Le Républicain Lorrain
15/04/2016
Le combat de Camerone qui opposa une compagnie de la Légion étrangère à deux mille Mexicains en avril 1863, Jean Dubois le connaît sur le bout des doigts. L’ancien militaire le racontera dimanche place Sibille.
A 81 ans, Jean Dubois récitera par cœur le déroulement de la bataille de Camerone, dimanche lors de la commémoration. Photo RL
A 81 ans, Jean Dubois ne laisse rien passer. Il ne supporte pas l’approximation, l’à-peu-près. Son penchant naturel pour la perfection est la raison pour laquelle, depuis de longues années maintenant, il récite par cœur le récit du combat de Camerone, lors de chaque commémoration au monument aux Morts à Sarreguemines.
Fête de la Légion
Ce dimanche, place Sibille, il retracera cette bataille qui opposa une compagnie de la Légion étrangère aux troupes libérales du gouvernement mexicain le 30 avril 1863, lors de l’expédition française au Mexique.
Domicilié à Woustviller depuis une trentaine d’années, Jean Dubois, natif du Lot, explique comment il est devenu le narrateur de cet événement, célébré tous les 30 avril et qui correspond aussi à la fête de la Légion.
« J’ai fait la guerre d’Algérie pendant trente mois et j’ai passé vingt-huit ans dans la gendarmerie mobile et départementale. A la retraite en 1986, j’ai adhéré à l’Amicale des Anciens combattants 39-45 TOE et AFN. À l’époque, le président Hubert Schroten était un ancien légionnaire. Il avait placé l’association sous l’égide de Camerone », rappelle Jean Dubois, qui est aussi conciliateur de justice pour le secteur de Sarreguemines-Sarralbe depuis 21 ans.
Le président Schroten, qui connaît la bonne élocution de Jean Dubois, lui demande de lire le récit de Camerone lors des cérémonies commémoratives. C’est mal connaître le bonhomme : « Je l’ai appris. C’est plus vivant. Je ne voulais pas lire en trébuchant sur les mots », remarque Jean Dubois.
Le récit authentique
L’ex-militaire ne se contente pas d’un texte sorti de nulle part. Il demande le récit original au bureau de recrutement de la Légion étrangère à Metz.
Le combat de Camerone est d’ailleurs le seul texte qu’il lit en public. « Ce récit est le fait d’arme le plus glorieux de l’armée et la meilleure preuve de l’honneur et de la fidélité dont f ont preuve les légionnaires », affirme Jean Dubois.
L’apprentissage par cœur d’un texte de trois pages ne lui a pas fait peur. « J’avais l’habitude d’apprendre par cœur. Cela date de l’époque où je préparais mon examen d’officier de police judiciaire. » Il nous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.