirs, yeux bruns, front petit, nez rond, bouche et mentons petits, visage ovale, taille 1,63 m. Degré d’instruction générale. Houilleur (mineur). Il est incorporé soldat 2e classe au 147e régiment d’infanterie à compter du 15 novembre 1898 (…) Il épouse à Râches, le 31 mars 1902, Angèle, Joséphine Dorémus (…) Ils légitiment Angèle Dorémus (leur fille née hors mariage), née le 10 décembre 1898 (…) Ils sont domiciliés 16, place Saint-Vaast à Douai, en 1913. François Manouvrier est rappelé à l’activité par le décret de mobilisation générale du 1er août 1914, soldat 2e classe au 3e régiment d’infanterie territorial, 11e compagnie, fait prisonnier à Maubeuge, le 8 septembre 1914, et interné à Chemnitz (Allemagne). Il décède d’une pneumonie, en captivité dans le lazaret (hôpital militaire) de réserve d’Arnsdorf (Saxe en Allemagne) le 16 mai 1918 à 19 h. « Mort pour la France » et inhumé au cimetière communal du dit Arnsdorf, tombe 88, par la mission militaire française des disparus à Berlin-Dresde.

« Adrien Verstrate, je ne l’ai trouvé sur aucun mémorial. Mais il est dans la liste imprimée dans Douai pendant l’occupation allemande, 1914-1918, comme caporal au 75e régiment de tirailleurs sénégalais.

« Auguste Marron est inconnu du site Mémoire des hommes et n’est sur aucun mémorial. Mais on trouve son nom dans Douai pendant l’occupation allemande. »

Théodore Modrzejenski est lui né à Rasierk, en Pologne. Il est venu travailler en France comme « houilleur ». Cet homme n’avait apparemment pas pris la nationalité française et donc n’était pas mobilisable, à moins de s’engager dans la Légion étrangère. Ce qu’il a fait, puisqu’il est mort au 3e régiment de marche de la Légion. Chapeau bas devant le travail de M. Eeckeman ! J.-L. R.


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