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L’empreinte de la légion

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Publié le 05/11/2014 à 06h00 par

Les deux ambassadeurs et le maire de Cognac se sont arrêtés devant chacune des 28 tombes des soldats tchécoslovaques. © Photo Ph. M.

Ils s'appelaient Jan Bakos, Hinck Luhaveuk, Vaclar Kubias ou Bohumil Vrzac. Leurs corps reposent dans le carré militaire du cimetière du Breuil, à près de 1 500 kilomètres de leur terre d'origine, l'ex-Tchécoslovaquie. Au total, 28 tombes rappellent que ces hommes ont mêlé leur sang à celui des Français pour vaincre les forces de l'Axe, lors de la Première Guerre mondiale.

Hier, un hommage vibrant a été rendu à ce qui constitue un petit pan de l'histoire locale, et un grand pas dans l'histoire de la Tchécoslovaquie. Le pays n'existait pas encore à l'heure du grand conflit, son territoire faisant partie de l'empire austro-hongrois, allié de l'Allemagne.

« L'espoir de la liberté »

La résistance anti-autrichienne se concrétise par la création d'un gouvernement en exil, à Paris, en 1915. Des hommes réussissent à passer les frontières et rejoindre la France. Des expatriés arrivent d'Italie, de Roumanie, de Serbie, des États-Unis pour renforcer les troupes. Des ressortissants qui combattaient sous l'uniforme autrichien, faits prisonnier, acceptent aussi de changer de camp.

Les premiers volontaires intègrent la Légion étrangère, et paieront le prix du sang. En 1917, le président Raymond Poincaré décide de fonder un régiment spécifique. Cognac disposant des infrastructures civiles et militaires, c'est là que les légionnaires tchécoslovaques sont formés avant de partir au front. Blessés, certains y reviendront se faire soigner, et pour certains, y mourir.

« Ardent à l'attaque, acharné dans la défensive, impassible sous les bombes », voici comment le général qui les commandait décrivait leur courage. « Ils portaient l'espoir de la liberté de leur pays », rappelle Marek Estok, ambassadeur de la République slovaque en France. « Aucun pays ne pouvait échapper à la grande marche de l'histoire », abonde son homologue de la République tchèque, Marie Chatardova. Au total, 11 000 hommes sont passés par les trois régiments accueillis à Cognac et Jarnac. Le sacrifice de nombre d'entre eux n'est pas ignoré par la France, qui reconnaîtra officiellement la Tchécoslovaquie le 28 septembre 1918, un mois avant que l'ensemble des nations ne fasse de même. L'événement sera dignement fêté dans la cité des eaux-de-vie. Cet épisode joue aussi un rôle fondateur dans la constitution de l'armée tchécoslovaque, souligne Marek Estok.

Un projet de jumelage

La relation avec Cognac ne s'arrête pas là. Plusieurs hommes reviendront en Charente et y fonderont une famille. Parmi eux, Miroslav Olmer, qui partit à Prague avec son épouse cognaçaise avant de revenir rapidement, travaillant comme jardinier dans une école, place Beaulieu. « Je n'ai pas connu mon grand-père, il est mort en 1951. C'était un bel homme, ma grand-mère l'idéalisait. Elle a eu du cran de partir avec lui, dans la Charente du début du XXe siècle », observe Christine Olmer, venue assister avec émotion à la cérémonie, hier, avec sa cousine Nicole.

« À l'âge où on pense à la transmission », elle se réjouit de renouer les fils de ses racines. Le premier adjoint de la ville, Patrick Sedlacek, est dans le même cas. Originaire de Moravie, son grand-père, Frantisek Sedlacek, s'établit comme cordonnier à Cognac. L'élu a soufflé au maire Michel Gourinchas de lancer un jumelage avec des villes des deux pays, la Slovaquie et la République Tchèque, nés d'une scission en 1992. Suggérée aux ambassadeurs, l'idée a été très bien reçue, et devrait ancrer dans le temps cette relation particulière. Bientôt, des petits Cognaçais nés en 2014 échangeront peut-être avec des camarades slovaques ou tchèques…

Dans le cadre du colloque du Greh consacré à la Grande Guerre, ce week-end à la Salamandre, Michel Moineau reviendra sur « les soldats tchécoslovaques en Charente » samedi, à 11 h 30, à l'auditorium de la Salamandre.


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