Publié le 03.03.2014
Les candidats de la liste "Toulouse en marche" aux municipales, qui insistent sur "l'urgence sociale dans les quartiers populaires", y ont dénoncé lundi l'absence de lieux dédiés aux anciens travailleurs migrants en inaugurant symboliquement une "place des chibanis oubliés", a constaté l'AFP.
A La Reynerie, un quartier du Mirail à neuf stations de métro du Capitole, une fausse plaque "Place des chibanis oubliés" a été scotchée place Abbal.
"Quand on passe ici l'après-midi, on trouve des chibanis ("vieux" en arabe) éparpillés un peu partout sur la place, même en hiver, parce qu'ils n'ont nulle part où se réunir", a fait valoir Ahmed Chouki, conseiller en entreprise de 33 ans et tête de liste de "Toulouse en marche" qui réunit différents mouvements associatifs et syndicaux et le Nouveau parti anticapitaliste (NPA).
Fils d'un ancien maçon marocain, Ahmed Chouki a dit bien connaître les difficultés de vie auxquelles sont confrontés les vieux migrants. Il a réclamé au moins "la construction d'une maison des seniors" à la Reynerie et de maisons de santé dans chaque quartier.
"Il y a eu tellement de problèmes avec les jeunes des quartiers qu'on en a oublié les vieux!", a lancé en riant Mohamed Izzahraoui, 67 ans, arrivé du Maroc à l'âge de 19 ans. "On n'est pas maltraités en France, on est bien... mais il n'y a rien pour les vieux dans notre quartier, rien! Il y a toujours une réticence à nous accepter entièrement", dit l'homme ayant passé huit ans dans la Légion étrangère avant de travailler "chez EDF comme monteur-câbleur".
"Il y a des rénovations de bâtiments qui sont menées dans les quartiers, mais on fait de l'urbain sans faire de l'humain", reproche M. Chouki à la mairie dirigée depuis 2008 par le socialiste Pierre Cohen, candidat à sa propre succession.
Dans le cadre du Grand projet de ville (GPV), un équipement culturel d'excellence dédié aux arts visuels et numériques, la Maison de l'lmage, doit voir le jour Place Abbal. Mais les candidats de "Toulouse en marche" estiment que les souhaits réels des habitants ne sont pas écoutés, telle la création d'une simple "maison de quartier" réclamée depuis des années.