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Un ultime rempart contre l'oublie

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Samedi 27 Décembre 2014

Ancien officier dans les parachutistes et la Légion étrangère, le général Bernard Jean met toujours un point d’honneur à venir saluer, à Sainte-Ménehould, ceux qui sont tombés pour la France.

Le général Jean, aux côtés de Michel Glasko, le président des anciens combattants, est toujours présent aux cérémonies commémoratives de Sainte-Ménehould, comme ici le 5 décembre lors de la journée d’hommage aux morts en Afrique du Nord.

J ’estime normal d’honorer la mémoire de ceux qui sont morts pour la France en exécutant des missions confiées par le pouvoir légal ». En quelques mots, Bernard Jean explique pourquoi il est présent, aux côtés des anciens combattants et des porte-drapeaux, à toutes les cérémonies commémoratives qui se tiennent à Sainte-Ménehould. « Georges Clemenceau disait  : Les morts ont un droit sur nous. Un de ces droits et de leur rendre hommage, car une nation a besoin de racines. Mais d’une façon générale, le devoir de mémoire qu’on proclame partout n’est pas toujours honoré. Cela vient peut-être du fait qu’il y a trop de manifestations ».

Qu’importe le nombre, le général Jean (83 ans) répond toujours présent. Comme il le fit pour son pays entre 1954, année de son entrée au 14 e  régiment de chasseur parachutistes et 1995. Rien ne prédestinait pourtant ce fils d’un agent du trésor à embrasser une telle carrière. « Je suis né en 1931 dans l’Aisne près de Soissons, commence par raconter Bernard Jean. Après avoir été en poste à Vertus puis Mourmelon-le-Grand, mon père est arrivé à Sainte-Ménehould en 1935. Enfant, j’étais scolarisé à Saint-Charles, puis à l’école communale de la rue Camille-Margaine. Ensuite j’étais au collège puis au lycée Chanzy ». Une jeunesse qui sera marquée par la Seconde Guerre mondiale, obligé qu’il est avec sa famille de fuir l’Argonne.

L’exode de 1939

« En 1939, nous sommes allés nous réfugier dans l’Aisne, se souvient le militaire à la retraite. Puis, devant l’avancée de l’armée allemande, nous sommes partis dans le Lot chez mes grands-parents paternels. Mon grand-père avait fait Verdun et il était stupéfait par l’ampleur de la défaite. Mon père avait été fait prisonnier en Normandie. Quand l’armistice a été signé en 1940, il a été libéré pour retourner travailler dans l’administration ». La famille rentre ainsi à Sainte-Ménehould.

Une période de sa vie qui va profondément marquer le jeune Bernard. « Comme beaucoup d’enfants de cette génération, j’ai vu la France battue. On se disait que si ça devait recommencer, il faudrait défendre le pays ». C’est donc par conviction qu’il prépare son entrée à Saint-Cyr au lycée Hoche de Versailles en 1950. Il fait ensuite partie de la promotion Maréchal De Lattre de Tassigny de la prestigieuse école militaire (1951-1953), puis intègre l’école d’infanterie de Saint-Maixent dont il sort en 1954.

« J’étais bien classé et j’avais pu choisir mon affectation, continue-t-il. J’ai intégré le 14 e  régiment de chasseurs parachutistes, un corps d’élite, dans l’optique d’aller en Indochine. Mais entre-temps, il y a eu la défaite de Diên Biên Phu. Je suis parti en Algérie en 1956. J’ai été pendant cinq ans chef de section, et puis le régiment a été dissous après le putsch des généraux en 1961 ». Après la tentative avortée du coup d’État en Algérie, deux cent vingt officiers sont relevés de leur commandement, cent quatorze sont traduits en justice et le groupement des commandos de l’air, ainsi que les trois régiments ayant pris part au putsch, sont dissous par ordre du général de Gaulle. « En avril, j’étais en stage à l’école d’État-major à Paris, précise Bernard Jean, ça m’a évité d’aller en taule. Mais j’ai quand même été exclu des paras pendant dix ans ».

De la Légion étrangère

à la Champagne-Ardenne

Viendra ensuite le temps de la Légion étrangère pendant sept ans où il officiera comme chef de bataillon du 2 e  régiment étranger de parachutistes, puis en tant que commandant en second au 13 e  régiment de dragons parachutistes. « J’ai passé huit ans en Afrique, dont six années de guerre, précise encore le général. Entre 1983 et 1986, j’étais chef d’État-major à Verdun de la brigade logistique du 1 er  corps d’armée, puis colonel adjoint du général commandant la 4 e  brigade aéromobile de Nancy jusqu’en 1988. J’ai été rappelé entre 1991 et 1995 comme général commandant la 110 e  brigade de zone de Champagne-Ardenne ».

Ardent défenseur de l’armée française, il se dit convaincu de la nécessité de posséder « une défense solide du pays. Être conscient des menaces, ce n’est pas avoir peur, mais être capable de les affronter. Or, l’armée est actuellement inquiète sur sa capacité à défendre la France contre les menaces qui existent ». Une référence aux restructurations qui agitent l’armée française depuis plusieurs années. « On a parfois tendance à confondre les priorités et les urgences, conclut Bernard Jean. Les premières sont importantes pour le pays à long terme sur sa capacité à se défendre, alors que les autres répondent plus à des notions électoralistes ».

Bien au-delà de toutes ces considérations, il continuera à rendre hommage à ceux qui ont sacrifié leurs vies pour la France. À commencer par son instituteur. « Il a été tué près de Reims en 1940, il y a son nom inscrit sur le monument aux morts de Sainte-Ménehould ».

Stephen Thiebault


Traduction

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