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Saint-Quentin : la mémoire des Poilus, gravée dans la pierre, va renaître

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L'Aisne Nouvelle

Publié le 09/11/2016 Par Grégory BEUSCART

 

L’historien Frédéric Pillet travaille actuellement sur un livre relatant l’histoire des 1300 Saint-Quentinois victimes de la Grande Guerre, et inscrits sur le monument aux morts.

 L’inauguration du monument aux morts le 31 juillet 1927 a attiré une foule immense.  Archives municipales

L’inauguration du monument aux morts le 31 juillet 1927 a attiré une foule immense.

Difficile de ne pas le voir lorsqu’on emprunte le pont de l’Isle tant sa figure imposante se dégage. Tout le monde a déjà vu le monument aux morts, mais qui sait vraiment ce qu’il y a gravé dessus ?

Évoquée dès 1919, l’élaboration du mémorial a été confiée à l’architecte Paul Bigot, retenu pour les plans de reconstruction de la ville, et notamment le réaménagement du quartier de la gare. « Un homme très attaché à la construction antique, confie l’historien Frédéric Pillet. Il a fait appel, pour les parties sculptées, à deux sculpteurs, qui comme lui, ont obtenu le prix de Rome : Henri Bouchard et Paul Landowski, qui a également réalisé le Christ rédempteur dans la baie de Rio, et plus proche, les Fantômes du Chemin des Dames. »

À l’occasion de l’inauguration du monument le 31 juillet 1927, Le grand écho de l’Aisne, un bi-hebdomadaire d’informations de l’époque, avait imprimé un livre d’or reprenant la liste des 1302 noms des soldats, auxquels il faut ajouter 14 civils fusillés par les Allemands, et 45 victimes consécutifs aux bombardements durant la Première Guerre mondiale, qui sont inscrits sur le monument. 392 noms de victimes de la Seconde Guerre mondiale et 50 autres consécutifs aux conflits coloniaux et morts lors d’opérations extérieures, ont été rajoutés par la suite sur l’édifice.

« Il y a des erreurs dans ce livre d’or »

Mais si tous ceux qui sont inscrits sur le monument sont bien « morts pour la France », tous ne sont pas forcément de Saint-Quentin. « Il y a des erreurs dans ce livre d’or, reconnaît Frédéric Pillet. Des hommes sont indiqués « nés à Saint-Quentin, mais ce n’est pas la ville de l’Aisne. Inversement, il y a des gens nés près de Saint-Quentin et qui ont été inscrits sur le monument car ils ont habité Saint-Quentin. Il y a aussi des doublons, car sur le monument n’apparaissent que le nom et la première lettre du prénom. Et il y en a qui sont inscrits sur le livre d’or, mais pas sur le monument, car ils sont nés à Saint-Quentin, mais en sont partis très tôt. »

L’historien a donc poursuivi sa recherche en comparant les noms avec les fiches des matricules des soldats, désormais numérisées sur la base de données du ministère de la Défense, Mémoire des hommes. Et y a fait des découvertes étonnantes. « J’ai identifié deux Allemands qui sont inscrits sur le monument, précise-t-il. Un né à Bochum en Allemagne, l’autre en Alsace. Ils se sont enrôlés dans la Légion étrangère et ont donc combattu contre l’Allemagne, et ont fini leurs carrières militaires à Saint-Quentin. Il y a deux Belges aussi. »

Autre particularité de ce monument aux morts, les nombreuses fratries qui s’y trouvent. Dont l’histoire des jumeaux Albert et Égard Marcheix, nés à Saint-Quentin le 24 août 1889. « Les deux étaient typographes, ils ont fait leur parcours militaire ensemble à Soissons, se sont engagés dans le même régiment (le 67e régiment d’infanterie), et sont portés disparus presque le même jour à Longuyon (Meurthe-et-Moselle) le 24 et le 26 août 1914. » D’autres jumeaux, Edouard et René Coutant, ont connu le même sort, mais pas au même endroit. Et il y a les frères Cany, Alfred, Edmond et Gaston, morts pour deux d’entre eux dans la Marne, et le dernier dans la Meuse. Ou la famille Lecaillon qui a perdu trois de ses fils durant ce conflit.

Appel à témoins

À l’occasion du 90e anniversaire du monument aux morts l’an prochain, la direction du Patrimoine va sortir un ouvrage… sur l’ouvrage. Mais au lieu d’évoquer la genèse du bâtiment et le côté purement « objet », il a préféré s’intéresser à ceux dont les noms sont gravés dessus.

« Je recherche tout type de documents qui peut se rapporter aux Saint-Quentinois inscrits sur ce monument, et qui sont morts durant la Première Guerre mondiale, explique Frédéric Pillet. Je pense qu’il y a des Saint-Quentinois qui peuvent encore avoir chez eux des témoignages, des échanges de courrier ou même des portraits qui rendraient ces listes de noms un peu plus humaines. »

L’historien s’est notamment mis en quête des portraits de tous ces hommes déclarés morts pour la France. « J’en ai une quarantaine sur les 1300. Mais je pense pouvoir en trouver plus, poursuit-il. Pour autant, je ne compte pas faire une encyclopédie. »

Ces documents sont à transmettre à l’adresse suivante : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.


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