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Pour le nouveau chef d'état-major des armées, « tout est en chantier »

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15.02.2014

Pierre de Villiers, 57 ans, était le major général des armées depuis trois ans. | AFP/FARZANA WAHIDY

« Bon courage » sont les mots que le nouveau chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, dit avoir le plus entendus ces jours derniers. Ce cavalier de 57 ans prend officiellement son commandement samedi 15 février. Il succède à l'amiral Edouard Guillaud, dans une période difficile pour les armées. Car dans les coulisses des opérations extérieures, vendues comme des succès par le pouvoir exécutif, « tout est en chantier », rappelle le général.

Son premier souci est donc l'état de cohésion d'une institution secouée depuis 2008 par des réformes brutales et tous azimuts. Leur pertinence n'est pas démontrée sur le terrain. Les nouvelles « bases de défense » qui assurent le soutien des troupes sont vues comme des usines à gaz. Le plan social en cours semble inatteignable – 80 000 suppressions d'emplois prévues de 2009 à 2019. Et le scandale du logiciel défectueux de la paie militaire, Louvois, « un cancer », selon Pierre de Villiers, a entamé durablement la confiance dans l'institution.

« Il faut retrouver un projet fédérateur, pour que les gens aient une lumière au bout du tunnel, explique-t-il. Nous avons besoin d'une union sacrée, pour regrouper nos forces et mieux prendre en compte la dimension humaine. Et nous n'avons pas d'autre choix que de faire autrement. Le modèle des armées issu de la fin de la conscription en 1996 est à bout de souffle. »

« UN DÉFI COLOSSAL »

Le choix du général de Villiers est celui de la continuité, fait valoir le ministère de la défense. Contrairement à son prédécesseur, l'homme n'est pas issu de l'état-major particulier du président de la République. Après avoir occupé ce poste auprès du premier ministre François Fillon, celui de l'Elysée lui avait pourtant été promis. Mais en février 2010, il lui a été soufflé au dernier moment par le général Benoît Puga, choisi finalement par Nicolas Sarkozy et prolongé à son poste par François Hollande.

Mais devenu major général des armées, autrement dit le numéro deux, Pierre de Villiers a depuis quatre ans accompagné l'élaboration de la nouvelle loi de programmation militaire 2014-2019. Sa mise en oeuvre, sous haute contrainte budgétaire, sera de l'avis même de ses promoteurs un défi.

Les nouvelles suppressions d'effectifs prévues sur la période, 34 000, sont « un défi colossal », dit le général. « Pendant que le train roule à toute vitesse, on me demande d'accrocher un nouveau wagon », résume-t-il. Le contrat de l'institution est de faire mieux avec moins : « On fera au mieux, corrige-t-il, avec les ressources qui nous sont données. »

Son « ordre aux armées », un document de trente pages présentant les projets en cours dans la marine, l'armée de terre et l'armée de l'air, tentera de montrer qu'il y a une « cohérence » dans les réformes à venir. « Nous n'avons pas été bons pour communiquer sur la réforme 2008-2013 », estime-t-il.

La priorité du nouveau chef d'état-major ira donc aux messages internes, en direction des troupes et des soldats déployés en opérations extérieures en Centrafrique, au Mali, au Liban et en Afghanistan. « Je suis un homme de bureau par effraction, confiait-il récemment. Je veux voir les choses concrètes. »

Le général de Villiers sera toutefois un chef d'état-major aux pouvoirs diminués par rapport à ses prédécesseurs. La dernière « réforme de la gouvernance », voulue par le ministère de Jean-Yves Le Drian, prive le chef militaire de prérogatives en matière de ressources humaines, de relations internationales et de gestion, au profit des grands adjoints civils du ministre.

Cette nouvelle répartition du pouvoir ne passe pas dans les rangs des officiers supérieurs et généraux, qui dénoncent l'état d'esprit « anti-militaire » de l'exécutif actuel. Le nouveau patron des armées porte dans son paquetage le fait d'avoir avalisé ces changements contestés.

Nathalie Guibert 


Traduction

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