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Un millier de légionnaires sur le Larzac à l'horizon 2018

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Publié le 01/08/2015

Jean-Claude Luche et Alain Marc expliquaient hier comment l'unité (politique) a permis de finaliser le dossier. / Photo DDM. A.T.
Jean-Claude Luche et Alain Marc expliquaient hier comment l'unité (politique) a permis de finaliser le dossier. / Photo DDM. A.T.

L'information a été confirmée hier : la 13e demi-brigade de la légion étrangère va bien s'installer sur le camp du Larzac. Basée actuellement sur le territoire des Emirats Arabes Unis, la demi-brigade s'apprête donc à faire ses valises pour le sud-Aveyron dans «un avenir proche».

Dès cette année, 70 militaires rejoindront la base militaire située près de la commune de la Cavalerie. 400 autres les rejoindront en 2016 et ils seront au total entre 1200 et 1300 légionnaires sur le plateau à l'horizon 2018.

«C'est une nouvelle qui doit nous réjouir» commente Jean-Claude Luche. «Les retombées économiques d'un millier de personnes auxquelles s'ajoute leur famille sont une chance. Une chance qui arrive grâce au travail en bonne intelligence des élus qui ont sur faire fi de leurs différences politiques pour mener à bien ce projet».

Le président du département a été un des moteurs de cette initiative au côté d'Alain Marc, sénateur et Alain Fauconnier, Maire de Saint-Affrique.

«Lors des cérémonies du 8 mai dernier, j'avais un rendez-vous à Paris pour parler de l'avenir du CEITO. En apprenant que la légion cherchait un point de chute, j'ai appelé Jean-Claude Luche et nous avons proposé le Larzac» indique Alain Marc.

Unité politique

«Tout s'est décidé très vite, un colonel est venu visiter le camp et a apprécié sa situation, l'autoroute et l'aérodrome» raconte le parlementaire. «Alain Fauconnier s'est également joint à notre démarche pour nous appuyer auprès du ministère. Ce qui a été décisif dans cette histoire, c'est l'unanimité des politiques locaux autour du projet».

Une véritable mutation pour le camp du Larzac qui aujourd'hui n'accueillait plus qu'une centaine de militaires et dont on avait même évoqué la disparition en 2010.

Dans le sud Aveyron, on parle déjà d'un «doublement de la population» de La Cavalerie, «d'un réel changement pour le territoire», de «retombées économiques»...

Équipements

40 millions d'€ seront investis par l'État dans le projet de réhabilitation du complexe militaire, qui sera rénové - mais pas étendu.

De leur côté, les collectivités territoriales pourraient apporter de 10 à 15 millions d'€ pour financer l'installation de nouvelles infrastructures.

Quant au projet de collège sur le Larzac, il revient sur le devant de la scène. Souvent évoqué, mais jamais validé de peur de mettre en péril d'autres établissements proches, il bénéficie là d'un sérieux coup de pouce. Car au-delà des installations militaires, les équipements scolaires et sportifs sont espérés par les légionnaires - et plus encore par leurs familles.


Larzac, les pionniers de la ZAD

Alors qu'un détachement de la treizième demi-brigade de la Légion étrangère a été dépêché en Irak au début de l'année, afin de former des soldats dans le cadre des opérations contre Daesh, les troupes qui vont s'installer sur le Larzac découvriront un lieu ayant lui aussi, en son temps, servi de théâtre à une lutte anti-armée.

Le 28 octobre 1971, Michel Debré dévoilait officiellement un projet d'extension du camp sis à La Cavalerie. Le ministre de la Défense souhaitait que sa superficie passât de 3 000 à 17 000 hectares, faisant bien peu de cas des agriculteurs installés sur place. «Il y a (...) quelques paysans, pas beaucoup, qui élevaient vaguement quelques moutons, en vivant plus ou moins moyen-âgeusement, et qu'il est nécessaire d'exproprier», lança le secrétaire d'État à la Défense, André Fanton, bien décidé à mater promptement leur rébellion, que lui et tout le gouvernement Chaban-Delmas auront le tort de sous-estimer.

Car à un peu plus de six cents kilomètres de là, sur le plateau, la résistance s'organise. Le 6 novembre, une première manifestation rassemble six mille personnes à Millau. Les exploitants menacés d'expropriation discutent entre eux et parviennent à s'entendre pour écrire le «serment du Larzac», dans lequel ils s'engagent à ce que «pas un agriculteur ne (soit) chassé contre son gré» ; un texte qu'ils seront cent trois à cosigner. Des militants de tous bords leur apportent leur soutien et le mouvement prend de l'ampleur, comme l'attestent les dizaines de milliers de personnes qui se rassemblent, en août 1973, 1974 et 1977 sur le site de Rajal del Guorp. Dans le même temps, les agriculteurs signeront plusieurs actions d'éclat en effectuant, en 1973 et 1978, deux marches vers Paris, accompagnés par des tracteurs et des brebis. «On s'est aperçus que c'était une arme extraordinaire car nous, on sait comment la prendre, une brebis ; des flics…», racontait ainsi Pierre Burguière, un des éleveurs, dans le film «Tous au Larzac».

à son arrivée dans la capitale, la cohorte est accueillie par des dizaines de milliers de personnes et ses représentants sont reçus par François Mitterrand, qui s'engage, s'il est élu président de la République, à leur rendre leurs terres. La condition étant remplie par le scrutin de 1981, le locataire de l'Élysée officialise, peu après son arrivée au palais, l'abandon définitif du projet.


Traduction

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